de Pïérô » 24 Juin 2010, 18:25
Pour moi agir sur le quartier, comme agir sur le lieu de travail me parait important. Et j'essaie de pratiquer depuis longtemps. Et la question que tu poses elle se pose dans tout type d'engagement. Je fais beaucoup dans l'associatif, il y a des espaces ou la dimension politique de l'engagement est évidente visible et lisible, d'autres où çà l'est moins parce que les enjeux dépassent le message ou la simple propagande politique.
Dans le cadre de "Demain Le Grand Soir", se sont crées des outils, émission de radio, journal, site, et un espace libertaire ouvert et fédérateur. Mais est-ce que c'est très clair, je n'en sais rien, çà a le mérite d'exister et d'offrir un plus au mouvement au sens large, comme un espace qui semble corespondre à des personnes qui ont envie de s'engager sans s'engager dans une organisation. Dans le cadre de la sono et de l'assoc qui s'est monté c'est aussi un outil pour le monde militant ou culturel désargenté, et évidemment c'est utile mais je ne sais pas si le message est très clair. Si je prends l'exemple de la batuc que l'on a monté dans le quartier, j'en vois pas du direct du message politique, pas plus que l'assoc de quartier qui s'est montée voilà dix ans parce que le comité de quartier fait dans l'animation troisième age dans tous les sens du terme et était complètement vérouillé par des réacs on va dire. Alors par contre si le contenu politique tel qu'on pourait l'entendre en terme d'engagement militant n'est pas complètement direct, sauf par exemple lorsque l'on retrouve les mêmes pour le soutien à des familles sans paps sur le quartier, il me semble que cet engagement est politique. J'ai pris différents exemples des terrains associatifs dans lesquels je suis investi, d'une part parce qu'il me semble important d'appuyer nos refflexions sur des pratiques, mais aussi pour montrer que tout celà est différent, multiple, et que le politique y prend évidemment des formes différentes et multiples. On avait réussi aussi à tenir un journal de quartier pendant deux ans et organisé des débats "bars à palabres" dans les bars du coin, mais celà s'appuyait sur un noyau militant qui s'est vite essouflé. En tout cas, je pense qu'il est important d'agir sur différents terrains, qu'il est important de faire partager des idées et des pratiques.
Dans les questions que tu poses il y a une dimension qui est déjà réponse politique par exemple dans une dimension de classe. C'est quelque chose à laquelle je suis confronté sur mon quartier et dans le microcosme associatif qui s'y développe, porté bien souvent par les couches moyennes, voire ce que j'appelle des "bobos", souvent dans des dimensions festives "entre soi" j'appelle çà, et qui a amené débats et contres-propositions pour peu à peu amener une dimension animation populaire de quartier, avec une volonté politique pour celles et ceux qui portent celà d'ouvrir la participation plus largement et développer le faire ensemble et le sentiment de pouvoir peser collectivement sur les choses et l'environnement humain, social, culturel, etc...C'est là aussi que se construit le politique.
Donc entrer dans des assocs ou en créer, pour reconstruire du lien, s'entraider, construire des dynamiques collectives, c'est évidemment pour moi aussi des lieux d'enjeux politiques qu'il nous faudrait d'avantage investir.
Bon çà fait un peu fouilli mon truc et je ne sais pas si c'est très clair, sachant de toute manière que l'on est aussi sur des terrains d'expériences (expérimental, de pratiques collectives, etc...). Et évidemment là ce qui m'interesse, au delà du principe, c'est bien justement de partir de nos pratiques pour apporter nourriture à ce type de réflexion, et évidemment j'aimerais que l'on puisse d'avantage partager sur ces questions...