L’organisation sous tension : entre substitutisme et spontanéismeLe déplacement de la tension substitutisme – spontanéisme dans le champ organisationnel interroge la perspective tranchée d’une « politique sans chef » (Martin Breaugh). Dans quelle mesure est-il possible de penser la politique à l’écart de la chefferie sans risquer le retour du refoulé, notamment avec le phénomène des cliques invisibles[40] ? La réponse se déclinerait selon un dégradé allant du pur spontanéisme (absence de chef) à son exact opposé (social-démocratie, léninisme) en passant par « le porte-parolat refusant le substitutisme comme quête permanente des conseillistes[41]». En conjuguant médiation et anti-substitutisme, la démocratie par en bas esquisserait une voie médiane en vue de mettre fin à ce que Miguel Abensour nomme « l’exclusivisme », soit « la politique considérée comme un domaine réservé à une élite ou à un groupe de professionnels[42] ».
Le substitutisme se présente comme la pente la plus glissante vers la « dé-démocratisation ». Il faudrait dompter les humeurs de la démocratie ouvrière et diriger les masses pour qu’elles ne s’égarent pas. Les conséquences de ce dirigisme léniniste pendant la révolution russe sont connues avec la suppression du pluralisme (interdiction du fractionnalisme et de l’opposition ouvrière lors du Xème Congrès du parti bolchevik dans une mesure pensée comme une coercition provisoire de la vie démocratique pour accélérer le processus révolutionnaire), la mise en place d’un gouvernement d’urgence ou encore l’instauration d’un soviet suprême économique. L’étatisation de la vie économique et politique, la militarisation du travail sur le modèle tayloriste et la substitution du parti aux soviets auraient définitivement rompu les liens avec les aspirations démocratiques de la révolution de février 1917, conduisant au « retournement total[43] » du projet initial. C’est ainsi que la critique du catabolisme bolchevik va structurer des courants aussi hétérogènes que les Communistes de gauche, le groupe ouvrier, l’Opposition ouvrière (avec des figures comme Boukharine, Ossinski, Kollontaï, Chliapnikov, Miasnikov) ou encore la gauche germano-hollandaise hostile au parlementarisme (Roland Horst, Canne-Meijer, Pannekoek, le KAPD[44] allemand après la scission avec le KPD[45]). En lien avec le syndicalisme révolutionnaire, la critique de la conception léniniste du parti tout-puissant n’est pas juste contextuelle mais remonte à des sources pré-conseillistes.
Si le jeune Trotsky peut être considéré comme l’inventeur du terme « substitutisme », il revient à Rosa Luxemburg et Anton Pannekoek d’avoir engagé une réflexion approfondie sur la place du parti. C’est par les luttes et l’expérience active que s’éprouverait et se forgerait la conscience de classe à la différence de Karl Kautsky ou du Lénine de Que Faire ? pour qui elle doit être implantée « du dehors ». Finalement, le parti remplirait un rôle auxiliaire d’aiguilleur idéologique en lieu et place d’une avant-garde éclairée et pédagogue.
La « revalorisation de l’importance des facteurs subjectifs dans le processus de lutte politique du grand nombre[46] »
rejette l’idée de mûrissement spontané des conditions objectives qui finirait par ouvrir tant bien que mal une fenêtre révolutionnaire. Cette critique anti-autoritaire du culte du chef et de l’encadrement des masses vient percuter de plein fouet la coupure entre direction et exécution, présupposé qui tisse des liens intimes entre léninisme et social-démocratie (comme l’a pointé Jean Barrot dans son livre écrit avec Denis Authier, La gauche communiste en Allemagne : 1918-1921, Payot, 1976). Cette politique de « l’estrade » serait inévitablement sans issue, d’abord parce qu’elle tend à objectiver les masses et à les enfermer dans une passivité politique léthargique au lieu de les aborder comme des « sujets politiques agissants[47] » ; ensuite, parce qu’elle promeut une conception technicienne de la politique comme application d’un savoir théorique aux antipodes d’une praxis où interagiraient transformation et élucidation du réel.
Cependant, le poids de l’anti-substitutisme pourrait aussi faire chavirer le conseillisme par le rejet de « l’existence même de toute médiation entre la spontanéité du mouvement social et l’ordre politique existant[48] ». Au fond, la critique du substitutisme exposerait au risque jumeau du spontanéisme. La cartographie du « conseillisme dur » que Philippe Bourrinet nomme « communisme des conseils » indique une dégénérescence du « communisme de gauche » qui se construit dans le rejet de toute organisation permanente et donc dans la dénégation de toute intervention politique directe. Suivant cette ligne « ultra-spontanéiste », les organisations permanentes sont « par nature réformistes et bureaucratiques[49] ». Cette lecture fataliste et déterministe selon laquelle le destin des soviets était scellé dès le départ coïncide avec une vision essentialiste de l’organisation comme vecteur de domination et stabilisateur de l’hydre capitaliste. La focalisation sur « le contenu positif » de l’invention démocratique finirait par éclipser la question stratégique en esquivant « le problème politique de l’Etat et des médiations menant à son évanouissement[50] ». Vu sous cet angle, la démocratie par les conseils tiendrait alors plus du mythe du « basculement » définitif que d’un processus dynamique et inachevé. Cette approche plus éruptive de la politique se fonde sur le double postulat de l’attentisme (la croyance objectiviste selon laquelle les contradictions du capitalisme le précipiteraient vers une fin inéluctable dans une crise finale) et d’une confiance aveugle dans les initiatives insurrectionnelles.
En réalité, les pièges tendus aux conseillistes de tous bords exigeraient de « tenir ensemble rejet du substitutisme et rejet du spontanéisme organisationnel[51] ». L’étude croisée des textes liminaux du KAPD et d’Anton Pannekoek révèle le souci constant de ne pas prendre la direction de la lutte révolutionnaire et de naviguer entre « l’impératif de l’auto-émancipation » d’authenticité démocratique et « l’exigence révolutionnaire[52]» d’efficacité stratégique. En assumant temporairement « un rôle d’éclaircissement théorique et de propagande[53] », la tâche du parti serait avant tout d’accompagner le mouvement tandis qu’il reviendrait aux structures d’auto-organisation de décloisonner les espaces de lutte et de jeter des ponts entre luttes partielles et globales, économiques et politiques. L’effort de synthèse du dialogue entre Pannekoek, Castoriadis et Lefort permet de mesurer la fécondité des débats conseillistes autour des modes d’organisation. Contre la méfiance de Pannekoek envers le parti, le penseur franco-grec avance que le parti vient en appui au soulèvement sans que la conscience révolutionnaire ne soit introduite « du dehors ». La théorie subjectiviste de la classe ouvrière développée par Claude Lefort va encore plus loin :
« La vérité du parti ne peut jamais remplacer l’expérience des masses[54] »
écrit-il. La classe serait avant tout une expérience impossible donc à objectiver ou à représenter à moins de sombrer dans la dépossession. Ce point de vue radical est largement contesté par Castoriadis (dans son article de 1959 « Prolétariat et organisation ») en ce qu’il débouche sur une posture attentiste et un discours qui pourrait s’auto-annuler. De ce point de vue, il n’y aurait aucune fatalité bureaucratique inscrite dans le code génétique des organisations qui les pousseraient systématiquement vers l’aliénation.
Au terme de cet itinéraire de recherche, la trajectoire de la démocratie des conseils peut être comparée à un chemin de crête bordé par les écueils du spontanéisme et du substitutisme qui jouent aux niveaux politique, stratégique et organisationnel. Les trois faces sous lesquelles est présenté le conseillisme tracent les contours inachevés de deux pôles antithétiques : d’un côté, un pôle dit « autoritaire » qui juxtapose une stratégie instrumentaliste avec une vision substitutiste de l’organisation ; d’un autre côté, un pôle dit « démocratiste » ou « autonomiste » qui assemble fétichisme et spontanéisme. C’est à travers ces tensions fécondes que ces expériences ouvriraient des voies de traverse vers « le régime de la mise en cause permanente, symbole et garant d’une autonomie effective[55] ». Elles prennent même valeur d’avertissement en se situant « à la lisière du communisme-léniniste, de l’anarchisme, du communisme libertaire et des théories spontanéistes[56] », tranchant avec un substitutisme prédominant pour penser la réciprocité du « rapport nouveau entre expérience, conscience et organisation[57] ». L’objectif d’apporter une pierre à l’édifice d’une boussole de l’émancipation est donc largement atteint pour qui veut se repérer dans le dédale des mouvements sociaux contemporains et le vide du signifiant démocratique[58]. En éclairant un grand nombre de questions authentiques (et dont il n’est possible de donner ici qu’un bref aperçu), la force de La démocratie des conseils ne tiendrait finalement pas tant à la richesse et à la rigueur de l’exploration conduite qu’à la contribution heuristique versée au débat.
Le conseillisme à l’épreuve du temps présent L’analyse fouillée des conseils à l’aune de la démocratie prend l’histoire à rebrousse-poil en allant à la rencontre des questions politiques du temps présent. D’abord, quelle pourrait être aujourd’hui la figure du sujet de l’émancipation ? La précarisation massive et les recompositions du prolétariat[59] transformeraient la topographie de luttes[60] en voie de spatialisation (multiplication des zones à défendre, rassemblement de places[61]), signe d’un changement d’époque où le lieu de travail ne constitue plus l’unique « cellule de base[62] », comme l’illustre de façon percutante le slogan des coursiers à vélo ubérisés « La rue est notre usine ! ». Il n’empêche que le poids de la classe comme « soubassement politique » et « catalyseur stratégique[63] » ne peut être négligé dans la construction des rapports de force et c’est précisément sur ce point qu’achopperaient les propositions de « multitude » (Toni Negri et Michael Hardt) et d’« expérience plébéienne » (Martin Breaugh) discutées par l’auteur.
Contrairement à ce qu’affirme Serge Bricianer[64], il semblerait que le communisme de conseils n’appartienne pas qu’au passé. Les questions charriées par des expériences historiques aussi denses porteraient même une part d’universalité, attisant « dans le passé l’étincelle de l’espérance[65] ». En prenant soin de ne pas muséifier les conseillismes, l’auteur évite de céder aux sirènes de l’hagiographie, les appréhendant comme des gisements de sens encore actifs. L’essai est donc transformé pour ce qui est de combler une partie du retard qu’accuse la théorie sur la pratique en tentant de pallier « l’oubli de la question stratégique » pour reprendre le diagnostic posé par Daniel Bensaïd. C’est à partir de la grille d’analyse qui se dégage des conseils que des passerelles sont jetées entre les percées conseillistes et l’auto-gouvernement zapatiste qui s’expérimente au Chiapas depuis 1994. A distance de l’anti-pouvoir de John Holloway, il est rappelé que cette « expérience d’autogouvernement démocratique, par en bas et contre l’Etat[66] » repose d’abord sur la libération des terres pour ancrer une architecture de délégation concentrique qui va des assemblées communautaires aux Conseils de Bon Gouvernement (les cinq « caracoles »). L’EZLN s’inscrit aussi dans un rapport de forces avec l’Etat mexicain et en rupture avec la tradition marxiste-léniniste sédimentée par les tendances maoïstes et guévaristes[67]. Il s’écrirait ainsi de l’autre côté de l’Atlantique, un nouveau chapitre de cette histoire discontinue et inachevée des mouvements d’auto-émancipation. L’atout majeur de ce déblayage reste donc de donner un second souffle à des expériences vieilles de plus d’un siècle et qui résonnent pourtant avec force dans le paysage contrasté des mouvements sociaux contemporains, pris en étau entre spontanéisme et substitutisme, fétichisme du social et fétichisme de l’État.
Il jette un éclairage sans concession sur l’avant-gardisme rampant des organisations vis-à-vis des mouvements sociaux dans un mélange de méfiance et d’instrumentalisation. Le parti de la France Insoumise serait ainsi l’archétype du substitutisme jacobin parmi les organisations communistes et sociales-démocrates ; on pourrait également évoquer la récupération partielle des Indignés espagnols par Podemos. Les théories et pratiques de la démocratie dite « délibérative » sont aussi battues en brèche au motif qu’elles ne donneraient ni le premier ni le dernier mot au peuple qui s’assemble pour débattre tout en se drapant dans les atours de la démocratisation. Malgré certaines avancées ponctuelles (par exemple, le budget participatif de Porto Alegre), ces dispositifs reproduiraient une logique dirigiste s’enfermant dans la bulle de verre d’une démocratie d’élevage[68].
Dans l’autre sens, l’examen des apories conseillistes permet de mieux saisir les rapports ambivalents que tissent les acteurs avec les organisations. Le traumatisme collectif du dépérissement soviétique aurait ainsi creusé le sillon anti-substitutiste de la « nouvelle gauche » et de la vague autogestionnaire des années 1970 (PSU – Parti Socialiste Unifié – et CFDT – Confédération Française Démocratique du Travail – jusqu’au tournant de 1977), dans un glissement spontanéiste qui tourne le dos aux rapports de pouvoir. La syntaxe du rassemblement s’inscrirait ainsi dans la continuité du rejet envers le couple parti-syndicat, dans une « grammaire nietzschéenne[69] ». Portée à ce degré, l’exigence démocratique nuirait gravement à l’efficacité stratégique : c’est ainsi que les mouvements de places[70] – 15M, Occupy Wall Street, Nuit Debout… – glisseraient vers un « fétichisme de l’auto-organisation[71] », miroir d’une pratique assembléiste de la démocratie sans capacité réelle d’auto-institution. S’il ne faut pas confondre l’occupation sisyphienne de Nuit Debout avec la situation insurrectionnelle de Gezi ou le devenir-révolutionnaire de la place Tahrir, il est frappant que ces rassemblements s’exposent, à divers degrés, au péril d’un « fétichisme de la place ». Derrière le culte de l’horizontalité se tramerait une bureaucratisation invisible avec le retour des cliques, comme le souligne le verbe sagace du Comité invisible. Cette critique pourrait toutefois se retourner contre les positions défendues dans le dernier ouvrage en date Maintenant[72], selon lequel, pour le dire d’un trait, il suffirait de déserter les institutions existantes pour s’émanciper collectivement. L’argument anti-substitutiste du collectif anonyme semble pourtant se payer au prix fort. Non seulement le spontanéisme de l’émeute prendrait une tournure éthique qui refuse de penser l’institution politique d’ensemble (par une diabolisation des médiations économique, politique, culturelle, sociale) mais surtout il se doublerait d’un avant-gardisme intellectuel qui superpose plusieurs couches de références diablement élitistes. L’inconséquence stratégique de la destitution serait le pendant d’une vision millénariste qui se réfugie dans l’entre-soi et finit par quitter le terrain de la politique au contraire de la praxis conseilliste.
Sur un tout autre registre, la question pourrait porter sur le point de savoir si la focale « spontanéisme – substitutisme » ne prête pas flanc à la critique d’une interprétation binaire des événements politiques qui se réverbère sur la dichotomie « échec – réussite ». En guise de prolongement, il serait tentant d’ouvrir le questionnement vers d’autres horizons que l’opposition incontournable « efficacité versus démocratie » qui présuppose une définition de chacun des termes. Ne risquerait-elle pas en effet de produire une lecture instrumentale des luttes au détriment de l’interprétation de leur efficacité symbolique ? N’y aurait-il pas en germe dans les conseils, en plus des tâches destructive et constructive qu’ils doivent mener de front, une fonction utopique, une visée du « tout-autre social[73] » ?
A propos de l’insurrection hongroise et des conseils ouvriers de 1956, Cornelius Castoriadis écrivait :
« j’affirme que ces semaines — comme les quelques semaines de la Commune de Paris — ne sont pas moins importantes et significatives pour nous que trois mille ans d’histoire de l’Égypte pharaonique[74]. »
Ce n’est donc pas par hasard que nombre d’auteurs se réfèrent constamment aux conseils ou à la Commune – Arendt, Lefort, Abensour, Rosanvallon, Castoriadis pour ne citer qu’eux. Mais de quoi ces références sont-elles le signe ? Cette interrogation appellerait un travail sociologique pour démêler les fils entre des expériences historiques contrastées et une réception philosophique relativement homogène. Sans « faire de l’apparition de conseils l’alpha et l’oméga du projet d’auto-émancipation politique[75] » ou un modèle de bonne société, Dubigeon se situe à l’opposé des courants plus modérés qui coupent la démocratie de la racine de l’auto-gouvernement et de l’auto-législation au prétexte que l’accès du peuple au pouvoir ne garantirait en rien ses droits subjectifs[76]. Il emboîte le pas à Castoriadis affirmant que la démocratie est le régime de la liberté et donc du risque, et que l’autonomie implique l’auto-limitation. Le roc castoriadien dans lequel l’ouvrage est taillé l’expose du même coup aux objections lancées à cet « Ancien perdu parmi les Modernes ». On peut se limiter à deux points d’achoppement qui ont plus valeur de prolongement que de réquisitoire.
D’abord, une conception de la démocratie aussi tranchée que celle d’auto-institution[77] ne serait-elle finalement pas trop exigeante pour être réalisable dans un autre espace que le temps de la brèche ? Dit autrement : comment faire en sorte que le désir instituant ne s’essouffle pas et fasse place à de nouveaux commencements ? Ensuite, le fil de la démonstration se tend à partir d’une compréhension de la démocratie comme « kratos » du « demos », littéralement comme pouvoir du peuple (au sens de l’ensemble des citoyens, du tout) et l’auto-gouvernement comme conséquence politique d’une ontologie de l’auto-institution. L’implicite de ce parti-pris nous entraîne au cœur des controverses qui gravitent autour du mot « démocratie »[78]. Car le terme grec de « demos » peut aussi désigner le grand nombre des opprimés et le « kratos » la libération d’une force qui s’impose, ce qui éloigne le sens du démocratique de l’unité pour l’orienter vers un conflit potentiellement fertile. On voit alors apparaître une tension féconde entre un versant autonomiste dans une lecture étymologique de la démocratie comme ordre politique et une ligne machiavélienne qui met l’accent sur le désordre et déchiffre la société comme un champ de forces antagonistes et irréconciliables. Toujours est-il que la traversée des foyers conseillistes contribue à rouvrir un horizon démocratique largement obscurci par le marasme du gouvernement représentatif dont on n’a que trop dit qu’il était indépassable.
Notes[1] Le GIC, Groep van Internationale Communisten, est un groupe politique hollandais qui apparait en 1927 et devient rapidement une référence internationale du mouvement conseilliste.
[2] Proche de la « gauche germano-hollandaise », cette appellation met en exergue l’influence des événements et des organisations politiques allemandes sur la trajectoire théorique et militante des auteurs étudiés.
[3] Yohan Dubigeon, La démocratie des conseils, Klincksieck, 2017, p. 11.
[4] Ibid, p. 8.
[5] Ibid, p. 19.
[6] Ibid, p. 17.
[7] Miguel Abensour, La démocratie contre l’Etat, Marx et le moment machiavélien, 2003, (1997), Editions Le Félin.
[8] Martin Breaugh, L’expérience plébéienne, une histoire discontinue de la liberté politique, Payot, 2007.
[9] Miguel Abensour, L’homme est un animal utopique, Utopiques II, Sens&Tonka, 2013, pp. 110 – 111.
[10] Yohan Dubigeon, op. cit., p. 82.
[11] Ibid, p. 75.
[12] Ibid, p. 97. « Cette organisation pyramidale dans laquelle les ordres montent du bas vers le haut doit dans un second temps faire retour du haut vers le bas par la diffusion de l’information » dans une logique à la fois ascendante et descendante.
[13] Ibid, p. 104.
[14] Bernard Manin, Principes du gouvernement représentatif, Calmann-Lévy, 1995.
[15] Yohan Dubigeon, op. cit, p. 120.
[16] Francis Dupuis-Déri, La peur du peuple, Agoraphobie et agoraphilie politiques, Lux, 2016.
[17] « Radical » n’est pas à entendre au sens d’un processus de radicalisation, d’une poussée vers les extrêmes mais comme une tentative de saisir le phénomène à la racine, comme l’indique l’étymologie latine « radix » qui signifie « racine ». Pour une mise au point sur la différence entre radicalité et radicalisme, cf. Article publié le 19 mars 2010 Pour citer cet article : Razmig Keucheyan, « Qu’est-ce qu’une pensée radicale ? Aspects du radicalisme épistémique », Revue du MAUSS permanente, 19 mars 2010 [en ligne].
http://www.journaldumauss.net/./?Qu-est ... e-radicale[18] Yohan Dubigeon, opcit., p. 135.
[19] Philippe Caumières, « Pour une praxis renouvelée », Praxis et institution, Bruxelles, Facultés universitaires Saint-Louis, 2008.
[20] Manuel Cerveral-Marzal, Pour un suicide des intellectuels, Textuel, 2015.
[21] Anton Pannekoek, Les Conseils Ouvriers, op cit, t.I, p. 178
[22] Ibid, p. 145.
[23] Etienne Balibar, La proposition de l’égaliberté, 1989 – 2009, PUF, 2010.
[24] Yohan Dubigeon, op. cit. , p. 124.
[25] Ibid, p. 125.
[26] Ibid, p. 127.
[27] Ibid, p. 134.
[28] Au sens où tout tient à la politique, comme l’écrivait Rousseau, ce qui ne veut pas dire que la politique est partout, au risque d’être nulle part.
[29] Parti social-démocrate d’Allemagne.
[30] Parti social-démocrate indépendant d’Allemagne.
[31] Yohan Dubigeon, op. cit. , p. 172.
[32] Dans cette analyse, il dresse le constat d’un antagonisme favorable aux soldats et ouvriers des soviets de Petrograd face au gouvernement provisoire bourgeois soutenu par les menchéviks.
[33] Yohan Dubigeon, op. cit. , p. 178.
[34]Ibid, p. 200.
[35] Lucia Sagradini, in « Au bord du Kiaï : Subjectivités rebelles, démocratie sauvage, espace public oppositionnel », accessible en ligne :
http://journals.openedition.org/variations/239.
[36] Yohan Dubigeon, op. cit., p. 219.
[37] Pour une critique de cet angle mort, nous renvoyons à l’article de Pierre Sauvêtre, L’avenir de la démocratie directe, Contretemps, 12 janvier 2017,
https://www.contretemps.eu/sauvetre-ave ... e-directe/ )
[38] Yohan Dubigeon, op. cit., p. 219.
[39] Ibid, p. 234.
[40] Jo Freeman, The tyranny of structurelessness, 1970.
[41] Yohan Dubigeon, op. cit., p. 248.
[42] Miguel Abensour, La passion d’Edward P. Thompson, Préface à la seconde édition de La formation de la classe ouvrière anglaise, 1988. Accessible en ligne :
http://acontretemps.org/spip.php?article486[43] Yohan Dubigeon, op. cit, p. 272.
[44] Parti Communiste ouvrier d’Allemagne
[45] Parti Communiste d’Allemagne.
[46] Yohan Dubigeon, op. cit, p. 282.
[47] Ibid, p. 287.
[48] Ibid, p. 303.
[49] Ibid, p. 311.
[50] Ibid, p. 314.
[51] Ibid, p. 319.
[52] Ibid, p. 320.
[53] Ibid, p. 324.
[54] Claude Lefort, Socialisme ou Barbarie, novembre – décembre 1958, n°26. Il faut nuancer l’horizontalité de cette compréhension du prolétariat comme expérience en ce qu’elle n’empêche pas l’émergence d’une avant-garde militante qui aurait pour fonction de clarifier les problèmes économiques et sociaux sans pour autant fixer les lignes d’un programme.
[55] Yohan Dubigeon, op. cit., p. 350.
[56] Ibid, p. 354.
[57] Idem.
[58] Wendy Brown, in Démocratie, dans quel état?, La Fabrique, 2009, p. 59.
[59] Sarah Abdelnour, Les nouveaux prolétaires, « Petite Encyclopédie critique », Textuel, 2011.
[60] Cf. le numéro 117 de la revue Politix (2017/1), « Mouvements d’occupation ».
[61] Hélène Combes, David Garibay, Camille Goirand (dir.), Les lieux de la colère. Occuper l’espace pour contester, de Madrid à Sanaa, Paris, Karthala, 2016.
[62] Yohan Dubigeon, op. cit. p. 40.
[63] Yohan Dubigeon, op. cit., p. 346.
[64] Serge Bricianer, Pannekoek et les conseils ouvriers, Broché, 1969. (Conclusion).
[65] Walter Benjamin, Sur le concept d’histoire, Thèse VI.
[66] Yohan Dubigeon, op. cit., p. 363.
[67] La théorie des focos révolutionnaires, initiée par Che Guevara, envisage d’allumer un grand feu révolutionnaire par la multiplication des foyers de guérilla en milieu rural.
[68] Laurent Mermet, « Débattre sans savoir pourquoi : la polychrésie du débat public appelle le pluralisme théorique de la part des chercheurs », in Revel M. et al. (dir.), Le Débat public : une expérience française de démocratie participative, Paris, La Découverte, « Recherches », 2007, p. 368-380.
[69] Irène Perreira, Les grammaires de la contestation : un guide de la gauche radicale, La Découverte, 2010.
[70] Il s’agirait avant tout d’une construction médiatique et scientifique qui manque l’hétérogénéité des occupations de places liées aux révolutions tunisienne, égyptienne, yéménite, des mouvements espagnols ou grecs des Indignés, Occupy ou encore les protestations de Maïdan, Gezi ou Nuit Debout.
[71] Ibid, p. 360.
[72] Le Comité Invisible, Maintenant, La Fabrique, 2017, pp. 52 – 56.
[73] Miguel Abensour, L’homme est un animal utopique, Sens& Tonka, 2008, p. 16.
[74] Cornelius Castoriadis, « La source hongroise », 1976. Accessible en ligne :
https://collectiflieuxcommuns.fr/119-la ... -hongroise[75] Yohan Dubigeon, op. cit., p. 19.
[76] Catherine Colliot-Thélène, La démocratie sans « demos », PUF, 2011.
[77] Nicolas Poirier (dir.), Cornelius Castoriadis et Claude Lefort. L’expérience démocratique, Editions Le bord de l’eau, « Bibliothèque du M.A.U.S.S », 2015.
[78] Par exemple, dans l’histoire de la guerre du Péloponnèse, l’oraison funèbre de Périclès de Thucydide, – 431 av JC.