Autogestion : théories, pratiques et critiques

Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede digger » 02 Jan 2014, 12:47

Privatiser les bénéfices et mutualiser les risques.
Les exemples sont nombreux et la situation ancienne dans le milieu coopératif et de l'"économie sociale et solidaire". Soit dans des entreprises en difficulté n'intéressant plus le capitalisme, faute de profits suffisants, soit dans des activités de "niche" peu explorée où des statuts "alternatifs" servent de pionniers et de défricheurs. Si l'activité "défrichée" apparait comme juteuse, elle sera récupérée par le secteur marchand. Inversement, si une activité apparait comme peu profitable, il l'abandonnera.
Mais la structure "alternative" est de toute manière dépendante de l'économie de marché d'une part, et de la législation d'autre part. Elle ne sort pas du système. Si l'on était "puriste", on pourrait dire qu'elle le légitime en renforçant l'illusion d'une "liberté d'entreprise" (Comment çà t'es au chômage alors que tu pourrais être "auto-entrepreneur" ?)
En résumé, la solution "alternative" est une solution (temporaire, fragile...) individuelle, qui ne remet pas en cause le système et qui est acceptée (voire encouragée) pour cette raison. Mais devant des situations avant tout vécues comme individuelles, on peut comprendre qu'elles soient considérées comme une bouée de sauvetage.
Je pense qu'elle doit être considérée ainsi et non comme outil de transformation sociale. Une réelle transformation sociale demanderait la prise de contrôle générale des moyens de production, de distribution, et donc des initiatives collectives, concertées, ce que nous ne savons pas, ou ne pouvons pas, faire en ce moment, sinon à petite échelle.
Faut-il critiquer celles et ceux qui essaient à titre individuel de s'en sortir ainsi ? La critique doit, à mon avis, porter sur celles et ceux qui véhiculent l'illusion que la solution d'une transformation radicale de la société viendra de ce genre d'initiatives.
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede altersocial » 31 Jan 2014, 21:14

A propos de l'autogestion, un texte court qui replace bien l'autogestion dans une dynamique socialiste :

http://contrecapital.blogspot.fr/2014/0 ... stion.html

Et je trouve que ça répond bien à ça :

leo a écrit:France. L’autogestion à la rescousse dans la crise du capital (Fralib, Seafrance, Goodyear)


Cet arti­cle est paru dans Echanges n° 145 (automne 2013).



... un texte bourré de mauvaise fois et de contre-vérités qui confond coopérativisme capitaliste et contrôle ouvrier, contrôle ouvrier et autogestion. Un texte moralisateur où la dynamique ouvrière est niée au profit d'une pureté idéologique. On croirait y sentir le dernier pet bordiguiste de communisateurs essoufflés. A force de théoriser sur l'inconscient ouvrier H. Simon, G. Bad et compagnie ont perdu le fil de la pratique ouvrière.
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede altersocial » 25 Mar 2014, 13:48

leo a écrit:France. L’autogestion à la rescousse dans la crise du capital (Fralib, Seafrance, Goodyear)


Cet arti­cle est paru dans Echanges n° 145 (automne 2013).



Le débat est ouvert :


Autogestion générale contre autogestion d'entreprises

Deux textes publiés récemment sur l'autogestion obligent les militants autogestionnaires issus du socialisme des conseils ouvriers à prendre position face à une campagne de désinformation sur l'actualité de l'autogestion, ou prétendue autogestion. Le premier texte (Typologie d’expériences autogestionnaires en Amérique latine et indienne et leur rapport au pouvoir) est issu de la sphère altermondialiste et se situe dans la continuité d'une interprétation faussée de la transformation sociale autogestionnaire, le second texte (L’autogestion à la rescousse dans la crise du capital (Fralib, Seafrance, Goodyear) [1] est issu d'un groupement résiduel de l'ultragauchisme [2] asthmatique, réseau qui trouve son origine dans l'organisation inter-entreprise Information correspondance ouvrière, sans aucun doute ce qui se faisait de plus intéressant dans l'après-68 et surtout, pour le sujet qui nous intéresse ici, qui était le co-auteur (avec le groupe Noir & Rouge) de la brochure L'autogestion, l'Etat et la Révolution. Si les détracteurs de l'autogestion (qui en étaient les partisans hier mais c'est une autre histoire) se nourrissent des confusions des altermondialistes, cela est évident. Mais tronquer la réalité de l'autogestion lorsqu'on en connaît la réalité révolutionnaire c'est tout simplement une malhonnêteté flagrante.

> lire la suite
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede bipbip » 26 Avr 2014, 11:59

Vio.ME, une usine sans patron dans la tourmente grecque

La première entreprise grecque autogérée est née à Thessalonique en 2011. Ses ouvriers se démènent pour que leur expérience réussisse et fasse boule de neige.

A sept heures d’un ordinaire matin d'avril, dans le minuscule bureau de l’usine Vio.ME à Thessalonique, la fumée du café grec qui cuit sur un réchaud de camping se mêle à celle des premières cigarettes de la journée. Des plaisanteries s'échangent, les nouveaux arrivés frottent leurs yeux bouffis de fatigue.

La réunion journalière des ouvriers de l’usine autogérée Viomihaniki Metalleftiki (Vio.Me.) va commencer. En 2011, les employés, ont pris le contrôle des moyens de production. L’usine a redémarré après une longue période d’arrêt mais a dû, entre temps, changer d’activité : adieu les matériaux de construction, place à la production de biodétergent à base de savon à l’huile d’olive.

“Bienvenue dans notre processus d'apprentissage!”, lance Makis Agnostou, quadragénaire moustachu dont l'autorité toute patriarcale s'impose à la quinzaine de personnes présentes à cette assemblée matinale. À l’ordre du jour, des problèmes techniques (le savon, que les ouvriers fabriquent eux-mêmes depuis seulement deux semaines, se cristallise à cause du froid, que faire?), économiques (quelle huile donne la meilleure qualité de savon pour le prix le plus avantageux?) et légaux. La demande de statut d’entreprise coopérative sociale qui leur permettra de distribuer leurs produits en grande surface va bientôt aboutir et il s'agit de fixer les premiers objectifs de vente.

D'autres tâches sont réparties au cours de cette réunion : les ouvriers de Vio.ME voyagent souvent en Grèce et organisent des conférences pour encourager les employés d’usines en difficulté à suivre leur exemple. “Il est important de montrer aux gens qu’il est possible de défendre leur travail et de suivre notre démarche, même si ce n’est en aucun cas une voie facile. Notre exemple doit leur donner de l’espoir et le courage de se lancer”, affirme Dimitris Koumasioura qui a, comme la quarantaine d’ouvriers de l’usine, traversé la tempête des dernières années.

Ici, au cœur d’une zone industrielle de Thessalonique où les usines en ruine se succèdent, Vio.ME a rejeté le modèle patronal : pas de hiérarchie ou de structure rigide, chaque voix compte de manière égale et la plupart des décisions sont votées à l'unanimité.

Urgence et solidarité

Tout a commencé dans la fournaise de l’été 2011, alors que la Grèce plonge dans une tourmente économique sans précédent. Dans ce contexte morose, l’entreprise de matériaux de construction Vio.ME, filiale du groupe Filkeram-Johnson, s’en sort plutôt bien, quoique les relations avec son principal investisseur deviennent tumultueuses. La famille grecque Philippou n’a pratiquement versé aucun salaire depuis des mois alors que l’usine marche à plein régime et fait même des bénéfices, contrairement à la maison mère qui fait faillite en juillet.

Excédés, les ouvriers de Vio.ME prennent le contrôle de l’usine et organisent leur première assemblée générale. Sur 65 employés, 42 choisissent de continuer sans les patrons. Il faudra se battre en justice pour obtenir la propriété légale de l’usine, qui appartient encore à la famille Philippou, et relancer la production. Ceux qui votent contre s’en vont chercher du travail ailleurs.

Les dirigeants sont partis sans laisser aux employés les papiers leur permettant de s’inscrire au chômage. Il faut trouver d'urgence une source de revenu en attendant que les affaires reprennent. Un fonds de solidarité se crée, qui réunit aujourd’hui plusieurs centaines de donateurs grecs ou étrangers. Toute personne désirant aider Vio.ME s’inscrit sur une liste. Le parrain s’engage à payer 3 euros par mois s’il a un travail et 1,5 s’il est étudiant ou chômeur. Certains font des dons en nature (nourriture et produits de première nécessité). Les ouvriers ont d’ailleurs parfois reçu une partie de leur salaire en nourriture. Mais, comme le souligne Makis Agnostou, “nous ne mendions pas”.

Les membres solidaires ont accès aux produits de Vio.ME dans les centres sociaux de plusieurs villes grecques ainsi que dans les “marchés ouverts”, ces lieux d’échanges sauvages où le produit est vendu du producteur au client, sans intermédiaire.

"Démocratie directe"

Le gros de la bataille consiste à décrocher, devant la Cour de justice, le statut d'entreprise coopérative sociale qui permettra des ventes à grande échelle. Les savons et biodétergents à base de produits naturels de Vio.ME ont trouvé une clientèle fidèle dans plusieurs villes grecques, dont Thessalonique et Athènes, mais il faut augmenter les ventes pour survivre. Or, les démarches s’embourbent dans les méandres de la bureaucratie grecque.

En vue d'obtenir ce sésame, Vio.ME a dû se résigner à désigner un président et un vice-président. “Cela ne change rien à notre pratique de fonctionnement basée sur la démocratie directe, ni sur notre mode de fixation des salaires, qui varie selon les besoins de chacun, le nombre d’enfants par exemple”, explique Makis Agnostou.

Porte-drapeaux ?

Les ouvriers-patrons de Vio.ME seront-ils des porte-drapeaux d’un combat autogestionnaire contre la crise, comme le furent les salariés de LIP en France dans les années 1970 ? Un comité de soutien d’une trentaine de personnes a été fondé en juillet 2011. Son but : créer un mouvement de solidarité entre population grecque et travailleurs, mais aussi se faire connaître grâce à une bonne visibilité médiatique, organiser des manifestations et des conférences au-delà de la région de Thessalonique. Dans cette ville, où le taux de chômage déclaré atteignait, en septembre 2013, les 36% de la population active, Vio.ME est populaire.“Notre fierté est d'être la première entreprise grecque autogérée, clame Makis Agnostou, et d’avoir suscité un bel élan de solidarité au sein de la population”.

Retour à la réunion matinale où est annoncée la nouvelle de la journée : à Caen, dans la biscuiterie française Jeannette, les ouvriers ont pris possession de l’usine qui avait été liquidée en décembre. Après quelques hourras, un ouvrier murmure : “ Espérons qu’ils tiendront jusqu’au bout”. Les visages à la ronde, certes souriants, sont marqués par la fatigue. Certains des ouvriers travaillent le week-end sur les marchés pour vendre les produits Vio.ME. Et beaucoup font des heures supplémentaires, de nuit, dans d’autres entreprises, pour pouvoir s’en sortir financièrement...

Léonore Stangherlin (Monde Académie à Thessalonique)

http://mondeacinter.blog.lemonde.fr/201 ... e-grecque/
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede Pïérô » 14 Juin 2014, 12:20

Bibliothèque numérique

WorkersControl.net : quand les ouvriers prennent le contrôle de leurs entreprises

Reprise d’entreprises en coopératives, usines autogérées, ateliers occupés par un conseil ouvrier : de l’Argentine à la France, en passant par l’Egypte, ces expérimentations menées par les travailleurs eux-mêmes incarnent-elles « une alternative dans l’organisation des sociétés » ? C’est ce dont sont convaincus les fondateurs du site workerscontrol.net, une bibliothèque de ressources sur le « contrôle ouvrier ». « En assumant le contrôle autonome de leur travail et en refusant le pouvoir de la propriété privée, les travailleurs remettent en question la structure capitaliste des relations de production. »

Lancé en janvier 2011 par trois universitaires de différents pays européens – Dario Azzellini, Ralf Hoffroge et Alan Tuckman – le site WorkersControl.net est la première tentative de rassembler en un seul site différents textes relatifs à la notion de contrôle ouvrier dans différentes langues.

Ce site a pour objectif d’être une bibliothèque ouverte et virtuelle regroupant des documentations et des essais théoriques sur les expériences de contrôle ouvrier d’hier et d’aujourd’hui. Le fait que les travailleurs aient, à différents moments et en différents lieux, pris le contrôle, de façon souvent spontanée, de leur environnement de travail et relancé la production a une portée politique et théorique qui va au-delà du lieu de travail et de l’organisation de la production, préfigurant une alternative dans l’organisation des sociétés. En assumant le contrôle autonome de leur travail et en refusant le pouvoir de la propriété privée, les travailleurs remettent en question, même de façon temporaire, la structure capitaliste des relations de production, ouvrant la voie à une redéfinition de la production sous leur propre contrôle.

Jusqu’à présent le site était disponible en quatre langues : Anglais, Allemand, Espagnol et Portugais. L’Association Autogestion, qui a ouvert son site web à l’automne 2011, a décidé de participer au projet Workerscontrol.net en animant sa section française et en traduisant les contenus en français. D’ores et déjà, suite aux Rencontres Internationales « L’économie des travailleurs » qui se sont déroulées chez les Fralib à Gémenos (Bouches-du-Rhône) fin janvier 2014, des sections italiennes, grecques et serbo-croates sont à l’étude.

Sont présents sur ce site des biographies de militants, des revues de livres ou de vidéos ainsi que des articles présentant diverses expériences classées en différentes périodes :

- Contrôle ouvrier jusqu’au XIXe siècle ;
- Conseils au début du XXe siècle ;
- Luttes anti-coloniales, révolutions démocratiques ;
- Contrôle ouvrier durant le socialisme étatique ;
- 1960-2000 : Contrôle ouvrier contre les restructurations capitalistes ;
- XXIe siècle : Contrôle ouvrier d’aujourd’hui.

Un système complémentaire de mot-clés (coopératives, occupations, entreprises récupérées, production socialement utiles…) permet d’accéder de façon plus sélective aux articles

La vitesse de développement de ce site montre l’ampleur que prend aujourd’hui le thème de la reprise des entreprises par les salariés.

Voir les sites :
- WorkersControl.net http://www.workerscontrol.net/
- Association Autogestion http://www.autogestion.asso.fr/


Image

http://www.bastamag.net/WorkersControl-net
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede Pïérô » 21 Juin 2014, 15:36

Somonte, un film pour les sans-terres




Un film pour Somonte

« Dans la quatrième région d’Europe la plus pauvre, avec presque 37% de chômage, selon les données officielles de l'Institut national de la statistique d'Espagne, la Junta de Andalucia voulait vendre la ferme Somonte : 400 hectares situés à 11 kilomètres de Palma del Río, dans la province de Córdoba. Ces terres sont sous le contrôle du peuple depuis que le 4 mars 2012, 500 journaliers du Syndicat Andalou des Travailleurs (SAT) les ayant occupées.

...http://utoplib.blogspot.fr/2014/06/somo ... erres.html
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede bipbip » 13 Aoû 2014, 02:25

Plus de 60 entreprises récupérées en trois ans en Argentine
La quatrième enquête nationale sur les entreprises récupérées par les travailleurs (ERT) réalisée par le programme « Faculté ouverte » de l’université de Buenos Aires confirme que le mouvement argentin des entreprises récupérées s’inscrit dans la durée. Depuis 2001, plus de 300 entreprises en faillite ou abandonnées par leurs propriétaires ont été reconverties par leurs ancien-ne-s travailleur-se-s et parmi elles, 60 l’ont été sur les trois dernières années. Si l’incertitude juridique autour de ces processus reste forte, il apparait que la voie de la récupération par les salariés reste une option valide de plus en plus soutenue par les syndicats.
... http://www.workerscontrol.net/fr/author ... -argentine


Argentine : Les voix du peuple : Radios populaires, alternatives, communautaires
vidéo : http://wlibertaire.net/2014/07/argentin ... nautaires/
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede Pïérô » 23 Oct 2014, 02:51

Échos de la commune libre de Barbacha

Barbacha est une petite région de Kabylie, regroupant 34 communes pour 27 000 habitants. Depuis 2012, ces derniers ont décidé de délaisser le règne des notables municipaux pour développer diverses formes d’autogestion, notamment via une Assemblée générale ouverte (AGO). Matouf Tarlacrea y était il y a quelques mois en compagnie d’amis. Il en a ramené ce récit collectif.

... http://www.article11.info/?Echos-de-la-commune-libre-de
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede Pïérô » 26 Oct 2014, 15:29

Réflexion intéressante

Un oasis coopératif dans un monde néolibéral :
le village utopique de Marinaleda en Espagne


Des maisons autoconstruites à 15 euros par mois, un salaire unique pour tous les membres de la coopérative, des assemblées générales pour décider de la politique communale : Marinaleda, petit village andalou de 2 770 habitants, tente depuis 35 ans de maintenir un système politique, social et économique qui place l’intérêt de ses citoyens au cœur des décisions. La nouvelle génération saura-t-elle poursuivre l’utopie mise en œuvre par les anciens ?

Cet article a initialement été publié dans le magazine Lutopik http://www.lutopik.com/article/marinale ... ion-utopie.

Dans les années 1970, Marinaleda, dans la province de Séville, en Espagne, était un village en ruine, dont la population majoritairement au chômage devait vivre dans des conditions particulièrement difficiles. À la fin de la dictature de Franco en 1975, ses habitants commencent à se réunir pour débattre des conditions de vie dans le village et des injustices sociales auxquelles ils sont confrontés, comme l’ensemble des journaliers d’Andalousie. Afin de donner plus d’ampleur et de reconnaissance à leur regroupement social, ils créent alors le Syndicat des ouvriers agricoles (SOC). Leur première revendication cible un problème récurrent dans la région : la structure de la propriété privée agricole caractérisée par les latifundiums, de grandes exploitations.

En dépit de l’important apport économique qu’elles génèrent pour la Junta de Andalucía (le gouvernement andalou), leur mode de culture des terres, très mécanisé, ne permet pas de créer d’emplois dans le secteur agricole. Pour les Marinalediens, la terre doit appartenir à ceux qui la travaillent. Ils décident alors, dès le début des années 80, d’occuper une exploitation agricole de 1 200 hectares nommée el Humoso, appartenant au Duc de l’Infantado, grand propriétaire de 17 000 ha au total. Les Marinalediens occuperont el Humoso pendant presque dix années, au cours desquelles ils mènent en parallèle de nombreuses actions symboliques, telles qu’une grève de la faim contre la faim en 1980, à laquelle participeront sept cents villageois pendant treize jours, de nombreuses manifestations à Séville et à Madrid et diverses occupations, dont la Banque Espagnole, l’aéroport de Séville et l’Exposition universelle de 1991. Cette même année, le gouvernement andalou exproprie et rachète les 1 200 ha du domaine du Duc, pour les donner au village de Marinaleda, qui en fait une parcelle agricole collective.

En 1999, les Marinalediens développent leur économie, que l’on peut qualifier de sociale et solidaire, en créant une usine de conditionnement des produits agricoles, elle aussi gérée par le biais d’une coopérative. Cette usine offre à Marinaleda une nouvelle étape dans la chaîne de production et permet de créer plus de postes de travail. Tous ceux travaillant pour la coopérative touchent le même salaire de 47 € par jour (pour six heures hebdomadaires aux champs ou huit heures à l’usine), qu’ils soient ouvriers, gérants ou administrateurs. Quant aux bénéfices générés, ils ne sont pas redistribués aux travailleurs, mais entièrement réinvestis dans la coopérative. Les Marinalediens tentent de gérer leurs activités selon un principe fondamental : essayer d’améliorer toujours plus les conditions de travail des ouvriers et offrir le plus d’emplois possible aux villageois.

Une démocratie participative

Mais la lutte pour la terre et l’organisation économique ne sont pas les seules particularités du village. L’organisation politique est elle aussi intéressante, car elle place la participation des habitants au cœur des débats politiques et des organes de décision. C’est en 1979 que les villageois décident de s’attaquer à la mairie. Estimant que le pouvoir politique ne les représente pas et ne répond pas à leurs attentes, ils décident de se présenter aux premières élections municipales libres depuis la fin de la dictature. Ils créent alors le Collectif unitaire des travailleurs (CUT), encore au pouvoir 35 ans après, et décident lors d’une assemblée générale du groupe de personnes qui les représentera. Le CUT, mené par Juan Manuel Sánchez Gordillo, gagne la mairie avec 77,31 % des voix contre l’Union du centre démocratique (UCD), et instaure une démocratie participative.

Toutes les décisions concernant le village, la politique, les budgets, les impôts, la coopérative, etc., sont discutées et votées lors d’assemblées générales, auxquelles tous les villageois peuvent participer. Les décisions ne sont pas adoptées à la stricte majorité, car pour le maire de Marinaleda, si elles ne sont pas soutenues par 80-90 % des votants, c’est qu’elles ne sont pas représentatives de l’ensemble de la population. C’est lors d’une de ces assemblées que les villageois ont adopté la proposition des maisons autoconstruites afin de lutter contre les problèmes de logement et contre la spéculation immobilière. La Junta de Andalucía finance le matériel, la mairie fournit le terrain et l’architecte, et les futurs propriétaires travaillent sur la construction ou embauchent eux-mêmes un professionnel pour le faire. Une fois les maisons construites, les occupants payent 15 € par mois pour rembourser l’investissement de l’Andalousie et du village. Toute personne ayant vécu au minimum un an dans le village peut demander à la mairie une maison autoconstruite.

Les élus politiques ne perçoivent pas de salaire pour leur « service rendu » au village et aux villageois. La plupart d’entre eux travaillent à l’Humoso ou à l’usine de conditionnement, en parallèle de leur charge politique, et touchent donc le même salaire que leurs camarades, entre 1 100 et 1 200 € par mois. Le maire, qui était professeur d’histoire, est maintenant député d’Andalousie, poste pour lequel il perçoit une rémunération de 3 020 € par mois. Une autre particularité du système politique de Marinaleda est que la mairie fonctionne en coopération avec le Syndicat des ouvriers agricoles créé en 1977, renommé depuis 2007 Syndicat andalou des travailleurs (SAT). C’est cette coopération entre le peuple, le syndicat et la mairie qui a permis au village d’avoir un poids important lors des mobilisations et de ses revendications.

Le futur du village

La question de la transmission du système à la jeune génération de Marinaleda est un sujet important pour ce village, et sera dans quelques années un enjeu majeur pour sa pérennité. En effet, le fonctionnement politique, économique et social de Marinaleda est né il y a 35 ans. Les personnes actuellement en charge du maintien de ce système font encore partie de celles qui ont vécu et participé aux diverses luttes du village ou, pour les plus jeunes, qui ont grandi dans cet environnement. Ce sont donc des individus conscients de la situation du village avant tous ces changements et qui ont connu d’autres formes d’organisation sociale, politique et économique.

Mais les jeunes de moins de 25 ans qui n’ont connu que ce système ont une perception différente de celle de leurs parents. Eux n’ont pas toujours conscience de la situation du village et de l’importance de la participation citoyenne dans son fonctionnement. Ils ont tendance à considérer le fonctionnement du village comme quelque chose de normal et perçoivent moins la difficulté qu’ont leurs aînés à le maintenir. Ils sont aussi plus ouverts au monde et aux technologies actuelles. Bien que beaucoup soient affiliés au SAT, comme leurs parents, ils ne s’impliquent plus au quotidien. Si les villageois et la mairie tentent de transmettre au mieux leur idéologie à la jeune génération, plusieurs problèmes persistent, notamment en ce qui concerne l’éducation scolaire.

« Il y a beaucoup de professeurs qui viennent enseigner dans nos écoles et qui ne sont pas partisans du modèle, des valeurs que nous avons à Marinaleda. C’est un problème pour nous que ces professeurs donnent des cours aux élèves et qu’ils nous critiquent. Cela crée comme un bouclier pour que les enfants ne participent pas. C’est le principal problème que nous avons ici. Ce que nous souhaitons c’est que les professeurs du collège et du lycée soient des professeurs d’ici, des natifs. Qu’ils sachent transmettre, qu’ils sachent enseigner ces valeurs », indique Sergio, conseiller du maire.

Toutefois le renouvellement générationnel n’est pas le seul problème que devra affronter le village. Le départ de Juan Manuel Sánchez Gordillo, son maire et leader depuis 1979, est aussi une question préoccupante, puisqu’il est devenu au fil du temps le moteur du village de Marinaleda. Beaucoup de personnes se demandent, à l’heure actuelle, si le village pourra faire face à la crise économique qui touche l’Espagne, à la transmission intergénérationnelle et à la disparition de Juan Manuel Sánchez Gordillo.

Anaël Kieber

http://www.bastamag.net/Un-oasis-cooper ... s-un-monde
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede Pïérô » 06 Nov 2014, 11:59

Echos de la commune libre de Barbacha

Barbacha - Iberbacen, en Tamazight - est une région de la petite Kabylie, autogérée par ses
habitant.e.s. depuis fin 2012. « Barbacha n'est qu'une petite mechta marginalisée de toutes les
richesses de l'Algerie . C'est un bled pauvre. C'est une région montagneuse, on n'a pas de
pistes, pas de routes » raconte Da Taieb, un ancien de la commune. Comme dans d'autres
régions, les paysan.ne.s et les ouvrier.e.s de Barbacha combattent quotidiennement pour une
vie digne face à toutes les formes d'exploitation et d'oppression que leur imposent l'Etat et le
capitalisme. Mais à Barbacha, autre chose s'invente. Les 27000 habitant.e.s de ces 34 villages
s'auto-organisent à travers l'Assemblée Générale Ouverte de la population d'Iberbacen (AGO)
mise en place dans un bâtiment qu'ils et elles occupent collectivement. « Nous à Barbacha on
a créé cette maison, on a protesté contre ce système qui nous écrase sans arrêt. Le système qui
nous gouverne actuellement c'est un système pourri » raconte Da Taïeb. Avec quelques
autres, ils nous ont accueilli en février 2014, raconté leurs histoires et transmis des archives.
Voici quelques esquisses de ces chemins tracés par le peuple de Barbacha et qui ouvrent des
voies à toutes celles et ceux qui combattent pour l'émancipation partout dans le monde.






Tamazgha organise une projection du film "Échos de la Commune libre de Barbacha", le vendredi 7 novembre 2014 à 19h. Le film est réalisé par Matouf Tarlacrea en avril 2014.
La projection sera suivie d’un débat.
à 19h, Local associatif, 12, rue du Moulin des Lapins, 75014 Paris.
Entrée libre
http://tamazgha.fr/La-commune-libre-d-Iberbacen.html
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede bipbip » 16 Nov 2014, 15:17

GartenCoop, une ferme solidaire, autogérée par les agriculteurs et les consommateurs

Comment rapprocher agriculteurs et consommateurs ? Dans la région de Fribourg (Allemagne), la coopérative GartenCoop invente un nouveau mode de production : 290 associés sont responsables d’une ferme de neuf hectares, dont ils se partagent chaque semaine la récolte, nourrissant 600 personnes. Solidaires les uns des autres, ils supportent les coûts et les risques de ce projet agricole écologique basé sur une philosophie résolument autogestionnaire. Chacun choisit la hauteur de sa contribution financière aux charges, et participe, même modestement, aux travaux agricoles. Un modèle inspirant qui essaime peu à peu.

... http://www.bastamag.net/GartenCoop-une- ... lidaire-et
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede Pïérô » 22 Nov 2014, 14:20

Le Dispensaire Social Solidaire de Péristeri

Dans le contexte du démantèlement des services publics opéré en Grèce par la Troïka (FMI, Union européenne et BCE), un tiers de la population est aujourd’hui sans couverture médicale. Les dispensaires et pharmacies sociaux solidaires sont des structures autogérées organisées par des bénévoles avec la double mission de :

• Procurer des soins médicaux gratuits et des traitements médicamenteux à toutes les personnes qui sont privées de couverture sociale ou ne disposent pas des moyens financiers pour se soigner ;

• Militer pour un système de santé public de qualité, accessible à toutes et à tous et pour le respect des droits des patients dans une société qui serait libérée de la férule de l’austérité. Pour cela les militants des dispensaires (des intervenants et des patients) en lien avec les organisations syndicales du secteur sanitaire et avec des associations citoyennes, revendiquent une santé pour tous. Ils organisent aussi des interventions auprès des administrations hospitalières pour imposer l’accès gratuit aux soins, parfois sous forme d’actions de manifestation ou d’occupation de locaux hospitaliers.

Les dispensaires et pharmacies sociaux solidaires sont une réponse militante aux mesures d’austérité et à la crise sociale présente en Grèce depuis 2009. Les plus anciens d’entre eux ont à peine plus de deux ans d’existence. Ce qui distingue ces structures des autres structures humanitaires, c’est leur engagement militant.

Jusqu’aujourd’hui, environ 50 dispensaires solidaires sociaux fonctionnent dans toute la Grèce grâce à l’action et le travail de bénévoles. Des médecins, généralistes ou spécialistes, des dentistes, des pharmaciens et des citoyens s’y engagent. Aujourd’hui environ 700 bénévoles y participent en tant que permanents ou membres des réseaux affiliés. Des dizaines de milliers de patients sont soignés par les dispensaires sociaux. Les dispensaires sociaux fonctionnent grâce aux dons citoyens et n’acceptent pas de subventions publiques ni dons d’entreprises privées. Ils dispensent des médicaments collectés par les citoyens. Les décisions sont prises en Assemblées Générales. Il y a un effort pour la mise en commun de moyens et la coordination de leurs actions. Des actions communes se font avec d’autres structures actives dans d’autres domaines de solidarité.

Les structures solidaires militent fermement pour le respect des droits pour toutes les personnes au delà des différences, et sont hostiles à toute notion de clientélisme ou de récupération à des fins étrangères à leurs objectifs. Il s’agit aussi d’une prise de position contre la société de pauvreté et de misère, présentée au peuple grec par les gouvernants comme seule alternative de survie.

En France, depuis deux ans, le Collectif France-Grèce Solidarité pour la santé http://solidaritefrancogrecque.wordpress.com/ regroupe des bénévoles, souvent liés au milieu médical, qui font connaître ces initiatives et collectent des fonds pour répondre aux besoins de ces structures. D’ores et déjà quelques dizaines de milliers d’euros ainsi que du matériel médical ont été collectés.

Afin de comprendre le fonctionnement de ces structures, nous publions ici un reportage d’Eirini Stavrakopoulou et Elena Grigoriadou sur le dispensaire de Peristeri dans la région d’Athènes.




http://solidaritefrancogrecque.wordpres ... risteri-2/
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede bipbip » 16 Déc 2014, 14:31

Trémargat, laboratoire d’alternatives et de démocratie participative à ciel ouvert

A Trémargat, dans les Côtes d’Armor, la solidarité, l’entraide ou l’écologie ne sont pas de vains mots. La petite commune bretonne est depuis vingt ans un laboratoire à ciel ouvert de projets alternatifs. Ses habitants soutiennent l’installation de paysans, s’approvisionnent dans une épicerie de produits bio et locaux, se retrouvent au café associatif, délibèrent au sein d’un conseil municipal qui applique des principes de démocratie participative, et s’éclairent avec Enercoop. La formule fonctionne : le village qui se mourait dans les années 70 est depuis quinze ans en pleine renaissance. La preuve qu’on peut vivre autrement. Reportage.

... http://www.bastamag.net/Reportage-Tremargat
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede bipbip » 27 Déc 2014, 02:19

En Grèce, une expérience autogérée au cœur de Thessalonique

À Thessalonique, la deuxième ville de Grèce, des militants ont créé Mikropolis. Imaginé après les émeutes de 2008, cet espace social de liberté est un exemple d’autogestion collective et un relais des luttes sociales.

... http://www.reporterre.net/spip.php?article6674
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede bipbip » 02 Jan 2015, 02:05

Etude sur la Comunidad del Sur

RA-Forum http://raforum.info/?lang=fr nous informe sur son site que Michel Antony http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Antony, connu pour ses travaux sur les utopies libertaires, vient de publier un article sur La Comunidad del Sur (Uruguay-Suède-Uruguay). Un exemple de communauté intentionnelle libertaire sur la longue durée (De 1954 à nos jours) dans le numéro de décembre des Cahiers Charles Fourier http://www.charlesfourier.fr/spip.php?rubrique1 .

Une bonne occasion d'aller sur le site de Michel Antony pour y lire/télécharger cette étude sur la Comunidad del Sur http://www.acratie.eu/FTPUTOP/ANAR-URUG ... D-2013.DOC (j'ignore si c'est le même texte ou s'il a été complété depuis sa première mouture, mais il reste très intéressant).

Extrait de la conclusion de l'article pour situer la question
et vous donner envie d'aller plus loin :


(...) La Communauté du Sud est donc une contre-société utopique assumée, en opposition au milieu ambiant, en rupture avec lui et en combat contre lui. Elle n'est ni fuite hors du monde, ni compromis avec lui, elle est en dehors des schémas traditionnels, tant utopistes que politiques. Elle se veut expérimentation pratique, et tente constamment une auto-analyse – ce qui a tant plu au sociologue libertaire français René Lourau (mort en 2000).

L'échec est sans doute prévisible pour la majorité des expériences autogestionnaires, mais il n'est jamais rédhibitoire ; on peut évoquer ici une sorte de moderne Sisyphe libertaire. Ainsi malgré les crises, l’usure du temps et de l’énergie des pionniers, ce micromilieu libertaire uruguayen étonne par sa vivacité de pensée et ses facultés de relance ; comme l’écrivait et le disait Ruben Prieto, elle met en pratique la « nécessité de refonder les idées libertaires » en ouvrant d’autres espaces.

Avec la Cecilia et Christiania, c’est une des expériences les plus analysées et les plus emblématiques dans le monde anarchiste. De passage à Montevideo en 2010, en discutant dans quelques librairies (notamment la très accueillante Lupa de Peatonal Bacacay), je me suis aperçu de l'impact intéressant qu'elle conserve, et du rôle prestigieux toujours joué par la maison d'édition Nordan http://www.nordan.com.uy/quienes_somos/.

> Le site de La Comunidad del Sur (en espagnol) : http://www.ecocomunidad.org.uy/

http://utoplib.blogspot.fr/2014/12/etud ... l-sur.html
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