Michel Onfray

Michel Onfray

Messagede abel chemoul » 30 Déc 2009, 12:10

Aux vues du contenu du dernier article de Michel Onfray dans le ML hors-série de décembre, où ce monsieur se prétend encore et toujours libertaire à grand coup de citations philosophiques et de mots inutilisables ailleurs qu'au scrabble, je me suis dit qu'il méritait bien un topic sur le FAR, ne serait-ce que pour répondre à ceux qui croient encore à la supercherie.
Ce type veut d'un capitalisme libertaire et d'un état tout aussi libertaire...

Anthologie de sa connerie, trouvé un peu partout sur le net.
"pour une réforme post chrétienne. [...] La révolution de 68 a été une révolution réussie car ça a été une révolution libertaire ; les hommes et les femmes se sont parlés autrement, les profs et les éléves pareils, les supérieurs et les inférieurs hiérarchiques idem [...] La déstruction d'un certain nombre de valeur consubstantielle à mai 68, que sont l'autorité, l'ordre, la hiérarchie, la tyrannie, la dictature, le principe de droit divin pour le patron, toutes ces choses là ont disparues et c'est parfait. [...] en revanche ce qui nous a manqué, ce sont des valeurs de substitutions [...] ce n'etait pas une bonne idée par exemple de considérer que l'histoire, les dates, ce n'est pas trés important et que la chronologie il fallait oublier tout ça ; ce qui fait qu'on a aujourd'hui des gamins sans mémoire, sans technique pour déssiner, qui ne savent pas écrire ou qui ne savent pas penser, et on a fabriqué une éspéce de nihilisme qui est assez dangereux [...] et à gauche sous pretexte de pratiques alternatives, on a pataugé un peu, et on a pas fait ce qu'il y avait de mieux à faire [...] L'éspéce de nihilisme qui a suivi mai 68 n'est pas forcément ce qu'il y a de mieux, et il serait bon, aujourd'hui, qu'on puisse refabriquer des valeurs, une valeur n'étant pas obligatoirement réac [...] Je crois pas que ce soit nécessaire de refaire de l'autorité de refaire de l'ordre, mais il faut refaire du sens, ça suppose une éthique, des valeurs post-chrétiennes [...] Je crois que la droite n'a jamais supporté les avancées de la gauche, 1789, la commune, le front populaire, là on est dans une période de punition [...] Quand selliére dit "il faut siffler la fin de la récréation", quel mépris, quel mépris... parce que les ouvriers auraient eus quelques heures de moins dans leurs semaines de travail [...] La gauche qui est dans l'opposition ne se structure pas là dessus non plus, il y a un silence de la gauche sur ces questions qui est assourdissant, la gauche referait un programme vraiment de gauche susceptible de mobiliser les altermondialistes, les gens qui votent à l'extréme gauche, les déçus de la politique, il y aurait la possibilité de revenir à une politique digne de ce nom, si on retravaillait justement sur ces questions post-chrétiennes, sur ces questions de liberté, d'égalité, de fraternité, sur la question du rapport au travail [...] Pourquoi la gauche n'écoute pas ces proposition là ? Pourquoi la gauche n'a pas de proposition sur la question de la bioéthique qui seraient des propositions de bioéthique libertaire, pourquoi, etc, etc... à mon avis il y a des idées à gauche, des idées qui permettrait de parachever mai 68, et elles ne sont pas prises en charges, prises en comptes par la gauche de gouvernement qui est globalement une gauche libérale. [...] La gestion libérale du pouvoir, que ce soit des libéraux de droite ou des libéraux de gauche, c'est la même gestion, donc il y a des gestions anti-libérales qui à mon avis ne sont pas des gestions anti-capitalistes, parce que le le capitalisme n'est pas le libéralisme, c'est pas la même chose, et qui mériterait aujourd'hui qu'on s'y arrête, la formulation d'idées post-chrétiennes ou de valeurs post-chrétiennes ou d'une gauche post-chrétiennes, ça reste d'actualité. [...]
J'avais un chapitre sur l'économie, j'avais même parlé de l'économisme, en disant que c'est une religion ; et comme un certain nombre de religions, on a droit d'être athée, mais il faudrait être docteur en théologie pour pouvoir être athée. En économie c'est pareil, on aurait le droit d'être contre le libéralisme, mais il faudrait avoir un diplôme de harvard ou avoir un BAC+8 en économie, alors que ce n'est pas une science exacte, ce n'est tellement pas une science exacte que ce n'est même pas une science, l'économie. Et la politique s'est trouvé dilué dans l'économique aujourd'hui [...] à l'évidence quand on reste dans un systéme, l'alternative à ce systéme n'est pas pensable. C'est une éspéce de paradoxe que nous proposent les libéraux, qui nous disent que le libéralisme est l'horizon indépassable. Si on considére qu'il est indépassable, alors à l'évidence il ne sera jamais dépassé, si en revanche on considére qu'il est dépassable et qu'on peut le dépasser avec un certains nombre de pratiques, de techniques, et là j'en appelle pour le coup à un travail en commun avec les économistes, parce que je ne le suis pas, mais je dis simplement que, il y a des possibilitées aujourd'hui, d'abord en distinguant capitalisme et libéralisme, je crois qu'il y a une grande erreur à croire que c'est la même chose. Quand je vois les altermondialistes qui veulent en finir avec le capitalisme, d'accord mais pour faire quoi ? quel mode de production peut on mettre en place qui serait vraiment alternatif au capitalisme ? Donc le capitalisme c'est la propriété privée des moyens de productions, le libéralisme c'est la possibilité dans le capitalisme de faire ce qu'on veut, comme on veut, quand on veut. Moi je suis un anti-libéral absolu. En revanche moi, je ne suis pas anti-capitaliste, car le capitalisme c'est la possibilité de créer des richesses avec des gens qui possédent, qui investissent.. alors je ne vois pas d'alternative à ça... ou alors qu'on me le dise ! si il y a quelque chose de franchement alternatif, je suis preneur. Comment on fait quand on veut en finir avec le capitalisme ? on va abolir le capital comme ça ? en faisant une loi en disant le capital est aboli... non le capitalisme est pas né un jour, il est consubstantiel aux échanges, c'est comme ça depuis le début, depuis l'origine. [...] Si on me dit aujourd'hui "on peut changer/supprimer le capitalisme", alors je suis preneur. Moi, je pense que le capitalisme a des modalités d'existence, et que même à l'époque soviétique, ce qui passait pour du socialisme, c'était du capitalisme socialiste (une des modalitées du capitalisme). [...] Faisons quelque chose qui va paraitre un peu d'extravangant, un capitalisme libertaire, et si une modalité est possible au capitalisme et qu'il est libertaire, définissons le, ce pas seulement ce qu'on appele en rhétorique un oxymore, deux termes qui s'opposent absolument, capitalisme et libertaire, moi je pense que c'est tout à fait possible dans la mesure où on considére, dans un capitalisme libertaire, que la répartition des richesses et des biens est soumise à un principe d'égalité, à un principe libertaire, c'est à dire on donne à ceux qui ont besoins, on redistribue, on fait des caisses, on a une fiscalité qui permet d'aller vers les plus pauvres, vers les plus modestes, vers les plus démunis, etc. à l'évidence c'est à repenser, c'est une piste que je donne et qu'il faudrait repenser avec des économistes qui seraient capables de montrer comment on peut avec un systéme de taxe de fiscalité de barriére douaniére, de gestion communale, communaliste, d'autogestion, de mutualité proudhonienne par exemple, comment on peut gérer le capitalisme de maniére libertaire.
Le capitalisme libéral n'est pas l'horizon indépassable de notre époque, ce qui est indépassable, me semble-t-il, c'est le capitalisme, en revanche ce qui me semble dépassable, c'est la modalité que le capitalisme prend dans les périodes qui sont les siennes . Il y a eu un capitalisme féodal, tribal et primitif, industriel, postindustriel, ruraux (dans la chine d'aujourd'hui), je crois qu'on peut trés bien envisager des capitalismes libertaires. Il me semble par exemple que les syndicats de consommateurs pourraient trés bien fonctionner avec des appels au boycott sur un certain nombre de produits, ou en considérant qu'on peut aller sur des produits estampillés parce que des conditions plus défendables. travail d'adultes et pas d'enfants, travail d'adultes qui seront défendus socialement et non pas des gens qu'on aura à exploiter dans un filiére asiatique ou nord africaine, etc , l'économie équitable toutes ces choses là me semblent défendables. On pourrait considérer que toutes ces choses là pourraient faire partie de ce qu'on pourrait appeler un capitalisme libertaire, d'une gestion libertaire du capitalisme."
(trouvé sur l'en-dehors, qui n'apprécie guère Onfray)

Lettre de Claude guillon au ML après un article du "philosophe".
Cher(e)s camarades,

J’ai eu la surprise de trouver un article de Michel Onfray dans Le Monde libertaire du 1er au 7 mai 2003. Je pensais naïvement que l’anarchisme d’opinion de ce philosophe spectaculaire était apprécié pour ce qu’il est à la FA.

Bien me dis-je, peut-être l’article en lui-même présente-t-il un intérêt particulier. À la lecture, « La déraison du plus fort » est un long lamento démocratique sur le mépris dans lequel les puissants tiennent certaines de leurs propres institutions :

« Les votes démocratiques de nations souverainement représentées ? Écartées d’un revers de la main... Les consultations diplomatiques, les discussions politiques, les débats contradictoires, les confrontations démocratiques dans le cadre de l’Onu ? Peanuts... »

Se trouve-t-il un anarchiste, quelque soit son obédience, son orga ou ses préférences érotiques, qui se soucie de ce à quoi Onfray attache ici de l’importance ? Comment ne pas voir que ce texte va à l’encontre de tout ce qui a été publié dans le ML sur la situation actuelle ? On se croirait dans un cortège de la LCR avec ces jeunes crétins qui scandent : « Et la guerre ? Illégale ! »

À propos de LCR, précisément, je me demande s’il est bien cohérent de donner une tribune anarchiste dans un journal qui fustige à juste titre depuis plusieurs numéros les magouilles idéologiques de la Ligue envers le patrimoine et le public libertaire, à une personnalité qui a appelé à voter Besancenot aux présidentielles. À quoi bon cracher sur Besancenot d’un côté et, de l’autre, taper dans le dos de quelqu’un qui écrivait :

« Cette insoumission individuelle [Onfray parle de lui] au capitalisme dans sa version libérale n’interdit pas l’action contractuelle avec des amis - ceux qui, à gauche, se reconnaissent les mêmes ennemis politiques que moi [...] Je voterai Olivier Besancenot parce qu’il parle à gauche, vraiment, et incarne une alternative à cette gauche de droite qui fait du marché la solution à tous les problèmes ; parce qu’il envisage, au-delà des perspectives électorales d’actualité, la construction d’un mouvement d’opposition politique au libéralisme - celui qu’appelait de ses voeux Pierre Bourdieu dans ses dernières années ; parce qu’il se soucie des citoyens non rentables dans la perspective d’une consultation électorale, ceux dont on ne parle jamais : pas seulement les mythiques et introuvables travailleurs et travailleuses, mais les sans-visage sur lesquels pèse violemment et au quotidien le poids de cette brutalité libérale. La précarité, le chômage, la violence, la pauvreté, la misère, les taudis, l’endettement, les crédits, la rue, les licenciements, les plans de restructuration, l’exploitation concernent probablement ceux qui vont grossir le rang des abstentionnistes, des votes blancs ou nuls, voire des votes protestataires grand-guignolesques s’ils n’étaient tristes ! » (Texte complet disponible sur le site du journal Rouge).

Convaincant, non ? Vous avez remarqué la formule « insoumission... au capitalisme dans sa version libérale ».

Là, Guillon exagère vous dites-vous ; son exigence de radicalité le mène au procès d’intention. Oui ? Eh bien, vous l’aurez voulu, voici une autre citation d’Onfray ; il critique ici ce qu’il nomme (avec parfois, je le reconnais, quelques formules qui touchent juste) les « gardiens du temple anarchiste » :

« De sorte que s’entendent encore et toujours aujourd’hui les vieilles scies militantes d’hier et d’avant-hier : cosmopolitisme des citoyens du monde, fraternité universelle, abolition des classes et des races, disparition du travail et du salariat, suppression du capitalisme [tiens ! c’est moi qui souligne], pulvérisation de toutes les aliénations, égalitarisme radical, suppression des différences, uniformité généralisée, construction d’une société naturelle d’hommes heureux de vivre ensemble, avènement de loisirs généralisés, réalité purifiée des scories haineuses et mortifères ; autant dire - s’en aperçoivent-ils [là, il parle de nous] - instauration du paradis chrétien sur terre laïque... » [L’Archipel des comètes, Grasset, 2001, p. 371].

Vous remarquerez dans cet inventaire un amalgame fort malhonnête entre (au début) ce qui a constitué et constitue encore le programme du mouvement ouvrier international et (à partir de « suppression des différences ») une liste de naïvetés et de caricatures où je pense vous ne vous reconnaissez pas plus que moi.

Restons-en au début du passage : abolition des classes et des races, disparition du travail et du salariat, suppression du capitalisme, voilà ce qu’Onfray déclare anachronique et illusoire. J’ai cru comprendre, mais peut-être me détromperez-vous, que c’est aussi le programme de la Fédération anarchiste... Je ne crois pas que les mots suffisent à changer le monde, ni même à convaincre les individus de leurs erreurs, mais si l’on fait le pari de tenter de sortir de la confusion théorique qui caractérise notre époque, il est évident que dire blanc un jour (Onu, aux urnes !, révolution=illusion) et noir le lendemain (grève générale, élections pièges à cons, révolution libertaire) ne peut que persuader les gens auxquels nous nous adressons que toutes les opinions se valent, y compris à nos yeux. Si notre action a un sens, même modeste, alors se conduire ainsi est une lourde erreur politique. Organisation anarchiste révolutionnaire, la FA ne doit pas donner la parole à ceux qui combattent l’idée d’une rupture révolutionnaire avec le capitalisme (libéral ou pas).

Salutations cosmopolites.

http://claudeguillon.internetdown.org/a ... article=24
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Re: Michel Onfray

Messagede abel chemoul » 30 Déc 2009, 12:18

Une interview très éclairante de Michel Onfray sur radio libertaire.
http://orailec.free.fr/Rlib/MONFRAY7.mp3
(trouvé sur le site du grand Carnus)

Et pour compléter le tableau, une biographie du philo-je-sais-plus-quoi, où on apprend qu'il veut écrire un livre sur le socialisme libertaire. On n'est pas couché!
http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Onfray

a lire aussi, sur son "post-anarchisme" (sujet de son dernier article dans le ML), qui ressemble furieusement à de la social-démocratie qui veut absolument se dire libertaire:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Postanarch ... hel_Onfray

vous remarquerez que Michel aime beaucoup les post-trucmuche et les post-machin, comme s'il devait toujours se définir par rapport à quelque chose tout en le réinventant. Ne serait-ce pas là un signe de stérilité intellectuelle et d'égocentrisme?

edit: malheureusement je n'ai pas de version informatique de son article "le principe de gulliver, le post-anarchisme ici et maintenant", ça viendra quand le FA le mettre sur son site.
Je vous en cite seulement une phrase, qui résume tout l'article: "Un capitalisme libertaire est donc possible."
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Re: Michel Onfray

Messagede luco » 30 Déc 2009, 17:02

En effet, Onfray "ré-invente" une forme de social-démocratie.

Sauf qu'il n'a pas tout à fait tort de se réclamer des idées libertaires ou anarchistes.

En dehors peut-être d'un certain anarcho-communisme, la synthèse libertaire c'est bien quelque chose qui mêle propriété privée, coopératives, services publics (d'état ? fédéraux ?), un zest de planification, de l'auto-gestion, de la démocratie... Qu'y avait-il en espagne libertaire ? Des services publics gérés par les travailleurs, des coopératives agricoles, des usines plus ou moins autogérées mais qui fonctionnaient avec des commandes du gouvernement, des travailleurs indépendants, commerçants, petits propriétaires... de la planification (de guerre), du marché. On ne sait pas vers quoi serait allée une espagne libertaire victorieuse, mais étant donné le refus initial de prendre "le pouvoir" et donc le choix de concilier républicains, socialistes, réformistes, poumistes..; on imagine mal que cet équilibre aurait été remis en cause au sortir de la guerre, chaque fraction ayant la légitimité de sa participation à l'effort anti-fasciste.

Mais les libertaires ne sont pas seuls sur le coup. L'altermondialisme au sens large, c'est aussi ça : de l'état, du privé, du marché, du plan, du tiers-secteurs, de la coopérative (de conso, de producteurs...).

Le problème n'est pas tant dans l'empirsme des réponses "économiques" d'Onfray, mais dans le fait qu'il se demande pourquoi la gauche institutionnelle ne "veut pas de cette nouvelle synthèse".

Or c'est bien simple : parce que la "gauche" institutionelle défend le grand capitalisme mondialisé tout comme la droite.

La question principale est politique : ce n'est que par l'irruption des opprimés eux-mêmes, des masses..; par le conflit social auto-organisé qu'on pourra renverser le rapport de force avec la bourgeoisie mondiale et créé les conditions d'une nouvelle organisation sociale.

Après, je ne serais pas étonné que le "système" qui sortira de tout ça soit une forme de synthèse entre plan, marché, autogestion, délégation, démocratie directe...

A moins qu'il y en ait ici qui veuillent une économie mondiale entièrement planifiée et sans marché ? Une fourmilière dont dépendrait autant les paysans du Chiapas que les finlandais ou les banlieues de vladivostock ?
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Re: Michel Onfray

Messagede Pïérô » 31 Déc 2009, 01:11

Quequ'un-e peut le scanner l'article du ML ?
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Re: Michel Onfray

Messagede abel chemoul » 31 Déc 2009, 13:06

@ luco: le problème n'est pas de savoir si notre révolution sera purement anarchiste ou non, mais de savoir si on veut une révolution anarchiste! On le sait que la réalité ne se déroule jamais comme dans les livres, qu'il y a toujours l'adversaire et les conditions historiques à prendre en compte, l'expérience espagnole est là pour nous rappeler que les faits ne se déroulent jamais dans une conjoncture idéale. Alors imagine la tête de la révolution de celui qui veut un "capitalisme libertaire"... à la rigueur il peut estimer que sa révolution est faite si Sarkozy est élu!
Le problème d'Onfray c'est pas qu'il compose avec la réalité face à des anars idéalistes, c'est qu'il est totalement out idéologiquement. L'anarchisme d'Onfray est une escroquerie, (parler d'Etat libertaire, c'est vraiment mal maîtriser le concept!), il utilise le mot libertaire comme ça l'arrange. Il est emblématique d'une certaine gauche qui se veut moderne, qui rejette Marx mais qui a quand-même besoin d'une filiation historique pour se sentir exister. Alors il fait une OPA sur l'anarchisme en le vidant de son sens à grands coups de mots imbitables pour donner une contenance à sa social-démocratie ("macrologique", "synallagmatique", "intersubjectif" pour ne citer que ceux de son dernier article, le tout saupoudré de "post-bidules" à toutes les sauces).
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Re: Michel Onfray

Messagede Pïérô » 01 Jan 2010, 13:01

Article de M. Onfray dans le "Monde Libertaire" hors série n°38 du 24 Décembre 2009 au 3 Février 2010, scanné :

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La révolution c'est dépassé, le communisme c'est autoritaire, le militantisme c'est ringard, voilà un capitalisme libertaire dans le cadre d'un "post anarchisme" qui revisitant l'anarchisme pour le réactualiser garderait selon Onfray toujours un aspect antiautoritaire, contractuel, et socialiste libertaire. Et le soucis, c'est qu'il se trouve des anars, et notamment à la FA, et donc pas les bobos habituels mais des militant-es anarchistes, pour trouver çà vachement tendance. C'est là d'ailleurs que je pense qu'il y a un réel problème, pas que dans ce que dit une fois de plus Onfray, qui n'est pas révolutionnaire et qui mélange libéral et libertaire et qui se complait dans l'idéologie dominante et sa reproduction.
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Re: Michel Onfray

Messagede luco » 02 Jan 2010, 13:55

Abel,

Je ne cherchais pas d'excuses à Onfray, et je suis d'accord avec ce que tu dis de lui et de sa "pensée".

Mais je pointe autre chose : s'il est ML et FA compatible, ce n'est pas pour rien. L'anarchisme de la FA, derrière son "synthésisme", n'est rien d'autre qu'une révolte existentielle qui ne cherche nullement à établir une "société libertaire" et certainement pas par la révolution.

Lire le ML, c'est lire à chaque article une vision politique différente voire contradictoire et aucune tentative de la mettre en pratique en traçant des pistes stratégiques de mobilisation.

Cet "anarchisme" là, essentiellement empirique et basé sur les contre-pouvoirs est non seulement compatible avec une société sociale-démocrate, mais il en est indissociable.

C'est le même "anarchisme" que celui de Camus :

- la révolte nous pousse à être du côté des opprimés, nous ne faisons allégeance à aucun pouvoir ou aucun dogme en particulier

- mais cette révolte et les mobilisations qu'elle entraîne, ne peuvent se déployer et avoir un quelconque impact qu'au sein d'une société "démocratique" (d'où le choix de la FA et de certaines branches de l'anarcho-syndicalisme du "parti américain" contre les totalitarismes après la 2ème guerre mondiale)

- sur le plan économique, le refus de la planification centralisée de l'économie et la synthèse entre la petite propriété et le coopérativisme de proudhon, et d'autres formes de socialisations, implique l'existence d'un marché

(parler d'Etat libertaire, c'est vraiment mal maîtriser le concept!


Le concept, peut-être. mais personnellement, je ne crois pas plus à la main invisible du marché libéral, qu'à l'harmonie spontanée des regroupements affinitaires (dans leur version "hard" des insurectionnalistes, ou "soft" du fédéralisme libertaire). En réalité, je vois mal comment on pourrait se passer d'une sorte d'Etat, ne serait-ce que pour garantir le droit (un nouveau droit bien sur, pas le droit bourgeois), l'accès égalitaire aux services publics sur un grand territoire (qui dépasserait de fait une fédération), et des consultations démocratiques sur un certain nombre de sujets qui dépassent eux-aussi le cadre d'un territoire restreint et la démocratie directe (qui obligerait à utiliser le suffrage universel).

Sans partager le synthésisme de la FA (qui est à mon avis un "impensé" dogmatique), je pense que nous devons nous atteler à une réflexion un peu approfondie sur la notion d'pétat, de démocratie... (certains le font déjà, notamment dans le numéro d'Offensive de cet été).

Entre le totalitarisme étatique (stal, faf..) et le totalitarisme du marché et de la propriété privée (actuel bourgeois), il y a tout un espace pour une "démocratie sociale", c'est à dire un système qui mettra l'égalité sociale et la démocratie au centre de sa stratégie et qui soumettra pour ce faire l'économie (en modifiant les rapports de propriété). C'est vaste, c'est flou, mais c'est là aussi où il faut être attentif aux différentes formulations venues tant de l'écologie politique, de l'altermondialisme, des diverses extrêmes-gauches autogestionnaires, com lib...

Mais je doute que cela puisse se faire sur le mode de la table rase et de la révolution type 1917.
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Re: Michel Onfray

Messagede Pïérô » 28 Jan 2010, 17:45

encore un pavé dans la mare Onfraysque, http://blog.agone.org/post/2010/01/25/L ... -President :

« Notre devoir de résistance

Le libertaire du Président

Sur l’alternative au capitalisme selon Michel Onfray

Certains de ceux qui s’aventurent encore, par curiosité sinon par masochisme, à lire le journal de révérence qu’est Le Monde se sont déclarés atterrés par la lettre ouverte adressée, le 25 novembre 2009, par Michel Onfray à Nicolas Sarkozy qui venait d’exprimer son désir de voir les cendres d’Albert Camus transférées au Panthéon.

Il faut dire que notre chantre hexagonal de l’« hédonisme libertaire » n’y était pas allé de main morte. Non content de prendre au pied de la lettre et pour argent comptant la énième profession de foi démagogique du président de la République, il le mettait au défi de mettre ses actes en accord avec ses paroles en le sommant d’inscrire dorénavant son combat « dans la logique du socialisme libertaire » dont Albert Camus aurait été, si l’on en croit Onfray, l’une des figures majeures. « En agissant de la sorte », certifiait ce dernier pour clore sa supplique, Nicolas Sarkozy se trouverait « à l’origine d’une authentique révolution qui nous dispenserait d’en souhaiter une autre ».

Ne seront cependant surpris par cet étalage d’infatuation et de servilité que ceux à qui avait échappé, deux ans auparavant, le « dialogue », pourtant fortement médiatisé, opposant comme larrons en foire le philosophe et le futur président de la République dans l’un des salons confortables du ministère de l’Intérieur, où le patron des flics de France avait invité son libertaire à un petit déjeuner pour débattre, entre autres, de l’existence de Dieu et de la différence entre le Bien et le Mal[1]. À lire la présentation que fit par la suite Onfray de cette rencontre au sommet de l’ineptie et de la cuistrerie, avantageuse pour lui et reproduite par ses soins sur plusieurs sites Internet, l’incompatibilité de la vision du monde des deux zigotos serait totale. La suite devrait néanmoins permettre d’en douter.

On sait que, jour après jour, la criminalisation des formes non homologuées par l’État de résistance à l’ordre capitaliste progresse à pas de géant[2]. Elle a revêtu un aspect aussi spectaculaire que grotesque avec la rafle opérée le 11 novembre 2008 sur le plateau des Millevaches d’un prétendu groupe de terroristes virtuels qui avaient osé mener une vie non conforme à cet ordre, avec, circonstance aggravante, l’assentiment et l’appui de la population locale. Or, voilà qu’un philosophe, tendance hédonisto-égologique, très coté dans les salons libertaires et les salles de rédaction des grands médias, quand ce n’est pas dans les palais de la République, n’avait rien trouvé de mieux que de jouer les Monsieur Loyal dans ce show sécuritaire en traitant ces jeunes dissidents de « rigolos », « crétins » et « adolescents attardés »[3]. Comparons avec la réaction d’un autre philosophe, italien celui-là, qui prenait leur défense, discernant en eux de nouvelles victimes de « lois et de mesures de police qu’on aurait autrefois jugé barbares et antidémocratiques », n’ayant « rien à envier à celles qui étaient en vigueur en Italie durant le fascisme »[4].

En fait, les « rigolos », les « crétins » et autres « adolescents attardés » n’étaient pas à rechercher du côté d’un village perdu de Corrèze. Mais bien plutôt dans les salles de rédaction, les studios de radio ou sur les plateaux de télévision parisiens où le rocambolesque storytelling antiterroriste concocté par la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur) avait fait saliver les journaleux du Parti de la presse et de l’argent au point de leur faire oublier les rudiments les plus élémentaires de ce qui est supposé être leur métier. Sans doute est-ce parce qu’il est devenu un assidu de ces hauts lieux de la désinformation que le philosophe français mentionné plus haut en est venu à gober sans broncher les fariboles du premier plumitif venu. « La présentation des faits par les médias, relayant à chaud, faute de mieux [sic], la version policière ne semblait faire aucun doute », expliquera-t-il peu après à Libération en guise d’excuse[5]. Sans s’apercevoir qu’il ne faisait qu’aggraver son cas. Car, fût-il autoproclamé, comme c’est souvent le cas, un « libertaire » est tout de même censé savoir que la presse de marché n’a jamais répugné à relayer, quand elle ne les anticipe pas, les mensonges les plus éhontés des pouvoirs en place.

Il faut dire qu’à cet adepte d’une « gestion libertaire du capitalisme », selon ses propres termes, la critique radicale dont ce dernier fait l’objet est toujours demeurée totalement étrangère. La veille du raid des encagoulés sur Tarnac, il faisait encore part aux téléspectateurs d’une chaîne publique de son opinion à propos du capitalisme, réduit par lui à « un mode de production de richesses qui suppose la propriété privée. Qui peut être contre ? Comment peut-on être contre ? », feignait-il de s’interroger[6]. Que cette propriété privée soit celle des moyens de production, et que ladite richesse ne soit pas autre chose que de la plus-value extorquée aux prolétaires sur la base du travail salarié, ne paraît pas effleurer le conscience de notre philosophe. Qui parle d’« exploitation » ? Pas lui, en tout cas. Et pour cause.

Le Monde libertaire vient de publier un « hors série » de fin d’année où figure, en cahier central, une série de points de vue, émanant de lecteurs de ce journal, censés répondre à la question « Quelle alternative au capitalisme et à la social-démocratie ? »[7] Interrogation qui a dû paraître bien saugrenue à notre rebelle de confort. Parmi ces points de vue, en effet, on trouve, outre le mien[8], celui de Michel Onfray. Or, cet anarchiste couronné se déchaîne, avec une fougue digne d’un BHL, d’un André Glucksman ou d’un Alexandre Adler, contre le marxisme, « qui a montré ses limites dans ses grandes largeurs » ; contre le « communisme pour demain », qui « a surtout prouvé la dictature pour aujourd'hui » ; et contre « ces prétendus révolutionnaires, animés la plupart du temps par le ressentiment doublé d’une forte passion pour la pulsion de mort ».

Onfray en profite pour nous resservir en prime sa conception d’un « socialisme libertaire » qui aurait l’« avantage de mettre le prétendu révolutionnaire au pied du mur », car non seulement un « capitalisme libertaire est possible », mais il est, pour ainsi dire, inévitable puisque, toujours selon notre fonctionnaire de l’incorrection politique, « le capitalisme est aussi vieux que le monde et durera autant que lui », donc compatible avec « une perspective de révolution concrète libertaire ».

Telle serait donc cette « authentique révolution qui nous dispenserait d’en souhaiter une autre » qu’Onfray avait donné pour mission de réaliser à Sarkozy. Dans quel sens ? Les gens intéressés pourront découvrir la réponse, aussi indigente que prétentieuse, dans le reste de l’article.

Faut-il laisser passer sans réagir une profession de mauvaise foi qui témoigne à la fois d’une ignorance crasse de ce qu’est le capitalisme (et la pensée marxienne, confondue avec l’idéologie marxiste) ? Faut-il laisser fleurir ces illusions mêlées de couardise typiques du néo-petit-bourgeois qui rêve d’en finir avec la domination sans avoir à s’affronter avec les dominants ?

Onfray libertaire ? À lire ou à entendre ses propos, ce serait plutôt Onfray-mieux-de-se-taire.

Jean-Pierre Garnier
——
Jean-Pierre Garnier est notamment l'auteur de Une violence éminemment contemporaine. Essais sur la ville, la petite-bourgeoisie intellectuelle et l'effacement des classes populaires à paraître en mars 2010 aux éditions Agone.

Notes
[1] Entretien Onfay-Sarkozy, Philosophie magazine, n° 8, mars 2007.

[2] On s’en convaincra en lisant l’ouvrage roboratif récemment paru de Claude Guillon, La Terrorisation démocratique, Libertalia, 2009. http://editionslibertalia.com/La-Terror ... tique.html.

[3] Michel Onfray, Siné hebdo, 19 novembre, 2008.

[4] Giorgio Agamben, Libération, 19 novembre 2008.

[5] Michel Onfray, « Rebonds », Libération, 3 décembre 2008.

[6] Michel Onfray, « Mots croisés », France 2, 10 novembre 2008.

[7] Le Monde libertaire, 29 décembre 2009-22 février 2010.

[8] Il s’agit du texte « Renouer avec un anticapitalisme assumé ».http://blog.agone.org/post/2010/01/06/R ... sme-assume
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Re: Michel Onfray

Messagede skum » 14 Fév 2010, 02:30

Merci semoule, ya quelque perles dans ton anthologie carabinant Onfray, dont le mp3 que je viens de réécouter - à mourir de rire ! J'ai pas trop l'impression qu'il comprend ce qu'est le capital, qu'il est aliénant par nature, qu'un patron "honnête" ça existe pas ("un patron/bourgeois ne possède plus les moyens de production" :haha: ), que son "capitalisme libertaire" (sic) n'est qu'une version euphémisée de l'exploitation de l'homme par l'homme, qu'il faut réécrire Le Capital dont il n'a du lire que la 4 de couv' (il comprend rien à la notion marxienne "sérieuse" de bourgeois)... Soit il est con soit il est malhonnête soit il est les deux.

Je sais que ya un autre article de Guillon à son sujet (Pourquoi Onfray-t-il mieux de se taire), des sites pas très voire pas du tout anar qui le critiquent aussi sévèrement (je m'étais bien pouffé à la lecture de l'article écrit sur lui par le papier-fion La Décroissance), soit encore une fois.

Il y a quelques livres aussi, que je n'ai pas lu, et que je ne lirai peut-être jamais :

L'Anti-Traité d'athéologie : Le système Onfray mis à nu par Matthieu Baumier (pas lu).
Misère du nietzschéisme de gauche : De Georges Bataille à Michel Onfray par Aymeric Monville (lu à sa sortie, j'm'en souviens quasi pas, bourré d'approximations, peu mémorable quoi :mrgreen: )
Chers imposteurs de Jean Bothorel (pas lu mais ça doit être aussi drôle que du Onfray, non ?)
skum
 

Re: Michel Onfray

Messagede skum » 20 Fév 2010, 13:17

Allez, un truc facile (et fendard) comme Conan les aime tant :^^:

LE FASCISME SELON ONFRAY

Quel déconneur cet Onfray. Quand je vois sa bouille et ses bouclettes de lycéen, il apparaît évident que ce gars-là a su rester jeune. Comment ça ?
Je suis tombé le 2 mars dernier sur l’émission de Guigui Dugland « esprit libéraux ou libertins», je ne sais plus. Malheureusement en cours de route. Je dis malheureusement parce que je suis un maniaque des préliminaires et qu’en plus, le panel d’invités semblait prometteur. Il y avait mon Finky, BHL, Minc et Onfray ainsi que d’autres quidams dont je me fous. Je me suis dit, chouette il y a Onfray ! Il va y avoir du débat ! Ben que nenni ! Ça m’a déçu. Je ne l’ai quasiment pas entendu dans la partie d’émission que j’ai pu suivre.

C’est alors que plus tard, en jouant les funambules, sur la toile, je découvris les tenants et les aboutissants du drame qui s’était joué à mon insu. En effet le Big Bang Blog de Schneiderman et de ses acolytes me renvoya au Blog d’Onfray où il nous y raconte la seule vrai vérité vrai sur ce qui c’est passé. Et là mes amis accrochez-vous, c’est du lourd !

Il commence par nous faire le coup classique du boutonneux : « non ! d'habitudeuh, j’aimeuh pas me regarder-euh à la télé-euh mais c’est mes pôtes-euh qui m’y ont obligé-euh ». Si ses copains ne l’avaient pas obligé à regarder l’émission, il n’aurait jamais su qu’au montage, on avait apparemment coupé ses meilleures interventions parce que d’ordinaire, il s’en fout mais pas là. Mort de rire. Puis vient l’analyse de fond. Enorme !

Il nous explique, en gros, qu’à son âge, il ne savait pas pour les horribleuhs pièges de la télé et surtout ceux des émissions enregistrées. À moins qu’il n’eût espéré que sa stature galactique, digne d’un président kazakh, le mettrait à l’abri de tout caviardage télévisuel. Pété de rire !
Cher monsieur Onfray, laissez moi vous dire puisqu’il faut tout vous apprendre que l’on peut être fils d’ouvriers et ne pas être naïf, même quand on tient à cultiver une certaine simplicité. C’est possible, je vous l’assure. Ma maman fut également femme de ménage. Mais son billet, celui d’Onfray, pas celui de ma mère, ne s’arrête pas là.

De cet affront il tire la conclusion que tout ça s’est du fascisme télévisuel (sic). Tout partout, c’est du fascisme ! Si on le caviarde au montage, c’est du fascisme ; si l’on ose pas dire qu’on vote Sarko, c’est du fascisme ; si l’on vote Sarko, c’est du fascisme ; si on a voté Chirac au second tour, c’est du fascisme ; si ; si ; si… Pauvre chaton va !
Dis-moi mon coco, le fascisme ce n’est pas plutôt l’impératif totalitaire. Que je sache, personne ne t’a obligé à y aller, à être naïf ou à regarder l’émission, à moins que tes pôtes soient aussi fascistes… t’es cerné mon gars, rend-toi !

Alors du coup, mon Michel menace de bouder-euh toutes les émissions télé-euh. Il est tout près de ne plus jamais participer au cirqueuh télévisueleuh fascisteuh. S’il te plait Michel, c’est que je ne suis pas d’accord, moi! En bon démocrate pluraliste, je souhaite voir de temps à autres ta bobine à la téloche et écouter ce que tu as à dire que je sois d’accord ou pas… Alors arrête tes conneries, t'es un grand garçon maintenant ou laisse moi te conseiller de te faire plutôt inviter par Taddéi. 1- il me semble que c’est du direct 2- il est cultivé mais poli et courtois 3- il n’a pas le melon ni comme Dugland, ni comme toi… Mais tu me trouveras peut-être, tout aussi fasciste.

Sache en tous cas, que je t’aime bien va ! Entre fils de femmes de ménage, il faut que l’on se serre les coudes dans ce monde hostile, orwellien, voir fasciste… Sache aussi que je te comprends. Il est vrai qu’au creux de nos nombrils, aucun d’entre nous ne souhaite vraiment la pluralité. Nous voulons tous la prééminence, que le monde entier n’écoute que nous, à nos seules conditions et qu’en plus il nous comprenne et nous aime…Comme quoi, le Savoir ne fait pas forcement la Pensée.

SILosophe fasciste ???

http://republicoin.blogspot.com/2007/03 ... nfray.html
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Re: Michel Onfray

Messagede skum » 02 Mar 2010, 22:55

LOI POUR L’INTERDICTION DE MICHEL ONFRAY DANS L’ENSEMBLE DE L’ESPACE PUBLIC

Proposition de loi pour l’interdiction de Michel Onfray dans l’ensemble de l’espace public
Une initiative citoyenne

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L'article -> http://www.lmsi.net/spip.php?article1006

Commentaires sur -> http://lille.indymedia.org/article19435.html

Article unique

La grande gueule de Michel Onfray est interdite dans l’ensemble de l’espace public.

Toute infraction à cette loi est punie d’un entartage.


:prier:
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Re: Michel Onfray

Messagede sebiseb » 29 Déc 2010, 23:40

Pïérô a écrit:Article de M. Onfray dans le "Monde Libertaire" hors série n°38 du 24 Décembre 2009 au 3 Février 2010, scanné.

Il était aussi en ligne -> http://www.monde-libertaire.fr/anciens-numeros/item/13589-le-principe-de-gulliver-le-post-anarchisme-ici-a-maintenant
$apt-get install anarchy-in-the-world
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Re: Michel Onfray

Messagede barcelone 36 » 02 Jan 2011, 19:01

j'avais jamais lu ce vieux sujet...

L'anarchisme de la FA, derrière son "synthésisme", n'est rien d'autre qu'une révolte existentielle qui ne cherche nullement à établir une "société libertaire" et certainement pas par la révolution.


pour rappel, et eviter de raconter des conneries...
http://www.federation-anarchiste.org/spip.php?rubrique4
Nous sommes pour une révolution radicale et globale. Nous voulons construire une société libre sans classes ni Etats, sans patries ni frontières dont les buts sont les suivants :

L’émancipation des individus, leur libération en tant qu’êtres autonomes, libres de leurs choix, lucides, critiques et responsables

L’égalité sociale, économique et politique de tous les individus (quelque soit l’âge, le sexe, la couleur,...) dont les conséquences sont la fin des classes sociales, des divisions entre les "normaux" et les "déviants" ;

La liberté de création, seule garantie réelle contre l’uniformisation, telle qu’on peut l’observer dans la Chine maoïste ou dans nos sociétés de consommation de masse infantilisante ;

La justice, qui découle de l’égalité et de la liberté, ces trois principes étant incompatibles avec l’existence d’institutions répressives tant judiciaires que policières ou militaires ; une organisation sociale plus juste doit supprimer la plus grande partie de la délinquance, les crimes restant devant être traités par la prévention et la conciliation ;

L’éducation libertaire et permanente, permettant cet épanouissement le plus complet possible de l’individu et non son adaptation soumise au système productiviste d’aujourd’hui ; la condition en est l’égalité, dès la naissance, des moyens de développement, c’est à dire d’éducation et d’instruction, dans tous les domaines de la science, de l’industrie et des arts ;

L’organisation sociale sur les bases de la libre fédération et l’autogestion des producteurs et des consommateurs. Une organisation non pas électorale et parlementaire mais communale et fédéraliste : pas de mandats en blanc, la coordination des affaires sociales par des délégués élus pour des mandats précis et révocables à tout moment ; Une économie tournée vers la satisfaction des besoins et non vers le profit, c’est, la consommation qui doit orienter la production et non l’inverse ; La possession collective ou individuelle des moyens de production et de distribution en excluant toute possibilité pour certains de vivre en exploitant le travail des autres ;

L’abolition du salariat, de toutes les institutions étatiques ou autres qui permettent et maintiennent l’exploitation et l’oppression de l’homme par l’homme ; le salariat est le processus par lequel les détenteurs des moyens de production et de consommation indemnisent ceux qui n’ont que leur force de travail à louer, l’abolir c’est casser ce rapport exploiteurs / exploités ;

Le partage égalitaire des tâches d’intérêt général, l’absence des divisions en manuels et intellectuels ou entre éboueurs et « jeunes cadres dynamiques » ;

L’écologie non seulement pour préserver notre environnement mais pour promouvoir un développement de l’humanité basé sur la qualité de la vie ;

La liberté d’expression, c’est à dire le droit absolu pour tout individu d’exprimer ses opinions, par oral, par écrit ou a travers tout autre média ;

La liberté de tous et toutes étant la seule garantie de la liberté de chaque individu(e) ;

La libre circulation des individus, l’abolition des frontières, avec l’instauration d’une nouvelle citoyenneté : le fait de s’installer, de vivre dans une commune donnant droit à l’entière participation aux prises de décisions concernant l’ensemble de la vie politique, sociale, économique et culturelle.

Voilà en quelques lignes un aperçu de ce que veulent construire les militants et militantes de la Fédération Anarchiste. Rendre possible l’édification d’un ordre social basé sur l’entraide, la solidarité, fondé sur le respect absolu de l’intégrité physique et morale de l’individu, voilà l’Idéal qui nous anime et que nous souhaitons partager avec le plus grand nombre pour un monde meilleur.

(...)La F.A. n’a aucune prétention à être une avant-garde éclairée, cette vision de la politique étant contraire à nos principes. La F.A. n’a pas non plus la prétention de représenter l’intégralité du mouvement anarchiste, étant cependant résolument synthésiste, elle est ouverte à toutes les sensibilités du mouvement.


sinon sur Onfray, je pense que c'était une erreur du comité de redaction d'accepter un article d'Onfray dans ce HS, il n'avait pas écrit dans le ML depuis un bout de temps d'ailleurs... Rappelons toutefois que c'était un numéro de débat, ouvert aux plumes des lecteurs, donc...

sinon:
http://www.monde-libertaire.fr/debats/item/13089
n°1574 (26 novembre-2 décembre 2009) | Débats

Vive l'anarchie !

La lecture de l’interview du philosophe Michel Onfray dans Siné Hebdo du 28 octobre m’a laissé un goût amer. Je ne connais ce monsieur qu’à travers les articles de ce journal, et, jusqu’à présent, il me semblait quelqu’un de très imbu de sa personne, prétentieux, donneur de leçons et distributeur de bonnes ou de mauvaises notes, d’un M. Je-sais-tout. Cette fois-ci, « le philosophe » s’est surpassé et dans tous les domaines. Déjà, quand il parle de son enfance vécue dans la pauvreté et la misère entre un papa ouvrier agricole, une maman femme de ménage et un frère, c’est pour mieux nous prouver que sa « réussite » n’est due qu’à lui-même, à son exceptionnelle intelligence. C’est à pleurer. Tout sonne faux surtout quand il se raconte : « J’ai appris que ceux qui n’avaient pas d’argent pouvaient s’inscrire à la fac. » Saisissant ! Mais combien peuvent encore aujourd’hui aller au bout de leur cursus universitaire ? Comme s’il suffisait de pouvoir s’inscrire à la fac pour que, miraculeusement, les inégalités soient gommées et que la réussite soit au rendez-vous !
Je pense que l’analyse de ce penseur qui se présente comme « un libertaire qui vote », n’a pas grand-chose à voir avec l’anarchisme. Si, dans chaque individu, il y a l’apport personnel, l’inné (son capital génétique), il y a surtout l’apport collectif et le vécu social. C’est tout cela qui fait l’individu. Onfray semble vouloir l’ignorer. Même si plus tard, dans son parcours professionnel, il fait référence à Condorcet, Foucault, Alain, Deleuze, Bakounine et Proudhon… qui ont, dit-il, nourri son esprit libertaire, je pense qu’il n’est en rien libertaire comme il le dit, mais un marxiste « attrape-tout », qu’il manie très bien la dialectique et ses contradictions en pillant et en interprétant les écrits des penseurs anarchistes, comme Marx a pu le faire en son temps. J’en veux pour preuve, la réponse qu’il fait à la question : «Plus globalement, comment croyez-vous qu’on puisse sortir de la crise ? – Par le capitalisme libertaire ». Il commence par fustiger une partie des anarchistes qui seraient des « dogmatiques, des curés, des croyants plongés dans leur catéchisme, qui croient que la vérité historique dialectique d’un moment est éternelle, qui répètent : “Bakounine a dit” ». Mais le philosophe libertarien, expert en détours théoriques et en philosophie marxiste, cite au moins par deux fois Proudhon; il s’en nourrit pour mieux le dénaturer comme Marx, son maître à penser. Sur la question du capitalisme, Onfray explique : « Si on garde le principe du capitalisme, c’està- dire la production des richesses par des moyens privés, et qu’on lui ajoute la répartition des bénéfices sur un principe libertaire, cela ne me paraît pas du tout impossible. Demandez à Proudhon, ma référence en la matière. » Ce qu’il propose, c’est de conserver le capitalisme sans l’État afin de faire perdurer l’économie de marché non entravée par ce dernier où les individus passeraient des contrats « librement conclus » entre individus égaux devant la loi et rémunérés selon le marché. Il pense également que l’égalitarisme est un leurre et que dans sa « société capitaliste libertaire » tous les autres droits sont superflus.
Sur les questions de l’ordre et de l’autorité, il affirme « que dans la société capitaliste libertaire les deux concepts sont nécessaires et défendables d’un point de vue libertaire. Là encore, lisez ou relisez Proudhon ». C’est sans doute pour cela que notre libertarien doit faire partie de cette mouvance « minarchistes » partisan d’un État réduit à des fonctions régaliennes minimales : l’armée, la police et la justice, juste ce qu’il faut pour « assurer la sécurité » des personnes et des biens. En employant des concepts comme suppression de l’État et en associant « capitalisme » et « libertaire » il crée volontairement le trouble et la confusion dans les esprits. On ne peut laisser passer pareille imposture intellectuelle. Contrairement aux anarchocapitalistes ou aux capitalistes libertaires ou libertariens, les anarchistes sont pour la suppression totale et entière de l’État et refusent toute autorité. Ils ont depuis toujours combattu le capitalisme et l’économie de marché. Ils ne souscrivent pas à l’idée de la propriété que défend le capitalisme. Ils militent pour l’expropriation du patronat et la prise en mains par les travailleurs de leurs outils de travail. Tous ces points sont fondamentaux et inséparables. Tout comme les anticapitalistes du NPA qui militent pour un capitalisme d’État, les réformistes du Parti socialiste et du Parti communiste qui ont opté pour un capitalisme à la sauce sociale-démocrate, les anarcho-capitalistes, les capitalistes libertaires ou libertariens respectent deux constantes: sauvegarder le système capitaliste et dénaturer pour les détourner de leur sens les idées anarchistes qui sont les seules à pouvoir permettre au peuple de se libérer de toutes ses tutelles.
La phraséologie pseudo-révolutionnaire employée par les politiciens et certains économistes ou philosophes n’a pour but que de tromper le peuple et de le maintenir sous le joug de l’exploitation capitaliste, de l’esclavage salarial. Contrairement aux idées anarchistes qui valorisent l’individu en lui proposant de se libérer de ses chaînes et d’édifier une société libre, en associant sciemment capitalisme et libertaire, Onfray sait pertinemment qu’il va tromper et créer la confusion dans les têtes. Or, il n’y a qu’une sorte de capitalisme : et même associé aux mots libertaire, vert ou anarcho, le capitalisme sera toujours le capitalisme, il s’appropriera toujours les moyens de production pour voler et exploiter les travailleurs. Par contre, il y a deux sortes de libertaires. Ceux qui se prétendent libertaires mais qui ne sont que des libertariens parce que comme le fat philosophe, ils veulent conserver le capitalisme, maintenir la production des richesses par des moyens privés et redistribuer une partie des bénéfices selon un principe prétendument libertaire. Vouloir concilier les deux concepts, « capitalisme » et « libertaire » relève de la manipulation intellectuelle. Il le sait le bougre. Il y a bien sûr les libertaires, ceux qui militent pour la disparition totale de l’État, l’expropriation du patronat et de tous leurs satellites qui représentent l’autoritarisme. La différence est fondamentale. Pour les libertaires, le principe de la liberté est le point essentiel. Ils veulent une société qui assurera à tous le bien-être par la mise en commun des moyens de production, de distribution et d’échange de toutes les richesses créées. Cette mise en commun à la base garantira à tous une juste répartition des richesses puisque tous auront travaillé dans la mesure de leur force manuelle et intellectuelle à leur production. Cette nouvelle société expropriera les capitalistes et tous ceux qui vivent en exploitant le travail d’autrui.
Il y a loin, très loin du communisme libertaire, c’est-à-dire anarchiste, au « capitalisme libertaire » dont notre expert en affabulations fait une propagande éhontée. Le prestidigitateur tente de faire d’une pierre deux coups. D’un côté, il veut lui aussi refonder le capitalisme et de l’autre il veut dénaturer les principes libertaires pour avoir les mains libres et tenter de discréditer les idées anarchistes tout en s’en réclamant. Avec un tel discours, il est quasiment certain que l’ambitieux personnage entrera sans tarder dans la grande famille sarkozienne et que Petit Corps Malade en fera un excellent ministre qui pourra mettre toutes ses compétences au service du capitalisme. Compagnons, nous avons encore du pain sur la planche !
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Re: Michel Onfray

Messagede Nico37 » 02 Mai 2011, 22:42

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Re: Michel Onfray

Messagede kuhing » 03 Mai 2011, 15:34

Nico37 a écrit:


"libertaire" et "capitalisme" sont deux notions incompatibles.

Dire que le capitalisme produit des richesses est une stupidité sans nom.

C'est le travail qui produit les richesses et non l'accumulation du capital qui ne sert qu'à spolier une partie du travail des uns au profit d'autres.

Onfray est peut-être un libertin mais en aucun cas un libertaire.

Ce serait bien qu'il arrête de salir notre mouvement avec son verbiage.
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