Texte: Survivalisme et perspective anti-civilisationnelle

Texte: Survivalisme et perspective anti-civilisationnelle

Messagede arvn d » 18 Juin 2009, 11:16

Trouvé sur le site de l'endehors:

Le survivalisme et la perspective anti-civilisationnelle
Connaissez vous le mouvement "survivaliste"? Dans sa forme la mieux connue, c'est une éthique et pratique plutôt individuelle ou familiale qui prévoit une interruption ou une crise majeur du mode de vie actuel, c'est à dire la société de masse, de consommation, industrielle, et régit par l'État ou d'autres formes d'organisation très centralisées et interdépendantes.

Plus souvent, ce mouvement est associé avec des courants de droite, surtout au États-Unis, des courants qui partagent au minimum une méfiance du gouvernement et une éthique qui met l'accent sur l'autosuffisance (self-reliance). Parmi les survivalistes de droite, on peut trouver des chrétiens plus ou moins intégristes, des adeptes de milices, beaucoup de pro armes à feu, des libertariens (à ne pas confondre avec libertaire), des racistes plus ou
moins conspirationistes (antisémites, anti-tiers-monde ou contre le "gouvernement mondial", etc.) Ils sont patriarcaux dans leurs relations familiales. Généralement, ils ne sont pas anticapitalistes, malgré leurs critiques de plusieurs aspects et effets du capitalisme, incluant l'économie monétaire.
Ils ont par contre des affinités avec le mouvement environnementaliste, car ils sont généralement pour un retour au monde rural et aux formes économiques qui sont autonomes, locales et soutenables.
Depuis l'émergence, dans les années 1960, du mouvement écologiste moderne, il y a de plus en plus de ressemblances et chevauchements dans les préoccupations et analyses des écologistes et des survivalistes. Prenez comme exemples le mouvement de retour à la terre et les communes, ou bien l'inquiétude très répandue face à la guerre nucléaire ou les accidents de centrales.
Dans les deux cas, il y avait cette réalisation de la vulnérabilité et dépendance d'être un urbain sans terre et d'avoir perdu des connaissances de base.
Un exemple plus récent, et avec lequel La mauvaise herbe aurait plusieurs affinités, est la tendance anarco-verte, surtout dite "anti-civilisationelle" (nos adversaires vont souvent nous qualifier de "primitivistes", et nous ne nous distancions pas du primitivisme, non plus.) La pratique du DIY ("do it yourself" / fais le toi-même), l'autonomie, la critique de l'agriculture, la pratique de la permaculture, la valorisation des pratiques ancestrales autochtones (par exemple leur méthode de cultiver les "trois soeurs"; maïs/courge/haricot), la simplicité volontaire, la décroissance et le travail non-salarié soulignent l'intersection entre des pratiques qui tendent vers l'anarco-écologie et le survivalisme.
La plupart des anarco-verts vont avoir une critique élaborer de l'industrialisme et de la centralisation. Plusieurs critiquent aussi les technologies pour leurs effets anti-écologiques, anti-communauté et aliénants. Plus spécifiquement, le mouvement anti-civilisationel ("l'anti-civ") voit toutes les cultures civilisées comme uniformisantes, centralisatrices, dangereusement hégémoniques (ou impérialistes), et particulièrement dépendantes sur la technologie et l'industrie. Le texte de référence de cette analyse est Contre le Léviathan, contre sa légende, de Fredy Perlman, publié
en 1983 (publié en français, 2006 Maikan ed.). La revue Green Anarchy, et en particulier les analyses anarco-vertes de John Zerzan prônent une approche basée sur le déclin plus ou moins vite, plus ou moins catastrophique, d'une société et d'une économie techno-industrielle mondiale qui est en profonde contradiction avec l'écologie planétaire et notre animalité.
Nous n'avons pas besoin d'être très marginaux aujourd'hui pour comprendre que la crise écologique met de plus en plus de pression pour des changements importants aux modes de vie, surtout dans les pays surdéveloppés et hyper-industriels. (Il reste tout de même plusieurs marginaux gauchistes qui par leur aveuglement marxiste, ou leur soif compulsive de fonder des organisations- partis-raquets, voient la crise écologique comme une "lutte parcellaire" ou secondaire). Malgré que les informations sur la gravité de la crise écologique sont bien répandues dans les médias de masse, les solutions les plus discutées s'apparentent plus à du maquillage vert.
Face à cette catastrophe appréhendée, il est clair que si nous voulons vivre (ou survivre) de manière non seulement soutenable, mais aussi digne et
avec un minimum de reproduction de la violence et de l'oppression, il est probablement important que les anarco-verts, et certainement les anticiv,
abordent la question du survivalisme de droite, pour présenter une alternative plus cohérente et plus radicale (dans son opposition au capitalisme, et en plaçant la crise écologique au centre du désastre en progression). Autrement dit, les libertaires et les écolo-radicaux ont un fort intérêt à essayer de faire que l'avenir des communautés humaines ne soit pas dominé par des groupes patriarcaux, religieux, avec des formes de capitalisme plus ou moins primaires.
Nous pouvons prendre pour acquis que les bouleversements vont rendre caduc les luttes pour l'autogestion industrielle, le syndicalisme, ainsi que les modèles bureaucratiques, technocratiques ou "assembléeistes" (" démocracie-directe").
Quelques termes devraient aussi être clarifiés dès le départ pour éviter certains débats qui risquent d'être stériles ou illusoires: Si nous parlons de crise ou de catastrophe écologique, cela n'est pas la même chose que l'idée assez répandue de "l'apocalypse".
Ce terme, qui veut dire "révélation" en grec, est particulier à l'Occident chrétien. Il fait référence à une "fin des temps" qui est de nature religieuse. Ce n'est pas une coïncidence que la plupart des grandes civilisations aient des mythes religieux qui présentent un "début" dans une âge d'innocence (le jardin d'éden, par exemple), et une eschatologie ("dernier discours") qui est souvent tumultueuse. La mentalité qui ne peut que concevoir le temps comme linéaire, et en termes de causes et effets, aurait peut-être tendance a ainsi conceptualiser son monde.
Donc, pour préciser, la crise écologique, malgré qu'elle puisse être interprétée par des religieux comme l'avènement de la fin des temps, devrait ici être comprise comme probablement une grande décomposition de notre civilisation mondialisée. Et pour mettre cela dans une perspective historique et matérialiste, elle ne serait pas la première civilisation à s'estomper et subir un remarquable déclin. Les civilisations subissent à travers l'histoire des déclins, ou des transformations fondamentales vers une autre forme historique. Les premières civilisations du procheorient se sont en partie estompées à cause de leurs pratiques écologiques destructrices. Des terres agricoles de l'antiquité sont ainsi devenues des déserts aujourd'hui. Soulignons aussi que le retour à la terre, malgré qu'il soit souvent présenté avec nostalgie, a été la seule option durant le déclin de Rome: la plupart des
villes européennes de l'empire ont rétrécis en village. Pour des raisons économiques ou de guerre, des exemples plus récents de fuites importantes vers la campagne ont eu lieu durant les années 1930 et durant la Seconde guerre mondiale.
Reconnaissons aussi que face aux pertes de pouvoir et de repères naturelles, et leur remplacement par les artifices et l'entassement de la vie urbaine, la nostalgie est aussi une tristesse justifiée pour de réelles pertes.
La crise écologique n'est pas non plus la "fin du monde", mais elle risque fort bien d'être la fin de la domination de l'humain comme espèce terrestre (cela rappelle l'extinction du Crétacé qui a mis fin aux dinosaures). D'où l'importance d'essayer le plus possible d'élaborer des pratiques humaines de vies écologiques.
Voici alors la pertinence d'explorer les similitudes et les différences entre l'anti-civ et l'anarchisme-vert d'un côté et le survivalisme.
À quoi ressemblerait un "survivalisme libertaire"? Serait-il mieux peut-être de trouver un terme autre que "survie" avec toutes ses connotations de pénurie et de lutte? La pénurie et la lutte risquent bien de continuer de faire partie de notre existence en temps qu'animal humain, mais cela néglige d'autres aspects incontournables de la vie animale: sa vie sociale, son entraide, et son interaction avec la richesse et l'abondance du reste de la nature.
Ce "survivalisme libertaire" (appelons-le comme ça provisoirement) serait aussi un retour libertaire à la nature, plutôt qu'un "retour à la terre" qui suppose l'existence séparée de la "ruralité" et de "l'urbanité". Ce retour devra alors se faire au minimum en petits groupes d'humains, si le but est de continuer un semblant de vie sociale humaine. À l'opposé, le survivalisme de droite met l'accent sur l'individu, qui vivra isolé, armé, et sur sa terre. Ce
retour en petits groupes ne manque pas de rappeler les bases familiales étendues et de clans, d'un grand nombre de sociétés non-civilisées ("précivilisées" si vous pensez qu'elles sont vouées à se dissoudre dans les migrations vers les bidonvilles-banlieues de la plupart des villes du monde.). Les bases économiques de ces communautés-territoires devront donc être écologiques dans le sens le plus large et holistique du terme: diversifié, autonome, enraciné et en homéostasie, ou en harmonie dynamique. Ces éco-communautés vivront d'une économie nourricière de subsistance et elles seront capables de se soutenir contre de l'agression externe aussi bien que des tensions internes. Bien réussi, ce retour libertaire à la nature devra entrainer notre dé-domestication, où nous perdrons ce qui nous rend soumis et utile pour la production dans l'actuelle société industrielle. Dit positivement, nous seront ensauvagés; nous redeviendrons vifs et libres. Si tu
le doutes, rappelles-toi (et les autres) que tant qu'il n'est pas domestiqué, un animal demeure "sauvage et libre"; les deux termes vont de pair (comme nous a fait remarqué Perlman!). Avec ce retour libertaire à la nature - ou la survie libertaire - nous (re)deviendrons ni utiles, ni productifs, mais nous serons davantage libres, et davantage des animaux humains fonctionnels.

-Rongeur Radical-

La mauvaise herbe Vol#7 n°1
Modifié en dernier par arvn d le 24 Juin 2009, 11:44, modifié 1 fois.
arvn d
 
Messages: 233
Enregistré le: 25 Juin 2008, 17:04

Anarchisme contre primitivisme

Messagede arvn d » 18 Juin 2009, 11:16

Je tiens à préciser, avant de me faire apostropher, je suis plutôt en désaccord avec cette approche et ce courant. J'ai lu récemment un livre en anglais qui mériterait une traduction (collective?):

Anarchism vs Primitivism de Brian Olliver Sheppard

Hormis le point de vue un peu trop "anarcosyndicaliste" old school et un côté un peu redondant et règlement de comptes, y'a des analyses très intéressantes!
arvn d
 
Messages: 233
Enregistré le: 25 Juin 2008, 17:04

Re: Survivalisme et perspective anti-civilisationnelle

Messagede lou » 18 Juin 2009, 11:52

Je suis assez d'accord avec toi. Il y a des perspectives interressantes. Ne nous laissons pas confisquer le débat. Au vu du peu de mesures que prennent les états sur la question de l'écologie je pense qu'on va droit à la catastrophe que ce soit dans 10, 15 ou 20 ans donc on ne peut pas faire l'économie d'une reflexion selon moi. J'ai eu recemment une conversation assez édifiante avec un vegan qui me disait que si je voulais continuer à manger de la viande, il serait préférable que j'aprenne à chasser ce qui 1) m'obligerais à me responsabiliser vis à vis du fait de donner la mort pour manger 2) me permettrait d'être autonome en cas de boulversement écologique majeur.
je serai post-féministe quand nous en serons au stade du post-patriarcat.
Avatar de l’utilisateur-trice
lou
 
Messages: 147
Enregistré le: 19 Mai 2009, 10:46

Re: Survivalisme et perspective anti-civilisationnelle

Messagede arvn d » 18 Juin 2009, 12:22

Euh, pardon, je me suis mal exprimé quand je parlais d'analyses intéressantes je parlais du bouquin en anglais qui est une charge contre le primitivisme. Par contre je trouve le texte "Survivalisme et perspective anti-civilisationnelle" assez mauvais.
arvn d
 
Messages: 233
Enregistré le: 25 Juin 2008, 17:04

Re: Survivalisme et perspective anti-civilisationnelle

Messagede Tuxanar » 18 Juin 2009, 12:41

J'ai vu le film The survivalist. Il est d'une grande aide en période d'insomnie. :lol:

Je pense que la meilleur alternative au survivalisme est de mieux gérer nos ressources naturelles, ce qui éviterait l'effondrement de la société de consommation. Aprsè, je pense que l'État est suffisamment armé pour survivre à l'effondrement de cette société. Il y aura juste un reserrement des liens État/citoyens. En gros, l'État contrôlera mieux la vie des citoyens.
Avatar de l’utilisateur-trice
Tuxanar
 
Messages: 485
Enregistré le: 25 Mai 2009, 21:58

Re: Survivalisme et perspective anti-civilisationnelle

Messagede lou » 18 Juin 2009, 15:21

Un futur à la Fallout? :mrgreen:
je serai post-féministe quand nous en serons au stade du post-patriarcat.
Avatar de l’utilisateur-trice
lou
 
Messages: 147
Enregistré le: 19 Mai 2009, 10:46

Re: Survivalisme et perspective anti-civilisationnelle

Messagede RickRoll » 18 Juin 2009, 22:15

De ce que j'en sais, le survivalisme consiste en gros à aller à la campagne, à s'armer, à élever fortifier sa propriété, à construire divers abris anti-atomiques ou anti-bombes, à stocker des boîtes de conserve, de l'essence etc. et à apprendre à cultiver soi-même.
Les abris anti-atomiques et les boîtes en cas d'attaque nucléaire.
Cultiver soi-même et les autres réserves pour pouvoir vivre en autarcie si le système pétrolier s'effondre.
Les armes et les fortifications pour tenir hors de distance les hordes d'imprévoyant-es qui, affamé-es voudront piquer les réserves ou les cultures.

Donc une vision très égoïste, effectivement à la Mad-Max.

Les primitivistes, ou anti-civilisationnels, sont plus dangereux encore. Pour eux ce n'est pas le capitalisme mais la civilisation qui est cause de tous les maux. Il faut revenir à une civilisation de chasseurs-cueilleurs.
Là où il y a danger, c'est que des calculs montrent que la productivité d'un hectare en termes de kilocalories, est très faible pour la chasse et la cueillette comparée à celle de l'agriculture. Il faut donc pour que cela soit soutenable qu'une grande partie de la population mondiale disparaisse, pour ne laisser la Terre qu'à un demi-million de personnes (certains primitivistes disent 1 million, d'autre 100 000). Les primitivistes pensent qu'il nous faut une bonne épidémie ou une bonne guerre pour réduire l'humanité à peau de chagrin, ils l'attendent avec impatience même. Cependant ce ne serait pas le bas-peuple qui survivrait, ce seraient les riches qui ont les moyens de se protéger d'une guerre ou d'une épidémie.

Ensuite, l'autre danger c'est quand on développe l'idée de civilisation néfaste jusqu'au bout, ce que certains primitivistes font (John Zerzan en particulier). Mettons que cette grande catastrophe arrive. Le premier geste des survivant-es, habitué-es à la civilisation, sera de défricher et de cultiver. Pourquoi ? Car cela leur aura été transmis et qu'ils-elles pourront se le communiquer. De même si cela fait plusieurs générations que la civilisation a disparu et que les descendant-es des survivant-es en ont oublié ce que c'est, ils-elles vont forcément redécouvrir le feu, la culture, l'élevage, etc, bref reconstruire une civilisation, car ils-elles penseront et partageront leurs découvertes par le langage.
Pour supprimer toute civilisation il faut supprimer tout moyen de communication entre les humains, et supprimer la pensée rationnelle et logique. C'est à cette seule condition que l'on supprime la civilisation, et John Zerzan le reconnaît et voit cela comme l'idéal à atteindre.

Je vous laisse méditer là-dessus
RickRoll
 

Re: Survivalisme et perspective anti-civilisationnelle

Messagede arvn d » 19 Juin 2009, 12:06

Oui, et en définitive le primitivisme n'a pas grand chose à voir avec l'anarchisme!!
arvn d
 
Messages: 233
Enregistré le: 25 Juin 2008, 17:04

Re: Survivalisme et perspective anti-civilisationnelle

Messagede Mouton sauvage » 19 Juin 2009, 17:08

RickRoll a écrit:Les primitivistes, ou anti-civilisationnels, sont plus dangereux encore.

Dangereux comment ? et pour qui ?

RickRoll a écrit:des calculs montrent que la productivité d'un hectare en termes de kilocalories, est très faible pour la chasse et la cueillette comparée à celle de l'agriculture.

Ce qui compte, à l'échelle planétaire et sur une durée temporelle qui dépasse quelques générations, c'est le rapport entre les calories consommées (ce qu'on mange) et les calories investies (l'énergie nécessaire pour produire les calories mangées). Si les calories investies sont supérieures aux calories consommées, alors ça veut dire que le système de production de nourriture nécessite des intrants. Actuellement c'est surtout du pétrole, du gaz et du charbon.

On dit qu'il faut actuellement 10 calories pour en produire 1. Dans ces conditions c'est sûr que l'agriculture est plus productrice sur un hectare que la cueillette, mais pour combien de temps ? (Et ce n'est qu'une partie du problème.)

RickRoll a écrit:Il faut donc pour que cela soit soutenable qu'une grande partie de la population mondiale disparaisse

Pourquoi "il faut" ? Cela va se faire, on ne peut pas tricher éternellement avec les lois de la nature.
Avatar de l’utilisateur-trice
Mouton sauvage
 
Messages: 52
Enregistré le: 29 Sep 2008, 09:27
Localisation: CHut!

Re: Survivalisme et perspective anti-civilisationnelle

Messagede Pïérô » 19 Juin 2009, 17:57

et on y est là...et "çà va se faire"...la "sélection naturelle", les plus faibles vont disparaître les premiers.
On a un exemplaire de ce courant là, et le site auquel il renvoie, "anarchie verte", à vraiment de quoi rendre les anarchistes "verts" effectivement lorqu'on le parcourt.
On est pour moi aussi à la limite de la secte apocalyptique, avec ce que çà comporte d'eugénisme et de morale liberticide, et la "nature" comme dieu, les "lois de la nature" au dessus de tout et de la raison surtout.
On rencontre dans "green anarchy" ce fatras idélologique, le fait qu'il faut revenir "avant la roue" qui serait le début de l'industrialisation du monde. On y trouve que le langage est effectivement problèmatique en soi car c'est déjà une "médiation".
Comment empêcher l'être humain comme il l'a fait et continue de le faire de faire progresser les techniques ? La question se pose plutôt en terme de respect de l'environnament plutôt que dans l'interdit, car comment empêcher le retour à la roue, comment forcer la disparition du langage ? On se trouve confronté à une autre forme de totalitarisme.
Par contre on aura bien du mal à y trouver les valeurs fondamentales de l'anarchisme, et les modes d'organisation et d'autogestion portées par ce courant historique du mouvement ouvrier. Les anarchistes Québequois, confrontés d'avantage à ce courant assez présent en Amérique du nord, se sont positionnés face à ce courant et ont dénoncé un mouvement qui n'a d'anarchiste que le nom.
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22439
Enregistré le: 12 Juil 2008, 22:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Survivalisme et perspective anti-civilisationnelle

Messagede Tuxanar » 19 Juin 2009, 18:02

Je ne suis pas sure que tu ais bien compris le psot de RR. Il ne parlait pas de pétrole ou de gaz mais de nourriture.

Nous sommes actuellement 6 milliards sur la planète, comment nourrir tout le monde si nous devenons chasseurs-cueilleurs ? On ne peut pas. Donc, pour ce système soit viable, il faut que 99% de la population mondiale meurt.

Je ne vois rien d'anarchisme dans un mouvement qui attend la mort de milliards de personnes.
Avatar de l’utilisateur-trice
Tuxanar
 
Messages: 485
Enregistré le: 25 Mai 2009, 21:58

Re: Survivalisme et perspective anti-civilisationnelle

Messagede RickRoll » 19 Juin 2009, 18:59

Mouton sauvage a écrit:Dangereux comment ? et pour qui ?

Dangereux pour l'humanité qu'elle désire faire disparaître.

On dit qu'il faut actuellement 10 calories pour en produire 1. Dans ces conditions c'est sûr que l'agriculture est plus productrice sur un hectare que la cueillette, mais pour combien de temps ? (Et ce n'est qu'une partie du problème.)

Entièrement d'accord avec ton analyse précédente, mais en total désaccord avec sa conclusion. L'agriculture n'est pas née et ne s'est pas développée grâce au pétrole. Donc pas de raison qu'elle disparaisse en même temps.
L'agriculture c'est concentrer des plantes dans un même endroit, pour augmenter le nombre de graines/fruits/légumes recueillis par hectare, et faciliter la récolte. C'est donc par son principe même plus efficace que la cueillette.

Pourquoi "il faut" ? Cela va se faire, on ne peut pas tricher éternellement avec les lois de la nature.

Je dis "il faut" parce que la première condition pour que l'idéal primitiviste se réalise est la disparition de 99% de l'humanité. Il faut donc que 99% de l'humanité disparaisse, je ne vois pas ce que tu ne comprends pas dans ce que je dis.
Tu pense que c'est inévitable, moi non.
En tous cas les primitivistes attendent avec impatience ce moment.
RickRoll
 

Re: Survivalisme et perspective anti-civilisationnelle

Messagede conan » 19 Juin 2009, 20:25

Pourquoi diaboliser et simplifier les positions à des caricatures, à chaque fois qu'une idée vous déplaît ? Demandez des précisions, ce serait mieux... pour m'être intéressé à la décroissance, deux ajouts à ce que dit mouton sauvage :
-lorsqu'il dit qu'une grave correction devra se faire, c'est qu'en effet, si l'on continue dans l'agriculture telle qu'elle existe aujourd'hui avec les intrants et les techniques qu'elle utilise, elle va tout simplement arriver à un seuil où elle ne sera plus possible. Nous consommons davantage que ce que la planète peut fournir, c'est un fait, et son explication sur les calories est tout à fait sérieuse. Nous allons droit dans le mur. Sans parler d'autres problèmes induits par l'économie du secteur primaire actuelle, réduisant à terme son efficacité à néant, du fait de désatres écologiques irréversibles : la disparition des abeilles et donc l'arrêt de la pollinisation pour une immense variété de plantes ; la disparition de certaines ressources halieutiques (sans parler de celle, vertiginineuse, des crustacés, en particulier du plancton, l'accumulation de CO2 étant peu compatible avec la calcification, or le plancton c'est la base de la chaîne alimentaire, oh ben merde alors) ; la prolifération des cancers liés à l'utilisation massive de pesticides (concentrés dans les corps très tôt, chose que n'ont pas connue nos vieux, désastre médiacl en perspective); OGM devenant incontrôlables (pas la peine de m'étndre là-dessus, vous en savez sans doute assez)... autant de phénomènes TRES dangereux, qui se pointent et dont les conséquences prévisibles feraient froid dans le dos même à un écrivain de SF, si l'on continue ainsi.
-quant à la production de calories par hectare, j'aimerais quand même préciser que nous avons aujourd'hui d'immenses réserves de plantes sauvages, y compris dans un territoire aussi agricole que la France. Or : nombre de plantes sauvages sont TRES nourrissantes. De plus, en termes de protéines, elles permettent à partir d'un certain seuil, d'évoir une nouriture beaucoup plus équilibrée et complète. En effet beaucoup de plantes sauvages ont des protéines complètes, ne nécessitant donc pas d'associations céréales-légumineuses et/ou régime carné.
Quant on sait le désastre structurel que représente l'agriculture actuelle en termes de gestion des ressources, quand on sait aussi que la viande consomme un espace immense, et une immense énergie, je crois qu'il faut en effet agir pour éviter que ne se produise de toute façon un brutal retour de bâton.
Mais à l'inverse des primitivistes, je pense pour ma part à une solution intermédiaire, alliant :
-l'arrêt du gaspillage, la prise de conscience de ce que l'on mange ; la goinfrerie stop ! Nous n'en avons plus les moyens. La Terre produit actuellmnt de quoi nourir décemment et de façon complète 12 milliards d'être humains. Les poubelles de certaines villes d'Europe représentent assez de nourriture pour nourrir des Etats entiers à d'autres latitudes... il est don possible de réduire l production, à condition d'une répartition plus humaine des richesses (on en revient toujours là)
-la réduction importante de la production de bétail (qui en plus de cela produit pas mal de CO2)
-la pratique d'une agriculture biologique, sans intrants, réintroduction de techniques (coupler des espèces) pour limiter fortement les pertes tout en respectant l'environnement
-un retour massif de l'éducation à la connaissance des plantes et de la faune (dans l'éducation nationale par exemple), de façon à redonner une autonomie (avec sorties scolaires sympatoches, ceuillettes... ) en permettant aux jeunes de se familiariser avec certaines espèces comestibles facilement reconnaissables, avec dégustations, tout au long des saisons. Voilà qui donnerait une conscience, un respect de l'environnement et de l'espace, ainsi qu'une autonomie responsable par la réappropriation de ce que l'on consomme ; ce serait autre chose que d'être condamné à être ignare de la biodiversité végétale et se résoudre à se goinfrer de merde.
Bref, l'esprit serait de revenir à une agriculture connectée à la réalité globale des ressources, durable, respectueuse de l'équilibre écologique et humain global (en termes de renouvellement des ressources planétaires).
Mais comme le dit Tertrais, l'anarchisme est la condition pour que cette révolution "décroissante" voit le jour de façon sérieuse.
conan
 

Re: Survivalisme et perspective anti-civilisationnelle

Messagede RickRoll » 19 Juin 2009, 22:16

Où tu as vu que je critiquais la décroissance (même si j'ai des critiques lourdes à faire dessus) ? Je parle du primitivisme.
Ensuite deux remarque.
1) je ne dis pas que les plantes sauvages ne sont pas nourrissantes, je dis que l'agriculture permet une production de calories par hectare plus grande que la cueillette.
2) la cueillette c'est sympa mais on ne nourrit pas 6 milliards d'êtres humains avec la cueillette. C'est pour ça que le primitivisme implique la disparition de 99% de l'humanité.
RickRoll
 

Re: Survivalisme et perspective anti-civilisationnelle

Messagede fu hsang » 19 Juin 2009, 22:24

actuellement on nourrit pas 6 milliards d individu de toute façon avec l agriculture chimique ...donc de toute façon ce systeme n est pas viable , il survit grace aux forces de coercitions et d oppression ...bref une societe de controle ou meme les rebelles font partie du systeme ^^
fu hsang
 
Messages: 353
Enregistré le: 25 Jan 2009, 12:27

Suivante

Retourner vers Débats théoriques

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun-e utilisateur-trice enregistré-e et 1 invité