Les anarchistes, les libertaires, et le grand n'importe quoi

Les anarchistes, les libertaires, et le grand n'importe quoi

Messagede Pïérô » 06 Fév 2013, 01:32

Un article de Jean-Pierre Garnier, dans Le Monde Diplomatique de Janvier 2009, qui jette un pavé dans la mare à tétards. Avec l'annonce de l'entrée de P Corcuff à la FA, il y a des raisons pour se (re)mettre au clair.

Les anarchistes – Appellations peu contrôlées

Pendant longtemps, les termes « anarchiste » et « libertaire » ont été indissociables aux yeux des militants, qui les revendiquaient pour définir leur positionnement dans le champ politique, ou, plus exactement, en dehors et en rupture avec lui dès lors qu’il était confondu avec la scène politicienne. Il en allait de même pour ceux qui les combattaient ou les réprouvaient : outre les gardiens officiels de l’ordre bourgeois, les membres des autres partis, de gauche ou de droite, les journalistes de toutes obédiences et l’« opinion publique » formatée par les uns et les autres s’accordaient à mettre anarchistes et libertaires dans le même sac.

De nos jours, cette association de mots n’a rien perdu de sa pertinence pour les intéressés, même s’ils tiennent à préciser, comme ils l’ont toujours fait, en quoi et pourquoi ces dénominations ne sont pas pour autant synonymes. L’anarchisme, rappellent-ils, a pour dynamique et horizon l’auto-émancipation collective des travailleurs vis-à-vis des pouvoirs qui les oppriment et les exploitent, laquelle implique l’auto-libération des individus — c’est le versant libertaire — à l’égard des institutions, des normes et des croyances qui les aliènent. Mais le distinguo ainsi opéré entre les deux notions n’en fait que mieux ressortir la complémentarité sémantique et politique. C’est pourquoi l’hebdomadaire français de la Fédération anarchiste a gardé son intitulé : Le Monde libertaire.

En revanche, à l’extérieur des cercles restreints pour qui l’existence de l’Etat demeure plus que jamais attentatoire aux libertés qu’il est censé garantir, il semble que, depuis quelque temps déjà, le couplage anarchiste-libertaire n’aille plus de soi. Mieux encore : à lire ou à entendre ce qui s’écrit et se dit communément sur le sujet, on aurait affaire à une alliance de mots saugrenue. Il est devenu courant, parmi les politiciens, les intellectuels à gages ou dans la presse de marché, d’opposer de manière dichotomique anarchiste et libertaire. D’un côté, l’anarchisme tend maintenant à remplacer, « lutte contre le terrorisme » aidant, le communisme défunt — ou plutôt ce qu’on tenait pour tel — comme figure du Mal aux côtés de l’intégrisme islamiste ; de l’autre, l’épithète « libertaire » en est venue à constituer un label culturel et médiatique très prisé par toutes sortes de rebelles de confort pour enrober d’un vernis anticonformiste leur adhésion à l’ordre établi (1).

« Chaos nihiliste » prétendent les adversaires, « ordre sans le pouvoir » répondent les partisans

Ce double processus de diabolisation et de neutralisation n’est, il est vrai, pas tout à fait nouveau. A l’aube du xxe siècle, l’anarchisme avait pu d’autant plus facilement être identifié au terrorisme que la « propagande par le fait » menée en son nom avait donné lieu, en Russie, en France et ailleurs, à des attentats aussi spectaculaires que meurtriers. D’une manière plus générale, l’anarchisme évoquera longtemps — jusque dans le mouvement ouvrier, dont il était issu — un chaos social nihiliste bien éloigné de cette conception de la vie en société que le géographe Elisée Reclus avait résumée en une formule : « L’ ordre sans le pouvoir (2). »

Paradoxalement, l’anarchisme ne tardera pas à subir de la part de la critique mondaine une autre dénaturation langagière, mais dans une direction inverse, pour valoriser des artistes et des écrivains qui se faisaient fort de « bousculer les codes esthétiques bourgeois ». Ainsi en alla-t-il avec les protagonistes du mouvement Dada puis de la « révolution surréaliste » jusqu’au « turbulents » cinéastes de la Nouvelle Vague, en passant par certains romanciers ou essayistes réactionnaires de l’après-guerre se faisant passer pour des « anarchistes de droite ». Par la suite, le qualificatif « libertaire » prendra la relève, notamment dans le domaine de la chanson (Georges Brassens, Jacques Higelin, Renaud…) ou avec l’arrivée des « sulfureux » du néopolar français (Jean-Patrick Manchette, Frédéric Fajardie, Jean-Bernard Pouy…). Dissociée d’un anarchisme relégué parmi les doctrines périmées de transformation sociale (3), l’appellation « libertaire » accompagnera une libération des mœurs et des esprits qui fera bon ménage avec la libéralisation de l’économie, au point d’accoucher de ce mutant oxymorique : le « libéral-libertaire ».

Avant d’être érigée en concept, au sens publicitaire du terme, cette formulation fut une accusation lancée par un sociologue du Parti communiste français (PCF) pour fustiger l’avènement d’un « capitalisme de la séduction » à la fois répressif au plan social et permissif au plan sociétal — ce néologisme sera mis sur orbite idéologique un peu plus tard —, ainsi que la dérive droitière de leaders de la révolte de mai 1968 qui ne retenaient plus de la révolution que celle des subjectivités (4). Le plus en vue n’était autre que M. Daniel Cohn-Bendit. Revendiquant le stigmate de « libéral-libertaire », il le transmue en logo valorisant d’un réformisme écologico-social qui lui permet depuis lors d’officier à plein temps au sein de l’establishment politico-médiatique en qualité de professionnel atypique de la représentation.

Il sera en bonne compagnie. Car c’est également sous l’enseigne libérale-libertaire qu’un autre rescapé de la « guerre de classes », Serge July, lancera en mai 1981 la nouvelle formule de Libération. Relooké pour être « résolument moderne », le quotidien suivra une ligne inspirée, selon son directeur, par un double héritage : celui, libéral, des philosophes du siècle des Lumières ; et celui, libertaire, des étudiants antiautoritaires de Mai 68. Entre ces deux périodes d’ébullition intellectuelle, un vide obscur, pour ne pas dire un trou noir, à l’instar des trous de mémoire du 1984 orwellien : un siècle et demi au cours duquel le mouvement ouvrier avait pris son essor et, avec lui, les idées et les idéaux qui l’avaient aidé à se développer. Autrement dit, l’anticapitalisme, qui n’était effectivement plus de saison au moment où la gauche gouvernante s’apprêtait à réhabiliter le marché, l’entreprise et le profit.

De fait, c’est à qui parmi la « deuxième gauche », enfin parvenue à imposer ses vues au sein du Parti socialiste (PS), hissera le plus haut la bannière libérale-libertaire. Au cours des années 1980, des fabiusiens et des rocardiens, regroupés dans l’association Rouleau de printemps, s’entendront, malgré leurs dissensions, à faire « table rose » d’un passé socialiste encombrant au profit de la « modernisation » de l’économie, avec la « rigueur » qu’elle imposait, compensée par l’« éclosion libertaire de modes de vie créatifs et innovants » eux aussi « libérés des archaïsmes et des pesanteurs d’une époque révolue ».

Ce sera également l’avis d’Alain Minc, qui, entre une séance au conseil d’administration de Saint-Gobain et une autre à la Fondation Saint-Simon, usera et abusera dans ses prestations médiatiques de l’appellation libérale-libertaire pour dépeindre les délices d’un « capitalisme soixante-huitard ».

Au fil des années, marquées précisément par l’accentuation des inégalités, de la précarité et de la pauvreté, l’appariement libéral-libertaire va perdre peu à peu sa crédibilité, sans entraîner pour autant un recouplage du libertaire avec l’anarchisme. Au contraire, la dissociation entre les deux ne fera que s’accentuer. Tandis que ce dernier se voyait de plus en plus criminalisé, avec la reprise des luttes fondées sur l’action directe en réaction à l’aggravation de la marginalisation de masse et au durcissement de la répression, la position — pour ne pas dire la pose — libertaire jouissait d’une vogue accrue au sein du complexe politico-médiatique. En témoigne l’aura grandissante du philosophe Michel Onfray, dont l’« individualisme hédoniste et athée » a pu faire illusion dans les milieux anarchistes, malgré son appétence publiquement assumée pour une « gestion libertaire du capitalisme ».

Le laisser-faire des « anars » à l’égard des appropriations plus ou moins indues dont le label « libertaire » fait l’objet pourrait étonner. Il est vrai qu’eux-mêmes ne sont pas les derniers à l’apposer à des artistes ou à des œuvres qui ne « dérangent » plus guère que les réactionnaires avérés. Mais ils répondront que ce serait contrevenir aux principes auxquels renvoie ce label que de vouloir le convertir en marque déposée. Et, ajouteront-ils, les récupérations et détournements auxquels il donne lieu ne prouvent-il pas, après tout, que le combat libertaire gagne en popularité ? Sans voir qu’il perd beaucoup en radicalité critique une fois accaparé et absorbé par un culturalisme individualiste et dépolitisé.

Dans ce registre, par l’entremise du sociologue Philippe Corcuff, passé du PS à la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) après un détour chez les Verts, la référence libertaire se retrouvera accouplée à son contraire, la social-démocratie, l’un des piliers les plus solides de l’Etat capitaliste (5). M. Olivier Besancenot, porte-parole du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), pour sa part, se réclame de Rosa Luxemburg, mais aussi de Louise Michel et de l’« anarchiste révolutionnaire » Reclus, dont il vient de préfacer la réédition d’une conférence. Il n’a pas hésité par ailleurs à accoler le qualificatif « libertaire » à un autre, moins compromis que « social-démocrate », mais tout aussi antinomique, en se proclamant à la fois « guévariste et libertaire ». Or, si l’on peut savoir gré au « Che » d’avoir mené le combat anti-impérialiste au péril de sa vie, on chercherait en vain dans sa personnalité et son action une quelconque trace d’antiautoritarisme.

Cantonnée au mode de vie, la « transgression » participe du renouvellement du système

Récente, cette vogue « libertaire » en France, y compris dans des milieux peu réceptifs aux formes de refus et de résistance que ce mot désigne d’ordinaire, contraste singulièrement avec la vindicte redoublée dont l’anarchisme fait l’objet, amalgamé à un vocable censé en souligner la dangerosité sous la forme d’une inquiétante « mouvance anarcho-autonome » apparue depuis peu dans la prose policière. Culturalisation tous azimuts d’un côté, criminalisation systématique de l’autre. A bien y regarder, cependant, il n’y a rien là qui doive étonner car les deux processus sont liés.

Dans un contexte de restauration politique et idéologique, c’est à qui opposera le « social », assimilé à l’embrigadement et à l’uniformisation, au « sociétal », lieu de toutes les « libérations », pour bien montrer que la soumission aux « contraintes de l’économie » n’implique aucun renoncement aux valeurs contestataires d’antan. Désormais préoccupé avant tout de son épanouissement personnel immédiat, le néo-petit-bourgeois « libertaire » rejettera toute perspective d’autoémancipation collective, perçue comme une menace contre la démocratie et l’Etat de droit.

Cantonnée au mode de vie conçu comme style de vie, la non-conformité n’a donc plus de raisons de s’en prendre aux normes et aux codes officiels puisque leur « transgression » individuelle, institutionnalisée, subventionnée et mercantilisée, participe maintenant du renouvellement de la domination capitaliste. En contrepartie, avec l’approbation, bruyante ou tacite, ou au moins avec le silence des bénéficiaires de ces libéralités, les gouvernants pourront s’autoriser à interdire et à réprimer toute forme de lutte, tout comportement, voire toute parole, susceptible d’entraver cette domination. Autant dire que les néolibertaires ne font qu’ajouter l’indispensable note « néo » à un conservatisme renforcé.


Notes :

(1) Rappelons que le néologisme « libertaire » est né à la fin des années 1850 de la plume acide de l’anarchiste Joseph Déjacque, qui ne cessa de clouer au pilori les compromis et les compromissions de la petite bourgeoisie républicaine de l’époque.

(2) Ce qui ne signifie aucunement que l’on puisse « changer le monde sans prendre le pouvoir », comme le prétendront certains maîtres à penser de l’altermondialisme. D’abord parce qu’il faut bien l’ôter à la bourgeoisie pour changer le monde ; ensuite parce que le pouvoir de le changer exclut, pour les anarchistes, qu’il puisse s’exercer « sur le peuple » puisque c’est précisément celui-ci qui, auto-organisé, détiendrait le pouvoir au lieu de le déléguer.

(3) La vieille garde anarchiste française prête parfois le flanc à cette relégation. Enlisée dans le culte des grands ancêtres et des polémiques surannées — Proudhon-Bakounine versus Marx-Engels —, réduisant la pensée marxienne au marxisme d’appareil (partidaire ou étatique), ignorant les penseurs majeurs du communisme libertaire (Anton Pannekoek, Otto Rühl, Paul Mattick…), elle en vient, par antimarxisme viscéral, à délaisser l’analyse matérialiste des transformations du capitalisme au risque de ne plus rien y comprendre et parfois d’accorder crédit aux supputations de certains de ses suppôts. Tel Stéphane Courtois, invité à débattre de l’échec des révolutions dans la librairie de la Fédération anarchiste, sur la base d’un Livre noir du communisme (Robert Laffont, Paris, 1997) qui paraissait tout droit issu d’une « boîte à idées » néoconservatrice américaine.

(4) Michel Clouscard, Néo-fascisme et idéologie du désir, Denoël, Paris, 1973, et Le Capitalisme de la séduction, Editions sociales, Paris, 1981.

(5) Philippe Corcuff, « Pour une social-démocratie libertaire », Le Monde, 18 octobre 2000.

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Re: Les anarchistes, les libertaires, et le grand n'importe

Messagede altersocial » 06 Fév 2013, 11:47

Même s'il enfonce les portes ouvertes, cet article aurait illustré à merveille le sujet "Qu'est ce qui cloche dans l'anarchisme ?"

M. Olivier Besancenot, porte-parole du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), pour sa part, se réclame de Rosa Luxemburg,


Et pourtant là aussi de nombreux aspects du NPA sont bien incompatibles avec le "luxemburgisme" (cf Réforme ou Révolution où Rosa critique l'étatisme censé supprimer le capitalisme de Bernstein - et plus tard les polémiques contre Kautsky auquel les postléninistes doivent encore beaucoup tout en le reniant avec violence).
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Re: Les anarchistes, les libertaires, et le grand n'importe

Messagede digger » 06 Fév 2013, 12:03

il y a des raisons pour se (re)mettre au clair.

Vaste programme. :)
Mais d’abord la confusion d’idées personnelles chez des individus mis en avant par les médias, ou ayant un nombril plus développé que le cerveau ; ne doit pas être assimilée à un mouvement d’idées, heureusement plus large que leurs petites personnes. Un nom connu ne garantit pas la validité de l’idée qu’il défend.
Le débat, ou les tensions existantes au sein de l’anarchisme, ne sont pas sur ce plan et il n’a aucune raison d’aller sur le terrain politico-médiatique d’un Cohn-Bendit, Corcuff, Besancenot ou Onfray.
L’anarchisme "de terrain" n’a rien à y gagner. Ces gens, pour exister, ont besoin des médias. Est-ce le cas de l’anarchisme ? Je ne crois pas même si il existe un courant qui pense aujourd’hui le contraire, sous prétexte de "visibilité". Comme si les médias institutionnelles offraient une quelconque "visibilité", autre que la justification et la défense d’un ordre établi.
L’enjeu pour l’anarchisme aujourd’hui n’est pas sur les plateaux de TV ou à la Une des quotidiens, mais sur le terrain, là où se déroulent aujourd’hui les confrontations directes.
C’est beaucoup plus difficile parce que l’on quitte le confort idéologique pour se trouver face à face avec les réalités des luttes, avec leurs diversités, leurs contradictions mais aussi leurs nouveautés, leurs brassages d’idées, leurs perspectives.
Ce sont elles qui vont guider l’anarchisme et non l’anarchisme qui va les guider. Elles sont des espaces de formation souvent plus efficaces que la lecture d’un ouvrage de Bakounine. Tellement qu’un anarchiste (ou un marxiste) qui viendrait présenter sa théorie en -isme se verrait sans doute virer illico presto alors même que sur le terrain et de façon intuitive, les principes anarchistes seraient mis en œuvre.
Si vous allez sur la ZAD, vous serez en terre anarchiste. Et même, sous certains aspect, communiste libertaire. On y parle de , et on pratique, la collectivisation des terres. Mais les problèmes sont abordés au fur et à mesure qu’ils se présentent. Et personne ne va regarder dans une recette de cuisine idéologique ce qu’il est "bon de faire" devant telle ou telle situation.
Les Corcuff, les partis politiques et toutes autres questions existentielles sont d’un autre monde. Alors qu’en même temps, le brassage et l’échange d’idée sont permanents.
C’est, je crois, une des questions centrales de l’anarchisme aujourd’hui. Je n’ai pas de réponses définitives. Mais si clarifier, c’est encore une fois se retrancher derrière des positions idéologiques, alors les organisations anarchistes telles qu’elles existent aujourd’hui se marginaliseront de plus en plus. Plus on recherche la pureté et plus diminue le nombre des "purs".
On finit par s’adresser à des caricatures de "prolétaires", à vouer aux gémonies des caricatures de bourgeois, de cathos, de musulmans, de bretons, de basques, à distribuer des bons points et des cartons rouges, en pensant que si les problèmes du monde n’ont pas changé, le monde non plus.
Alors libertaires, anarchistes, style de vie, individualiste.......tout le monde s’en fout, sauf un microcosme vivant dans sa bulle (et la protégeant.)
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Messagede ivo » 06 Fév 2013, 12:20

besoin des médias. Est-ce le cas de l’anarchisme ? Je ne crois pas même si il existe un courant qui pense aujourd’hui le contraire, sous prétexte de "visibilité". Comme si les médias institutionnelles offraient une quelconque "visibilité", autre que la justification et la défense d’un ordre établi.

en attendant c'est bien par la mediatisation que bcp occupent le terrain, ce qui nous fait défaut (en bien ou en mal ...) comme déjà dit ailleurs.
ce qui n'enleve rien à ton avis.
la fertilité et la spontanéité du terrain sont admirables, et heureusement.
mais ne suffisent pas, jusqu'à maintenant, à contrer d'autres forces.
puisse le futur innover ici aussi.

voir ce qui se passe en italie pour les futures elections.
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Re: Les anarchistes, les libertaires, et le grand n'importe

Messagede digger » 06 Fév 2013, 12:37

Je pense qu'on occupe le terrain en occupant le terrain et pas les médias. Les médias ne font que désinformer celles et ceux qui veulent l'être. Celles et ceux qui pensent que la lutte à NDDL est importante ne vont pas chercher l'info sur Ouest-France. Etre présent sur OF ou pas, dans ce cas, n'a pas la moindre importance, pas plus qu'au JT de TF1. Cette réflexion est largement partagé sur la ZAD et c'est pourquoi les journalistes ne sont pas les bienvenuEs.
la fertilité et la spontanéité du terrain sont admirables, et heureusement.mais ne suffisent pas, jusqu'à maintenant, à contrer d'autres forces.

Elles sont aujourd'hui des points de ralliements et de construction. Et il n'y a nulle "spontanéisme" terme idéologique employé pour dénigrer toute initiative qui se développe en dehors d'une chapelle. Il y a réelle organisation. Et elle est stupéfiante à tout point de vue.
puisse le futur innover ici aussi.

Je ne parle pas du futur, mais du présent. C'est une différence capitale entre des visions différentes. Le présent innove. Pas le futur ni le passé.
voir ce qui se passe en italie pour les futures elections

Laisse-leur leur terrain de jeu.
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Re: Les anarchistes, les libertaires, et le grand n'importe

Messagede ivo » 06 Fév 2013, 13:20

euh ... victoire par k.o. ^^
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Re: Les anarchistes, les libertaires, et le grand n'importe

Messagede Pïérô » 06 Fév 2013, 15:20

En même temps, et attention, ce qu'il se passe à la ZAD est important, en terme d'enjeux, de pratiques, de contenus et de sens, mais il y a aussi des libertaires sur le terrain de la lutte autour de PSA en ce moment, et sur bien d'autres terrains... :wink:
Pour le reste j'entend bien évidemment ce que dit digger, et il ne faudrait pas penser le mouvement libertaire cloisonné derrière des barbelés de certitudes intangibles, il s'agit bien là par contre d'opérer un démarquage politique avec des charlots (Onfray, Corcuff...).
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Re: Les anarchistes, les libertaires, et le grand n'importe

Messagede niouze » 06 Fév 2013, 16:38

je vais me faire taper dessus .... mais ne peut on laisser a onfray le choix de ses idée aussi ridicule peuvent elle nous sembler(en particulier son éléctoralisme ) ; ne peut il pas amener des gens vers l'anarchie a travers lui ?
moi même plus jeune j'avais été tenté par ses idée a la suite du bouquin traitée du rebelle je croit qu'il s'appele même si celui ci n'a été qu'un pas de plus vers l'affirmation de mes opinions et que c'est par d'autre écrit puis par l'experience que je fut amené à ce en quoi je croit (et n'en doutons ceux qui mon mis le premier pied dans l'anarchisme furent les chansons des béru )
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Re: Les anarchistes, les libertaires, et le grand n'importe

Messagede digger » 06 Fév 2013, 17:26

Je cite la ZAD comme un exemple compréhensible par beaucoup.
Je ne crois pas en la hiérarchie des luttes. Il n'y a pas de comparaison possible entre PSA et la ZAD. D'un côté une lutte classique, syndicale. De l'autre, une lutte qui n'a pas de référence et qui va vers je ne sais quoi et je ne sais comment.ChacunE en décidera.
Cela ne signifie pas que PSA n'est pas une lutte importante, tout comme celle des FRALIB et tant d'autres. Elle l'est parce que c'est le casse-croûte de milliers de personnes qui est jeu et c'est suffisant.
Pour ma part, je vois le cloisonnement et les barbelés. Je dirais même qu'ils sont de plus en plus apparents, malgré les déclarations d'intention.
Mais si il n'y pas d'interrogation et de problèmes pour les orgas, ce n'est pas moi qui va aller leur dire le contraire.
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