frigouret a écrit:Salut.
Je crois que l'institution primordiale de la société anarchiste est l'assemblée démocratique communale.
Vous définissez la fédération avec des valeurs "morales" ( solidarité, entraide ), je voudrai apporter une définition plus technique.
Chaque assemblée communale constituée possède une souveraineté totale et une compétence générale. Le principe fédératif consiste pour ces assemblées à déléguer une partie de leurs compétences à un ensemble plus vaste, la fédération, qui possède une souveraineté limitée par une constitution par delegation de compétences.
Une libre fédération c'est reconnaître le droit de sécession à chacune des entités fédérées.
OK ! mais alors tout de suite on réembraye sur une obligation morale en fonction des stratégies élaborée . En effet si des décisions fédérales sont à prendre et qu'elles sont inconciliables avec une (ou des) organisations adhérente , alors la scission impactera le reste de la fédération. Si la stratégie unitaire du fédéralisme à été envisagée au départ, le reste de la fédération doit prendre ses responsabilité lors du processus de décision. mais les adhérents qui partent doivent aussi prendre leur part de résponsabilité dans la casse de l'orientation définié auparavent . Ainsi partir pour devellopper son appareil propre a coté ou faire fuir des gens et organisations pour faire le ménage (dans les deux cas c'est plus confortable au moment du processus de décision) est contradictoire avec les idées anarchistes/socialistes/communistes ... bref le projet social (et conscient) d'origine puisque c'est la négation de l'entraide, de la solidarité, de la coopération et de la lutte contre la logique du capital . Donc la notion de fédéralisme est toujours lié à l'autonomie (politique et sociale) des organisations adhérentes . Et Il ne faut pas s'étonner si de vieux reflexes réapparaissent suite aux scissions (logique de concurrence, désorganisation, puis répression et coercition pour réguler le tout, classe bureaucratique pour gerer les nouvelles attribution de l'appareil ).
De toute façon c'est pas les statuts qui garantissent l'unité (et puis mettre en avant le caractére libre de l'association est très sain pour se rappeller que l'association ne va pas de soi !) . C'est l'habitude de fonctionner ensemble qui est le plus efficace. Une reflexion vivifiante sur les replis localistes ou corporatistes, idéologiques (et leur origines ; concurrence des outils productifs, esprit d'appareil, domination sociale ou territoriale à preserver ....) permet de garantir l'unité. Le plus pratique pour ne pas rester juste dans le domaine philosophique c'est la mutualisation des moyens .C'est une culture qu'on doit construire consciement et qui amenera des débats très sains sur l'utilité ou l'inutilité des outils productifs, leurs complémentarité ou leur surcapacités, les structures de distributions et donc les modes de productions et d'echange ... vérifiable dans la pratique immédiate
Donc le débat, la formation, les bilans sont nécessaires et ne doivent pas etre établis que lors des réunions et commissions statutaires .Il ne faut pas considerer de façon idéaliste que la simple addition des positions individuelles qui s'expriment lors des prises de décision, a un instant T, suffisent à faire vivre cette reflexion. Il y a une classe dominante qui produit et reproduit quotidiennement une culture (qui lui sert ! très matériellement car elle crée et modeler les besoins entre autre ) et surtout qui a les moyens d'etre hégémonique . On a vu dans l'histoire des groupements ouvriers révolutionnaires ne pas réussir à faire l'unité sur leur initiative et pourtant en pleine période révolutionnaire (je pense aux unions révolutionnaires allemandes AAUD et scissions en 1920 qui se voulaient embryon ultra politisé de conseil ouvrier et anti fédéraliste aussi d'ailleurs )
Des regroupements de militants, par stratégie (révolutionnaire, réformistes ....) doivent exister en plus pour vivifier les débats, les militants politisés (groupes anars, marxistes ...) doivent nourrir ce débat (en évitant de cliver ou fractionner pour leur seule stratégie organisationnelle propre bien souvent !). L'enjeu c'est de mutualiser nos expériences, de se former mutuellement et de creer une culture autonome (qui prend comme base de départ un vécut de l'exploitation et de la lutte de classe qui n'est pas homogéne du tout pour tous et n'arrive même pas à se transformer en anticapitalisme pour beaucoup dans les luttes défensives !).
J'ajoute pour etre sur qu'il n'y ai pas de quiproquo que cela ne s'applique qu'a une organisation sociale (d'une société libre ) ou une contre société de classe (dans une société capitaliste) car une organisation spécifique ne peut prétendre à une unité qui dépasse sa spécificité ....justement .
Même si cela n'est pas que dans une reflexion sur la société anarchiste je pense ne pas etre trop hors sujet car était abordé le fédéralisme ! or cette notion doit etre précisé je pense pour fonctionner et donner les résultats escomptés ! car un fédéralisme de bureaucratie est plus que possible (la preuve : la CGT-F)