«Le fascisme n’est pas le seul régime d’état d’exception auquel un capitalisme en crise puisse donner naissance»
Par Alain Bihr
Le capitalisme n’est aujourd’hui toujours pas sorti de la crise structurelle dans laquelle il est entré au milieu des années 1970, ce qui en fait d’ores et déjà la crise la plus longue de son histoire pluriséculaire. La mise en œuvre méthodique par la grande majorité des Etats (notamment des Etats centraux) tout comme par les instances de gouvernance supranationales (FMI, OMC, Banque mondiale, Union européenne, etc.) des politiques néolibérales a certes permis à partir des années 1980 de redresser significativement la profitabilité du capital, au moins au sein des grands groupes industrialo-financiers opérant sur le marché mondial. Mais elles ont ainsi instauré un régime d’accumulation à dominante financière et à faible régulation fondamentalement instable, la poursuite de l’accumulation venant périodiquement se heurter à l’insuffisance de la demande finale (du fait en dernière instance de la croissance insuffisante, de la stagnation voire de la régression des salaires réels).
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