Marx et la valeur du travail

Marx et la valeur du travail

Messagede Pilotigasse » 26 Fév 2013, 22:27

Salut à tous.

J'ai une petite question à vous soumettre. Voila, un pote m'a demandé la conception qu'avait Marx de la valeur du travail, pour une dissert à lui. Comme je n'ai pas vraiment lu Marx, je n'ai pas su quoi lui répondre. Donc, voila ce qu'il a écrit, si un marxiste-libertaire ou un anti-marxiste pouvait passer par la et corriger, ce serait fort sympathique !
Puis comme c'est dans la section débat, hésité pas à vous taper dessus à coup de bouquin :)

Salut !

"Travail et propriété privée[modifier]
Dans sa conception philosophique, selon Marx, le travail est le prolongement de l'Homme, c'est une partie de son existence individuelle. Il aboutit à une reconnaissance par les autres hommes, et crée une solidarité entre individus. Il lie intimement le travailleur et celui qui bénéficie de ce travail. C'est aussi un moyen de subsistance, directe dans les systèmes pré-capitalistes (sociétés paysannes), indirecte dans le système capitaliste.
Dans la société capitaliste, le travail a changé de nature: il est devenu aliénant, il subordonne l'individu aux moyens de production privée. Il est dépourvu de ses valeurs humaines. Il n'a d'autres finalités qu'une production de marchandises vénales, destinées à des échanges économiques. En effet il fait remarquer que l'ouvrier à la chaîne, ne s'identifie pas ou peu à son travail, mais plutôt à ce qu'il va faire de son salaire. Le producteur devient un anonyme aux yeux de l'acheteur. Le travail devient alors abstrait.
Marx différencie la propriété des objets (propriété objective) qui existent indépendamment du travail humain (une terre, un arbre, un cheval), de la propriété subjective induite par le système capitaliste.
La propriété subjective existe lorsqu'intervient le travail humain dans la production d'un objet. Une marchandise contient du travail humain. La propriété privée subjective (subjective, parce qu'elle contient l'idée qu'un sujet - l'homme - l'a produite) est une appropriation du travail humain. Posséder une marchandise (une maison, une entreprise, une machine), c'est détenir du travail humain, donc cela crée une domination de l'homme par lui-même. N'oublions pas que le travail est, chez Marx, une partie et un prolongement de l'homme."
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Re: Marx et la valeur du travail

Messagede ivo » 27 Fév 2013, 08:14

Donc, voila ce qu'il a écrit

copier coller de wikipédia.
mal barré pour sa dissert ... ^^
on a l'air d'apprecier la délégation des taches par chez vous ^^
qu'en aurait pensé marx?? XD
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Re: Marx et la valeur du travail

Messagede Pti'Mat » 27 Fév 2013, 08:22

"ou un anti-marxiste pouvait passer par la et corriger" ? :gratte:

Je capte pas tout là, tu veux la correction d'un anti-marxiste pour comprendre Marx ? :?

Je vais résumer (j'embauche). C'est par cette "valeur-travail" que Marx pose une grosse partie de son analyse du capitalisme, car de cette valeur dépend directement la plus-value, donc le profit et donc les racines mêmes du capitalisme et de la crise économique qu'il traverse.
La "Valeur-Travail" c'est la valeur d'un bien dépendant de la quantité de travail direct et indirect nécessaire à sa fabrication. Ce concept (qui n'est pas de Marx à l'origine) devait établir l'équilibre entre l'offre et la demande en fonction du temps socialement requis pour produire la marchandise. C'est au travers du constat que le travail est à l'origine de toute valeur que Marx démontre l'injustice profonde du système capitaliste et son nécessaire dépassement par la lutte des classes et l'acte révolutionnaire socialiste. Le salarié vend sa force de travail comme une marchandise, en fonction du temps socialement nécessaire à sa production et des biens que son salaire lui permet de consommer. Travaillant plus longtemps que ne requiert la production de ces biens, il est « exploité ». Ainsi s'explique le profit, ou plus-value, qui est l'objet même de la production capitaliste. Celle-ci n'est donc pas tournée vers les choses concrètes qu'exige la vie de chacun-e, mais vers une « richesse abstraite », le profit, accumulable à l'infini, quelles qu'en soient les conséquences sur les humains et sur la nature. La toute -puissance du capitaliste, qui « consomme » à son gré la force de travail achetée, donne à cette exploitation son caractère d'asservissement et de déshumanisation.
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Re: Marx et la valeur du travail

Messagede René » 14 Mai 2013, 12:07

Lecteur de Marx depuis de nombreuses années, je ne peux pas dire que je le reconnaisse dans la manière qu'a Pilotigasse de le présenter, mais il y a un début à tout...

Contrairement à ce que pensent de nombreux marxistes, la notion de valeur-travail n'a pas été "découverte" par Marx.
Adam Smith (mort en 1790) avait émis deux hypothèses pour expliquer la valeur.
La première consistait à voir dans la valeur l’addition de la rente perçue par le rentier, du profit prélevé par le marchand et du salaire du travailleur.
L’autre hypothèse, qu’il préférait, considère que la valeur est le reflet du temps de travail incorporé à la marchandise.

« …le travail, cela apparaît de manière évidente, est la seule mesure universelle, de même que la seule mesure exacte de la valeur, ou le seul étalon grâce auquel nous pouvons comparer les valeurs des différentes marchandises en tout temps et en tout lieu »


Il y a une profonde différence entre les manières de voir de Marx et de Proudhon.
Marx explique l'exploitation du travailleur en disant que le temps de travail de l'ouvrier individuel est constitué du "travail nécessaire" (qui lui permet de reproduire sa force de travail, c'est-à-dire de se nourrir, etc.) et le surtravail (un travail pour lequel l'ouvrier n'est pas payé et que s'approprie le patron). Cette explication est arithmétiquement séduisante mais pas du tout pertinente. Marx s'en tient à l'idée du travailleur individuel et reste, d'une certaine manière, dans le cadre d'une vision bourgeoise.

Pour Proudhon, le vol capitaliste ne résulte pas de l'appropriation de la valeur produite par le travailleur individuel. Il dit que la production est le résultat du travail combiné d'un grand nombre de travailleurs. Ce travail combiné produit une valeur hors de proportion avec ce que produiraient le même nombre d'ouvriers s'ils travaillaient séparément.
Le patron paie à chaque ouvrier sa journée de travail individuel, mais il s'approprie la valeur produite par le travail combiné d'un grand nombre d'ouvriers.

Cette approche me paraît beaucoup plus juste.
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Re: Marx et la valeur du travail

Messagede Winston » 23 Mai 2013, 00:09

Pour ma part je ne crois pas que les deux visions soient excluantes, elles se completent, en un certain sens.

Mais cela dit je crois plus juste l'approche choisi par Marx, tel que tu le presentes , René.
Que ce soit proudhon ou marx, ou adam smith, on est dans des pensés qui pretendent mettre en place un mieux etre individuel, l'emancipation blablabla....
La notion du collectif est incontournable comme medium, mais n'a pas de realité en soi, seul le ressenti individuel, in fine, est palpable, autrement dit le collectif ne veut pas dire grand chose pour des gens de notre pensée, si elle ne trouve pas une finalité individuelle.
Or la mesure du collectif est souvent trompeuse, quasiment aucune ideoleogie de domination ne s'epargne son couplet sur du collectif, l'individu devant s'effacer au profit de.... le PIB, le salaire moyen etc....
Manier la notion de collectif doit donc obligatoirement s'articuler par rapport a sa finalité, l'emancipation de l'individu, et en cela il est plus pragmatique d'analyser la condition au niveau individuel et la comparer avec d'autres pour en deduire quelque chose de concret.

Quand on cherche a mesurer, qu'est ce qui est le plus pertinent dans une pensée anarchiste, le niveau individuel ou celui du collectif ? Pour ma part ce que reprend Marx est pragmatique. Le niveau collectif est ce qui permet l'articulation entre individus, c'est le niveau du "comment" , lui donner une realité, c'est un peu comme accepter la personnalité juridique d'une entreprise, confondre le "qui" avec le "comment". l'organisation est necessaire, mais ce n'est pas une finalité en soi qui ne peut etre qu'abstraite et donc detourné et accaparé au detriment d'autres.
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Re: Marx et la valeur du travail

Messagede René » 02 Juin 2013, 13:58

Sur Marx et la valeur-travail, voir :

RÉPONSE À : « LE COMMUNISME SIGNIFIE L’ÉLIMINATION DE LA LOI DE LA VALEUR ET DU CADRE DE L’ENTREPRISE »

http://monde-nouveau.net/spip.php?article486

Une partie du texte concerne le sujet.

R.
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Re: Marx et la valeur du travail

Messagede bipbip » 22 Nov 2015, 16:02

Qu’est ce que c’est… la force de travail ?

En route vers la crise de la valeur : Pour expliquer la crise actuelle et son évolution future, il convient de comprendre les contradictions actuelles du capitalisme et notamment comment fonctionne la valeur. Expliquer ce fonctionnement nécessite de faire appel à de nombreux concepts. Nous avons donc décidé de nous lancer dans une suite de notions permettant de l’aborder tout en tentant de rester dans le style accessible de Tantquil.net

... http://www.tantquil.net/2015/04/28/ques ... e-travail/
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Re: Marx et la valeur du travail

Messagede bipbip » 25 Aoû 2016, 08:46

Podcast CNT : le profit déchiffré avec Christophe Darmangeat

Déchiffrer le profit, c’est révéler la nature de cette quantité qui gouverne l’économie mondiale et, avec elle, l’existence de milliards d’individus. Qu’est-ce que le profit ? Par quoi, et surtout par qui, est-il créé ? Quels mécanismes régissent sa répartition, et comment contribuent-ils à obscurcir son origine ?

C’est à ces questions que ce livre s’attache à répondre, en soulignant l’actualité brûlante des découvertes réalisées il y a 150 ans par celui qui avait mis à nu les rouages cachés de la société capitaliste afin de la frapper au cœur : Karl Marx.

à écouter : http://www.cnt-f.org/podcast-cnt-le-pro ... ngeat.html
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Re: Marx et la valeur du travail

Messagede bipbip » 01 Oct 2017, 11:30

Vie et Mort de la "Valeur Travail"

Déconstruction et analyse de l’idéologie de la "Valeur Travail", depuis ses origines jusqu’à aujourd’hui, à l’heure des ordonnances du gouvernement Macron sur la Loi Travail.

« Ma vie aujourd’hui, c’est d’abord un combat pour des valeurs que j’ai chevillées au corps. La première, c’est le travail. Car oui, je considère que le travail est une valeur. Parce que c’est la première source d’émancipation individuelle et parce que c’est le moyen le plus puissant de se libérer du déterminisme : c’est par le travail que l’on peut devenir celui ou celle que l’on a envie d’être » : c’est par ces mots qu’Emmanuel Macron commence l’inventaire de ses principales "valeurs" sur le site internet de son parti. À l’heure où le même homme place au cœur du débat politique la refonte du code du Travail par toute une série d’ordonnances autoritaires, prétendant ainsi "libérer le travail" et lui redonner sa pleine place au cœur de la société, c’est l’occasion de déconstruire et d’analyser les fondements idéologiques de cette fameuse "valeur Travail" si chère à notre président et si souvent brandie comme un étendard par ses prédécesseurs. Publié originellement dans le n°4 de la revue INTERNATIONALE UTOPISTE à l’automne 2013, l’article ci-dessous se propose d’amorcer cet exercice, le tout en revenant sur le développement de cette idéologie depuis sa naissance à la fin du Moyen-Age jusqu’à aujourd’hui et avec l’objectif avoué d’entrevoir ainsi sa possible disparition :

... https://rebellyon.info/Vie-et-Mort-de-l ... vail-18202
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Re: Marx et la valeur du travail

Messagede bipbip » 01 Jan 2018, 19:12

La marchandise – Synthèse du Capital de Karl Marx (livre I, chapitre 1, partie 1/3)
http://www.lepoing.net/la-marchandise-s ... hapitre-1/

Forme de la valeur – Synthèse du Capital de Karl Marx (livre I, chapitre 1, partie 2/3)
http://www.lepoing.net/forme-de-la-vale ... partie-23/
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Re: Marx et la valeur du travail

Messagede bipbip » 15 Jan 2018, 18:37

Le fétichisme de la marchandise – Synthèse du Capital de Karl Marx (livre I, chapitre 1, partie 3/3)
http://www.lepoing.net/le-fetichisme-de ... partie-33/
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Re: Marx et la valeur du travail

Messagede bipbip » 07 Avr 2018, 13:33

Rencontre débat sur l’Abolition de la valeur avec Bruno Astarian

Lyon jeudi 12 avril 2018

À 18h le 12 avril au Jusqu’ici : Qu’attendons nous d’une société sans tra­vail – ce qui ne veut pas dire sans pro­duc­tion, mais sans usines, sans chro­no­mè­tres, sans souf­frances ?

Conférence/Débat avec Bruno Astarian pour son dernier livre, l’Abolition de la Valeur

L’Abolition de la valeur revisite la théo­rie marxiste de la valeur en tenant compte des condi­tions actuel­les du mode de pro­duc­tion capi­ta­liste et notamment des caractéristiques pratiques, et non abstraites, du travail producteur de marchandise. Qu’attendons nous d’une société sans tra­vail – ce qui ne veut pas dire sans pro­duc­tion, mais sans usines, sans chro­no­mè­tres, sans souf­frances ?

Présentation de l’éditeur :

Pour Marx, l’abo­li­tion de la valeur consiste en la sup­pres­sion de l’échange et son rem­pla­ce­ment par une économie pla­ni­fiée où les hommes tra­vaillent avec enthou­siasme à la satis­fac­tion de leurs besoins (le pre­mier d’entre eux étant le tra­vail lui-même). Et sa théo­rie de la valeur est tout impré­gnée de ce point de vue. L’objet de L’Abolition de la valeur est de revi­si­ter la théo­rie marxienne de la valeur en tenant compte des condi­tions actuel­les du mode de pro­duc­tion capi­ta­liste – sans remet­tre en cause la tra­jec­toire d’ensem­ble du Capital. La dif­fé­rence essen­tielle avec l’époque de Marx est qu’il est devenu impos­si­ble d’envi­sa­ger le com­mu­nisme comme une économie d’« hommes libres » gérant leur tra­vail par une pla­ni­fi­ca­tion com­mune.
Notre époque permet de mettre au concret la théo­rie de la valeur en s’appuyant sur les carac­té­ris­ti­ques pra­ti­ques, et non pas abs­trai­tes, du tra­vail pro­duc­teur de mar­chan­di­ses. Cela a des consé­quen­ces déci­si­ves sur la façon d’envi­sa­ger l’abo­li­tion de la valeur et l’au-delà du capi­tal et du tra­vail. Car il faut main­te­nant com­men­cer à réflé­chir à ce que pour­rait être une société sans tra­vail – ce qui ne veut pas dire sans pro­duc­tion, mais sans usines, sans chro­no­mè­tres, sans souf­france.

Bruno Astarian s’inté­resse depuis qua­rante ans aux pro­blè­mes théo­ri­ques du com­mu­nisme, et a par­ti­cipé à la for­ma­tion du cou­rant dit de la « com­mu­ni­sa­tion ». Il a notam­ment publié Le Travail et son dépas­se­ment (Senonevero, 2001) et Luttes de clas­ses dans la Chine des réfor­mes (Acratie, 2009).

Rendez-vous à partir de 18h le 12 avril 2018 au Jusqu’ici, 169 grande rue de la Guillotière, 69007 Lyon, métro Garibaldi.

https://rebellyon.info/Rencontre-debat- ... e-la-18954
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