souvent ce que reprochent les individualistes aux communistes libertaires est d'adopter des structures et de modes de fonctionnement qui sont autoritaires, ou alors pour les anti-organisationels de dire que l'organisation même (groupe, fédération ou syndicat) est par "nature oppressante" mais à mon sens ça relève de l'anomie et du fétichisme de l'individu.
Ce qui est vrai pour certaines personnes et certaines sections d'organisations ou de syndicats c'est qu'il y a des personnes autoritaires.
Ca se vérifie historiquement et encore à l'heure actuelle où on trouve des gens très autoritaires et bureaucrates dans les organisations qui se revendiquent du communisme libertaire.
C'est malheureux, mais ça existe.
Je parle de vécu, et pas de spéculations. Ce dont je parle je l'ai vu à l'oeuvre.
Mais pour moi justement ça dénote d'un gros problème de clarté ET dans le fonctionnement ET dans les intentions politiques clairement affichées : ce qui fait que certains se comportent comme des buros ou que l'organisation elle même ou le syndicat lui même sont récupérables politiquement, "instrumentalisables" par des gens qui sont autoritaires (soit dans le projet politique, soit dans les méthodes, soit les deux), qu'ils se revendiquent anarchistes ou pas.
Le bémole à ça est que je ne remet pas en cause la nécessité révolutionnaire de l'organisation (avec un petit o, "le fait de s'organiser").
Mais pour moi il n'y a pas d'organisation providentielle.
Et je n'ignore pas que ces phénomènes sont tout aussi exacerbés et sans doutes plus sournois dans des groupes anarchistes livrés à ce que certains appellent " la tyrannie de l'absence de structures ". Pour moi la seule structure qui vaille est un ensemble de principes de l'organisation et des rapports inter-individuels, porté en commun.
Et ces principes ne sont pas forcément les mêmes selon qu'on est dans un syndicat ou dans un groupe : puisque les terrains de luttes varient, et donc avec eux les méthodes et les principes.
Mais à moi ces formes d'organisation ne sont pas nécessairement antagonistes : elles peuvent, sinon se fédérer, disons se juxtaposer.
ça nécessité une tolérance réciproque et l'acceptation de la critique des différentes parties.
J'aime bien cette idée que " la révolte a plusieurs visages ".
"Préférez ce qui est positif et multiple, la différence à l'uniforme, le flux aux unités, les agencements mobiles aux systèmes. Considérez que ce qui est productif n'est pas sédentaire, mais nomade." Michel Foucault
