Colonialisme, décolonisation, repression et luttes

Re: Colonialisme, décolonisation, repression et luttes

Messagede bipbip » 05 Mar 2017, 15:50

L’intolérable révisionnisme sur le colonialisme

Il aura suffi qu’un présidentiable amateur de paillettes réalise qu’il y a des voix à prendre dans les banlieues et énonce une évidence : « la colonisation a été un crime contre l’humanité » pour que le ban et l’arrière-ban des nostalgiques du « temps des colonies » lui tombe dessus. Macron était tellement peu convaincu par ses propres propos qu’il s’est cru obligé de singer De Gaulle avec un vibrant « je vous ai compris » adressé aux anciens de l’Algérie Française.

Qu’as-tu appris à l’école ?


Cette belle chanson de Tom Paxton (1963) traduite par Graeme Allwright parle de l’école américaine. Et la nôtre ?
J’ai appris que la France allait de Dunkerque à Tamanrasset. Qu’il y avait 15 départements avec préfectures et sous-préfectures en Algérie et deux territoires sahariens. Que certaines villes avaient de jolis noms sentant bon la province : Philippeville, Orléansville, Bougie, La Calle.

J’ai appris que le dey d’Alger avait vraiment été méchant en 1827 en frappant du « manche de son chasse-mouche » le consul de France et que c’est un peu à l’insu de notre plein gré qu’il avait fallu réparer l’outrage.

J’ai dû me fader les noms de grands généraux :
Le père Bugeaud (comme dit la chanson) a été le « pacificateur » de l’Algérie. Heureusement, Wikipédia nous en dit aujourd’hui un peu plus : Les troupes furent divisées en colonnes mobiles ; elles pourchassèrent les résistants algériens par une incessante offensive et, pour les affamer, firent le vide devant eux, incendiant les villages, raflant les troupeaux. C’est la politique de la terre brûlée. Il disait « Le but n’est pas de courir après les Arabes, ce qui est fort inutile ; il est d’empêcher les Arabes de semer, de récolter, de pâturer, […] de jouir de leurs champs […] Allez tous les ans leur brûler leurs récoltes […], ou bien exterminez-les jusqu’au dernier. » Critiqué pour ses « enfumades », il eut une réponse qui pourrait être aujourd’hui celle de Trump quand il fait l’apologie de la torture : « Et moi, je considère que le respect des règles humanitaires fera que la guerre en Afrique risque de se prolonger indéfiniment ». Si vous avez des interrogations sur le joli terme d’enfumade, Wikipédia a la réponse : Des milliers d’Algériens (y compris des femmes et des enfants) sont enfumés ou emmurés dans les grottes d’Algérie. En effet, les populations civiles se réfugiaient souvent dans des grottes pour échapper aux combats.

Si Bugeaud sent un peu le moisi dans certains milieux, le Maréchal Lyautey est toujours célébré comme étant le « pacificateur du Maroc » et on peut acheter sur Internet des médailles à l’effigie de ce grand philanthrope. Ce gradé fera ses premières armes en « rassurant et en remettant au travail les paysans du nord du Madagascar » (sans rire). On a appris sur Lyautey des phrases énigmatiques : « il parvient à pacifier la zone frontière, il réprime un soulèvement … La révolte continue et on a bien du mal à la contenir ».

Lyautey avait fait ses premières armes auprès d’un autre grand général dont on nous a célébré les exploits : Joseph Galliéni. Devenu gouverneur général de Madagascar, il travailla à la grandeur de la France : « À la méthode diplomatique de son prédécesseur, le général M. Laroche, il préfère la méthode forte pour endiguer la montée de la résistance anti-coloniale. Il instaure le travail forcé des indigènes … Au total, la répression qu’il mène contre la résistance malgache à la colonisation aurait fait de 100 000 à 700 000 morts pour une population de 3 millions. »

Il y a un hôtel Galliéni à Marseille et une station de métro à Bagnolet. Pas d’avenue Philippe Pétain : célébrer le fascisme est devenu politiquement incorrect mais célébrer les génocides coloniaux ne pose pas de problème.

De l’esclavage à la colonisation.

Dans l’histoire, les prédateurs ont souvent été des pillards.

La découverte et la conquête de l’Amérique marquent un tournant. Les peuples autochtones vont subir une violence extrême. 90% de ces « indigènes » disparaîtront, victimes de massacres, de maladies venues d’Europe et du travail forcé. La « controverse de Valladolid » (1550-1551) reste d’une incroyable actualité. Le théologien Juan Gines de Sepulveda justifie la colonisation et l’évangélisation forcée par la « cruauté des civilisations précolombiennes ». On croirait entendre Sarkozy sur les « Africains qui ne sont pas entrés dans l’histoire » (Dakar, 2007).
Entre 7 et 8 millions d’Amérindiens mourront au travail pendant les 4 siècles d’exploitation de la mine de Potosi à près de 5 000 m d’altitude. Les conquistadors s’acharneront aussi à effacer toute trace de la culture autochtone en construisant leurs églises et cathédrales sur les temples originels. Un « sociocide » s’ajoutera au génocide : les sociétés autochtones seront éradiquées au nom de la vraie foi et de la « modernité ».

Si certains Espagnols « avancés » comme Bartolomé de las Casas pensaient que les Indiens avaient une âme, il y avait unanimité pour considérer que les Noirs n’en avaient pas.

L’esclavage a non seulement été une horreur pour celles et ceux qui l’ont subi mais il a durablement déstructuré les sociétés africaines. On évalue à 14 millions le nombre d’esclaves enlevés et déportés en Amérique. La traite est à l’origine de la prospérité des pays européens maritimes et des grands ports atlantiques. L’accumulation des richesses issues de la traite est à l’origine du développement du capitalisme

Le « grand ministre » Colbert tant vanté dans nos manuels scolaires est l’auteur du « Code Noir » qui promulgue la loi sur les relations entre les esclaves et leurs maîtres. Abrogé par la Révolution Française, l’esclavage sera rétabli par Napoléon. Il ne sera aboli qu’en 1848 en France et en 1888 à Cuba ou au Brésil.

Aux États-Unis, même s’il a existé un important mouvement abolitionniste (voir l’étonnante histoire de John Brown) avant la guerre de Sécession, ce n’est absolument pas « par humanisme » que le Nord a fait la guerre au Sud. Cette guerre a levé tout frein à l’expansion du capitalisme « yankee » naissant. Celui-ci a rapidement montré sa férocité là où il a conquis des nouveaux territoires (Ouest des États-Unis, Cuba, Philippines).

Après la fin théorique de l’esclavage (1865), les Noirs, privés de terre et de moyens d’existence, vont vivre un siècle de discriminations et de lynchages. Les lynchages étaient annoncés dans la presse à l’avance et aucune autorité ne voulait ou ne pouvait s’y opposer.

Le colonialisme ne marque en rien une rupture par rapport à l’esclavage. C’est sa continuation par d’autres moyens. En s’emparant de l’essentiel des richesses et en déstructurant totalement l’économie locale, les colonisateurs n’ont plus besoin du travail forcé, les indigènes cherchent du travail pour survivre. Au Congo, pour construire la ligne de chemin de fer entre Pointe-Noire et Brazzaville (1921-1934), 127 000 ouvriers furent recrutés et 17 000 y laissèrent la vie.

Le colonialisme, c’est génial pour le capitalisme : on connaît l’histoire du coton cultivé dès le XVIIIe siècle en Inde, transformé dans les usines de Manchester et réexporté en Inde.

Les colonies constituent aussi un immense réservoir pour les armées des États colonisateurs : zouaves, tirailleurs, spahis, goumiers … ces jolis noms masquent mal l’enrôlement plus ou moins forcé des indigènes dans l’armée de la république.

À Marseille, on célèbre le général de Montsabert qui libère la ville en août 1944. On masque soigneusement le fait que seule la hiérarchie de cette armée était blanche. Ces tirailleurs ont été bien mal récompensés. 300 d’entre eux qui réclamaient leur solde ont été exécutés à Thiaroye (Sénégal) en 1944.

La conquête coloniale a été meurtrière partout : Algérie, Madagascar, Maroc… La guerre du Rif a fait des milliers de morts. Le 14 juillet 1926, la France du Cartel des Gauches a rassemblé sous l’Arc de Triomphe les principaux acteurs de cette victoire de la « civilisation » : Aristide Briand, Édouard Herriot, Philippe Pétain, Primo de Rivera (qui fondera les Phalanges espagnoles).

Quand la « décolonisation » commence, immédiatement après la défaite du nazisme, les crimes contre l’humanité vont s’accumuler : le bombardement d’Haiphong décidé par l’amiral d’Argenlieu (6 000 morts en 1946) déclenche la première guerre du Viêt-Nam.

Dans l’île de Madagascar, quand des paysans se révoltent en 1947, la « pacification » se met en marche sous les ordres du gouvernement « socialiste » de Paul Ramadier : il y aura officiellement 89 000 morts. Bien avant les militaires fascistes argentins, l’armée française jettera des suspects d’avions pour « terroriser » la population.

La France n’est pas la seule dans le massacre de masse des colonisés : les troupes britanniques ont massacré 12 000 Palestiniens pendant la révolte de 1936-39 et un nombre équivalent de Kikuyus au Kenya pendant l’insurrection Mau-Mau (1952-56). L’Allemagne a été privée de colonies après 1918. Mais c’est l’Allemagne impériale qui a perpétré le premier génocide du XXe siècle : l’extermination des Héréros et des Namas dans le Sud-Ouest Africain (Namibie, 1904-7).

La gauche et le colonialisme

Les « Lumières » ont-elles été contre l’esclavage et pour l’égalité de tou-te-s indépendamment de leur origine et de la couleur de leur peau ?

Oui et non. Il y a eu un mouvement d’idée qui a mené à l’abrogation de l’esclavage. Celui-ci est vivement condamné par Diderot et d’Alembert dans « l’Encyclopédie », par Voltaire dans « Candide » et dès 1788, est créée une « société des amis des Noirs ». Mais le siècle des Lumières est aussi celui de la classification « scientifique » des races. Et même Diderot ou Voltaire (homme d’affaire peu regardant sur l’origine de son argent) ne sont pas exempts de préjugés racistes.

Les partis bourgeois dits « de gauche » seront bien sûr colonialistes. Ils ne verront aucune contradiction entre leur anticléricalisme et l’utilisation de l’Église pour aller évangéliser les colonisés et en faire des auxiliaires à l’entreprise coloniale.

Le socialisme est né comme expression des classes ouvrières européennes. Il a tardé à comprendre la question coloniale quand il ne l’a pas totalement ignorée. Louise Michel est une fantastique exception : pendant les 7 ans de sa déportation en Nouvelle Calédonie (Kanaky), elle a un rapport d’échange mutuel avec les Kanaks et elle prend leur défense au moment de l’insurrection de 1878 (la tête de Ataï qui dirigea l’insurrection fut achetée et conservée dans le formol. C’est beau, la civilisation). C’est elle qui témoignera de la sauvagerie de la répression alors que les autres déportés pactisent avec l’armée.

La « gauche », toutes tendances confondues, a largement propagé l’idée que les peuples européens apportaient civilisation et modernité à des peuples arriérés, en tout cas pas mûrs pour le socialisme.

Dès qu’apparaît l’aile réformiste du socialisme, celle qui s’est ralliée à l’Union Sacrée en 1914, on va retrouver des « socialistes » à l’avant-garde du colonialisme.
C’est le Front Populaire qui dissout en janvier 1937 l’Étoile Nord Africaine, le parti de Messali Hadj, en application du « décret Régnier » qui réprimait les manifestations contre la souveraineté française en Algérie.

Après 1945, on retrouvera la SFIO puis le PS actifs dans toutes les entreprises coloniales ou néo-coloniales. Il y a l’Algérie bien sûr. Guy Mollet avait en interne un langage de « marxiste orthodoxe ». Il gagne les élections de 1956 sur la promesse de la paix en Algérie. Très rapidement, il obtient les pleins pouvoirs et lance les paras dans une guerre totale. La torture, les disparitions, les viols, les « corvées de bois », les camps seront organisés et gérés par des « socialistes » : Max Lejeune, Robert Lacoste. Malgré cet acharnement barbare, l’Algérie obtiendra l’indépendance.
Les socialistes aideront aussi une entreprise néocoloniale : la conquête de la Palestine par les sionistes. Leur aide a été déterminante dans l’acquisition par Israël de la force nucléaire.

Quand Mitterrand arrive au pouvoir en 1981, les magouilles meurtrières de Foccart qui envoie systématiquement l’armée française au secours des pires dictateurs africains semblent discréditées. Jean-Pierre Cot devient ministre délégué chargé de la Coopération et du Développement avec l’idée d’impulser de nouvelles pratiques. En désaccord avec le système de la Françafrique qui se poursuit, il démissionne. Son successeur, Christian Nucci sera compromis dans le premier grand scandale de la Mitterrandie : l’affaire du Carrefour du développement.

Le soutien aux multinationales et aux dictateurs africains sera désormais plein et entier sous la droite comme sous la « gauche ». Pour le crime le plus effroyable, le soutien militaire jusqu’au bout aux génocidaires du Rwanda, les responsabilités sont partagées entre Mitterrand, Balladur et Juppé.

Il serait diffamatoire de mettre sur le même plan l’attitude des communistes face au colonialisme. Ils se sont battus contre la guerre du Rif et contre la guerre d’Indochine. Beaucoup de dirigeants anticolonialistes (comme Ho-Chi-Minh) ont été formés par ce parti. Sur l’Algérie, il y a un couac terrible. Le 8 mai 1945, quand l’armée française commence un massacre qui fera des milliers de morts à Sétif et Guelma, l’Humanité appelle à « châtier impitoyablement et rapidement les organisateurs de la révolte et les hommes de main qui ont dirigé l’émeute ». Mais beaucoup d’anticolonialistes ou plus tard de porteurs de valise sont issus des rangs communistes. On célèbre la mémoire de Fernand Iveton, communiste français d’Algérie rallié au FLN et guillotiné en février 1957 (le garde des sceaux était alors Mitterrand). Des militants comme Henri Alleg ou William Sportisse qui ont connu la prison ou la torture n’ont jamais « chargé » le parti communiste. Pour eux et pour beaucoup, le PCF est le parti des mort-e-s du métro Charonne. Pourtant, en tant que parti, le PCF a voté les pleins pouvoirs à l’armée en 1956 et en est resté au seul mot d’ordre « paix en Algérie ». Il aura été bien timide sur la question de l’indépendance.

Algérie : la parole n’a jamais été dite

On attend en vain une reconnaissance par les plus hautes autorités françaises de ce que le colonialisme a fait en Algérie sur le mode d’un Willy Brandt s’agenouillant à Auschwitz.

Rétablissons les faits : non, la France n’a pas apporté la « modernité » en Algérie. Sauf si on considère que les colons en liesse le 13 mai 1958 à Alger (jour du coup d’État) arrachant les voiles des femmes musulmanes, c’est un acte de modernité.

La France a pris les meilleures terres, elle a fait « suer le burnous ». Elle a divisé officiellement la population en fonction des origines et de la religion. Les juifs sont devenus français (décret Crémieux, 1870) mais pas les musulmans, le colonialisme a toujours divisé et fragmenté les sociétés dominées. Les musulmans (que la loi nommait « indigènes ») n’avaient qu’un seul droit, travailler pour leurs maîtres. Leur droit à la citoyenneté n’a jamais existé.

Au début de l’insurrection en 1954, 90% des musulman-e-s étaient analphabètes. Après 130 ans de présence française !!

La défaite du nazisme avec lequel beaucoup de colons avaient collaboré n’a signifié en rien un changement des rapports coloniaux. Le massacre qui a commencé le jour de la capitulation du IIIe Reich à Sétif a fait entre 3 000 et 30 000 mort-e-s.

La guerre (1954-1962) a connu le sobriquet « d’événements ». Elle a fait périr 7 à 8% de la population de l’époque.

Faut-il détailler ce qu’a fait notre chère armée ? La construction d’un mur miné et électrifié de 320 km sur la frontière, les massacres de villages comme à Beni Oudjehane (mai 1956), le détournement d’un avion pour enlever la direction du FLN. En 1959, Michel Rocard écrit un livre sur les camps de regroupement (il faudrait parler de camps de concentration) où l’armée française faisait mourir à petit feu la population civile démunie de tout.

Tout a été utilisé dans cette guerre : la torture, les exécutions sommaires, le viol (que subiront des résistantes comme Louisette Ighilariz), la censure, la répression contre les Français solidaires. Cette guerre a engendré un fascisme bien français (celui de l’OAS) qui a été à deux doigts de prendre le pouvoir.

Il aura fallu le courage et la fierté du peuple algérien, la détermination d’une petite poignée de Français (le général de la Bollardière qui démissionne de l’armée, les 121 intellectuels, le réseau Jeanson, les journalistes qui osent enquêter et parler) pour en finir avec ce crime. Il aura fallu que, malgré le silence étatique, des militants comme Jean-Luc Einaudi s’acharnent à enquêter pour faire la lumière sur les dizaines d’Algérien-ne-s de Paris jetés dans la Seine par la police de Papon le 17 octobre 1961.
Il aura surtout fallu d’énormes pertes dans un contingent qui a fini par refuser de mourir pour les colons. Cela explique l’émergence d’un puissant mouvement populaire (500 000 personnes aux obsèques des victimes de Charonne) qui a pu imposer la fin de la boucherie.

La vérité a été enfouie avec l’amnistie et ce non-dit a permis l’essor du Front National qui regroupait à ses débuts pleins d’anciens de l’OAS. Les Salan, Jouhaud, Massu, Aussaresses sont morts dans leur lit. On ne sait pas comment est mort sous la torture Maurice Audin et ce qu’on a fait de son corps. Il aura fallu des films comme « Avoir 20 ans dans les Aurès » (1972) ou « La bataille d’Alger » (tourné en 1966, interdit en France jusqu’à 1971) pour que la vérité crue commence à sortir.

La colonisation n’a jamais cessé

En 1978, François Béranger chante dans « Mamadou m’a dit » : « les colons sont partis. Ils ont mis à leur place une nouvelle élite de noirs bien blanchis … Que l’Afrique se démerde. Que les paysans crèvent. Les colons sont partis avec, dans leurs bagages quelques bateaux d’esclaves pour pas perdre la main …

La décolonisation est un leurre. Presque partout, le colonisateur a installé ses hommes pour garantir les profits et le pillage. Entre 1955 et 1962, la France a mené une guerre totale contre les indépendantistes de l’UPC. Les estimations vont de 20 000 à 120 000 mort-e-s. La France a installé son homme (Ahidjo) au pouvoir et Jacques Foccart a obtenu en 1971 l’exécution du dirigeant de l’insurrection Ernest Ouandié.

L’Afrique a été livrée aux multinationales. L’armée française est intervenue pour maintenir au pouvoir les pires dictateurs, ceux qui garantissent les profits miniers ou l’exportation à bas prix des matières premières. Elle a utilisé des mercenaires comme Bob Denard aux Comores. Elle n’est pas étrangère à l’assassinat de Thomas Sankara. Multinationales et armée française ont une responsabilité directe dans des massacres de masse comme ceux perpétrés au Congo-Brazzaville par Sassou Nguesso ...

Dans les DOM-TOM, tout a été fait pour maintenir une dépendance totale vis-à-vis de la métropole. En Martinique, les Békés ont survécu à la Révolution (contrairement à la Guadeloupe où ils ont été guillotinés). Deux siècles plus tard, leurs descendants possèdent toujours l’essentiel de la production et de la distribution.
Quand la France a testé sa bombe atomique, ça s’est fait chez les colonisés (Sahara, Polynésie).

La colonisation est théoriquement devenue politiquement incorrecte. Mais il ne fait pas de doute que le soutien inconditionnel apporté par l’Occident à Israël vient du fait que, là-bas, la reconquête coloniale est en marche.

En Europe vit aujourd’hui une importante population post-coloniale. Environ 10% de la population française. Une population prolétarisée que nos capitalistes sont allés chercher pendant les Trente Glorieuses. Pour eux, la colonisation ne s’est jamais arrêtée, même si la plupart ont acquis la nationalité française. La discrimination est la règle, au travail ou au logement avec la constitution d’énormes ghettos urbains. La stigmatisation contre eux continue comme au bon vieux temps des colonies. Toujours la même accusation d’être arriérés, de ne pas avoir accepté les « valeurs » de notre société. Contre eux, les contrôles au faciès et les violences policières sont la règle.

Allez, courage, Macron ! Après une intuition comme celle que tu as eue, tu as encore du chemin à faire pour aller au fond d’une dénonciation plus que jamais nécessaire.

Pierre Stambul

http://www.ujfp.org/spip.php?article5437
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Re: Colonialisme, décolonisation, repression et luttes

Messagede Lila » 05 Mar 2017, 23:17

Quand la France interdisait l'avortement... sauf aux femmes noires

En 1970, un scandale éclata à la Réunion: des milliers de femmes avaient été avortées et stérilisées, souvent sans leur consentement, avec le soutien des pouvoirs publics. Un essai glaçant revient sur ce crime d'Etat oublié.

à lire : http://bibliobs.nouvelobs.com/idees/201 ... 1488643746
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Re: Colonialisme, décolonisation, repression et luttes

Messagede Pïérô » 07 Mar 2017, 01:36

L’Allemagne en Namibie

Négociations entre l’Allemagne et la Namibie

Deux associations représentant respectivement des Herero et des Nama namibiens ont déposé le 5 janvier 2017 un recours collectif devant la justice américaine, pour obtenir une réparation financière de l’Etat allemand. Une plainte qui vise à obtenir réparations du génocide perpétré par les Allemands durant la période coloniale : la répression des soulèvements populaires par les Allemands entre 1904 et 1905 aurait causé la mort de près de 100.000 membres des peuples herero et nama.

L’Allemagne et la Namibie sont en négociation pour élaborer une déclaration commune où Berlin compte s’excuser pour les massacres commis lors de la période coloniale, estimant avoir compensé cette page noire de son histoire coloniale par des aides au développement du pays.

En plus de compensations financières, les plaignants militent pour une reconnaissance officielle de leurs droits et l’assurance qu’aucun accord entre les deux pays ne sera conclu sans qu’ils aient été consultés.

Génocide en Namibie : Berlin rejette toute indemnisation [1]

Deux groupes de population indigène de Namibie ont déposé vendredi un recours collectif contre l’Allemagne devant un tribunal de New York pour obtenir réparation d’un génocide commis pendant la période coloniale

Pour les historiens, il ne fait pas de doute que le massacre des Héréros et des Namas a été le premier génocide du XXe siècle. Le 2 octobre 1904, le lieutenant général Lothar von Trotha donnait l’ordre de tuer tous les Héréros. 15 000 des quelque 65 000 à 80 000 personnes que comptait alors ce peuple d’éleveurs de l’actuelle Namibie ont survécu au massacre, qui a également coûté la vie à 10 000 des quelque 20 000 Namas.

Un siècle plus tard, le génocide des Héréros et des Namas est toujours l’objet de négociations bilatérales entre Windhoek et Berlin. L’Allemagne reconnaît l’existence du génocide. Mais refuse toujours le principe d’une indemnisation. Vendredi, des représentants des deux peuples ont déposé à New York une plainte collective réclamant excuses et indemnisations à l’Allemagne.

Marches de la mort, internement

Petit retour en arrière. La colonisation allemande de la Namibie remonte à 1883. Le commerçant allemand Adolf Lüderitz acquiert quantité de terres au sud-ouest de l’Afrique. En 1884, l’empereur Guillaume II lui accorde sa protection. C’est le début de la colonisation. La résistance des populations locales est brutalement réprimée. Lorsque en 1904, les Héréros se soulèvent, Lothar von Trotha décide leur extermination laissant mourir dans le désert d’Omaheke dont il a bouclé les accès les dizaines de milliers de Héréros qui y avaient cherché refuge après une défaite militaire. « Le désert va achever le travail d’extermination qu’ont entamé les armes allemandes », écrit-il dans un rapport.

Lothar von Trotha est responsable de quantité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité en Namibie : massacres, marches de la mort, violences sexuelles, internements en camps de concentration, travail forcé, expériences médicales sadiques… En 2011, l’hôpital berlinois de la Charité rendait à leurs descendants les ossements de 20 Héréros – témoignage de ces atrocités – qui se trouvaient encore dans les caves de l’hôpital.

A l’époque des faits, l’Allemagne n’a pas cherché à cacher le génocide

La colonisation prend fin en 1915, dans le sillage de défaites allemandes de la Première Guerre mondiale. La Namibie passe sous mandat de la Société des Nations, l’ancêtre de l’ONU, puis sous colonisation sud-africaine. L’indépendance est proclamée en 1990.

« A l’époque des faits, l’Allemagne n’a pas cherché à cacher le génocide », explique Medardus Brehl, spécialiste des génocides de l’université de Bochum. « On a vu le développement de toute une littérature vantant la disparition de « Noirs sans culture » par les soins de la « culture allemande. » Après 1945, le génocide est oublié à l’ombre de l’Holocauste. « Ce n’est qu’à la fin des années 1960 qu’on commence à s’intéresser de nouveau aux atrocités de la colonisation », explique l’historien. Sur place, en Namibie occupée par l’Afrique du Sud, le sujet est éclipsé par l’apartheid.

Négociations depuis deux ans

En Allemagne, la question des Héréros et des Namas n’atteint le débat politique que cent ans après les massacres. Le génocide a été reconnu par le Bundestag et le Ministère des affaires étrangères. Des négociations sont en cours depuis plus de deux ans entre Berlin et Windhoek. Elles visent à un règlement général de la question, l’objectif étant que l’Allemagne présente des excuses officielles, assorties d’une poursuite de l’aide au développement.

Ces aides ne parviennent pas aux Héréros, qui sont réprimés par les ethnies dominantes
Depuis l’indépendance, la Namibie (2,5 millions d’habitants, dont 200 000 Héréros et 20 000 descendants des colons sur un territoire deux fois grand comme l’Allemagne) a reçu 870 millions d’euros de la République fédérale. « Ces aides ne parviennent pas aux Héréros, qui sont réprimés par les ethnies dominantes, s’indignent leurs représentants. Ce que nous voulons, ce sont de meilleures infrastructures pour notre peuple, une meilleure éducation et une augmentation du niveau de vie. » Outre des indemnités, les Héréros réclament d’être associés aux négociations en cours. « Les Héréros sont politiquement marginalisés en Namibie, c’est aussi une conséquence du génocide », confirme Medardus Brehl.

Au cours du week-end, Ruprecht Polenz, CDU, chargé des négociations pour l’Allemagne, a de nouveau rejeté toute idée d’indemnisation aux descendants des survivants.


http://www.ldh-toulon.net/negociations- ... mibie.html
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Re: Colonialisme, décolonisation, repression et luttes

Messagede bipbip » 09 Mar 2017, 13:36

« Mé 67 », massacre colonial en Guadeloupe

Cinq ans après la fin de la guerre d’Algérie, le colonialisme français avait de nouveau fait couler le sang. Retour sur un événement oublié. Du 19 février au 1er mars 1968, alors que Nanterre s’agite, 18 indépendantistes comparaissent à Paris devant la cour de sûreté de l’État pour « atteinte à l’intégrité du territoriale national ». Dix mois plus tôt en effet, avait éclaté la révolte du « Mé 67 » guadeloupéen.

Premier temps : le 20 mars 1967, à Basse-Terre, un commerçant, patron local de l’UNR gaulliste, lâche son chien contre un artisan noir infirme. Colère de la population. Trois jours durant, c’est l’émeute à Basse-Terre.

Deuxième temps : le 26 mai 1967, les ouvriers du bâtiment sont en grève. Ils réclament une augmentation de 2,5% et se rassemblent massivement, rejoint par de nombreux jeunes, devant la Chambre de commerce de Pointe-à-Pitre, place de la Victoire. Un des patrons békés (blancs) déclare alors : « Quand les nègres auront faim, ils céderont. » Devant le racisme et la morgue patronale, la fureur des manifestants est à son comble. Certains se saisissent de conques, de gros coquillages, et les lancent sur les gardes mobiles.

Sans sommations, les forces de l’ordre ouvrent le feu. Jacques Nestor, militant révolutionnaire du Groupe d’organisation nationale de la Guadeloupe (Gong), tombe le premier. La fusillade continue les jours suivant, le bilan officiel parle de 5 à 8 morts et d’une centaine de blessé-e-s. Mais pour rétablir l’ordre colonial, il fallait plus de sang, bien plus. L’État français fait donner la troupe. Toute la nuit et deux jours durant, CRS, gardes mobiles et légionnaires ont pour ordre de tuer : 87 morts seront relevées.

Après les massacres de Sétif et Madagascar, c’est le sordide bilan du racisme d’État à Pointe-à-Pitre. Mais la mécanique implacable de la domination ne peut se concevoir sans un troisième temps. C’est celui de la chasse aux militantes et aux militants, et de la persécution à l’encontre de leurs organisations. Immédiatement, le gouvernement français accuse les indépendantistes, notamment le Gong, d’avoir fomenté les émeutes des 26 et 27 mai.

Daniel Guérin et Aimé Césaire à la barre

Au cours des nombreuses manifestations qui suivent les événements de la fin mai, les arrestations de militantes et de militants guadeloupéens se multiplient. Les procès s’enchaînent, dans la colonie comme en métropole. Celui qui se tient à Paris fin février 1968 voit Daniel Guérin et Aimé Césaire cités comme témoins de la défense. Ils dénoncent, derrière la loi de départementalisation de 1946, le masque du colonialisme. Cinq accusés sont condamnés à des peines de prison avec sursis, 13 sont acquittés. Mais le coup porté au mouvement indépendantiste, du fait des massacres, est des plus violents.

Révolte de la classe ouvrière et de la jeunesse guadeloupéenne contre le colonialisme français, le Mai guadeloupéen de 1967 s’inscrit dans le contexte des années 1960 et 1970 qui ont vu émerger un profond mouvement de contestation radicale de toutes les oppressions. C’est cette séquence historique, période de lutte intense, que nos gouvernants voudraient oublier.

Et c’est bien pour cela qu’en 2007, l’Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG) et d’autres organisations ont lancé une campagne pour exiger de l’État français toute la vérité et la justice pour le massacre de Pointe-à-Pitre.

Théo Rival

http://www.alternativelibertaire.org/?M ... olonial-en
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Re: Colonialisme, décolonisation, repression et luttes

Messagede bipbip » 11 Mar 2017, 20:13

Mai 1967, La répression policière en Guadeloupe

"Evènements" de mai 1967 en Guadeloupe. Un pan d'histoire qui doit encore être analysé et dont les Antilles attendent l'accès aux archives.

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Re: Colonialisme, décolonisation, repression et luttes

Messagede Lila » 12 Mar 2017, 19:28

Quand la France interdisait l'avortement... sauf aux femmes noires

En 1970, un scandale éclata à la Réunion: des milliers de femmes avaient été avortées et stérilisées, souvent sans leur consentement, avec le soutien des pouvoirs publics. Un essai glaçant revient sur ce crime d'Etat oublié.

à lire : http://bibliobs.nouvelobs.com/idees/201 ... %3A%2F%2Fw
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Re: Colonialisme, décolonisation, repression et luttes

Messagede bipbip » 26 Mar 2017, 15:06

2 mars 1960 : massacres au Cameroun

A l’aube de l’indépendance, des milliers de Camerounais ont été massacrés sous les auspices de la "maffia françafric" de De Gaulle et Foccart, ches les Bamilikés, mais aussi dans d’autres régions du Cameroun.

Le 2 mars 1960, sous la direction de l’armée française, les troupes camerounaises rasent le bourg de Yogandima, massacrant près de 8.000 civils sans armes.

Mais ces effroyables massacres ne sont pas du tout un fait isolé, car depuis 10 ans, l’administration coloniale française fait face à la résistance de l’Union des Populations du Cameroun (UPC) née dans les années 1940. Si l’UPC est présente sur tout le Cameroun, son emprise est très forte en pays Bamiléké. Ce qui est très marquant c’est leur cohésion dans leur refus de se plier au quadrillage, à la discipline de la machinerie coloniale, aux travaux forcés. Ce peuple occupé fait preuve d’une formidable ingéniosité qui se traduit même dans le langage de résistance, où le signifiant sert ainsi à un sens second d’ordre politique.

C’est un large front anti-impérialiste qui organise par exemple le boycott des élections. Ce sont de véritables grappes humaines, sans armes, mais hostiles, qui barrent le passage des camions de l’armée et s’agrippent aux voitures. Rarement insurrection a été aussi populaire. Leur rage est d’autant plus grande que les maquisards, opérant presque à mains nues - mais sur plusieurs fronts - remportent des succès ponctuels. Le colonisateur met tout en oeuvre pour mater ces « rebelles » et interdit l’UPC en 1955. Le haut-commissaire français Pierre Messmer, futur ministre de De Gaulle, a organisé des expéditions punitives sanglantes ainsi que l’assassinat de nombreux leaders de l’UPC, comme son secrétaire général et fondateur, Ruben Um Nyobé, dans son village natal le 13 septembre 1958.

À l’indépendance, le 1er janvier 1960, Jacques Foccart installe au Cameroun un gouvernement fantoche, présidé par son ami Ahmadou Ahidjo. Il s’agit d’un homme sûr, en faveur duquel le pouvoir colonial mettait depuis longtemps « des paquets de bulletins dans l’urne ». Le jour même de cette « indépendance fictive », le jeune État signe un accord d’assistance militaire avec la France. Deux conseillers militaires viennent encadrer le président Ahidjo : le colonel Noiret et le capitaine Leroy. L’ancien ministre des Armées Pierre Guillaumat confirme : « Foccart a joué un rôle déterminant dans cette affaire. Il a maté la révolte des Bamilékés avec Ahidjo et les services spéciaux ». Au passage, on notera la présentation ethnique d’une révolte politique...

Charles de Gaulle dépêche alors cinq bataillons d’infanterie, commandés par le général Max Briand, vétéran des guerres d’Indochine et d’Algérie, surnommé « le Viking », auxquels se rajoutent un escadron de blindés, ainsi qu’un escadron d’hélicoptères et de chasseurs bombardiers T26.

... http://rebellyon.info/2-mars-1960-massacres-au-Cameroun
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Re: Colonialisme, décolonisation, repression et luttes

Messagede Pïérô » 29 Mar 2017, 01:28

Lille Moulins, samedi 1er avril 2017

Conférence débat sur l'histoire coloniale

Guerres de libération et relations de dépendance : l'invention de la Françafrique. Regards croisés sur le Cameroun et le Togo

Interventions de Thomas Deltombe et Georges Agbodjan

Diffusion d'un film court sur la censure subie par Mongo Beti, écrivain camerounais, lors de la parution de son livre "Main basse sur le Cameroun : Autopsie d'une décolonisation", publié chez François Maspero et immédiatement censuré en 1972 par le ministre de l'Intérieur français de l'époque.

à 15h, Maison de Quartier les Moulins, 1 rue Armand Carrel, Lille Moulins

Image

http://www.maisondequartierlesmoulins.f ... eturnid=15
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Re: Colonialisme, décolonisation, repression et luttes

Messagede bipbip » 02 Avr 2017, 16:46

Madagascar

Il y a 70 ans, le soulèvement malgache contre le colonisateur français

Tout juste quelques lignes dans les livres d'histoire sur ce 29 mars 1947, lorsque Madagascar se souleva contre le colonisateur français. Une répression terrible suivra : sans doute 100 000 morts, un quarantième de la population malgache assassinée.

... http://www.revolutionpermanente.fr/Il-y ... r-francais
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Re: Colonialisme, décolonisation, repression et luttes

Messagede Lila » 02 Avr 2017, 19:50

Raymonde Cabrimol, une figure des évènements de février 1974, s'est éteinte

Raymonde Cabrimol dit "Man Toï", est décédée vendredi soir à l'âge de 82 ans au Lorrain. C'était une figure des évènements sociaux de Février 1974.

Raymonde Cabrimol (Man Toï) était l'une des figures de la grande grève des ouvriers de la banane en février 1974 en Martinique, une forte personnalité, très écoutée, perçue comme "une meneuse". Cette année là, l'île est paralysée par des grèves qui ont commencé depuis le 17 janvier. Les ouvriers réclament des augmentations de salaire. Le mouvement est d'autant plus dur que les négociations entre patrons et ouvriers ne donnent rien.

Elle a vu les gendarmes tirer sur les ouvriers
Les gendarmes tentent de maintenir l'ordre mais rencontrent des difficultés. Ils sont régulièrement assaillis par des jets de pierres et répliquent à coups de gaz lacrymogène. C'est dans ce contexte très tendue que se produit le drame du jeudi 14 février. Ce jour là, des foyers de protestations éclatent dans plusieurs communes de l'île. Le préfet décide de mettre un terme à la révolte ouvrière. En milieu de matinée, sur le plateau de Chalvet à Basse Pointe les ouvriers se retrouvent en présence des gendarmes qui n'hésitent pas à utiliser leurs armes.

Au cours de cette fusillade, un ouvrier agricole est mort. llmany Sérier, dit Renor, 55 ans, père d'une vingtaine d'enfants. L'émotion est considérable, les gendarmes sont accusés de meurtre. Le 16 février, deux heures avant l'enterrement de Rénor illmany, le corps de Georges Marie-Louise, un jeune ouvrier maçon de 19 ans, est découvert sur une plage de Basse Pointe, non loin de Chalvet.

la suite : http://la1ere.francetvinfo.fr/martiniqu ... 59541.html
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Re: Colonialisme, décolonisation, repression et luttes

Messagede bipbip » 05 Avr 2017, 00:40

Histoire des colonies

Hiver 2008 : quand la Guyane s’embrasait contre la vie chère

Aujourd'hui, alors les revendications guyanaises attirent l'attention sur le « département » français, on semble oublier qu'en 2008, la Guyane avait vécu un mouvement de blocage similaire , avec de nombreux barrages construits à l'aide de poubelles, de pneus, de frigidaires : retour 10 ans en arrière dans cette vieille colonie française.

... http://www.revolutionpermanente.fr/Hive ... chere-7546
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Re: Colonialisme, décolonisation, repression et luttes

Messagede bipbip » 07 Avr 2017, 16:51

PETITE HISTOIRE DES COLONIES FRANÇAISES.

Image

Le Général de Gaulle va nous raconter l’histoire de la colonisation de l’Amérique et des Antilles, « en rentrant bien dans les détails pour qu’on ne loupe pas un seul aspect positif » comme nous le précise la présentation de l’ouvrage. Le ton est donné. L’histoire peut commencer.

Elle commence à la bataille d’Hastings, en 1066. Guillaume de Normandie devient roi d’Angleterre. Les successions successives des trônes anglais et français attisent les premières rivalités entre les deux royaumes, aboutiront à la guerre de cent ans et jamais ne s’éteindront complètement.

Si, au XVIème siècle les premières tentatives de colonisation, de la Floride puis du Brésil, furent un échec, celle du Canada fut tout aussi laborieuse. Jacques Cartier puis Champlain au XVIIème siècle rencontrèrent l’hostilité des Indiens et l’opposition des anglais. L’infériorité démographique des colons français devait conduire inévitablement au désastre.

En 1713, l’Acadie fut conquise par les anglais et les acadiens expédiés et dispersés en Nouvelle-Angleterre avant de se rassembler en Louisiane où ils prirent le nom de Cajuns.

Les Antilles furent colonisés également et seules conservées, sauf Saint-Domingue qui œuvra pour sa propre libération, portée par l’esprit des Lumières.

Le commerce triangulaire peupla ces territoires d’esclaves et assura longtemps leur prospérité.

Acerbe et incisif, drôle et documenté, synthétique et grinçant, Grégory Jarry jamais ne nous ennuie. Tout ceci nous est présenté dans un grand élan de franche rigolade dont le cynisme permanent ne nous fait pas oublier les tragédies que l’Histoire trop souvent cache.

Ses leçons sont un plaisir et une source d’informations triées, servies avec verve et panache.

PETITE HISTOIRE DES COLONIES FRANÇAISES.
Tome 1 : l’Amérique française.
Grégory Jarry et Otto T.
Éditions FLBLB – Poitiers – 2006
126 pages – 13 euros
http://flblb.com/

http://bibliothequefahrenheit.blogspot. ... aises.html



PETITE HISTOIRE DES COLONIES FRANÇAISES - Tome 2 : l’Empire

Image

Ce second volume de la Petite histoire des colonies françaises s’intéresse à la construction de l’Empire colonial en Afrique, en Océanie et en Asie. Charles X va se servir du ressentiment nationaliste de la jeune génération pour conquérir des pays moins puissants que l’Angleterre sur laquelle Napoléon s’était cassé les dents.

Débutée en 1827, la « pacification » de l’Algérie ne s’acheva qu’en 1871 après avoir écrasé de nombreuses résistances dans le sang. Créés en 1848, les trois départements français d’Algérie furent progressivement colonisés par des populations du sud de la France puis d’Alsace-Lorraine, conquise par l’Allemagne, rejointes par des Espagnols, des Italiens et des Maltais en nombre presque aussi important et naturalisés en 1889. La spoliation des terres et le développement de l’agriculture productiviste favorisèrent l’émergence rapide de grands propriétaires et creusèrent les inégalités. La crainte de la majorité musulmane, transformée en racisme, occultait toute possibilité de lutte des classes.
C’est avec une ironie corrosive que ce cours d’histoire en bandes dessinées nous est donné, rendant l’exercice plus digeste. L’humour s’avère un outil critique efficace : il dénonce sans besoin de démonstration ni considération moralisatrice.

En Tunisie et au Maroc, la France instaura des protectorats. Leurs dirigeants ayant contracté des dettes importantes, il fut facile de les soumettre, de les maintenir en place tout en les liant par des traités qui leur offraient protection, contre les vélites colonisatrices des autres puissances européennes et les rébellion indigènes, en échange de la mise à disposition des terres, des ressources naturelles et de la main d’œuvre : traité du Bardo en 1881 et traité de Fès en 1912. Ce ne fut pas sans violences, pillages et destructions, mais comme le précise le Général de Gaulle, narrateur de cette leçon d’histoire « croyez-moi, ce n’était pas de gaité de cœur. Mais quand on a en face de soi des gens arrogants et mal-polis alors que sans l’argent de nos banques, leur pays serait en faillite, ce n’est pas facile de maîtriser ses nerfs. »

C’est en contenant difficilement son envie d’éclater de rire qu’il raconte ensuite la Conférence de Berlin pendant laquelle, en 1884, 14 pays se partagèrent l’Afrique Noire. Ils s’engageaient à maintenir l’ordre et à respecter les frontières, pour garantir la bonne marche des échanges commerciaux. Léopold II, roi des belges, réclama, pour possession personnelle, le Congo, un territoire soixante-seize fois grand comme son pays. Et l’armée française mis en place de nouveaux protectorats, en causant beaucoup de victimes, montant les tribus les unes contres les autres. Parfois, des troupes échappaient au contrôle de la métropole, comme la colonne Chanoine et Voulet par exemple qui sema la terreur du Sénégal au lac Tchad : destruction de Ouagadougou et de nombreux villages, extermination brutale et systématique des populations. Il fallu envoyer des troupes pour stopper sa folie sanguinaire.

Il rappelle que les insurgés de la Commune de Paris, déportés au bagne en Nouvelle Calédonie, furent utilisés dans la répression contre la grande révolte des Canaques en 1878. Il affirme que si la Compagnie des Indes n’avait pas été réduite à néant par les anglais pour empêcher les français de bâtir un véritable empire en Inde et y « planter du thé sur des millions de kilomètres carrés ». « Si nous étions restés, nous aurions planté du maïs à ensilage pour nourrir les vaches sacrées, elles auraient quand même eu meilleure mine. » Après la guerre du Tonkin (1881-1885) qui stoppa l’influence française en Chine, naquit, en 1887, l’Union Indochinoise.

« En 1914, le bonheur régnait dans nos colonies enfin pacifiées. Mais la première guerre mondiale vint briser cette harmonie. » De nombreux hommes originaires de ces territoires « s’engagèrent d’eux-mêmes dans nos armées et donnèrent leur vie pour défendre un certaine idée de la France, patrie des Droits de l’Homme, du respect des cultures et par dessus tout, de la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes. »

L’auteur, qui maitrise parfaitement son sujet tout en retenant l’essentiel, parvient à conserver ce ton, d’une redoutable et mordante efficacité, sur toute la longueur. À chaque page, un strip sans parole de quelques cases complète le texte historico-ironique, très souvent en contrepoint, pour aller au delà d’un propos plutôt que de l’illustrer consciencieusement. Ces scènettes à chute viennent renforcer la satire.
Pédagogique et distrayant à la fois : comprendre la colonisation, ses enjeux, ses méthodes. « Tout français à le droit de savoir ce qui s’est réellement passé car ça finira par se savoir un jour. »

PETITE HISTOIRE DES COLONIES FRANÇAISES.
Tome 2 : l’Empire
Grégory Jarry et Otto T.
Éditions FLBLB – Poitiers – 2007
126 pages – 13 euros
http://flblb.com/

Voir aussi le tome 1 :
PETITE HISTOIRE DES COLONIES FRANÇAISES.
http://bibliothequefahrenheit.blogspot. ... aises.html

http://bibliothequefahrenheit.blogspot. ... .html#more
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Re: Colonialisme, décolonisation, repression et luttes

Messagede bipbip » 08 Avr 2017, 16:00

Rennes mardi 11 avril 2017

[Rencontre-débat] "La guerre du Cameroun. L’invention de la Françafrique"

La légende veut que la France, « patrie des droits de l'homme », ait généreusement offert l'indépendance à ses anciennes colonies d'Afrique noire en 1960. Ce livre raconte une tout autre histoire : celle d'une guerre brutale, violente, meurtrière, qui a permis à Paris d'inventer un nouveau système de domination : la Françafrique.

Cette guerre secrète a pour théâtre le Cameroun des années 1950 et 1960. Confrontées à un vaste mouvement social et politique, porté par un parti indépendantiste, l'Union des populations du Cameroun (UPC), les autorités françaises décident de passer en force. En utilisant les mêmes méthodes qu'en Algérie (torture, bombardements, internements de masse, action psychologique, etc.), elles parviennent en quelques années à éradiquer militairement les contestataires et à installer à Yaoundé une dictature profrançaise.

En pleine guerre froide, et alors que l'opinion française a les yeux tournés vers l'Algérie, la guerre du Cameroun, qui a fait des dizaines de milliers de morts, est à l'époque passée inaperçue. Elle a ensuite été effacée des mémoires par ceux qui l'ont remportée : les Français et leurs alliés camerounais. Le crime fut donc presque parfait : les nouvelles autorités camerounaises ont repris les mots d'ordre de l'UPC pour vider l'« indépendance » de son contenu et la mettre au service… de la France ! Mais la mémoire revient depuis quelques années. Et les fantômes du Cameroun viennent hanter l'ancienne métropole. Laquelle, de plus en plus contestée sur le continent africain, devra tôt ou tard regarder son passé en face.

Le mardi 11 avril à 19h à Sciences Po, Survie 35 s'associe à l'association Germinal, aux Amis du Monde diplomatique de Rennes et à la Librairie Le Failler pour inviter Thomas Deltombe autour du livre "La guerre du Cameroun. L'invention de la Françafrique (1948-1971)", paru aux éditions La Découverte.

LA GUERRE DU CAMEROUN, L'INVENTION DE LA FRANÇAFRIQUE, par Thomas Deltombe, Manuel Domergue, Jacob Tatsitsa aux éd. de la Découverte.

Image

https://expansive.info/Rencontre-debat- ... roun-L-372
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Re: Colonialisme, décolonisation, repression et luttes

Messagede Pïérô » 13 Avr 2017, 20:40

Secret défense ou déraison d'Etat ? Adresse aux candidats aux élections de 2017

Ce texte, signé par des familles de victimes et de nombreux soutiens fait suite à la table ronde du 4 mars sur le secret défense avec Elisabeth Borrel, Bachir Ben Barka, Armelle Mabon, Henri Pouillot, François Graner, Pierre-Yves Schneider et Mehdi Lallaoui, Voir un compte rendu complet à https://blogs.mediapart.fr/bruno-jaffre ... la-justice

Secret défense ou déraison d'état?

Adresse aux candidats aux élections présidentielles et législatives françaises de 2017.


Dans un état de droit comme la France, qui se présente sur la scène internationale en donneur de leçon en matière de droits de l'homme, comment expliquer que le seul fait d'invoquer simplement la raison d'état ou le secret défense permette aux institutions de faire échec à l'exigence de vérité et de justice des victimes et des citoyens.

Combien de temps encore, les représentants de l'Etat français vont-ils pouvoir, sans contrôle réel et indépendant:

- entraver les enquêtes judiciaires, faisant de la victime, censée être protégée par les institutions de son pays, un adversaire à combattre, voire à abattre au lieu de lui rendre justice?

- empêcher les historiens d'accéder aux informations nécessaires à leur travail de recherche scientifique.

Il est de la responsabilité de chaque citoyen de veiller à ce que les valeurs de la République qui sont le socle du pacte démocratique, gage de vérité et de justice, soient pleinement respectées en toute circonstance.

Nous nous trouvons au cœur d'affaires où l'Etat, via ses institutions, s'emploie à empêcher qu'éclate la vérité et que justice soit rendue, jetant les familles dans le désarroi: Affaires Ben Barka, Sankara, Boulin, Borrel, Bugaled Breizh, Karachi, Kieffer, Maurice Audin, Thiaroye 44.... Mais aussi responsabilité de la France dans le génocide des Tutsi du Rwanda, les massacres de Sétif en 1945, de Madagascar en 1947, de la guerre d'indépendance du Cameroun, la répression de la manifestation des Algériens en 1961 à Paris, autant de pages noires de notre histoire où l'Etat paraît plus préoccupé de favoriser la défense d'un roman national à des fins partisanes au détriment de l'Histoire.

Une demande de levée du secret défense vient d'être envoyée par le juge burkinabé chargé de l'enquête sur l'assassinat de Thomas Sankara et de ses collaborateurs ; une enquête de l'émission Envoyé Spécial vient de replacer l'assassinat des journalistes Ghislaine Dupont et Claude Verlon, le 2 novembre 2013 au nord Mali au-devant de l'actualité démontrant les tentatives de certains services de l'Etat de cacher la vérité; comble de scandale, l'affaire Borrel qui dure depuis déjà plus de 20 ans, a encore une fois mis en évidence un énième dysfonctionnement de la justice française après la découverte de la destruction des scellés en novembre 2015; cinquante et un ans après les faits et quarante et un an d'instruction, le secret défense tient en échec la justice sur la vérité de l'enlèvement et de la disparition de Mehdi Ben Barka.

Il est de notre responsabilité de citoyen d'empêcher que la raison d'état et son paravent « le secret défense» ne servent trop souvent à voiler les dérives, voire les turpitudes des services et responsables de la Nation. Aucun des cas cités ne met en danger la sécurité de l'état et l'autocontrôle instauré depuis 1998 par une commission administrative est notoirement lacunaire et contraire aux engagements européens de la France.

C'est pourquoi, membres de familles de victimes d'assassinats, associations, chercheurs, journalistes, magistrats, avocats, nous avons décidé de nous regrouper pour interpeller les candidats aux élections présidentielle et législative.

Ensemble nous leur demandons de s'engager pour que non seulement dans ces dossiers le secret défense n'entrave plus la justice et la vérité mais qu'en outre il s'engage sur le nécessaire contrôle par une juridiction indépendante de la notion et de l'usage du Secret Défense.

Signatures

Familles de victimes
pour Thomas Sankara et Frédéric Kiemdé: Mariam Sankara, Nagnouma Bailou, Aïda Georges Kiemdé
pour le juge Borrel : Elisabeth Borrel
pour Maurice Audin : Michèle Audin, Pierre Audin
pour Mehdi Ben Barka : Bachir Ben Barka
pour Ghislaine Dupont et Claude Verlon : Marie-Solange Poinsot, Denise Verlon, Marie-Pierre Ritleng
pour le camp de Thiaroye : les familles de Kotou Diakité, Fasséry Coulibaly, Tindaogo Bélem, Souleymane Doucouré, Mbap Senghor, Antoine Abibou

Chercheurs et historiens
Armelle Mabon, Vincent Hiribarren, Amber Murrey-Ndewa, Charlotte Lacoste, Thomas Deltombe, Sonia Combe, Odile Tobner, Thomas Potdevin, Raphaël Grandvaud, François Graner, René Gallissot, Lluis Sala-Molins, Brian Peterson, Francis Arzalier, Jean Claude Rabeherifara,
Ludivine Bantigny, Vincent Bonnecase

Avocats et juristes
Emmanuel Daoud, Géraud de la Pradelle, Emmanuel Cattier, Louis Joinet,
Maurice Buttin, Anne Crenier, Safya Akorri, Henri Thulliez

Journalistes
Benoit Collombat, Maria Malagardis, Christophe Boisbouvier, Denis Robert, Dominique Vidal, Rémi Carayol, Jean-Paul Bobin, Olivier Piot, Antoine Dreyfus, Jean-Pierre Tuquoi, Alain Lebaube, Hervé de Williencourt, Eric Le Braz, Geoffroy Livolsi, Pat Perna, Rosa Moussaoui

Associations
Syndicat de la magistrature, Réseau « Justice pour Sankara justice pour l’Afrique », Comité de soutien à Elisabeth Borrel, Mémoire vivante, Institut Ben Barka – Mémoire vivante, Survie, Sortir du Colonialisme, CPCR (collectif des parties civiles pour le Rwanda), ARDHD (association pour le respect des Droits de l’Homme à Djibouti), AMDH / IDF (Association Marocaine des Droits Humains-Paris/IDF), association « Les Amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon », Au nom de la mémoire , AFASPA (Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique), Comité Sankara de Montpellier

Autres personnalités
Isabelle Carré, Jean-Loup Schaal (ARDHD), Alain Gauthier (CPCR), Dafroza Gauthier (CPCR), Danièle Gonod, Boubacar Boris Diop, Bruno Jaffré, Henri Pouillot, Laurence Dawidowicz (Survie), Pierre Jaladeau (CFI), Alain Fredaigue (MSF) Laurence Lacour (éditrice), Loïc Faujour (dessinateur), Patrick Filliou, Mehdi Lallaoui


https://blogs.mediapart.fr/bruno-jaffre ... ns-de-2017
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Re: Colonialisme, décolonisation, repression et luttes

Messagede bipbip » 16 Avr 2017, 17:08

France. La «colonialité républicaine» et la politique d’avortement à la Réunion

Entretien avec Françoise Vergès conduit par Sonya Faure et Catherine Calvet

En 1970, le Nouvel Observateur publie une enquête intitulée «l’Ile du docteur Moreau». Elle révèle un scandale: à la Réunion, des centaines de femmes sont avortées ou stérilisées à leur insu. Les responsables ne seront pas ou peu condamnés, et l’affaire retombera vite dans l’oubli. La politologue Françoise Vergès (fille du fondateur du Parti communiste réunionais Paul Vergès), titulaire de la chaire «Global South(s)» à la Maison des sciences de l’homme, à Paris, revient sur cette affaire dans Le Ventre des femmes (Albin Michel). Elle montre comment la «France républicaine» réserve un traitement différencié aux femmes selon leur territoire.

... http://alencontre.org/europe/france/fra ... union.html
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