Autogestion : théories, pratiques et critiques

Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede bipbip » 28 Juil 2015, 03:01

Des centres autogérés en Grèce

dimanche 19 juillet 2015, par Les Amis d’Orwell

Il existe près de 50 centres de santé autogérés dans le pays. Ils se sont créés pour faire face à la crise économique qui sévit depuis 2010 et exclut de plus en plus de Grecs du système de santé. En avril 2015, Les Amis d’Orwell (Radio libertaire) sont allés à la rencontre de Marietta et Katerina, deux Grecques qui s’opposent à l’austérité imposée par l’Europe et participent à des initiatives dans le quartier d’Exarchia, à Athènes, temple des anarchistes depuis le soulèvement en 1973 des étudiants de l’université polytechnique contre la dictature des colonels.

Sur les traces du film Ne vivons plus comme des esclaves de Yannis Youlountas (2013). Ce documentaire militant tentait de montrer d’autres voix à Athènes s’opposant aux politiques gouvernementales, soumises à la Troïka. Le réalisateur nous a mis en relation avec deux femmes parlant français et investies dans des centres autogérés à Exarchia.

Marietta milite à l’espace anarchiste autogéré Nosotros http://www.nosotros.gr/ qui existe depuis 10 ans. Il a été impulsé par des anarchistes du quartier, souhaitant ouvrir un lieu de rencontre alternatif.

Katerina, psychologue, participe à l’Adye http://adye.espivblogs.net/?p=1706 (page en français), une structure autogérée de santé à Exarchia. Ce centre offre des soins médicaux et pharmaceutiques à tous. Il est géré par les habitants du quartier : ils se réunissent en assemblée générale toutes les semaines pour prendre des décisions selon les principes de la démocratie directe.

L’association Solidaritefrancogrecque.wordpress.com recense 50 dispensaires et pharmacies autogérés dans toute le Grèce.

Ecouter le reportage http://amaanda.free.fr/2015orwell/Orwell170715-ok.mp3(1 h 14 min) des Amis d’Orwell, un vendredi sur deux de 21 h à 22 h 30 sur Radio libertaire (89.4)

Extraits du film Ne vivons plus comme des esclaves On peut visionner le film gratuitement

Pour aller plus loin :

La présidente du parlement grec a demandé un audit de la dette publique grecque qui a rendu un rapport préliminaire les 17 et 18 juin. Il conclut que la dette repose sur des bases illégales selon le droit international. L’ONG Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde s’est investie dans ce dossier.

Conseils de lecture de Marietta

Sur les biens communs http://p2pfoundation.net/Plan_C_for_Adv ... _in_Greece (page en anglais)

Sur la lutte contre les mines d’or en Chalcidique (Halkidiki) http://www.lechatnoiremeutier.antifa-ne ... halkidiki/ (pages en français)

http://souriez.info/Des-centres-autogeres-en-Grece
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede bipbip » 02 Aoû 2015, 02:15

Commun, un concept révolutionnaire

Christian Laval, co-auteur de Commun. Essai sur la révolution au XXIe siècle,
était au Festival de la Confédération nationale du travail en mai dernier à Montreuil.

Thème de l'intervention : « Commun, un concept révolutionnaire ».



http://utoplib.blogspot.fr/2015/07/comm ... naire.html
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede bipbip » 13 Aoû 2015, 15:18

Echos de la commune libre de Barbacha

Matouf Tarlacrea, avec l’aide révolutionnaire de Morgane, Da Taïeb, Mabrouk et Da Elhamid.

Un documentaire sur Barbacha réalisé par les auteurs est disponible à l’adresse suivante :
http://www.youtube.com/watch?v=LIbKL3pQYcI


Barbacha – Iberbacen, en Tamazight – est une région de la petite Kabylie, autogérée par ses habitant-e-s depuis fin 2012. « Barbacha n’est qu’une petite mechta laissée à l’écart de toutes les richesses de l’Algérie, résume Da Taïeb, un ancien de la commune. C’est un bled pauvre, situé dans une zone montagneuse. On n’a pas de pistes, pas de routes. » Comme dans d’autres régions, les paysan-ne-s et les ouvrier-e-s de Barbacha se battent au jour le jour pour pouvoir mener une vie digne face à toutes les formes d’exploitation et d’oppression que leur imposent l’État et le capitalisme. Mais à Barbacha, autre chose s’invente aussi. Les 27 000 habitant-e-s de ces 34 villages s’auto-organisent en effet à travers l’Assemblée générale ouverte (AGO) de la population d’Iberbacen installée dans un bâtiment occupé collectivement. « Nous, à Barbacha, on a créé cette maison pour protester contre ce système qui nous écrase sans arrêt. Le système qui nous gouverne actuellement est pourri », résume Da Taïeb. Lui et quelques autres nous ont accueillis en février 2014, nous ont raconté leur histoire et transmis des archives. Voici quelques esquisses de ces chemins tracés par le peuple de Barbacha. Des pistes pour toutes celles et ceux combattant pour l’émancipation partout dans le monde.


Une tradition d’insoumission et d’autonomie

La région de Barbacha se place dans la continuité des résistances berbères à toutes les colonisations. Et dans celle des combats pour la culture et la langue Tamazight. Elle s’inscrit dans la longue histoire des luttes du peuple kabyle pour l’autonomie et l’indépendance. La région cultive ainsi des pratiques d’entraide et de solidarité, d’insoumission et d’insurrection qui se transmettent de génération en génération. « C’est un mouvement qui est né en 1979. Et ce combat pour la culture, pour la langue, pour tout, continue. Parce qu’on n’est pas indépendants ! », affirme Da Elhamid, un ouvrier de Barbacha-centre.
Comme la plupart de la Kabylie, la région s’est soulevée en 2001. Outre l’obtention de droits culturels, ces révoltes ont permis aux habitant-e-s de se débarrasser de nombreux commissariats et gendarmeries qui entravaient toute forme de lutte et de vie sociale autonome.
En plus du harcèlement, du racket et des brutalités systématiques, l’État algérien applique de longue date à la Kabylie une stratégie de la tension basée sur le meurtre et l’enlèvement de civils, une forme de contre-insurrection permanente. Face à ce régime d’exception, le peuple ne se laisse pas faire. En 2001, il expulse ainsi les forces policières et militaires de la région de Barbacha et incendie leurs locaux. Mabrouk, un professeur d’anglais de la Commune, explique que la population est alors restée treize ans sans services de sécurité, ni gendarmerie, ni police. Treize ans pendant lesquels il ne s’est commis aucun délit ou infraction. Amazigh, un jeune de la région estime ainsi que la gendarmerie « ne sert à rien. Au contraire, elle opprime. Elle est pas là pour notre sécurité. Depuis douze ans, on s’est organisés en comités de villages. Chaque village assure sa sécurité, par ses habitants ». C’est dans cette expérience d’auto-défense collective qu’ont émergé de nouvelles formes d’auto-organisation communale. Mabrouk développe : « On s’est organisés. Chaque village doit avoir un responsable. Et les gens du village s’organisent ensemble. S’il y a un ennemi qui veut entrer, on va faire un poste de sécurité, de nuit, on va s’organiser avec l’aide de tout le monde, avec des équipes. » Il raconte qu’au bout de quatre ans, les gens ont pris l’habitude de vivre sans ces équipes de sécurité. « Mais dès qu’il y a un problème, tout le monde va venir, tout le monde va s’organiser et lutter. » À Barbacha, il n’y a pas non plus de tribunaux d’État : la justice est rendue selon le modèle traditionnel des Aarchs, les conseils des sages.


La fermeture de la Daïra (1) et son remplacement par l’Assemblée générale ouverte

Le conflit direct avec l’État algérien et ses structures est reparti de plus belle durant la préparation des élections municipales de novembre 2012. À cette époque, le wali (préfet) Hemmou Hmed Et-Touhami refuse en effet d’enregistrer la liste du PST (2) soutenue très largement par les habitant-e-s de Barbacha. Ces derniers décident alors de se battre pour qu’elle soit enregistrée. Et ils obtiennent gain de cause. Aux élections du 29 novembre, le PST recueille finalement 39 % des voix, avec six élus sur quinze. En clair, la liste est majoritaire. Sauf que les quatre autres partis en lice nouent alors une alliance pour imposer un autre maire, Benmeddour Mahmoud, du RCD (3). Et ce, malgré l’existence d’une loi stipulant qu’il revient à une liste ayant obtenu plus de 35 % des suffrages de proposer le nouveau maire. L’élection se tient sans même la présence des membres de la liste PST, qui n’ont pas été prévenus. Cette « honteuse alliance », comme l’ont nommée les habitant-e-s de Barbacha, réunit le RCD, le FLN (4) et le FFS (5), partis censés être en opposition dans leur lutte pour le pouvoir d’État.
La population de Barbacha se soulève alors contre cette manipulation. Elle ferme la Daïra, puis la mairie, et réquisitionne collectivement la salle des fêtes pour créer l’Axxam n Caâb — la maison du peuple — où se réunit depuis lors l’Assemblée générale ouverte (AGO) des villages de Barbacha. Une banderole y trône : « Vive la lutte, car seule la lutte paye ».
Au sein de cette assemblée, seuls l’alcool, les drogues et « le manque de respect » sont interdits par décision collective. Da Taïeb explique le fonctionnement : « Dès qu’il y a un problème, on se réunit, on prend des décisions, notre parole passe, c’est notre force, la loi du peuple. […] Cette maison, on l’a acquise avec nos forces. Personne ne peut la fermer, et ici on parle de ce qu’on veut, on dit ce qu’on veut. Pas question que quelqu’un nous marche sur les pieds. » Da Elhamid, le soudeur, ajoute : « Tout le monde a le droit à la parole. Et y a des gens qui sont là, qui sont volontaires, c’est la démocratie, la vraie démocratie, parce que ça vient du peuple. […] On s’organise pour les marches, pour les cotisations, pour tout tout tout. Il faut toujours combattre. »
Mabrouk, un professeur d’anglais d’une trentaine d’années, précise : « On lutte contre la corruption, pour la dignité du peuple. » Face au « pouvoir d’État » qui les décrit comme « une mafia de jeunes qui passent la nuit dans une maison », Mabrouk explique que viennent à l’Axxam n Caâb « des paysans, des intellectuels, des artistes ». « C’est un endroit libre à 100 % : y a pas un courant, soit religieux, soit politique, à l’intérieur de cette maison, il n’y a pas les idées de PST ni de l’alliance ni de FFS, mais celles des paysans, des habitants. » Après chaque assemblée, quelqu’un prend en charge l’écriture d’un communiqué qui est dispatché aux présents, aux citoyens, et affiché sur tous les murs des villages de la commune. Il est même envoyé aux services de sécurité. « Parce qu’on fait pas ça en cachette ! », confie Mabrouk.
Voici un extrait du tout premier communiqué de l’AGO, diffusé et placardé dans les villages de la commune :
« Nous, citoyennes et citoyens de la Commune de Barbacha, organisés en Assemblée générale ouverte, réaffirmons avec force notre rejet de l’instruction de Ould Kablia, dénonçons énergiquement le clientélisme auquel elle ouvre la voie et considérons que le PV d’installation du pseudo maire par le wali de Bgayet (préfet de Béjaia) en date du 17/12/2012 est nul et non avenu. […] Par ailleurs, nous tenons comme seuls responsables les pouvoirs publics et les élus de ladite coalition quant au pourrissement de la situation (blocage de la Daïra et de la mairie, traitement des travailleurs communaux, etc.). Nous nous réservons aussi le droit d’entamer des actions de grande envergure. […]
VIVE LA VOLONTÉ POPULAIRE. RESTONS SOLIDAIRES ET VIVE LA LUTTE ! (6) »

Peu à peu, l’Assemblée générale ouverte des habitant-e-s de Barbacha remplace la gestion centralisée et autoritaire de la mairie. Se limitant d’abord à la lutte contre l’État, elle s’étend peu à peu vers différents domaines de la vie collective. Un cheminement par la base ancré dans une histoire particulière.


Autonomie de la lutte et lutte pour l’autonomie

C’est dans le combat contre l’installation du maire frauduleux par l’État et les grands partis que s’auto-organise la Commune de Barbacha. Alors que l’escroc tente de s’installer à l’APC (Assemblée populaire communale, c’est-à-dire la mairie), accompagné d’un huissier de justice, la foule se rassemble une première fois pour l’empêcher d’y accéder. Résolus à régler définitivement le problème, les habitant-e-s décident de bloquer tout accès à la mairie. Des centaines d’entre eux, y compris des militants du FFS et du RCD en désaccord avec les élus de leurs partis, se mobilisent jour et nuit, occupant et bloquant tous les services municipaux (état civil, etc.) et interdisant la moindre réunion des élus fantoches.
« L’intérêt de la commune, qui est dans un état de stagnation, passe avant tout autre intérêt, et notre intérêt aujourd’hui est de remettre Barbacha sur ses rails ; ceci passe simplement par la démission de tous les élus », annonce le deuxième communiqué de l’AGO (30 décembre 2012). Le communiqué n°3 pointe, quant à lui, les stratégies de pourrissement exercées par l’État à l’encontre de la population, afin de créer des divisions parmi les mobilisé-e-s. Ce texte appelle à la fois à la dissolution de l’APC, à la nomination d’un chef de Daïra provisoire pour gérer les affaires administratives et à un rassemblement le 5 janvier au siège de la wilaya à Béjaïa. L’assemblée signe « Aux peuples et populations du monde luttant pour leur réelle souveraineté : bonne et heureuse année 2013 de luttes solidaires et d’acquis. »
Pour se rendre à Béjaïa, il faut parcourir une quarantaine de kilomètres. Pas tout à fait la porte à côté. La manifestation du 5 janvier 2013 réunit pourtant plus d’un millier de personnes. Les protestataires bloquent l’une des principales artères menant à Béjaïa pour exiger l’organisation de nouvelles élections. Cette manifestation marque aussi le début de l’implication effective des habitant-e-s d’autres communes dans d’autres wilayas. Une solidarité d’autant plus précieuse que des procédures judiciaires ont été lancées contre des militants accusés de bloquer la mairie.
Le communiqué n°4 montre que dans cet espace d’autonomie des luttes, émergent de nouvelles formes d’organisation collective :
« Inscrivant son combat dans la durée, l’AG […] a formulé les propositions suivantes :
- Renforcement de son auto-organisation par l’intégration de plus de délégués et de volontaires de tous les villages et [par] leur répartition en commissions, en fonction des tâches à accomplir et des revendications à arrêter et à prendre en charge ;
- Meilleure organisation des actions de volontariat concernant la vigilance et la garde, le ramassage des ordures, notamment au niveau de Suq n Tlata ;
- Prise en charge des pannes survenant dans les différents réseaux : d’alimentation en eau potable, d’assainissement, d’éclairage public, etc. ;
- Animation scientifique et culturelle des soirées, après les travaux de l’AG ;
- Mise en quarantaine des élus de la honteuse alliance avec exigence de leur démission dans un délai de 24 heures, dénonciation de leurs commanditaires et appuis, ainsi que [de] tous les auteurs des différentes tentatives de manipulations – instrumentalisations et intimidations de lycéens (et autres élèves) et travailleurs communaux ;
- Construction d’une grève générale et autres actions d’envergure. »
Dès lors, l’Assemblée générale ouverte n’est plus seulement un lieu d’organisation de la lutte et de la résistance. Elle devient quotidienne et prend en charge différents aspects du fonctionnement de la commune : collecte des déchets, distribution du gazole dans les écoles, nettoyage… Mabrouk, le professeur d’anglais, évoque aussi les travailleurs de l’APC qui n’ont pas été payés depuis quatre mois : « Il y a des gens qui ont quatre, cinq ou six enfants. Pour s’occuper d’eux pendant quatre mois, on s’est organisés pour trouver de l’argent et de la nourriture, répondre à leurs besoins… Il y a en outre des malades qui ont besoin d’un passeport pour se déplacer en France ou en Belgique pour des soins, et on a aussi pris ça en charge. De même que le fonctionnement des écoles, avec du gazole, avec des cantines. » Des commerçants et des habitant-e-s se sont même cotisés pour financer certains projets, raconte Mabrouk : « C’est comme ça qu’on a travaillé jusqu’à aujourd’hui.
Il y a toujours des assemblées, c’est un travail de solidarité. On veut faire une APC du peuple et non une APC du pouvoir. »
Cette prise en main collective de l’organisation de la commune entraîne une forme de radicalisation révolutionnaire. Dans sa « Lettre ouverte à toutes et à tous » du 22 janvier 2013, l’AGO énonce :
« Nous ne ménagerons aucun effort pour jeter tous les ponts nécessaires à l’élargissement de notre mouvement à tout le peuple algérien en lutte pour une vraie révolution sociale émancipatrice, à même de fédérer nos multiples mécontentements, ô combien légitimes, et nos actions. À Sidi Buzid… ce fut le suicide. À Barbacha… c’est une étincelle d’espoir qui se déclencha. »
Le 26 janvier 2013, les six élus légitimes du PST et l’élu RND démissionnent et remettent leurs mandats à l’Assemblée pour pousser à la dissolution de l’APC et provoquer la tenue de nouvelles élections. L’Assemblée décide aussi de réclamer la démission de toute la préfecture. Dans son communiqué n°6 du 29 janvier 2013, elle appelle la population de Barbacha et « toute personne convaincue de la justesse de notre combat, d’où qu’elle vienne » à une grève générale sur le territoire de la commune le 31 janvier, avec « fermeture de tous ses accès entre minuit et seize heures ». Elle conclut le communiqué sur ces mots : « Vive le peuple organisé et conscient. Vive la solidarité populaire. Nous sommes en marche. »
Mais le 30 janvier, le local du FLN est incendié. Se revendiquant d’une stratégie qu’elle appelle « pacifique », l’AGO condamne cette action dans laquelle elle perçoit une provocation de l’État pour justifier la répression. Le communiqué n°7 du 30 janvier 2013 proclame ainsi :
« Nous disons à tous les hamhamistes (7), ennemis du bas peuple, que ce genre d’actes ne fera que renforcer notre détermination à vous combattre, vous et vos commanditaires, jusqu’à la victoire. Notre combat n’est ni tribal, ni individualiste. C’est une vraie lutte de classes qui se déclenche à partir de Barbacha. C’est la volonté du peuple contre la volonté du pouvoir bourgeois et mafieux qui, au lieu de se mettre au service de ce peuple d’en bas, s’offre en valet du capitalisme mondial et impérialiste. »
Le régime d’exception appliqué de longue date à la Kabylie et les régimes de terreur répressive déployés durant les printemps berbères et les années 1990 ont laissé des cicatrices indélébiles dans le rapport qu’entretiennent les mouvements de lutte algériens avec l’usage de la violence. À Barbacha, la majeure partie de la population — qui avait participé à incendier les commissariats treize ans plus tôt — semble préférer les occupations et blocages des bâtiments, routes ou villes ainsi que les marches massives et la grève générale. Mais dans les débats entre habitants auxquels nous avons assisté, les partisans de l’insurrection armée, bien que minoritaires, ne sont pas stigmatisés ni mis à l’écart ; ils sont respectés dans leur parti pris et sont intégrés à la lutte. Il semble que prédomine une volonté de minimiser l’emploi de formes de violence les plus récupérables par le pouvoir et les plus susceptibles de justifier la remilitarisation du territoire, tout en assumant complètement toutes les formes de l’action directe offensive lorsque la situation le nécessite. C’est par exemple la position d’un jeune anarchiste de Barbacha, très impliqué dans l’Assemblée et qui préfère ce qu’il appelle la « non-violence », « même si dans mes interventions au sein du mouvement, je défends parfois l’idée d’utiliser la violence, comme par exemple de faire brûler les urnes le 17 avril prochain [date des élections présidentielles]. J’y vois l’expression des séquelles psychologiques des mouvements passés, comme celui de 2001. Le fait de voir un gendarme nous donne l’envie de tout brûler », résume-t-il. À Barbacha, ces débats semblent nourrir le mouvement plutôt que de le diviser.
La grève générale du 31 janvier 2013 est un succès. Durant le meeting populaire en fin de journée, la population, très nombreuse, décide d’organiser une marche puis un sit-in devant la wilaya de Béjaïa le 3 février. L’AGO suivante y ajoute « une action plus radicale, à savoir le blocage du trafic routier au niveau des deux entrées de Béjaia ». Chacune de ces actions est massivement suivie, mais elles ne suffisent pas à faire plier la Préfecture. Dans son communiqué n°9 du 4 février 2013, l’assemblée évoque alors le risque d’un « bain de sang fratricide entre Barbachois » si les revendications de la population ne sont pas entendues. Face aux « mascarades » d’un pouvoir qui cherche à la criminaliser, elle s’assume désormais comme un organe d’autogestion populaire :
« Notre mouvement est jaloux de son indépendance. Il est au-dessus de tout parti et de toute logique partisane. Nous prenons nos décisions en toute démocratie (directe, voulions-nous dire) dans une Assemblée générale ouverte que nous avons adoptée comme cadre populaire de notre consciente organisation. […]
Nous vous interdisons de juger de notre forme de lutte. Nous avons déjà déclaré que nous avons dépassé le stade de l’émeute. Notre mouvement est hautement pacifique et d’une maturité exemplaire. »
Le 11 février, des opposants minoritaires à l’AGO tentent une nouvelle fois d’entrer dans l’APC pour réinstaller le maire « mafieux », mais ils en sont encore empêchés par la population qui bloque l’accès à la mairie. En réaction, l’Assemblée appelle à un nouveau rassemblement devant la wilaya le 17 février. Le préfet consent alors alors à rencontrer les représentants de l’AGO et du PST. Lors de cette réunion, la décision est prise de rouvrir la daïra, mais sans son locataire officiel, et de confier des pouvoirs administratifs limités au Secrétaire général de la Daira, Toufik Adnane. Ce dernier est chargé par l’Assemblée de gérer les « affaires courantes de la commune », c’est-à-dire principalement les dossiers administratifs, le paiement des employés municipaux ainsi que la délivrance des actes de naissance et de décès (dont la population a besoin pour faire valoir ses droits). En conséquence, les représentants de l’AGO décident d’annuler le rassemblement prévu pour le 17 février. Mais ils prévoient une nouvelle marche « {pacifique} » et un campement devant le siège de la wilaya le 24 mars.
Ce dimanche 24 mars marque un tournant. Face aux 2 000 manifestants bloquant le siège de la wilaya à Béjaïa, le Wali fait donner la police anti-émeute, laquelle intervient avec une extrême brutalité, blessant plusieurs personnes — un jeune a même les jambes brisées. Vingt-quatre personnes sont arrêtées, dont Sadeq Akrour, le maire PST, qui n’est relâché, la tête bandée suite aux coups reçus, qu’au bout de 24 heures, grâce à la pression et sous les acclamations de centaines de personnes venues attendre sa sortie. Ce 25 mars, l’AGO décrète une nouvelle fois la grève générale à Barbacha pour aller chercher les camarades arrêtés la veille à Béjaïa.
L’émotion est considérable en Kabylie comme dans tout le pays. D’autant qu’au même moment se répand la nouvelle que le gouvernement fait donner la police contre des manifestations de chômeurs qui se développent dans le sud. « C’est ainsi que, tout en luttant pour la libération sans conditions de nos six camarades concernés par le contrôle judiciaire, il est plus que jamais urgent de trouver les nouvelles formes de luttes à même d’imposer l’aboutissement desdites revendications principales », pose le communiqué n°20 du 26 mars.
La mobilisation ne faiblit pas. Dimanche 31 mars, des centaines d’habitant-e-s de Barbacha manifestent à nouveau devant le tribunal de Béjaïa où six des leurs doivent comparaître. Ils exigent l’annulation des poursuites judiciaires. Et ils annoncent pour les jours suivants des initiatives nationales afin d’imposer la dissolution du conseil municipal et de nouvelles élections. L’AGO appelle ainsi à la grève générale à Barbacha et à un rassemblement devant le tribunal de Béjaïa pour le 9 avril, date du procès des 24 arrêtés. Plus de 1 000 manifestant-e-s se rassemblent devant le tribunal pour protester et la grève générale est massivement suivie.
Tout cela pousse la population à développer encore les formes de son auto-organisation. Le communiqué n°23 du 11 avril 2013 énonce ainsi :
« Le chemin est encore long et difficile. Pour cela, le renforcement de l’auto-organisation de la population doit être notre tâche permanente : consolider les comités de villages existants et en mettre sur pied de nouveaux dans les villages et quartiers non encore organisés. Car si la reprise relative du fonctionnement de la Daïra et de la Mairie constitue une avancée importante de notre combat, le développement réel de notre Commune demeure notre objectif stratégique. […] C’est là notre vraie bataille : mine de Buâmran, mini-barrages, gaz de ville, lycée, CEM de Tibkirt, RN 75, chemins de wilaya et communaux, téléphone et internet, engins, agriculture et forêt, jeunesse et loisirs, etc. Une vraie synergie du peuple d’en bas est plus qu’indispensable pour aller de l’avant et réussir ce chantier. »
Les 19 et 20 avril, l’Assemblée se charge d’organiser les festivités de commémoration des printemps berbères de 1981 et 2001. C’est dans ce contexte qu’émerge et se renforce l’idée qu’une assemblée populaire est le meilleur et le plus légitime moyen de régler les problèmes des habitant-e-s. et d’améliorer collectivement leurs vies. Dans son communiqué n°26 du 20 mai 2013, l’AGO fait ainsi part de sa conviction que la nomination du Secrétaire général à la gestion de la Daïra n’apporte pas les solutions attendues par la population. Et l’Assemblée de dénoncer « toute tentative de vouloir réhabiliter le maire de l’alliance et son équipe, en vue de les mettre aux commandes de notre glorieuse commune ». À juste titre : le 22 mai, Mohamed Benmeddour, son équipe et les membres de l’« alliance » tentent une nouvelle fois d’entrer dans la mairie. Mais ils en sont encore chassés par la foule. L’Assemblée se prononce pourtant en faveur d’une concession : la réouverture de la mairie. Il s’agit autant de gérer les « affaires courantes » que de faire taire « les détracteurs ».

Durant l’été, la wilaya bloque les pouvoirs de signature du Secrétaire général – les seuls financements qu’elle laisse à sa disposition sont ceux pour « une clôture » destinée à protéger la daïra ainsi que des moyens pour réinstaller une gendarmerie. L’Assemblée générale met alors en cause la mauvaise volonté de la wilaya, soulignant que la population a de son côté accepté de faire des concessions (la réouverture de la mairie notamment). Dans son Appel du 21 septembre, l’AGO dénonce ainsi : le fonctionnement réduit à son strict minimum des services communaux ; le fait que les travailleurs communaux reçoivent leur traitement au compte-gouttes, quand ils ont la chance de le toucher après des mois de retard ; le refus de la wilaya d’approuver le budget de 2013 (ce qui bloque la trésorerie communale) ; la mise à l’arrêt de tous les chantiers, notamment celui du lycée ; la fin du ramassage scolaire (car les transporteurs en charge de cette mission n’ont pas été payés, tout comme les fournisseurs pour les cantines scolaires) ; le « squat des locaux communaux par la gendarmerie »…
Il faut finalement attendre le 1er octobre pour que le Secrétaire général soit enfin autorisé par le ministre de l’Intérieur à répartir le budget et à payer les employés communaux. Mais durant tout l’automne 2013, l’« honteuse alliance » tente encore plusieurs fois de se réinstaller à la mairie. À chaque fois, le peuple de Barbacha, soudé et déterminé, l’en empêche. Pour faire entendre l’écrasante opposition de la population à l’installation de ce maire, un grand meeting populaire est organisé le 29 novembre 2013. Un millier d’habitant-e-s y participent, votant à main levée contre « la honteuse alliance ». « Sur plus d’un millier de personnes, répondant à notre appel, seules trois mains, et encore (une par ironie), se sont levées en guise d’approbation de l’installation du fameux maire de la honteuse alliance RCD-FLN-FFS, Mohammed (dit Mahmoud) Benmeddour, que nous avions généreusement invité à y prendre la parole. Ce fut un vrai référendum digne d’une réelle démocratie populaire directe, jamais connue ailleurs », constate le communiqué n°32 du 6 décembre 2013.
La lutte ne plie pas. Mais les revendications en direction de l’État et des pouvoirs publics pour l’arrêt des poursuites judiciaires, la dissolution de l’APC et le versement de fonds destinés à développer la commune n’obtiennent pas pour autant gain de cause. Des perspectives plus radicales émergent alors parmi la population.


Et si l’assemblée populaire remplaçait définitivement la mairie ?

Le combat pour de nouvelles élections et pour la mise en place d’une mairie « légitime » s’accompagne de nombreuses concessions. À commencer par le retour de la gendarmerie, même si celle-ci est tenue à l’écart de la commune et se garde bien de tout conflit. Mabrouk confie que l’État a justifié la réinstallation de la gendarmerie comme une mesure de protection des populations contre le « terrorisme ». De son côté, Da Elhamid précise qu’il y a encore peu de temps, les gendarmes nous auraient embarqués pour cette discussion : « Y’a rien de changé, c’est toujours le même système, parce que même les gendarmes, c’est des gendarmes coloniaux. »
La réinstallation de la gendarmerie n’est pas la seule concession. Ceux des habitants qui sont favorables à la tenue de nouvelles élections envisagent aussi de rendre la maison du peuple à l’APC comme gage de bonne volonté. C’est ce que résume le communiqué n°30 :
« Si dans cette logique d’apaisement et d’avancées vers le déblocage définitif de ce conflit, la remise de la salle des fêtes (axxam n caâb) à la Commune (personne ne remet en cause son caractère de bien communal) peut aider au renforcement de cette dynamique, nous sommes prêts à le faire. Mais que les pouvoirs publics sachent que c’est grâce à cette salle que le mouvement est resté pacifique et maîtrisé dans la sagesse. Dans tous les cas, le Secrétaire général doit la mettre à notre disposition à chaque fois que la nécessité s’impose. À défaut, chacun assumera ses responsabilités. […]
Nous ne sommes ni des terroristes ni des dégonflés. Nous sommes des aventuriers planificateurs et consciemment organisés dans le seul but de permettre à notre commune d’avoir sa part de développement et à notre digne population d’avoir les moyens d’assumer son plein devoir de contribuer à la véritable émancipation de notre cher pays l’Algérie et cette dernière à la construction de l’œuvre universelle qui est celle de l’émancipation de toute l’humanité. »
Une mairie, même d’extrême gauche et sincèrement engagée pour les habitant-e-s, ne peut rien faire qui change radicalement la vie des gens. Elle reste un gestionnaire, une hiérarchie, un maillon dans le réseau des pouvoirs de l’État et du capital. Elle représente le peuple parce qu’elle n’est pas le peuple. Le maire Saddek Akrour résumait ainsi le rôle attribué par l’État au PST lorsqu’il gérait la mairie pendant le mandat précédent : « Nous nous sommes retrouvés du coup comme courroie de transmission des deniers publics entre la rente pétrolière et les entreprises privées (8). » Dans ce contexte, et puisque les revendications de base pour le développement économique de la commune sont restées lettres mortes, un nombre croissant d’habitant-e-s prend conscience que l’Assemblée ne devrait pas se réduire à un outil de lutte, mais qu’elle pourrait devenir une structure d’auto-organisation politique, économique et sociale permanente.
À la fin du mois de décembre 2013, l’État n’a toujours pas satisfait les revendications pour lesquelles l’AGO avait concédé le retour du chef de la daïra. Le camp de celles et ceux qui pensent que l’Assemblée populaire devrait définitivement remplacer toute forme de pouvoir d’État s’en trouve encore renforcé. Da Taïeb, que nous rencontrons en février 2014, quelques semaines avant les élections présidentielles, résume ainsi sa stratégie : « Il faut détruire tout le système algérien. Il ne s’agit pas que de Bouteflika, de son ministre ou de son wali : il faut détruire tout l’État. Y a que les généraux qui vivent [bien] en Algérie, le peuple n’a rien. État riche, peuple pauvre ! C’est pour ça que le peuple se soulève. Pour retrouver ses droits. Parce qu’il y a moyen ! C’est la hoggra. Regardez, un député touche 35 millions par mois, plus les devises, plus le passeport international, alors qu’un employé de la commune perçoit seulement 15 000 dinars ! […] Nous sommes des contestataires, nous souhaitons que les autres peuples qui sont marginalisés comme nous, viennent à notre aide, qu’on s’unisse, qu’on s’aide les uns les autres. » Il est coupé par son ami : « Ce qui nous intéresse, c’est pas les élections, c’est de rassembler […] pour lutter contre ce système. » La réflexion sur les élections et les partis politiques a effectivement évolué parmi les habitant-e-s de Barbacha, qui ont inventé une manière de gérer elles et eux-mêmes leurs vies. La position du soudeur est claire : « Les partis, je les aime pas. Parce que les partis, tu pousses quelqu’un, une fois qu’il est en haut, ça y est, le roi est mort, vive le roi, c’est toujours ça. Parce que j’ai passé un moment dans les partis politiques, mais c’est pas intéressant, dès que quelqu’un s’élève, que ce soit un député ou un maire, une fois qu’il monte, ça y est, tu n’en entends plus parler, et le jour où il a besoin du peuple, il revient, il pleurniche. On va faire ceci, on va faire cela… et à la fin, y a rien du tout. Ces gens ne s’intéressent qu’au pouvoir et à l’argent. »
Face à l’État et au capitalisme qui ravagent son territoire et son existence, le peuple de Barbacha mène une lutte sans répit pour une vie digne. À travers des pratiques d’entraide et de résistance collective, il invente au quotidien les bases d’une société d’émancipation. Comme d’autres avant lui, au Chiapas notamment, il ne cherche pas s’emparer du pouvoir étatique, mais il le dissout, avec le capitalisme, dans des formes d’auto-organisation fédérées, des Communes. Comme les zapatistes, il sait que la solidarité est une arme lorsqu’elle coordonne des luttes entre elles. C’est la conclusion du soudeur : « Il faut lutter, là où on est. Si tout le monde lutte ensemble, en France, au Maroc, ici… on peut améliorer des choses. » Car le vieux Da Taïeb l’assure : « Seuls, les habitant-e-s de Barbacha, ne pourront pas les dégager. Alors on cherche à créer un grand mouvement, un bulldozer, pour les détruire. »


(1) Sous-division de la wilaya (Préfecture), c’est-à-dire sous-préfecture.
(2) PST : Parti Socialiste des Travailleurs, parti anticapitaliste et internationaliste fondé en 1989, membre de la IVe Internationale.
(3) RCD : Rassemblement pour la Culture et la Démocratie, parti social-démocrate créé en 1989 à l’issue des assises du Mouvement culturel berbère.
(4) FLN : Front de Libération Nationale, parti d’État tenu par la junte militaire au pouvoir.
(5) FFS : Front des Forces Socialistes, parti social-démocrate fondé en 1963.
(6) Communiqué n°1 de l’Assemblée générale ouverte des habitants d’Iberbacen, 26 décembre 2012.
(7) Opportunistes qui n’agissent que pour remplir leur ventre.
(8) Entretien mené à Paris en 2008 et visible ici : http://www.dailymotion.com/video/x83y4z ... addek_news


Vous pouvez télécharger la brochure ici : http://www.bboykonsian.com/attachment/542324/

http://www.bboykonsian.com/Echos-de-la- ... a3201.html
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede altersocial » 20 Aoû 2015, 19:04

Encore un débat manqué avec les falsificateurs communisateurs ...

Sur quelques falsificateurs et leurs méthodes - Tant qu'il y aura des super-professeurs de la radicalité

Nous avions déjà analysé les méthodes de certaines brillantes plumes anti-autogestion, nous ne pensions pas après avoir ridiculisé un temps leurs méthodes devoir remettre ça (très prochainement nous retaperons de nouveau sur l'autre camp falsificateur de l'autogestion, les altermondialistes, puisque la bêtise des premiers se nourrit de l'ignorance des seconds), d'autant que l'audience misérable de ces cercles est assez restreinte. Le plus difficile bien entendu sera d'entamer les certitudes de cette conscience cosmique de l'ultragauchisme antigestionnaire de ces professeurs savants de la communisation.

Mais nous sommes comme cela et le pays gauchiste du mensonge aliénant ne manquera jamais de nous faire réagir, sans doute une question de faiblesse, éthique (cette même éthique qui manque aux antigestionnistes sur ce sujet précis, mais c'est un autre débat). Bref, antigestionnisme et altermondialisme sont les deux mamelles de la théorie en carton-pâte : prendre la partie pour le tout et dans une fuite en avant éperdue se prendre les pieds dans le tapis du radicalisme en boîte pour les premiers et du coopérativisme copyright pour les seconds. Ainsi la perle de la falsification est là : La reprise des boites en 10 questions. Tout est bon dans l’autogestion ? Voyons de plus près, et répétons encore une fois.

>>> lire la suite
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede Béatrice » 25 Aoû 2015, 21:51

Le patron bien qu’élu par les associés n’est pas « librement » choisi. Il doit avoir des compétences et une expérience de patron (chez SeaFrance c’est l’ancien président d’une société concurrente qui dirigera la SCOP .


Oui, pour SeaFrance qui est une grosse entreprise où les salariés regroupés dans le cadre d'une SCOP ne détiennent pas le pouvoir décisionnel car ils
sont subordonnés aux actionnaires d'une part et aux détenteurs ( dont Eurotunnel ) de leur outil de travail ( bateaux ). Et bien sûr, dans un tel contexte,
pour gérer une entreprise capitaliste d'une telle dimension, le niveau requis de compétences est d'une toute autre dimension !
Les salariés de SeaFrance regroupés en SCOP comme dans d'autres structures de moindre envergure ne le font que pour la préservation de leur emploi
dans un contexte de récession économique sans précédent.
Dans de plus petites sociétés ( PME ), le niveau de compétences pour diriger une SCOP s'acquièrent "sur le tas" et ce fût le cas ( entre autre ) des
salarié(e)s de SCOP TI ( ex Fralib ) et de La Belle Aude ( ex Pilpa ), les "PDG" respectifs de ses deux SCOP :

- Gérard Cazorla, ex-secrétaire CGT du comité d’entreprise de Fralib et ouvrier spécialisé ( SCOP TI )
_ Christophe Barbier, syndicaliste et ouvrier spécialisé ( La Belle Aude )

Après quatre années d’un rude combat, la soixantaine de coopérateurs de la Société coopérative ouvrière provençale thé et infusions, les ex-Fralib, lancent 1336 et ScopTI, leurs nouvelles marques. Exit les actionnaires d’Unilever, l’ancienne multinationale propriétaire, les arômes artificiels et le management néolibéral. Bienvenue à la politique salariale décidée au consensus, au tilleul bio et au thé centenaire. A Carcassonne, les anciens employés de la Fabrique du Sud se sont engagés dans le même type d’aventure, pour la fabrication de crèmes glacées. Reportage auprès de ces coopératives en quête d’une nouvelle éthique, de véritable progrès social et environnemental.

http://www.bastamag.net/De-Fralib-a-La- ... n-quete-de


samedi 26 septembre 2015 à 9h30 à Graulhet ( Foyer Léo Lagrange Place Languedoc 81300 GRAULHET )

Se Passer de Patron ? Chiche !


Le collectif Marinaleda 81 organise une journée de réflexions, de rencontres, de discussions autour de la réappropriation sociale d'entreprises (le plus souvent au moment où elles vont fermées) et de savoir si l'autogestion est possible dans un système productiviste.

Pour animer la journée : des membres du centre social autogéré Archibrazo de Buenos Aires, des membres de l'ex entreprise Fralib, des membres de l'ex entreprise Pilpa, des membres de la coopérative Intégrale Toulousaine... Nous terminerons la soirée avec la projection du nouveau film de Yannis Youlountas (en sa présence)

Source : http://confluences81.fr/cest-quoi/

http://tarn.demosphere.eu/rv/3990
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede bipbip » 03 Sep 2015, 01:20

Autogestion

En Argentine, l’école La Cecilia forme ses élèves à la liberté et au respect de l’autre

Pas de cours obligatoire, pas d’examens, pas de sanctions… Mais un véritable suivi de chaque élève afin qu’il découvre ses potentiels. En Argentine, à 500km au nord de Buenos Aires, l’école de La Cecilia propose depuis 23 ans de « faire l’école » autrement, avec la liberté et le respect de l’autre comme maîtres mots. Reportage vidéo extrait du webdocumentaire « Poder sin poder (pouvoir sans le pouvoir), l’autogestion au quotidien ».

... http://www.bastamag.net/Ecole-La-Cecili ... avant-tout
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede bipbip » 20 Sep 2015, 00:15

L’usine grecque qui résiste sans patron et avec des savons écolos

L’histoire de Vio Me est un rayon de soleil dans l’hiver sans fin que traverse la Grèce, alors qu’elle élit dimanche 20 septembre sa nouvelle Assemblée législative. Le patron a fermé cette usine de matériaux pour le BTP, mais les ouvriers ont décidé de l’occuper et de relancer une production écolo de manière autogérée grâce à un formidable soutien populaire.

... http://www.reporterre.net/L-usine-grecq ... ons-ecolos
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede Pïérô » 24 Sep 2015, 19:07

Samedi 26 septembre 2015 à Graulhet (81)

Journée du Collectif Marinaleda 81 : "Se passer de patron? Chiche ! "

Le 26 septembre nous organisons notre 4ème journée sur les coopératives, l'autogestion, la démocratie active.

Participeront :
- Les coopérateurs audois de "La Coopérative du Sud"(ex-Pilpa) qui ont repris après deux ans de luttes, leur fabrique de glaces
- les coopérateurs de la Société Coopérative Ouvrière Provençale de Thés et Infusions, qui après 4 ans des luttes ont repris leur usine (Fralib, les thés de l'Éléphant)
- la "Chouette Coop", projet de "supermarché coopératif" à Toulouse.
-Archibrazo (Centre Social argentin autogéré)
- la Coopérative Intégrale Toulousaine.
- Charles PIAGET, qui fut un des animateurs de la lutte des LIP en 1972-73 est attendu également (sous réserves)
et d'autres expériences menées dans la région seront présentes et témoigneront.

La journée se terminera, en soirée, autour du nouveau film de Yannis YOULOUNTAS, «Je lutte donc je suis»


"Créé en 2011, le Collectif Marinaleda 81 a, pour son coup d'essai, fait venir Juan Manuel Sanchez Gordillo, maire de Marinaleda, une bourgade andalouse près de Séville. Un coup de maître : plus de huit cents personnes venues de toute la région ont participé à l'une ou l'autre des activités prévues au programme, voire à toutes ! Le débat central tournait autour des questions suivantes : ce modèle politique est-il transposable ? Avec quelle prise en compte des questions environnementales ?

Ce succès en appelant d'autres, en septembre 2012, nous avons discuté autour de l'expérience de la Coopérative Intégrale Catalane puis, en septembre 2013, l'autogestion municipale et la démocratie active étaient au centre de la réflexion et des débats.

Cette année, le 26 septembre prochain, le thème choisi est : "Se passer de patron? Chiche !".

http://confluences81.fr/category/actu/c ... naleda-81/

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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede bipbip » 26 Sep 2015, 15:00

Ardelaine : une « coopérative de territoire » en Ardèche

« Ardelaine est née d’un double défi : celui de relancer une dynamique économique autour de la revalorisation d’une ressource délaissée (la laine) en milieu rural désertifié ; et celui de faire la démonstration qu’un groupe humain déterminé et solidaire, sans moyens financiers et sans compétences dans le domaine concerné au départ, est capable de créer une entreprise » (Barras, 2001).

... http://www.autogestion.asso.fr/?p=5358
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede bipbip » 27 Sep 2015, 03:03

Occuper, résister, produire : Officine Zero

Un documentaire sur une entreprise récupérée à Rome.
Un film de Dario Azzellini et Oliver Ressler.

[size=150]Officine Zero [/size], Rome, Italie

Officine Zero, anciennement RSI (Rail Service Italia), s’occupait de la maintenance et de la réparation des wagons-lits. Lorsqu’en décembre 2011, il a été décidé d’arrêter les trains de nuit au profit des trains à grande vitesse, RSI a fermé. Quelques 20 travailleurs, sur les 60 employés, n’ont pas accepté cette fermeture et se sont mis en lutte. Ils ont alors trouvé un soutien parmi les participants du centre social voisin « Strike ». En février 2012, ils ont occupé les locaux. Ensemble, ils ont créé un atelier de reconversion, organisant des assemblées publiques auxquelles des centaines de personnes ont participé. L’idée « folle » de l’Officine Zero était née. Des travailleurs précaires, des indépendants, des artisans, des professionnels et des étudiants ont participé à cette occupation. La conjonction entre anciennes et nouvelles formes de travail, regroupant plusieurs situations de travail précaire, essayant de dépasser l’isolement et l’individualisation est une caractéristique essentielle du projet.

Le 2 juin 2013, Officine Zero était officiellement créé en tant qu’usine éco-sociale. Officine Zero signifie Atelier Zero : « zéro patrons, zéro exploitation, zéro pollution » comme le disait leur nouveau slogan. Ce nom signifiait aussi qu’ils devaient trouver un nouveau départ. « C’était l’idée de créer un lieu de travail sans patron » explique ainsi dans le film Miriam Freschi qui est venu à Officine Zero à partir du Centre social, « l’idée de réutiliser et recycler n’est pas une nouvelle façon de travailler mais aussi le moyen d’inventer un nouveau système. »

Dans une demi douzaine d’ateliers de menuiserie, capitonnage, métallurgie ou de réparation, les travailleurs d’Officine Zero recyclent des appareils ménagers, des ordinateurs et des meubles. Le projet est de convertir l’atelier de réparation des wagons-lits en centre industriel de recyclage et de rénovation. Officine Zero est géré horizontalement par tous les travailleurs, à partir de chaque atelier et avec les travailleurs précaires qui partagent un étage de bureaux dans l’ancien bâtiment administratif. L’ancien travailleur de RSI et responsable de l’atelier de capitonnage Giuseppe “Peppe” Terrasi souligne les procédures démocratiques de prises de décision : « Nous les prenons en assemblées, en assemblées dans lesquelles nous participons tous et pas des assemblées fermées où certaines personnes savent ce qu’il se passe alors que d’autres non. » Le métallurgiste Guido Abballe, responsable de l’atelier de soudure exprime clairement qu’Officine Zero n’est pas seulement là pour défendre un lieu de travail : « La raison pour laquelle nous sommes là, que nous progressons, avec certes beaucoup de difficultés, est que l’on essaye de construire un nouveau système, une nouvelle voie. »

“Occuper, résister, produire : Officine Zero” suit les activités des travailleurs, les discussions et initiatives pour retrouver du travail, des revenus et de la dignité en construisant un lieu de travail démocratique et autogéré.

Après “Occuper, résister, produire : RiMaflow” (34 min., 2014) the film “Occuper, résister, produire : Officine Zero” est le second d’une série de court-métrages sur les occupations de lieu de travail et de production sous contrôle ouvrier en Europe.

Producteur et réalisateur : Dario Azzellini et Oliver Ressler
Prises de vue : Thomas Parb et Bernhard Mayr
Perchiste : Roberto Polenta, Oliver Ressler
Montage : Dario Azzellini et Oliver Ressler
Conception sonore, bande-son et corrections des couleurs : Rudolf Gottsberger
Remerciements à Alioscia Castronuovo, Elisa Gigliarelli, Francesco Raparelli et Marina Sitrin
Ce projet a été partiellement financé par le Fonds autrichien des sciences (FWF) AR 183-G21.
Co-production: Neuer Berliner Kunstverein (n.b.k.)
Nos remerciements pour le soutien de l’Université Johannes Kepler de Linz, Austriche

http://www.azzellini.net
http://www.ressler.at

http://www.autogestion.asso.fr/?p=5390#more-5390
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede bipbip » 28 Sep 2015, 11:27

Occuper, résister, produire : Officine Zero

Un documentaire sur une entreprise récupérée à Rome.

Un film de Dario Azzellini et Oliver Ressler.
33 minutes, 2015

Officine Zero, Rome, Italie

Officine Zero, anciennement RSI (Rail Service Italia), s’occupait de la maintenance et de la réparation des wagons-lits. Lorsqu’en décembre 2011, il a été décidé d’arrêter les trains de nuit au profit des trains à grande vitesse, RSI a fermé. Quelques 20 travailleurs, sur les 60 employés, n’ont pas accepté cette fermeture et se sont mis en lutte. Ils ont alors trouvé un soutien parmi les participants du centre social voisin « Strike ». En février 2012, ils ont occupé les locaux. Ensemble, ils ont créé un atelier de reconversion, organisant des assemblées publiques auxquelles des centaines de personnes ont participé. L’idée « folle » de l’Officine Zero était née. Des travailleurs précaires, des indépendants, des artisans, des professionnels et des étudiants ont participé à cette occupation. La conjonction entre anciennes et nouvelles formes de travail, regroupant plusieurs situations de travail précaire, essayant de dépasser l’isolement et l’individualisation est une caractéristique essentielle du projet.

Le 2 juin 2013, Officine Zero était officiellement créé en tant qu’usine éco-sociale. Officine Zero signifie Atelier Zero : « zéro patrons, zéro exploitation, zéro pollution » comme le disait leur nouveau slogan. Ce nom signifiait aussi qu’ils devaient trouver un nouveau départ. « C’était l’idée de créer un lieu de travail sans patron » explique ainsi dans le film Miriam Freschi qui est venu à Officine Zero à partir du Centre social, « l’idée de réutiliser et recycler n’est pas une nouvelle façon de travailler mais aussi le moyen d’inventer un nouveau système. »

Dans une demi douzaine d’ateliers de menuiserie, capitonnage, métallurgie ou de réparation, les travailleurs d’Officine Zero recyclent des appareils ménagers, des ordinateurs et des meubles. Le projet est de convertir l’atelier de réparation des wagons-lits en centre industriel de recyclage et de rénovation. Officine Zero est géré horizontalement par tous les travailleurs, à partir de chaque atelier et avec les travailleurs précaires qui partagent un étage de bureaux dans l’ancien bâtiment administratif. L’ancien travailleur de RSI et responsable de l’atelier de capitonnage Giuseppe “Peppe” Terrasi souligne les procédures démocratiques de prises de décision : « Nous les prenons en assemblées, en assemblées dans lesquelles nous participons tous et pas des assemblées fermées où certaines personnes savent ce qu’il se passe alors que d’autres non. » Le métallurgiste Guido Abballe, responsable de l’atelier de soudure exprime clairement qu’Officine Zero n’est pas seulement là pour défendre un lieu de travail : « La raison pour laquelle nous sommes là, que nous progressons, avec certes beaucoup de difficultés, est que l’on essaye de construire un nouveau système, une nouvelle voie. »

“Occuper, résister, produire : Officine Zero” suit les activités des travailleurs, les discussions et initiatives pour retrouver du travail, des revenus et de la dignité en construisant un lieu de travail démocratique et autogéré.

Après “Occuper, résister, produire : RiMaflow” (34 min., 2014) the film “Occuper, résister, produire : Officine Zero” est le second d’une série de court-métrages sur les occupations de lieu de travail et de production sous contrôle ouvrier en Europe.

Producteur et réalisateur : Dario Azzellini et Oliver Ressler
Prises de vue : Thomas Parb et Bernhard Mayr
Perchiste : Roberto Polenta, Oliver Ressler
Montage : Dario Azzellini et Oliver Ressler
Conception sonore, bande-son et corrections des couleurs : Rudolf Gottsberger
Remerciements à Alioscia Castronuovo, Elisa Gigliarelli, Francesco Raparelli et Marina Sitrin
Ce projet a été partiellement financé par le Fonds autrichien des sciences (FWF) AR 183-G21.
Co-production: Neuer Berliner Kunstverein (n.b.k.)
Nos remerciements pour le soutien de l’Université Johannes Kepler de Linz, Austriche

http://www.autogestion.asso.fr/?p=5390#more-5390


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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede Pïérô » 15 Oct 2015, 10:07

Témoignage d’Evelina qui a souhaité partir en Grèce, en bénévole au dispensaire de Vyronas à Athènes.

Je suis arrivée à Athènes le 30/09/2015 et depuis le 1/10 je suis au dispensaire de Vironas en tant que bénévole ( Κοινωνικό Ιατρείο του Βύρωνα) dirigé par Δημήτρης Σουλιότης/Dimitri Souliotis et j’ai fait la connaissance des bénévoles qui viennent un jour par semaine à tour de rôle. Chaque jour c’est 3 ou 4 bénévoles différents qui sont présents.

Le dispensaire est ouvert tous les matins de 10h30 à 13h30-14h sauf le week-end.
Avec les bénévoles je fais le tri et le classement des médicaments qui nous sont donnés TOUS LES JOURS par les gens qui passent au dispensaire spontanément et accueille les personnes munies de leurs ordonnances délivrées par les médecins qui accueillent bénévolement les patients qui n’ont plus ni travail ni de couverture santé ou bien sont au chômage et dans une situation ULTRA PRÉCAIRE.
Le médicaments ne sont délivrés aux personnes que sur ordonnance médicale : c’est une assurance pour le dispensaire.

Les gens très affectés par ce qu’ils vivent au quotidien viennent au dispensaire pour pouvoir continuer leur traitement médical via les dispensaires : C’EST LEUR SEUL RECOURS.

Beaucoup de gens n’ont pas ou n’ont plus de quoi se nourrir, il y a des bénévoles qui cuisinent dans les rues pour inviter les grecs et les migrants à venir manger un plat cuisiné par jour : au point où en est la situation les grecs ne font pas le « distinguo » entre grec et étranger pour à la fois pour se soigner et pour manger et c’est tant mieux car l’immense douleur, l’immense souffrance que vivent les grecs, que vit ce pays, que vit ce peuple est effroyable. Alors à ce stade ce n’est plus vivre mais « sur-vivre » mais de cette sur-vie il y a des bénévoles quelles que soient leurs conditions sociales qui s’activent, œuvrent tous les jours pour mettre en commun leurs énergies pour agir auprès des personnes démunies de tout, les bénévoles aussi sont dans une situation précaire alors l’énergie solidaire prend corps afin de résister à la méchanceté, à la cruauté d’une politique volontairement assassine, la mise à mort planifiée de ce peuple foncièrement démocrate. Démocrate car les bénévoles des dispensaires, des assemblées d’habitants de quartier et d’autres associations se réunissent pour exprimer les sujets qui les préoccupent et les résoudre en prenant les décisions adéquates du moment. C’est cette démocratie et cette solidarité qui sont plus que nécessaires qui crée du lien et des liens pour faire face à l’extrême gravité de la situation sociale et santé. Comme disent les grecs : « La solidarité est notre arme / Η αλληλεγγύη είναι το όπλο μας » c’est un défi pour faire face à l’horreur.
Ce soir la cinémathèque projette le documentaire : « Cleaners » de Kosta Georgousis/Κώστα Γεωργούσης qui traite des agissements du parti d’extrême droite : Aube Dorée pendant la campagne pré-électorale de mai 2012.

Hier une association qui lutte contre le gaspillage alimentaire qui se nomme Boroumè/Μπορούμε a cuisiné un ragoût géant de légumes avec des légumes qui ne sont pas destinés à la vente car pas « conformes » à la vente et les ont distribués aux passants : 5000 portions de ce ragoût ont été distribuées.
Les 16/ 17/ 18 octobre à lieu le festival de la solidarité.

Dans le quartier où j’habite ( Vironas) il y a une assemblée des habitants des quartiers de Vironas, de Kaisariani, de Pangrati qui se sont regroupés et s’active en organisant :
◾ Une équipe Panier-alimentation : échange de produits cultivés localement par des petits producteurs et collectivités de producteurs et en respectant la terre et les droits des ouvriers ; sans bénéfices sur les prix.
◾ Une équipe Cinéma : pour le mois d’octobre c’est 3 films qui sont projetés chaque lundi : films de la Corée du sud
◾ Une équipe bibliothèque : lieu d’échange, discussion, prêt de livre. Chaque équipe organise et gère son fonctionnement.

Tout ce que font les grecs c’est la MISE EN PRATIQUE QUOTIDIENNE de la SOLIDARITE et AUTOGESTION : c’est à dire qu’ils n’attendent pas que ça leur tombe du ciel, ils ne disent pas : « nous ne pouvons rien faire parce qu’il nous faut de l’argent pour concrétiser ce qui est nécessaire de faire » et ne pratique pas la charité.
Il agissent tous les jours pour comme ils disent : « PRENDRE NOTRE VIE EN MAIN »
Partout il y a des assemblées citoyennes ACTIVES.

Il y a également une fois par mois un grand rassemblement de producteurs : ils vendent leurs produits en vente direct sans intermédiaire. Ceci a lieu le plus souvent une fois par mois partout en Grèce.

Voilà pour l’instant ce que je vous adresse ce soir via ce courriel.
Je vous remercie de m’avoir lue et vous salue toutes et tous cordialement.
Evelina N. du collectif Solidarité France-Grèce de l’Yonne.

http://yonnelautre.fr/spip.php?article9707
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede Pïérô » 02 Nov 2015, 13:23

Paris, mercredi 3 novembre

Coopératives contre capitalisme

Où en sont les reprises d'entreprises par les salarié-es en SCOP ?

Pourquoi et comment généraliser ces reprises ?

Reunion débat avec Benoît Borrits auteur de « Coopératives contre capitalisme », éditions Syllepse

à 19h, Café « Le Métro », au niveau du 203 Bvd Voltaire, Paris 11

Depuis maintenant plus de trente ans, le mouvement social enregistre recul sur recul. Le patronat et ses alliés gouvernementaux expliquent qu'il n'y a pas d'autres politiques possibles. Dans ce paysage blafard, des salariés reprennent leur entreprise sous forme coopérative en se débarrassant des patrons et des actionnaires. Plutôt que de considérer ces reprises sur un mode défensif - sauvegarde des emplois - ne devrions-nous pas les voir comme une issue aux luttes revendicatives, ouvrant de nouvelles perspectives d'émancipation ?

Benoît Borrits, journaliste et animateur de l'Association Autogestion, a suivi depuis 2011 les différentes expériences de reprises d'entreprises par les salariés en coopératives.


Image




Enregistrement sonore de la conférence de Benoît Borrits
à Toulouse, Bourse du Travail le 22 octobre 2015
" Coopératives contre Capitalisme "
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede Pïérô » 09 Nov 2015, 12:35

Débat « Cooperatives contre capitalisme »

à 19h30, Local des Alternatifs Paris Sud, 25, rue du Moulinet, Paris 13e

Les Alternatifs Paris Sud vous proposent une réunion de discussion avec Benoit Borrits autour de son ouvrage "Coopératives contre capitalisme"

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Lorsqu'une entreprise fait faillite ou est volontairement fermée par ses propriétaires, le chômage n'est pas l'avenir inéluctable auquel sont condamnés ceux qui y travaillent.

Une autre issue est parfois possible : la reprise de la production par les salariés eux-mêmes et l'émergence d'une entreprise sans patron.

Une nouvelle démocratie sociale se dessine alors dans laquelle la production n'est plus soumise au profit. Une nouvelle façon de produire et de consommer s'invente.

Avec Coopératives contre capitalisme, l'auteur nous propose un tour d'horizon de ces nouvelles coopératives, en France, en Grèce, en Italie et en Espagne.

Benoît Borrits démontre, exemples et chiffres à l'appui, que loin d'être un handicap, une entreprise dirigée par ses salariés a plus de change de survie qu'une société de capitaux.

Dès lors, pourquoi ne pas envisager ces reprises sur un mode offensif ? L'auteur interroge la « panne » du modèle post-keynésien et démontre en quoi ces « expériences » peuvent constituer un débouché aux luttes sociales.

Enfin, il développe des propositions économiques concrètes qui faciliteraient les reprises dans une perspective de généralisation et de transformation sociale. Un autre avenir pourrait alors s'inventer dans lequel les coopératives et les Scop seraient les premières marches d'une alternative au capitalisme.
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede Pïérô » 11 Nov 2015, 10:54

Bruxelles, jeudi 12 novembre 2015

Auto-gestion dans les entreprises, alternative à l'austérité ?
Rencontre avec Makis Anagnostou (Viome - Grèce)

à 19h30, Bruxelles Laïque, Avenue de Stalingrad 18-20, 1000 Bruxelles

Depuis 2012, les travailleurs de Viome ont pris en main leur entreprise délaissée par ses patrons. Ils ont réorienté leur production vers les produits de nettoyage domestique biologiques. Aujourd'hui, ils vendent et exportent, malgré les pressions judiciaires, et dans une forme d'organisation et de prise de décisions collective. Un modèle d'alternative concrète et émancipatrice à l'austérité imposée par les pouvoirs socio-économiques.

Avec : Makis Anagnostou (porte-parole des travailleurs de Viome) et Quentin Mortier (SAW-B, fédération d'économie sociale)

Une soirée co-organisée par : Bruxelles Laïque, Initiative de solidarité avec la Grèce qui résiste, la SAWX-B, Attac Bxl 1, le MOC, la JOC, le CADTM et ZIN TV.

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