Contre l'antifascisme, contre l'Etat: http://infokiosques.net/IMG/pdf/antifa_ik-net.pdf
Je n'ai pas cité toute la brochure.. le reste n'en est pas moins interessant.
“Il y a une logique aussi rigoureuse dans les «suicides de la démocratie» que dans les conséquents «retours» à la démocratie. Il ne s’agit de rien de plus que d’une répartition des tâches et d’une concentration dans le temps de la violence nécessaire pour liquider l’opposition qui fait obstacle à la bonne marche du système. La politique, entendue dans le sens classique de «l’art de gouverner», a toujours considéré la dictature comme un moyen exceptionnel adopté par l’État en cas d’urgence extrême, comme une guerre civile ou une grave crise économique et sociale. Dans de telles circonstances le pluralisme démocratique, le parlementarisme, les partis de masse et les syndicats - qui à d’autres moments sont eux-mêmes effi caces pour contenir une poussée révolutionnaire - peuvent créer une situation de confusion, qui ne soit pas réellement révolutionnaire, mais qui empêcherait une réinstauration rapide et adéquate de l’ordre. La dictature devient donc fondamentale pour discipliner la société, développer l’économie, apaiser les antagonismes engendrés, imposer la paix sociale.”
* Les trois premiers textes de cette brochure sont traduits du castillan. Plusieurs fois réédités en
Espagne, ils sont anonymes (tout du moins : les noms de leurs auteureuses ne sont pas parvenus
jusqu’à nous, ou d’une certaine forme). Seul le premier est daté. Ces textes (et d’autres que nous
n’avons pas traduits) ont étés notamment édités en 1999 par les éditions SINmesura sous le titre
“Contra el antifascismo - textos revolucionarios contra el antifascismo” dont nous reproduisons l’édito
ici, et réédités (à une date inconnue) par la Federación Ibérica de Juventud Libertarias sous le titre
“Antifascismo? - textos revolucionarios contra el antifascismo”, doté d’un édito au ton bien moins incisif
et d’une note de couverture ainsi formulée:
“Évidemment, ces écrits ne critiquent pas la lutte contre le fascisme, mais bien les plates-formes, coordinations, [...] et profi teur-euse-s qui veulent en tirer avantage. La lutte contre le fascisme est importante, mais ce n’est qu’une lutte de plus. Nous autres, en tant qu’anarchistes, lutterons toujours contre tout Pouvoir qu’il soit rouge, bleu, vert ou jaune. Pour la destruction de tout ce qui nous opprime. Pour l’Anarchie.”
* Suit un article parut dans le numéro spécial “L’Arnaque Citoyenne” de Courant Alternatif, mensuel
de l’Organisation Communiste Libertaire. L’article ne traite pas particulièrement du fascisme et
de l’antifascisme, mais de l’État en général et de la nécessité d’en fi nir avec lui dans une logique
anticapitaliste, quelle que soit la forme qu’il revête.
* Pour fi nir nous avons ajouté un article et un tract commis par Claude Guillon ; le premier à la
suite d’un débat sur les moyens à utiliser contre le FN - publié dans No Pasaran en avril 1997 - et le
second entre les deux tours des présidentielles de 2002. Nous avons pensé que c’était là de bons
questionnements et illustrations des discours qui précèdent, plus proches de nous dans l’espace et
dans le temps que les questionnements moins tactiques et les exemples historiques mentionnés
avant.
CONTRE L’ANTIFASCISME
édito de SINmesura
Cela peu paraître un peu fort d’affirmer ouvertement et ainsi, d’entrée, notre opposition à cet artifice qui unit - de manière fictive, dans un monde d’apparence - tant de personnes autour de lui : l’antifascisme.
Cela sonne fort, mais il nous faut parler clairement. Continuer à se taire face à la farce que quelques abusé-e-s, idéologues, popes, crétin-e-s et autres canailles qualifi ent de “mouvement antifasciste” serait, arrivés à ce point, soutenir tacitement ce “mouvement” et ce qu’il soutient : la Démocratie et le Capitalisme.
Nous ne voulons pas détruire le fascisme. Nous voulons détruire tout ce qui nous fait vivre une vie invivable.
Nous ne jouons pas ; la lutte, l’intervention directe dans tous les aspects de la vie, l’attaque contre nos ennemi-e-s, ne sont pas des passe-temps destinés à remplir le temps “libre” que nous laissent le système et les obligations quotidiennes.
Nous désirons ardemment changer la vie. Nous voulons être libres. Nous savons bien que changer la vie sans s’attaquer à une profonde et radicale transformation sociale, à une immense tâche de démolition, est impossible. Nous voulons, en défi nitive, la révolution sociale.
Et cela peut certainement paraître, en ces temps de tolérance et de consensus démocratique, une chose d’halluciné-e-s que de penser et de parler de révolution. Or, nous l’avons déjà dit : nous ne jouons pas.
Qui se résigne à la misère quotidienne peut se permettre le luxe de continuer à faire l’imbécile en collaborant au maintient de ce monde de merde. Qui ne se résigne pas, qui ne se conforme pas avec cela, peut seulement faire une chose : penser, parler, faire la révolution. L’antifascisme, dans tout cela, joue un rôle qui historiquement a été, et continue aujourd’hui à être, essentiel : faire combattre les exploité-e-s pour des intérêts qui ne sont pas les leurs, en les utilisant
comme chair à canon entre les mains des différentes factions du pouvoir. Combattre l’antifascisme est essentiel si nous voulons lutter pour nos intérêts, nos nécessités, nos désirs et non pour les intérêts de nos exploiteur-euse-s.
Cette collection de textes ne prétend évidemment pas être une quelconque “vérité” ; il ne s’agit pas d’une “bible” à vendre ou à adorer. Ces textes existent pour être lus, pensés, discutés. Entre nous autres qui voulons tout changer, le débat est essentiel pour surmonter les nombreux obstacles - aujourd’hui plus nombreux que jamais - que le pouvoir place en travers de notre chemin, de notre lutte. Mais nous ne voulons pas d’un débat sans conséquences, d’une discussion de couloir pour rentrer chez soi “en y voyant plus clair”. Si l’on n’est pas disposé-e à aller jusqu’au bout mieux vaut
ne pas commencer. Si la réfl exion ne se transforme pas en action ce n’est qu’une simple pirouette mentale, inoffensive, innocente, stupide. Nous voulons de la réfl exion et de la discussion pour avancer dans la lutte, écartant les obstacles du milieu et identifi ant l’ennemi avec chaque fois plus de
précision. Nous nous retrouverons dans le processus de libération que chacun entreprendra. Nous cherchons des compagne-on-s, pas des troupeaux.
Une dernière clarifi cation : ceci n’est pas un pamphlet “anarchiste”. Nous sommes toutes et tous, pas seulement les anarchistes, coincé-e-s, soumis-es à l’exploitation et à la domination. La tâche de liquidation sociale est l’affaire de tout le monde et de chacun-e, et non pas de quelque minorité
consciente que ce soit. L’émancipation des travailleur-euse-s sera l’oeuvre des travailleur-euse-s même ou, de fait, ne sera pas.
Sans plus, portez-vous bien.
Communisme ou Barbarie
mort à l’État, vive l’Anarchie
Ediciones SINmesura