prison?
face à un meurtre, comment doit réagir une communauté anar
Par exemple je voulais réagir aux affirmations suivantes - avec lesquelles je suis en désaccord :
"Il serait jugé par un jury populaire qui déciderait d'une sanction suite à un procès publique." - "puis le bannissement, une sorte de mort social dans les sociétés traditionnelles." - "Mais le bannissement doit être plus que local, sinon il peut aller de ville en ville" - "Tiens piero t'es pas pour une fédération libre de communes libres ? " etc
Plusieurs réflexions :
- ces sujets partent du principe qu'une société communiste & libertaire (c'est plus large qu'anarchisme) peuvent mettre en place des structures répressives : c'est commencer par la fin car pour qu'il y ait "répression" il faut une "déviance", et là c'est faire de la "criminalité" un fait social humain intemporel jalonné de tristes lieux communs (l'homme est un loup pour l'homme" etc.)
- de plus les solutions partent du principe localiste pour le règlement des conflits ce qui je pense est une erreur pour une société communiste-libertaire car l'individu n'y serait pas la propriété jetable d'une communauté et qu'au contraire le communisme mondial serait un dépassement du localisme, voir un dépassement du clivage fédéralisme-centralisme (mais là c'est un autre débat que je n'aborde pas ici),
- que les sociétés traditionnelles pratiquent "le bannissement comme mort social" ce qui ne veut strictement rien dire puisque sociétés "traditionnelles" est une étiquette commode qui regroupe une variété de situations socio-politiques différentes voire antagonistes : entre une groupe-fratrie qui pratique le communisme "primitif" sans jamais connaître de crimes en son sein et une société clanique dont la base du fonctionnement répressif est la vendetta comme institution de régulation des conflits il y a une marge dans laquelle on peine à voir un systématisme du bannissement. Le communisme du futur ne sera pas un retour au droit coutumier car ce serait faire reposer le fonctionnement d'une société sans exploitation et sans classe sur un principe qui ne le concerne pas.
Je propose de développer le premier point : comment imaginer qu'une société communiste, qui ne produit pas l'insatisfaction dans un contexte d'abondance puisse conduire à des crimes ? Et si on allait chercher dans le fonctionnement économique des sociétés claniques communistes des pistes de réflexion ? Le "crime" n'est pas dans la substance de l'homme car il apparait dans certaines sociétés et pas d'autres.
En guise d'avertissement je dirai qu'il ne s'agit pas ici de faire des "sociétés communistes primitives" :
-des modèles du passé à appliquer au présent,
-des types de sociétés idéales sans répression/oppression, au contraire.
Mais certaines typologies des sociétés communistes "primitives" permettent de comprendre en quoi la planification des besoins qui y est institué et sa façon d'y répondre rend le crime comme "illogique", que les limites (productions, isolement, échanges, environnement hostile) impose des formes d'oppression qui n'auraient pas lieu d'être dans une société communiste mondiale.
Alors procédés scientifiques aux conclusions utopiques ? Où bases concrètes pour appréhender le futur ?
N'ayant sûrement pas les capacités intellectuelles pour synthétiser un certains nombre de lectures à ce sujet je proposerai comme base de discussion un ensemble de textes souvent contradictoires et aux sources très diverses, allant de l'anthropologie libertaire à la psychanalyse marxiste.
Bref en premier j'ai trouvé ce texte intéressant :
Extrait :
Les premiers ethnologues au 19 ème, ont été confrontés en Afrique et en Amérique Latine notamment, à des sociétés dans lesquelles il n’y avait pas d’Etat, pas de pouvoir centralisé, pas d’autorité coercitive…
Exemple contemporain : les Piaroa (indiens d’Amazonie qui vivent sur les rives de l’Orinoco/ Vénezuela) étudiés par Joanna Overing. C’est une société très égalitaire que l’ethnologue qualifie d’anarchiste. Ils accordent une grande valeur à la liberté et l’autonomie individuelle et veillent à ce que personne ne soit jamais sous l’autorité de quelqu’un d’autre, à ce que personne ne puisse contrôler les ressources économiques et restreindre la liberté des autres.
A lire ici :
CM Anthropolgie politique
Répression/oppression :
L'anthropologie libertaire de Pierre Clastres :
La Société contre l'Etat
et sa critique marxiste par Emmanuel Terray :
Une nouvelle anthropologie politique ?