Autogestion : théories, pratiques et critiques

Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede altersocial » 11 Nov 2015, 16:52

L'idéologie coopérativiste anticapitaliste : arguments critiques

Nous sommes déjà intervenus sur le sujet à maintes reprises [1] il s'agit donc ici de condenser un bref argumentaire critique du livre Coopératives contre capitalisme de Benoît Borrits. Ceci est d'autant plus nécessaire que la publication de ce livre s'inscrit dans un double contexte : d'une part la promotion du livre par des réunions publiques et d'autre part par la récupération du terme "Autogestion" d'une façon publicitaire (et galvaudée) et agressive par certaines fractions militantes issues de l'altermondialisme.

Nous partons ici de la présentation du livre pour établir des arguments critiques et nous rappelons que nous ne condamnons pas la coopérative, comme forme de survie sociale à court terme, mais bien la prétention de certains altermondialistes à en faire la solution anticapitaliste à l'effondrement de ce mode de production.

Ainsi la présentation du livre affirme : "Lorsqu’une entreprise fait faillite ou est volontairement fermée par ses propriétaires, le chômage n’est pas l’avenir inéluctable auquel sont condamnés ceux qui y travaillent." Nous affirmons pour notre part qu'à l'intérieur du mode de production capitaliste la question de l'inéluctabilité du chômage se pose à terme sauf à imaginer une "entreprise" sortie de tout contexte concurrentiel, horizontalement ou verticalement (il y a les concurrents, mais également les acheteurs et les fournisseurs, dépendant eux-mêmes de la logique marchande chaotique).

"Une autre issue est parfois possible : la reprise de la production par les salariés eux-mêmes et l’émergence d’une entreprise sans patron.
Une nouvelle démocratie sociale se dessine alors dans laquelle la production n’est plus soumise au profit. Une nouvelle façon de produire et de consommer s’invente." Nous soutenons qu'il s'agit là d'une interprétation mensongère du coopérativisme : pour fonctionner l' "entreprise" est soumise à la nécessité de créer un "bénéfice" afin de rester concurrentielle et de permettre de nouveaux investissement pour adapter l'outil de production.

"Benoît Borrits démontre, exemples et chiffres à l’appui, que loin d’être un handicap, une entreprise dirigée par ses salariés a plus de chance de survie qu’une société de capitaux." Le mensonge grossit : l'entreprise, c'est à dire l'unité-caserne à la base de la production de la guerre-concurrentielle capitaliste n'a pas besoin de capitaux ? A ce niveau là nous attestons que ce n'est même plus du mensonge mais de l'ignorance crasse de ce qu'est d'une part une "entreprise" et d'autre part le capitalisme. Le folklore altermondialiste flotte sur un petit nuage. Mais qu'est-ce qu'une chance de survie dans un univers concurrentiel ? Mystère. Nous pouvons à l'inverse certifier que dans de nombreux cas "exemples et chiffres à l'appui", les coopératives ont moins de chance de survie qu'une entreprise dirigée par un patron aux ordres des actionnaires (boycott des fournisseurs, sabotage par les institutions capitalistes, méfiance de l'environnement économique capitaliste, etc.).

"Dès lors, pourquoi ne pas envisager ces reprises sur un mode offensif ? L’auteur interroge la « panne » du modèle post-keynésien et démontre en quoi ces « expériences » peuvent constituer un débouché aux luttes sociales." On touche là au coeur de l'argumentaire des idéologues coopérativistes : l'offensive n'est pas qu'une question de "reprises" (avec l'assentiment de la justice capitaliste ?) mais une question de suppression du mode de production capitaliste, et nous l'entendons dans le sens non pas strict de la production matérielle économique mais également de la production d'un mode de vie sociale aliénant.

"Enfin, il développe des propositions économiques concrètes qui faciliteraient les reprises dans une perspective de généralisation et de transformation sociale. Un autre avenir pourrait alors s’inventer dans lequel les coopératives et les Scop seraient les premières marches d’une alternative au capitalisme." Nous sommes ici face à une conception "étapiste" (la révolution par étapes : c'est à dire en réformant le mode de production - tout en le conservant ...) donc face à un modèle (la révolution se fait "par étapes" pour certains, "immédiatement" pour d'autres) à appliquer, ce qui trahit la nature essentiellement idéologique d'un texte qui s'habillent d'oripeaux pragmatiques. On ne sait pas si les coopératives seraient "une première marche" de dépassement du capitalisme, nous pouvons juste certifier une chose fondamentale : c'est la disparition de toutes les entreprises (unités de la production concurrentielle capitaliste) de coopératives ou d'actionnaires anonymes ou autres, qui est la condition, parmi d'autres, de la suppression du mode de production capitaliste. La complexité de cette tâche ne peut trouver sa solution dans un argumentaire "clé en main" ou dans un programme politique mais dans l'élaboration collective par les travailleurs eux-mêmes d'un projet mondial d'abolition du mode de production capitaliste.

[1] Lire notamment :
Sur quelques falsificateurs et leurs méthodes
Vers l'autogestion générale : pratique ouvrière contre misère idéologique
Autogestion générale contre autogestion d'entreprises
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede bipbip » 15 Nov 2015, 20:27

Uruguay : un processus historique de récupération d’entreprises par les travailleur-se-s

« Une partie des mouvements sociaux ne se limitent pas à la défense de l’emploi et à l’augmentation des salaires ou bien à la consommation mais ils essaient d’aller au-delà et cherchent, soit par conviction ou par nécessité, à dépasser le lien de subordination que leur a assigné la société » (Zibechi, 2010).

Le mouvement des entreprises récupérées par les travailleurs uruguayens s’inscrit dans une tradition de luttes pour « l’émancipation économique et sociale »1. Il puise ses racines dans l’histoire du mouvement ouvrier qui, à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, a su articuler la formation de syndicats et la constitution d’un mouvement coopératif puissant. Tout au long de son existence, le mouvement coopératif a su conserver une indépendance vis-à-vis des pouvoirs publics. Il existe près de 300 coopératives de travail en Uruguay2

... http://www.autogestion.asso.fr/?p=5535#more-5535
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede Pïérô » 01 Déc 2015, 15:43

Ce mardi 1er décembre 2015 à Paris

Projection-débat « L'expérience Cecosesola »

L'histoire d'une grande coopérative égalitariste au Venezuela

à 18h, Université Paris 8 - Saint Denis, Salle de la coupole, Maison de l'étudiant
2, rue de la Liberté, Saint-Denis (93)

Soirée projection-débat autour du film L'expérience Cecosesola (2014), l'histoire d'une grande coopérative égalitariste au Venezuela, qui aura lieu mardi 1er décembre à 18h à l'Université Paris VIII Vincennes - Saint-Denis dans la salle de la Coupole (Maison des étudiants)

Le débat réunira divers acteurs du monde coopératif (Coopaname, La Louve, la Confédération générale des Scop, l'AMAP Court-Circuit de Saint-Denis).

Elle se clôturera par un buffet et la rencontre des participants.

Au sujet du film :
L'expérience Cecosesola (2014-VO.stFr-59 min) de Ronan Kerneur et David Ferret a été sélectionné dans une douzaine de festivals dont le Festival Biarritz Amérique Latine, le Festival International du Film d'Environnement (FIFE), le Festival de cinéma d'Attac, les Rencontres du cinéma Latino-américain (Prix étudiant 2015) ou encore le Festival du film ethnographique à Quebec.

Synopsis :
Le film est une immersion au sein de Cecosesola, une coopérative égalitariste vénézuélienne, regroupant plus de 1.200 travailleurs, qui s'est construite sur des valeurs telles que l'égalité des revenus, la rotation des tâches ou encore la suppression de la hiérarchie. Le regard de la caméra se déplace des grandes ferias urbaines (marchés populaires) organisées par la coopérative jusqu'aux coins les plus reculés du Venezuela où les denrées sont cultivées. Utopique, l'expérience Cecosesola perdure pourtant depuis 50 ans.

Entrée libre, mais pour faciliter l'accès à l'Université, étant donné les derniers événements, pensez à vous inscrire à l'événement Facebook https://www.facebook.com/events/787534398022188/ ("intéressé" ou "j'y vais") pour que l'on puisse constituer une liste d'invités.
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede bipbip » 05 Déc 2015, 14:52

Ardelaine, la coopérative qui voulait reconstruire une filière textile locale

De la tonte en passant par le cardage, le filage, le tissage, c’est toute une filière laine que la coopérative Ardelaine, fondée en 1982, a patiemment remontée, à Saint-Pierreville, en Haute Ardèche. Literie, pulls, robes, chaussettes... sont fabriqués dans cette coopérative, où l’on expérimente depuis plus de trente ans d’autres manières de travailler et de faire vivre l’économie sur un territoire. Reportage chez les « moutons rebelles » à l’heure où la relocalisation de l’économie revient dans le débat politique.

... http://www.bastamag.net/Fin-octobre-Ard ... lieu-rural
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede Pïérô » 18 Jan 2016, 20:46

REVOLUTION INTEGRALE : ……..Plutôt que d’essayer de réformer la société, ils veulent en construire une autre

Né en Catalogne, le mouvement des coopératives intégrales s’étend doucement. Ses membres ont renoncé à réformer la société. Ils préfèrent en construire une autre, « libérée des dominations capitaliste, de genre et de race » ; une société sans État, dont les citoyens exercent ensemble un pouvoir autonome, à la base. Les principaux outils pour y parvenir : la démocratie directe, des structures coopératives, et la monnaie sociale comme moyen d’échanges échappant au système dominant.

L’utopie est forte ; elle séduit plusieurs milliers de personnes, qui s’emploient au jour le jour à la transformer en réalité.

DOSSIER

. La Coopérative Intégrale Catalane.

. Calafou : en route pour le post-capitalisme.

. Eco-réseaux : une dynamique propre.

. Coopération Intégrale Toulousaine : pas à pas mais sûrement.

... https://eclairagespublics.wordpress.com ... une-autre/
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede Pïérô » 01 Fév 2016, 11:07

Paris, jeudi 4 février 2016

Occuper, résister, produire :
autogestion ouvrière et entreprises récupérées en Argentine


Débat autour du livre paru aux éditions syllepse avec son auteur, Andrés Ruggeri, Richard Neuville, le préfacier et Maxime Quijoux

à 18h, IHEAL, Institut des Hautes Etudes de l'Amérique latine, 28 rue Saint-Guillaume, Paris 7e
Inscription préalable (avant le 4 à midi) obligatoire auprès de
romain.descottes@yahoo.fr

Image

Présentation :

Les entreprises récupérées sont en général considérées comme un des nouveaux mouvements sociaux parmi ceux qui ont émergé dans la foulée de la débâcle de l'économie argentine en décembre 2001. Mais le mouvement des entreprises récupérées est particulièrement significatif de par ses caractéristiques : il se développe au cœur même de ce qu'il y a de plus sacré : au sein des relations sociales capitalistes, à savoir la propriété privée des moyens de production. Ce processus a démontré la possibilité d'une économie et d'une société sans patrons gérée par les travailleurs. Il s'agit ici bel et bien d'autogestion, dont la problématique peut ainsi être envisagée à l'échelle de la société tout entière. Cette possibilité a attiré des intellectuels et des militants sociaux et politiques du monde entier, nombre d'entre eux voyant dans ce phénomène une alternative au processus global de mondialisation néolibérale. De ce point de vue, les entreprises récupérées et leurs salariés se sont convertis en dépositaires d'un espoir de changement social inimaginable, renouant avec la tradition des coopératives du 19e siècle et celle, bien connue, ici en France, des Lip qui «fabriquaient, vendaient et se payaient». Cependant, depuis cette éclosion d'occupations, de prises de contrôle d'usines et d'intérêt mondial pour les entreprises récupérées, une décennie s'est écoulée. Le processus s'est ralenti une fois passé le point culminant de la crise, les occupations et les prises d'entreprises qui étaient parvenues à rencontrer un écho médiatique se sont raréfiées, au point de ne plus constituer qu'une poignée les années suivantes.

Mais, derrière le silence qui s'est abattu sur ce mouvement, les entreprises récupérées continuent à exister, à produire, à faire vivre des milliers de salariés, et à se développer, à la manière d'un compte-gouttes incessant. Les entreprises récupérées ont rendu palpable la capacité des travailleurs à mettre en fonctionnement des établissements considérés pourtant comme non viables par les capitalistes et la technocratie économique et, par là même, elles ont ouvert la voie à la possibilité d'une économie gérée par la société elle même.

L'ouvrage, écrit par un universitaire qui a accompagné le mouvement dès ses origines, analyse les processus complexes de développement de ces entreprises, en Argentine et dans d'autres pays d'Amérique latine, en dégage l'importance, examine leur viabilité, leur portée, mais également de leurs limites et de leurs problèmes. L'auteur veut ainsi les ériger en entreprises d'un nouveau genre, œuvrant selon une logique économique alternative à celle du capital

Commentaire
Andrés Ruggeri est anthropologue et sociologue à l'Université de Buenos Aires. Compagnon de lutte des entreprises récupérées, il coordonne depuis 2002 le programme universitaire «Facultad Abierta» qui s'est spécialisé dans la recherche, le soutien et le conseil aux entreprises récupérées.

Ouvrage publié en partenariat avec l'association Autogestion

http://www.syllepse.net/lng_FR_srub_74_ ... duire.html
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede luco » 01 Fév 2016, 15:02

Occuper, résister, produire :
autogestion ouvrière et entreprises récupérées en Argentine


Il manque juste un mot dans le titre : "vendre".
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede Pïérô » 10 Fév 2016, 09:39

Samedi 13 février 2016 à Saint-Denis (93)

Projection-rencontre - Coopératives

Prenons nos affaires en mains !

De 15 à 19 heures, Coopérative Andines, 5 rue de la Poterie, Saint-Denis (93)

Entrée gratuite.

Rencontre entre la Coopérative Scop Ti (ex Fralib) et la Coopérative ANDINES. A Gémenos, près de Marseille, les travailleurs de l'usine Fralib ont occupé leur usine pendant 1336 jours et viennent de créer une coopérative pour reprendre la production...
• 15h : Café Andines et thé Scop Ti, offerts. Accueil et visite..
• 15h15 : Rencontre entre la Coopérative Scop Ti (ex Fralib, 1336 jours de lutte !) et la Coopérative ANDINES (le débat sera filmé)
• 16h: Projection du film « 1336 jours, des hauts, débats, mais debout », en présence du réalisateur, Claude Hirsch.
• 17h: Débat : « Prenons nos affaires en mains!»
• 18h: Apéro dînatoire (5 €).

http://www.andines.com/spip.php?article1002

Image



Samedi 13 février 2016 à Paris à 19h

« 1336 jours, des hauts, débats, mais debout »

Film de Claude Hirsch (73' - POL'ART 2015)
• 19h : Projection
•débat
• 21h : Repas de Bad Bacchus

Café associatif « La Commune », 3 rue d'Aligre, Paris 12e

La suite de la lutte des Fralib, depuis septembre 2011, l'annonce de l'occupation de l'usine jusqu'à juillet 2014, la fête de fin de conflit. Lutte victorieuse contre le trust Unilever qui veut fermer cette usine de conditionnement de thés et infusions située à 10 km de Marseille. La lutte débouchera sur la mise en place d'une SCOP qui, dans ce cadre collectif, poursuivra et relancera la production... Le film aborde différents aspects de la lutte par le point de vue de ses protagonistes : les aspects juridiques, les menées provocatrices d'Unilever, l'organisation de l'occupation, les actions de lutte et de solidarité multiples durant ce long conflit,... et donne corps et voix à cette ténacité ouvrière qui a permis cette fin de conflit victorieuse...

Projection suivie d'un débat avec le réalisateur, et des ouvriers de Fralib
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede bipbip » 20 Mar 2016, 15:32

Autogestion dans l’industrie-Ignace Garay

Le projet de modification du code du travail par les ministres M. EL Khomri et E. Macron revient sur des acquis sociaux important pour les salariés. Ce projet est vraiment rétrograde, passéiste. Il y a pourtant des possibilités d’organiser le travail, et de répartir les richesses produites de manière plus égalitaire. Les expériences de reprise d’usine par les ouvriers sont nombreuses, la fonderie de FUMEL est un exemple. Pourtant quand les ouvriers veulent "des réformes" le gouvernement et les banques font la sourde oreille et bloquent les soutiens. Alors c’est qui les dinosaures passéistes ? C’est Macron ou les citoyens français ?

"Ce film retrace l’expérience de Fumel, une expérience d’autogestion par des ouvriers d’une fonderie, à travers le témoignage de mon regrété camarde Ignace."
Victor Desjobert

Interview d’Ignace Garay, ouvrier de la fonderie de Fumel, et extraits du film de J. Mitsch et J.C. Tassy "Fumel de feu, de fer et de rock"

video TV bruits à voir : http://tvbruits.org/spip.php?article2207
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede bipbip » 22 Mar 2016, 02:21

Tunisie. MAMOTEX, Entre autogestion et gestion pour compte

L’usine de textile MAMOTEX est située dans la ville d’Echebba, du gouvernorat de Mahdia, dans la région du Sahel, sur la côte de la Tunisie. C’est une unité de production régie par la loi 72. Cette dernière réglemente la situation des unités de production industrielle en partenariat avec des étrangers et dont la production est destinée à l’exportation.

D’une façon générale, ce sont des unités de production qui bénéficient d’avantages fiscaux accordés par l’État et mises en place par des conventions de partenariat avec des firmes internationales pour assurer toute la production ou une partie en raison de la disponibilité d’une main d’œuvre généralement non qualifiée, avec des salaires dérisoires, dans de mauvaises conditions de travail et généralement en l’absence de toute sécurité et protection sociale.

Le plus grand risque, qui n’a cessé de se reproduire depuis quelques années, c’est la fermeture brusque de ces unités, la délocalisation vers d’autres Paradis fiscaux et la mauvaise gestion qui entraîne la faillite voulue par les capitalistes gestionnaires de ces unités de production qu’elles soient tunisiennes ou étrangères.

En effet, le propriétaire de l’usine MAMOTEX n’a pas pu, ou plutôt n’a pas voulu, payer les salaires des ouvrières ainsi que les factures de consommation d’électricité ni mettre à la disposition de la chaîne de production les moyens nécessaires pour sa mise en marche.

Devant une telle situation, les ouvrières, organisées en syndicat de base de l’Union Générale des Travailleurs Tunisiens « UGTT », ont organisé un mouvement de contestation et ont mené un sit-in devant l’usine afin d’exiger leurs droits aux salaires non payés ainsi que la reprise de l’activité de l’usine.

Le propriétaire de l’usine s’est dit dans l’incapacité de poursuivre son activité. Devant une telle situation et lors d’une réunion en présence de l’union syndicale locale de la ville d’Echebba et du syndicat de base de MAMOTEX avec des représentants de l’État (délégation et gouvernorat) au local de l’unité régionale de l’inspection du travail, un accord a été conclu, se basant sur la délégation de tous les pouvoirs nécessaires à la secrétaire de l’usine, elle aussi employée, et qui assure les tâches commerciales et administratives. Le propriétaire se chargera de rétablir l’électricité et de fournir les moyens nécessaires pour la reprise de la production et il sera interdit de toute intervention dans l’usine. Les ouvrières seront responsables de la gestion et se feront payer leurs salaires par la suite.

Une expérience prometteuse d’autogestion qui, malheureusement, soulève quelques questions fondamentales, à savoir la question primordiale de la propriété de l’usine qui demeure toujours celle du capitaliste défaillant, la reprise de l’usine par ce dernier après la période nécessaire pour l’équilibre financier et économique par l’effort et les sacrifices des pauvres ouvrières. Se sacrifier, salaires, sueur, temps, effort et sécurité pour servir sur un plat en argent une usine en marche et bénéficiaire à ce capitaliste pourri, c’est plutôt un don non seulement d’un pays de paradis fiscal mais aussi un cadeau de valeur dans un pays de paradis social.

Le syndicat local et le syndicat de base ont négligé le principe de la propriété, principe primordial pour toute prise en main de la gestion de l’usine avant tout accord à conclure, sinon ce serait comme se mettre en servitude et en esclavage du propriétaire et ramasser plus de fortune pour un sale exploitant de la main d’œuvre.

Mise à part ces questions fondamentales, cette expérience peut servir d’exemple pour prouver que la classe ouvrière, ainsi que toute population au niveau des secteurs de production, d’activité ou territoriale, peut s’approprier son destin, sa force de travail, ses richesses ainsi que l’administration et la gestion de leurs biens et affaires sans besoin de parasites bureaucrates, financiers et économiques et tout cela en autonomie totale face à l’État et au système capitaliste.

L’autogestion est possible, c’est la solution, la gestion pour le compte des capitalistes ne fait que perdurer le système d’exploitation capitaliste et lui donner une bouffée d’oxygène.

Tunis le 09-03-2016

http://groupe.proudhon-fa.over-blog.com ... ompte.html
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede Pïérô » 27 Mar 2016, 12:34

Toulouse, jeudi 31 mars 2016

L'expérience de démocratie participative de Marinaleda

Avec Floréal Romero, agriculteur en Andalousie.

à 20 heures, salon du Belvédère au Corum (tramway : arrêt Corum)

Marinaleda est une commune de la province de Séville. Son économie repose essentiellement sur l'agriculture. Elle est connue pour son expérience sociale fondée sur une idéologie de gauche. Expérience dirigée par Juan Manuel Sánchez Gordillo maire de la commune depuis 1979 et membre du Colectivo de Unidad de los Trabajadores - Bloque Andaluz de Izquierdas (CUT). La lutte ouvrière et paysanne organisée a permis d'atteindre un haut niveau de développement et quasiment le plein emploi pour tous les habitants. Le développement d'un modèle économique alternatif au capitalisme a donné des résultats remarquables, y compris depuis le début de la crise en 2008.
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede bipbip » 31 Mar 2016, 08:01

Saint Etienne, samedi 2 avril 2016

VIO.ME, on occupe, on résiste, on produit.

une réunion d’information avec un travailleur venu de VIO.ME à partir de 17 heures, à l’Amicale Laïque de la Richelandière (rue de la Richelandière à Saint Etienne).

Depuis plus de 4 ans les ouvriers de l’usine grecque Vio.Me. frauduleusement mise en faillite par ses patrons ont décidé de ne pas céder au coup de force patronal et de récupérer les locaux et les matériels de l’usine pour la transformer en unité de production autogérée, orientée par l’approche
écologique et les savoirs traditionnels. Autogestion ou auto-défense. Dans tous les cas cette lutte mérite d’être défendue. Pour en savoir plus : http://www.aveclesgrecs-42sud.org/

http://lenumerozero.lautre.net/article3026.html
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede Pïérô » 01 Avr 2016, 02:43

Lunel (34), vendredi 1er avril 2016

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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede Pïérô » 02 Avr 2016, 13:02

Grèce
La cuisine sociale autogérée « L’autre humain »

Certain-e-s parmi vous nous ont demandé comment aider la CUISINE SOCIALE AUTOGÉRÉE « L’AUTRE HUMAIN » (Grèce) que nous avons fait connaître dans NE VIVONS PLUS COMME DES ESCLAVES, et qui a récemment refusé le prix de la Citoyenneté européenne.

Si vous le désirez, vous pouvez faire un virement directement sur le compte dédié (comme nous l’avons fait avec ANEPOS, le collectif solidaire des films « Ne vivons plus comme des esclaves » et « Je lutte donc je suis ») :

Constantinos Polychronopoulos
iban GR 60026 0294 0000 88020 0608548
EUROBANK SWIFT ERBKGRAA
bank account creation
Iera Odos 197 Aigaleo Attica square estafromenou

En savoir plus :
http://oallosanthropos.blogspot.fr/p/cu ... autre.html
et
http://oallosanthropos.blogspot.fr/p/blog-page_4.html
et
https://www.youtube.com/watch?v=rpqk24qvoR4 (de 27:50 à 29:10)

La solidarité est notre arme

Maud, Yannis et Mimi

http://blogyy.net/2016/03/26/la-cuisine ... ain-grece/
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Re: Autogestion : théories, pratiques et critiques

Messagede bipbip » 05 Avr 2016, 11:50

Rennes, mercredi 6 avril 2016

Débat et projection : De l’autogestion des luttes à l’autogestion de la société !

Mercredi 6/04, 17h, Amphi B8, université de Rennes 2,métro villejean

Projection et débat sur l’autogestion des luttes et de la société autour d’extraits du documentaire « Les lip, l’imagination au pouvoir »

Si l’action est nécessaire, un projet de société l’est également.De l’autogestion des luttes à l’autogestion de la société ! La lutte actuelle nous permet d’expérimenter l’autogestion notamment au travers des assemblées générales. De nouveaux espaces collectifs horizontaux d’échanges,d’auto-organisation et de création s’ouvrent à nous sans gouvernants et sans patrons,dans les espaces de lutte, de vie, de travail, d’étude... c’est ce qu’en 1973, les LIP ont expérimenté dans leur usine autogérée, dans une lutte exemplaire qui fit beaucoup parler.

organisé par Alternative Libertaire Rennes

http://rennes-info.org/Debat-et-projection-De-l

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