Bonsoir ! Voici donc quelques extraits de l'article publié dans le ML Hors Série de cet été:
ECOLE AUTOGEREE DES QUARTIERS ? par Laurent Ott, éducateur et enseignant, docteur en philosophie, membre de l'ICEM Pédagogie Freinet.
Une voie pratique et subversive: la réappropriation de l'espace !
Le rapport de l'espace a toujours été un rapport de pouvoir. La sur-mobilité fière d'elle-même des classes dites supérieures passe, nous le savons, par l'enfermement des classes inférieures.
En éducation, nous connaissons la condition des enfants et de leur famille qui sont de plus en plus relégués dans l'espace enclavé du quartier.
Depuis plus de 20 ans, nous subissons une politique scolaire et éducative qui vise à renvoyer les enfants pauvres... chez leurs parents et à les exclure y compris des lieux d'éducation populaire qui avaient été construits et conçus en leur nom.
La gestion sécuritaire de l'espace et son emploi répressif pour assurer une forme de "police des caractères" sont incontournables à l'école. Le tableau est donc tracé, c'est par l'espace que s'impose l'ordre scolaire et ce n'est pas nouveau. Ce qui l'est davantage c'est que la répression se concentre dorénavant et s'accentue sur les enfants de milieux populaires.
L'ALTERNATIVE
A l'opposé de cette tendance qui interdit la découverte et la libre circulation de son propre environnement, les pédagogies sociales proposent depuis longtemps une autre voie: celle de la réappropriation , de la découverte, de la conquête de leur espace proche par l'enfant et sa famille.
Extrèmement subversive, cette voie qui passe par la libération de la circulation des enfants et des parents et autour de l'école se heurte à de multiples obstacles administratifs et réglementaires (dont l'éternel plan Vigipirate), mais fait tout de même, ici ou là, la preuve de son efficacité.
En soi, la réappropriation de l'espace éducatif par ses acteurs(trices), dans et autour de l'école, pose de façon très concrète, non idéologique, la première pierre d'une réappropriation de l'école elle-même.
RESUME: ensuite, Laurent Ott parle principalement de la pédagogie Freinet, qui de par ses méthodes, permet aux élèves d'avoir une ouverture sur l'extérieur en ne restant pas confiné dans l'école: sorties pédagogiques diverses, implications concrètes des enfants même au sein de la vie de l'école, etc...
Il évoque également le chamboulement que cette forme de pédagogie intégrale peut engendrer vis à vis des enseignants(tes) classiques, ainsi que les bouleversements (salutaires !) que cela peut amener au sein même du fonctionnement de l'école.
LA REAPPROPRIATION DE L'ENVIRONNEMENT
Ouvrir ainsi l'école sur son quartier devient alors l'occasion de le transformer.
De même que les fêtes d'école permettent banalement à des adultes qui ne se connaissent pas et qui se méfient les uns des autres d'apprendre à parler ensemble, de même le travail coopératif ouvert vers le quartier et sa population permet de rendre un peu d'unité à tout ce qui a été soigneusement fragmenté, spatialement et historiquement.