Le Mouvement autonome, autonomie ouvrière, en Italie

Re: Le Mouvement autonome, autonomie ouvrière, en Italie

Messagede bipbip » 09 Jan 2017, 11:51

Paris jeudi 12 janvier 2017

Rencontre avec O. Scalzone
Conséquences - Autonomie et Organisation

à 19h30, École Normale Supérieure (ENS)
Salle Celan, 45 rue d'Ulm, Paris 5e

Dans le cadre du séminaire "Conséquences", nous avons le plaisir d'accueillir Oreste Scalzone, figure de l'autonomie italienne, pour une rencontre exceptionnelle. Formé par l'opéraïsme, membre fondateur de Potere Operaio puis des Comités Communistes Révolutionnaires, il a joué un rôle de premier plan dans la décennie insurrectionnelle qui a bouleversé l'Italie au cours des années 1970, avant de se réfugier en France (où il vit toujours) pour échapper à la répression d'État. Son intervention sera orientée vers les thématiques suivantes :
• Quelles sont les inventions, et les limites, de l'autonomie quant au problème d'une nouvelle forme d'organisation, d'un nouveau mode de centralisation politique non autoritaire ?
• Quel a été le rapport de l'autonomie à l'héritage léniniste, entre appropriation, négation et dépassement ?
• Que peut-on dire d'un parallélisme éventuel entre l'expérience italienne et l'expérience française dans les années post-68, notamment en ce qui concerne les maoïstes - dont les méthodes (enquête ouvrière, liaison de masse) et les pratiques (offensivité, illégalisme) ont fait écho à celles de leurs camarades transalpins
• Enfin, nous demanderons à Oreste Scalzone ce qu'est pour lui l'actualité de l'autonomie : que veut dire, aujourd'hui, s'organiser pour faire exister une politique qui se tiendrait à distance de l'État ? « Que faire? » se pose nécessairement à neuf quand la prise du pouvoir n'est plus l'horizon affirmé de notre pensée et de notre pratique.

https://paris.demosphere.eu/rv/52290
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Re: Le Mouvement autonome, autonomie ouvrière, en Italie

Messagede bipbip » 21 Jan 2017, 13:54

L’autonomie, les autonomies - La horde d’or, la grande vague révolutionnaire et créative, politique et existentielle - Italie 1968-1977

La horde d’or, la grande vague révolutionnaire et créative, politique et existentielle - Italie 1968-1977, publié aux éditions de l’éclat [1], sort - enfin ! - en librairie mi-février. Le texte sera disponible en ligne.
L’extrait qui suit est ici précédé de quelques mots des traducteurs [2].

Crise, austérité, flexibilité, dette, état d’urgence, c’est aussi de ce présent, issu de quarante années de restructuration continue, que la Horde d’or établit la généalogie : celle d’une contre-révolution qui ne dit pas son nom, et qui s’empare de toutes les dimensions sociales de l’existence, des espaces et des temps de vie, de pensée, de production, à l’école, à l’université, dans les institutions, dans la rue ou chez soi, jusque dans les corps et les sensibilités.

Si le « laboratoire italien » cartographié par l’ouvrage offre une saisie incomparable de ces tensions, c’est que là plus que partout ailleurs en Europe dans le dernier XXe siècle, les luttes, les mouvements, l’affrontement avec les pouvoirs institués ont atteint une dimension de masse. Des premières secousses qui disent, dès les années 1950, le refus de « l’idéologie de la Reconstruction » et le passage accéléré au « fordisme », de la généralisation du « refus du travail » à la décomposition du Mouvement ouvrier au début des années 1980, le livre propose un récit composite, éclaté et pourtant étrangement cohérent d’un antagonisme social et politique qui se sera étendu de l’usine à l’ensemble de la société. Ce changement de monde et d’époque, La Horde d’or le raconte au pluriel singulier, tissant les fils matériels et subjectifs des comportements, des besoins et des luttes. Ce sont des histoires de campagne qui devient ville, puis métropole, de grandes migrations du Sud vers le Nord industriel, de luttes pour le salaire et contre la productivité, de victoires et de défaites rythmées par des chansons, de grèves impromptues minutieusement coordonnées par l’intelligence collective, d’assemblées d’étudiants-travailleurs qui désertent l’université, de collectifs de femmes qui dynamitent la politique des groupes révolutionnaires, d’autoréductions et d’appropriations prolétaires, d’affrontements contre la société de classes et sa police et de luttes armées, d’indiens métropolitains, d’immeubles qui deviennent radios libres ou logements occupés, de comités de rédaction qui se réunissent dans des librairies transformées en centres sociaux...

À la façon d’un long manifeste rétrospectif, le livre décrit le foisonnement théorique, politique, mais aussi culturel, langagier qui a caractérisé cette anomalie italienne, le revers subjectif de la « grande transformation » des années 1960-1970. S’il en parcourt les lignes de plus en plus disparates et hétérogènes au fil de ce Mai qui dura 10 ans (ce que l’on a appelé les « autonomies »), il ne cesse en même temps de donner à voir la continuité des problèmes politiques, sans jamais les considérer comme séparés. Qu’il s’agisse du travail (dans et hors de l’usine), des cultures métropolitaines (du détournement critique jusqu’aux outils de communication du mouvement), de l’organisation politique (du schéma ancien de la prise de pouvoir à la construction de contre-pouvoirs), de la production de savoirs (de l’enquête ouvrière au savoir séparé des groupes féministes). Autant de terrains de conflit auxquels se confrontent les différentes composantes de lutte, mises à l’épreuve de leur propre réalité – de leur fragilité comme de leur pertinence. Et c’est sans doute pourquoi l’ouvrage continue à décrire au singulier cette « vague révolutionnaire et créative, politique et existentielle », comme si c’était à l’ensemble du mouvement que ces enjeux conflictuels et contradictoires restaient présents – même si reformulés et éclatés en tous sens. Tension productive et jamais résolue entre l’affirmation collective de besoins radicaux (d’égalité, d’émancipation, de bonheur) et l’affrontement ouvert avec l’organisation capitaliste de la société.

Image

... http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=8459
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Re: Le Mouvement autonome, autonomie ouvrière, en Italie

Messagede bipbip » 12 Fév 2017, 15:55

17 et 18 février 2017 ZAD Notre Dame Des Landes, à La Rolandière

Week-end sur l’autonomie italienne. 68-77

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https://zad.nadir.org/spip.php?article4358
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Re: Le Mouvement autonome, autonomie ouvrière, en Italie

Messagede bipbip » 14 Fév 2017, 16:49

Montreuil (93) jeudi 16 février 2017

Lancement du livre « La horde d'or »

La grande vague révolutionnaire et créative, politique et existentielle.
Italie 1968 -1977

Cet ouvrage publié aux éditions de l'éclat sort le 16 février, nous lirons quelques extraits du livre et féterons sa parution

à 19h, Café-librairie Michèle Firk
La Maison de l’Arbre / La Parole Errante, 9 rue François Debergue, Montreuil (93)

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"Le projet de traduire "L'orda d'oro" remonte au terme d'une décennie rythmée, en France, par des conflits qui ont érodé « le cynisme et la peur » propres à la société de concurrence : mobilisation massive d'intermittents et de précaires qui, en 2003, exigent un droit au chômage ; émeutes en banlieue parisienne, en 2005, après la mort de deux adolescents, électrocutés alors qu'ils étaient poursuivis par la police ; plusieurs semaines de grèves, manifestations et blocages impulsés en 2006 par des scolarisés, principalement lycéens, lors de l'instauration d'un contrat première embauche (CPE) qui aggravait la précarisation des entrants dans le salariat.

Il s'achève au lendemain d'un long printemps de révolte contre l'imposition d'une énième « loi travail » par un gouvernement de gauche. Tout comme leurs conditions d'émergence, de tels moments d'insubordination rappellent que le texte ici publié n'a pas perdu de son actualité. L'histoire continue. Et avec elle, le refus de la société du capital. Crise, austérité, flexibilité, dette, état d'urgence, c'est aussi de ce présent, issu de quarante années de restructuration permanente, que La horde d'or établit la généalogie : celle d'une contre-révolution qui ne dit pas son nom, et qui s'empare de toutes les dimensions sociales de l'existence, des espaces et des temps de vie, de pensée, de production, à l'école, à l'université, dans les institutions, dans la rue ou chez soi, jusque dans les corps et les sensibilités." (extrait de la note des traducteurs lisible entièrement ici).

Nous attentions depuis longtemps la publication de cet ouvrage en langue française, et pour en entamer la lecture et les discussions qui suivront, nous proposons le 16 février d'en lire quelques extraits puis de fêter sa sortie en compagnie du collectif de traduction de ce livre.

Ce sera aussi l'occasion d'entamer un travail de réflexion et de reprise autour de ce livre, et dans la foulée de cette soirée, nous organiserons d'autres moments autour de cet ouvrage dans les mois qui viennent.


https://openagenda.com/cafe-librairie-m ... -1968-1977
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Re: Le Mouvement autonome, autonomie ouvrière, en Italie

Messagede bipbip » 20 Fév 2017, 11:28

Paris lundi 20 février 2017

Rencontre avec Alessandro Stella

« Années de rêves et de plomb »
Des grèves à la lutte armée en Italie (1968-1980)

À l'occasion de la parution de Années de rêves et de plomb, Alessandro Stella participera à une table ronde autour de son livre

16h30-18h30, EHESS
École des hautes études en sciences sociales, Amphithéâtre François Furet
105 boulevard Raspail, Paris 6e

avec
• Michèle Riot-Sarcey, historienne, professeure à Paris 8
• Maurizio Gribaudi, historien, directeur d'études à l'EHESS
• Monica Lanzoni, historienne, doctorante à l'EHESS
• Marc Lazar, politologue, professeur à Sciences Po

https://paris.demosphere.eu/rv/52393
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Re: Le Mouvement autonome, autonomie ouvrière, en Italie

Messagede bipbip » 05 Mar 2017, 15:20

Paris ce dimanche 5 mars 2017

« Il y a 40 ans Le Mouvement Autonome en Italie »
Avec Oreste Scalzone.

à 17h, Bar-restaurant « Le lieu dit », 6 rue Sorbier, Paris 20e

Il y a 40 ans, le mouvement autonome italien est à son apogée. Par centaines de milliers, les jeunes des quartiers populaires, les étudiants, les ouvriers en rupture d'un mouvement syndical sclérosé occupent les places, pratiquent l'auto réduction et la réappropriation de masse, réquisitionnent des immeubles pour en faire des centres sociaux, s'opposent, parfois, les armes à la main à la police, à la justice, créent des radios libres, des cantines autogérées... « Montent à l'assaut du ciel! »

Les scribes nécrophages et les repentis en parlent aujourd'hui avec un mépris qui n'a d'égal que la grande peur que leur inspire encore aujourd'hui une perspective révolutionnaire. Non, cette décennie effervescente ne fut pas celle des « années de plomb » malgré nos mortEs et les milliers d'années de prison délivrées par les tribunaux de la contre-insurrection.

Nous vous invitons à venir échanger avec Oreste Scalzone membre fondateur de Potere Operaio, figure historique de l'Autonomie italienne. Nous le questionnerons sur le bilan qu'il tire aujourd'hui de cette expérience, des théories sur le travail qui l'ont nourri, des rapports de l'autonomie avec les formes léninistes d'organisation et avec la question de classe, des questions que posent la violence et l'illégalité de masse...

Enfin, nous aborderons ensemble ce que le mouvement social qui s'exprime aujourd'hui largement en extériorité aux partis politiques institutionnels peut tirer de l'expérience italienne.

A2C (Pour l'Autonomie De Classe)

https://paris.demosphere.eu/rv/53526
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Re: Le Mouvement autonome, autonomie ouvrière, en Italie

Messagede bipbip » 11 Mar 2017, 20:09

La horde d’or, entretien avec Nanni Balestrini et Sergio Bianchi - Journal de traduction

Italie, 1968-1977 : la grande vague révolutionnaire et créative, politique et existentielle

La horde d’or retrace un pan de l’histoire italienne récente : « 1968-1977 : la grande vague révolutionnaire et créative, politique et existentielle ». L’orda d’oro est un livre documentaire si l’on veut. C’est aussi un livre d’histoires, une boîte à outils, une auto-enquête, un recueil de chansons, une collection de tracts, un récit nombreux aux fils entrecroisés, un livre partisan qui ne dit jamais « je » mais met en présence des énoncés multiples et singuliers. C’est surtout à ce jour le seul livre qui évoque aussi complètement le foisonnement théorique, culturel et langagier, et la grande inventivité sociale qui caractérisèrent cette période en Italie.

Lorsque Primo Moroni, Nanni Balestrini et leurs camarades commencent à écrire L’orda d’oro en 1987, leur premier geste consiste à rassembler dans une pièce la littérature grise et volante des années 1960-1970.
Nous sommes au milieu des années 1980, les années « de la peur, de l’indifférence, des trahisons, de la solitude, de l’héroïne et de l’exil » (Sergio Bianchi). L’ère des contre-révolutions est en train de recouvrir de silence les questions qu’avaient ouvertes le long mai italien : la place du travail et des espaces collectifs dans la métropole grandissante, la question de l’enseignement et de la circulation du savoir, la mutation du capitalisme et des subjectivités.

Primo Moroni avait conservé beaucoup de documents de ces années-là. À Milan, sa librairie, la Calusca, accueillait depuis 1971 les publications du mouvement. Livres politiques et de littérature, poésie, histoire, bande-dessinée, revues en nombre ; on y venait aussi pour prendre un tract, déposer son dernier album autoproduit. Pour écrire L’orda d’oro, ces documents seront coordonnés aux bibliothèques de plusieurs camarades. Un ensemble d’écrits seront mis à contribution pour effectuer la traversée de cette période. Le tout formant comme une grande boîte d’archives, une bibliothèque. Un collectif provisoire, réuni à Rome puis à Milan, décide d’ouvrir cette boîte, pour raconter à nouveau.

Nous avons fait le choix d’une traduction all’aperto - à ciel ouvert. D’abord parce que ce livre a été conçu et écrit à plusieurs, mais surtout parce qu’il se donne comme la chambre d’écho de dizaines, de centaines de voix, celles d’un mouvement composite, hétérogène, inassignable. Mais aussi parce que traduire est un temps qui offre toujours l’occasion de découvertes et de rencontres qu’un texte donné sous la forme finie d’un livre, ne peut faire partager. Ce pourrait être exactement cela traduire L’orda d’oro et composer ce journal : remettre les matériaux sensibles qui composent le livre dans un espace commun, remettre en jeu ces histoires de ville, aujourd’hui.

Des documents, des entretiens, des extraits de cette traduction trouveront place dans ce journal. Des rendez-vous à la librairie Folies d’encre à Saint-Denis, qui accompagne cette traduction mais aussi des temps de lecture collective et de recherche, trouveront également écho dans ces pages. Ce journal, en ouvrant le livre sur le présent, sera la trace d’un processus de (re)découverte d’une histoire, alors même que sa judiciarisation ne cesse aujourd’hui encore d’en brouiller la mémoire et les prolongements, empêchant toute approche matérielle de cette période.

Nous traduisons l’orda d’oro, journal de traduction n° 1, septembre 2008

À Rome en juillet [2008], nous avons rencontré Nanni Balestrini et Sergio Bianchi. Ils reviennent ici sur la composition du livre et ses préalables.

... http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=8487
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Re: Le Mouvement autonome, autonomie ouvrière, en Italie

Messagede bipbip » 14 Mar 2017, 09:11

Paris mercredi 15 mars 2017

Séminaire Conséquences
Années de rêves et de plomb :
des grèves à la lutte armée en Italie (1968-1980)


à 19h, ENSBA, Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts
Amphithéâtre des Loges, (Au fond de la cour a gauche), 14 rue Bonaparte, Paris 6e

Image

Alessandro Stella, militant de Potere operaio, l'organisation opéraïste fondée par Oreste Scalzone et Toni Negri en 1969, puis de l'Autonomie ouvrière, et aujourd'hui directeur de recherche au CNRS-EHESS, également auteur de La révolte des Ciompi, présentera son livre "Années de rêves et de plomb : des grèves à la lutte armée en Italie (1968-1980)".

« Il n'y avait pourtant pas que le politique dans notre vie. "Le personnel est politique", nous avaient appris nos camarades féministes. Et alors que nous plongions tête la première dans la dernière tentative de révolution communiste en Europe, nous révolutionnions aussi nos rapports interpersonnels… Nous avions un désir débordant de mordre la vie, d'aller au bout d'une aventure enivrante, de profiter de tout ce que le monde pouvait nous offrir, ici, tout de suite, sans attendre le paradis céleste, ni le grand soir. "Qu'est-ce que vous voulez ?", nous demandait-on. On répondait : "Nous voulons tout !" »

En 1979, dans le Nord de l'Italie, la mort accidentelle de trois membres de l'Autonomie ouvrière donne lieu à une violente répression. Comment en est-on arrivés là ?
Revenant sur la longue histoire des combats ouvriers italiens, mai 68 et l'influence du Chili de Pinochet sur la militarisation des groupes socialistes, ce livre met au jour la continuité des luttes entre les années 1960 et les années 1970. De l'influence des Brigades rouges aux moyens d'action concrets, des limites de la lutte armée au rôle des intellectuels dans le militantisme, cet hommage à d'anciens camarades revendique le droit de se souvenir et la nécessité de perpétuer un combat pour un monde plus juste.

http://agone.org/memoiressociales/annee ... etdeplomb/
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Re: Le Mouvement autonome, autonomie ouvrière, en Italie

Messagede bipbip » 23 Mar 2017, 16:37

Radio. Le refus du travail dans l’Italie révoltée des années 60-70 – entretien avec Oreste Scalzone (Radio)

40 ans après l’insurrection de Bologne des 11-12 mars 1977 (et sa reconquête par des chars d’assaut), une histoire du refus du travail dans l’Italie révoltée des années 1960-1970 – avec Oreste Scalzone, protagoniste central de ces années-là.

Dans cette émission consacrée à un aspect central des théories critiques et des luttes autonomes de l’Italie révoltée des années 1960-70, Oreste Scalzone nous offre d’abord un aperçu des théories critiques du travail ("refus du travail" et "lutte contre le travail") développées au sein de l’opéraïsme [1ère partie, 30 minutes].

Dans une seconde partie, il évoque quelques pratiques de « l’anti-travail » de l’Autonomie italienne ("auto-réductions", grèves des loyers, squats) et parle de leur vision non-programmatique du communisme comme désir de communisation et comme "mouvement réel qui abolit l’état actuel des choses" (Marx) [2ème partie, 30 minutes].

Emissions à écouter : https://paris-luttes.info/le-refus-du-t ... talie-7733
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Re: Le Mouvement autonome, autonomie ouvrière, en Italie

Messagede bipbip » 27 Mar 2017, 09:56

L’angoisse de l’individuation : notes sur le mouvement de 77

Qu’est-ce qui a fait la force et la faiblesse de l’autonomie italienne à la fin des années 70 ? Voici une réponse rédigée par Franco Piperno qui participa durant toutes les années 70 au mouvement autonome italien (membre de Potere Operaio et d’Autonomia Operaia).

Comme celui de 68, le Mouvement du ’77 naît dans l’université – les chroniques l’attestent. Mais contrairement à ce qui s’était passé en mars 68, dès le début du mois de février 77 affleure, immédiatement, un sentiment collectif, partagé par les multitudes en révolte : une sorte de déclaration publique de non-appartenance absolue, non seulement à l’égard de l’école et de la fac, mais aussi à celui du régime sociopolitique en vigueur dans le pays. Autrement dit, une autonomie irréversible par rapport aux institutions étatiques a pénétré dans le sens commun et s’exprime dans la détermination manifeste de briser le monopole étatique de la violence pour pratiquer, enfin ouvertement, la défense légitime – éventuellement à travers l’emploi des armes. L’image tranchante de cette autonomie s’est fixée pour toujours dans les photos de Tano D’Amico, qui montrent Paolo et Daddo tomber blessés à Rome, le 2 février, sur la place de l’Indépendance. Ils avaient été blessés en tentant de défendre le cortège des étudiants de l’assaut des gendarmes : blessés, certes, mais armés, le pistolet à la main. Le 2 février est un événement précurseur de ce qui, par la suite, se produira tout au long de cette année inoubliable : quelques semaines plus tard, le 17 du même mois, Lama, secrétaire de la CGIL, se fera virer brusquement, avec le service d’ordre syndical, de l’université de Rome ; un mois plus tard, le 12 mars, toujours à Rome, c’est le jour de la « terrible beauté » : pour la première fois, dans l’Italie d’après-guerre, eu lieu une véritable répétition générale du difficile art de l’insurrection …

... https://lundi.am/L-angoisse-de-l-indivi ... ment-du-77
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Re: Le Mouvement autonome, autonomie ouvrière, en Italie

Messagede bipbip » 09 Avr 2017, 17:44

Paris mercredi 12 avril 2017

Rencontre autour de « La horde d'or. Italie 1968-1977 »

La grande vague révolutionnaire et créative, politique et existentielle" de Nanni Balestrin et Primo Moroni.

Présentation du livre et discussion avec les traducteurs/trices - Séminaire Conséquences

à 20h, École Normale Supérieure (ENS), Salle Weil - Rdc à gauche, 45 rue d'Ulm, Paris 5e

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"À la façon d'un long manifeste rétrospectif, le livre décrit le foisonnement théorique, politique, mais aussi culturel, langagier qui a caractérisé cette anomalie italienne, le revers subjectif de la « grande transformation » des années 1960-1970. S'il en parcourt les lignes de plus en plus disparates et hétérogènes au fil de ce Mai qui dura 10 ans (ce que l'on a appelé les « autonomies »), il ne cesse en même temps de donner à voir la continuité des problèmes politiques, sans jamais les considérer comme séparés. Qu'il s'agisse du travail (dans et hors l'usine), des cultures métropolitaines (du détournement critique jusqu'aux outils de communication du mouvement), de l'organisation politique (du schéma ancien de la prise de pouvoir à la construction de contre-pouvoirs), de la production de savoirs (de l'enquête ouvrière au savoir séparé des groupes féministes). Autant de terrains de conflit auxquels se confrontent les différentes composantes de lutte, mises à l'épreuve de leur propre réalité - de leur fragilité comme de leur pertinence. (...)

La horde d'or n'est pas tout à fait un livre d'Histoire et pas davantage un manuel. Il n'apporte ni réponse, ni recette. Il est collage et montage de différents textes, auteurs et sources, espaces et matériaux du mouvement. Allées et venues entre le vocabulaire politique et la prose littéraire, entre le tract et le récit d'enquête, entre les paroles d'une chanson et celles d'un manifeste, entre le langage de la théorie et celui des inscriptions murales… Enquête, collage et différences donc, autant que le mouvement fut transversalité et composition (et décomposition - et recomposition). Cette méthode d'exposition et de recherche ne répond pas seulement à un enjeu descriptif, mais aussi, comme le rappellent les auteurs dans leurs préfaces, au choix d'une partialité énoncée depuis la pluralité et l'intérieur de ces mouvements, pour défaire la fausse totalité du récit des vainqueurs, de la « Société », de « l'Histoire ». Et à tout le moins, lever l'amnésie et l'effacement qui ont frappé la dernière grande vague révolutionnaire qu'ait connue l'Europe. C'est ainsi sans doute que ce livre débouche sur notre présent : parce qu'il rouvre une série de questionnements politiques encore très largement refoulés, il est une indication à (re)lire la période 1960-1977 sans mythologie, et sans autre nostalgie que celle du futur." (Extrait de la note des traducteurs)

http://seminaire-consequences.fr
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Re: Le Mouvement autonome, autonomie ouvrière, en Italie

Messagede bipbip » 16 Avr 2017, 16:53

Jeudi 20 avril 2017
[Genève] Autonomie italienne : Présentation du livre "La horde d’or"

Paru pour la première fois en 1988, "La horde d’or" est l’un des ouvrages de référence sur l’histoire de l’autonomie italienne. Sa sortie en français est donc une excellente nouvelle, la richesse de l’ouvrage méritant amplement une présentation/discussion au Théâtre de l’Usine.

19h, Théâtre de l’Usine, 11 rue de la Coulouvrenière, Genève.

La présentation sera suivie d’une discussion avec le public.


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https://renverse.co/Geneve-Autonomie-it ... -d-or-1045
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Re: Le Mouvement autonome, autonomie ouvrière, en Italie

Messagede bipbip » 27 Avr 2017, 21:04

Rouen vendredi 28 avril 2017

Années de rêves et de plomb - Des grèves à la lutte armée en Italie (1968-1980)

Vendredi 28 avril, Alessandro Stella vient nous parler de son livre "Années de rêves et de plomb - Des grèves à la lutte armée en Italie (1968-1980)". Actuellement enseignant-chercheur en anthropologie historique à Paris, Alessandro a été membre actif de Potere Operio et d’Autonomie Ouvrière durant les "années de plomb" en Italie, dans la région de Vicence.

"Plus de trente ans après, j’ai essayé de raconter comment et pourquoi un groupe d’amis politiques est passé de l’ivresse d’un rêve vécu en commun au chagrin des vies disparues, d’une symbiose existentielle à l’éclatement de notre communauté. Politiciens, policiers, magistrats et journalistes ont alors écrit notre histoire en caractères de plomb, de sang, de prison et de mépris, pour tenter de faire disparaître toute image positive du mouvement social et politique dont nous avions été les protagonistes. Mais nous, nous avons vécu ces années-là d’une façon bien différente et nous ne l’avons jamais oublié. La volonté de raconter cette histoire témoigne de la vitalité d’une espérance commune qui s’était alors épanouie."

Rendez-vous à 18h, Parvis du musée des beaux-arts. La présentation sera suivie d’une discussion, puis d’un repas (italien), puis d’une fête (italienne ?).

Il y a quelques exemplaires du livre disponibles dans la bibliothèque de la Conjuration des Fourneaux (149 rue Saint Hilaire).

https://a-louest.info/Annees-de-reves-e ... s-Fete-106
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Re: Le Mouvement autonome, autonomie ouvrière, en Italie

Messagede bipbip » 30 Avr 2017, 18:50

Autonomie en Italie, rencontre avec les traducteurs de La horde d’or (Toulouse et Mas d’Azil)

Livre-documentaire qui parcourt l’histoire italienne de 1950 à 1980, La horde d’or est aussi un livre d’histoires, d’analyse politique, une boîte à outils, une auto-enquête, un recueil de chansons, une collection de tracts, un récit nombreux aux fils entrecroisés, un livre partisan qui ne dit jamais « je », mais met en présence des énoncés multiples et singuliers. Cet ouvrage retrace le foisonnement théorique, culturel et langagier, et la grande inventivité sociale qui ont caractérisé, à cette période, le besoin de communisme en Italie. Rencontre avec les traducteurs le 4 mai à 19h à Terra Nova, et le 5 mai à 20h au Mas d’Azil (salle multimédia)

http://iaata.info/Autonomie-en-Italie-r ... se-et-1924
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Re: Le Mouvement autonome, autonomie ouvrière, en Italie

Messagede bipbip » 06 Mai 2017, 18:35

Grèves et lutte armée en Italie

L'autonomie italienne reste un référence historique majeure pour penser les luttes actuelles. Avant le passage à la lutte armée, cette période valorise les luttes spontanées et la contestation joyeuse.

La contestation dans l’Italie des années 1970 est associée au terrorisme, à la violence et à la lutte armée. Mais la démarche politique de l’autonomie italienne reste méconnue. Les témoignages offrent un autre récit de cette période. L’historien Alessandro Stella s’appuie sur ses souvenirs pour retracer ce moment dans le livre Années de rêve et de plomb.

En 1979, une répression féroce frappe le mouvement. Le conflit avec la police devient toujours plus violent. Des attentats visent des casernes de carabiniers. La justice et la police se montrent intraitables avec les militants. Ce n’est pas la lutte armée qui est frappée, mais bien son ancrage social. Les journaux qui permettent de relayer les luttes sont privés de leurs rédacteurs envoyés en prison. En 1979, les morts et les suicides deviennent également plus importants. La justice ne se montre pas plus clémente pour les personnes malades et fragiles psychologiquement.

Le groupe d’Alessandro Stella est particulièrement réprimé en raison de son influence sociale et politique. « Suite à un développement fulgurant, il pouvait désormais compter sur quelques dizaines de militants actifs, comportait des ramifications, des contacts, des sympathies et des complicités dans des usines, des quartiers, des villages », décrit Alessandro Stella. Ce groupe-réseau dispose même d’une radio libre et organise de nombreuses manifestations. Son influence dépasse celle des syndicats dans les luttes ouvrières. Il forme un véritable contre-pouvoir.

Mais la répression vise à écraser ce mouvement. « Ce rêve collectif qui nous semblait se réaliser, le désir de construire des rapports sociaux alternatifs, de détruire les cages autoritaires qui nous enfermaient dans une vie réglée de travail, de consommation et de conformisme, paraissait se décomposer comme les corps de nos amis morts », regrette Alessandro Stella.

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