Prison ?

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Messagede sebiseb » 17 Fév 2010, 00:32

Pol@ck a écrit:les maladies psychiatiques ne sont pas une cause significaive de criminalité... deuxième fois.

Sauf, que c'est faux - Une majorité des personnes incarcérés ont des problèmes psychiatriques, qui d'ailleurs auraient dû leur éviter d'être tenu pour responsable de leur crime et donc juger !

Et tu proposes quoi pour répondre aux victimes ? Parce qu'on ne peut pas construire une société libertaire, et croire que les crimes s'effaceront d'eux-mêmes, que les victimes ne réclameront pas vengeance ... Donc, qu'il faudra s'intéresser au responsable, et agir ne serait que dans son propre intérêt, et pour éviter qu'il récidive.
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Re: prison?

Messagede Tuxanar » 17 Fév 2010, 10:38

J'ajouterais aussi que quand bien même les problèmes psychiatriques ne seraient pas une cause significative de la criminalité, tu laisserais quelqu'un qui ne discernerait les conséquences de ses actes en liberté ? Si la personne est instable psychologiquement et peut blesser autrui sans raison, il faut réagir pour protéger tout le monde.

J'aime pas l'argumentation par l'exemple, mais je vais quand même évoquer ce cas. Tout le monde a entendu parler d'un ancien propriétaire dans une copropriété qui avait agressé le gardien de celle-ci. Il y avait eu plainte, puis procès. À l'issue du procès, l'agresseur avait été déclaré irresponsable pénalement et hospitalisé dans un HP. Récemment, après estimé qu'il ne représentait plus de danger, un médecin l'a laissé repartir. Quelques jours plus tard, le malade tuait quelqu'un dans son ancienne copropriété à coups de couteaux.

Alors on me dira que c'est un cas très particulier et qu'il ne faut pas en tenir compte, ça fera surement plaisir à la personne poignardée.
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Re: prison?

Messagede charlelem » 17 Fév 2010, 11:33

Les italiens ont fait des expériences de psychatrie ouverte réussies, par ailleurs la folie n'a pas été tout le temps criminalisé bien au contraire.
Tu ne peux pas partir d'un cas particulier pour en faire une généralité, beaucoup de "fous" sont uniquement dangeureux pour eux-même et certains sont plus du côté victime qu'agresseur.
regardes la façon dont la police traite les clochards, catégorie de population avec un maximum de problèmes psychatrique.
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Re: prison?

Messagede Pïérô » 17 Fév 2010, 11:39

Je partage ce que dit charlelem. Tuxanar, c'est surtout un exemple qui montre ce que tu veux bien, car ce type de risque, ce type de violence je ne vois pas comment l'éradiquer totalement. Là il faudrait enfermer et/ou surveiller tout le monde...
Ce n'est pas parce qu'il faut prendre cette question d'une manière réaliste, ce qui est mieux qu'une approche essentiellement philosophique et déconnecté parfois du réel, et qu'il faut répondre à ceux qui cultivent cette déconnection en pensant que çà fait vachement révolutionnaire et s'en tiennent à du slogan là où l'on parle de trouver des réponses en terme de projet de société, que l'on ne doit pas interroger ce principe d'enferment et le comment enfermer, ou protèger les personnes (actrices et victimes, actrices potentielles et victimes potentielles), et chercher des réponses qui ne seraient pas là déconnectées de ce que l'on porte en terme de valeurs.
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Re: prison?

Messagede Tuxanar » 17 Fév 2010, 12:00

@ Charlelem

Je n'essais pas de faire des généralités à partir d'un cas particulier. Je sais parfaitement que la plupart des personnes avec des problèmes psychiatriques ne sont dangereuses que pour eux-mêmes. J'ai du gérer un cas de ce genre récemment, et c'est sur que l'enfermement n'était pas adapté à son cas.

Non, je citais cet exemple pour montrer qu'au delà des grandes envolées philosophico-libertaire de certains, il y avait des cas concrets qui ne pouvait être résolus en renvoyant au grand principe de la responsabilité individuelle de chacun. Ces cas sont certe rares, mais ils sont d'autant plus insupportables que des dommages psychologiques, physiques voire mortels en résultent.

Comme je le disais, ça fait une belle jambe à une victime de savoir que son agresseur ne sera pas punie parce qu'il faut respecter sa liberté de circuler. Je trouve ça dommage de penser qu'une fois la capitalisme renversée et le patriarcat aboli, l'espèce humaine deviendrait parfaite, qu'il n'y aurait plus personnes pour violer, blesser ou tuer des gens par accident, volontairement ou irrationnellement. C'est juste se voiler la face, c'est essayer d'exorciser le réel en prétendant qu'il n'existe pas.

@ Piérô

Il ne s'agit d'essayer de faire la prévention en enfermant ou surveillant tout le monde. Je n'ai une vision complètement paranoïaque de la société. Après, je trouve la prison moins coercitive que des mutilations. Je pense surtout qu'on la dénonce car de nombreuses personnes y sont alors qu'elles n'ont rien à y faire et que les conditions de vie à l'intérieur sont dignes d'un camp de concentration.
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Re: prison?

Messagede Pïérô » 17 Fév 2010, 12:09

Oui, j'ai bien compris que face à la castration tu préfères la prison, d'autres choisiront entre la peste et le choléra...Il faudrait maintenant sortir un peu de ce type de "débat" caricatural. Le concept de prison, la conception de la prison est à rejeter et il nous faut réfléchir à une alternative.
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Re: prison?

Messagede Parpalhon » 17 Fév 2010, 12:12

alors si on veut plus avoir de malades psychiatriques, déjà on interdit les drogues ( oui et le shit aussi ça fait des trucs pas nets au cerveau sur certains, bon et ne parlons pas des champignons et petit pilules ...) ... et puis on met en place des services sociaux drastiques qui retirent les enfants des familles de tarés dès leur naissance :mrgreen: .... mais ça fera pas disparaitre tous les malades psychiatriques ...
et c'est vrai que le cas par cas c'est pas cool, tout ça, mais franchement allez dans les hôpitaux psy voire comment ça se passe .... c'est pas aussi mignon que dans "vol au dessus d'un nid de coucou" .... ben ouai la schizophrénie et autres maladies du genre ça existe !! une amie anar qui a son père schizo et interné est à fond contre la psychiatrie, mais en même temps elle a tout à fait conscience qu'il ne peut pas être lâché dans la société ... il est autant dangereux pour lui que pour les gens qui sont autour de lui ....
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Re: prison?

Messagede charlelem » 17 Fév 2010, 12:36

On est tous d'accord pour ne pas faire d'angélisme.
Après quel est le but à atteindre : punir, éduquer, rééduquer, faire prendre conscience, guérir ?
Tu n'emploieras pas les mêmes méthodes suivant ton objectif.
Donc quels objectifs fixerais tu à la prison.
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Re: prison?

Messagede Pïérô » 17 Fév 2010, 13:23

je pense qu'il faudrait bannir ce mot de l'alternative en quesion. :wink:
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Re: prison?

Messagede sebiseb » 17 Fév 2010, 14:03

charlelem a écrit:On est tous d'accord pour ne pas faire d'angélisme.
Après quel est le but à atteindre : punir, éduquer, rééduquer, faire prendre conscience, guérir ?

Le but dépend de chaque individu (qui pose problème), et il ne peu pas y avoir une solution générale - mais autant que d'individu !
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Re: prison?

Messagede hocus » 17 Fév 2010, 17:50

** Pour la face destructive et sarcastique de mon intervention :


Tuxanar :
Après, je dois avouer que pour ça, j'ai pas trop d'imagination


C'est peut être bien là le problème.

Roro :
Décider à l'avance de comment on gérera ces choses-là, alors que les cas eux-même ont tous leur propre spécificité, leur
circonstance, etc, c'est graver d'avance dans le marbre comment la criminalité sera réglée.


Je suis assez d'accord avec ça. Ca n'empêche pas d'essayer d'imaginer des sortes de grandes lignes du possible ou du
souhaitable.


Abel :
la justice est une vengeance codifiée qui limite les vendettas. c'est une forme de vengeance et alors? où est le
problème?


Le problème c'est qu'à ce moment là tu déformes complètement le sens des mots. Si tu veux parler de vengeance, alors parle de
vengeance, je vois pas pourquoi tu aurais besoin de te draper dans le drapeau de la justice. On gagnera du temps, et le débat sera plus clair.


Roro :
D'où ma question à vous (fabou 89 et kartoch) : que pensez-vous faire pour éviter ce genre de crime et faire en sorte
qu'en cas de crime il y ait, d'une façon ou d'une autre, réparation, une vengeance symbolique qui éviterait une vengeance
individuelle et un far-west de vendettas ?


Je sais pas pour les deux autres, mais pourquoi parler de "réparation" quand on parle de vengeance ? "vengeance symbolique", pour moi, ça veut rien dire du tout. Je vois pas en quoi la vengeance entrainent une vendetta dans une société libertaire. Je pense qu'en cas de viol, de meurtre, etc.,
les gens se solidariseraient avec la victime contre l'aggresseur, sur des bases éthiques (pas claniques, donc pas de vendetta).

Tuxanar:
Car il s'agit bien de cela, un viol, un meurtre, une agression, c'est une atteinte à la liberté personnelle de la victime.


Pardon ?

En faite, en refusant toute restriction de la liberté individuelle, on autorise les abus.


Contradiction dans les termes.

Tuxanar :
Alors, venir nous sous entendre qu'il ne faudrait personne pour faire appliquer les décisions collectives, c'est accepter qu'en
cas de comportement oppressif, le responsable soit à l'abris de toute riposte collective.


T'as jamais à penser à "tout le monde" pour faire appliquer les décisions collectives ? Tu fais fi de la solidartié complètement dans ton projet de société ? (me dis pas "et l'aggresseur" puisque à mons sens le "tout le monde" se solidarise face à lui).


** Côté constructif :


Tout d'abord, rejetter comme l'a fait tuxanar des textes qui pourraient aider la réflexion en disant "vieilles barbes" je trouve
ça stupide. On va réinventer la roue tellement on est fort ? Penser par soi-même, c'est, je pense, aussi savoir nourrir ses pensées, et choisir de s'informer sur les idées qui ont été produites par des gens pas plus bêtes que nous et qui y ont déjà beaucoup réfléchi.

Ceci dit, je connais rien à la question, donc ça se trouve, je vais dire des grosses conneries, et/ou réinventer la roue.

A propos du viol : Rien ne prouve que le viol est une fatalité, qu'il est dans la "nature" humaine, le violeur n'est pas une espèce naturelle.

Quand bien même on accepte l'idée (fort douteuse) que "il y aura toujours des violeurs", je demande :

Et la prévention par l'auto défense ? personne n'y pense ? Les gens peuvent apprendre à se défendre (y compris les femmes). Je préviens tout de suite que je ne répondrais pas aux arguments sexistes sur les femmes et le combat physique.

De plus, j'imagine que dans une société anarchiste, si quelqu'un crie "au secours", les gens ne fermeront pas leurs volets, mais se précipiteront pour aider leur frère ou leur soeur (pour parler comme Leguin) en danger.

J'entends déjà quelqu'un dire, mais si il y a quand même viol (ou meurtre) ?

D'une part, je ne pense pas qu'il soit souhaitable (ou faisable) d'empecher à tous prix les vengeances. Mais comme je le disais
plus haut, une vengeance n'est pas une réparation, et ce n'est pas non plus la mise en acte de la "justice".
D'autre part, si la question est de réfléchir à comment ça pourra se passer face à des meurtres ou des viols dans une société
anarchiste, je crois qu'il faut commencer par voir qu'un des principes majeurs de l'anarchisme est la solidarité (me trompe-je ?).

Donc, comme je disais plus haut, dans ce genre de société, sans qu'il y ait besoin de personnes spécialisés chargés de faire
appliquer les "normes", puisque société anarchiste, les réactions contre une personne disons mauvaise s'organiseraient, selon
moi, selon une solidarité basé sur l'éthique. La conséquence logique (je crois) serait une forme d'exclusion, d'ostracisme de
fait de la personne qui va complètement contre l'éthique (anarchiste) de la société. Si c'est le cas, la réponse des gens
seraient fonction des faits (je suis peut être d'accord avec Tuxanar pour dire que dans certains cas, il faudrait sans doute mandater des
gens pour savoir ce qui s'est vraiment passé. Mais c'est tout. Pas besoin de mandater des gens pour "faire appliquer les Lois" puisqu'il n'y a pas de Lois.)

On va me dire, "il va aller refaire tranquillement sa vie ailleurs". A quoi je réponds : Est-ce si grave ? Et si oui, les gens
qui habiteront loin les uns des autres n'auront pas le téléphone ou des journaux pour s'informer mutuellement ?

Le risque avec cette forme de "régulation", c'est le conformisme, sans doute. (faire toujours bien attention aux regards des
autres pour éviter l'ostracisme). Danger auquel il faut aussi réfléchir.

Enfin, il me semble primordiale de réfléchir à comment éviter que les merdes arrivent : à l'éducation, la prévention (et aussi, pour les pires situations, l'autodéfense).


******


En ce qui concerne les "fous", pour moi, cette question mériterait un débat complètement A PART, faudrait déjà savoir si on
considère qu'ils doivent être soigné ou pas (et si on veut éviter à la société de produire des fous).
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Re: prison?

Messagede Tuxanar » 17 Fév 2010, 19:46

hocus a écrit:
Tuxanar:
Car il s'agit bien de cela, un viol, un meurtre, une agression, c'est une atteinte à la liberté personnelle de la victime.


Pardon ?

En faite, en refusant toute restriction de la liberté individuelle, on autorise les abus.


Contradiction dans les termes.

Tuxanar :
Alors, venir nous sous entendre qu'il ne faudrait personne pour faire appliquer les décisions collectives, c'est accepter qu'en
cas de comportement oppressif, le responsable soit à l'abris de toute riposte collective.


T'as jamais à penser à "tout le monde" pour faire appliquer les décisions collectives ? Tu fais fi de la solidartié complètement dans ton projet de société ? (me dis pas "et l'aggresseur" puisque à mons sens le "tout le monde" se solidarise face à lui).


Pour mes fameuses contradictions, je te ferais remarquer que le principe d'une liberté est d'être absolue à moins qu'on ne dise que certains comportements sont interdits. Donc, si la collectivité ne précise pas qu'un comportement est interdit, alors on a le droit d'avoir ce comportement.

Ensuite, je doute que tu ailles prétendre que si on te tue, on ne porte pas atteinte à ta liberté. Je me demande à quoi servirait ta liberté de circuler si t'es mort.

Le problème est que je doute que tout le monde se solidarise face à lui, je peux te renvoyer à des discours pas si lointain où la femme violée était plus coupable que le violeur car elle l'avait provoqué.

Ensuite, je pense qu'il faut des règles écrites claires pour réprimer un comportement oppressif, que les gens sachent ce qu'ils n'ont pas le droit de faire. Ça me semblerait totalement injuste et inégalitaire qu'on fasse des règles au cas par cas.

hocus a écrit:A propos du viol : Rien ne prouve que le viol est une fatalité, qu'il est dans la "nature" humaine, le violeur n'est pas une espèce naturelle.


C'est sure, le viol est un produit du patriarcat et de l'acte ultime de l'oppression masculine. Malheureusement, comme je pense que le capitalisme et la patriarcat ne seront pas abolis en même temps, j'imagine qu'il faudra surement gérer des cas de viols temporairement.

hocus a écrit:Et la prévention par l'auto défense ? personne n'y pense ? Les gens peuvent apprendre à se défendre (y compris les femmes). Je préviens tout de suite que je ne répondrais pas aux arguments sexistes sur les femmes et le combat physique.


Je ne crois pas vraiment que baser la sécurité individuelle des personnes sur des stratégies d'autodéfense soit réellement suffisant. On est toujours dans une logique de loi du plus fort. Au final, il suffit qu'une personne soit plus forte ou mieux entrainée que l'autre pour gagner. Je parle d'ailleur en général et pas seulement pour les femmes. Je pense que la collectivité est toujours plus efficace pour protéger les individus.

hocus a écrit:De plus, j'imagine que dans une société anarchiste, si quelqu'un crie "au secours", les gens ne fermeront pas leurs volets, mais se précipiteront pour aider leur frère ou leur soeur (pour parler comme Leguin) en danger.


Tu sais, quand tu te fais agresser, c'est rare que tu sois entourer de beaucoup de gens.

Ensuite, tu parles d'ostraciser et d'exclure, mais tu parles d'exclure de quelle sorte de communauté ? Tu veux parler de Communes anarchistes ?
En un, je ne sais pas à quoi ressemblera vraiment l'organisation de la société après la révolution, mais elle sera le fruit de l'enchaînement des évènements. Bon admettons que cette organisation soit celle que tu décris. Dans ce cas tu sembles considérer que l' "agresseur" sera exclu de toutes les communautés anarchistes. Il y a donc bien exclusion d'une personne de la société. C'est une logique proche de la prison, on met une personne coupable au ban de la société. Au final qu'elle soit enfermée dans quatre murs ou enfermée en dehors de la société, c'est exactement la même chose. On restreint la liberté de circuler d'une personne coupable.

Je suppose que la durée de l'exil sera limitée pour permettre à la personne de changer par la suite.

hocus a écrit:Mais c'est tout. Pas besoin de mandater des gens pour "faire appliquer les Lois" puisqu'il n'y a pas de Lois.)


Là dessus, qu'il n'y ait personne pour faire respecter des règles, j'ai un doute. Il suffit de voir le forum anarchiste avant qu'il se divise en deux pour remarquer que la responsabilité individuelle a ses limites. Il faut simplement donner un mandat clair et précis, mandat qui peut être retirer si le mandaté abuse de ses pouvoirs.
Ensuite, je suis désolé, mais il faudra quand même des règles de vie en communauté pour que les gens sachent ce qu'ils ne doivent pas faire.
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Re: prison?

Messagede Roro » 17 Fév 2010, 23:56

Je suis d'accord avec hocus. Sur la psychiatrie, il faudrait un débat à part. Car j'ai l'impression que vous en avez tou.te.s une vision caricaturale : "Les psys, ça enferme, point barre". Ben non, les psys ça aide les dépressifs, les suicidaires, les anxieux, etc. Donc effectivement, il faudrait un débat à part, ou le réorienter sur l'irresponsabilité pénale des fous (qui est un truc hérité de l'antiquité romaine, c'est considérablement ancien ce principe au regard des autres types de lois). J'avais déjà ouvert un débat intitullé "La psychiatrie : qu'en penser qu'en faire?". On doit pouvoir le retrouver en utilisant l'option recherche du forum.

Comme Tuxanar, je ne crois pas du tout au fait que la révolution libertaire s'accompagnera d'une révolution féministe ou anti-sexiste. Cela dit, la suggestion d'hocus sur les formations d'auto-défense n'est pas à balayer du revers de la main. Pas mal de groupes féministes y pensent aujourd'hui ou y ont pensé.

De manière générale, je pense qu'il serait bon de partir du principe que les crimes sont commis par des personnes "saines" psychologiquement.

Par ailleurs Parpa, vu que tu insistes beaucoup là-dessus (ce que je comprends, ce n'est pas une critique), d'un strict point de vue statistique, la plupart des viols ont lieu dans un cadre familial ou très proche. L'image du prédateur sexuel sauce Holywood en prend un coup...
La Nature n'a fait ni serviteurs ni maitres, c'est pourquoi je ne veux ni commander ni recevoir d'ordres.
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Re: prison?

Messagede hocus » 18 Fév 2010, 00:36

Tuxanar a écrit:Donc, si la collectivité ne précise pas qu'un comportement est interdit, alors on a le droit d'avoir ce
comportement.


Tuxanar a écrit:Ensuite, je pense qu'il faut des règles écrites claires pour réprimer un comportement oppressif, que les gens
sachent ce qu'ils n'ont pas le droit de faire. Ça me semblerait totalement injuste et inégalitaire qu'on fasse des règles au cas
par cas.


Sauf si tu considères que tu n'as pas à attendre une loi pour savoir ce que tu es censé faire.
Tes arguments au dessus sont basés sur une irresponsabilité supposée des individus, qui auraient bizarrement besoin d'une loi, d'un règlement imposé de manière autoritaire (sous peine d'enfermement) pour savoir comment se comporter.
Je pense pas que ce soit une bonne manière de formuler un projet de société (sans parler d'un
projet anarchiste). Dans ce que j'imagine, il ne s'agit pas de "faire des règles au cas par cas", mais d'agir en fonction d'une éthique sociale (au sens de partagée), qui est aussi objet de débat, qui évolue, par le débat rationnel.

Tuxanar a écrit:Le problème est que je doute que tout le monde se solidarise face à lui, je peux te renvoyer à des discours pas
si lointain où la femme violée était plus coupable que le violeur car elle l'avait provoqué.


Je me plaçais et me place ici aussi dans l'hypothèse d'une société anarchiste donc ton argument basé sur la prégnance d'idées sexistes n'est pas vraiment pertinent.
Si le sexisme ne disparait pas avec le capitalisme, et bien cela voudra tout simplement dire qu'on a pas atteint à une société anarchiste, qu'une grande révolution (peut être bien la plus grande du coup) reste à faire. EDIT : par rapport à ce que dit Roro, si la "révolution libertaire" ne s'accompagne pas d'une révolution anti-sexiste, c'est qu'il ne s'agit pas d'une révolution libertaire.

Tuxanar a écrit:Je ne crois pas vraiment que baser la sécurité individuelle des personnes sur des stratégies d'autodéfense soit réellement suffisant.


C'est pourquoi j'ai terminé mon intervention par :

hocus a écrit:Enfin, il me semble primordiale de réfléchir à comment éviter que les merdes arrivent : à l'éducation, la
prévention (et aussi, pour les pires situations, l'autodéfense).



Tuxanar a écrit:Au final qu'elle soit enfermée dans quatre murs ou enfermée en dehors de la société, c'est exactement la même chose. On restreint la liberté de circuler d'une personne coupable.


Tu veux essayer pour te faire un avis ? :mrgreen:
Sérieusement, non, ce n'est pas "exactement la même chose", évidemment.
"dehors" (spatialement et/ou socialement) tu n'as pas de matons par exemple.
Une personne ostraciser peut réfléchir à ses actes, tenter de changer, etc.
Et il ne s'agit pas de restreindre la liberté, mais de lui refuser (dans une certaine mesure, un certain temps, etc.) la solidarité, l'amitié, la générosité, les échanges sociaux divers qui donnent un intérêt à la vie en société.
Se désolidariser de quelqu'un, ce n'est pas du tout la même chose que de l'enfermer.


Tuxanar a écrit:Là dessus, qu'il n'y ait personne pour faire respecter des règles, j'ai un doute.


Je disais le contraire. Pas "personne", mais plutôt "tout le monde".

Tuxanar a écrit:Ensuite, je suis désolé, mais il faudra quand même des règles de vie en communauté pour que les gens sachent ce qu'ils ne doivent pas faire.


Tu n'as pas à être désolé.
Pour ma part, je pense que c'est grâce à l'éducation, au débat et à la réflexion que les gens peuvent comprendre ce qu'ils "ne doivent pas" faire, et pourquoi ils "ne doivent pas", et non pas grâce à un code pénal gravé dans le marbre sur décision de je ne sais quelle élite éclairée.


Pour en revenir au sujet principal, toutes les prisons sont inhumaines, pathogènes et monstrueusement superflues.
Et il faudrait pas oublier qu'elles sont avant tout une forme de torture (ce qu'avait assez bien vu Foucault entre autres).
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Re: prison?

Messagede Tuxanar » 18 Fév 2010, 09:32

hocus a écrit:Tes arguments au dessus sont basés sur une irresponsabilité supposée des individus, qui auraient bizarrement besoin d'une loi, d'un règlement imposé de manière autoritaire (sous peine d'enfermement) pour savoir comment se comporter.


Je pense qu'on a pas la même définition de la responsabilité. Être responsable, c'est d'abord et avant tout pouvoir répondre de ses actes, donc être jugé par les autres. Il faut donc une norme. Ensuite, je ne comprend pas pourquoi tu me sors le discours anti-autoritaire. Si c'est sur la manière dont a été adopté la règle, elle sera plutot discuté dans un Conseil, une AG qui regrouperait tous les membres d'une communauté. Ta sanction d'ostracisme implique aussi une coercition à moins de faire coexister la victime et le coupable.

hocus a écrit:Sauf si tu considères que tu n'as pas à attendre une loi pour savoir ce que tu es censé faire.


Non, le but d'une règle (je n'ai jamais employé le mot loi) n'est pas tant d'interdire un comportement que de dire comment on y répond, quelle sanction est applicable. Si on répond sur ce point au cas par cas, il n'y a pasd d'égalité possible

hocus a écrit:Si le sexisme ne disparait pas avec le capitalisme, et bien cela voudra tout simplement dire qu'on a pas atteint à une société anarchiste


Pour ma part, il faut aussi imaginer ce qui passe entre la société capitaliste et une société anarchiste.

hocus a écrit:Sérieusement, non, ce n'est pas "exactement la même chose", évidemment.
"dehors" (spatialement et/ou socialement) tu n'as pas de matons par exemple.
Une personne ostraciser peut réfléchir à ses actes, tenter de changer, etc.


Et bien, il n'y a pas de matons qui cherchent à empêcher l'ostracisé de sortir, mais qui l'empêche d'aller dans certaines zones, celles qui appartiennent à la communauté. Si on n'exclut pas la personne physiquement, je vois pas trop ce qui l'empêche de se venger ou de prendre de force ce qu'on lui refuse. Sans parler qu'il y a une victime, et que si on n'exclut pas physiquement le coupable, il y a une proximité avec le coupable qui la gênera peut être.

Et puis, je ne vois pas ce qui empêche la personne qui est "enfermée" de réfléchir à ses actes.
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