Les origines du 1er mai

Re: Les origines du 1er mai

Messagede bipbip » 14 Fév 2016, 15:12

Histoire du premier mai à Montréal

La lutte pour la réduction de la journée de travail p.2
L’Association Internationale des Travailleurs p.7
Les Chevaliers du Travail p.10
1886: grève générale aux USA p.12
Le massacre de Chicago p.16
La lutte pour la journée de 8heures au Québec p.20
La «Fête du travail», une diversion des boss p.24
La fête internationale des travailleurs p.26
Les socialistes montréalais p.28
Le mouvement des chômeurs p.33
Le 1er mai, de 1915 à 1939 p.37

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Télécharger la brochure de l’histoire du premier mai à Montréal : https://liberteouvriere.files.wordpress ... joiner.pdf
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Re: Les origines du 1er mai

Messagede IAL_Grenoble » 24 Avr 2016, 13:47

Expression OA : "La véridique histoire du 1er Mai"

Aux origines du 1er mai : Des ouvriers anarchistes sont assassinés !!!

Fondée en 1881, l’ancêtre directe de la Fédération Américaine du Travail (AFL), la Fédération des Métiers Organisés et des Syndicats de Travailleur (FOTLU) ne regroupe qu’environ 50 000 ouvriers qualifiés. Mais lors d’un congrès elle décide de mettre au premier plan de ses revendications la journée de huit heures et de retenir la date du 1er mai 1886 pour une manifestation de masse.

L’initiative du 1er mai 1886 des ouvriers américains n’aurait eu qu’un faible retentissement dans le pays et à l’étranger sans les événements tragiques de Chicago qui vont émouvoir le monde entier. Sûres de l’impunité, les milices patronales vont provoquer des incidents sanglants. Le 3 mai, des ouvriers qui manifestent devant l’usine "Mac Cormick" à Chicago essuient des tirs à bout portant. La bataille qui s’engage fait de nombreuses victimes. Les grévistes sont principalement d’origine allemande et, dans leur journal «Arbeiter Zeitung» (Journal des Travailleurs de tendance anarchiste) paraît l’appel suivant : « La guerre de classes est commencée. Des ouvriers ont été fusillés hier devant l’établissement Mac Cormick. Leur sang crie vengeance. Le doute n’est plus possible. Les bêtes fauves qui nous gouvernent sont avides du sang des travailleurs, mais les travailleurs ne sont pas du bétail d’abattoir. A la terreur blanche, ils répondront par la terreur rouge. Mieux vaut mourir que de vivre dans la misère. Puisqu’on nous mitraille, répondons de manière que nos maîtres en gardent longtemps le souvenir. La situation nous fait un devoir de prendre les armes. ». Dans la soirée du 4 mai, plus de 15 000 ouvriers se rendent sur la place au foin (Haymarket) pour y manifester pacifiquement (il leur avait été commandé de s’y rendre sans armes). Des discours sont prononcés, notamment par Spies, Parsons, Fielden. La foule se retire, quand une centaine de gardes nationaux charge avec violence. Une bombe, lancée on ne sait d’où, tombe au milieu des forces de police en tuant sept et en blessant grièvement une soixantaine. Les autorités procèdent à des arrestations parmi les meneurs des grévistes et les rédacteurs de l’«Arbeiter Zeintung» : Auguste Spies, Samuel Fielden, Oscar Neebe, Michel Schwab, Louis Lingg, Adolphe Fischer, Georges Engel et Albert Parsons.

Le verdict est rendu le 17 mai. Les huit accusés sont condamnés à être pendus. Une mesure de grâce intervint pour Schwab et Fielden, dont la peine est commuée en prison à perpétuité, et de Neebe dont la peine est réduite à quinze ans de prison. Le 11 novembre 1887, Spies, Parsons, Engel et Fischer sont exécutés, quant à Lingg, il s’est suicidé la veille dans sa cellule.


1891, 1909, 1920, 1931 : 1er Mai Rendez-vous international … et Répression !

Le 1er mai 1891, à Fourmies, à 9 heures, la plupart des ouvriers de la ville sont en grève. Après une échauffourée avec les gendarmes à cheval, quatre manifestants sont arrêtés. Le premier slogan de la journée « c'est huit heures qu'il nous faut " est alors devenu "c'est nos hommes qu'il nous faut ». En début d'après-midi, le maire de Fourmies promet de relâcher à 17h00 les ouvriers arrêtés le matin. Il est 18h15, les 4 grévistes emprisonnés le matin à la mairie n’ont toujours pas été libérés. Près de 200 manifestants arrivent alors sur la place et font face aux 300 soldats équipés du nouveau fusil Lebel. Il est 18h20, les cailloux volent, la foule pousse… quand vers 18h25, le commandant Chapus s'écrie : « Feu ! Feu ! Feu rapide ! Visez le porte-drapeau ! » La troupe tire… La fusillade va faire une trentaine de blessés et neuf morts, dont 4 jeunes femmes et un enfant, parmi lesquels Maria Blondeau, jeune ouvrière de 18 ans tenant dans les mains un bouquet d’aubépine, Kléber Giloteaux, un jeune de 21 ans ou bien encore Emile Cornaille, âgé de 11 ans avec dans sa poche une toupie... Ces morts, promus « martyrs » aux yeux des ouvriers, vont très vite devenir des symboles de la République répressive et de classe. Un dixième décès sera à déplorer le lendemain. Camille Latour, un ouvrier de 46 ans… Les 10 morts de Fourmies seront inhumés le 4 mai devant une foule estimée à près de 50 000 personnes

Le 1er mai 1909, à Buenos-Aires, alors que la manifestation anarchiste appelée par la F.O.R.A réunit plus de 30 000 personnes. Le chef de la police, connu pour ses sentiments anti-anarchistes fait charger brutalement les manifestants: 8 personnes trouvent la mort et 105 sont blessées. Le chef de la police quant à lui, sera éliminé le 14 novembre 19096, par l'anarchiste S. Radowizky.

Le 1er mai 1920, à Turin, le meeting devant la Bourse du Travail rassemble plus de cent mille personnes. Parmi les orateurs, l'anarchiste R. Schiavina. Mais le meeting terminé les manifestants sont chargés par la police qui tire sur la foule provoquant deux morts et une trentaine de blessés.

Le 1er mai 1931, à Barcelone, se déroule la manifestation de la CNT. Des délégué-e-s du mouvement anarchiste international sont présent-e-s : A. Souchy (Allemagne), I. Mett et Voline (Russie), C. Berneri (Italie), H. Rüdiger (Suède), L. Lecoin et P. Odéon (France). Un immense cortège évalué à plus de 100 000 personnes est rassemblé pour exiger de la nouvelle République une réforme radicale de la société. A 13 heures, la manifestation est bloquée par la Garde Civile. Un officier s'avance revolver au poing, F. Ascaso le rejoint pour parlementer, mais alors que le garde civil exige la dissolution immédiate de la manifestation, Ascaso le désarme d'un coup de poing. L'officier désarmé recule alors avec sa troupe. Durruti brandissant un drapeau rouge et noir s'écrie "Passage à la FAI". La foule envahit alors la place de la Constitution, mais à peine des membres de la commission sont-ils entrés dans le palais pour y porter les résolutions du meeting qu'une fusillade partant de l'édifice provoque la panique et les premières victimes dans les rangs des manifestants. Certains groupes d'ouvriers armés ripostent alors aux tirs malgré un appel au calme de Durruti (qui est blessé) ainsi qu'Ascaso... Bilan: 1 mort et 15 blessés côté manifestants, 2 morts et plusieurs blessés du côté des gardes civils et des carabiniers.


Des luttes d’hier… aux luttes d’aujourd’hui…

Aujourd’hui les temps auraient changé ! C’est ce que maintenant nous pouvons entendre. Et pourtant à quoi assistons-nous : les divers gouvernements de droite comme de gauche nous proposent un statu quo politique et social qui ressemble étrangement à ce qui existait au siècle dernier ??? Des riches toujours aussi riches sinon plus et des pauvres qui n’en finissent pas de vivre dans la misère. Les Etats, aujourd’hui comme hier, ne se privent pas d’aliéner leurs populations pour le plus grand bénéfice du Capitalisme. Ce dernier, aujourd’hui mondialisé, a évolué nous surinent certains politiciens… Mais, ce qu’ils oublient de préciser c’est que ça ne change rien à l’affaire, car dans le même temps la pauvreté, la précarité, la misère se sont elles aussi mondialisées. Les écarts subsistent et se creusent… L’exploitation est toujours là… Plus vigoureuse encore de nos jours ! En revanche, ce qui a changé c’est qu’auparavant, quand les acquis des luttes ouvrières se voyaient mis en péril par un patronat trop agressif, il y avait en face une réponse à la hauteur. «Pour un œil les deux yeux, pour une dent toute la gueule», slogan des années «20» qui n’a plus beaucoup de sens aujourd’hui et c’est bien malheureux !

Avec la gauche aux affaires, les choses devaient évoluer… Nous avons vu ce qui a changé. Maintenant l’Etat et le Capital ne mettent plus de gants. D’état d’urgence, en criminalisation du mouvement ouvrier - comme ce fut le cas à Air France et à Goodyear et ailleurs…, les tenants des pouvoirs économiques, politiques et sociaux nous font payer très cher les renoncements et les reculades des organisations syndicales, trop enclines à négocier, à devenir des partenaires « responsables», beaucoup plus préoccupées par leur «représentativité boutiquière» que par la lutte collective.

Dans ce contexte, la montée de l’extrémisme de droite, qu’il soit frontal et national ou qu’il s’affuble d’oripeaux bleu-Marine ne trouve en écho que l’absence assourdissante de toute dimension antifasciste au sein du Mouvement Syndical et pourtant jadis elle y avait une place prépondérante. Ce déplacement de l’antifascisme des forteresses ouvrières vers les sphères électoralistes et politiciennes a permis aux apprentis fascisants de faire leur miel aux fonds des urnes… En ce qui concerne l’accueil des «Migrant-e-s» qui fuient les guerres, les misères économiques et sociales, les brutalités de leurs dirigeants etc., il se déroule dans une indifférence assez remarquable, d’où la solidarité ouvrière de jadis se trouve quasiment absente.


L’Organisation Anarchiste consciente des enjeux sociaux et politiques auxquels nous sommes confronté-e-s et, dans le même temps, désireuse de lutter pour un monde débarrassé de l’exploitation salariale et de chacun des systèmes de domination ( Etatique, Capitaliste, Religieux, Patriarcal etc.) lutte pour l'abolition de toutes les formes de hiérarchies, de pouvoir et d'autorité. L’O.A. s’inscrit dans le mouvement de la lutte des classes et favorise les luttes sociales, luttes qui tendent à s'auto-organiser afin de faire reculer l'exploitation et la domination ! Pour ce faire, nous pensons nécessaire de recourir à l'action directe des individus et des masses…


Organisation Anarchiste (avril 2016)
Pour nous rencontrer à Toulouse, Perpignan, en Comminges, dans le Gers, à Carcassonne, Grenoble, en Région parisienne, à Orléans…
oa@infosetanalyseslibertaires.org
http://infosetanalyseslibertaires.org
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Re: Les origines du 1er mai

Messagede Pïérô » 30 Avr 2016, 11:41

1890 : le 1er Mai arrive à Tours

A Tours, le 1er Mai 1890 commence la veille au soir, quand rue Royale [1], à hauteur du café de la poste, une barricade se monte. Il y a là une dizaine de personnes, au plus. Pierres et boiseries trouvées à droite et à gauche sont réutilisées. Alors que tout ça s’annonce sous les meilleurs auspices, une bonne âme va prévenir les forces de l’ordre. La barricade n’est pas prête, les protagonistes se replient.

Durant la journée, nulle manifestation de prévue ; quelques tourangeaux ont pris le train pour monter sur Paris. Le matin, six ouvriers ont été arrêté pour des "cris séditieux", et relâché dans la soirée. A 14h, quatre nouveaux ouvriers sont arrêtés : ils avaient lancé un piquet de grève sur un des chantiers de Tours. Il faut attendre le soir pour voir les ouvriers se réunir : la salle du Manège est plus que comble. Plus de 1 000 personnes assistent à la première conférence du 1er Mai à Tours. Georges Rétif [2] prends la parole :

... http://larotative.info/le-1er-mai-la-jo ... -1543.html
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Les origines du 1er mai

Messagede bipbip » 03 Mai 2016, 02:12

1er mai : L’Affaire du Haymarket Square et nous.

En mai 1886 se déroulent à Chicago les événements à l’origine du 1er Mai : une révolte ouvrière amène la mort de policiers et, en représailles, la condamnation de quatre anarchistes à la pendaison. Normand Baillargeon, philosophe et militant libertaire québécois, revient sur cet épisode.

... http://www.alsace.alternativelibertaire ... article824
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Re: Les origines du 1er mai

Messagede GUERRE DE CLASSE » 04 Mai 2016, 16:19

Contre la Fête du Travail
Reprenons les Combats des 1er Mai Révolutionnaires


« La guerre de classe est commencée. Des ouvriers ont été fusillés hier devant l’établissement Mac Cormick. Leur sang crie vengeance ! Le doute n’est plus possible. Les bêtes fauves qui nous gouvernent sont avides du sang des travailleurs ! Mais les travailleurs ne sont pas du bétail d’abattoir. A la terreur blanche, ils répondent par la terreur rouge. Mieux vaut mourir que vivre dans la misère ! Puisqu’on nous mitraille, répondons de manière que nos maîtres en gardent longtemps le souvenir. La situation nous fait un devoir de prendre les armes ! Hier soir, pendant que les femmes et les enfants pleuraient leurs maris et leurs pères tombés sous les balles des assassins, les riches emplissaient leurs verres et buvaient, dans leurs somptueuses demeures, à la santé des bandits de l’ordre social… Séchez vos larmes femmes et enfants qui pleurez ! Esclaves, haut les cœurs ! Vive l’insurrection ! »
Parsons et Spies – « Martyrs de Chicago »

Voilà comment, en 1886, à Chicago, les ouvriers nous montraient déjà comment répondre aux monstres capitalistes qui, sans scrupules, sauf celui d’augmenter leurs profits, jettent des milliers d’ouvriers sur le pavé sans aucune ressource.

L’exclusion des 1.200 ouvriers de l’usine Mac Cormick de Chicago, en février 1886, au moment des préparatifs de la grande grève pour imposer la réduction de la journée de travail à 8 heures, n’a fait que renforcer la décision des prolétaires à lutter contre leurs misérables conditions de vie, contre leur dépendance d’un système qui ne promet que travail, sans autre perspective que d’y laisser sa peau, ou qui les expulse de l’usine alors qu’il ne leur est possible, pour survivre, que d’y vendre leur force de travail. Dès lors, tous les soirs, les prolétaires se réunirent et malgré les centaines de flics qui essayaient de les en empêcher, ils étaient chaque fois plus nombreux. La volonté de combattre se durcit. La veille du 1er mai, 25.000 ouvriers assistèrent à la réunion. Le 1er mai, 350.000 grévistes paralysaient la production. A Chicago, le mouvement explose. Mais, le 3 mai, les milices privées, mercenaires du capital, fusillent les prolétaires toujours en lutte, rassemblés devant l’usine Mac Cormick. Le lendemain, les rangs se resserrent en une manifestation contre la répression brutale qui a fait couler le sang de camarades ; 15.000 personnes crient vengeance. Les gendarmes chargent mais les ouvriers ripostent ; une bombe tue 7 gendarmes et en blesse 60. La bourgeoisie saisie d’épouvante prend en otages les chefs du mouvement. L’infâme procès monté de toutes pièces, machination que la justice bourgeoise reproduira encore des milliers de fois, condamne 6 des leaders du mouvement à la cruelle agonie de la pendaison.

« Vous croyez, messieurs, que lorsque nos cadavres pendront au gibet, tout sera fini ? Vous croyez que la guerre sociale aura cessé lorsque vous nous aurez sauvagement étranglés ? »
Déclaration de Parsons au procès.

Non, aujourd’hui, malgré tout le lavage de cerveau perpétré par la contre-révolution, la mémoire des « martyrs de Chicago » comme de tous les autres crimes de ces chiens sanglants du capital, ne s’efface pas. Malgré tous les baumes mystificateurs que la bourgeoisie a étalés pour camoufler les flots de sang prolétarien qu’elle a fait couler, la cicatrice témoignera toujours des coups portés et nous rappellera que pour battre ces charognards, notre lutte doit être sans pitié.

C’est pour couronner des années de lutte contre l’immonde exploitation imposée par la bourgeoisie au prolétariat qu’une association ouvrière décida d’organiser une grande grève pour obtenir la réduction du temps de travail à 8 heures par jour, le 1er mai 1886. Axe central de la lutte contre l’exploitation, cette revendication raviva la mémoire des dures batailles que la classe ouvrière avait déjà menées – en 1832 aux Etats-Unis pour obtenir la journée de 10 heures, en 1833-34 en Angleterre, pour la journée des 8 heures – s’affrontant à la répression implacable que les gardiens du capital avides de chaînes et de sang exerçaient sans relâche. Dès lors, les grandes grèves des ouvriers qui marquèrent les années 1886 à 1890 aux Etats-Unis, eurent un écho international. En 1889, c’est dans le monde entier que la date du 1er mai fut reprise comme moment d’un vaste rendez-vous de tous les prolétaires décidés à arracher une réduction du temps de travail et d’une manière plus générale, à lutter contre l’exploitation, contre le travail, pour la destruction de toute société de classes. Et ceux qui se battaient pour cela, pour la révolution communiste, savaient qu’ils n’obtiendraient que ce qu’ils seraient capables d’imposer par la vigueur de leurs organisations, la force de leurs actions.

C’est en 1890 que, pour la première fois, le 1er mai fut une journée de solidarité internationale de la classe ouvrière. Cette manifestation était à la fois la commémoration des « martyrs » de la répression bourgeoise et un défi à l’ensemble de l’ordre bourgeois, l’expression d’une volonté de résistance à l’exploitation capitaliste et l’espoir d’une émancipation totale du joug de l’esclavage salarié. Avec une force égale à l’enthousiasme des ouvriers, la bourgeoisie d’alors haïssait et redoutait ces 1er mai rouges où le drapeau teint du sang de l’ouvrier devenait maître de la rue dans toutes les grandes villes industrielles du monde. Chaque 1er mai était devenu une préparation active à la guerre civile internationale, à la révolution. La bourgeoisie établissait de véritables états de siège à la veille de ce jour. Dans les usines, l’espionnage et la provocation étaient décuplés, les ouvriers suspectés, renvoyés. Aucune mesure n’était jugée trop rigoureuse pour décourager les grévistes. Durant des semaines, la police était sur les dents, les fiches des suspects étaient sans cesse revues et complétées, les réunions ouvrières interdites, les militants préventivement recherchés. Mais, de son côté, le prolétariat décidé à lutter s’organisait. Les silences de la nuit dans les quartiers ouvriers abritaient un travail fiévreux. Dans les caves, les imprimeries clandestines publiaient des milliers d’appels à la lutter. Les mansardes devenaient les sièges des réunions. Les ouvriers surveillaient les quartiers, dépistaient les mouchards et les provocateurs. Les murs se couvraient chaque nuit de nouvelles proclamations. A l’aube du grand jour, toutes les usines étaient silencieuses, la classe ouvrière était dans la rue. La répression sanglante, le massacre de Fourmies, les charges de Cosaques, les sabres des gardes mobiles ne faisaient que galvaniser la combativité des ouvriers.

A Vienne (France) en 1890, aucun déploiement de force ne fut assez fort pour empêcher que ne surgissent ici et là, en plusieurs points de la ville à la fois, des bataillons ouvriers ; dispersés sur un point, ils se reformaient sur un autre, dressant des barricades ; la foule des manifestants se dirigea vers le quartier des usines. Quel est celui qui, dans un geste de révolte lança les parias du textile à l’assaut des magasins d’une grande fabrique de drap ? En un clin d’œil, le magasin est envahi et 400 mètres de drap sont distribués à ceux qui n’avaient pas de quoi s’habiller.

A Fourmies en 1891, vers la fin d’avril, les ouvriers d’une usine importante s’étaient mis en grève, réclamant un supplément de salaire. Les patrons résistaient. Le 1er mai arriva. Les grévistes décident de faire une tentative pour débaucher leurs camarades d’une usine similaire. Les 500 ou 600 grévistes se retrouvent là en face d’un peloton de gendarmerie,… Les bagarres se terminent par une fusillade. Plus de 80 prolétaires tombent dont 9 assassinés.

La lutte qui présida à l’instauration du 1er mai de chaque année, comme journée de solidarité internationale de la classe ouvrière, était donc une lutte contre toute la barbarie du système capitaliste qui a « libéré » les hommes du servage pour mieux les soumettre au joug de la loi de la valeur, qui a réduit la force de travail à une marchandise, séparant d’autant plus les ouvriers du produit de leur travail. Ainsi, la bourgeoisie a réalisé la grande « œuvre » de soumettre le monde entier à un même système d’exploitation, de contraindre des millions d’hommes à ne pouvoir survivre que par la vente de leur force de travail, de les enchaîner au travail par le salariat jusqu’à l’épuisement de leurs dernières énergies. Et quand l’accroissement de leur taux de profit l’exige, ces mêmes capitalistes n’hésitent pas à expulser des milliers et même des millions de prolétaires du procès immédiat de production, les laissant croupir dans l’armée de réserve que constituent les chômeurs. Après avoir pompé toute notre sueur pour enrichir un système qui ne tourne même pas pour nous, les vampires capitalistes nous laissent sans autre ressource que de crever à petit feu sur un marché de la force de travail sursaturé dont ils profitent en plus pour baisser les salaires de l’ensemble de la classe ouvrière.

C’est contre ce système de production plus violent que tous les autres, qui fait qu’entre les mains d’une minorité toujours plus restreinte s’accumulent toutes les richesses de ce monde, tandis qu’il démunit des moyens de subsistance les plus élémentaires l’autre partie sans cesse croissante de l’humanité, que les ouvriers de Chicago de Londres, de Paris, de Petrograd, de Shanghai,… luttaient.

Si tant d’ouvriers n’hésitaient pas à payer de leur vie la défense de cette lutte, c’est qu’elle symbolisait la solidarité internationale unissant d’un coup tous les conflits locaux, impulsant de nouvelles initiatives de généralisation des combats de classe. C’était leur lutte.

Mais la combativité qui animait les premières grandes luttes pour la réduction du temps de travail s’émoussa à retraverser l’océan sur la barque de la social-démocratie (qui, à son congrès de Paris, en 1889, repris à son compte l’organisation internationale du 1er mai). Alors que les grandes grèves démontraient que les ouvriers n’obtiendraient que ce qu’ils seraient capables d’imposer, les 1er mai firent place à des cortèges, des pétitions, des sommations auprès des pouvoirs publics, abandonnant peu à peu le terrain des affrontements de classe. Déjà en 1889, le congrès socialiste de Paris spécifiait qu’il voulait que : « … dans tous les pays et dans toutes les villes à la fois, les travailleurs mettent, le même jour (le 1er mai), les pouvoirs publics en demeure de réduire légalement la journée de travail à 8 heures… »

Ce discours reflète déjà le fétichisme de la légalité, le réformisme de la social-démocratie qui entraîna de plus en plus les 1er mai à quitter le terrain de la lutte de classe pour sombrer sur celui de la démocratie. Instaurant une division entre lutte « économique » et lutte « politique », elle limitait les luttes de résistance à l’exploitation capitaliste, à l’usine, et en ôtait toute portée révolutionnaire. Se chargeant de plaider les revendications prolétariennes au parlement, elle en altérait la substance même. De la rue au parlement, la lutte de classe était transformée en lutte pour des réformes de l’Etat. Ainsi la revendication bourgeoise du suffrage universel supplanta les revendications ouvrières. Par ce biais, la social-démocratie, non seulement enterrait les luttes, mais aussi, renforçait l’idéologie bourgeoise qui voudrait nous faire croire que dans la société capitaliste, nous avons quelque chose à gagner et que le droit de vote serait une arme entre nos mains. Mais comme force d’atomisation brisant toute solidarité de classe, on ne fait pas mieux ! Quinze années durant, le démo-crétinisme régna, déviant les luttes de classe vers le marais parlementaire, transformant la défense intransigeante des intérêts de la classe ouvrière en de traîtresses conciliations avec le capital. Et c’est ce même mouvement qui a conduit la social-démocratie à appeler les prolétaires non pas à fraterniser et s’unir mondialement contre la barbarie capitaliste, mais à s’entretuer sur les fronts de la première guerre impérialiste mondiale en 1914.

Mais avec la reprise générale des luttes contre le capital en 1904, 1905, 1906, avec le sabotage de la première guerre impérialiste mondiale en 1917, 1918,… le prolétariat a réaffirmé ses 1er mai de lutte. […]

Mais la bourgeoisie mondiale, ébranlée par cette gigantesque vague révolutionnaire, se regroupe derrière sa fraction social-démocrate pour écraser dans le sang la révolte ouvrière porteuse d’un monde nouveau, pour sauvegarder son ignoble système d’exploitation. Véritable bourreau de la révolution mondiale, la social-démocratie assassine les chefs prolétariens […]. La vague révolutionnaire n’ayant pas renversé le rapport de force mondial bourgeoisie/prolétariat en sa faveur, elle fut détruite et le capitalisme put compter sur la reconsolidation de l’Etat bourgeois en Russie pour rasseoir sa domination infâme sur les cadavres encore chauds des ouvriers morts pour avoir tenté d’instaurer la communauté humaine mondiale.

Voilà pourquoi après ce cannibalisme sans précédent, les prolétaires battus, désarmés, ont encaissé la contre-révolution des fascismes et des fronts populaires.

Voilà pourquoi de 1936 à 1945, assujettis à la bourgeoisie triomphante, ils se sont battus dans un camp comme dans l’autre, contre leurs frères de classe, pour le plus grand bien du capital.

Voilà pourquoi en 1947, l’Etat belge décrète le 1er mai « fête du travail », jour férié légal, sanctionnant ainsi l’œuvre de la contre-révolution.

De la journée de défi à l’ordre capitaliste à la célébration de la victoire de la terreur démocratique, il n’y a pas d’évolution,… il y a rupture, il y a antagonisme de classe. L’un est notre 1er mai, celui de la classe ouvrière mondiale, l’autre est celui du capital.

Pendant des dizaines d'années, l’internationalisme prolétarien a cédé la place à la glorification du développement de l’économie nationale ; les batailles de rue pour l’abolition du salariat ont fait place à des promenades inoffensives, à des défilés militaires à la louange de la démocratie. Muets sur la lutte de classe contre l’exploitation capitaliste et pour la réappropriation de l’ensemble du produit social, tous les bourgeois, de la gauche à la droite, se sont réjouis de la paix sociale qui a régné et, eux qui ont au moins 100 millions de morts à leur actif, nous appellent encore à respecter ce pacifisme et à renoncer, même en pensée, à toute violence révolutionnaire.

Mais si les forces de la contre-révolution ont repoussé l’assaut révolutionnaire du prolétariat […] partout dans le monde, si elles ont démembré le corps du prolétariat et sapé la révolution, elles ne peuvent les tuer. Le mouvement communiste se relèvera nécessairement des cataclysmes que le capitalisme suscite inévitablement et aucune force ne pourra l’empêcher de tirer des leçons de ses défaites d’hier, les conditions de la victoire de demain.

Ces longues et pénibles décennies de démocratie sont là pour démontrer que le parlementarisme n’est pas autre chose qu’un pilier de la conservation de l’ordre capitaliste, un simple camouflage de la terreur d’Etat ; pour démontrer que les réformes, loin de représenter des « conquêtes prolétariennes », ne sont que des consolidations de l’oppression capitaliste et qu’elles ont surtout pour fonction de désarmer le prolétariat face aux nouvelles crises. Ces longues années d’expansion effrénée de la production capitaliste sont là aussi pour nier que le bien-être du prolétariat soit lié à celui de l’économie nationale. Profitant de la contre-révolution triomphante, la bourgeoisie a d’autant plus accru le taux d’exploitation, l’intensité du travail, le degré d’abrutissement, le chômage, les migrations, les déportations, les génocides, la misère, la faim, l’insécurité, le despotisme à l’usine et dans toute la vie sociale. Il n’y a pas de conciliation possible entre les intérêts du prolétariat et ceux de la bourgeoisie.

Camarades prolétaires,

Aujourd’hui à nouveau, le capitalisme vomit sa barbarie. La crise déchaîne la férocité des capitalistes, la terreur d’Etat se renforce. Et la bourgeoisie voudrait que docilement le prolétariat se laisse museler, concède à faire des sacrifices pour satisfaire les appétits menacés de leurs exploiteurs. Un siècle après les grandes grèves prolétariennes pour imposer la journée des 8 heures, nous vivons toujours comme des forçats obligés de nous vendre dans les bagnes du travail et les syndicats, ces flics du patronat, cassent nos grèves, brisent nos luttes,… au nom d’une soi-disant réduction du temps de travail, au nom d’une soi-disant lutte contre le chômage, ils font passer l’attaque des salaires, l’intensification du travail, les licenciements, l’extension du travail précaire, les exclusions du chômage,…

La situation catastrophique de l’économie bourgeoise ne peut en rien entraver nos luttes. Ce qui nous intéresse, ce n’est pas la réforme de l’Etat de ce système barbare, ni sa version socialiste, ni stalinienne, ni chrétienne, ni fasciste,… mais sa destruction de fond en comble.

Aux capitalistes qui veulent à nouveau nous entraîner dans une guerre impérialiste mondiale, répondons en intensifiant nos luttes contre toutes les fractions de la bourgeoisie, contre tous les Etats capitalistes de l’ouest comme de l’est. Aux ordres de mobilisation, répondons en retournant nos fusils contre nos officiers, en transformant la guerre impérialiste en guerre civile internationale, classe contre classe.

Camarades prolétaires,

Pour avoir la force de détruire la bête capitaliste, ses guerres, sa misère généralisée, notre condition d’esclave salarié, il nous faut dès maintenant préparer nos luttes futures à travers le monde entier. Il faut nous organiser en dehors et contre les organes bourgeois que sont les syndicats. Il nous faut réapprendre à utiliser nos armes de classe : la grève sauvage, sans préavis ni limitation d’aucune sorte, l’autodéfense ouvrière, l’armement des piquets, le sabotage de la production des stocks. Il nous faut généraliser nos luttes, nous unir au-delà des barrières capitalistes, au-delà des différences de nationalité, de sexe, de statut, au-delà des divisions sectorielles, des frontières régionales, nationales,…

Nous devons refaire des 1er mai une journée de solidarité internationale, unissant tous les combats ouvriers du monde entier, en un front de classe capable de repartir à l’assaut du monde. Face aux puissantes forteresses que la bourgeoisie a édifiée et édifie encore pour la défense de sa société d’exploitation, il faut nous organiser en force révolutionnaire internationale, centralisée et centralisatrice, en parti mondial de la révolution.

A l’Etat capitaliste, son parlement, ses élections, ses partis, ses syndicats, opposons notre propre organisation en classe, pour la défense de nos intérêts.

Au développement de la répression anti-ouvrière, à la violence bourgeoise, répondons par l’action directe, l’organisation de la violence ouvrière.

Contre l’hystérie nationaliste et les campagnes de préparation à la guerre, hissons le drapeau du défaitisme révolutionnaire, de l’internationalisme prolétarien.

Contre la fête du travail, reprenons les combats des 1er mai révolutionnaires.


Post-scriptum : Ce texte a été publié pour la première fois par le Groupe Communiste Internationaliste (GCI) le 1er mai 1986, à l’occasion du centenaire des événements de Chicago. Nous le republions aujourd’hui moyennant quelques petites suppressions [entre crochets], nous en assumons la traduction en anglais et en tchèque, ainsi que l’entière responsabilité politique et sa diffusion internationale.

http://www.autistici.org/tridnivalka/contre-la-fete-du-travail-reprenons-les-combats-des-1er-mai-revolutionnaires/
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Re: Les origines du 1er mai

Messagede Pïérô » 05 Mai 2016, 00:03

C'est très bien, y a juste un tout petit chouïa qui manque, c'est qu'à aucun moment il n'est dit que les premiers concernés étaient anarchistes. Mais les éléments existent plus haut dans ce topic, du côté de celles et ceux qui, même si elles et ils peuvent sortir de grandes envolées lyriques sans rivaliser avec de tels expérimentés, ne tronquent pas l'Histoire.
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Re: Les origines du 1er mai

Messagede bipbip » 05 Mai 2016, 13:10

Perpignan
le groupe Puig Antich vous convie entre le 1er et 21 mai 2016, à une
exposition sur une rétrospective des mois de Mai de la contestation locale, nationale et
internationale sera visible à la librairie Infos, les samedis entre 15 et 19H et les
mercredis de 17 à 19H...
Librairie Infos 2, rue T. Guiter à Perpignan (près de la place des poilus)
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Re: Les origines du 1er mai

Messagede bipbip » 16 Mai 2016, 14:29

L’histoire du 1er mai en Turquie

La Place Taksim à Istanbul est profondément liée à l’histoire du 1er mai en Turquie. Qui connait de près ou de loin Istanbul, sait que Taksim est le centre névralgique d’Istanbul. Ce n’est pas seulement parce que tous les rendez-vous se donnent à Taksim, qu’ils soient culturels, touristiques, loisirs ou amoureux, mais parce que cette place est le lieu des grands rassemblements politiques, le point de départ des manifestations. Et celles des 1er mai lui sont amèrement liées et fidèles malgré les interdictions…

... http://www.kedistan.net/2016/04/30/hist ... i-turquie/


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Re: Les origines du 1er mai

Messagede bipbip » 29 Avr 2017, 16:14

L’histoire du 1er mai

Extrait d’un film réalisé par Les Mutins de Pangée

http://www.cnt-f.org/l-histoire-du-1er-mai.html
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Re: Les origines du 1er mai

Messagede bipbip » 30 Avr 2017, 18:53

Le 1er Mai 1891 à Fourmies. Neuf morts

Pour célébrer ce premier mai, Bernadette Leydie, sur le Groupe CGT syndicats, nous propose un voyage dans le temps et de faire un tour du côté de Fourmies, dans le Nord.

Nous sommes le 1er mai 1891. A 9 heures, la plupart des ouvriers de la ville sont en grève. Une seule filature reste en activité. Après une échauffourée avec les gendarmes à cheval, quatre manifestants sont arrêtés.

Le premier slogan de la journée, « c’est huit heures qu’il nous faut » est alors devenu « c’est nos hommes qu’il nous faut ». Le reste de la journée se déroule sans aucun incident majeur.

En début d’après-midi, le maire de Fourmies promet de relâcher à 17h00 les ouvriers qui avaient été arrêtés le matin. Il est 18h15, Place de l’église, face à la mairie de Fourmies, les 4 grévistes emprisonnés le matin à la mairie n’ont toujours pas été libérés.

Près de 200 manifestants arrivent alors sur place et font face aux 300 soldats équipés du nouveau fusil Lebel. Il est 18h20, les cailloux volent, la foule pousse.
Pour se libérer, le commandant Chapus fait tirer en l’air. Il est presque 18h25 lorsque le même commandant Chapus s’écrie : « Feu ! Feu ! Feu rapide ! Visez le porte-drapeau ! »

La troupe tire et teste le nouveau fusil Lebel.

La fusillade va faire une trentaine de blessés et neuf morts, dont 4 jeunes femmes parmi lesquels Maria Blondeau, jeune ouvrière de 18 ans tenant dans les mains un bouquet d’aubépine, Kléber Giloteaux, un jeune de 21 ans ou bien encore Emile Cornaille, âgé de 11 ans, qui avait une toupie dans sa poche…

Avec le drame de Fourmies, le 1er Mai va s’enraciner dans la tradition de lutte des ouvriers. Il représente un tournant considérable dans l’histoire du mouvement ouvrier français et mondial.
Bon Premier Mai à vous tous.

http://www.revolutionpermanente.fr/Titr ... Neuf-morts
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Re: Les origines du 1er mai

Messagede Pïérô » 21 Mai 2017, 01:25

Radio : Voyage en anarchie : Le 1er mai, symbole des luttes libertaires

Le 1er mai, le printemps, bientôt l’été, les brins de muguet, la grasse matinée… Mais aussi, la « Fête du Travail », chômée et payée depuis le Maréchal Pétain.

Fêter le travail, quelle drôle d’idée ! Alors que la France compte plus de 3 millions de chômeurs, que les plans sociaux se suivent et se ressemblent, que les burn out sont de plus en plus fréquents, célébrer le travail peut sembler paradoxal.

Le refus de toute autorité hiérarchique

Quand on sait d’où vient cette date, le 1er mai, la Fête du Travail relève franchement de la contradiction. Mais le sait-on vraiment ? Sait-on que le 1er mai 1886, des policiers américains ont tué des travailleurs qui manifestaient pour la journée de 8h, consacrant ainsi la date comme jour des luttes ouvrières ? Sait-on que ces manifestants étaient anarchistes ? D’ailleurs, sait-on ce que c’est vraiment, l’anarchisme ?

Nébuleuse de pensées, en perpétuelle évolution, l’anarchisme est fondé sur le refus de toute autorité hiérarchique et en particulier celle de l’État, du Capital et de la Religion.

Protéiforme et méconnu, le mouvement anarchiste inquiète, d’autant plus qu’une légende noire, liée à des actes terroristes, est venue entacher sa réputation au 19e siècle. Pourtant, loin d’être confuse et intrinsèquement violente, la pensée anarchiste est au fondement de bien des avancées sociales, en France et dans le monde.

En cette Fête du Travail, journée des revendications des travailleurs, nous vous proposons un voyage en anarchie, une plongée rouge et noire au cœur des luttes menées par le courant libertaire, ses modes d’action, ses évolutions, ses victoires et ses peines, incarnés par cette journée symbolique et historique, le 1er mai.

Invité Tancrède Ramonet

Tancrède Ramonet, réalisateur de documentaires, dont "Ni Dieu ni maître: Une histoire de l’anarchisme"

Emission à écouter : https://www.franceinter.fr/emissions/af ... 1-mai-2017
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Re: Les origines du 1er mai

Messagede bipbip » 30 Avr 2018, 15:37

Il y a 127 ans, un 1er mai sanglant à Fourmies

Le 1er mai 1891, malgré les interdictions patronales, les grévistes défilent dans cette cité du textile du Nord, pour réclamer la journée de 8 heures. Une bousculade, des tirs… Neuf manifestants meurent, martyrs de la cause socialiste naissante.

Ils ne se laisseront pas intimider par les agitateurs. En faisant placarder, en cette fin avril 1891, des affichettes sur les murs de Fourmies (Nord), les patrons des 37 filatures de la cité lainière font passer le message : les grévistes seront licenciés sur le champ. Le droit de cesser le travail a beau être légal en France depuis 1864, les industriels font encore la loi. D’ailleurs, le maire de la ville, Auguste Bernier - lui-même directeur d’une usine - a demandé au préfet d’envoyer l’infanterie, histoire de dissuader les fauteurs de trouble. Deux régiments de ligne, les 84ème et 145ème, s’installent sur la place centrale de Fourmies et à Wignehies, le bourg voisin, dans la nuit du 30 avril.

Pourquoi tout ce ramdam ? A lire le programme de la manifestation prévue le lendemain, ils n’ont pourtant aucune raison de se tourmenter : le programme de la journée, vendredi 1er mai, n’a rien de subversif, avec spectacles, repas fraternel, délégation en mairie, pour porter les doléances, et même un bal, pour lequel il a été demandé une permission de minuit. Sans oublier, bien sûr, un défilé pour réclamer la journée de 8 heures et une hausse des salaires. Du fait de la crise qui frappe durement le textile dans les années 1880, les rémunérations ont drastiquement baissé (parfois de moitié !) dans les usines insalubres de la ville.

... http://www.leparisien.fr/economie/il-y- ... 689393.php
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Re: Les origines du 1er mai

Messagede bipbip » 30 Avr 2018, 16:34

Le premier mai
Symbole d’une nouvelle ère dans la vie et la lutte des travailleurs

Nestor Makhno

Le premier mai
Symbole d’une nouvelle ère dans la vie et la lutte des travailleurs


La journée du premier Mai est considérée dans le monde socialiste comme la fête du Travail. C’est une fausse définition du 1er Mai qui a tellement pénétré la vie des travailleurs qu’effectivement dans beaucoup de pays, ils le célèbrent ainsi. En fait, le premier mai n’est pas un jour de fête pour les travailleurs. Non, les travailleurs ne doivent pas, ce jour là rester dans leurs ateliers ou dans les champs. Ce jour là, les travailleurs de tous pays doivent se réunir dans chaque village, dans chaque ville, pour organiser des réunions de masse, non pour fêter ce jour ainsi que le conçoivent les socialistes étatistes et en particulier les bolcheviks, mais pour faire le compte de leurs forces, pour déterminer les possibilité de lutte directe contre l’ordre pourri, lâche esclavagiste, fondé sur la violence et le mensonge. En ce jour historique déjà institué, il est plus facile à tous les travailleurs de se rassembler et plus commode de manifester leur volonté collective, ainsi que de discuter en commun de tout ce qui concerne les questions essentielles du présent et de l’avenir.

Il y a plus de quarante ans les travailleurs américains de Chicago et des environs se rassemblaient le premier Mai. Ils écoutèrent là des discours de nombreux orateurs socialistes, et plus particulièrement ceux des orateurs anarchistes, car ils assimilaient parfaitement les idées libertaires et se mettaient franchement du côté des anarchistes.

Les travailleurs américains tentèrent ce jour là, en s’organisant, d’exprimer leur protestation contre l’infâme ordre de l’État et du Capital des possédants. C’est sur cela qu’interviennent les libertaires américains Spiess, Parsons et d’autres. C’est alors que ce meeting fut interrompu par des provocations de mercenaires du Capital et s’acheva par le massacre de travailleurs désarmés, suivi de l’arrestation et de l’assassinat de Spiess, Parsons et d’autres camarades.

Les travailleurs de Chicago et des environs ne se rassemblaient pas pour fêter la journée du premier Mai. Ils s’étaient rassemblés pour résoudre en commun les problèmes de leur vie et de leurs luttes.

Actuellement aussi, partout où les travailleurs se sont libérés de la tutelle de la bourgeoisie et de la social démocratie liée à elle (indifféremment menchevique ou bolchevique) ou bien tentent de le faire, ils considèrent le 1er Mai comme l’occasion d’une rencontre pour s’occuper de leurs affaires directes et se préoccuper de leur émancipation. Ils expriment, à travers ces aspirations, leur solidarité et leur estime à l’égard de la mémoire des martyrs de Chicago. Ils sentent donc que cela ne peut être pour eux un jour de fête. Ainsi, le premier Mai, en dépit des affirmations des "socialistes professionnels" tendant à le présenter comme la fête du travail, ne peut pas l’être pour les travailleurs conscients.

Le premier Mai, c’est le symbole d’une ère nouvelle dans la vie et la lutte des travailleurs, une ère qui présente chaque année pour les travailleurs, de nouvelles, de plus en plus difficiles, et décisives batailles contre la bourgeoisie, pour la liberté et l’indépendance qui leur sont arrachées, pour leur idéal social.


https://fr.theanarchistlibrary.org/libr ... remier-mai
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Re: Les origines du 1er mai

Messagede bipbip » 02 Mai 2018, 12:29

« HISTOIRE DU 1ER MAI
- Extrait du film Howard Zinn, une histoire populaire américaine »
de @MutinsPangee sur #Vimeo

https://vimeo.com/125454789
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Re: Les origines du 1er mai

Messagede bipbip » 03 Mai 2018, 19:10

1er mai Fête internationale des travailleuses et des travailleurs depuis 1889

1er mai Fête internationale des travailleuses et des travailleurs depuis 1889 Et NON fête du travail ! Un peu d’histoire de ce jour si emblématique pour préparer la manif de mardi !

38 tweets de l’historienne Mathilde Larrère : du congrès de l’AIT de 1889 au 1er mai anti-fasciste de 2002, en passant par le Front populaire, Mai 68, la récupération par Pétain en "Fête du vrai travail et de la concorde sociale" puis par l’Extrême-droite de Lepen.

A lire en ligne ici :
https://twitter.com/LarrereMathilde/sta ... 55104?s=09
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