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Le Fédéralisme Libertaire

MessagePosté: 18 Oct 2008, 23:15
de Alayn
A l'heure où le système capitaliste semble vaciller, le mouvement anarchiste se doit de présenter des alternatives d'organisation sociétale et économique. En voici une qui n'est pas un programme électoraliste mais une ébauche. Une piste qui ne demande qu'à devenir un boulevard ! A nos pelles et à nos pioches !

Le but du Fédéralisme Libertaire est de coordonner, d'organiser la vie en société en supprimant tous les pouvoirs.

LA COORDINATION SANS ETAT

Le Fédéralisme Libertaire reconnait dans toute société une multitude d'êtres, individus et collectivités ayant chacune et chacun des aspirations particulières et un rôle propre.
C'est pourquoi doit être reconnu à chacune et à chacun l'autonomie la plus large possible ainsi que la possibilité de s'organiser, de se gérer et de s'administrer comme bon lui semble sans qu'un organe "supérieur" lui dicte ce qui est "bon" ou "juste".

L'autonomie a bien sûr ses limites, qui sont le respect de la cohésion de l'ensemble de la société et le non-exercice du pouvoir d'un groupe sur un autre.
Nous voyons donc que contrairement à l'organisation étatique, l'autonomie ou la liberté d'autrui n'est nullement une borne. Mais cette autonomie n'est pas suffisante: l'entraide est nécessaire.
Elle exige de chacune et de chacun que le contrat librement consenti d'égal à égal remplace la loi édictée et imposée par une seule ou un seul. Elle exige également que chacune et chacun (collectivité ou individualité) participe aux décisions communes.

Ces différents facteurs combinés transformeraient notre vie de façon radicale en remplaçant le pouvoir de quelques unes ou de quelques uns sur toutes et tous par une organisation qui, seule, est à même de composer la société sans la paralyser.


LA NOTION DE RESPONSABILITE ET DE CONTRAT

Fédérer, d'un point de vue anarchiste, c'est créer des fédérations à tous les niveaux, en généralisant le principe de la libre association. Il s'agit de coordonner des systèmes autogérés, des petites collectivités aux regroupements les plus vastes, et non pas d'agglomérer des institutions organisées sur un mode autoritaire.

Le Fédéralisme Libertaire veut cimenter la société par un lien social dont l'élément essentiel est l'adhésion à des projets et à des oeuvres communes. C'est une nouvelle conception du contrat social, sur la base du volontariat et non de la coercition.

La contrainte du pacte fédératif est une contrainte librement consentie et égalitairement négociée. Ce n'est pas la contrainte exercée par un chef. Ce sont les règles, établies par les différentes parties, qui sont contraignantes: respecter des horaires, mener jusqu'au bout un projet qui a été décidé collectivement. C'est la contrainte qui découle immanquablement de l'association...

LE FEDERALISME LIBERTAIRE: UNE DOUBLE DIMENSION

Si l'on observe la vie sociale, nous pouvons constater que, d'un côté, nous vivons toutes et tous dans des "lieux": une ville, une région ; de l'autre, nous exerçons des activités spécifiques: notre métier, nos études, notre art, et sur un plan plus ludique, nos loisirs.

Le Fédéralisme Libertaire doit intégrer cette double dimension: nous mettrions en place, sur un plan "géographique", des fédérations communales, régionales, puis inter-communales et inter-régionales, et, parallèlement à ces collectivités, existeraient des fédérations de travailleurs(ses), par branche professionnelle, par métier, par type de production et de service.

Nous devons également compter avec les multiples associations particulières qui complèteraient l'architecture de la société et qui seraient des actrices irremplaçables du mouvement social et de la convivialité. On ne peut en effet imaginer une société qui ne serait faite que d'institutions bien huilées !

LA COOPERATION ENTRE LES FEDERATIONS

Ce double fédéralisme ne doit cependant pas nous laisser penser qu'il y aurait une frontière nette et étanche entre les fédérations de communes et les fédérations de travailleurs(ses). Elles seraient au contraire, et par la force des choses, étroitement imbriquées.

Si une fédération de production envisage de créer une nouvelle unité, elle ne peut décider seule du lieu d'installation. Ce choix regarde aussi la Commune et la Région, ne serait-ce que pour garantir une meilleure adaptation des infrastructures routières et ferroviaires.

En ce qui concerne l'organisation de la répartition des biens, elle serait prise en charge par des fédérations de consommateurs(trices) créées au sein des communes. Les fédérations de travailleurs(ses) livreraient les produits à des organismes communaux qui géreraient un réseau de dépôts, autogéré(e)s par les habitants(tes), par quartiers, villages, etc....
Ces 2 sortes de fédérations, de production et de consommation, seraient en relation constante, afin de garantir l'adéquation entre "l'offre" et la "demande".

LE ROLE DES COMMUNES ET DES REGIONS DANS UNE SOCIETE ANARCHISTE

Le fédéralisme communal doit être néanmoins relativisé, car il serait absurde de concevoir une organisation sociale basée exclusivement sur des entités géographiques.

La production et la distribution s'organisent en réseaux à une échelle mondiale ; avec l'accroissement des possibilités de communication et de transports, les individus ne limitent plus leur socialisation à un quartier ou à une ville.

Ceci dit, la commune, dans une société libertaire, continuerait d'être indispensable pour toutes les activités sociales de proximité. En collaboration constante avec d'autres communes et fédérations, les habitants(tes) pourront y décider des plans d'aménagement de l'espace (urbanisme).

C'est là que se coordonneraient la gestion des fédérations de consommateurs(trices), celle des structures éducatives, des organismes d'information et des services collectifs, etc...

Il faudra, en outre, coordonner les relations entre les communes et ce au niveau mondial, afin d'éviter qu'une région, naturellement plus riche qu'une autre, ne s'octroie des privilèges et de régler les problèmes de choix de production pouvant se poser entre différentes régions du monde.

Sur le plan politique, les communes et leurs fédérations sont appelées à être des lieux de débats par le biais de forums locaux, ouverts à toutes et à tous: réflexions sur les problèmes rencontrés, expression des critiques et des propositions, élaborations de projets, etc...

L'AUTOGESTION GENERALISEE

Le Fédéralisme Libertaire ne va pas sans l'autogestion (ou la gestion directe) qui est la prise en main, concrète et quotidienne, par les individus et les collectivités d'individus, de la vie sociale, économique, politique et culturelle.

Dans ce système, où il n'y a ni économie de marché ni planification autoritaire, c'est la population qui décide et valide les grandes orientations, lors d'assemblées des Fédérations, de réunions de Communes, de Régions, etc...

Comme il est impossible que tout le monde s'occupe de tout, des individus sont mandatés pour coordonner la mise en application des politiques ainsi définies et des équipes sont chargées d'étudier et de préparer des projets, d'entretenir les relations entre les fédérations et de faire circuler l'information.

Si les mandaté(e)s prennent des initiatives, ils/elles le font dans le strict cadre de leurs mandats, ils/elles n'ont pas de pouvoir décisionnel à proprement parler. Ils/elles ne disposent d'aucun moyen coercitif pour imposer ces décisions et peuvent être révoqué(e)s à tout moment s'ils/elles ne respectent pas leurs obligations.

POUR LE FEDERALISME LIBERTAIRE

Que personne ne décide à notre place !
Organisons la solidarité et l'entraide contre le patronat et les bureaucrates !
Préparons-nous à remplacer l'Etat, institution parasite et étouffante par une organisation fédéraliste des différents secteurs de la société !
Supprimons les inégalités sociales et économiques, la thésaurisation de la monnaie et le boursicotage !
Après l'échec à l'Ouest et à l'Est de toutes les doctrines autoritaires (démocratiques ou dictatoriales) luttons pour une société libertaire !

Avec le Fédéralisme Libertaire, le mouvement anarchiste a bel et bien un projet de société pouvant remplacer le système capitaliste !

(texte écrit avec l'aide entre autres de la brochure "L'Anarchisme Aujourd'hui", Editions du Monde Libertaire, 2000).

Re: Le Fédéralisme Libertaire

MessagePosté: 18 Oct 2008, 23:37
de joe dalton
contrat,
consommateur,
respecter des horaires,
alayn a écrit:La production et la distribution s'organisent en réseaux à une échelle mondiale ; avec l'accroissement des possibilités de communication et de transports, les individus ne limitent plus leur socialisation à un quartier ou à une ville.

t'y crois vraiment a ça ?

Re: Le Fédéralisme Libertaire

MessagePosté: 18 Oct 2008, 23:44
de Alayn
Bonsoir ! Ouais, pourquoi ?
Salutations Anarchistes !

Re: Le Fédéralisme Libertaire

MessagePosté: 19 Oct 2008, 00:01
de joe dalton
et comment tu fait concretement, au dela des rfaports de travail locaux ? de quelle socialisation tu parle ?

Re: Le Fédéralisme Libertaire

MessagePosté: 19 Oct 2008, 00:11
de Alayn
Bonsoir ! Relis bien tout le texte, c'est tout expliqué. Par contre, je parle pas de socialisation: j'aime pas trop ce terme. Je parle plutôt de fédéralisme.

Salutations Anarchistes !

Re: Le Fédéralisme Libertaire

MessagePosté: 19 Oct 2008, 00:24
de Pïérô
bon texte issu d'une très bonne brochure de vulgarisation que je continue à faire tourner et que je glisse sur les tables de presse, brochure réalisée par les lyonnais de l'union régionale rhone-alpes de la FA à l'époque où ils y étaient encore, et donc un texte chargé évidemment d'anarchisme-communiste et de communisme libertaire.
Et donc, joe dalton, cette construction sociétaire cette construction organisationnelle permet de fédérer à l'échelle internationale. Ceci est en application non seulement de nos principes internationalistes mais c'est aussi dicté par une nécessité dans le cadre de l'organisation de la question économique dans laquelle les échanges se font obligatoirement aussi à cette échelle (la question notamment des ressources naturelles, du transport...). Le fédéralisme est donc un outil qui permet à la fois la souplesse nécessaire en terme d'auto-organisation, de modèles d'organisation qui pourront être différents selon les régions, l'histoire, la culture..., et cette nécessaire coordination, dans le cadre du communisme libertaire. IL parait impossible de ne voir la révolution que dans son coin et son paté de maison en pensant une illusoire autosuffisance...
Toute forme d'organisation collective a ces contraintes joe, il faut que ces contraintes soient discutées et acceptées collectivement...rediscutées (l'outil là, c'est la démocratie directe...)...et au delà de certaines contraintes c'est aussi tout ce que l'on a à y gagner qu'il faut voir... :D
Alayn, le fédéralisme d'un côté et socialisation, collectivisation, communisme, ne recouvrent pas les mêmes choses. Il y a du fédéralisme en Suisse...
Fédéralisme, démocratie directe et communisme lorsqu'ils sont associés constituent la charpente du projet libertaire dans lequel, il est important de le souligner, l'individu est au coeur du projet.

Re: Le Fédéralisme Libertaire

MessagePosté: 19 Oct 2008, 01:58
de Alayn
Bonsoir ! Oui, je salue quelque part ton appréciation de ce texte et de cette brochure Qierrot mais pourquoi insister si lourdement qu'il/elle serait d'essence communiste-libertaire ?

Le Fédéralisme Libertaire n'appartient pas plus aux communistes-libertaires qu'aux synthésistes !
Et il va plus loin que la Plate-forme (qui ne parle en gros que d'une méthode d'organisation du mouvement anar et pas guère plus) et est beaucoup plus souple !

Le Fédéralisme Libertaire (élaboré au fil du temps par plusieurs théoriciens de tendances différentes de l'anarchisme en plus) donne des pistes d'une véritable possibilité organisationnelle accessible au niveau international et universelle !

De plus compréhensible, cohérente, de bon sens, etc... (pour ne pas dire synthésiste ! arf !)

On est dans une autre dimension, stricto-sensu d'une proposition organisationnelle du mouvement anar comme est quelque peu limitée la Plate-forme...

Mais, bon, bref, ne pinaillons pas...

Oui, le Fédéralisme Libertaire n'a rien à voir avec le fédéralisme suisse ou allemand, voire américain (arf !), c'est bien pourquoi je parle de fédéralisme LIBERTAIRE !

Salutations Anarchistes !

Re: Le Fédéralisme Libertaire

MessagePosté: 19 Oct 2008, 21:54
de kuhing
Alayn a écrit:A l'heure où le système capitaliste semble vaciller, le mouvement anarchiste se doit de présenter des alternatives d'organisation sociétale et économique. En voici une qui n'est pas un programme électoraliste mais une ébauche. Une piste qui ne demande qu'à devenir un boulevard ! A nos pelles et à nos pioches !

Le but du Fédéralisme Libertaire est de coordonner, d'organiser la vie en société en supprimant tous les pouvoirs.

LA COORDINATION SANS ETAT
;..........
"L'Anarchisme Aujourd'hui", Editions du Monde Libertaire, 2000).
Le fédéralisme libertaire est une idée intéressante dont Proudhon avait été le premier à en définir le fonctionnement. IL devait être doté d’une double structure :
-économique avec la fédération des associations ouvrières d’autogestion
-économique avec la fédération des communes
Ainsi de proche en proche il pouvait se tisser un lien allant en théorie jusqu’au niveau planétaire entre des cellules locales qui étaient constituées de regroupement à l’échelle humaine.
N‘oublions pas cependant que ce type de structure a été élaborée dans les années 1860, où il fallait trois jours e cheval pour aller de Paris à Lyon.
D’ailleurs Bakounine avait affiné la structure de société fédérative libertaire de Proudhon en essayant de trouver un moyen non autoritaire d’organiser une planification de l’économie qu’il faisait d’ailleurs aboutir à une centralisation issue de délégués élus et révocables localement.
Il disait que la solidarisation impliquait une organisation de la société du « bas vers le haut »
Le problème c’est que même si l’organisation de la société se fait du bas vers le haut cela implique qu’il y ait un bas et un haut, ce qui pour un anarchiste n’est normalement pas acceptable.
Les temps ont tout de même bien changé et les technologies de communications évolué. Non seulement il ne faut plus trois jours pour se rendre de Paris à Lyon mais il est possible de communiquer en temps réel entre Ellau qui se trouve à New York et Roro assis devant son ordinateur à Bordeaux.
Pia qui se trouve dans la région parisienne peut aussi traiter Alayn de Con qui saura dans l’instant ce qu’elle pense de lui.
De ce point de vue, je crois que le temps des « délégués » peut se trouver révolu pour la société libertaire qui espérons le remplacera celle ci en bout de course. Plus ne sera besoin d’un organisation du bas vers le haut mais les moyens de communications et de synthèse des données permettront à chacun d’intervenir directement dans les propositions et les prises de décisions sans qu’il y ait besoin de tierce représentation.
Ainsi je crois que la coordination entre besoins locaux et généraux pourra s’organiser directement en relation avec la production.
Tout cela n’empêchera pas bien sur d’organiser réunion et assemblées générales entre les membres d’une commune , d’une localité ou d’une association affinitaire qui se charge de tel ou tel secteur de la production de biens ou de services.
Ceci pour l’organisation de la société.
Reste à déterminer la façon de rétribuer le travail .
Et il faut se rappeler que les avis divergent entre ce que l’on appelle les collectivistes comme Proudhon ou Bakounine ou bien les communistes libertaires comme Kropotkine, E. Reclus ou Malatesta.
Les collectivistes sont pour la rétribution en fonction du travail fourni au moyen de bons de travail non spéculatifs, ce qui nécessite un calcul assez sophistiqué quant à la nature et la pénibilité du travail fourni.
Les communistes libertaires sont partisans d’un système sans moyens d’échange, ni bon de travail ni argent où chacun donnerait ce qu’il veut de sa force de travail et chacun utiliserait ce qui lui semble nécessaire pour lui.
Quel façon de procéder sera la plus appropriée ? Cela reste à réfléchir .
Nous savons cependant qu’en Espagne c’est plus la première façon ‘collectiviste » qui a pris le dessus plutôt qu’un communisme intégral.
Comment cela s’organiserait-il aujourd’hui ? Je crois que c’est en face de la nouvelle réalité , si elle se mettait en place que les travailleurs et les travailleuses décideraient de la meilleure solution à adopter.

Re: Le Fédéralisme Libertaire

MessagePosté: 19 Oct 2008, 23:02
de joe dalton
kuhing a écrit:Reste à déterminer la façon de rétribuer le travail .
Et il faut se rappeler que les avis divergent entre ce que l’on appelle les collectivistes comme Proudhon ou Bakounine ou bien les communistes libertaires comme Kropotkine, E. Reclus ou Malatesta.
Les collectivistes sont pour la rétribution en fonction du travail fourni au moyen de bons de travail non spéculatifs, ce qui nécessite un calcul assez sophistiqué quant à la nature et la pénibilité du travail fourni.
Les communistes libertaires sont partisans d’un système sans moyens d’échange, ni bon de travail ni argent où chacun donnerait ce qu’il veut de sa force de travail et chacun utiliserait ce qui lui semble nécessaire pour lui.


je pense qu'il faut arrêter de penser en terme de "travail"!
il faut dissocier ce qui sera l'activité, des corvées nécessaires. il faudra bien que chacun fasse les deux, l'activité résultant d'un choix positif(et celui qui voudra ne pas en avoir le pourra) et la corvée qui doit etre effectuer dans un partage équitable ! ressusciter la spécialisation dans des fonctions emmerdantes par nature, et la monnaie d'échange comme base structurelle ne fera que ressusciter les classes en même temps !

Re: Le Fédéralisme Libertaire

MessagePosté: 19 Oct 2008, 23:23
de Alayn
Bonsoir ! Commentaire intéressant Kuhing (comme d'ab ou presque-arf ! je dirais). Merci.

Je pense que la question de la délégation du bas vers le haut est quelque peu erronée et fausse puisqu'avec des mandatements précis et révocables, il n'y a aucune possibilité de prise de pouvoir par des délégué(e)s, de plus désigné(e)s à l'unanimité. C'est un faux problème, facilement résolvable.

En outre, oui, peut-être, avec les moyens de communication modernes (Internet, etc...), des décisions pourraient être prises sans avoir à nommer ou à désigner des délégué(e)s... (et je pourrais dire à Pia Pia sans délégué(e) intermédiaire que c'est une insignifiante petite bêcheuse renfrognée -arf !)

Voici une piste sur la question de la monnaie dans le cadre du Fédéralisme Libertaire:

UNE ORGANISATION SOCIALE DE LA MONNAIE (extrait toujours de la brochure "l'Anarchisme Aujourd'hui")

L'idée selon laquelle l'argent est un phénomène indépassable est fortement ancrée dans les esprits et rend très difficile sa contestation. Les arguments pour le maintien de la monnaie s'articulent autour de 3 axes principaux:

-Pour pouvoir gérer la société, nous dit-on, il faut bien évaluer les produits, les actions économiques, il faut bien faire des budgets, estimer des investissements, calculer la valeur des choses à échanger...
-La monnaie est même censée être l'outil de la justice sociale ; s'il n'y a pas de monnaie, comment allons-nous voir qu'un individu prend "plus que sa part de la richesse collective ?".
-Et, comme suprême de l'aliénation, la monnaie va jusqu'à véhiculer une image de liberté: "s'il n'est plus possible de vendre les fruits de son travail", comment le peintre va-t-il pouvoir vivre, puisque ses toiles, c'est le cas de le dire, n'auront plus de prix ? Comment l'écrivain pourra-t-il vendre ses ouvrages ? Comment le musicien pourra-t-il faire payer l'entrée de ses concerts, etc... ? Bref, "pouvoir gagner de l'argent" semble être la garantie de l'indépendance...

Concrètement, répondre à ces interrogations, c'est proposer, un mode de fonctionnement global de la société, qui intégrerait, dans ses multiples facettes, l'absence de monnaie.

Les activités, loin d'être handicapées par la suppression de la monnaie, seront au contraire décuplées. Tout ce qu'il faut aux individus, ce sont les "possibilités matérielles".
Il est possible d'organiser le travail, de coordonner les relations entre les fédérations, d'établir des projets et des objectifs de production, de faire un lien entre le travail et la consommation, sans l'intermédiaire de cet ustensile marchand qu'est la monnaie.

C'est ce que permet le Fédéralisme Libertaire avec ses fédérations justement de travailleurs(ses), de distribution et de consommation.

Salutations Anarchistes !
(d'accord également avec ton dernier com Joe, je viens juste de le voir)

Re: Le Fédéralisme Libertaire

MessagePosté: 20 Oct 2008, 08:29
de kuhing
joe dalton a écrit:
je pense qu'il faut arrêter de penser en terme de "travail"!
il faut dissocier ce qui sera l'activité, des corvées nécessaires. il faudra bien que chacun fasse les deux, l'activité résultant d'un choix positif(et celui qui voudra ne pas en avoir le pourra) et la corvée qui doit etre effectuer dans un partage équitable ! ressusciter la spécialisation dans des fonctions emmerdantes par nature, et la monnaie d'échange comme base structurelle ne fera que ressusciter les classes en même temps !

Pour la rotation des tâches que tu appelles "corvées" je crois me souvenir que Proudhon abordait déjà cette question et expliquait en substance qu'il fallait tendre vers une situation où tout le monde serait capable de tout faire.
On en a déjà un peu discuté ici. C'est un objectif en effet. Et pour la rotation des tâches ingrates, oui bien sur en allant dans le sens de la diminution de la production des déchets, et des produits polluants ainsi qu'une mécanisation toujours non polluante de la gestion des déchets.

Sur la question de la suppression de l'argent et du communisme "intégral", c'est effectivement le but à atteindre rapidement, cependant et même un communiste libertaire comme Malatesta l'admettait, pour atteindre cet objectif, il faut que les forces productives augmentent considérablement et qu'une élévation du niveau de conscience général s'opère.
Sinon on assisterait à la mise en place perverse d'une frange de la population qui travaillerait et une autre qui vivrait au dépend des autres.
Donc le collectivisme Bakouninien où la rétribution serait organisée en fonction du travail fourni et où il y aurait des échanges calculés entre les unités de production et les consommateurs serait un passage vers un communisme intégral le temps que les forces productives augmentent. C'est ce qui se passait en Espagne de 36 lors de la collectivisation.
Maintenant aujourd'hui , les choses ont évolué : technologie, communications et même conscience donc je ne sais pas s'il serait possible de passer directement au communisme libertaire.

Re: Le Fédéralisme Libertaire

MessagePosté: 21 Oct 2008, 02:57
de Alayn
Bonsoir ! Haaarf, oublies ce vilain mot "communiste" ! (arf !) et passes directement au Fédéralisme Libertaire ! (arf !) On s'en fout des cocos-machins ! (arf !) Sont bons qu'à nous marxiser au tournant ! (arf !)

Le truc simplissime, c'est que les fédérations de consommateurs répartissent égalitairement les richesses produites par les fédérations de travailleurs(ses), tout ce smilblick décidées collectivement par l'ensemble des gens.

Pas besoin de se prendre le chou ! (arf !)
Salutations Anarchistes !

Re: Le Fédéralisme Libertaire

MessagePosté: 21 Oct 2008, 05:41
de kuhing
Alayn a écrit:
Le truc simplissime, c'est que les fédérations de consommateurs répartissent égalitairement les richesses produites par les fédérations de travailleurs(ses), tout ce smilblick décidées collectivement par l'ensemble des gens.
!


Répartissent égalitairement ? selon quel critère ?

-Proportionnellement au travail fourni par chacun c'est du collecivisme.
-Production globable mise à la disposition de tous indépendamment du travail fourni par chacun, c'est du communisme libertaire.
C'est pas moi qui fait les définitions .

Ne serais-tu pas un communiste libertaire , agent sous-marin de Fontenis , Alayn ?

Re: Le Fédéralisme Libertaire

MessagePosté: 21 Oct 2008, 10:32
de RickRoll
Je confirme : "de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins", c'est ce que je défends et que beaucoup ici défendent.

je suis pour la rotation des corvées, que chacun y participe. ces corvées étant les travaux qui permettent de produire ce qui est nécessaire aux besoins de base de la société (nourriture, logement, poubelles, etc). par contre le reste serait du bonus que chacun ferait selon ses envies.
Comme ça on ne condamne pas à la rue ceux qui refusent le travail, mais ils restent obligés de participer à la marche de la production. Donnant-donnant, ça me paraît normal.

Re: Le Fédéralisme Libertaire

MessagePosté: 22 Oct 2008, 19:49
de Alayn
Bonsoir ! Non, je ne suis pas un sous-marin de Fontenis qui faisait du Plate-formisme autoritaire !

Les critères de répartition (mais de production aussi) seront définis par les fédérations.

Perso, je ne suis pas pour ce truc marxisant "A chacun selon ses moyens...bla-bla..."

Tout le monde devra participer selon ses possibilités, Ok ! Mais tout le monde recevra égalitairement la même chose, selon ses envies.

Celles ou ceux qui ne voudront pas participer auront bien du mal à survivre...

Salutations Anarchistes !