Oui la possession est de fait et la propriété de droit c'est la différence.
Abusus :
En droit de la propriété, l'abusus est le droit de disposer matériellement et juridiquement d'une chose, la vendre, la casser, la donner etc....
Concernat proudhon je t'incite à lire son ouvrage Qu'est-ce que la propriété ? ou Recherche sur le principe du Droit et du Gouvernement duquel sa citation est issue.
enfin en attendant une lecture approfondie tu as ici un résumé:
Les cause d'inégalité sociale se résument à trois
1) l'appropriation gratuite des forces collectives.
2) L'inégalité dans les échanges.
3) Le droit de bénéfice ou d'aubaine.
Ainsi le travailleur collectif doit racheter son propre produit à un prix supérieur à celui que ce produit coûte... Il est donc trompé tant sur le montant de son salaire que sur les règlements...
A ses yeux, le travailleur conserve, même après avoir reçu son salaire un droit naturel de propriété sur la chose qu'il a produite.
Ainsi pourrait-on dire, l'ouvrier dans une firme automobile est co-propriétaire de la voiture produite et il a donc son mot à dire dans la gestion de son usine.
Plus loin Proudhon affirme justement : " que l'ouvrier acquiert au dépens du propriétaire oisif !, que toute production est nécessairement collective et que tout capital accumulé étant une propriété sociale, nul ne peut en avoir la propriété exclusive.
Ces principes "révolutionnent au sens strict" la capitalisme sauvage qui dirige qui ravage le monde et l'humanité;
ouvrage cité page 73-76
Je vous citerai encore deux passages éclairants d'un ouvrage qui mérite une lecture complète et approfondie.
Les causes de la misère se résument ainsi ; 1) Les intérêts du capital ;2) L'intolérance et les privilèges ; 3) Le bénéfice de l'entreprise; 4) Le parasitisme des inutiles et des improductifs. (Je pense ici à tout ce pendant virtuel de l'économie qui prend souvent le pas sur le réel et ruine la majorité des hommes au profit d'une petite minorité "oisive et improductive" (note de Yvan Balchoy) ; 5) les perturbations provenant de l'insuffisance statistique et de l'incapacité du travailleur.
Comme remède il préconise cette formule : distribution de plus en plus égale du savoir, des services et des
produits. C'est la loi d'équilibre, l'énigme de l'économie politique.
Et il conclut avec humour "Vous m'avez compris, et j'en suis heureux" (page 60)
Je terminerai ce survol du livre de Proudhon par cette réflexion sur le LOGEMENT.
Le droit de propriété, si respectable dans sa cause, quand cette cause n'est autre que le travail est devenu à Paris et dans la plupart des villes un instrument de spéculation abusive et immorale sur le logement des citoyens.
On punit comme un délit (Le fait-on encore, j'en doute ? note de Yvan Balchoy) quelque fois comme un crime l'agiotage sur le pain et les denrées de première nécessité : est-ce donc un acte plus licite que de spéculer sur l'habitation du peuple.
Je propose donc d'opérer la liquidation des loyers. Tout acquittement de terme vaudra au locataire une part proportionnelle et indivise dans la maison par lui habitée et dans la totalité des constructions exploitées à loyer et servant à la demeure des citoyens. (page 142)
Ce ne sont là que quelques passages intéressants et très actuels de la pensée de Proudhon que je vous engage à mieux connaître via cet ouvrage ou tout autre qui reprend ses oeuvres.
Précisions:
Les livres sont des ressources théoriques et pratiques pour nos combats d'aujourd'hui, évidemment il convient de pouvoir critiquer leur contenu, leurs auteurs, et tenir compte du contexte dans lequel ils ont été écrits. Nous sommes, j'espère sortis des religions du livre enfermant l'univers ou la révolution dans quelques pages sacrées à suivre au pied de la lettre...
Ni Marx Ni Bakounine ne sont à prendre dans leur lecture comme de saintes écritures, Proudhon non plus ...