Bonsoir ! A la lecture de ce topic et son énoncé, je pense qu'il n'y a que Joe qui a pointé un peu le véritable débat, à peine voilé, que veut amener ici Seita... c'est à dire celui du rapport entre les anti-spécistes et le mouvement anar.
Pourquoi (à peine) voilé ?
Je ne cache rien. Justement c'est pour ça que j'en parle.
L'antispécisme est un peu une école : avec ses professeurs, ses aberrations etc.
Un peu comme "la théorie anarchiste". Bon. La plupart du temps je n'aborde pas cette question sous l'angle de "l'antispécisme" parce que pour moi ça ne résume pas tout.
Mais si ça consiste à dire que la vie de tout les êtres sensibles se vaut, et qu'il n'y a pas de hiérarchie à dresser entre les espèces alors oui je suis antispéciste.
Si par "mouvement anar" tu entend la F.A, les vieux débats entre antispé et FA ne m'intéressent pas et j'ai déjà posté un lien la dessus.
Le véganisme n'étant qu'un prétexte...
Un prétexte pour quoi ? Je suis vegan et je l'assume comme un choix politique. mais je ne " l'impose " à personne. Je pense juste qu'il est urgent de mener le débat et pour moi c'est inclue dans une perspective anarchiste.
C'est tout.
oui, bein justement je trouve que y en a un peut trop des choix morales, qui s'il ne sont pas respecter vous font passer pour louche, ou au moins vous valent un mepris amusé, de la part des puristes ! ça vas de t'ecoute pas ça comme musique, a tu t'habille pas comme ça !
je pense que le débat sur la condition animale et le véganisme va un peu plus loin que les griefs culturels sur la musique que tu écoutes ou les vêtements que tu porte...
ne pas exploiter qui que ce soit, et ne pas collaborer directement au systeme coercitif et hierarchique, je crois que l'on devrait en rester là pour le moment ! je trouve que dire que le mangeur de viande participe de "discriminer un groupe", c'est un peu too much pour moi ! sur ce genre de sujet je suis un peu pour des etapes, et en parler de la sorte, quand on ne ma pas l'air d'être prêt a faire entrer dans le crane d'un grand nombre, qu'il faut cesser de discriminer des groupes humains, je vois ça comme une impasse !
Les anarchistes ou libertaires vegans ne disent pas autre chose : déconstruire l'idée de hiérarchie entre les espèces. Combattre la coercition, et l'exploitation.
Après c'est sans doutes difficile à assimiler et je le comprend, mais manger de la viande, c'est manger le cadavre d'un animal qui a souvent été élevé dans des conditions atroces, maltraité, et dans tout les cas traité comme un objet et non comme un être sensible à part entière et enfin tué pour la consommation. Après tu le vois comme tu veux.
Et je suis d'accords pour ce que tu dis sur les groupes humains, mais justement, ça ne rentre pas en contradiction avec le fait de combattre la cruauté et la domination envers les êtres sensibles en général :
tout les animaux, humains ou non-humains.
alors c'est vrais que l'humain peut se passer de viande !
Oui, et même de tout produits animaux. Je connais des gens qui font ça depuis plus de 20 ans et sont en parfaite santé. ;)
mais en meme temps je considere pas la chasse comme l'abomination que l'on me dit ! tout depend comment,pourquoi, et quoi !
Quand la chasse est une question de nécessité, c'est comme tuer un être humain, c'est moche et c'est cruel, mais lorsque c'est pour sauver ta vie (nécessité) alors la morale ou l'éthique n'intervient pas (position anarchiste).
Mais qui aujourd'hui dans nos sociétés a "besoin" de chasser ? 99% des chasseurs le sont par plaisir. 93% des chasseurs sont des hommes. Je m'étendrais pas sur le rapport entre virilisme et chasse.
De plus il faut un permis, et ça coûte de l'argent, sans compter le terrain, les armes, etc.
C'est un luxe bourgeois dans la plupart des cas (et là j'affabule pas, pour être un minimum documenté sur les sabotages de chasse, je peux t'affirmer que tu tombe jamais ou presque que sur des bourgeois, voir des nobles et des aristocrates -qui te traitent d'ecoterroriste et te menacent de mort à l'occasion-) : un luxe dont le principe reste le plaisir morbide de tuer et une affirmation de force brute.
effectivement la maniére dont une société traite ses animaux renseigne sur sa propre violence !
Comme je me suis déjà forgé une réputation de pédant, je me contenterai de citer quelqu'un qui appuie mieux que je ne peux le faire ce que tu dis là :
" « Au fond de ma révolte contre les forts, je trouve du plus loin qu’il me souvienne l’horreur des tortures infligées aux bêtes. Depuis la grenouille que les paysans coupent en deux, laissant se traîner au soleil la moitié supérieure, les yeux horriblement sortis, les bras tremblants cherchant à s’enfouir sous la terre, jusqu’à l’oie dont on cloue les pattes, jusqu’au cheval qu’on fait épuiser par les sangsues ou fouiller par les cornes des taureaux, la bête subit, lamentable, le supplice infligé par l’homme. Et plus l’homme est féroce envers la bête, plus il est rampant devant les hommes qui le dominent ».
Louise Michel.
mais a un moment la consommation de viande peut aussi etre gerer en respectant l'ecosysteme et sa varieté !
C'est très relatif. Etant donné la pollution générée par l'exploitation animale (l'empoisonnement des terres par les lisiers de cochons et autres déjections, le méthane produit par les vaches et autres bovins qui pollue plus l'air en Europe que le gaz dégagé par le trafic autoroutier -voir rapport de la commission européenne-) sans compter toute le gaspillage engendré par la nourriture produite pour les animaux et son lien avec la surproduction (et les OGM, le brevetage du vivant, etc) Il semblerait difficile que ce soit vrai. ça impliquerait une production animale minimale et à moins qu'on l'envisage directement dans une société où le capitalisme a été aboli ("il était une fois" ... ;) ) ça risquerait très vite d'en faire un produit de luxe (si c'est envisagé comme une production "socialisée" et pas disons individuelle, sur "son petit terrain"...).
Ensuite ça soulève un autre problème c'est que l'animal existe pour lui même. Pas pour toi ou moi ou quiconque : c'est ça la critique des végétariens et à fortiori des vegans.
Les animaux ne nous appartiennent pas. ça c'est une prescription anthropocentriste dont l'origine est sans doutes à chercher dans la bible ou les autres religions. Mais ce n'est pas vrai.
Ce que tu dis sur les lapins est intéressants, mais pour disons l'intervention humaine dans les sociétés animales (puisqu'elle est quasiment inévitable) serait-il simplement possible qu'on ne l'envisage pas par rapport à des intérêts humains, voir liés à l'exploitation ?
Les humains aussi vivent des problèmes de surpopulation, ce n'est pas pour autant qu'il serait juste de les chasser, ou les manger ( Désolé si la comparaison choque, mais ça n'est pas une justification ).
mais il y a encore des humains qui meurt de faim, et c'est pour moi un probleme qui ne peut se poser que dans un type de société !
Au contraire, ça concerne toutes les sociétés humaines et justement le problème de la faim dans le monde est aussi lié à l'exploitation animale :
plus de terre pour produire la nourriture des animaux, etc. Au brésil, beaucoup de gens ne mangent pas ou peu de viande et de produits animaux parce que c'est un luxe et la production de soja génétiquement modifié destiné à nourrir des animaux exploités et tués représente une part énorme dans l'agriculture et s'éloigne ainsi des nécessités de chacun et des productions à partir de denrées locales pour laisser place aux diktats de l'agro-business. Dans plusieurs pays en Amérique latine on trouve pas mal de végétariens et des vegans qui développent cette critique.
En Inde, pour des raisons liées à la culture et la religion -chez les djaïns notamment- (mais dont les pratiques sont liées en réalité à la nécessité) beaucoup de gens sont végétariens ou quasiment végétaliens parce que de fait la surpopulation et la pauvreté liée au manque d'espaces cultivables (parce que capitalisme et exploitation animale) implique une alimentation peu ou pas carnée et sans produits animaux. Outre le fait que donc par motivation culturelle ou religieuse : beaucoup considèrent que la vie d'un humain ne vaut pas plus que celle d'un autre animal.
De manière plus prosaïque, une production dont la base serait les végétaux et destinée à un régime végétarien ou végétalien/vegan permettrait donc de produire beaucoup plus de nourriture, de manière beaucoup plus rationnée, parce que plus d'espace cultivable si moins d'animaux, et donc plus de temps et plus d'eau pour cultiver (et aussi plus d'eau pour boire) : donc une manière radicale et régler le problème de la soif et de la faim dans le monde.
C'est ce que disait déjà Platon à propos de l'agriculture et qu'ont dit beaucoup d'autres après lui à leur manière.
Adorno de l'école de Francfort parle du rapport entre le capitalisme et l'exploitation animale comme une de ses principales origines.
"We can protest untill death, they won't listen, don't sit back and think It will happen. They won't give up what they've robbed, stand up and resist." Conflict