non, willio, il n'y avait aucune agressivité dans ma démarche, et il ne doit pas y avoir de malentendu.( j'aurais dû mettre les smileys habituels, celui-là d'ailleurs :
)
Non, j'essayais de faire en sorte de recoller au sujet, comme je l'avait fais avant avec de l'humour. Et justement Sins y revient là :
Je parlais des minorités agissantes :
Est-ce que c'est pour se faire plaisir, jouer au rebelle, et être condamné à disparaître dans les poubelles de l'Histoire, ou justement pour participer à construire cette Histoire...?
Sins We Can't Absolve a écrit:Je ne sais pas, je me pose la même question avec les militants... Parce qu'après près de 150 ans de militantisme, qu'est-ce qui a été gagné ? L'État est plus fort qu'avant, le capitalisme a plus d'emprise qu'avant, les gens sont plus soumis qu'avant...
Oui et non, car depuis 150, on ne travailles plus 12 heures par jour, il y à congés payés, sécurité sociale...
Mais ces acquis gagnés par la lutte sont remis en question perpétuellement par la classe dominante, qui par essence veut toujours plus, au détriment des autres. Celà s'appelle la lutte des classes, et il est vrai que si celà ne bouge pas d'avantage de l'autre côté, ces acquis seront vite bouffés. D'un côté de cette lutte des classes il y a volonté de perpétuer ce système, de l'autre, pour les minorités agissantes que nous sommes, il s'agit de créer une dynamique pour abolir ce système, et notamment, et dans le cadre de cette dynamique, de résister le plus possible, à minima, et surtout, parce que là est l'enjeu (et je te concède que celà n'est pas facile), de participer à construire un mouvement social d'ampleur capable de passer à l'offensive (ce qui n'est pas le cas aujourd'hui), et porteur d'un autre projet de société (ce qui n'est pas le cas non plus). Et c'est bien pour celà que nous sommes des minorités agissantes pour le moment, car s'il y avait une majorité agissante sur cette dynamique là, on serait déjà en train de parler d'autre chose. Et si cette lutte de classe n'existait pas, nous serions encore esclaves ou serfs aujourd'hui.
Donc c'est vrai que sur 150 ans de luttes, de révolutions avortées et d'espoirs engloutis, il n'y a pas lourd d'avancées, pire même, il y a un recul généralisé. Les libertaires auront quand même marqués l'Histoire, laissé des traces, des contenus, et nous héritons aujourd'hui de celà pour continuer à avancer ou au moins à contre-balancer le courant actuel. Car il s'agit bien de continuer à contre-balancer et avancer, et à lutter si l'on veut peser sur les évènements, et changer ce monde. Il y a d'autres courants politiques qui oeuvrent à le préserver comme celà, d'autres oeuvrent à juste l'améliorer, notre courant, l'anarchisme révolutionnaire, veut en battir un autre.
Notre engagement, outre le fait d'essayer, individuellement, de se changer, de s'émanciper (mais celà ne peut être que très relatif), repose sur l'agir collectif, dans le domaine des luttes, des alternatives en actes, en y apportant, ou en y dégageant du sens, et construire peu à peu des jallons, un mouvement porteur d'alternative et de volonté de confrontation décisive avec la bourgeoisie.
Comment s'opère la rupture, entre ce monde et le notre, qu'est ce que la révolution sociale, en sachant que le "grand soir" procède du mythe, quelles seront les priorités, la graduation...sont les questions auquelles tout mouvement révolutionnaire est confronté, et sur lesquelles il nous faudrait sans doutes nous pencher d'avantage.
Mais, du coup l'on voit bien, dans cette démarche d'agir et d'élaborer, cette imbrication entre le "faire aujourd'hui" pour contruire "du demain", et participer à construire un autre futur...
C'est toute la question qui justement traverse les minorités agissantes, et qui nous traverse aussi ici.