Ce type veut d'un capitalisme libertaire et d'un état tout aussi libertaire...
Anthologie de sa connerie, trouvé un peu partout sur le net.
(trouvé sur l'en-dehors, qui n'apprécie guère Onfray)"pour une réforme post chrétienne. [...] La révolution de 68 a été une révolution réussie car ça a été une révolution libertaire ; les hommes et les femmes se sont parlés autrement, les profs et les éléves pareils, les supérieurs et les inférieurs hiérarchiques idem [...] La déstruction d'un certain nombre de valeur consubstantielle à mai 68, que sont l'autorité, l'ordre, la hiérarchie, la tyrannie, la dictature, le principe de droit divin pour le patron, toutes ces choses là ont disparues et c'est parfait. [...] en revanche ce qui nous a manqué, ce sont des valeurs de substitutions [...] ce n'etait pas une bonne idée par exemple de considérer que l'histoire, les dates, ce n'est pas trés important et que la chronologie il fallait oublier tout ça ; ce qui fait qu'on a aujourd'hui des gamins sans mémoire, sans technique pour déssiner, qui ne savent pas écrire ou qui ne savent pas penser, et on a fabriqué une éspéce de nihilisme qui est assez dangereux [...] et à gauche sous pretexte de pratiques alternatives, on a pataugé un peu, et on a pas fait ce qu'il y avait de mieux à faire [...] L'éspéce de nihilisme qui a suivi mai 68 n'est pas forcément ce qu'il y a de mieux, et il serait bon, aujourd'hui, qu'on puisse refabriquer des valeurs, une valeur n'étant pas obligatoirement réac [...] Je crois pas que ce soit nécessaire de refaire de l'autorité de refaire de l'ordre, mais il faut refaire du sens, ça suppose une éthique, des valeurs post-chrétiennes [...] Je crois que la droite n'a jamais supporté les avancées de la gauche, 1789, la commune, le front populaire, là on est dans une période de punition [...] Quand selliére dit "il faut siffler la fin de la récréation", quel mépris, quel mépris... parce que les ouvriers auraient eus quelques heures de moins dans leurs semaines de travail [...] La gauche qui est dans l'opposition ne se structure pas là dessus non plus, il y a un silence de la gauche sur ces questions qui est assourdissant, la gauche referait un programme vraiment de gauche susceptible de mobiliser les altermondialistes, les gens qui votent à l'extréme gauche, les déçus de la politique, il y aurait la possibilité de revenir à une politique digne de ce nom, si on retravaillait justement sur ces questions post-chrétiennes, sur ces questions de liberté, d'égalité, de fraternité, sur la question du rapport au travail [...] Pourquoi la gauche n'écoute pas ces proposition là ? Pourquoi la gauche n'a pas de proposition sur la question de la bioéthique qui seraient des propositions de bioéthique libertaire, pourquoi, etc, etc... à mon avis il y a des idées à gauche, des idées qui permettrait de parachever mai 68, et elles ne sont pas prises en charges, prises en comptes par la gauche de gouvernement qui est globalement une gauche libérale. [...] La gestion libérale du pouvoir, que ce soit des libéraux de droite ou des libéraux de gauche, c'est la même gestion, donc il y a des gestions anti-libérales qui à mon avis ne sont pas des gestions anti-capitalistes, parce que le le capitalisme n'est pas le libéralisme, c'est pas la même chose, et qui mériterait aujourd'hui qu'on s'y arrête, la formulation d'idées post-chrétiennes ou de valeurs post-chrétiennes ou d'une gauche post-chrétiennes, ça reste d'actualité. [...]
J'avais un chapitre sur l'économie, j'avais même parlé de l'économisme, en disant que c'est une religion ; et comme un certain nombre de religions, on a droit d'être athée, mais il faudrait être docteur en théologie pour pouvoir être athée. En économie c'est pareil, on aurait le droit d'être contre le libéralisme, mais il faudrait avoir un diplôme de harvard ou avoir un BAC+8 en économie, alors que ce n'est pas une science exacte, ce n'est tellement pas une science exacte que ce n'est même pas une science, l'économie. Et la politique s'est trouvé dilué dans l'économique aujourd'hui [...] à l'évidence quand on reste dans un systéme, l'alternative à ce systéme n'est pas pensable. C'est une éspéce de paradoxe que nous proposent les libéraux, qui nous disent que le libéralisme est l'horizon indépassable. Si on considére qu'il est indépassable, alors à l'évidence il ne sera jamais dépassé, si en revanche on considére qu'il est dépassable et qu'on peut le dépasser avec un certains nombre de pratiques, de techniques, et là j'en appelle pour le coup à un travail en commun avec les économistes, parce que je ne le suis pas, mais je dis simplement que, il y a des possibilitées aujourd'hui, d'abord en distinguant capitalisme et libéralisme, je crois qu'il y a une grande erreur à croire que c'est la même chose. Quand je vois les altermondialistes qui veulent en finir avec le capitalisme, d'accord mais pour faire quoi ? quel mode de production peut on mettre en place qui serait vraiment alternatif au capitalisme ? Donc le capitalisme c'est la propriété privée des moyens de productions, le libéralisme c'est la possibilité dans le capitalisme de faire ce qu'on veut, comme on veut, quand on veut. Moi je suis un anti-libéral absolu. En revanche moi, je ne suis pas anti-capitaliste, car le capitalisme c'est la possibilité de créer des richesses avec des gens qui possédent, qui investissent.. alors je ne vois pas d'alternative à ça... ou alors qu'on me le dise ! si il y a quelque chose de franchement alternatif, je suis preneur. Comment on fait quand on veut en finir avec le capitalisme ? on va abolir le capital comme ça ? en faisant une loi en disant le capital est aboli... non le capitalisme est pas né un jour, il est consubstantiel aux échanges, c'est comme ça depuis le début, depuis l'origine. [...] Si on me dit aujourd'hui "on peut changer/supprimer le capitalisme", alors je suis preneur. Moi, je pense que le capitalisme a des modalités d'existence, et que même à l'époque soviétique, ce qui passait pour du socialisme, c'était du capitalisme socialiste (une des modalitées du capitalisme). [...] Faisons quelque chose qui va paraitre un peu d'extravangant, un capitalisme libertaire, et si une modalité est possible au capitalisme et qu'il est libertaire, définissons le, ce pas seulement ce qu'on appele en rhétorique un oxymore, deux termes qui s'opposent absolument, capitalisme et libertaire, moi je pense que c'est tout à fait possible dans la mesure où on considére, dans un capitalisme libertaire, que la répartition des richesses et des biens est soumise à un principe d'égalité, à un principe libertaire, c'est à dire on donne à ceux qui ont besoins, on redistribue, on fait des caisses, on a une fiscalité qui permet d'aller vers les plus pauvres, vers les plus modestes, vers les plus démunis, etc. à l'évidence c'est à repenser, c'est une piste que je donne et qu'il faudrait repenser avec des économistes qui seraient capables de montrer comment on peut avec un systéme de taxe de fiscalité de barriére douaniére, de gestion communale, communaliste, d'autogestion, de mutualité proudhonienne par exemple, comment on peut gérer le capitalisme de maniére libertaire.
Le capitalisme libéral n'est pas l'horizon indépassable de notre époque, ce qui est indépassable, me semble-t-il, c'est le capitalisme, en revanche ce qui me semble dépassable, c'est la modalité que le capitalisme prend dans les périodes qui sont les siennes . Il y a eu un capitalisme féodal, tribal et primitif, industriel, postindustriel, ruraux (dans la chine d'aujourd'hui), je crois qu'on peut trés bien envisager des capitalismes libertaires. Il me semble par exemple que les syndicats de consommateurs pourraient trés bien fonctionner avec des appels au boycott sur un certain nombre de produits, ou en considérant qu'on peut aller sur des produits estampillés parce que des conditions plus défendables. travail d'adultes et pas d'enfants, travail d'adultes qui seront défendus socialement et non pas des gens qu'on aura à exploiter dans un filiére asiatique ou nord africaine, etc , l'économie équitable toutes ces choses là me semblent défendables. On pourrait considérer que toutes ces choses là pourraient faire partie de ce qu'on pourrait appeler un capitalisme libertaire, d'une gestion libertaire du capitalisme."
Lettre de Claude guillon au ML après un article du "philosophe".
Cher(e)s camarades,
J’ai eu la surprise de trouver un article de Michel Onfray dans Le Monde libertaire du 1er au 7 mai 2003. Je pensais naïvement que l’anarchisme d’opinion de ce philosophe spectaculaire était apprécié pour ce qu’il est à la FA.
Bien me dis-je, peut-être l’article en lui-même présente-t-il un intérêt particulier. À la lecture, « La déraison du plus fort » est un long lamento démocratique sur le mépris dans lequel les puissants tiennent certaines de leurs propres institutions :
« Les votes démocratiques de nations souverainement représentées ? Écartées d’un revers de la main... Les consultations diplomatiques, les discussions politiques, les débats contradictoires, les confrontations démocratiques dans le cadre de l’Onu ? Peanuts... »
Se trouve-t-il un anarchiste, quelque soit son obédience, son orga ou ses préférences érotiques, qui se soucie de ce à quoi Onfray attache ici de l’importance ? Comment ne pas voir que ce texte va à l’encontre de tout ce qui a été publié dans le ML sur la situation actuelle ? On se croirait dans un cortège de la LCR avec ces jeunes crétins qui scandent : « Et la guerre ? Illégale ! »
À propos de LCR, précisément, je me demande s’il est bien cohérent de donner une tribune anarchiste dans un journal qui fustige à juste titre depuis plusieurs numéros les magouilles idéologiques de la Ligue envers le patrimoine et le public libertaire, à une personnalité qui a appelé à voter Besancenot aux présidentielles. À quoi bon cracher sur Besancenot d’un côté et, de l’autre, taper dans le dos de quelqu’un qui écrivait :
« Cette insoumission individuelle [Onfray parle de lui] au capitalisme dans sa version libérale n’interdit pas l’action contractuelle avec des amis - ceux qui, à gauche, se reconnaissent les mêmes ennemis politiques que moi [...] Je voterai Olivier Besancenot parce qu’il parle à gauche, vraiment, et incarne une alternative à cette gauche de droite qui fait du marché la solution à tous les problèmes ; parce qu’il envisage, au-delà des perspectives électorales d’actualité, la construction d’un mouvement d’opposition politique au libéralisme - celui qu’appelait de ses voeux Pierre Bourdieu dans ses dernières années ; parce qu’il se soucie des citoyens non rentables dans la perspective d’une consultation électorale, ceux dont on ne parle jamais : pas seulement les mythiques et introuvables travailleurs et travailleuses, mais les sans-visage sur lesquels pèse violemment et au quotidien le poids de cette brutalité libérale. La précarité, le chômage, la violence, la pauvreté, la misère, les taudis, l’endettement, les crédits, la rue, les licenciements, les plans de restructuration, l’exploitation concernent probablement ceux qui vont grossir le rang des abstentionnistes, des votes blancs ou nuls, voire des votes protestataires grand-guignolesques s’ils n’étaient tristes ! » (Texte complet disponible sur le site du journal Rouge).
Convaincant, non ? Vous avez remarqué la formule « insoumission... au capitalisme dans sa version libérale ».
Là, Guillon exagère vous dites-vous ; son exigence de radicalité le mène au procès d’intention. Oui ? Eh bien, vous l’aurez voulu, voici une autre citation d’Onfray ; il critique ici ce qu’il nomme (avec parfois, je le reconnais, quelques formules qui touchent juste) les « gardiens du temple anarchiste » :
« De sorte que s’entendent encore et toujours aujourd’hui les vieilles scies militantes d’hier et d’avant-hier : cosmopolitisme des citoyens du monde, fraternité universelle, abolition des classes et des races, disparition du travail et du salariat, suppression du capitalisme [tiens ! c’est moi qui souligne], pulvérisation de toutes les aliénations, égalitarisme radical, suppression des différences, uniformité généralisée, construction d’une société naturelle d’hommes heureux de vivre ensemble, avènement de loisirs généralisés, réalité purifiée des scories haineuses et mortifères ; autant dire - s’en aperçoivent-ils [là, il parle de nous] - instauration du paradis chrétien sur terre laïque... » [L’Archipel des comètes, Grasset, 2001, p. 371].
Vous remarquerez dans cet inventaire un amalgame fort malhonnête entre (au début) ce qui a constitué et constitue encore le programme du mouvement ouvrier international et (à partir de « suppression des différences ») une liste de naïvetés et de caricatures où je pense vous ne vous reconnaissez pas plus que moi.
Restons-en au début du passage : abolition des classes et des races, disparition du travail et du salariat, suppression du capitalisme, voilà ce qu’Onfray déclare anachronique et illusoire. J’ai cru comprendre, mais peut-être me détromperez-vous, que c’est aussi le programme de la Fédération anarchiste... Je ne crois pas que les mots suffisent à changer le monde, ni même à convaincre les individus de leurs erreurs, mais si l’on fait le pari de tenter de sortir de la confusion théorique qui caractérise notre époque, il est évident que dire blanc un jour (Onu, aux urnes !, révolution=illusion) et noir le lendemain (grève générale, élections pièges à cons, révolution libertaire) ne peut que persuader les gens auxquels nous nous adressons que toutes les opinions se valent, y compris à nos yeux. Si notre action a un sens, même modeste, alors se conduire ainsi est une lourde erreur politique. Organisation anarchiste révolutionnaire, la FA ne doit pas donner la parole à ceux qui combattent l’idée d’une rupture révolutionnaire avec le capitalisme (libéral ou pas).
Salutations cosmopolites.
http://claudeguillon.internetdown.org/a ... article=24