La grande période du Syndicalisme Révolutionnaire fut le résultat d'un travail syndical de base réalisé par des militants, qui ne s'en réclamaient pas.
Ils devaient croire que les mots sont souvent impuissants pour convaincre.
Je suis plutot d'accord avec Arthur sur ce point.
Quant à avoir été "conseilliste" à 15-16 ans comme le dit P'ti mat, même pour la blague ça résume tout :
Pour être syndicaliste il faut être syndiqué et avoir une pratique syndicale, idem à mon avis pour le conseillise.
Je doute qu'à 15-16 ans Ptit mat ait eu une pratique de conseillisme ou pour le moins dans le monde du travail.
Il aura probablement adhéré à une théorie par séduction en y voyant dans l'idée, la solution pour la révolution, idem aujourd'hui avec le syndicalisme révolutionnaire où il profite de chaque occasion pour nous faire part de sa nouvelle foi et nous reciter ses versets prosélytes de manière suffisante.
bref......
Pour ce qui concerne les revendications unifiantes et la stratégie. Il ne fait aucun doute que le développement d'une pratique interprofessionnelle ouverte et le plus unitaire possible( y compris en dehors du cercles stricts des organisations syndicales mais aussi aux pratiques associatives, dans le respect de l'indépendance et de l'autonomie de chacun), le developpement de la sociabilité ouvrière et le syndicalisme d'industrie sont des pratiques indispensables à donner un potentiel victorieux à la lutte syndicale d'une part, mais aussi à développer la conscience de classe et les perspectives révolutionnaires d'autre part.
Ceci peut être un point d'accord avec des membres du CSR.
Les conventions collectives ont été mises à mal par l'inversion par la loi de 2004 dans la hierarchie des accords qui a introduit une extension des accord dérogatoires, moins bons que les conventions de niveau supérieur, au niveau de la boite , et l'apparition du mandatement syndical, des accords de branches supplétifs , les dénonciations d'accord sont une menace et une pratique plus facile pour les employeurs dans ce contexte afin de limiter les droits et les revendications des travailleurs.
D'autant que l'absence de présence syndicale et de tradition syndicale de lutte dans bcp de TPE et PME ne joue pas en faveur des travailleurs dans le rapport de force, à cela on additionne la menace du chômage en période de "crise".
La défense des accords de branche ne peut se faire boite par boite (surtout que le patron va faire pleurer en disant qu'il ne peut plus être concurentiel avec les autres) mais nécessite un syndicalisme de type syndicalisme d'industriel qui fédère les travailleurs pour imposer les mêmes revendications, les mêmes droits pour tous sur le secteur quel que soit la boite, qui permette aux travailleurs de se rencontrer et d'élaborer des revendications au delà de leur boite pour les voir aboutir.
On peut penser au BTP, au nettoyage, etc...
Le retour simple à la règlementation antérieure à 2004 ne peut être suffisant, il y avait déjà des dérogations et l'emploi de la sous-traitance qui permettait de contourner les conventions collectives
Cela est une piste pour gagner effectivement en unité et que les travailleurs ne soient pas opposés les uns aux autres par les employeurs.
Egalement face aux licenciements et aux délocalisations, on doit d'envisager de mettre en avant la réquisition de l'outil de travail par les travailleurs, en mettant en contradiction la propriété privée de l'employeur avec la légitimité sociale et collective de l'emploi et de la production locale.
L'idée d'une loi d'interdiction des licenciement comme le propose le NPA est une erreur qui conduit à la désappropriation de la lutte par les travailleurs en attendant qu'une bonne loi soit votée par un bon gouvernement.
Lorsque les salariés occupent la boite et cherchent à faire rester les machin et le travail, il faut que les organisations ouvrières, syndicats ou organisation politique les soutiennent. La nécessité impose parfois de retenir les directeurs, patrons ou DRH et une partie de l'encadrement.
Les patrons jouent l'hystérie et crie à la violence alors même qu'ils essaient de masquer la violence patronale de l'exploitation et de la mise à la porte des salarié-es et des familles laissées sur le carreau.
Pour l'heure la pratique la plus courante est celle d'un rachat par les salariés quand c'est possible, la requisition est une revendication plus forte qui met en cause le droit de propriété individuelle par l'employeur des moyens de productions.
C'est au nom de ce droit qu l'Etat vient servir de bras armé aux patrons en envoyant les CRS. Il faut faire valoir les autres droits et pousser sur cette contradiction.
Les syndicalistes de classes, révolutionnaires, doivent peser pour que les organisations syndicales se positionnent et fassent campagnes sur ce sujet, à minima cela peut être un point d'accord pour une revendication de classe unifiante
Malheureusement la direction de la CGT se désolidarise des pratiques de lutte syndicale dans une période cruciale ou elle deviennent une nécessité
je cite ci-dessous à titre d'illustration le billet d'humeur d'un camarade(certes membres de Solidaires):
SIGNIFICATIF
Thierry Lepaon, le secrétaire général de la CGT a déclaré se désolidariser de «laprise en otage » de 2 cadres supérieurs à l’usine Goodyar d’Amiens par des syndicalistes... CGT.
Parallèlement, la direction de Goodyear Dunlop Tires France portait plainte pour «détention et séquestration».
Thierry Lepaon a tenu à préciser que ce « n’était pas les méthodes de la CGT». Ilaurait été plus honnête de dire que ce n’était plus les méthodes de cette organisation syndicale.
Car la CGT, fût une époque, non seulement les pratiquait sans broncher mais encore s’en revendiquait en les votant très majoritairement lors de ses différents congrès.
Il est vrai la CGT est depuis rentrée dans le rang et se vautre dans l’institutionnalisation tout azimut et la «respectabilité».
« Cachez ses méthodes révolutionnaires que je ne saurai voir » pourrait dire le Thierry alors que les forces du capital n’ont jamais été si virulentes et si odieusespour pousser des dizaines de milliers de salariés à la rue et pour remettre en cause les quelques droits sociaux que nous avons acquis en renversant les tables !
ES
Ensuite il y a la question du logement, to follow , à vos claviers, etc...
Voilà quelques remarques pour faire avancer un peu les choses, plus bientôt , ...