willio a écrit:La vie (à moins d'être perdu dans un coin désert) est toujours un rapport social. Dès lors, on est contraint de vivre avec les autres. La liberté est alors de s'associer librement avec qui on veut, choisir ses contrats, choisir ses "lois".
Mais tu me dira, ça diminue forcément ta liberté, car tu ne seras jamais d'accord à 100% avec ton "groupe", même si tu le choisis. Oui c'est sûr, mais à ce moment là, la liberté est impossible. Il faut en changer la définition et s'apercevoir que la liberté n'est pas faire ce qu'on veut mais vouloir ce qu'on fait.
Les individualistes ont de toute façon, comme je l'ai dit plus haut, le modèle de l'en-dehors, afin de s'éloigner d'un groupe social trop oppressant ; si un individualiste ayant la possibilité de partir vivre dans la nature décide de rester en société, il accepte et assume les conséquences de ces actes.
willio a écrit:Et penser qu'une société sans coordination, où chacun se démerde, permet davantage de liberté me semble complètement faux. Je laisse ça aux partisans de la "liberté totale", c'est à dire aux libertariens.
Ah mais non mon petit père, c'est tout le contraire ; je te laisse te poiler en lisant ce qui suit :
http://fra.anarchopedia.org/Anti-libertarienisme(les propos sont ceux des auteurs, nous n'y avons rien changé)
qierrot a écrit:Non, je dis bien, justement que l'anarchisme n'est pas a-historique
Je n'avais pas saisi la tournure (tu connais l'expression "ni... ni..." ; c'est mieux que "pas... et..." ; on évite les quiproquos
)
qierrot a écrit:Et de fait, d'ailleurs cela ne peut pas être qu'une philosophie, voire n'est pas une philosophie, et que c'est bien parce que l'anarchisme a une histoire, des histoires, et j'espère un futur...
Je n'ai pas dis que l'anarchisme était une philosophie... à la rigueur une philosophie politique, si tu veux ; mon propos ne parlait que de l'individualisme.
qierrot a écrit:Car l'histoire joue justement énormément sur l'évolution des idées. Prenons par exemple la question du féminisme: Emma Goldman parle d'une causerie sur le sujet, il y a un siècle, où les 3/4 de la salle composée d'anarchistes la prenait pour une extraterrestre. Et l'homosexualité, tu en aurais parlé au sein de la colonne de fer en Espagne en 36 ? Au mieu, après avoir survécu à la réponse, tu te serais retrouvé à la vaisselle et à repriser les chaussettes ! (là aussi d'ailleurs cela n'a pas été facile pour les femmes).
Tout ça n'a rien à voir avec la philosophie : aujourd'hui, on ne lit pas Platon ou Kant comme il y a deux siècles. Si la philosophie ne pouvait évoluer, on ne lirait pas les anciens auteurs, mais plutôt tous les nouveaux (c'est-à-dire, ce qui sort aujourd'hui).
qierrot a écrit:Il y avait aussi à la fin du 19e siècle un courant hygièniste, il ne fallait plus picoler...bonjour tristesse !
Mouais, enfin interdire un comportement humain ne niant pas la liberté d'autrui, ça n'est pas très libertaire... (il paraît également que dans certaines communes espagnols, pendant la guerre civile, les ivrognes étaient menacés d'être flingués si ils se trouvaient sur la place publique)
qierrot a écrit:Sur l'existance d'une philosophie individualiste ou sur une sorte de mode d'emploi pour vivre j'ai un problème de lecture tant il y a de choses à prendre et à laisser dans l'histoire de cette sensibilité revendiquée. A part le "moi-je" commun...il est très difficile de trouver un corpus homogène d'idées, là où c'est plus évident chez les anarchistes-communistes et les communistes libertaires.
Non, c'est une question de connaissance du sujet ; la plupart des idées reviennent souvent :
http://fra.anarchopedia.org/Individualisme_anarchisteqierrot a écrit:En dehors de ce regard historique, qu'est-ce qui aujourd'hui reflèterait une réminiscence de ce courant ?
Pas grand chose, je te l'accorde (si ce n'est une récupération éhontée et tronquée des "anarcho"-capitalistes), mais ça ne veut pas dire qu'il faut pour autant le mettre à la corbeille (après tout, l'anarchisme en général se casse la gueule ; dire qu'avant 14-18, le mouvement comptait plusieurs milliers de militants rien qu'en France, et que Marx était moins connu que Proudhon...)
qierrot a écrit:Par contre si l'on prend les différents apports des un(es) et des autres et que l'on adopte une autre lecture non figée de ses courants dans l'histoire il y a vraiment de quoi construire un corpus consistant. Je ne parle bien entendu pas de synthèse car il ne s'agit pas de faire du - mais du + .
En même temps, toute tendance a besoin d'être un tant soit peu "figée", au moins dans ses idées de base, sinon c'est le bordel. Je pense néanmoins qu'une analyse individualiste pourrait être réutilisée pour "dépoussiérer" ce courant, et lui redonner un peu de sang neuf. Il ne reste plus qu'à s'y mettre...