GuevaraFan a écrit:Bien d'accord avec Kuhing, mais je peux comprendre que la notion de vie sans système d'échange MATÉRIEL soit difficile à comprendre. J'ai mis pas mal de temps à piger ça, et je doute encore parfois aujourd'hui. C'est un de mes sujet de conversation les plus animé lorsque je discute politique/économie avec un de mes meilleur pote, capitaliste égalitaire (selon ses propres mots) soit dit en passant, mais chui pas sectaire, l'erreur est humaine !
Dit voir Kuhing, t'aime beaucoup faire de la musique non ?
J'aime bien oui et depuis que j'ai eu à peu près ton âge.
Sortie du 2ème album de "OSE" qui s'appelle "Rêve Evolution" dans à peu près un mois.
Pour en revenir à la discussion.
Il ne s'agit pas de se passer, dans une société communiste libertaire, anarchiste...( pour moi c'est pareil ), d'échanges qu'ils soient matériels ou immatériels.
Il s'agit de ne plus quantifier le travail "simple" ou "complexe" en lui octroyant une valeur monétaire.
Les échanges quant à eux sont des principes de fonctionnements universels dans tous les domaines qu'ils soient chimiques, organiques ou sociaux.
La question est de passer à un mode d'organisation qui satisfasse à un principe souvent répété mais dont on ne saisit pas toujours le sens profond. Ce principe est : " de chacun ses possibilités ou capacités, à chacun selon ses besoins"
Ce principe c'est Marx qui l'a évoqué et, je suis d'accord avec lui là-dessus.
Je suis d'ailleurs en accord avec une grande partie ( celle que je comprends ) de l'analyse économique marxiste.
C'est sur la question de l'Etat, du "parti" et de son fonctionnement autoritaire et hiérarchisé que je ne suis plus d'accord du tout avec Marx et bien sur ceux qui comme Lénine ont poussé ces principes à leur paroxysme.
Donc,
Il s'agit pour libérer d'esprit humain de faire appel à la capacité de chacun de faire ce qu'il sait et veut faire en synergie avec les autres.
Mais pour cela il faut obligatoirement sortir du cycle capitaliste qui quantifie le travail pour en tirer une plus-value de la part de ceux qui détienne un capital.
Et pour se faire, l'argent, la monnaie qu'elle soit fiduciaire ou scripturale est l'outil de base pour réaliser le profit financier, principe de l'économie capitaliste.
L' existence même de l'argent, au delà de son rôle d'échange marchand, engendre cette accumulation du capital qui entraîne le cycle capitaliste lui-même ne pouvant qu'aboutir à une impasse.
Cette impasse est en partie explicable par "la baisse tendancielle du taux de profit" qui amène à ces crises cycliques et inéluctables que nous connaissons et vivons tous.
Ci joint une explication assez bien faite et simplifiée de "la baisse tendancielle du taux de profit "
Elle est tirée d'un site qui s'appelle
Tant qu'il y aura de l'argent Qu’est ce que c’est… La Baisse tendancielle du Taux de profit ?
Richard a joué a Euromilllions, et il en a gagné 100. Ce qui permet d’évacuer la question de l’origine du capital, encore appelée accumulation primitive…
L’objectif de Richard : le profit.
Le capital investi par Richard la première année : 100 million d’euros
Ces 100M se décompose comme ça : 15 pour les salaires, 15 pour le loyer du local de l’usine, 10 pour les matières premières, 60 pour acheter et entretenir ses machines. ( les machines coûtaient 500 millions, il a emprunté sur 10 ans ce qui si on ajoute les intérêts payés a la banque, et les frais chaque années d’entretien, de réparations, fait une moyenne de 60M par an.)
Les ouvriers produisent un beau paquet de montres de luxe.
La première année, Richard gagne 110M : il a fait 10% de profit…
L’année suivante : Il réinvesti tout ses 110M dans sa boite. ( Ne vous inquiétez par pour lui, il vit au frais de la boite, avec d’énormes notes de frais. C’est déductible des impôts!)
Il dispose désormais d’un capital de 110M. Pour maintenir son taux de profit à 10%, il doit gagner 11M , soit 1 de plus que l’année d’avant : les ennuis commencent. Et chaque année ce sera pire ! La troisième,s’il a maintenu son tauxde profit son capital sera de 121M ! il devra donc trouver 12,1M, s’il veut maintenir un taux de profit de 10% ! La quatrième… bref.
Mais alors pourquoi absolument maintenir son taux de profit ? Après tout, c’est déjà pas mal, ce qu’il a engrangé !
Oui, c’est vrai. Mais ce qu’il a engrangé, il l’a investi : c’est son capital constant, ses machines. Et s’il l’a acheté un tel prix, s’il investi son pognon pour entretenir et améliorer son parc de machines, c’est car il espère en tirer du profit, bein tiens !
Seulement voilà : s’il investi pour 100 M et qu’il en gagne 10, ( donc les fameux 10%) c’est un capital qui rapporte. Mais supposons que malgré tout le capital qu’il investi dedans, le taux de profit chute.
Supposons que la boite ne rapporte plus que 1% de profit, alors que de fil en aiguille , toute la masse de capital investi représente 1 Milliard: donc il gagne 1% de 1 milliard, soit… 10 M!
Richard est alors bien dégouté: son milliard investi en machines et équipement divers ne lui permet pas de gagner plus que les 100 millions de ses débuts!
On finira par conclure que ses machines ne valent pas du tout 1 milliard mais bien 100 millions : c’est tout son capital qui se dévalorise !
Conclusion : pour maintenir son capital, il doit en permanence maintenir son taux de profit ; c’est la loi N°1 du capitalisme : la fuite en avant.
Voyons maintenant les possibilités qui s’offrent a lui pour augmenter ses profits.
En sachant que s’il a une certaine marge de manœuvre, il est quand même limité.
Il peut compter sur l’augmentation de la productivité:lorsqu’il va renouveler ses machines, les nouvelles machines produiront une bien plus grande quantité de marchandises alors qu’elles couteront a l’achat a peu près pareil que les vieilles moins efficaces: moins de capital investi par rapport a la rentabilité. Ce qui l’amène à…
Produire plus : jusqu’à un certain point, c’est possible. C’est ce qu’on appelle les capacités de production, de sa boite : la capacité maximale, en terme de machines et de main d’œuvre, de produire.
La limite, c’est l’étendue du marché : au bout d’un moment, les riches n’ayant que deux poignets ils n’ont l’usage que d’un nombre limité de montres. Cette limite peut être repoussée : en stimulant la consommation irrationnelle des riches, en les encourageants a collectionner les montres, grâce a la pub, etc.
Mais ça aussi, au bout d’un moment, c’est limité : ils vont finir par étouffer sous les montres !
C’est pas fini pour autant : on peut stimuler la consommation des pauvres, en leur proposant un crédit : après tout, il paraît que si on a pas une rolex a 50 ans, on a raté sa vie !
Ce n’est qu’un moyen de repousser l’échéance : les pauvres aussi n’ont que deux poignets, et qui plus est des capacités de remboursements de crédits réduites…
Richard dispose d’autres leviers : il peut innover : faire des montres qui vont vachement loin sous l’eau , pour que tout le monde achète ses montres a lui, et pas celle des concurrents. Le problème, c’est que ses concurrents vont eux aussi finir par faire pareil, et le voilà revenu au même point.
Enfin, il peut rogner sur les salaires: fini la rigolade !
Là aussi, il peut le faire de plusieurs manière différentes :
- Augmenter les cadences,
- Augmenter le nombres d’heures de boulot sans que les salaires suivent,
- Virer une partie des prolos sans diminuer la charge de travail,
- Virer les vieux qui bénéficient de primes a l’ancienneté, pour les remplacer par des p’tits jeunes, voire par des intérimaires.
Ça vous rappelle quelque chose ? C’est normal, les capitalistes d’aujourd’hui utilisent déjà tout cet arsenal. Est-ce suffisant ? Pendant un bon moment, oui, ça l’est.
C’est pour ça que Marx appelait ça la baisse tendancielle du taux de profit : en effet, le capital peut freiner, jusqu’à faire disparaître cette tendance, durant son développement. Pour un temps. Car il existe des limites : rogner sur les salaires, par exemple, fini par peser sur la consommation. Le crédit peut pallier a ça, mais pas indéfiniment… Et c’est sans compter sur les résistances ouvrières,la lutte des classes !
Finalement, le taux de profit baisse, baisse… Et les capitalistes ne savent plus ou investir leur masses de fric de manière rentable… C’est la crise !