** Pour la face destructive et sarcastique de mon intervention :
Tuxanar :
Après, je dois avouer que pour ça, j'ai pas trop d'imagination
C'est peut être bien là le problème.
Roro :
Décider à l'avance de comment on gérera ces choses-là, alors que les cas eux-même ont tous leur propre spécificité, leur
circonstance, etc, c'est graver d'avance dans le marbre comment la criminalité sera réglée.
Je suis assez d'accord avec ça. Ca n'empêche pas d'essayer d'imaginer des sortes de grandes lignes du possible ou du
souhaitable.
Abel :
la justice est une vengeance codifiée qui limite les vendettas. c'est une forme de vengeance et alors? où est le
problème?
Le problème c'est qu'à ce moment là tu déformes complètement le sens des mots. Si tu veux parler de vengeance, alors parle de
vengeance, je vois pas pourquoi tu aurais besoin de te draper dans le drapeau de la justice. On gagnera du temps, et le débat sera plus clair.
Roro :
D'où ma question à vous (fabou 89 et kartoch) : que pensez-vous faire pour éviter ce genre de crime et faire en sorte
qu'en cas de crime il y ait, d'une façon ou d'une autre, réparation, une vengeance symbolique qui éviterait une vengeance
individuelle et un far-west de vendettas ?
Je sais pas pour les deux autres, mais pourquoi parler de "réparation" quand on parle de vengeance ? "vengeance symbolique", pour moi, ça veut rien dire du tout. Je vois pas en quoi la vengeance entrainent une vendetta dans une société libertaire. Je pense qu'en cas de viol, de meurtre, etc.,
les gens se solidariseraient avec la victime contre l'aggresseur, sur des bases éthiques (pas claniques, donc pas de vendetta).
Tuxanar:
Car il s'agit bien de cela, un viol, un meurtre, une agression, c'est une atteinte à la liberté personnelle de la victime.
Pardon ?
En faite, en refusant toute restriction de la liberté individuelle, on autorise les abus.
Contradiction dans les termes.
Tuxanar :
Alors, venir nous sous entendre qu'il ne faudrait personne pour faire appliquer les décisions collectives, c'est accepter qu'en
cas de comportement oppressif, le responsable soit à l'abris de toute riposte collective.
T'as jamais à penser à "tout le monde" pour faire appliquer les décisions collectives ? Tu fais fi de la solidartié complètement dans ton projet de société ? (me dis pas "et l'aggresseur" puisque à mons sens le "tout le monde" se solidarise face à lui).
** Côté constructif :
Tout d'abord, rejetter comme l'a fait tuxanar des textes qui pourraient aider la réflexion en disant "vieilles barbes" je trouve
ça stupide. On va réinventer la roue tellement on est fort ? Penser par soi-même, c'est, je pense, aussi savoir nourrir ses pensées, et choisir de s'informer sur les idées qui ont été produites par des gens pas plus bêtes que nous et qui y ont déjà beaucoup réfléchi.
Ceci dit, je connais rien à la question, donc ça se trouve, je vais dire des grosses conneries, et/ou réinventer la roue.
A propos du viol : Rien ne prouve que le viol est une fatalité, qu'il est dans la "nature" humaine, le violeur n'est pas une espèce naturelle.
Quand bien même on accepte l'idée (fort douteuse) que "il y aura toujours des violeurs", je demande :
Et la prévention par l'auto défense ? personne n'y pense ? Les gens peuvent apprendre à se défendre (y compris les femmes). Je préviens tout de suite que je ne répondrais pas aux arguments sexistes sur les femmes et le combat physique.
De plus, j'imagine que dans une société anarchiste, si quelqu'un crie "au secours", les gens ne fermeront pas leurs volets, mais se précipiteront pour aider leur frère ou leur soeur (pour parler comme Leguin) en danger.
J'entends déjà quelqu'un dire, mais si il y a quand même viol (ou meurtre) ?
D'une part, je ne pense pas qu'il soit souhaitable (ou faisable) d'empecher à tous prix les vengeances. Mais comme je le disais
plus haut, une vengeance n'est pas une réparation, et ce n'est pas non plus la mise en acte de la "justice".
D'autre part, si la question est de réfléchir à comment ça pourra se passer face à des meurtres ou des viols dans une société
anarchiste, je crois qu'il faut commencer par voir qu'un des principes majeurs de l'anarchisme est la solidarité (me trompe-je ?).
Donc, comme je disais plus haut, dans ce genre de société, sans qu'il y ait besoin de personnes spécialisés chargés de faire
appliquer les "normes", puisque société anarchiste, les réactions contre une personne disons mauvaise s'organiseraient, selon
moi, selon une solidarité basé sur l'éthique. La conséquence logique (je crois) serait une forme d'exclusion, d'ostracisme de
fait de la personne qui va complètement contre l'éthique (anarchiste) de la société. Si c'est le cas, la réponse des gens
seraient fonction des faits (je suis peut être d'accord avec Tuxanar pour dire que dans certains cas, il faudrait sans doute mandater des
gens pour savoir ce qui s'est vraiment passé. Mais c'est tout. Pas besoin de mandater des gens pour "faire appliquer les Lois" puisqu'il n'y a pas de Lois.)
On va me dire, "il va aller refaire tranquillement sa vie ailleurs". A quoi je réponds : Est-ce si grave ? Et si oui, les gens
qui habiteront loin les uns des autres n'auront pas le téléphone ou des journaux pour s'informer mutuellement ?
Le risque avec cette forme de "régulation", c'est le conformisme, sans doute. (faire toujours bien attention aux regards des
autres pour éviter l'ostracisme). Danger auquel il faut aussi réfléchir.
Enfin, il me semble primordiale de réfléchir à comment éviter que les merdes arrivent : à l'éducation, la prévention (et aussi, pour les pires situations, l'autodéfense).
******
En ce qui concerne les "fous", pour moi, cette question mériterait un débat complètement A PART, faudrait déjà savoir si on
considère qu'ils doivent être soigné ou pas (et si on veut éviter à la société de produire des fous).