Prison ?

Re: prison?

Messagede Pol@ck » 18 Fév 2010, 15:14

alors si on veut plus avoir de malades psychiatriques, déjà on interdit les drogues ( oui et le shit aussi ça fait des trucs pas nets au cerveau sur certains, bon et ne parlons pas des champignons et petit pilules ...) ... et puis on met en place des services sociaux drastiques qui retirent les enfants des familles de tarés dès leur naissance .... mais ça fera pas disparaitre tous les malades psychiatriques ...


donc dans votre société anar on interdit les drogues on fout les tarés en taule et on a la paix !????? ah oui et on castre les violeurs... bon ben la messe est dite.
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Re: prison?

Messagede Pïérô » 18 Fév 2010, 15:33

Image . en effet c'est un "débat" parfaitement caricatural avec finalement peu d'éléments de part et d'autre d'ailleurs. Car il n'y a pas non plus dans ceux qui pensent, et moi y compris, que ce topic est merdique, que ce qui y est brassé est limite affligeant, d'éléments autres que des considérations philosophiques abstraites ou du slogan en réponse à des positionnements, qui en voulant chercher à coller à une réalité qu'il est évident qu'il faut prendre en compte, n'offrent aucune alternative à ce que l'on connait et subi déjà aujourd'hui.
Celà montre aussi le boulot qu'il y a à faire lorsque l'on parle de projet de société, et c'est révélateur d'une certaine misère qui règne dans l'ensemble du mouvement anar, et je dis bien l'ensemble.
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Re: prison?

Messagede hocus » 18 Fév 2010, 16:05

@ Tuxanar,

Non, décidément, j'ai l'impression que tu refuses d'imaginer et de vouloir autre choses que la prison et le code pénal. "responsabilité", je l'entendais au sens de valeur moral, j'aurais peut être dû dire, sens ou conscience éthique. "Il faut une norme", oui, j'ai bien compris que tu aimes bien ce genre de fausses évidences, de même que ton code pénal. J'ai déjà fourni au dessus des réponses qui montre que ce n'est pas nécessaire, je vais pas recommencer. L'ostracisme dont je parlais n'était pas simplement une "sanction", mais bien plutôt la conséquence logique de la solidarité des membres d'une société anarchiste.
Cohabitation de victime et coupable, non, puisque les gens ne le laisseraient évidemment pas faire si la victime ne le supporte pas (il pourrait donc y avoir coercition, mais pas imposé par "le haut", ni appliqués par des agents assermentés), et je doute que le coupable estime que c'est dans son intérêt de rester dans le coin.

Ensuite le fait que tu écrives le mot enfermée entre guillemets montre bien la valeur que tu sembles donner à la liberté, à laquelle tu pourras aussi ajouter des guillemets la prochaine fois que tu l'écris.

Pour élever le débat, il faudrait déjà commencer à vouloir autre chose qu'une société à prisons et code pénal.
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Re: prison?

Messagede Parpalhon » 20 Fév 2010, 13:01

Pol@ck a écrit:donc dans votre société anar on interdit les drogues on fout les tarés en taule et on a la paix !????? ah oui et on castre les violeurs... bon ben la messe est dite.

c'était du second degré :roll:
Pour les drogués, les cures de désintox c'est pas pour les chiens ... après si tu penses que se rendre malade en se sniffant ou en s'injectant de la merde c'est cool, ben le royaume de l'anomie et pour toi :^^:
Ensuite, j'ai déjà dit que je n'ai pas la solution pour les malades psy, mais je pense que pour ceux qui sont dangereux c'est irresponsable de les laisser au milieu de la société comme si de rien n'était ...

J'ai vraiment l'impression que pour vous une société anarchistes ça sera le royaume des bisounours ... faut avoir les trous en face des yeux parfois ... la nature humaine ne changera pas parce que vous aurez décidé que tout le monde il est mignon il est gentil ...
En plus, y a qu'à voir les comportements des soi disant anarchistes eux-même pour voir ça ... :roll:

Et par rapport au viol, je sais plus si c'est sur cette page ou celle de la psychiatrie, mais oui je considère un violeur comme un fou ... soi ce sont des gens qui ne prennent pas conscience de leurs actes, mais dans la plupart des cas ce sont des sadiques qui en ont tout à fait conscience... faire du mal aux gens par plaisir, je trouve pas ça très sain psychologiquement parlant ( à moins que vous ne croyez que les violés prennent leurs pieds et que c'est un acte sexuel comme un autre ? :gratte: )
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Re: prison?

Messagede hocus » 20 Fév 2010, 14:38

Parpalhon a écrit:après si tu penses que se rendre malade en se sniffant ou en s'injectant de la merde c'est cool, ben le royaume de l'anomie et pour toi
Parpalhon a écrit:à moins que vous ne croyez que les violés prennent leurs pieds et que c'est un acte sexuel comme un autre ?


Vous reprendrez bien un peu de Rhétorique Sarkozy ? ( = "est-ce que vous trouvez ça normal ?" )

Parpalhon a écrit:la nature humaine
:religion: Amen, la messe est dite.
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Re: prison?

Messagede abel chemoul » 20 Fév 2010, 14:53

Parpalhon a écrit:Et par rapport au viol, je sais plus si c'est sur cette page ou celle de la psychiatrie, mais oui je considère un violeur comme un fou ... soi ce sont des gens qui ne prennent pas conscience de leurs actes, mais dans la plupart des cas ce sont des sadiques qui en ont tout à fait conscience...

As-tu des chiffres là-dessus ou c'est seulement ton intime conviction? pour tout ce que j'en ai entendu au contraire, la plupart sont des gens normaux avant un passage à l'acte. Dire que les violeurs sont des fous, c'est rejeter le problème loin de soi alros que dans 90% des cas le violeur fait partie de l'entourage de la victime, c'est pas le taré qui t'agresse dans la rue en bavant et en louchant...
Quelque part, comme le déni de grossesse et le meurtre qui peut en découler, ça fait partie d'un côté sombre de l'humanité qu'il ne faut pas nier parce que même si les facteurs sociétaux sont importants, une société libertaire ne sera pas à l'abri de ces problèmes.
La psychiatrisation du meurtre et du viol ça ne sert pas la prévention, ça renforce le côté impulsif de l'acte tout en évitant à tout le monde de se remettre en cause.
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Re: prison?

Messagede Parpalhon » 20 Fév 2010, 18:58

hocus a écrit:Vous reprendrez bien un peu de Rhétorique Sarkozy ? ( = "est-ce que vous trouvez ça normal ?" )

Un peu de respect dans les échanges SVP (RickRoll)

ça me fait rire de voir à quel point le sujet du viol est aussi délicat à aborder .... je considère qu'un meurtre fait de sang froid et sans aucune raison est un acte aussi fou qu'un viol, qu'il soit commis dans cercle de connaissance ou dans la rue ... tout comme je n'excuse pas un psychopathe, je n'excuse pas un "simple" violeur, et surtout quand c'est des gens qu'il connait ...
Vous en avez peut-être rien à foutre qu'il y ai des violeurs dans la nature, mais en tant que fille moi ça me dérange ... j'ai des tas d'amies qui souvent ne sortent pas tard de peur de se retrouver toutes seules la nuit dans la rue ... j'imagine qu'elle sont paranos ? J'imagine qu'en tant que gars ça vous est jamais arrivé de sentir des regards pervers sur vous alors que vous vous promenez dans la rue ?

Je considère qu'un mec qui met la main au cul d'un nana qu'il ne connait pas ou un parent qui viole ses enfants est gravement malade ... c'est peut-être et sûrement la société qui les a rendu malade, mais je vais pas les victimiser pour autant ... défendez ces gens allez-y !! De toute façon le milieu anarchiste n'est pas épargné de ce genre d'énergumènes ...
Par rapport aux viols "en famille", y a quand même depuis la nuit des tas des règles élémentaires qui existent dans n'importe quelle société qui condamnent l'inceste ... c'est un des plus gros interdit de l'humanité ...
Modifié en dernier par Anonymous le 21 Fév 2010, 18:55, modifié 1 fois.
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Re: prison?

Messagede abel chemoul » 20 Fév 2010, 19:24

Parpalhon a écrit:j'ai des tas d'amies qui souvent ne sortent pas tard de peur de se retrouver toutes seules la nuit dans la rue ... j'imagine qu'elle sont paranos ? J'imagine qu'en tant que gars ça vous est jamais arrivé de sentir des regards pervers sur vous alors que vous vous promenez dans la rue ?

En partie elles sont paranos oui. 90% des viols sont le fait de personnes de l'entourage, donc tes amies devraient plutôt avoir peur après une soirée arrosée entre potes plutôt que quand elles rentrent chez elles. Mais la peur du noir est ancestrale, alors que la peur des amis...
Parpalhon a écrit:Vous en avez peut-être rien à foutre qu'il y ai des violeurs dans la nature, mais en tant que fille moi ça me dérange ...

Parpalhon a écrit:défendez ces gens allez-y !! De toute façon le milieu anarchiste n'est pas épargné de ce genre d'énergumènes ...

alors là on est plus dans le débat, par contre on frise l'insulte. mec= violeur? mec= complice par passivité?
Tu es à deux doigts d'accuser des camarades là. C'est pas parce que c'est un sujet qui te prend aux viscères qu'il faut en oublier le respect des camarades pour autant.
Modifié en dernier par abel chemoul le 20 Fév 2010, 21:43, modifié 1 fois.
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Re: prison?

Messagede hocus » 20 Fév 2010, 21:09

@ Parpalhon

Parpalhon a écrit:Un peu de respect dans les échanges SVP (RickRoll)


Je ne me crois pas fin, non, mais je trouve pas qu'on fait beaucoup avancer le débat avec des questions rhétoriques comme celles que j'ai citées, comme par exemple celle-ci :

Parpalhon a écrit:à moins que vous ne croyez que les violés prennent leurs pieds et que c'est un acte sexuel comme un autre ?



Que tu le veuilles ou non, c'est exactement le genre de procédé qu'utilise Sarkozy dans ses discours sécuritaires. (si tu veux des exemples, j'irais t'en chercher). Je pourrais bien te dire d'aller te faire foutre, mais je préfére souligner l'inanité de ce genre de question rhétoriques.

Si quelqu'un est pour l'abolition des prisons, et/ou si quelqu'un cherche à attaquer le problème à la racine, ça fait de lui/elle un/e complice des actes les plus horribles ?

Parpalhon a écrit:Je considère qu'un mec qui met la main au cul d'un nana qu'il ne connait pas ou un parent qui viole ses enfants est gravement malade ... c'est peut-être et sûrement la société qui les a rendu malade, mais je vais pas les victimiser pour autant ... défendez ces gens allez-y !


En disant qu'ils sont malades, c'est toi qui les défends. :shock:

Et d'accord avec abel là dessus :
abel chemoul a écrit:C'est pas parce que c'est un sujet qui te prend aux viscères qu'il faut en oublier le respect des camarades pour autant.


Tu trouves grave que je te dises que tes phrases ressemblent à du Sarkozy; je trouve grave que tu sous entendes que les abolitionnistes de la prison n'ont rien contre le viol.

[[ tiens, et puis parce que ton procédé est tout à fait abusif, je t'en sers une part :
tu dis qu'il faut castrer les violeurs, moi je dis qu'il faut les butter après les avoir torturé, et butter tout leurs connards de complices et amis. Et d'ailleurs, je pense qu'il faudrait faire passer des tests psychologiques entre 15 et 16 ans pour détecter les violeurs en puissance, et les caster aussi. Ton idée de simplement castrer les violeurs qui sont déjà passer à l'acte, ça va pas dissuader les autres de devenir violeurs. T'es une bisounours et ca fait de toi une complice. Mais bon, si tu trouves ça normal d'être sympa avec les violeurs et leurs complices, si tu trouves que le viol, c'est cool, bin tu fais ce que tu veux. ]] [mode reductio ad absurdum off]
Modifié en dernier par Anonymous le 21 Fév 2010, 18:56, modifié 1 fois.
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Re: prison?

Messagede Tuxanar » 20 Fév 2010, 23:43

Sur les viols :

http://www.sosfemmes.com/violences/viol_chiffres.htm


[...]
Par ailleurs, dans 74 % des cas, la victime connaît ou connaissait son agresseur (pourcentage qui comprend bien entendu les viols sur mineurs - généralement commis par l'entourage proche - mais aussi les abus sexuels commis par abus de confiance, chantage, menace, surprise, violence par des personnes que les victimes connaissent - conjoint, collègue de travail, proche de la famille, médecin ou soignant, etc.). Par voie de conséquence, l'agresseur n'est donc un inconnu que dans 26 % des cas ...
[...]

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Re: prison?

Messagede Parpalhon » 05 Avr 2010, 17:13

Tuxanar a écrit: l'agresseur n'est donc un inconnu que dans 26 % des cas ...

26 % c'est quand même pas négligeable !!
Après y a des situations propices aussi ... par exemple les "ferias", ces fêtes qui se déroulent l'été dans les Landes, le département du Gers et au Pays Basque ... moi je n'y vais plus parce que je m'y sens pas en sécurité ... passer au milieu d'une foule compacte de rugbymen bourrés très peu pour moi ... Mais mon père a une amie qui est médecin, et qui soigne dans les trucs d'urgence installés pour les fêtes de Bayonne ... des filles qui se sont fait violer elle en voit passer un paquet ... et dans la plupart des cas c'est parce qu'elles étaient seules ivres mortes sur un trottoir et qu'un mec a voulu se vider les couilles ... des mecs qu'elles avaient jamais vu souvent ...

Et Abel les nanas qui ont peur de se promener la nuit seules en ville ne sont pas paranos !! Explique-moi alors pourquoi les féministes organiseraient des marches de nuit ????
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Notes anti-carcérales

Messagede fabou » 04 Mar 2011, 22:50

Ce texte est trés incomplet mais il a le mérite de poser le problème de l'idéologie de la punition.
Sur la punition, il y a l'excellent livre de Catherine Baker : Pourquoi faudrait-il punir ? Sur l'abolition du système pénal

Notes anti-carcérales

La prison, comme toute autre "punition", n'est qu'une vengeance légale, qui ne fait aucune différence avec la vengeance gratuite contre laquelle disent se battre les gens qui lui sont favorables. De plus, la prison n'a jamais empêché la criminalité. La preuve, c'est qu'il y a toujours des meurtres et des viols dont beaucoup se déroulent justement en prison !
Il me semble que nous devons nous défaire de cette idée, somme toute très religieuse, de la "punition" : « vous serez punis pour vos péchés ! »

Partir du postulat qu'il faudrait punir est déjà une erreur et supprimer le concept de punition nous oblige à réfléchir à une autre façon de vivre en commun.
Ce n'est qu'en sortant de ce système binaire de pensée (bien contre mal) qu'on peut appréhender correctement la question de la déviance en collectif.

Pour revenir à l'incarcération, il faut se rappeler le contexte actuel : la plupart des détenus le sont pour des désobéissances envers les règles établies par et pour le système marchand et l'État (vols, drogue, mendicité, racolage, outrage à agent, tapage diurne ou nocturne... etc. La population carcérale est surtout constituée, comme par hasard, de la couche la plus pauvre de la population (personnes issues de l'immigration, roms, SDF, mendiants.
Concernant les viols, la cause principale est l'hétéro-normalité, un des avatars du système patriarcal. Depuis sa naissance, chaque personne se trouve L'homme doit être "viril" (mot cache-sexe pour "dominateur") et la femme doit être douce (mot cache- sexe pour "soumise").
Concernant les meurtres, il s'agit, pour la plupart d’accidents routiers ou de bagarres qui dégénèrent. Il y a bien des meurtres commis à cause de troubles psychologiques mais enfermer ces personnes ne réglera pas les problèmes, bien au contraire, même des gens en bonne santé à leur incarcération en ressortent malades..
Une solution serait que chacun, dans la société, se sente entouré et soutenu et que les individus souffrant
mentalement soient soignés et cela ne peut pas se faire au sein du système marchand qui sépare les individus. Les mouvements de l'anti-psychiatrie ont montré qu'il n'est nul besoin d'enfermer les gens ou d'enrichir l'industrie pharmaceutique pour s'occuper de gens souffrant de maux psychiatriques.

Il ne s'agit évidemment pas de repousser l'idéologie aliénante de la punition/pardon après un hypothétique "grand soir". Il s'agirait là d'une forme de lâcheté doublée d'un optimisme béat, en repoussant toute réflexion pour "l'après", forcément idyllique.

Et ce serait tout autant faire preuve d'une croyance quasireligieuse que de penser qu'un monde sans prison ressemblerait au pays des bisounours, mais force est de constater que malgré l'existence de tout un arsenal punitif/répressif, des crimes se produisent tous les jours, alimentant ainsi l'industrie carcérale, dans laquelle d'autres crimes se produisent aussi.
En somme, c'est dès maintenant, que nous devons lutter contre toutes les oppressions, pour les abattre une par une.

Parce que lutter pour la liberté, c'est commencer à vivre.

Fabien Bon, No Pasaran 12

Article paru dans No Pasaran numéro 82 et dans Et alors numéro 8
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Re: prison?

Messagede ivo » 19 Sep 2012, 08:02

La prison, école de la récidive ?
http://www.franceinfo.fr/societe/le-plu ... 2012-09-19

Oui, la prison peut devenir l’exception
http://www.liberation.fr/societe/2012/0 ... ion_845281
Par PIERRE-OLIVIER SUR Avocat à la cour, CLÉMENCE WITT Avocate à la cour

«Nos prisons sont pleines, mais vides de sens.» Cette formule de la nouvelle garde des Sceaux, Mme Christiane Taubira, porte l’espoir que la France puisse enfin se doter d’une doctrine carcérale efficace et humaine dans le cadre d’une politique pénale cohérente. Car contrairement aux idées reçues, la prison peut devenir l’exception, tandis que la prévention de la récidive doit demeurer l’objectif. Et puisque l’on a été habitué à la culture des chiffres, nous allons démontrer qu’il est possible de diviser par deux le nombre de prisonniers en France, tout en améliorant les statistiques de la délinquance.

Pour atteindre cet objectif, trois mesures d’urgence s’imposent. Premièrement, extraire les détenus souffrant de pathologies psychiatriques nécessitant un suivi médical (20% de la population carcérale). Deuxièmement, ne plus incarcérer les détenus en attente de jugement et donc présumés innocents (25% de l’effectif). Troisièmement, libérer plus systématiquement - mais avec placement sous surveillance électronique ou suivi en milieu ouvert - ceux qui sont en fin de peine (20% supplémentaires). En recoupant ces trois chiffres et en y retranchant la part incompressible que l’impératif de sûreté publique interdit de libérer, ce sont déjà près de 50% des 66 748 détenus que l’on doit sortir de prison.

Par ailleurs, trois mesures durables sont envisageables. Premièrement, créer une peine de probation, définie par le Conseil de l’Europe comme «l’exécution en milieu ouvert d’une peine ou d’une mesure pénale comportant suivi, conseil et assistance dans le but de réintégrer socialement l’auteur de l’infraction et de contribuer à la sécurité collective» pour remplacer les courtes peines d’emprisonnement. L’initiative a d’ores et déjà été annoncée par la chancellerie. Deuxièmement, renforcer l’encadrement et le suivi des personnes prises en charge en milieu ouvert pour atteindre, comme en Suède, le ratio de 1 agent pour 25 détenus (contre 1 pour 50 en France). Troisièmement, développer un outil statistique irréprochable, harmonisé entre les Etats membres du Conseil de l’Europe, pour évaluer les facteurs de la récidive.

Face à l’augmentation croissante du nombre de détenus, les gouvernements précédents ont, au contraire, réagi par des projets d’accroissement et de modernisation du parc pénitentiaire, creusant le déficit public : le projet Chalandon sous la présidence Mitterrand (13 000 places supplémentaires), le plan Bédier sous la présidence Chirac (partenariats publics-privés), la loi du 27 mars 2012 sous la présidence Sarkozy (objectif de 80 000 places en 2017). Et d’après la Cour des comptes, le loyer des établissements pénitentiaires devrait atteindre 567,3 millions d’euros en 2017. Pourtant, ces initiatives sont vaines, car on sait que tous les pays ayant choisi cette solution ont vu leur taux de détention s’accroître, sans effet sur la surpopulation carcérale. Or, la prison est évidemment criminogène. Les chiffres de la démographe Annie Kensey sont sans appel : 50% des anciens détenus seront à nouveau condamnés à de la prison ferme. Dès lors, la politique du tout carcéral est un élan vers le pire.

Alors, il faut multiplier les peines alternatives. En France, le recours au bracelet électronique en témoigne. Le nombre de détenus sous surveillance électronique a doublé en deux ans, atteignant 10 244 en juillet 2012. Un succès tant pour la prévention de la récidive (seulement 23% de nouvelles condamnations à de la prison ferme), que pour les finances publiques (une personne placée sous surveillance électronique coûte 15,50 euros par jour, contre 94,91 euros pour un détenu). Ce succès doit, à l’aune des pratiques scandinaves, appeler une réforme sans précédent. Le meilleur exemple est celui de la Finlande qui, grâce à une refonte globale de sa politique pénale, a divisé par deux son taux de détention, tout en améliorant les statistiques de la délinquance. Mais une telle révolution carcérale supposait une révolution culturelle, rendue possible par un véritable travail pédagogique auprès des médias et de l’opinion publique finlandaise. Une configuration qui semble émerger en France, comme en témoigne le manifeste «Pour une politique pénale efficace», rédigé par un groupe de travail interprofessionnel et publié le 12 juin 2012 dans Libe.fr. Alors, considérons que «oui», la France peut réduire de moitié sa population carcérale !

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Re: prison?

Messagede ivo » 21 Sep 2012, 08:44

De la Déportation au Bannissement
http://prison.eu.org/spip.php?article14212
De la déportation comme peine complémentaire des Français d’outre-mer

Il est une idée communément répandue que la déportation n’existe plus en droit français ; que la déportation aurait été abolie par une ordonnance du 4 juin 1960 du général de Gaulle.

Pour autant, si l’action de déporter est d’obliger quelqu’un à quitter son territoire, soit pour l’obliger à s’installer ailleurs, soit pour le détenir hors de son territoire, elle existe toujours en droit Français.

C’est ce que subissent ces hommes et ces femmes d’outre-mer, condamné(e)s dans ces départements et territoires mais envoyé(e)s en métropole pour exécuter leur peine.

C’est le cas de :
- Joseph, haitien, qui vivait en Guadeloupe, condamné par le TGI de Basse Terre, condamnation assortie qui plus est d’une interdiction de résidence en Guadeloupe alors qu’il y a toute sa famille ;
- Fabrice, guadeloupéen, condamné par le TGI de Basse Terre, condamnation assortie d’une interdiction de résidence en Guadeloupe, alors qu’il y a toute sa famille ;
- Germain, martiniquais, condamné par le TGI de Fort de France, condamnation assortie d’une interdiction de résidence en Martinique, alors qu’il y a toute sa famille.

Ces hommes, qui plus est, démunis de ressources, de milieux pauvres, sont donc privés de leurs droits effectifs de maintenir des liens familiaux.

Et si à un drame de séparation, il n’en fallait pas un autre, ils sont envoyés dans les établissements loin de la région parisienne, obligeant alors, si leurs proches désirent les voir à ajouter au coût du voyage par avion, celui du train ou de la voiture pour se rendre dans nos prisons les plus reculées.

Honte à cette France qui prétend que la déportation n’existe plus, qu’elle a été abolie.

Ces hommes ont des droits.

Mais un droit n’a de sens que s’il peut être effectif.

Les privant d’une possibilité d’exécuter leur peine dans leur territoire de résidence, soit par ce que la justice en a décidé ainsi, soit parce que « faute de moyens » pour l’Etat -qui prône la réinsertion des détenus, qui inscrit le maintien des liens familiaux dans les textes de la république comme fondement à la réinsertion- qui ne peut construire d’établissements pour peine adéquat dans ces lieux, la France viole l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’hommes et les libertés fondamentales.

Mais qui se préoccupe de ces hommes et de ces femmes ?

Classe misérable, classe dangereuse, dicte la morale populaire, qui se cache derrière un semblant de droit pour croire qu’elle n’inflige pas des peines dont le niveau de souffrance endurée dépasse celui seul de l’incarcération.

« Le ministre est sensible à votre interpellation. », peut-on lire dans un courrier du cabinet du garde des sceaux.

Sensible…

Fabrice, Joseph, et Germain, n’en n’ont que faire de cette sensibilité.

Ils veulent pouvoir être proches de leur famille, pouvoir être présents avec eux lorsqu’ils traversent un deuil.

Car c’est le cas de Fabrice. Qui vient de perdre son père. Qui est à Clairvaux, au QD depuis 55 jours, qui ne veut pas rejoindre le QI où il sera encore plus oublié de tous.

Tout le monde n’en a que foutre d’un miséreux qui dans sa souffrance, lié à l’incarcération et aux milliers de kilomètres qui le sépare de ses proches, a des réactions de plus en plus brutales face à une administration qui l’a relégué à Clairvaux.

« Vous n’êtes pas prioritaires pour demander un transfert sur la région parisienne », région qui serait plus accessible déjà pour ses proches.

Il sera de nouveau jugé pour sa réaction, certes violente, lorsqu’il a appris le décès de son père.

Le parquet se fera un plaisir de demander une peine lourde, de 2 ou 3 ans de plus. Rien ne sera pris en compte : sa situation de déporté, sa situation de miséreux à qui on ne donne pas de travail (pas prioritaire une fois de plus : il n’a pas d’enfants !), sa situation de souffrance car comment le juge de l’application des peines lui accorderait une permission de sortie sous escorte pour aller à l’enterrement de son père alors qu’il est interdit de séjour en Guadeloupe.

Kafkaïen.

L’œuvre de justice n’est pas œuvre de droit.

Ban Public dénonce la situation de ces hommes et ces femmes déportées.

Ban Public dénonce l’hypocrisie de l’abolition de la peine de mort dont on fête pour la énième fois l’anniversaire car cette abolition n’a pas supprimé les peines afflictives de déportation et de Bannissement.

Ban Public exige :
- L’abolition des peines complémentaires d’interdiction de résidence pour les résident(e)s d’outre-mer ;
- Que le droit de maintenir des liens familiaux normaux soit effectif pour ces hommes et ces femmes déporté(e)s, comme ce droit existe pour les personnes condamné(e)s sur le territoire métropolitain.

Ban Public condamne la violation de l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme pour ces hommes et ces femmes.

Sans une prise de conscience collective de ces situations dramatiques, la prison, une fois de plus, créé une peine complémentaire, digne d’un traitement inhumain et dégradant, renforçant le risque de récidive. A ce territoire que l’on nomme République, une et indivisible, ou sur chaque fronton d’établissement pour peine il est écrit Liberté Egalité Fraternité, nous te disons République de France, d’appliquer aussi la solidarité. Celle qui se veut Fraternelle, Humaine et sensible aux plus démunis de nos concitoyen(ne)s. Alors tu sortiras grandie de ces oublis aux Droits Humains que tu bafoues sans cesse chaque jour…

Ban Public le 19 septembre 2012

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Re: prison?

Messagede ivo » 27 Sep 2012, 08:10

Christiane Taubira dit-elle vrai sur la droite qui a "rempli les prisons" ?
fr info
La garde des Sceaux promet une rupture en matière de politique pénale : elle veut favoriser les peines de substitution, notamment pour lutter contre la surpopulation carcérale. Et au passage, Christiane Taubira fustige la politique menée par la droite, qu'elle accuse d'avoir "rempli les prisons". Vrai ou faux ?

Vrai.

Au 1er juillet dernier, la France a même battu un record historique avec 67.373 détenus pour 57.408 places de prison (soit un taux d'occupation de 117 %). "Le résultat d'une politique pénale affichant la peine d'emprisonnement comme la seule et unique réponse", dénonce l'Observatoire international des prisons (OIP) dans son dernier rapport (extrait Politique pénale - extrait Politique pénitentiaire). Mais il n'y a pas que la politique du tout carcéral, il y a aussi la lenteur des procédures, due au manque de moyens de la justice : un détenu sur quatre est en attente de jugement.

Au final, entre 2005 et 2011, le nombre de personnes écrouées a augmenté de 12 %.
Et la courbe n'a pas connu d'infléchissement ces dernières années, malgré le vote d'une loi censée favoriser les aménagements et les peines de substitution. Depuis fin 2009, un détenu condamné à moins de deux ans de prison ferme devrait en effet pouvoir bénéficier d'une peine de substitution, type travaux d'intérêt général. Dans le même ordre d'idée, un détenu en fin de peine est censé pouvoir bénéficier d'un aménagement de peine favorisant sa réinsertion.

Ces deux mesures auraient dû désengorger les prisons

Le problème est qu'elles ne sont pas appliquées, faute de moyens, là encore. "Les conseillers d'insertion et de probation n'ont pas été augmentés, les moyens n'ont pas été donnés aux structures d'accueil", explique François Bes, de l'OIP.

Exemple, avec les aménagements de peine : les dossiers sont montés par les conseillers d'insertion et de probation. Dans les prisons d'Ile-de-France, chaque conseiller doit gérer en moyenne 120 détenus. Quand bien même il arriverait à monter ses 120 dossiers simultanément, il n'y a plus assez de structures et d'associations pour accueillir ces peines aménagées. Elles sont nombreuses à avoir fermé boutique quand les gouvernements successifs leur ont réduit ou coupé les subventions.
Les magistrats ont donc été contraints de maintenir les gens en prison, et d'incarcérer des gens qui pouvaient exécuter des peines en mesure alternative à l'incarcération. "Plus de personnes qui ont continué à aller en prison et moins de personnes qui en sortaient en aménagement de peine, on a donc un engorgement continu des prisons", analyse François Bes.

Mais la situation pourrait être encore plus critique. Ces dernières années, nombreux sont les condamnés à de courtes peines ou les détenus en fin de peine, à avoir échappé à la prison grâce au bracelet électronique : il a connu un succès fulgurant, +370 % entre 2005 et 2010. Mise en place sans accompagnement à la réinsertion, l'incarcération à domicile a surtout servi à juguler la surpopulation carcérale, une sorte de grâce électronique qui n'a sans doute pas servi la prévention de la récidive.
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