Le « Courant syndicaliste révolutionnaire » est-il anti-anarchiste primaire ?Pti’Mat a dit : « René, je t’invite simplement à lire ce que j’ai mis sur l’anarcho-syndicalisme car ton dénigrement qui porte à croire qu’on serait "anti-anar" (ce qui est un comble) me fait fortement grincer des dents: viewtopic.php?t=4189 »
Réponse à Pti’MatJe n’ai pas dit que tu étais anti-anar, je dis que le CSR l’est, très clairement.
Voici ce que j’ai dit dans l’intervention qui provoque ta réaction :
« Il y existe des militants qui se réclament du syndicalisme révolutionnaire, mais pas de l’anarcho-syndicalisme, et encore moins de l’anarchisme. Je dirais même qu’ils sont carrément anti-anarchistes. Ils considèrent que l’anarchisme a en quelque sorte “pollué” l’anarcho-syndicalisme et le syndicalisme révolutionnaire. »
Ce n’est donc pas une attaque contre toi personellement.
Si tu n’es pas convaincu de ce que je dis, c’est sans doute parce que tu ne connais pas certains des textes que le courant dont tu te réclames a écrits.
Cela dit, on a parfaitement le droit d’être anti-anar, et de le dire. Cela relève d’un simple débat d’idées. Mais à ce moment-là, il ne faut pas s’étonner si on provoque des réactions lorsqu’on écrit des choses qui relèvent de la déformation, de la mauvaise foi, de la désinformation.
Je regrette d’autant plus cette situation que par ailleurs je suis d’accord avec Pti’Mat toi sur pas mal de questions de principe, bien que en désaccord sur les questions de tactique, qui me semblent révéler une attitude sectaire. (Pour l’anecdote, je suis moi aussi je suis à la CGT, depuis 40 ans.) Mais je ne pense pas qu’on puisse faire avancer beaucoup les choses en ne préconisant, dans le contexte d’aujourd’hui, qu’une vision uniforme de l’activité militante. Dans un précédent texte, j’appelais à « coordonner nos activités, s’informer, discuter, réfléchir aux résultats obtenus et s’entraider, sans tenir compte des nationalismes d’organisation dans lesquels on est trop souvent tenté de sombrer ». Je disais qu’il faudrait peut-être 50 ans pour reconstituer un mouvement révolutionnaire conséquent. Tout compte fait, il faudra peut-être beaucoup plus…
On avait plutôt coutume de considérer le syndicalisme révolutionnaire et l’anarcho-syndicalisme comme des courants proches, cousins en quelque sorte, voire frères. A lire les textes d’un certain « Courant syndicaliste révolutionnaire » (CSR), il n’en est rien.
Je n’ai pas ici l’intention de réfuter toutes les affirmations tendancieuses de ce courant, qui a produit deux textes anonymes dont je pense que l’auteur est le même :
« La CFDT et le syndicalisme révolutionnaire (1968-2000) »,
(CSR, BP 9, 95270 Belloy)
et
« La CFDT et le syndicalisme révolutionnaire »Je veux simplement montrer que le CSR est animé par un très net sentiment anti-anarchiste, que j’avais déjà relevé dans la brochure « La CFDT et le syndicalisme révolutionnaire (1968-2000) » (Voir mon propre texte,
À propos de l’Alliance syndicaliste, No Passaran.)
Dans la brochure sur la CFDT, le discours apologétique sur un syndicalisme révolutionnaire mythique cache mal un regret évident concernant les racines libertaires de l’Alliance syndicaliste, dont les carences ou les échecs, parfois réels mais souvent supposés, sont explicitement attribués à ses racines libertaires, alors même que sans ces racines libertaires il n’y aurait pas eu d’Alliance syndicaliste et donc pratiquement rien à dire sur l’activité « SR » dans la CFDT. On peut ainsi lire : « … dans les années 70, parmi ceux qui théorisent le SR, les anarchistes occupent la place déterminante. Ce fait sera d’ailleurs à l’origine d’une grande confusion faisant des SR la branche syndicale de l’anarchisme. (…) l’anarchisme apparaissant comme l’élément fondateur du SR, ce qui est historiquement faux ». « Les membres de l’ASRAS [l’Alliance syndicaliste] malgré leur grand travail de remise en cause théorique, n’arrivent pas à se débarrasser d’un élément prédominant : la référence explicite du SR à l’anarchisme que l’on retrouve dans son nom. » (Tome 2, pages 38 et 40.)
Le ton de la brochure sur « La CFDT et le syndicalisme révolutionnaire » reste cependant mesuré, mais il est clair que l’auteur regrette que « l’activité SR » dans la CFDT soit créditée aux anarcho-syndicalistes – car c’est bien de cela qu’il s’agit : dans chaque exemple d’« activité SR » qu’il donne, l’Alliance est derrière. Cependant, l’auteur fait une erreur. Les militants de l’Alliance n’ont jamais confondu syndicalisme révolutionnaire et anarcho-syndicalisme, et ils ont encore moins présenté l’anarchisme comme « l’élément fondateur du SR ». En France, anarcho-syndicalisme et syndicalisme révolutionnaire sont deux courants bien distincts, bien que proches. Nous avions choisi d’intégrer le terme « syndicalisme révolutionnaire » dans le nom de l’organisation parce que parmi les camarades les plus anciens, certains avaient fait partie de ce courant dans les années 30. Ces vieux camarades n’auraient jamais accepté qu’on confonde…
En revanche, dans le mouvement libertaire espagnol, anarcho-syndicalisme et syndicalisme révolutionnaire sont parfaitement synonymes. La CNT était une organisation syndicaliste révolutionnaire. Le syndicalisme révolutionnaire était le moyen, le communisme libertaire était le but. Pour eux, c’était extrêmement clair. Tout ça, l’auteur de la brochure l’ignore ou l’évacue.
« Histoire de l’Internationale syndicale rouge »L’« Histoire de l’Internationale syndicale rouge », publiée également par le « Courant syndicaliste révolutionnaire » révèle une véritable frénésie anti-anarchiste. De l'anarcho-syndicalisme, il ne ressort rien de bon.
Pour mémoire, l’Internationale syndicale rouge (ISR) était une organisation syndicale internationale créée à Moscou en 1921, à la veille du IIIe congrès de l’Internationale communiste. Elle fut, jusqu’en 1937, date de sa disparition, en quelque sorte le pendant syndical de l’Internationale communiste. L’ISR revendiquait ouvertement un lien organique avec l’Internationale communiste, ce que le CSR semble récuser. Cela dit, ce lien semble difficilement contestable, vu le lieu (Moscou), la date (1921) et le contexte de sa fondation (Répression de l’insurrection de Kronstadt, IIIe congrès de l’Internationale et isolement de la révolution russe).
Or justement, le problème soulevé par l’auteur anonyme de la brochure, c’est que :
1. L’ISR constitua jusqu’en 1928 un centre de résistance contre le pouvoir bolchevik, ou en tout cas un outil permettant d’en tempérer les effets ;
2. Elle était un centre de regroupement des « syndicalistes révolutionnaires » mondiaux ;
3. En cela elle s’opposa fermement au mouvement anarcho-syndicaliste international ;
4. Le mouvement anarcho-syndicaliste international fut responsable de sa liquidation, et fut également responsable du déclin du syndicalisme révolutionnaire.
Voyons ça de plus près • L’auteur affirme qu’il faut revenir « sur le mythe selon lequel le syndicalisme-révolutionnaire serait le produit de l’intervention des anarchistes dans le mouvement syndical ».
• Dans l’ISR, « les logiques de division menées par les anarcho-syndicalistes apparaissent totalement incompréhensibles… » (Les anarcho-syndicalistes se méfiaient des bolcheviks qui réprimaient le mouvement ouvrier russe et emprisonnaient des milliers de libertaires et d’opposants.)
• Ceux des « syndicalistes révolutionnaires qui vont se rallier à l’anarcho-syndicalisme » n’ont pas compris que « l’ISR s’est imposée aux bolcheviques afin de ne pas se couper de la composante la plus importante du prolétariat révolutionnaire ». En fait, les anarcho-syndicalistes avaient parfaitement compris que le prolétariat révolutionnaire ne devait pas se rallier aux bolcheviks. Par ailleurs, ce n’est pas l’ISR qui s’est « imposée aux bolcheviques afin de ne pas se couper de la composante la plus importante du prolétariat révolutionnaire », c’est au contraire les bolcheviks qui furent les initiateurs de l’ISR pour tenter de rallier à eux « la composante la plus importante du prolétariat révolutionnaire ». Le CSR prend les choses à l’envers.
• Les anarcho-syndicalistes étaient « influencés par une logique d’affrontement philosophique » ; « cette tendance sectaire est incapable d’adopter une tactique intelligente ».
• Au sein de l’ISR, Maurin, délégué de la CNT, tenta de constituer une tendance syndicaliste sous le nom d’Association des Travailleurs Syndicalistes Révolutionnaires du Monde. Cette tendance prétendait représenter 2 421 500 membres dans le monde. L’Association tiendra une conférence en juin 1922, un congrès en décembre, sans pouvoir s’organiser. (Cf. Joaquín Maurín: de l’anarcho-syndicalisme au communisme, 1919-1936, Par Yveline Riottot). Bien entendu, notre auteur anonyme du CSR attribue l’échec de cette tentative aux anarchistes : « Mais elle sera brisée de l’intérieur par les manœuvres scissionnistes menées par ceux qui s’engagent alors vers la création d’une AIT anarcho-syndicaliste. »
• Dans le chapitre consacré à « La stratégie révolutionnaire », on apprend que l’ISR a permis un « approfondissement de la stratégie des SR. Il est désormais clairement question de “prise du pouvoir” et de “dictature du prolétariat” ». « A partir de cette date, les SR se revendiqueront de la dictature du prolétariat. Seuls les éléments qui s’en détachent pour aller fonder l’anarcho-syndicalisme rejetteront cette notion. » Voilà qui est intéressant.
• A propos des IWW, l’auteur anonyme constate avec regret que « les branches chiliennes et mexicaines sombrent [sic] dans l’anarcho-syndicalisme ».
• En Espagne et au Portugal, « les partisans de l’ISR doivent faire face à une dérive sectaire de nombreux syndicalistes libertaires. Depuis 1919 la CNT espagnole, tout comme la CGT portugaise, basculent dans l’anarcho-syndicalisme. » On comprend bien que pour le CSR, ce n’est pas un fait positif.
J’arrête là mon examen du texte du CSR, parce que le délire anti-anarchiste continue de cette manière jusqu’à la fin, et ça risque de devenir ennuyeux.
A propos de la création de l’Association Internationale des Travailleurs de 1922, on a le bouquetEn 1922, les militants ouvriers libertaires qui avaient jusqu’alors soutenu l’ISR se rendirent compte de la tournure que prenait la révolution russe. L’insurrection de Kronstadt réclamant des soviets libres avait été écrasée, le mouvement makhnoviste était en train d’être écrasé, de nombreux militants libertaires russes, ouvriers et syndicalistes, étaient arrivés en Allemagne et avaient commencé à expliquer ce qui se passait. En outre, le mouvement anarcho-syndicaliste russe, qui avait tenu des congrès au début de la révolution, avait alerté sur les dérives du communisme à la bolchevik. Ce mouvement avait lui aussi été écrasé.
Lorsque Gaston Leval se rend en Russie comme délégué de la CNT espagnole pour le congrès de fondation de l’ISR, il se déguise en femme pour rendre visite à des anarchistes emprisonnés par le régime, dont Voline. Ceux-ci lui font une description inquiétante du régime communiste en place.
C’est dans ce contexte que les libertaires décident de se retirer de l’ISR, mais il y a un fait qui illustre parfaitement les raisons de leur décision : ils demandèrent aux délégués russes de l’ISR de condamner la répression anti-ouvrière de leur propre gouvernement, et ils refusèrent. Dès lors, les choses étaient claires.
L’AIT fut créée parce que les libertaires avaient compris depuis longtemps que la révolution russe avait entamé une dérive bureaucratique et contre-révolutionnaire. Les anarcho-syndicalistes russes avaient lancé un cri d’alarme dès 1918. Toutes les institutions internationales créées par les bolcheviks ou à leur instigation ne visaient qu’une chose : renforcer un pouvoir qui réprimait férocement les syndicalistes qui, en Russie, ne partageaient pas les options du pouvoir en place.
Certains militants syndicalistes européens continuaient de croire les fables du pouvoir en place et s’en faisaient les complices.
Rappelons que l’ISR fut fondée à la veille du IIIe Congrès de l’Internationale communiste. Or, au congrès précédent, un événement capital s’était produit : l’Internationale avait édicté ses « 21 conditions d’admission », dont la 9e dit ceci :
« Tout Parti désireux d’appartenir à l’Internationale Communiste doit poursuivre une propagande persévérante et systématique au sein des syndicats, coopératives et autres organisations des masses ouvrières. Des noyaux communistes doivent être formés, dont le travail opiniâtre et constant conquerra les syndicats au communisme. Leur devoir sera de révéler à tout instant la trahison des social-patriotes et les hésitations du “centre”. Ces noyaux communistes doivent être complètement subordonnés à l’ensemble du Parti. »
En langage clair, cela signifie que les communistes doivent s’organiser en fractions pour conquérir syndicats et associations diverses, et y appliquer de manière stricte la politique du parti. Peut-on simplement imaginer qu’une Internationale syndicale créée à Moscou l’année suivante puisse être autre chose qu’un appendice du parti ?
La CNT n'adhère pas à l'ISRAu congrès de Saragosse de la CNT espagnole, tenu en 1922, Gaston Leval, ainsi que Angel Pestana, firent un rapport qui conduisit la CNT à se retirer de l’Internationale syndicale rouge. Leval affirmait que c’était la raison principale qui expliquait que la CNT ne fut jamais « bolchevisée », au contraire de la CGT française, dans laquelle les communistes entrèrent « comme une pointe d’acier dans une motte de beurre », selon les termes de Pierre Sémard. C’est la raison pour laquelle fut créée à Berlin en 1922 une internationale regroupant des organisations qui entendaient ne pas se mettre sous la domination d’un Etat qui réprimait la classe ouvrière.
L’auteur de « l’Histoire de l’Internationale syndicale rouge » interprète évidemment les choses autrement : « ce choix fut une erreur de taille qui fut un des facteurs de profonde désorganisation et de division du mouvement ouvrier, et plus spécialement de sa composante révolutionnaire. Cela eut pour conséquence de fractionner la sensibilité SR en deux morceaux et donc d’aider les bolcheviques à conquérir progressivement la direction de l’ISR ». Les « deux morceaux » qu’évoque l’auteur du texte sont illustrés par Pierre Monatte, qui adhéra au Parti communiste, et Pierre Besnard qui tenta de regrouper les syndicalistes en dehors de l’influence des communistes. Pour le CSR, c’est évidemment Besnard qui avait tort. Monatte adhère au Parti communiste, servant d’exemple à de nombreux militants ouvriers, mais pour le CSR, si l’expérience de l’Internationale syndicale rouge a raté, si l’ISR s’est retrouvée sous la domination des bolcheviks, c’est la faute des libertaires !
Car, ajoute notre auteur, « il faut tout d’abord abandonner la vision traditionnellement véhiculée par les anarcho-syndicalistes comme quoi la création de l’AIT serait une réaction à la prise de contrôle de l’ISR par le parti bolchevique. Au moment où l’équipe fondatrice de l’AIT engage ce processus de division, l’ISR n’est absolument pas contrôlée par l’IC. »
Passons sur le fait que l’auteur ne semble pas comprendre qu’une organisation internationale, dont on imagine aisément qu’elle représente des enjeux vitaux pour le régime communiste, fondée à Moscou, dirigée par un bolchevik, puisse ne pas être contrôlée par l’Internationale communiste…
Les représentants bolcheviks de l’ISR refusaient de condamner la répression anti-ouvrière du régime en Russie.
En vérité, l’AIT fut fondée parce que les membres fondateurs ne pensaient pas qu’il était souhaitable d’adhérer à une organisation qui soutenait le régime bolchevik et dont les membres bolcheviks refusaient de condamner la répression dont étaient victimes les militants ouvriers russes. J’ai bien dit : les représentants bolcheviks de l’ISR refusaient de condamner la répression anti-ouvrière du régime en Russie.
• On apprend en outre : « Le fait que l’anarcho-syndicalisme soit officiellement né d’une initiative malheureuse peut expliquer le parcours chaotique qu’il va suivre par la suite. Contrairement à ce qui est avancé, la création de l’AIT n’est donc pas une dynamique de clarification politique, le bilan d’une expérience, mais au contraire un processus impulsif et sans cohérence stratégique. »
• La création de l’AIT est selon l’auteur anonyme « un projet mûri de longue date », ce qui contredit un peu l’affirmation faite quelques lignes plus haut qu’il s’agit d’un « un processus impulsif et sans cohérence stratégique ». On dira que c’est un processus impulsif et sans cohérence stratégique mûri de longue date…
• Donc, « au cours de l’année 1922, l’hostilité des libertaires et de certains SR ne cesse de se renforcer à l’encontre de l’IC. Portés par les courants les plus sectaires et dogmatiques du mouvement libertaire, un projet de scission est avancé par une équipe de militants organisés autour de R. Rocker de la FAUD et des “syndicalistes purs” français. »
Traiter Rudolf Rocker de sectaire et de dogmatique est réellement un comble.
• « La scission de l’ISR, poussée par certaines franges sectaires du mouvement libertaire, s’explique avant tout pour des raisons bureaucratiques, l’opposition essayant ensuite de trouver une caution philosophique. »
Évoquant le contexte existant à l’époque en Europe, l’auteur affirme : « Axés avant tout sur des logiques “nationales” et bureaucratiques, les anarcho-syndicalistes ne semblent pas sensibles à cette réalité ».
A propos de Sacco et Vanzetti. Le rédacteur du texte du CSR consacre un chapitre sur Sacco et Vanzetti. Le lecteur se dit : Bon, peut-être le ton va-t-il changer ? Effectivement, le ton change. On parle de solidarité internationale, de campagne de soutien, d’illustration de l’internationalisme actif, etc. On nous explique que « l’ISR va coordonner la lutte en articulant des initiatives nationales », on nous dit que dans « tous les pays européens l’ISR lance des mobilisations », etc.
Mais
à aucun moment l’auteur ne dit que Sacco et Vanzetti étaient anarchistes. Ça me rappelle qu’au moment de la sortie du film sur Sacco et Vanzetti (réalisé par Giuliano Montaldo, 1971), l’
Humanité avait publié pendant des semaines un feuilleton en bandes dessinées sur les deux militants, sans jamais mentionner leur appartenance politique.
Concluons Comme dans son autre brochure sur l’activité « SR » dans la CFDT (dont j’ai par ailleurs montré que tous les exemples qu’il donne sont le fait d’anarcho-syndicalistes), la méthode employée par l’auteur dans son histoire de l’ISR consiste à récupérer sous le terme de « syndicalisme révolutionnaire » des hommes ou des faits qui n’ont souvent rien à voir, et à amalgamer tout cela dans un courant qu’il veut nous présenter comme cohérent.
Je n’avais pas l’intention ici de réfuter les innombrables approximations, récupérations, affirmations de mauvaise foi de l’auteur de l’« Histoire de l’Internationale syndicale rouge », mais seulement de mettre en relief son préjugé anti-anarchiste, que je ne peux considérer que comme très, très primaire.
J’avoue ne pas très bien comprendre ce qui motive l’auteur car je ne peux pas croire que ce soit simplement une haine primaire de l’anarchisme.
« Quelle est l’explication sociale ? » comme dirait Trotsky.