Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede berneri » 30 Déc 2011, 21:33

Par contre tu peut pas nier que beaucoup de militants sont déjà adhérents de plusieurs de ces orga. ce qui fait qu'on peut dire que la multiplication de sigle n'est qu'artificielle. C'est souvent les mêmes personnes derrière.

Pas forcément justement et de plus ces structures recouvrent des réalités différentes . Aussiil ya les personnes militatantes d'une part et les prises de positions collectives et publiques des structures de l'autre qui sont importantes.

Pour les organisations politiques comme structure de décisions et d'action je comprend pas . A part faire des réunions, des diffs de tract, des meeting, former des militants et élaborer des stratégies je vois pas d'autres rôles !


les miliants des organisations politiques peuvent participer voire animer des actions de leur propre structure ou bien participer à celles des collectifs dans lesquels leur organisation participe... non?

Après il est évident que dans le cadre de la lutte sociale syndicale , il n'y a pas pour les libertaires de prima de l'organisation politique sur quoi que ce soit, seule les organisations derivent du positionnement des guesdistes dans la CGT du début du 20 ème siècles soutiennent que le syndicat doit se cantonner à une lutte economique en s'amputant de la question politique, celle du pouvoir qui serait réservée à une avant garde politicienne de guides et de sachant...
Et je pense que là nous nous rejoignons(?)
Pour autant il n'y a pas - à partir de la situation d'aujourd'hui - à aligner tout le monde pour faire une seule tête derrière l'hégémonie d'un étendard syndical omnipotent.
Il faut plutot privilégier la complémentarité et le travail unitaire ou en commun sans naiveté toutefois vis à vis de ceux qui peuevent jouer un double-jeu. De la nécessité decoulera ou non le besoin d'une meilleur coordination et organisation qui prendra ou non la forme syndicale ou une autre. L'important c'est le respect mutuel de chacune des formes d'organisation dans le travail pour un but commun. Il est évident que la limite se pose lorsque les intérêts deviennent antagonistes ou quand la lutte des places politiciennes vient s'opposer ou se présenter en alternative à la lutte des classes.
berneri
 
Messages: 380
Enregistré le: 20 Sep 2009, 19:58

Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede mimosa rouge » 31 Déc 2011, 01:33

Bon , alors disons pour etre sûr de mieux se comprendre , la différence de nos point de vue repose essentiellement sur le rôle des militants révolutionnaires.
Sans vouloir te convaincre absolument, je pense que les révolutionnaires gagnerais à etre un peu plus volontaristes et se rendre compte que c'est à eux qu'incombe les responsabilité pour reconstruire le mouvement ouvrier en france. Le stalinisme et la social-démocracie ne sont plus des freins ni des courants sur lesquels ont peu se reposer (c'était le rôle qu'on leur à attribué dans la 2nde partie du 20 ème siècle...et encore le stalinisme après 70 c'est un bien grand mot pour caractériser des réformistes déjà un peu perdus !).

Et c'est pour ça que je répète qu'on est mauvais. Il y avait tellement d'opportunités à saisir depuis 90 (tout les mouvement révolutionnaire y on pourtant cru que ça allait étre leur tour de jouer dans la cour des grands ?).
Si on prend nos responsabilité ça veut dire qu'on dépasse l'état des forces militantes actuelles ? Donc on resyndique massivement, on développe les orga révolutionnaires, on massifie les luttes... et j’espère que les révolutionnaires auront la présence d’esprit de coordonner les orga de classes et les luttes par le fédéralisme. Parce que bientôt ça va se voir que c'est pas que la faute des bureaucraties mais celle de l'ensemble des militants, dont nous.
un exemple simple, en Touraine dans l'industrie de la construction (je prend un exemple qui ne concerne que moi ici comme ça je ne blesse personne et on débat sereinement ):

-Nombre de syndicats d'entreprises ou d'établissement CGT : 10 (pour ceux qui n'aurait pas un cogitiel dans la tête, ce chiffre veut dire que la cgt est implanté dans 10 boites ou établissements, 10 ridicules boites sur 3581 et 11% des emplois salariés privés du département)

-Nombres d'adhérents en moyenne : 6 adhérents (et encore je suis généreux ! ) . avec un chiffre comme ça je peut vous dire qu'un syndicat roule pas sur l'or mais par contre ils est bien institutionnalisé.
D'ailleurs au passage enfonçons le clou: le syndicat de boite, c'est de la merde en boite :v: y a de la rime riche !

On peut pas nier que la bureaucratie rouge dans cette profession dans ce département est même plus qu'en crise... elle est inexistante !(c'était dans les années 80 sa crise) Notons que la CFDT si elle triple les effectifs cgt c'est pas beaucoup non plus (est encore je dit ça à la grosse).

Alors qu'est ce qui à bloqué pour que rien ne s'organise pour lutter contre l'allongement du temps d'exploitation ,dans une profession ou si on meurt pas avant la retraite, on meurt juste après ?
ma réponse à moi : des militants de classe, investis (pas seulement agitateurs, mais capables d'une solidarité effective ) depuis longtemps dans se secteur de la classe qui n'est quand même pas négligeable.

De Varlin à aujourd’hui on à l'impression d'avoir régressé . Ou plutôt d’être embourbé.

Pour autant il n'y a pas - à partir de la situation d'aujourd'hui - à aligner tout le monde pour faire une seule tête derrière l'hégémonie d'un étendard syndical omnipotent


C'est nul de me faire passer pour un je sais pas quoi, parce qu'avec ta vision je te répond : il sert à quoi le fédéralisme alors !
Et ça sert à quoi de dire qu'il y a qu'une classe d'exploité, qu'elle à pas de frontière ni de couleur de peau, ni de statut aristocratique ou bourgeois à défendre ! si tout les jours on participe de diviser publique/ privée, précaires/cdisé, français/étrangers, bientôt femmes/homme (quoique en la matière je suis partisans de non mixité sur les questions féministes tu me dira ! :D ).

Parce que c'est ça à mon sens c'est ce qui se passe et qui fait qu'on en prend plein la gueule, et qu'on est incapable de réagir faces au capitalistes qui en ce moment savent s'y prendre unitairement pour tenter de sortir de la crise de leurs profits. (eux ils ont mieux qu'une confédération ouvrière, ils ont l' État).


Je sais bien aussi qu'on hérite d'une situation ou le stalinisme par son sectarisme n'a pas voulu empêcher cette division, on y est pour rien nos générations. Mais on sait se révolter contre le capitalisme et sa bourgeoisie (qui a joué un rôle plus grand encore depuis 1914) on devrait étre capable de réagir aux erreur de notre mouvement.

Alors on peut discuter de ce que recouvre les termes travailleurs/prolétaires/exploités, discuter de savoir si on appelle l'orga de classe un syndicat, un partis, une union, un collectif... mais c'est pas discutable la nécessité d'unir les forces et les revendications. Et c'est malsain de faire passer ceux qui la réclame pour des je sais pas quoi ! :langue:
La méthode tu peut critiquer par contre ;)
mimosa rouge
 
Messages: 472
Enregistré le: 10 Sep 2011, 19:13

Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede anouchka » 31 Déc 2011, 11:55

ce sujet pose énormément de questions, essentielles pour tout militant anarchiste révolutionnaire.

aujourd'hui, vu l'augmentation constante du chômage et la délocalisation des usines, peut-on encore baser la future révolution sur la seule classe ouvrière?

sans être "ouvriériste" (comme tous les anarchistes je ne suis pas pour la dictature du prolétariat mais pour l'abolition des classes...) (et je ne pense pas que les ouvriers soient fondamentalement ni pires ni meilleurs que les autres...), je suis consciente qu'une véritable grève générale, totale (sans service minimum) et illimitée est un moyen incomparable de déstabiliser le système actuel, ne serait-ce qu'en fracassant les routines (d'abord matérielles, puis intellectuelles... ça s'est toujours vérifié, en 68, EN 95...), en créant des solidarités, en dépassant les corporatismes...
mais concrètement quels corps de métier peuvent-ils vraiment, ici et maintenant, créer une telle situation en arrêtant le travail?
JP Le Varay (Putain d'usine) le dit bien dans ses articles (CQFD) et bouquins, la meilleure chose qui pourrait arriver à la société serait que son usine arrête son activité actuelle (production de nitrates!). et combien de boulots comme celui là inutiles voire nuisibles?
j'ai plusieurs copains militants (pas dans une organisation, mais dans leur syndicat, et parallèlement avec des anars d'Ivry-Vitry "autonomes" - entendez organisés ensemble en réseau quoique ne faisant partie d'aucune orga "officielle") qui travaillent dans des secteurs qui pourraient potentiellement bloquer l'économie et les activités sociales s'ils se mettaient massivement en grève (l'un par exemple est mécanicien RATP, en formation pour devenir "roulant", l'autre mécanicien SNCF).
cela dit les deux sont catégoriques, pour que la grève de mécaniciens aient un effet il faut plusieurs semaines de grève. pour bloquer immédiatement l'activité trains et métros la participation des roulants est indispensable. or la direction pas folle aurait tendance à donner plus facilement satisfaction aux roulants, pour casser la solidarité... :(
de plus, ce qui vient d'arriver avec la grève dans les aéroports ne peut être ressenti que comme une menace pour le droit de grève (quand il a un réel potentiel de lutte syndicale efficace, ne parlons même pas de révolution!).
(concernant la RATP, la mise en service de locomotives en pilotage automatique est également inquiétant).

autre détail, je suis chômeuse depuis longtemps mais ce n'est pas du tout volontaire! il est loin le temps où les révolutionnaires pouvaient se faire embaucher facilement dans un but militant... et pour les chômeurs quel autre moyen de lutte efficace que l'action directe (occupations de Pole emploi, etc) ou le sabotage, bref des actions illégales, donc plus risquées que la grève (tant qu'elle fait encore un tout petit peu partie des droits des travailleurs...).

je ne sais pas comment ça se passe dans ton entreprise mimosa rouge, mais je suis désolée d'entendre mes potes qui travaillent en usine, en chantier... répéter qu'il n'y a pas moyen de faire bouger leurs collègues malgré tous les efforts, même pas pour leur droits, alors par solidarité! et je vous jure que ce n'est pourtant pas de leur part faute d'essayer, et pas en répétant "vive l'anarchie" façon ploum ploum mais bien en partant de ce qui devrait les révolter au quotidien (par exemple un camarade sur un chantier a un mal de chien à convaincre ses collègues que le taulier devrait un minimum respecter les consignes de sécurité - c'est leur vie à tous qui est en jeu, mais ils n'ont qu'une idée en tête, la peur de perdre leur emploi!)

faute d'une situation propice en entreprise on ne peut donc (à mon avis) compter que sur des périodes de grands mouvements sociaux, qui peuvent survenir à tout moment, et que les militants anarchistes tentent d'anticiper et préparer de leur mieux faute de pouvoir les provoquer (en répandant leurs idées et pratiques partout où c'est possible...)

les militants anarchistes révolutionnaires doivent-ils cacher leurs idées pour ne pas "effrayer (ou rebuter) les gens"?

pour essayer autant que possible d'être à la fois sur le terrain des luttes et celui de la propagande purement anarchiste, je n'ai pas de réponse super carrée à donner à cette question, je ne sais pas pour vous mais nous à Ivry on juge au cas par cas, selon les opportunités...
sur les luttes de sans papiers par exemple, pas question de "récupérer" des luttes quand elles sont initiées par les sans papiers (souvent aussi des travailleurs en grève) eux mêmes. seulement pousser dans le sens de l'autonomie des luttes, en pointant les tentatives de manipulations (souvent grossières...) des bureaucrates politicards ou syndicaux.
lors du piquet de grève des travailleurs sans papiers de Vitry (quatre mois en hiver devant le centre des impôts), nous avons noué des liens plus personnels avec certaines personnes, et là nous avons été amenés très naturellement (à leur demande) à parler de nos idées.
évidemment chaque fois que nous avons invité des sans papiers à Radio libertaire pour parler de leur lutte ils ont eu un aperçu de ce qu'est l'anarchisme (dont ils n'avaient jamais entendu parler auparavant, nos idées étant peu répandues en Afrique).
en ce moment nous sommes impliqués dans une lutte contre les expulsions (coordonnée avec divers collectifs identiques de la région parisienne, où s'investissent beaucoup d'anars), à Ivry la lutte est partie d'une trentaine d'habitants menacés d'expulsions... il est évident qu'on ne va pas arriver bille en tête avec des Tshirt et drapeaux anars - ni prôner direct la révolution! reste que dans notre façon même d'envisager la lutte on ne peut que se comporter en anars, et c'est ça le plus important pour l'instant...

car quand nous sommes sur NOTRE terrain, celui de la propagande anarchiste, nous ne lâchons ni ne cachons rien, nous nous exprimons à fond et en toute liberté sur nos révoltes, idées, aspirations...

donc en résumé il y a deux "lieux" de luttes, qui n'impliquent pas du tout la même attitude militante:

- l'expression sur nos propres médias anarchistes, ainsi que débats, meetings, tracts, affiches... qui est totalement sincère et reflète intégralement ce que nous pensons et voulons en tant que militants libertaires révolutionnaires,

- la lutte de terrain (travail, logement, mais aussi anti précarité, lutte pour les papiers, etc.) où les enjeux sont immédiats, peuvent impliquer des compromissions (dans certaines limites quand même) où nos idées sont mise à l'arrière plan, même si évidemment on garde toujours des arrières pensées d'espoirs de dépassements de ces luttes dans une perspective la plus révolutionnaire et la plus libertaire possible!
Avatar de l’utilisateur-trice
anouchka
 
Messages: 397
Enregistré le: 10 Déc 2011, 09:34

Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede digger » 31 Déc 2011, 13:11

Tout cela est juste Anouchka.
Je crois que l’on peut rester anarchiste ou libertaire quelle que soit le lieu et la raison de la lutte en contrôlant notre façon de parler (il y a des vocabulaires qui sont hermétiques et peut souvent dire les mêmes choses avec des mots plus simples et compréhensibles à tous)
Et en ramenant toujours le problème spécifique à la cause du problème. Du genre : "je suis solidaire du problème de logement de X, mais je pense que ce n’est pas seulement le problème de X qui doit être résolu mais que l’on doit aussi affronter les causes plus profondes du problème "
C’est à dire faire d’un problème immédiat (en reconnaissant son caractère d’immédiateté) une question plus globale. Et la soulever comme telle.
digger
 
Messages: 2149
Enregistré le: 03 Juil 2011, 08:02

Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede mimosa rouge » 31 Déc 2011, 13:56

faute d'une situation propice en entreprise on ne peut donc...

Elle existent encore les entreprises ?
Moi j'en vois plus beaucoup : intérim, sous traitance, chômage. Voila pourquoi je dis (mais on est plusieurs à le dire !) qu'il faut pas se regrouper par entreprise; L'entreprise en premier c'est le noyau de base de la société bourgeoise on doit y faire entrer le syndicat mais pas s'y organiser. Cette tendance elle est apparue à la fin des années 50 et à l'époque on en à pas vu les méfaits car effectivement une entreprise à l'époque, c'est gros, ça intègre différends corps de métiers, et ça apparait comme un bastion. Sauf que le bastion c'est le patron qui en à les clefs.

Prenons un exemple probable : syndicat CGT auchan Tours je me battrais au sein de ma cgt local contre ça création.
Si des travailleurs du commerce veulent se syndiquer qu'ils le fassent vraiment avec d'autre travailleurs du commerces, et qu'ensuite ce syndicat du commerce travail au quotidient et physiquement avec les syndicats des autre branches d'industrie. (bien sur on s'organise à l'intérieur du syndicat une section Auchan)
Pour les chômeurs : Dans ma branche d'industrie, la construction je vois pas pourquoi je ne leur proposerais pas l'adhésion au syndicat construction de Tours. Et dans la cgt d’Indre et Loire il faudrait que les chômeurs syndiqués se regroupe en comité chromeurs pour étudier leurs problèmes propres et êtres capables d’accueillir des travailleurs au chômage depuis si longtemps que le patronat ne leur reconnait plus de qualification ou ceux qui exercent dans des industries différentes à chaque contrat.

On fait pareil pour les intérim et les travailleurs immigrés. :lol: c'est facile à écrire du moins !

les ouvriers soient fondamentalement ni pires ni meilleurs que les autres


Le débat il est pas vraiment là, les révolutionnaires ils trouvent depuis longtemps un consensus autour du fait que le prolétariat est la seule classe qui n'a rien à perdre à renverser le capitalisme.
Effectivement la bourgeoisie en est consciente (ou alors elle est de "gauche") et organise la division des travailleurs et de leurs familles. par statut, par nationalité, par rémunération, par sexe, par couleur de peau,....
Et depuis lors on doit en tant que révolutionnaire y etre vigilant. Et participer à l'organisation des exploités tout en veillant à ne pas reproduire ces divisions et au contraire les faire disparaitre.

ce qui vient d'arriver avec la grève dans les aéroports ne peut être ressenti que comme une menace pour le droit de grève


je vois pas ou tu veut en venir, bien sur que les capitalistes et leur État réagissent... Mais un droit ça se gagne puis on en contrôle son application au quotidien sur le terrain. C'était un consensus avant chez les militants de classes (réformistes comme révolutionnaires) maintenant on ne réfléchis plus spontanément qu'en terme légaliste et juridique . Et cette dérive on la voit aussi chez les militants de classe ayant un engagement révolutionnaires. Pas parce qu'on est des faux rebelles, c'est surtout qu'on est moins nombreux à militer, a se syndiquer au quotidient et que n'ayant plus le nombre (et n'étant pas des casses cou non plus !) on essaye de gagner sur ce terrain. Mais c'est pas très constructif !

pour que la grève de mécaniciens aient un effet il faut plusieurs semaines de grève. pour bloquer immédiatement l'activité trains et métros la participation des roulants est indispensable. or la direction pas folle aurait tendance à donner plus facilement satisfaction aux roulants, pour casser la solidarité... :(


En tant que révolutionnaire on se doit d'avancer des propositions différentes de sabotages, de droit de retrait collectifs... et puis si on ne se réunit pas entre révolutionnaires dans les syndicats pour discuter de ces problèmes à mettre en place l'action directe et pouvoir nourrir la réflexions des copains pas encore révolutionnaires, on reste bloqués je pense.

je ne sais pas comment ça se passe dans ton entreprise mimosa rouge, mais je suis désolée d'entendre mes potes qui travaillent en usine, en chantier... répéter qu'il n'y a pas moyen de faire bouger leurs collègues malgré tous les efforts, même pas pour leur droits, alors par solidarité! et je vous jure que ce n'est pourtant pas de leur part faute d'essayer, et pas en répétant "vive l'anarchie" façon ploum ploum mais bien en partant de ce qui devrait les révolter au quotidien (par exemple un camarade sur un chantier a un mal de chien à convaincre ses collègues que le taulier devrait un minimum respecter les consignes de sécurité - c'est leur vie à tous qui est en jeu, mais ils n'ont qu'une idée en tête, la peur de perdre leur emploi!)


boh, déjà tu doit commencer à comprendre que je m'occupe pas que de mon entreprise, c'est pas le centre du monde ! :-D

Par contre sur les chantiers, ça oui je le sais que non seulement on ne vient pas voir les copains avec des idées gauchistes mais en plus même leur propres sécurité c'est pas facile à leur faire comprendre (les plus jeunes si quand même ! parcequ'ils sont pas trop pourris ).
ta raison de dire que c'est la peur de perdre son emploi (et puis aussi des valeurs con qu'on apprend par des cons à l'école, dans le vie, sur le chantier....).
donc la seule voie que je trouve efficace c'est la solidarité sur le terrain, etre moins con que la moyenne en gros et veiller à rassembler un max pour constituer un noyau puis l'agrandir. Mais je n'attend pas les bras croisées, content de moi d’être syndiqué parceque moi j'ai le pouvoir d'élever le ton face au patron : je suis protégé c'est trop facile !. Il y a plein de syndicalistes de classe je trouve ils sont comme ça et ils s'enferme dans leur tour d'ivoire facilement. En plus tout ce qu'ils gagnent c'est petit à petit de ne plus militer qu'en CE et DP loin du vrai combat et ils deviennent tous mou et tous pourris comme des vieux cakes :o

- la lutte de terrain (travail, logement, mais aussi anti précarité, lutte pour les papiers, etc.) où les enjeux sont immédiats, peuvent impliquer des compromissions (dans certaines limites quand même) où nos idées sont mise à l'arrière plan, même si évidemment on garde toujours des arrières pensées d'espoirs de dépassements de ces luttes dans une perspective la plus révolutionnaire et la plus libertaire possible!


juste j'en rajoute une couche mais "travail, logement ,anti-précarité, lutte pour les papiers... tous ça pour moi c'est syndicale :v:

Je suis d'accord avec ton analyse sinon et c'est pour cette raison que j'adhère à une tendance syndicale révolutionnaire (un peu de pub http://www.syndicaliste.fr/ )qui peut intervenir plus efficacement dans le mouvement syndical que les groupes politiques . Mais aussi qui est un espace de réflexion, d'élaboration de stratégie révolutionnaire à proposer au travailleurs syndiqués. Parce qu'effectivement le risque est grand si on ne se regroupent pas entre révolutionnaires,de ne plus etre que dans une activité de compromis et de perdre ses repères révolutionnaires . Combien de militants révolutionnaires, anarchistes, trotskystes, ...on sombré dans ces dérives d'appareils, d'urgence, dans les défaites aussi...trop, c'est l'histoire de nos échecs en gros ! :?
Et puis tu l'aura remarqué dans mes longues interventions , je ne tombe pas du ciel ? Je suis organisé pas que dans un syndicat . C'est trop réducteur comme cadre organisationnel actuellement pour un révolutionnaire.

Ah si pour finir faut pas désesperer de la situation en france et faut rester internationaliste . Moi même qui te dis ça, j'ai des vieux réflexes localistes...ça me perdra :-D
mimosa rouge
 
Messages: 472
Enregistré le: 10 Sep 2011, 19:13

Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede berneri » 31 Déc 2011, 16:24

j'adhère à une tendance syndicale révolutionnaire (un peu de pub http://www.syndicaliste.fr/ )qui peut intervenir plus efficacement dans le mouvement syndical que les groupes politiques . Mais aussi qui est un espace de réflexion, d'élaboration de stratégie révolutionnaire à proposer au travailleurs syndiqués.


Dans la définition la frontière entre ladite tendance syndicale est mince avec une organisation politique si ce n'est l'auto-proclamation comme tendance ... syndicale... Dans l'adhésion, je doute par exemple qu'on puisse durablement adhérer au CSR et à une organisation politique, puisqu'il y a concurrence et parfois opposition des thèses. Autant pour certainspartis politique c'est le parti qui détermine le rôle du syndicat en le minorant et l'amputant, autant pour le CSR, c'est la tendance syndicale qui prétend déterminer le rôle des organisations politiques en la limitant à la marge et à l'agit prop' folklorique...( bon là je force le trait pour que ce soit bien clair). Je ne vois pas en quoi la tendnace syndicale est (au stade d'aujourd'hui du moins) moins affinitaire que les organistion libertaires, troskistes etc..., il y a aussi un certains nombre de thèses qu'il faut avaler ou du moins auxquelles il faut adhérer.... quand à la composition sociologique que des patron puissent adhérer au PS au PG, va encore mais après j'en vois mal aujourd'hui au NPA,encore moins à l'AL ou à la CGA qui n'entrent pas sur le terrain de la mise en scène électorale et de la conquête parle parti de l'appareil d'Etat. Ces orgas d'ailleurs regroupent déjà des syndicalistes de divers horizons syndicaux et ont en leur sein une reflexion et une analyse propre sans pour autant qu'elle soit univoque et uniforme, ce qui n'exclue par la reflexion sur la stratégie des revolutionnaires dans le mouvement syndical.

Sans vouloir te convaincre absolument, je pense que les révolutionnaires gagnerais à etre un peu plus volontaristes et se rendre compte que c'est à eux qu'incombe les responsabilité pour reconstruire le mouvement ouvrier en france. Le stalinisme et la social-démocracie ne sont plus des freins ni des courants sur lesquels ont peu se reposer (c'était le rôle qu'on leur à attribué dans la 2nde partie du 20 ème siècle...et encore le stalinisme après 70 c'est un bien grand mot pour caractériser des réformistes déjà un peu perdus !).

Et c'est pour ça que je répète qu'on est mauvais. Il y avait tellement d'opportunités à saisir depuis 90 (tout les mouvement révolutionnaire y on pourtant cru que ça allait étre leur tour de jouer dans la cour des grands ?).
Si on prend nos responsabilité ça veut dire qu'on dépasse l'état des forces militantes actuelles ? Donc on resyndique massivement, on développe les orga révolutionnaires, on massifie les luttes... et j’espère que les révolutionnaires auront la présence d’esprit de coordonner les orga de classes et les luttes par le fédéralisme. Parce que bientôt ça va se voir que c'est pas que la faute des bureaucraties mais celle de l'ensemble des militants, dont nous.


Je partage plutot ce constat depuis plusieurs années déjà ( :wink: )seulement j'ai fait aussi le constat que certains outils se complétent d'une part et d'autre part que certains revolutionnaires ont une intervention plus efficace comme militants politiques que comme syndicalistes.il est préférable de ne pas forcer les gens sur des voies qui ne leurs conviennent pas du moins pour le moment, au risque de pousser vers la porte, certains seront plus efficcaces dans le militantisme sur la vie de quartiers ou le culturel et c'est tant mieux , par ailleurs dans ces endroits là c'est encore l'associatif qui domine majoritairement.

Ok pour dire qu'on a du boulot mais je ne suis pas catho ( le prend par pour toi) et donc je refuse d'endosser cette culpabilité qui nous maintient dans la deprime , la depression et la defaite au final. Disons plutot que la situation n'est pas facile mais qu'elle laisse plein d'espoir et plein d'espace pour reconstruire (là je suis volontairement optimiste)...


il est évident qu'on ne va pas arriver bille en tête avec des Tshirt et drapeaux anars - ni prôner direct la révolution!


ok anouchka mais je connais malheureusement des soi-disant "anarchistes" que ce genre de truc infantiles et instrumentalisant la misère d'autrui ne choquent pas, d'ailleurs la plupart du temps ils se disent anarchistes et ne sont pas organisés car " les orgas ça sert à rien" sauf la leur non-dite mais qui est une "meute affectivée affinitaire"... En tant que militant syndicaliste révolutionnaire et libertaire je doit m'opposer à de telles pratiques et je pense qu'elles ne peuevnt naitre que dans les lacunes du mouvement social, syndical associatif et politique. Donc cela revient au même que pour les bureaucratie syndicales on ne doit pas se dégager d'agir en se cachant derrière la responsabilité des "coucous totoïdes" mais justement "faire le boulot" autant que faire ce peut pour des individus équilibrés désirant le rester.

Et "faire le boulot" ne veut pas dire surrencherir à TOUT PRIX au nom d'une pseudo-radicalité à laquelle il faudrait rendre compte et dans une logique victimaire, mais avancer ENSEMBLE et sur la durée pour gagner un combat, des droits un peu , beaucoup, plus et aujourd'hui montrer qu'on peut gagner par la lutte et la solidiarité s'est aussi dessiner ensemble la perspective d'une possible révolution sociale.

reste que dans notre façon même d'envisager la lutte on ne peut que se comporter en anars, et c'est ça le plus important pour l'instant...


Je suis plutot d'accord même si le terme "anars" me donne des boutons et que pour moi l'attitude politique relève de positionnement collectif pas d'un mode de vie ou d'un comportement individuel (même si évidemment il y a des limites dans l'écart entre le discours politique et les comportements individuels).

Par ailleurs cela dépend on peut aussi se présenter comme syndicaliste quand on est militant revolutionnaire et syndicaliste et cela casse l'image du syndicalisme corpo et cela ouvre des portes et un regard différents sur les modalités de la lutte, les acttions à mener, etc... Et cela implique le syndicat dans une action interprofessionnelle et politique au sens noble du terme ...

la nécessité d'unir les forces et les revendications.


On est d'accord la dessus mimosa mais peut-être en desaccord sur le fait que l'unité organique précède cette unité des forces et des revendications ou encore est la seule à même de le faire. Elle peut le faire dans l'idée mais dans la réalité on ne part pas de cette unité organique et le risque est grand que chacun veuille la faire chez soi.... Autant donc commencer par l'unité pratique sur le terrain et la durée dans la diversité et le respect mutuel des organisations, syndicats, associations ...

le débat n'est pas neuf ...

http://fa.globenet.org/ml/spip.php?article1545
http://fa.globenet.org/ml/spip.php?article1546
http://kropot.free.fr/Syndinterr.htm

les lignes ont bougé un peu depuis 2003...

bon on trace le chemin en marchant, on a pas toujours la même lanterne, peut-être qu'à plusieurs lanternes ont voit miuex ... le truc qu'est sûr c'est qu'on a pas de recette miracle ni de carte aux tresors ... les temps sont durs mais nous sommes de notre temps ....
berneri
 
Messages: 380
Enregistré le: 20 Sep 2009, 19:58

Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede Béatrice » 01 Jan 2012, 18:36

Je suis plutot d'accord même si le terme "anars" me donne des boutons et que pour moi l'attitude politique relève de positionnement collectif pas d'un mode de vie ou d'un comportement individuel (même si évidemment il y a des limites dans l'écart entre le discours politique et les comportements individuels).


C'est ainsi que Claire Auzias en soulignait les "dérives" dans un article du Monde Diplomatique de janvier 2009 : ( un court extrait )

" L'individualisme anarchiste a ainsi résisté mieux que d'autres à l'usure du temps et aux échecs de l'histoire . Ne mettant pas l'économisme au centre de toute analyse . Il n'a pas
connu la même remise en cause de ses principes que les courants communistes ."

Par ailleurs cela dépend on peut aussi se présenter comme syndicaliste quand on est militant revolutionnaire et syndicaliste et cela casse l'image du syndicalisme corpo et cela ouvre des portes et un regard différents sur les modalités de la lutte, les acttions à mener, etc... Et cela implique le syndicat dans une action interprofessionnelle et politique au sens noble du terme ...


( un autre extrait du même article de Claire Auzias ) :

" Mouvement de lutte , l'anarchisme demeure présent aujourd'hui comme hier sur nombre de fronts , de l'antiglobalisation à la lutte des sans-papiers , des contre-sommets , lors
des réunions des représentants des pays les plus riches de la planète , à l'écologie et à l'antinucléaire , sans oublier les luttes syndicales , que ce soit dans les formations comme la
CGT , Force ouvrière ( FO ) , Solidaires , unitaires , démocratiques ( SUD ) , ou à la Confédération Nationale du Travail ( CNT ) . "
« Simple, forte, aimant l'art et l'idéal, brave et libre aussi, la femme de demain ne voudra ni dominer, ni être dominée. »
Louise Michel
Béatrice
 
Messages: 2792
Enregistré le: 09 Juil 2011, 20:58

Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede mimosa rouge » 01 Jan 2012, 21:07




C'est pas con ton retour sur des textes comme ceux là. surtout la compilation sur le site kropot.free... . Les deux autres c'est un peu plus faible (surtout le premier qui défend l'appareil et la bureaucratie avec un vernis matérialiste et révolutionnaire, un peu comme les anarchosyndicalistes de FO des années 50/60 ou les anarchosyndicalistes à la Pestana ou les ministres anorchosyndicalistes espagnoles... mais bon ça existe encore alors autant les mentionner.)

La compil elle est bien faite car on y retrouve les différents approches "syndicalistes révolutionnaires" depuis 90 (au sens le plus large du terme) et elle est complète.
J'ai un faible trés prononcé pour le texte du camarade tommasini, mais bon ça se comprend ...!
Et que dit-il le camarade tommasini (en 2004 déjà !) :

Il n'y a rien de magique à l'unité. Non, parce que la construction de la CUT (centrale unique des travailleurs ne se fera pas par des débats qui ne s'attaquent pas aux problèmes concrets du syndicalisme. C'est en y répondant que la CUT se construira


Alors, pas aussi simple que cela ? Irréaliste que de décider: on se barre à la CGT ? Bien sûr. Car poser la question ainsi, uniquement ainsi, c'est en rester à des logiques d'appareils. Mais il faut alors s'attaquer concrètement, réellement, aujourd'hui de l'investissement militant des syndicats de la FSU dans l'interprofessionnel, et des champs de syndicalisation. Pas une question simple pour la FSU et les syndicats de l'Éducation Nationale, mais c'est la même chose pour la CGT, les SUD...

Voilà la meilleure façon, pour ne pas dire la seule, de sortir des grandes manœuvres d'appareils syndicaux, plus ou moins grands, du sectarisme, et d'emm... sérieusement cette fois la bureaucratie (quelle qu'elle soit...). Parce que ce sont ces questions qui répondent aux problèmes des travailleurs.

Si on ne s'attache pas à mettre ces questions au centre des débats et des pratiques sur le syndicalisme, alors je crains vraiment que la question de la CUT soit une discussion qui ne concernera pas les équipes militantes sur le terrain, que ce soit donc en fait une discussion formelle.


En gros il dit : unité oui! mais pas addition arithmétique de l'existant !
l'unité au sein des syndicats existants (destruction du syndicalisme de boite pour aller vers le syndicalisme d'industrie), pratique de terrain contre débats d'orientation en bureaux et Commissions exécutives, ...
C'était en 2004...quel boulot à été mené dans cette tache de réorganisation ? trop peu (quelques CNT, des Solidaires, des ul et industries à la CGT mais tous sur un plan départementale et pas encore massif.)
Moi j'ai adhéré au CSR parceque c'est la seul tendance syndicale qui s'attache à cette problématique parce qu’on veut l'unité syndicale de classe et un syndicalisme révolutionnaire (réel, ni théorique , ni bureaucratique ) incontournable (pourquoi pas majoritaire !) pour la réaliser.
On attend toujours une réponse sur ce terrain des partisans du pluralisme syndicale de classe.
Par exemple, la bourgeoisie et les bureaucratie organisent une élection professionnelle dans le Très Petites Entreprise (en gros les sous traitants de nos gros groupes ou on travail nous les aristocrates du mouvement ouvrier :lol: , n'est-ce pas le moment de détourner la campagne électorale en campagne de syndicalisation et de renforcer le syndicalisme d'industrie et interpro ? Donc la seul façon de construire une organisation de classe et pas une organisation corporatiste ou divisée.

PS : ma définition du bureaucratisme c'est pas seulement les méchants bureaucrates qui bossent plus depuis 20 ans, mais aussi les tendances militante à la réunionite, débatite et autre réunio de CE ou de bureaux entre techniciens... :lol: )
mimosa rouge
 
Messages: 472
Enregistré le: 10 Sep 2011, 19:13

Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede digger » 03 Jan 2012, 16:56

La Crise Permanente de l’Anarchisme Gaston Leval
Suivi de Quelques vérités aux révolutionnaires
Cahiers de l'humanisme libertaire, août-septembre 1967.
http://monde-nouveau.net/spip.php?article259
Voici un texte que je conseille à Berneri et Mimosa Rouge (et à bien d’autres). C’est un des textes les plus profonds que j’ai lu sur la pensée anarchiste. Paradoxalement, c’est une critique. 45 ans après, elle est toujours d’actualité. Hélas.
Contrairement à ce que penses Mimosa Rouge, je m’auto censure y compris sur ce forum. Et Leval dit les choses beaucoup mieux que je ne pourrais le faire et il a l’expérience qui lui permet de les dire.
digger
 
Messages: 2149
Enregistré le: 03 Juil 2011, 08:02

Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede Winston » 06 Jan 2012, 05:42

J'ai lu le texte que tu as posté digger.
Dans la direction principale je suis plutot en accord avec l'auteur, sans pour autant adheré a tout.
Pour commencer avec la critique negaive, je crois qu'il accorde trop d'importance "aux comportements sexuel, non seulement ca me semble un peu desuet, mais je crois que l'auteur a tort d'y accorder autant d'importance, c'est anecdotique, chacun fait ce qu'il veut en prenant en compte qu'il doit adapter ses choix, et la maniere de les "promouvoir" selon le cadre dans lequel il evolue, surtout si on est accueilli a 'bras ouvert", semer la discorde chez celui qui te tend la main, qu'on soit anar ou pas... c'est a faire avec des "pincettes" (je rejoindrais l'auteur dans ce sens, mais pas forcement avec le meme cheminement).
En ce qui concerne l'homosexualité, a moins d'avoir rien compris a ses propos, je le trouve a cote de la plaque voire choquant dans ses propos.

Pour le reste des elements sans rentrer plus dans le detail, et ceux sur quoi je crois que tu penses ce texte interessant, je suis d'accord avec lui, et les raisons qui te font penser que ce texte a un interet. Se contenter de rester dans le "negatif", ne fera que faire stagner les idees/principes anars, il faut savoir aussi proposer des alternativess a ce qu'on refuse quitte a se tromper, mais sans imposer, piege dans lequel sont "tombés" beaucoup de courants marxistes (je suis gentil dans ma formulation envers les cocos...).
Proposer quitte a ne pas etre immédiatement dans la purete de l'ideal, c'est s'adapter au realité d'un monde, de gens qui correspond pas forcement a l'ideal, on sait tous que le cheminement sera long.... l'important c'est de pouvoir trouver le(s) premier(s) pas determinant qui approcheront de ce qu'on l'on souhaite, d'autres continueront, la ou on aura echoué. "Le grand soir" est toujours possible mais peu probable, mais le principal est de savoir comment avancer coute que coute pour que la revolution du systeme soit de plus en plus en position favorable quitte a ne pas la vivre soit meme.

Et si j'interprete bien le texte, se defouler dans une critique negative d'un constat actuel, bien que necessaire, ne peut suffire, et c'est surtout la ou font defaut anar and co, depuis pas mal de temps, ca se nourrit beaucoup trop de sentiment negatif, sans vraiment chercher a proposer une ebauche un peu consistant... un chemin vers demain qui permettrait aux incredules de se projeter de facon a y croire au moins un peu, (en sachant que l'ebauche n'a pas a etre gravé dans le marbre). Taper sur le petit voisin, plutot que de proposer contre le grand "mechant", c'est plus facile, mais ca mene a pas grand chose.....

L'anarchisme sait par sa conception qu'elle doit integrer les divergences tout en gardant des elements de convergences indispensables dans la societe future, l'unité se fera qu'a minima, pour permettre la cohabitation du plus possible de divergence, mais le principal est la, comment concevoir et amener ce cadre minimum qui permet la cohabitation de ces divergences.
A ce titre, l'approche syndicaliste me parait etre une possibilité pour certains, bien que j'y adhere pas, de ce que je comprends, sans developper, mais d'autres facon de voir sont possibles, l'important est de definir le quoi et le comment , les convergences minimales qui pourraient permettre la cohabitation de ces differences, mais pas de savoir qui a absolument raison, luttes steriles dans lesquelles certains ont l'air de s'y complaire, abondonnant implicitement un effort orienté vers une construction efficace permettant d'avancer dans le monde dans lequel on vit.

Je jette pas la pierre a ceux qui critiquent, meme de facon que je pourrais trouver trop radical ou peu realiste, parce que dans le fond, je ne peux m'empecher d'y trouver une verité, mais j'attends avec impatience de trouver un projet positif dans lequel m'engager, broyer du noir, je connais assez pour savoir que si on se contente de cela, ca mene pas a grand chose, on depasse a peine le domaine de "l'identitaire".
Winston
 
Messages: 156
Enregistré le: 25 Avr 2011, 11:28

Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede digger » 06 Jan 2012, 10:19

Un topic existe sur la question à partir d’un texte (intéressant) du dernier congrès de la F.A.
http://forum.anarchiste-revolutionnaire.org/viewtopic.php?f=69&t=5026
où Kuhing et Piero ont commencé à (bien) cerner le débat

Quant à la question de "l’amour libre", Leval parle d’une période particulière où l’anarchisme semblait se résumer à une caricature de ce qu’est la conception anarchiste de la question.
En ce qui concerne l'homosexualité, a moins d'avoir rien compris a ses propos, je le trouve a cote de la plaque voire choquant dans ses propos.
Je n’ai rien vu de tel, sinon :

d’aucuns demandent, m’a-t-il été dit, que le mouvement anarchiste inscrive dans ses revendications le droit à la pédérastie. Rien ne peut plus nous surprendre.


Et ne vois rien de choquant dans le questionnement de Leval.

Leval propose une méthodologie .Kuhing dans le topic mentionné plus haut, en propose une autre,

Ensuite ce qui est dit sur l'ouverture à des idées qui ne sont pas dogmatiques en coule de source puisque ce sont les membres du collectif eux-mêmes qui en fabriquent l'orientation et chacun défend sa façon de voir les choses : il y a parmi nous des pacifistes et d'autres qui le sont moins par exemple.
Mais nous avons entre nous tous des bases d'accord minimales qui nous relient :

-Destruction du capitalisme
-Mise en commun des ressources naturelles et autogestion
-Liberté individuelle et collective
-suppression de l' Etat


Leval, lui, pense que

On ne peut fonder une école de pensée, une école sociologique valable et capable d’apporter des lumières indispensables pour résoudre les grands problèmes de l’humanité en se limitant à
quelques éléments du problème total. Sans quoi l’on est inévitablement débordé par les autres.


Les deux ont raison, parce qu’ils ne parlent pas de la même chose. Kuhing parle de la création d’un groupe local, où bien évidemment l’ouverture est nécessaire à d’autres sensibilités pour pouvoir exister, et donc la recherche d’un terrain d’entente minimum est indispensable.

Leval parle de la nécessité d’une pensée anarchiste cohérente, qui cesse d’être fourre-tout, à partir de laquelle il est possible à plus grande échelle de construire avec d’autres. Si l’on n’est pas clair sur cela au sein d’un courant de pensée, comment peut échanger avec d’autres courants ? Et comment d’autre courants pourraient-ils discuter avec le courant anarchiste perçu, parfois de bonne fois, comme bordélique ?

La pensée centrale de Leval est celle-ci
Plus je vais et plus je comprends l’immense complexité de ce que les révolutionnaires auraient à prendre en charge, les dimensions énormes des taches à accomplir.


La tache, il l’a vu en Espagne .

Là où la CNT était présente et où un travail préalable avait été fait par les militantEs, la socialisation des moyens de production a été effective.

Parmi l’ensemble des travailleurs, ceux qui avaient des idées claires, qui ne s’acquièrent pas du jour au lendemain, ont vraiment socialisé, ou syndicalisé la production, c’est-à-dire réalisé le socialisme au sens intégral du mot, grâce aux syndicats.


Il y aurait trop à dire mais la lecture comme critique ‘négative" est à mon avis erronée. Elle est profondément constructive et offre une méthodologie claire au mouvement anarchiste et de nombreuses pistes de réflexion.

Le mettre en parallèle avec le texte de la FA est intéressant. La conversation devrait se poursuivre sur le topic cité plus haut.
digger
 
Messages: 2149
Enregistré le: 03 Juil 2011, 08:02

Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede digger » 07 Jan 2012, 11:18

En complément du texte de Leval , celui de Maurice Fayolle (mars 1964)
que j’ai retrouvé par le biais d’un topic du FAR.
Maurice Fayolle mars 1964
http://www.anarkhia.org/article.php?sid=114
digger
 
Messages: 2149
Enregistré le: 03 Juil 2011, 08:02

Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede anouchka » 11 Jan 2012, 11:49

Les deux ont raison, parce qu’ils ne parlent pas de la même chose. Kuhing parle de la création d’un groupe local, où bien évidemment l’ouverture est nécessaire à d’autres sensibilités pour pouvoir exister, et donc la recherche d’un terrain d’entente minimum est indispensable.

Leval parle de la nécessité d’une pensée anarchiste cohérente, qui cesse d’être fourre-tout, à partir de laquelle il est possible à plus grande échelle de construire avec d’autres. Si l’on n’est pas clair sur cela au sein d’un courant de pensée, comment peut échanger avec d’autres courants ? Et comment d’autre courants pourraient-ils discuter avec le courant anarchiste perçu, parfois de bonne fois, comme bordélique ?


complètement d'accord! :clap:
Avatar de l’utilisateur-trice
anouchka
 
Messages: 397
Enregistré le: 10 Déc 2011, 09:34

Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede mimosa rouge » 09 Avr 2012, 21:37

suite de cette discussion :
viewtopic.php?f=12&t=935&p=69499#p69499
Par ailleurs, l'embryon d'une société future peut tout autant se trouver dans l'associatif, etc que dans les syndicats. Une société auto-organisée ne le sera pas uniquement sur les lieux de travail, elle le sera aussi dans les quartiers, les villages, etc. Considérer le lieu de travail comme seul et unique lieu de l'auto-organisation et de la lutte des classes, c'est passer à côté d'une très grosse partie de la lutte des classes.

pour ça je suis ok ! mais je pense que c'est en unifiant dans les bourses du travail ces association et syndicats qu'on sera plus efficace au quotidient et pour les luttes plus intenses. Car oui la lutte des classe n'est pas que sur le lieu de travail et historiquement la confédération syndicale de classe ne S'EST JAMAIS CONTENTE du lieux de travail pour agir efficacement (même aujourd'hui ) ; aucun exploité ne peut agir efficacement en restant uniquement sur le lieu de travail.
Quand je parle de syndicalisme je ne parle pas que du syndicat d'industrie ou encore plus restreint et dérisoire de la section syndicale d'entreprise (ou d'établissement) . c'est bien là le malentendu depuis plusieurs post ! Car le modele de syndicalisme amputée (syndicalisme d'entreprise ) n'est pas efficace pour les luttes (et porte d'ailleur préjudice au NPA puisque le NPA est construit pour rassembler ceux qui luttent .... ça me permet de revenir au sujet cette pirouette :lol: )

Enfin, si je comprends bien tu considères que la FSU et la CGT sont déjà LDC (!) et qu'il suffirait de les unifier (avec Solidaires aussi)? Ou bien tu préconises une nouvelle confédération à partir d'une scission LDC de la CGT etc et en les rassemblant?

les travailleurs syndiqués sous ces étiquettes pratique la lutte de classe a plusieurs niveaux ! et oui les unifier (je vais même plus loin je dis une parti de FO et la CNT ) pour que ça ressemble a quelque chose (en premier lieu dans les boites et les industries locale ). Il n'est pas difficile à admettre qu' aujourd'hui la bureaucratie est plus facilement isolable qu'auparavent.
c'est peut etre la définition de lutte de classe qui m'echappe ... mais quand même ça serait énorme qu'il y en ai deux !
Et la collaboration de classe ne caractérise pas la pratique générale de ces orga, seule des particularités les font etre plus ou moins proche de la collaboration de classe (CGT et FSU y allant plus volontiers , la CNT la refusant le plus pour caricaturer ).
Sinon les révolutionnaires n'y serait pas ou ne rechercherais pas leur participation aux luttes
mimosa rouge
 
Messages: 472
Enregistré le: 10 Sep 2011, 19:13

Re: Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ?

Messagede Ian » 10 Avr 2012, 00:30

mimosa rouge a écrit:suite de cette discussion :
viewtopic.php?f=12&t=935&p=69499#p69499
Par ailleurs, l'embryon d'une société future peut tout autant se trouver dans l'associatif, etc que dans les syndicats. Une société auto-organisée ne le sera pas uniquement sur les lieux de travail, elle le sera aussi dans les quartiers, les villages, etc. Considérer le lieu de travail comme seul et unique lieu de l'auto-organisation et de la lutte des classes, c'est passer à côté d'une très grosse partie de la lutte des classes.

pour ça je suis ok ! mais je pense que c'est en unifiant dans les bourses du travail ces association et syndicats qu'on sera plus efficace au quotidient et pour les luttes plus intenses. Car oui la lutte des classe n'est pas que sur le lieu de travail et historiquement la confédération syndicale de classe ne S'EST JAMAIS CONTENTE du lieux de travail pour agir efficacement (même aujourd'hui ) ; aucun exploité ne peut agir efficacement en restant uniquement sur le lieu de travail.
Quand je parle de syndicalisme je ne parle pas que du syndicat d'industrie ou encore plus restreint et dérisoire de la section syndicale d'entreprise (ou d'établissement) . c'est bien là le malentendu depuis plusieurs post ! Car le modele de syndicalisme amputée (syndicalisme d'entreprise ) n'est pas efficace pour les luttes (et porte d'ailleur préjudice au NPA puisque le NPA est construit pour rassembler ceux qui luttent .... ça me permet de revenir au sujet cette pirouette :lol: )
Oui mais bon, on part des cadres de masse tels qu'ils existent malheureusement, et pas comme on voudrait qu'ils soient. Aujourd'hui, le syndicalisme s'occupe d'un champ assez restreint. Le reste des luttes s'organise dans d'autres cadres (associations, collectifs, et).

mimosa rouge a écrit:
Enfin, si je comprends bien tu considères que la FSU et la CGT sont déjà LDC (!) et qu'il suffirait de les unifier (avec Solidaires aussi)? Ou bien tu préconises une nouvelle confédération à partir d'une scission LDC de la CGT etc et en les rassemblant?

les travailleurs syndiqués sous ces étiquettes pratique la lutte de classe a plusieurs niveaux ! et oui les unifier (je vais même plus loin je dis une parti de FO et la CNT ) pour que ça ressemble a quelque chose (en premier lieu dans les boites et les industries locale ). Il n'est pas difficile à admettre qu' aujourd'hui la bureaucratie est plus facilement isolable qu'auparavent.
c'est peut etre la définition de lutte de classe qui m'echappe ... mais quand même ça serait énorme qu'il y en ai deux !
Et la collaboration de classe ne caractérise pas la pratique générale de ces orga, seule des particularités les font etre plus ou moins proche de la collaboration de classe (CGT et FSU y allant plus volontiers , la CNT la refusant le plus pour caricaturer ).
Sinon les révolutionnaires n'y serait pas ou ne rechercherais pas leur participation aux luttes
La définition du syndicalisme LDC pour moi, c'est celui qui rejette toute forme de collaboration de classe et maintient clairement l'indépendance de classe. Ça exclue donc l'essentiel des bureaucraties syndicales et une bonne partie des pratiques syndicales également!
Sur l'unification syndicale, je suis assez partagé. Le problème c'est qu'aujourd'hui elle se ferait sous contrôle des bureaucraties syndicales. Et en étant réaliste, autant la fusion CGT-FSU est plausible (mais risque de poser pas mal de problèmes sur le terrain), autant la fusion CGT-Solidaires me paraît bien peu envisageable dans un avenir proche...
Avatar de l’utilisateur-trice
Ian
 
Messages: 389
Enregistré le: 13 Déc 2009, 14:43

PrécédenteSuivante

Retourner vers Débats théoriques

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun-e utilisateur-trice enregistré-e et 3 invités