Je souhaiterais échanger de manière constructive vis à vis de l'actualité sociale concernant les licenciements massifs et les délocalisations et les propositions libertaires que nous avons à défendre dans ces circonstances.
Il me semble que nous vivons un moment particulier : la colère et la lutte contre les patrons licencieurs et les delocalisations s'accompagne la défiance vis à vis du syndicalisme d'accompagnement. Ce sont les travailleurs et les syndicalistes à la base qui mènent des actions radicales, franchissant parfois le seuil de la légalité étatique. Peut-être plus marquant des appels de militants à se coordonner pour la grève générale, il se pourrait que les différentes tentatives de coordinations actuelles des boites en luttes créent à un moment le terreau fertile d'une lutte massive et frontale face au patronat et à l'état.
Les interventions policières et la défense du droit de propriété par l'état, diminue sa légitimité et peuvent aussi créer une défiance vis à vis de l'appareil étatique.
La course à la croissance et les solutions de type réformistes sociales - libérales apparaissent de plus en plus clairement comme des attrapes-nigauds
Cependant il convient aussi de ne pas faire d'angelisme, nous vivons aussi un contexte d'individualisme forcené, les travailleurs cherchent avant tout à partir avec le plus possible et pas forcement à conserver leur emploi.
Cette option peut apparaitre très individualiste mais elle est réaliste face à l'absence d'alternative sociale crédible et non incantatoire. Évidemment une fois les indemnités consumées le travailleur peut se retrouver à rester au chômage, sans compter l'impact local en terme de vie sociale, etc...
Aujourd'hui se préparent des marches pour l'interdiction des licenciements, certes cette revendication ne me semble pas porter de projet alternatif face au capitalisme et portée seule elle peut mener à l'échec. Cependant elle répond peut-être en miroir à une colère : " puisque de toute façon on perdra les emplois, autant partir avec le maximum" est rétorqué " il faut interdire les licenciements"
Peut-être cette revendication d'interdiction des licenciements emportera t elle une mobilisation importante, tout du moins elle pourrait fédérer celles et ceux qui se mobilisent à la base contre les licenciements et les delocalisations.
Il me semnble que les libertaires ne doivent pas faire la fine bouche et regarder d'un oeil distancié ce qui se passe, au contraire il me semble qu'il faudra être avec celles et ceux qui bougent et luttent pour partager la reflexion et la revendication autour de l'alternative sociale, à savoir la revndicationde la socialisation des moyens de productions.
on peut très bien revendiquer :
"Puisqu'ils veulent fermer, qu'ils paient , et nous gardons les machines et les locaux pour faire tourner la machine pour nous", quitte à reconvertir la production et à faire participer la collectivité au soutien de l'emploi.
Des questions economiques de coût, de debouchés, etc... se poseront également et il faut réfléchir pour y répondre sans s'enfermer dans l'ornière de l'alternative isolée. on porte à travers cette revendication la question de la remise en cause de la propriété privée comme un droit inaliénable. Les libertaires soulèvent cette question depuis le debut de leur reflexion, rien de nouveau donc, si ce n'est de ne pas oublier comment faire concorder dans le monde actuelle les propositions anarchistes avec les problèmes d'aujourd'hui.
L'originalité des libertaires dans les réponses que nous proposons à cette question peut soulever un certain engouement et ... peut-être être reprises plus largement pour donner enfin une dynamique de victoires dans les luttes sociales voir d'espoir en terme d'alternative sociale.
Qu'en pensez vous? quelles pistes pour mieux porter ce débat? quelles déclinaisons concrètes pour les problèmes d'aujourd'hui, etc...