Autour de la deuxième guerre mondiale

Re: Autour de la deuxième guerre mondiale

Messagede bipbip » 24 Aoû 2017, 12:18

Les faussaires de l'Histoire France ..

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Re: Autour de la deuxième guerre mondiale

Messagede Pïérô » 25 Aoû 2017, 20:09

Pierre Vidal-Naquet

Les assassins de la mémoire

PDF : http://www.zundelsite.org/archive/frenc ... onteil.pdf
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Autour de la deuxième guerre mondiale

Messagede bipbip » 08 Oct 2017, 17:26

Un peu d’histoire : Les racines du fascisme

L’extrême droite, sans parvenir au pouvoir, depuis quelques années exerce une importante influence sur la vie politique en France et en Europe. Chasse aux pauvres sous couvert de lutte contre l’insécurité, violences policières légitimées et exacerbées, panique morale vis-à-vis de l’Islam, état d’urgence, tentatives de mettre en place la déchéance de nationalité… Toutes ces politiques ont un point commun : être nées dans les esprits de l’extrême droite, et sont devenues la norme. Cette série d’articles extraits du livre « Temps obscurs, extrême droite et nationalisme en France et en Europe », écrit par des contributeurs au site 19h17.info et du blog Feu de prairie, ont pour objectif de mieux comprendre ce retour en force et le danger qu’il implique pour nous.

Comprendre le retour de l’extrême droite implique de se poser la question de ce qu’est le fascisme ? Cet article revient sur deux moments importants de la naissance de ce mouvement politique. Chose peu connue, c’est en France que ses bases idéologiques sont élaborées, et que c’est à partir de milices anti-ouvrières armées par le patronat allemand et italien que naît ce mouvement.

Pour commencer, pour mieux comprendre l’extrême droite, un peu d’histoire s’impose. D’où vient le fascisme ? Celui-ci en tant que mouvement ne nait pas ex-nihilo. Il se développe lentement au niveau idéologique à la Belle époque, alimenté par des penseurs qui vont mêler à la pensée purement réactionnaire et contre révolutionnaire des éléments de mobilisation populaire de masse qui appartenaient au mouvement ouvrier. Enfin, les mouvements fascistes en tant que tels prennent leur source dans les milices anti ouvrières qui répriment les mouvements révolutionnaires au sortir de la Première guerre mondiale, principalement en Allemagne et en Italie.

Genèse de l’idéologie fasciste

Les idées qui vont faire le lit du fascisme se développent dès la fin du XIXème siècle, principalement en France. Ces idées sont celles d’une droite qui va se prétendre révolutionnaire, rejetant radicalement la démocratie parlementaire. Selon une théorie de l’historien Zeev Sternhell, ce serait au sein de la droite révolutionnaire française qu’apparaitraient les bases de l’idéologie fasciste.

Jusque-là, la droite extrême était profondément contre révolutionnaire, c’est-à-dire qu’elle défendait un ordre ancien correspondant plus ou moins à l’Ancien Régime, au rétablissement de la monarchie absolue, de l’aristocratie et du règne de l’Eglise, bref, de l’ancien ordre bouleversé par les révolutions bourgeoises du XIXeme siècle.

Au contraire, à la racine du discours fasciste se trouve une volonté de modernisation, en rupture avec cette ultra droite conservatrice. Ce courant de pensée se caractérise tout d’abord par un refus de la démocratie parlementaire bourgeoise, présentée comme corrompue, abâtardie, ou contrôlée par des minorités telles que les juifs. Le mode de vie, le rationalisme et la mesquinerie bourgeoise sont dénoncés vigoureusement. La solution que voudraient les fascistes pour lutter contre cette « décadence » serait un régime autoritaire, basé sur un gouvernement de surhommes, sur le culte de la force, du combat et du rejet de l’intellectualisme.

Pour compléter cette panoplie, il faudrait bien entendu un chef prestigieux et charismatique, à même de dompter les masses. Ici la communauté politique de référence n’est pas l’aristocratie ou la classe ouvrière, mais la nation, voué à s’unir autour du chef. Bien entendu, cette union est interclassiste et profondément réactionnaire, à même de séduire les éléments petit bourgeois devenant nationalistes par peur d’être déclassés.

En termes idéologiques, les idées de cette droite révolutionnaire s’inspirent des philosophies anti rationalistes de Nietzsche et de Bergson. Ses principaux penseurs sont Gustave Le Bon, Barrès ou encore Maurras, et dans une certaine mesure Georges Sorel, pourtant syndicaliste révolutionnaire français mais théorisant dès le 19eme siècle l’action violente comme méthode de prise du pouvoir face à un régime corrompu.

On note aussi que c’est à ce moment que le nationalisme bascule à droite, alors qu’il était plutôt de gauche jusqu’ici. Une des premières étapes de cette mutation est l’agitation autour du général Boulanger, qui en 1887 faillit aboutir à un coup d’état. C’est aussi au cours de l’affaire Dreyfus que l’agitation nationaliste et réactionnaire atteint son paroxysme avec comme mot d’ordre l’antisémitisme, dont la Ligue des Patriotes de Déroulède est un bon exemple.

Un autre mouvement moins connu qui préfigure le fascisme est la Fédération des syndicats jaunes dirigée par Charles Biétry. Cette fédération de syndicats, financée par le patronat, se monte pour contrer l’influence de la CGT, syndicat révolutionnaire à l’époque. Les Jaunes reprennent tous les poncifs de cette droite révolutionnaire, tout en prônant une vigoureuse politique de collaboration avec le patronat. En cette période de luttes, les attaques de la CGT font rapidement mettre genou à terre au syndicat qui sombre dans l’oubli quelques années après sa création en 1902, après avoir compté plusieurs centaines de milliers d’adhérents. Il faut rajouter à cette liste l’Action Française de Charles Maurras, qui bien que royaliste, défend une version de la monarchie proche du fascisme.

C’est dans cette droite révolutionnaire, qui n’est pas encore à proprement parler fasciste, que tous les éléments politiques du fascisme vont se mettre en place. Dans une très large mesure, ce sont ces mouvements qui ont une influence déterminante sur les droites allemandes ou italiennes qui vont donner naissance au fascisme.

L’influence des milices anti ouvrières

C’est après la Première guerre mondiale que les mouvements fascistes à proprement parler vont apparaitre. En Allemagne et en Italie, ils naissent dans des conditions relativement similaires.

En Italie, règne une intense frustration après la victoire des Alliés. En effet, si l’Italie est du côté des vainqueurs, elle a subi des défaites humiliantes face à l’empire austro-hongrois telles que celle de Caporetto en 1917 et ne fait que des gains territoriaux mineurs. Après l’armistice, règne une agitation nationaliste intense qui va donner naissance au fascisme, préfiguré par la prise de la ville de Fiume dans l’Adriatique par des miliciens regroupés autour du poète Gabriel d’Annunzio.

Dans le même temps, lors de l’hiver 1919-1920, une intense agitation révolutionnaire balaie l’Italie. Elle se manifeste par des grèves insurrectionnelles qui culminent dans l’occupation armée d’usines, notamment à Turin. Pour contrer la menace de la révolution sociale, le patronat finance assez rapidement des milices appelées squadre d’azione ou squadristi. Leur objectif est d’attaquer partout où ils le peuvent les syndicats, partis et militants ouvriers, pour casser toute agitation sociale et briser toute perspective de révolution. Chaque milice locale est dirigée par un ras, nom des chefs fascistes.

Composés presque exclusivement d’anciens combattants, le fascisme né de ces milices en tant que courant politique : c’est tout d’abord les Faisceaux italiens de combat, qui unifient dès mars 1919 les squadristes, sous la houlette de Benito Mussolini. Leur programme très social à l’origine devient pro-capitaliste dès le début des années 1920. Ce groupement, qui est un hybride entre le mouvement politique et la milice, s’institutionnalise et se transforme dès 1921 en Parti National Fasciste, qui prend rapidement le pouvoir dès novembre 1922 avec la bénédiction des élites italiennes.

En Allemagne, la naissance du nazisme se fait dans des conditions similaires. A la fin de la guerre, en novembre 1918, alors que l’Allemagne signe l’armistice dans des conditions très dures, une révolution éclate. D’une grève générale naissent très rapidement des conseils de soldats, de marins et d’ouvriers qui prennent de l’importance dans de nombreuses villes, tentant de prendre le pouvoir comme à Berlin en janvier 1919 avec l’insurrection spartakiste qui est vite écrasée par les paramilitaires nationalistes et le gouvernement social-démocrate ou à Munich où les conseils ouvriers prennent brièvement le contrôle de la région.

Cette révolution est combattue et finalement écrasée par la classe dominante. Celle-ci est alliée au SPD, le vieux parti social-démocrate allemand, qui prend la tête du gouvernement. En échange de quelques réformes, il participe activement à la répression de l’agitation révolutionnaire. Néanmoins, les principaux outils de la répression sont les Corps Francs (Freikorps) qui sont des milices paramilitaires chargées d’attaquer les « éléments subversifs ». Composées d’anciens combattants démobilisés, elles sont financées et armées par les industriels, les junkers (propriétaires terriens) et l’armée. Parmi leurs innombrables crimes, on peut citer l’assassinat de Karl Liebknecht et de Rosa Luxemburg en janvier 1919 avec la complicité du gouvernement social-démocrate ou encore l’assassinat de Gustav Landauer. Ces milices vont compter jusqu’à trois millions de membres.

C’est de ces groupes que nait le mouvement nazi. Ainsi, Adolf Hitler, encore militaire, est envoyé par l’armée en 1919 pour infiltrer le DAP (Deutsches Arbeiter Partei), parti d’extrême droite dont les membres sont pour la plupart membres des Corps Francs. Assez rapidement, ce parti connait une très forte croissance et va jusqu’à absorber une partie des miliciens des Corps Francs. Il change de nom pour devenir le NSDAP (National-Socialistisches Deutsches Arbeiter Partei). Contrairement à l’Italie, il se divise en deux branches, l’organisation politique (PO), dirigée par Adolf Hitler, et la branche militaire, des milices, les SA (Sturm Abteilung), conduites par Ernst Röhm. En 1921, les corps francs sont dissous et une grande proportion de leurs membres rejoint les SA.

Si les racines du mouvement sont similaires, les nazis mettent beaucoup plus de temps à prendre le pouvoir. Ils reçoivent un coup d’arrêt en 1923 après une tentative de coup d’état ratée à Munich (le putsch de la brasserie) et Hitler est condamné à plusieurs années de prison. Ce n’est qu’en janvier 1933 que les nazis prennent le pouvoir dans un contexte de crise économique généralisée.

Dans les deux cas, le fascisme nait de la rencontre de plusieurs éléments : une idéologie moderne de droite révolutionnaire, et surtout des milices anti-ouvrières créées dans un contexte bien particulier : l’humiliation nationale liée à la fin de la première guerre mondiale. On peut aussi constater que ces mouvements sont financés dès le début par la bourgeoisie, et ce dans une perspective d’étouffement et d’écrasement de la révolution ouvrière. Cette orientation restera inscrite dans l’ADN du fascisme.

Lien vers le livre : https://editionsacratie.com/temps-obscu ... en-europe/

http://www.19h17.info/2017/09/26/dhisto ... -fascisme/


Histoire / Les liens méconnus entre le fascisme et les classes dominantes

Les liens méconnus entre le fascisme et les classes dominantes

Le fascisme est enseigné dans tous les manuels d’histoire, et ses atrocités largement documentées. Ce que l’on ne dit plus, c’est que ce sont les bourgeoisies italiennes et allemandes qui l’ont largement soutenu, afin de rétablir l’ordre. Les responsabilités de la classe dominante dans l’émergence du fascisme sont ainsi soigneusement mises de côté…

Un peu d’histoire

Dans la plupart des discours, y compris chez les révolutionnaires, le fascisme est vu comme un problème avant tout moral, un mal absolu, qui mène à l’écrasement et à la ruine de tout ce que nous défendons. Ce discours n’est pas faux, mais il ne nous semble pas suffisant. En effet, pour nous, le phénomène qu’est le fascisme ne peut pas seulement être compris en termes moraux, mais aussi par rapport à ses liens avec le capitalisme comme système économique, ainsi que par sa place dans la lutte entre les différentes classes sociales

Ici, nous allons beaucoup nous appuyer sur les analyses de Daniel Guérin publiées dans Fascisme et grand capital. Ce livre examine l’ascension et le règne des partis fascistes dans les années 1920 et 1930 d’un point de vue économique et social. D’ailleurs, nous pouvons retrouver des mécanismes similaires dans les programmes des partis d’extrême droite de nos jours, bien qu’heureusement ceux-ci ne soient pas encore au pouvoir dans notre pays.

Daniel Guérin part d’un constat simple : au-delà du bla-bla, de la rhétorique anticapitaliste des fascistes et des nazis, ces partis ont entretenu des liens étroits avec la grande bourgeoisie, surtout avec les magnats de l’industrie lourde, très liés à l’industrie de guerre. Ces liens se retrouvent tout au long de l’histoire des fascismes, de leur naissance à leur chute finale face aux Alliés lors de la Seconde guerre mondiale.

Cette relation avec la bourgeoisie était donc déjà présente à la fondation des partis fascistes. Comme nous l’avons évoqué, en Italie et en Allemagne, le parti fasciste de Mussolini et le NSDAP (le parti nazi) naissent des milices anti-ouvrières mises sur pied pour lutter contre les communistes et le mouvement ouvrier (squadri et Corps Francs) à la fin de la Première guerre mondiale. Equipées par l’armée, ces milices sont alors largement financées par le patronat et permettent d’écraser dans l’œuf la révolution sociale en Italie et en Allemagne.

Ces liens avec le patronat se poursuivent et se développent dans les années suivantes. Les partis fascistes, en plus d’organiser des milices, prétendent assez rapidement exercer le pouvoir, en balayant au passage la démocratie parlementaire. Dans cette optique, ils sont financés secrètement ou ouvertement par des industriels, à titre individuel, mais aussi collectif comme par des syndicats patronaux. Dans le même temps les mouvements fascistes poursuivent leur politique d’agression contre le mouvement ouvrier.

En plus de financer ces partis, la bourgeoisie offre un coup de pouce décisif à Hitler et Mussolini dans leur prise de pouvoir. Ils sont invités au gouvernement par les élites politiques bourgeoises. La fin des régimes parlementaires en Italie et en Allemagne n’est pas tant une défaite de la « démocratie » face au coup de force fasciste que la remise du pouvoir aux fascistes par les gestionnaires de ces démocraties parlementaires sans aucune lutte ni résistance.

Ainsi en 1922, lors de la fameuse Marche sur Rome qui voit la prise de pouvoir de Mussolini, les Chemises noires, coincées à 70 km de la capitale italienne sans transports, sont amenées à Rome par des autocars affrétés par le gouvernement, sans lesquels ils n’auraient jamais pu prendre la ville. Plutôt que le triomphe d’un coup de force fasciste, c’est une opération de communication qui médiatise la cérémonie de remise des clés aux nouveaux gestionnaires de l’Etat que sont les fascistes. De même, en 1933 en Allemagne, les nazis qui ne sont pas majoritaires au parlement sont invités à participer au gouvernement par le conservateur Von Papen, avec le soutien de la bourgeoisie, de l’Armée et des junkers (grands propriétaires terriens). Le NSDAP commençait pourtant à reculer dans les élections. A méditer au regard de la situation politique de nos jours.

Une fois au pouvoir

N’oublions pas que les fascistes ont fait de l’anticommunisme un de leurs principaux axes de campagne, prétendant protéger la « Nation » contre le péril collectiviste. Ce discours est agréable aux oreilles du patronat qui est alors soucieux de mater un mouvement ouvrier en plein développement. Dès leur arrivée au pouvoir, les partis communistes sont les premiers à être interdits et sévèrement réprimés par les fascistes. En Allemagne la répression va même jusqu’à la déportation en camp de travail de plusieurs dizaines de milliers de militants communistes en prenant comme prétexte l’incendie du Reichstag.

Les syndicats et principalement les syndicats rouges sont très rapidement interdits sous prétexte de nuire à « l’harmonie nationale ». Ils sont immédiatement remplacés par des syndicats fascistes de collaboration, dirigés d’une main de fer par des cadres liés directement au pouvoir. Inutile de dire que ces syndicats ne sont pas très souvent en grève, ni particulièrement revendicatifs. L’exemple le plus avancé est le « Front du travail allemand » mis en place par les nazis. Celui-ci remplace les syndicats, mais se place toujours du côté des directions contre les revendications des salariés. Très mal considéré par ces derniers, il constitue un échec politique.

A cette liquidation des partis et syndicats ouvriers s’ajoute une épuration au sein même des partis fascistes. En effet, les fascistes avant leur ascension au pouvoir ont tenu des discours anticapitalistes, promettant une certaines justice sociale et la punition des patrons vautours. Certains militants venus de la classe ouvrière, souvent au chômage, ont cru à ces discours. Peu après l’arrivée au pouvoir des partis fascistes, afin de rassurer les responsables des industries finançant le mouvement, ces courants sont purgés. C’est le sens de la Nuit des longs couteaux de 1934 en Allemagne, qui voit la liquidation de la SA, dirigée par Ernst Röhm. Celle-ci demandait une « seconde révolution », c’est-à-dire une révolution sociale suivant la révolution nationale, ce qui était inacceptable pour l’aile la plus à droite du mouvement et la grande bourgeoisie. La contestation interne est écrasée dans le sang et la SA est dissoute. Nous constatons la même logique en Italie avec l’abandon rapide des références sociales du fascisme, ou encore en Espagne, lorsque les phalangistes « sociaux » sont purgés par Franco.

L’arrivée au pouvoir des fascistes se traduit aussi par une politique économique pro-patronale. Sous prétexte de réformer l’économie, les diverses branches de l’industrie sont regroupées en corporations qui contrôlent les prix, la production et les salaires. Bien entendu, ces institutions « paritaires » sont gérées par les représentants du patronat, avec l’assentiment des gouvernements fascistes.

Cette nouvelle organisation du travail aboutit tout naturellement à une baisse des salaires des ouvriers, qui n’ont plus le droit de se mettre en grève. Selon Guérin, les salaires baissent d’entre 20% et 30% après l’arrivée au pouvoir des fascistes en Allemagne et en Italie.

La politique économique des fascistes n’arrête pas ici ses mesures en faveur de la bourgeoisie. C’est toute une série de politiques de relance et de grands travaux qui, dans une perspective keynésienne, permettent de dynamiser la demande et la consommation. Ainsi Mussolini fait assécher des marais et construire des autoroutes. Néanmoins, la plus grande partie de la relance se fait par le réarmement avec des commandes militaires, des recherches, le développement de l’arme blindée, de l’aviation, de la marine et des travaux de fortification. Ce réarmement permet de faire tourner à plein régime la sidérurgie, le charbon, le bâtiment, mais aussi le textile et d’autres secteurs de l’industrie légère. La relance de l’industrie est financée par la création monétaire, les fascistes faisant tourner la planche à billets, remplissant au passage les poches des industriels. De nos jours, le programme économique du Front National, contient des mesures qui ressemblent étrangement à la relance fasciste.

Ces grandes politiques de relance sont aussi orientées vers une politique étrangère impérialiste agressive. Cette politique d’expansion territoriale, en plus de regonfler le moral national, permet aux bourgeoisies des pays fascistes d’acquérir de nouveaux marchés, dans une période de protectionnisme suivant la crise de 1929.

Pour conclure, nous pouvons dire que malgré un anticapitalisme de façade, les régimes fascistes ont apporté un soutien substantiel à leurs bourgeoisies nationales, tout d’abord en attaquant les organisations ouvrières avant d’arriver au pouvoir, puis en gérant l’état pour le compte de cette classe à partir de 1922 en Italie et de 1933 en Allemagne.

Le fascisme n’entre pas en contradiction avec le capitalisme. Au contraire, il fonctionne en lien avec la bourgeoisie : il constitue une forme de gestion nationale du capital, qui peut être séduisante pour la bourgeoisie en période de crise politique et sociale. C’est un régime qui émerge lorsque la forme républicaine de la démocratie bourgeoise n’est plus à même de sauvegarder les intérêts vitaux de la bourgeoisie.

L’extrême droite, sans parvenir au pouvoir, depuis quelques années exerce une importante influence sur la vie politique en France et en Europe. Chasse aux pauvres sous couvert de lutte contre l’insécurité, violences policières légitimées et exacerbées, panique morale vis-à-vis de l’Islam, état d’urgence, tentatives de mettre en place la déchéance de nationalité… Toutes ces politiques ont un point commun : être nées dans les esprits de l’extrême droite, et sont devenues la norme. Cette série d’articles extraits du livre « Temps obscurs, extrême droite et nationalisme en France et en Europe », écrit par des contributeurs au site 19h17.info et du blog Feu de prairie, ont pour objectif de mieux comprendre ce retour en force et le danger qu’il implique pour nous.

Lien vers le livre : https://editionsacratie.com/temps-obscu ... en-europe/


http://www.19h17.info/2017/10/03/liens- ... ominantes/
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Re: Autour de la deuxième guerre mondiale

Messagede bipbip » 10 Déc 2017, 22:54

Allemagne. Exposition à l’hôpital La Charité sur le rôle des médecins sous le nazisme

Les médecins et les étudiants se croisent à Berlin dans les couloirs de la Charité, le plus grand hôpital universitaire d’Europe. A l’institut de psychiatrie, les images du passé nazi sont affichées au mur. «Il est important que l’exposition sur la responsabilité des médecins se déroule à l’endroit même où les décisions ont été prises», estime Judith Hahn, directrice de l’Institut d’histoire et d’éthique médicale et commissaire de l’exposition.

Dans la salle, il y a la grande photo d’une conférence. On y voit tous ces médecins en train de discuter. «Cette pièce sert encore. Cela montre aux jeunes générations que le passé n’est pas si loin. Ils doivent comprendre que les médecins, aujourd’hui encore, ont l’obligation de réfléchir à leurs actes», insiste Judith Hahn.

L’exposition ne traite pas seulement du crime des médecins allemands sous le nazisme. Elle met en lumière la complicité de ceux qui se sont dédouanés après la guerre en affirmant n’avoir été qu’un petit rouage dans le système. «La responsabilité ne se partage pas. Je le répète sans cesse à mes jeunes collaborateurs», insiste Karl Max Einhäupl, le président de l’hôpital, âgé de 70 ans.

Cette exposition, installée dans l’Institut de psychiatrie avec textes, photographies et documents audio, permet de bien comprendre l’insidieuse compromission du corps médical avec le nazisme. Le médecin juif Leo Alexander (1905-1985), qui fuira la Charité pour les Etats-Unis en 1933, décrira la métamorphose de ses anciens collaborateurs ainsi: «Tout commence par l’abandon progressif des principes de base. Le médecin accepte le fait que certains individus ne sont plus dignes de vivre.»

Le chirurgien SS Karl Gebhardt est la figure emblématique de cette métamorphose. Pour prouver à ses collègues de Berlin qu’il fallait soigner la gangrène gazeuse par une intervention chirurgicale, il fera inciser la peau de 74 femmes du camp de concentration de Ravensbrück en injectant des bactéries. Beaucoup d’entre elles périront des suites de la gangrène ou seront exécutées. «Il est essentiel pour nous de faire toute la transparence sur notre histoire, insiste Karl Max Einhäupl. C’est un devoir pour les générations suivantes», ajoute-t-il.

«Le peuple allemand s’est longtemps réfugié dans l’idée qu’un petit groupe de criminels autour de Hitler et de la SS était responsable. Or, les médecins, avocats, juges, personnel administratif, universitaires, industriels – petits et grands – étaient aussi responsables», explique Géraldine Schwarz, auteure d’un ouvrage sur le refoulement du passé: Les Amnésiques (Flammarion 2017).

«L’Allemagne a retrouvé sa mémoire», constatait lui-même l’écrivain américain Elie Wiesel, en 2008, un survivant des camps et Prix Nobel de la paix. En effet, les Allemands ont décidé d’arrêter de se mentir à eux-mêmes après l’exposition sur les crimes de la Wehrmacht, en 1995, qui a définitivement enterré la légende d’une armée régulière «propre». Les millions de recrues de la conscription ont participé activement à l’extermination des Juifs d’Europe. Jusqu’alors, la responsabilité officielle était attribuée aux seuls SS.

Depuis, tout le monde est passé aux aveux. Les entreprises, elles aussi, ont reconnu leurs responsabilités, acculées par les jeunes générations aux manettes. Volkswagen, Daimler ou la Deutsche Bank ont été les «pionniers» en commandant des études à des historiens indépendants sur l’exploitation des travailleurs forcés et l’aryanisation des biens juifs. La Deutsche Bahn, la compagnie des chemins de fer allemands, a admis que ses wagons avaient servi à transporter la moitié des Juifs exterminés dans les camps. Bertelsmann, le troisième groupe de communication du monde, a reconnu avoir publié 20 millions d’ouvrages pour la Wehrmacht. Enfin, le tailleur de luxe Hugo Boss a fini par avouer, malgré les craintes pour l’image de la marque, qu’il avait dessiné et produit les uniformes des SS. (Le Soir, 9 décembre 2017)

... https://alencontre.org/europe/allemagne ... zisme.html
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Re: Autour de la deuxième guerre mondiale

Messagede bipbip » 30 Déc 2017, 12:58

Les noms des collabos de la seconde guerre mondiale déclassifiés

Dans le fameux fichier des collabos, on trouve 100 000 noms. Cette liste secrète dressée à la Libération dormait dans le silence des archives depuis soixante-dix ans. Aujourd'hui, ce fichier déclassifié révèle l'ampleur de la collaboration avec l'occupant allemand pendant la guerre. Tout commence par la poignée de main du 30 octobre 1940 entre Pétain et Hitler. Dans le fichier, il y a le nom de ces miliciens qui ont soutenu le Reich.

Quelque 95 000 collabos jugés

Il y a aussi beaucoup d'industriels dont la production partait en Allemagne. Le monde du cinéma est aussi présent. Parmi ces collabos, beaucoup d'anonymes et quelques noms bien connus : Maurice Papon ou René Bousquet. Le père du magistrat Philippe Bilger figure aussi dans ce fichier. Il était préfet. L'ouverture de cette boîte de Pandore met mal à l'aise le magistrat honoraire. Ces collaborateurs, considérés comme des traîtres, ont connu l'épuration à la Libération. Plus de 95 000 d'entre eux ont été jugés et condamnés à des peines de prison plus ou moins lourdes. 791 ont été exécutés.

https://www.actupolitique.info/video-le ... lassifies/

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Re: Autour de la deuxième guerre mondiale

Messagede bipbip » 21 Jan 2018, 16:57

Le livre mémorial

Cheminots victimes de la répression 1940-1945

Paris vendredi 26 janvier 2018
à 11h, Gare Saint-Lazare, Espace CE - CER - Quai n°1

Image

A l'heure où la pensée unique, celle du capitalisme, n'hésite pas à réécrire voire à falsifier l'histoire, n'hésitons pas à nous emparer et à garder dans notre mémoire la phrase de Victor Hugo : "L'ignorance est à la fois la mère et la fille de toutes les tyrannies".

Ce livre Mémorial de 1 710 pages reprend la biographie de 2 229 cheminots victimes des représailles -fusillés, disparus, morts en déportation -auxquels il faut ajouter les résistants morts dans les combats de la libération et ceux engagés dans l'armée de la libération. Ainsi, 2 672 cheminots recensés à ce jour sont morts pour que nous soyons libres.

Avec le Comité d'établissement régional des cheminots de Paris-Saint-Lazare, une présentation du livre sera effectuée avec dédicace de l'historien Thomas Fontaine, directeur du projet de ce livre Mémorial.

Cette initiative aura lieu le vendredi 26 janvier 2018 a partir de 11h dans les structures du C.E.R quai 1 en gare St Lazare.

A cette occasion, les cheminots accueilleront également leur camarade Paul Castel, ancien cheminot de Noisy-le-Sec, engagé dans la Résistance et contraint à la clandestinité, l'un des organisateurs des Comités populaires, la CGT clandestine, en région parisienne. Il fut également dirigeant de la Résistance des cheminots en région parisienne, puis commandant des Francs Tireurs et Partisans Français pour la région R2 (Essonne actuelle, sud des Yvelines et plusieurs cantons de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne). Il finit sa carrière militaire le 18 novembre 1945, comme engagé volontaire dès le 23 septembre 1944, sous-lieutenant FFL et membre de l'état-major du bataillon 105/22.

http://www.cer-psl.fr/index.php?module= ... s&page=895
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Re: Autour de la deuxième guerre mondiale

Messagede bipbip » 04 Fév 2018, 17:51

73ᵉ anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau

Pologne : 3 ans de prison pour quiconque pointerait la responsabilité de l’État dans les crimes nazis

L’État polonais veut condamner à 3 ans de prison toute personne qui exprime l’idée que l’État polonais a sa part de responsabilité dans la Shoah. Un révisionnisme pour ressouder les Polonais autour de la « nation », et du parti au pouvoir.

Les députés et sénateurs polonais ont voté une loi qui prévoit de condamner jusqu’à 3 ans de prison toute personne qui insinuerait que l’État polonais a sa part de responsabilité dans les crimes perpétrés par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Pour être définitivement validée, elle doit être ratifiée par le président Andrzej Duda.

L’une des justifications pour voter une telle loi révisionniste est d’en finir avec l’expression « camp de la mort polonais » d’après les membres du PiS (Parti droit et justice), le parti au pouvoir. Une phrase lâchée par Barack Obama lors d’un hommage et qui est une contre-vérité historique. Les camps de la mort sont nazis et certains étaient implantés en Pologne. Cette volonté d’en finir avec cet amalgame peut se justifier mais derrière cette loi, il y a une volonté du pouvoir réactionnaire polonais de vouloir faire l’unité de la nation polonaise autour d’une version faussée de l’histoire pour la rendre plus pure et ainsi, asseoir son idéologie nationaliste.

La réécriture de l’histoire version PiS

Le Parti de la droite populiste nationaliste des frères Kaczyński ne fait que renforcer sa politique réactionnaire. Le débat qui anime la société polonaise autour de la Seconde Guerre mondiale en est l’un des symptômes.

Le responsable de la chaîne publique TV2, contrôlée par le parti au pouvoir qui a muselé les médias, a expliqué que l’on ne devait plus parler de camps d’extermination nazi, mais de camps d’extermination juif. Le journal de gauche israélien Haaretz, rapporte ses propos où il se demande « Qui s’y occupait des fours crématoires ? ». Il fait référence aux Sonderkommandos, des déportés chargés d’emmener les autres dans les chambres à gaz puis au four crématoire. Le journal israélien rapporte également les propos de Piotr Nisztor, journaliste à la radio publique polonaise, qui a fustigé les Polonais qui défendaient les positions de l’État israélien en réclamant qu’ils renoncent à leur nationalité polonaise.

Ces positions sont notamment celles de l’ancienne ministre des affaires étrangères Tzipi Livni, relayées dans Haaretz, qui affirmait qu’ « Israël doit répondre fermement et présenter les documents prouvant les crimes des Polonais » ou bien celles de Yaïr Lapid, chef du parti centriste Yesh Atid, sur tweeter, : « Je condamne fermement cette nouvelle loi, qui tente de nier la complicité polonaise dans l’Holocauste. Celui-ci a été conçu en Allemagne, mais des centaines de milliers de juifs ont été tués sans avoir jamais rencontré un soldat allemand. Il y a eu des camps de la mort polonais et aucune loi ne peut rien y changer », propos retranscrits par le Jerusalem Post et traduits par Le Monde.

Une histoire des classes dominantes

Dans cette sombre période de l’histoire, les responsabilités sont nombreuses et en premier lieu celles de la bourgeoisie et de ses dirigeants, car ce sont eux qui ont permis l’accès au pouvoir d’Hitler, entre autres.

Il est vrai que dire « camp de la mort polonais » est incorrect. Cette appellation veut dire que le camp a été construit sur le sol polonais, mais elle insinue que ce sont également les Polonais qui en seraient les créateurs. C’est ce que rappelle dans un communiqué le Mémorial Yad Vashem, à Jérusalem, dédié à la mémoire de la Shoah, que Le Monde retranscrit : « l’expression « camps de la mort polonais » est incorrecte, ces camps ayant été construits par l’Allemagne nazie en Pologne occupée. Mais Yad Vashem met en avant la dérive que laisse entrevoir la loi d’un point de vue idéologique et fait part de son inquiétude quant aux « limitations que place la loi sur les expressions relatives à la complicité de segments de la population polonaise à des crimes contre des juifs […] pendant l’Holocauste. » Car c’est bien là qu’est le problème.

Le gouvernement polonais tente à travers sa loi de revisiter l’histoire. Des Polonais comme des Français ont participé activement à l’extermination des juifs mais aussi des tziganes, des handicapés, des homosexuels, des communistes… Dans Les Échos, Dominique Moisi explique qu’« il est évident que « des » Polonais ont contribué à la persécution et à l’extermination des juifs. Dans son livre Voisins, l’historien américain d’origine polonaise Jan Gross décrit le massacre de centaines de juifs par leurs concitoyens polonais dans la ville de Jedwabne en 1941. Plus récemment, l’historien réputé Jan Gabrowsky, dans son livre « La Chasse aux juifs », va jusqu’à affirmer que près de 250 000 juifs ont été livrés aux Allemands, victimes directes de dénonciations et de chasses à l’homme ».

Alors pourquoi revisiter l’histoire ? C’est une pratique courante qu’ont les dirigeants pour permettre l’unité du peuple autour d’une nation forte. En France, Napoléon III a favorisé les recherches archéologiques sur l’époque celtique pour faire de la propagande sur « nos ancêtres les gaulois » qui ont lutté contre l’envahisseur romain et contre ses supplétifs germains. Tout cela dans le but de préparer les Français à une nouvelle guerre contre l’ennemi historique. Pour faire l’unité de la nation à la libération en 1944 et jusqu’à Chirac, la version officielle était que le Français était résistant, que Vichy n’était pas la France, que la France était dans le maquis ou à Londres. Le PiS utilise le révisionnisme pour ressouder le peuple polonais autour de la nation et du parti afin de pouvoir continuer son offensive réactionnaire dans le pays, que ce soit envers les migrants envers les médias, envers les travailleurs ou envers les femmes et également contre l’UE.


http://www.revolutionpermanente.fr/Polo ... imes-nazis
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Re: Autour de la deuxième guerre mondiale

Messagede Pïérô » 18 Fév 2018, 16:16

Tribune
«Commémorer n’est pas célébrer» : un insupportable sophisme
Commémorer la naissance de Maurras ou la mort de Chardonne revient inévitablement à leur reconnaître une grandeur - et donc à minimiser leurs actes. Il faut de toute urgence réfléchir à la manière dont se décident les célébrations officielles.
... http://www.liberation.fr/debats/2018/02 ... me_1626771

Interview
«Il existe un voyeurisme autour du nazisme et de la collaboration»
Réédition des auteurs antisémites Céline ou Rebatet, commémoration de Maurras... L'historien André Loez estime que les œuvres d'extrême droite des années 40 bénéficient aujourd'hui d'une aura favorable. Ses auteurs ne sont pourtant pas des figures littéraires comme les autres, explique-t-il, et leur réédition doit être au minimum encadrée.
... http://www.liberation.fr/debats/2018/02 ... on_1626734
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Re: Autour de la deuxième guerre mondiale

Messagede bipbip » 08 Aoû 2018, 21:45

Sombre anniversaire du nucléaire à Hiroshima et Nagaski

Le 7 août, au poste de quarantaine militaire de Ninoshima, à environ 4 kilomètres au large de Hiroshima. Beaucoup de ceux atteints de profondes brûlures dues à la chaleur de l’explosion, restent étendus ainsi sans bouger, respirant à peine, jusqu’à ce que la vie s’en aille. (Photo Masayoshi Onuka)
La bombe atomique d’Hiroshima couverte par un brevet français ?

L’énergie atomique se manifesta publiquement pour la première fois le 6 août 1945 : destruction à peu près complète et instantanée d’Hiroshima. La « performance » fut répétée trois jours plus tard sur Nagasaki avec le même succès. Si la surprise fut grande dans l’opinion publique, parmi les savants il n’en fut rien car ils envisageaient ce développement scientifique depuis 1939. Contrairement à ce qui a été écrit plusieurs années plus tard, ces destructions de masse ne traumatisèrent ni le milieu scientifique ni l’opinion publique. Elles furent perçues comme le début d’une ère nouvelle, « l’âge atomique » confirmant la fiabilité de cette nouvelle source d’énergie. Le mercredi 8 août 1945, on put lire à la une du journal Le Monde : « Une révolution scientifique : Les Américains lancent leur première bombe atomique sur le japon ». L’unanimité fut assez parfaite dans l’ensemble de la presse. L’ampleur du désastre, ces êtres humains qui, en quelques millionièmes de seconde, furent « volatilisés » et ne laissèrent qu’une ombre sur les murs, loin de déclencher horreur et indignation, fut reçue comme la preuve objective d’un avenir radieux pour une humanité qui allait enfin être débarrassée à tout jamais des contraintes du travail. La matière se révélait source inépuisable d’énergie, qu’il serait possible d’utiliser partout sans limite, sans effort, sans danger. D’invraisemblables projets étaient présentés sérieusement comme à notre portée dans un avenir très proche. On parlait de faire fondre la glace des pôles par bombardement atomique pour produire un climat tempéré sur la terre entière, d’araser le Mont Blanc ou de combler la Méditerranée pour irriguer le Sahara (Joliot), etc.
Le délire scientiste n’a plus jamais atteint de tels sommets. Les explosions sur le Japon furent glorifiées et bénies par tout ce que l’establishment scientifique avait de disponible : à l’époque cela s’appelait « les savants ». La mobilisation fut spontanée pour nous initier à cet avenir que les prix Nobel du « Projet Manhattan » nous avaient soigneusement préparé. Hiroshima devait ouvrir à l’humanité une ère de liberté, on entrait dans la modernité libératrice.

La seule voix discordante fut celle d’Albert Camus dans l’éditorial de Combat le 8 août 1945 : « Le monde est ce qu’il est, c’est-à-dire peu de chose. C’est ce que chacun sait depuis hier grâce au formidable concert que la radio, les journaux et les agences d’information viennent de déclencher au sujet de la bombe atomique. On nous apprend, en effet, au milieu d’une foule de commentaires enthousiastes, que n’importe quelle ville d’importance moyenne peut être totalement rasée par une bombe de la grosseur d’un ballon de football. Des journaux américains, anglais et français se répandent en dissertations élégantes sur l’avenir, le passé, les inventeurs, le coût, la vocation pacifique et les effets guerriers, les conséquences politiques et même le caractère indépendant de la bombe atomique. [...] Il est permis de penser qu’il y a quelque indécence à célébrer une découverte qui se met d’abord au service de la plus formidable rage de destruction dont l’homme ait fait preuve depuis des siècles ». Ces positions lui valurent, quelques jours plus tard, de violentes critiques.

Pour France-Soir, l’ère nouvelle fut inaugurée le 16 juillet 1945, date de l’essai de la première bombe atomique. Il titre le 8 novembre 1945 : « Le 16 juillet 1945 à Alamogordo, par une nuit d’orage, le monde est entré dans une ère nouvelle ». L’article se poursuit ainsi : « L’espèce humaine a réussi à passer un âge nouveau : l’âge atomique ».
Ce même journal titrait un article le 9 août 1945 : « L’emploi de la bombe atomique ouvre des horizons illimités ».
Le 10 août 1945, après la destruction de Nagasaki, France-Soir confiait ses colonnes à « un prince, académicien français et prix Nobel de physique » qui titrait son article : « L’homme pourra demain tirer plus d’énergie de quelques grammes de matière désintégrée que de la houille, de l’eau et du pétrole, par le prince Louis de Broglie, de l’Académie française ».
Le 8 août 1945, le journal Libération titrait en première page : « La nouvelle découverte peut bouleverser le monde. [...] Charbon, essence, électricité ne seraient bientôt plus que des souvenirs ».

... https://rebellyon.info/67eme-anniversai ... roshima-et
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Re: Autour de la deuxième guerre mondiale

Messagede bipbip » 13 Aoû 2018, 20:51

Quand l'histoire fait scandale

La France de Vichy

un grand entretien avec l'auteur de "La France de Vichy" l'historien américan Robert Paxton.

Ce livre, paru en France en 1973, et son auteur sont généralement considérés comme des "lieux de mémoire" de l'histoire de France au XX e . Pour l'auteur du "syndrome de Vichy", Henry Rousso, Robert Paxton est même devenu un personnage de notre roman national.

Il est pourtant plus connu qu'il a été lu mais il est cité dans les manuels d'histoire de terminale qui traitent d'un des thèmes possibles du baccalauréat: "Les mémoires de la deuxième guerre mondiale".

Pourquoi ? Parce qu'il participe à un moment d'histoire nationale, le début des années 1970 qui voit le débat sur la France de l'occupation se transformer, après la sortie en salles du "Chagrin et la Pitié" de Marcel Ophüls et la grâce accordée à Paul Touvier.

... https://www.franceculture.fr/emissions/ ... e-de-vichy
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Re: Autour de la deuxième guerre mondiale

Messagede bipbip » 18 Aoû 2018, 13:39

18 août 1944
Débuts de la libération Paris

Je vais pas vous raconter toute la libération de Paris, encore moins l’écrasement des nazis
Je veux juste insister sur le fait que c’est d’abord un soulèvement populaire insurrectionnel !
Alors qu’en général on ne parle que de Leclerc, la 2DB, et De Gaulle

1) Rappelons qd même vite fait le contexte…
l’Armée rouge avait infligé de très importantes défaites à l’est.
Au sud, les forces débarquées appuyées par la résistance avaient défait le fascisme.
En juin : débarquement allié en Normandie.

2) L’objectif des Alliés à L’ouest comme à l’est restait Berlin et l’écrasement du nazisme.
Dans cette logique, les forces alliées n’avaient pas l’intention de libérer Paris.
Perte de temps, pas d’intérêt stratégique

3) Mais à Paris, l’insurrection couvait ! déjà le 14 juillet de vastes défilés avaient eu lieu à Paris et en Banlieue

4) Pour autant, les représentants de De Gaulle à Paris ne pensaient pas qu’il fallait enclencher l’insurrection, ils voulaient attendre l’appui des alliés.
Ils seront dépassés par les partisans de l’action immédiate et le mouvement populaire

5) La libération de Paris a commencé par un vaste mouvement de grève.
Les cheminots le 10 aout, suivi du métro le 13
La gendarmerie commence sa grève le 13, la police le 15, la poste, le 16.
Des usines de banlieue sont en grève aussi

6) La grève générale éclate le 18 aout.
Un appel à l’insurrection et la mobilisation générale est affiché dans Paris

7) Des symboles républicains ou nationaux apparaissent aux fenêtres
Dans les usines, on fabrique des grenades, on répare les voitures, les camions pris à l’ennemi

8)Les représailles allemandes sont sévères, comme pour les 35 de la cascade du bois de Boulogne, fusillés le 17 août

9) Paris, bivouac des Révolutions se réveillait contre l’occupant et le régime de Vichy !!!

images, affiches... https://twitter.com/LarrereMathilde/sta ... 4433451008
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Re: Autour de la deuxième guerre mondiale

Messagede Pïérô » 26 Aoû 2018, 12:29

25 août 1944 : massacre de Maillé, le silence et l’amer

Le 25 août 1944, à Maillé, village du sud-Touraine, 124 habitants sont massacrés par des SS. Mais qui sont ces SS ? Pourquoi ces crimes ? Pourquoi un silence de 60 années va-t-il peser sur cet événement ? Au delà des faits, Maillé pose des questions universelles. Pourquoi au "devoir de mémoire" préférer "le devoir d’Histoire".

Du devoir de mémoire au devoir d’Histoire

Au-delà des événements, ce qui interroge ici, c’est l’aspect universel de cette histoire. La façon dont elle n’a pas été, ou mal été racontée. Une histoire qui, pendant plus d’un demi siècle, n’a pas eu d’Histoire officielle. Comment les mémoires ont-elles tenté de combler les vides laissés par l’absence de certitudes ? Comme elles ont pu, parfois, tomber dans le fantasme. Comment expliquer l’inexplicable sans information ? Sans même un mobile clair pour ces crimes ? Ni le nom d’un vrai responsable ? Comment nommer l’innommable ? Et avant même de trouver des mots, comment reprendre une vie quand les vôtres ont été massacrés ?

Maillé : une banalité universelle

Ce n’est que dans les années 80 que j’entends vaguement parler d’une sorte d’Oradour [1] en Sud-Touraine. Pas très loin de Sainte-Maure et de Nouâtre. Un bled d’une exceptionnelle banalité comme il en existe des milliers en France et dans le monde. Théâtre de 124 meurtres ; hommes, femmes, enfants, bébés. Le drame du bourg de Maillé, c’est qu’il est traversé par la ligne de chemin de fer Paris-Bordeaux, un axe vital pour les troupes allemandes qui, en août 44, refluent vers l’Est. Une ligne régulièrement sabotée par la Résistance, souvent aux portes même de Maillé. Ce qui n’est pas du goût des habitants qui craignent des représailles. Ce qui plait encore moins à l’occupant.
Maillé, dans l’ombre d’Oradour

Faute d’information et de curiosité, je me suis longtemps contenté des rumeurs autour de Maillé. On vous dira que les auteurs n’étaient autre que les même criminels que ceux d’Oradour. Une légende tenace assure aussi que les assassins auraient procédé comme à Oradour, en enfermant des gens dans l’église incendiée. Oradour, Oradour... L’ombre d’Oradour plane toujours sur Maillé. Et dans cette ombre muette, pour combler le silence de questions sans réponses, certains fantasment et projettent des clichés de guerre, comme ces images tirées du film "Le vieux fusil" que me cite le descendant de l’une des victimes...

En soixante ans, des mémoires d’habitants vont aussi s’éroder, inventer et forger des souvenirs plus vrais que nature. Et qui pèsent autant que des souvenirs plus exacts. Certains, qui n’étaient à l’époque que de petits enfants, croient se souvenirs que ces SS étaient ivres, ou drogués, "Yeux exorbités, bavant une écume blanche, exécutant des danses de Sioux..." Agacé, le rescapé Serge Martin balaye ces affabulations :

"Les gens peuvent bien raconter ce qu’ils veulent. Mais ceux qui étaient assez près de ces soldats allemands pour les voir, soit disant, "écumer", ne sont plus là pour en parler... Quel dommage que les adultes de l’époque n’aient pas témoigné. Maintenant c’est trop tard pour les entendre... Quand au bout de soixante ans, on s’est enfin mis à en parler entre nous, on s’est rendu compte qu’on avait tous notre version de l’histoire de cette journée. On avait chacun la nôtre".

Comment faire de l’Histoire avec ce dont on croit se souvenir et avec ce dont les autres croient se remémorer ? Devoir de mémoire ? La mémoire est émotionnelle, instable, vivante. Même les couleurs changent dans nos souvenirs. Préférons-lui le devoir d’Histoire. L’Histoire est une science humaine qui se fait froidement, avec des archives que l’on croise et qui établissent des faits.

Certains témoignages de l’époque sont pourtant précieux : l’un d’entre eux mentionne un détail : une vareuse de camouflage dont seuls les SS étaient équipés. Un détail que n’aurait pas pu inventer un paysan de 1944. Personne ne dit pourtant avoir vu d’insigne SS, mais c’est une faible lueur sur la piste de ces criminels dont on ignore qui ils sont. Et sous les ordres de qui ils agissaient, si ce n’est un vague sous-lieutenant dont a perdu la trace, puis qui est décédé.
La mémoire n’est pas l’Histoire

Maillé, perpétré par les assassins d’Oradour ? Faux. Le 25 août 1944, il y a belle lurette que les meurtriers d’Oradour — commis le 10 juin — sont partis sur le front de Normandie. Et contrairement à Oradour, à Maillé, 124 habitants n’ont pas été rassemblés dans l’église, mais essentiellement exécutés chez eux, maison par maison.

Qui ? Pourquoi ? Questions sans réponse... pendant 60 ans. Jusqu’à ce qu’une exposition sur le sujet ait lieu à Maillé. Et que des habitants qui gardaient cette expo deux par deux, se soient enfin mis à en en parler, entre eux, pour la première fois. Une association voit le jour. Les réalisations de deux documentaires filmés contribuent également à faire émerger ces mémoires englouties dans la vase d’un demi siècle de silence, de tristesse et d’oubli. Ponctué de soubresauts. D’humiliations ? Un élève qui avait un jour voulu faire en classe un exposé sur Maillé, s’est vu interdire le sujet par son enseignant qui n’avait pas entendu parler de l’événement, ce qui a beaucoup choqué les parents du gamin et sa famille.

... https://larotative.info/25-aout-1944-ma ... e-527.html
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Re: Autour de la deuxième guerre mondiale

Messagede bipbip » 20 Sep 2018, 17:19

Comment la police de Vichy s'est totalement soumise aux nazis

Longtemps passée sous silence, taboue, la police de Vichy a pourtant eu un rôle déterminant dans la collaboration avec les Allemands. Sans elle, ils n'auraient jamais été capables de rafler autant de Juifs de France. Dans un remarquable documentaire à voir sur France 3 le 19 septembre, Laurent Joly et David Korn-Brzoza reviennent sur l'histoire indigne de nos forces de l'ordre.

"La police française a réalisé jusqu'ici une tâche digne d'éloges". Cinq jours après la rafle du Vel' d'hiv, le général en chef de la SS en France, Carl Oberg, acclame en ces mots les forces de l'ordre françaises. Elles viennent d'orchestrer et de réaliser une opération colossale, arrêtant 13 152 Juifs parisiens en quelques jours.

Peu connue, la police française est pourtant "la principale force du régime de Vichy" et "le principal atout de la Collaboration", rappelle le documentaire La police de Vichy. Diffusé sur France 3 mercredi 19 septembre, en prime time à 20h55, ce film revient sur la proximité extrême des forces de l'ordre avec le régime nazi, jusqu'à la Libération.

Le brillant historien Laurent Joly y pointe une réalité déchirante : les flics français ont une grande responsabilité dans l'extermination des juifs. Sous l'état dictatorial de Pétain, c'est la police de Vichy qui a largement collaboré avec la Gestapo, raflé les Juifs, les réfugiés politiques, les communistes, les résistants, ou encore donné des noms d'otages à exécuter aux Allemands.

Des camps d'internement en zone libre, surveillés par les Français

Car les forces de l'ordre françaises ont dépassé les attentes des Nazis. "Dès le premier jour [de l'occupation], l'occupant est surpris de l'esprit de collaboration étonnant des policiers français", narre la voix off. Et cet esprit ne se tarira pas. Si "des dizaines des flics réputés antinazis sont arrêtés", les hommes restant se mettent au pas d'Hitler, "sans complexe". A la tête de la police, des activistes d'extrême-droite, des hauts fonctionnaires, ou des anticommunistes déterminés noueront des "arrangements criminels avec les Allemands".

Sans sourciller, le Ministère de l'Intérieur commence par ouvrir en zone libre des camps de concentration (pudiquement appelés "camps spéciaux") pour y interner 40 000 Juifs étrangers. Uniquement surveillés par les forces de l'ordre françaises, les détenus vivent dans des conditions dramatiques. A l'hiver 1941, "dans le seul camp de Gurs, plus de 700 internés décèdent".

“Le pire est à venir”

Plus la guerre avance, plus l'épuration politique et raciale ira loin dans l'horreur. "Le pire est à venir", conte le documentaire, compilant archives rares, vidéos de propagande et articles de journaux d'époque. En 1942, les forces allemandes dans l'Hexagone ne sont plus que 40 000 (trois fois moins que leurs collègues français), mais les chefs de Vichy n'en profitent pas pour freiner leur collaboration avec les Nazis. Bien au contraire.

Quand les hommes du Reich annoncent la déportation prochaine de 5 000 Juifs en zone occupée, le nouveau chef de la police René Bousquet leur fait savoir qu'"il y a aussi des milliers de Juifs étrangers en zone libre, et qu'il serait disposé à [leur] livrer". Un mois plus tard, en juin 1942, les Allemands réclament ainsi la livraison de 40 000 Juifs de France. Cet objectif sera malheureusement dépassé. "A la fin de l'année 1942, 42 000 victimes ont quitté [l'Hexagone] à destination d'Auschwitz".

“Vichy prétend s'être entendu avec l'occupant pour sauver les Juifs français. En vérité, il en a sacrifié des milliers.”

Le drame des enfants, une honte absolue

L'indignité des forces de l'ordre atteint son paroxysme lors de la rafle du Vel' d'hiv'. Dans un premier temps, les Allemands n'avaient pas prévu de déporter les Juifs de moins de seize ans. Mais ce n'est pas de l'avis des policiers français, qui arrêtent 13 152 "Israélites", dont 4 000 enfants.

Alors que le chef du gouvernement Laval avait prévu de livrer 24 000 Juifs aux Allemands, il rougit devant cet "échec relatif". Et "insiste ainsi pour que les enfants soient déportés avec leurs parents". Deux semaines plus tard, les Nazis donnent leur accord à la déportation des enfants. Si leurs parents ont déjà été envoyés dans les camps de la mort, "les enfants, dont plus de 800 ont moins de six ans, sont déportés sans eux, dans des wagons plombés".

“Le drame des enfants a fait joué à la police et à la gendarmerie le rôle le plus honteux de leur histoire.”

“Tous ont tenté de justifier l'inacceptable”

A la fin de la guerre, à leurs procès, les responsables de Vichy n'hésitent pas à se cacher derrière des mensonges culottés, éhontés, martelant effrontément qu'ils ont sauvé des Juifs français. "Tous ont tenté de justifier l'inacceptable". Avec talent, le réalisateur David Korn-Brzoza confronte les paroles fallacieuses des chefs de la police (incarnés par des comédiens) et les archives, ne laissant aucun doute sur leur culpabilité. Laval, Bousquet ou encore Darnand reprennent ainsi vie, cachés derrière un cynisme affligeant.

... https://www.lesinrocks.com/2018/09/16/m ... 111124859/
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Re: Autour de la deuxième guerre mondiale

Messagede bipbip » 16 Oct 2018, 14:44

L’autre Résistance. Les résistances au travail en France sous l’Occupation (1940-1944) [Radio]

Une autre histoire de la Résistance, non pas celle des partisans mais des prolétaires parisiens qui résistaient au fascisme en résistant au travail – avec Michael Seidman, auteur à ce sujet de Transatlantic Antifascisms : From the Spanish Civil War to the end of World War II (Cambridge University Press, 2017) et d’Ouvriers contre le travail. Barcelone et Paris pendant les Fronts populaires (Senonevero, 2010).

Avec une présentation du contexte répressif des résistances au travail en France sous l’Occupation allemande (menace d’arrestation ou de déportation) ; des différentes formes de résistance (grèves perlées, vols, absentésime) dans un contexte de « fascisation » du travail (allongement des journées de travail, moindres salaires, disciplinarisation accrue, interdiction des syndicats indépendants, service du travail obligatoire [STO] en Allemagne) et de difficultés croissantes (sous-alimentation) ; d’une montée des résistances au travail comme réaction à cette fascisation, comme manifestation d’une défiance croissante vis-à-vis de Vichy et de l’Allemagne nazie (et un soutien croissant aux Alliés) et comme entrée en Résistance « antifasciste » ; et de l’apogée de cette résistance en 1944 lorsqu’elle opère un sabotage massif des transports parisiens, montrant qu’une résistance au travail massive peut devenir politique et même révolutionnaire [30 minutes]

Émission à écouter : http://sortirducapitalisme.fr/emissions ... -1940-1944
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Re: Autour de la deuxième guerre mondiale

Messagede bipbip » 18 Oct 2018, 18:48

Octobre lyonnais en 1942 : « Pas un homme en Allemagne ! »

C’est le cri des cheminots lyonnais des ateliers d’Oullins qui ont eu le courage le 13 octobre 1942 d’arrêter le travail pour s’opposer aux réquisitions de leurs collègues dans les entreprises de guerre allemandes. Le mouvement s’étend dans la région. L’unification de la résistance ouvrière et de la résistance militaire prend corps à partir de cet octobre lyonnais qui fut déterminant dans la lutte contre l’Allemagne nazie.

... https://rebellyon.info/Octobre-lyonnais ... n-homme-en
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