Autour de la deuxième guerre mondiale

Autour de la deuxième guerre mondiale

Messagede Klément » 23 Mai 2012, 15:20

Les Meutes de Leipzig : « Jeunesses hitlériennes, crevez ! »

Source : http://www.theground.fr/component/conte ... tance.html
Les Meutes de Leipzig : « Jeunesses hitlériennes, crevez ! »
Ils étaient environ 1500 jeunes de 14 à 18 ans, écoutaient du swing, exhibaient des bagues à tête de mort et passaient le temps en caillassant les locaux des Jeunesses hitlériennes dans le centre-ville de Leipzig. Dans l’Allemagne des années 30, le terme « gang » n’existait pas encore, mais la vingtaine de meutes qui sévissaient alors dans cette ville de l’est du pays en avaient tous les attributs. Une résistance au nazisme oubliée volontairement par la RDA au lendemain de la guerre, mais déterrée par l’historien quadragénaire Sasha Lange dans un bouquin passionnant. Entretien adolescence et résistance.
Propos recueillis par Julien Mechaussie et Maik Baumgärtner, à Leipzig (Allemagne)


The Ground : D'où vient le terme de « meutes » ?

Sascha Lange : Lors de mes recherches, je n'ai pas réussi à déterminer l'origine exacte de son utilisation. Il apparaît pour la première fois en 1938 dans un dossier de la Gestapo, la police politique du régime nazi. À cette époque, c'était le terme habituel pour désigner des groupes de jeunes. Leipzig était alors un centre industriel très important avec de nombreuses cités ouvrières. La plupart des parents de ces adolescents étaient très politisés, chez les communistes ou les sociaux-démocrates du SPD (Sozialdemokratische Partei Deutschlands). Leurs enfants étaient par ricochet actifs dans les organisations de jeunesse « rouges ». Avec l'arrivée d'Hitler au pouvoir, ces organisations ont été très vite interdites et les adolescents se sont retrouvés à traîner dans la rue. Si bien sûr les discussions tournaient autour de thèmes universels pour des ados comme l'école ou les relations amoureuses, le contexte des années 30 les a très vite entraînés sur le terrain politique.



The Ground : Dans ton livre, on peut lire que les plus jeunes membres de ces meutes avaient à peine 14 ans. Avaient-ils déjà conscience de ce qui se tramait avec l'avènement du national-socialisme ?

Sascha Lange : Quand on avait des parents ouvriers dans ces années, on quittait l'école vers 14 ans pour démarrer une formation professionnelle ou travailler à l'usine. On commençait alors à gagner un peu d'argent et c'était les premiers pas vers l'indépendance. Ces adolescents étaient confrontés beaucoup plus tôt qu'aujourd'hui à la vie d'adulte et devaient déjà faire des choix. Comme rentrer dans les jeunesses hitlériennes, devenues obligatoires seulement en 1939. Faire partie d'une meute était donc motivé par le rejet du carcan idéologique nazi. Et quoi de plus banal pour un adolescent que de refuser les idées dominantes, les uniformes et un emploi du temps dicté par des adultes ? La seule alternative, c'était la meute.



The Ground : Être membre d'une meute au quotidien, c'était comment ?

Sascha Lange : Le matin, les ados allaient à leur « Lehrbetrieb », l'usine où ils apprenaient leur métier. Ils travaillaient jusqu'à midi puis sautaient sur leur vélo pour rentrer à la maison. Les appartements ouvriers à Leipzig étaient très petits. Souvent, plusieurs familles s'entassaient dans des trois pièces insalubres. La rue constituait donc le prolongement naturel du salon. Ils se retrouvaient sur les grandes places ou devant le marchand de glace à parler de leurs histoires d'adolescents pubères : être amoureux, se tenir la main, embrasser avec la langue ou pas et si oui dans quel sens la tourner. Mais pas seulement. Ils échangeaient des informations sur la guerre civile en Espagne ou s'inquiétaient de l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne. Et lorsque des membres des jeunesses hitlériennes s'aventuraient dans le « Kiez », le territoire d'une meute, ils passaient aux choses sérieuses. Ils les insultaient, leur jetaient des objets à la figure et souvent, cela se finissait en bonne vieille baston. La meute lançait un message clair : c'est notre rue, notre quartier et vous n'avez rien à faire ici. Surtout pas avec vos uniformes et vos croix gammées.

The Ground : Les meutes avaient-elles des codes bien définis ? Parlerais-tu de sous-culture ?

Sascha Lange : Oui, absolument. On peut parler de « Brothers in Mind ». Il y avait par exemple un code vestimentaire très précis. Dans une société totalitaire, il était primordial de se singulariser via son apparence. Cela peut prêter à sourire aujourd'hui mais les meutes ont adopté le style bavarois. Avec shorts en cuir, chemises à carreaux, gilets courts sur la taille et chaussettes blanches qui remontaient jusqu'aux genoux. Ils arboraient également des foulards avec des couleurs vives. Certains d'entre eux portaient même explicitement des foulards rouges pour montrer leurs opinions politiques ancrées bien à gauche. La musique jouait aussi un rôle important. Beaucoup de ces adolescents regardaient déjà vers l'Amérique et la Grande-Bretagne. Le son subversif par excellence était alors le swing... donc les meutes de Leipzig étaient fans de swing ! D'autres symboles jouaient aussi un rôle important. Certaines meutes se distinguaient avec des bagues en forme de tête de mort ou d'autres jeunes portaient des alliances alors qu'ils n'étaient pas mariés. Certains portaient aussi des trucs très personnels comme une casquette sur laquelle trônait en lettres latines le salut des Jeunes Pionniers soviétiques, « Soyez prêts, toujours prêts ». À première vue, cela peut paraître incroyable que des jeunes aient pu marcher avec de tels symboles dans les rues de l'Allemagne nazie. Mais cela fonctionnait exactement comme de nos jours avec les gangs : ces codes ne pouvaient être déchiffrés que par des initiés.



The Ground : Le phénomène des meutes de Leipzig constituait donc un mouvement de résistance structuré ?

Sascha Lange : Même si j'ai eu la chance de rencontrer des témoins pour mon livre, il est difficile de déterminer si toutes les meutes se sont livrées à des agissements planifiés. Les actions les plus connues sont l'œuvre des meutes « Reeperbahn » du quartier de Lindenau, « Hundestart » à Kleinzsocher et « Lille » à Reudnitz. Elles ne se contentaient pas de défendre leur territoire : elles allaient attaquer directement les locaux des jeunesses hitlériennes. Une dizaine de membres prenaient leur vélo, armés de grosses pierres, avec la ferme intention de détruire le sanctuaire de l'ennemi. Comme dans le reste de l'Allemagne, les affiches de propagande nazie fleurissaient à chaque coin de rue et elles étaient naturellement une cible privilégiée pour les meutes qui les arrachaient et les détruisaient. Elles distribuaient aussi dans leur quartier des feuilles de papier sur lesquelles étaient inscrits « Jeunesses hitlériennes, crevez ! » (HJ Verrecke !). Ce type d'actions était particulièrement dangereux. Si des membres des meutes se faisaient arrêter avec ces feuilles, c'était le camp de concentration assuré. Pour éviter que la Gestapo ne remonte jusqu'à lui, un témoin m'a raconté qu'il écrivait ces tracts avec des petits tampons pour enfant. Et lorsqu'un adolescent était emprisonné, la meute continuait à le soutenir depuis l'extérieur.



Les meutes étaient-elles justement dans le viseur de la Gestapo ?

Sascha Lange : La Gestapo a commencé à se pencher sur les meutes à partir de 1937. Les interrogatoires se sont multipliés et elle a vite compris qu'elle avait affaire à des groupes politisés. La répression s'est alors intensifiée. Les peines lourdes d'emprisonnement tombaient de tous les côtés. En 1938, deux procès pour haute trahison ont débouché sur des peines de 5 à 8 ans. Certains des condamnés ont même été envoyés en camp de concentration. L'effet escompté d'intimidation n'a cependant pas fonctionné et dès 1939, le régime nazi a décidé de condamner le plus d'adolescents possibles. Un camp de rééducation a même été créé spécialement pour les membres de meutes. Les nazis pensaient pouvoir les convertir au national-socialisme grâce au travail physique et à un lavage de cerveau idéologique. Cette méthode a été massivement utilisée et petit à petit, les meutes ont disparu des rues de Leipzig. Avec l'arrivée de la guerre, tous ces jeunes ont finalement été contraints de s'engager dans la Wehrmacht.

The Ground : En Allemagne, les groupes de résistance de jeunes comme les « Edelweißpiraten » (groupes similaires en Allemagne de l’Ouest) ou la « Weiße Rose » (mouvement de résistance majoritairement étudiant, à Munich) ont trouvé leur place dans les livres d'Histoire, au contraire des meutes de Leipzig. Parce qu'elles étaient un phénomène local ?

Sascha Lange : Le phénomène des meutes était présent dans d'autres grandes villes allemandes, même si les travaux de recherche en sont encore à leurs balbutiements. Il reste beaucoup de choses à découvrir. L'opposition de la jeunesse au national-socialisme existait également dans d'autres pays, comme en France pendant l'Occupation. Ce qui faisait la particularité de Leipzig, c'était sa forte culture ouvrière. Même si celle-ci a un peu disparu aujourd'hui, l'esprit de résistance est lui toujours là. La scène « antifa » est d'ailleurs très bien implantée ici. Pour mon livre, j'ai eu la chance de retrouver pas mal d'archives judiciaires : des dossiers sur les procès, des comptes rendus d'interrogatoires de la Gestapo. Il y a dix ans, quand j'ai commencé à travailler sur les meutes, je me suis entretenu aussi longuement avec cinq témoins. Aujourd'hui, il ne reste quasiment plus de survivants connus. Il y en a un qui m'a particulièrement marqué et dont le récit est dans le livre. Il habite désormais à Düsseldorf et, à plus de 80 ans, il a toujours le look de ses années swing avec cheveux coiffés en arrière et un maximum de gomina...



The Ground : Avec l'avènement du communisme en ex-RDA, le nouveau pouvoir a réécrit l'Histoire et instrumentalisé les mouvements de résistance au nazisme. Ce qui n'a pas été le cas avec les meutes de Leipzig...

Sascha Lange : Oui et jusque dans les années 70, cette résistance était complètement inconnue. L'ex-RDA préférait mettre en avant l'héroïsme des membres du KPD (Kommunistische Partei Deutschlands). Cela convenait mieux à leur vision de ces années. Bien que l'antifascisme était une colonne importante de l'idéologie de l'ex-RDA, les adolescents des meutes ne pouvaient pas faire figure d'exemple. Des bandes de jeunes qui passaient leur temps à traîner dans la rue, à se battre avec les jeunesses hitlériennes et qui se singularisaient par leurs vêtements, leur mode vie... Ils ne pouvaient en aucun cas constituer des modèles dans la dictature qu'a été l'ex-RDA.



The Ground : Que nous apprend l’histoire des meutes de Leipzig sur la jeunesse de l’actuelle Allemagne de l’Est ?

Sascha Lange : Il y a à côté de Leipzig des petites villes comme Limbach-Oberfrohna où des groupes de néo-nazis font la loi. Les jeunes y sont en permanence sur la défensive, ont l'impression d'être abandonnés par l'État de droit. Ils doivent se défendre tout seuls pour reprendre par la force le contrôle de la rue. Est-ce que ce sont pour autant des extrémistes de gauche, des terroristes ? C'est un parallèle extrêmement fort avec les meutes de Leipzig. En faisant le récit de cette résistance oubliée, je veux que ces jeunes se disent : « S'ils l'ont fait dans les années 30, nous en sommes aussi capables ».

Pour les germanistes, le bouquin écrit par Sascha Lange s’intitule donc Die Leipziger Meuten - Jugendopposition im Nationalsozialismus. Il est paru chez Passage Verlag, une maison d’édition de Leipzig.

http://www.leipziger-meuten.de



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Commémorations de la libération

Messagede PN Poitiers » 05 Sep 2014, 10:44

[Poitiers] A propos de la commémoration de la libération de Poitiers et de la visite du ministre de l’intérieur :
http://fa86.noblogs.org/?p=12070
PN Poitiers
 
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Re: Deuxième guerre mondiale

Messagede bipbip » 10 Juil 2016, 18:10

August Landmesser, celui qui refusa de faire le salut nazi devant Hitler

Il s’appelle August Landmesser. le 13 juin 1936, dans l’Allemagne d’Adolf Hitler, il refuse de faire le salut nazi, au milieu d’une foule qui lève le bras à l’unisson pour célébrer le départ d’un navire flambant neuf du port de Hambourg. La scène a été immortalisée par un photographe.


Image

Quand la photo est prise, le jeune ouvrier travaille encore au chantier naval de Hambourg. D’où sa présence au lancement d’un navire Blohm & Voss. “Ce jour-là, Adolf Hitler lui-même était présent à Hambourg”,
“August Landmesser a alors des raisons personnelles de ne pas faire le salut nazi”, Un an avant le cliché, en 1935, le jeune homme de 25 ans épouse Irma Eckler, 22 ans. Problème majeur dans l’Allemagne de l’époque: elle est juive. La loi nazie interdit leur union. August Landmesser est exclu du parti nazi auquel il a adhéré en 1931. Le couple défie aussi l’Allemagne nazie en mettant au monde deux petites filles, Ingrid en octobre 1935 et Irene en juillet 1937.
Le couple est arrêté en 1938. August Ladmesser et sa femme sont emprisonnés pour avoir “déshonoré la race”. Ils sont condamnés aux travaux forcés. August Landmesser, lui, est remis en liberté en 1941, mais aussitôt envoyé au front, où l’on perd sa trace. Elle serait morte en détention en 1942. Les deux enfants sont envoyées à l’orphelinat. Mais elles survivent.
Comment sait-on qu’il s’agit bien de lui sur cette photo élevée au rang de quasi-icône? En 1991, Irene reconnaît son père sur la photographie utilisée par un journal allemand. Depuis quelques années déjà, elle rassemble des documents sur le destin de ses proches. Elle en a même fait un livre, publié en 1996, dans lequel elle raconte l’histoire de sa famille “déchirée par l’Allemagne nazie”.

http://lahorde.samizdat.net/2016/07/07/ ... nt-hitler/
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Re: Autour de la deuxième guerre mondiale

Messagede bipbip » 25 Oct 2016, 16:30

Octobre lyonnais en 1942 : « Pas un homme en Allemagne ! »

C’est le cri des cheminots lyonnais des ateliers d’Oullins qui ont eu le courage le 13 octobre 1942 d’arrêter le travail pour s’opposer aux réquisitions de leurs collègues dans les entreprises de guerre allemandes. Le mouvement s’étend dans la région. L’unification de la résistance ouvrière et de la résistance militaire prend corps à partir de cet octobre lyonnais qui fut déterminant dans la lutte contre l’Allemagne nazie.

... https://rebellyon.info/Octobre-lyonnais ... n-homme-en
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Re: Autour de la deuxième guerre mondiale

Messagede bipbip » 19 Nov 2016, 16:35

Résistances oubliées – Mémoire(s) de la résistance allemande

Considérée comme juive par les lois de Nuremberg, Inge Deutschkron
a échappé à la déportation et à la mort qui lui était promise grâce au
concours d’autres Berlinois. Elle a rendu hommage à ces Justes dans un
ouvrage, Sie blieben im Schatten, sous-titré Ein Denkmal für „stille Helden“ [1] a fallu attendre le 27 octobre 2008 pour qu’un mémorial soit consacré à ces héros moins silencieux que non reconnus [2], mémorial installé dans les locaux de la fabrique d’Otto Weidt où Inge Deutschkron a travaillé entre 1941 et fin 1942. L’ombre jetée pendant plus de soixante ans sur ces Justes commence à peine à se dissiper en Allemagne : Jo Baier a réalisé un film télévisé Ce n’étaient pas tous des assassins (Nicht alle waren Mörder) en 2006, prix du public du Adolf-Grimme-Preis 2007. Le 9 octobre 2009, Marga(Unter Bauern, Retter in der Nacht [3] ), réalisé par Ludi Boeken, est sorti sur les écrans allemands et a réalisé 135 000 entrées. Écrit à partir des mémoires de Marga Spiegel publiées en 1965, ce film raconte comment des paysans ont caché sa famille de 1943 à 1945.

C’est que la construction mémorielle de la résistance au nazisme a été et
reste encore aujourd’hui un enjeu politique capital en Allemagne dans la
mesure où elle est susceptible de démontrer l’existence de conduites
différenciées par rapport au régime dictatorial et donc de fissurer tout
l’édifice idéologique qui postule une unité ontologique du corps du
« Peuple » et /ou de la « Nation »

La Rose blanche et les officiers supérieurs

Sur les écrans, la résistance allemande se réduit à deux mouvements : la Rose blanche et celui des officiers supérieurs. La mémoire officielle
éprouve encore bien du mal à prendre en compte l’existence des autres
résistants qui furent pourtant extrêmement nombreux malgré la violence
barbare de la répression. Les statistiques fiables des nazis donnent une
idée précise de son ampleur quantitative. Plus de 200 000 personnes furent
condamnées pour motifs politiques à des peines de prison. Un million de
personnes furent envoyées dans les camps de concentration, plus de 30 000
condamnées à mort et exécutées (soit pour les douze années de règne du
nazisme, une moyenne de sept exécutions légales par jour). Tous les
opposants n’eurent pas même droit à une procédure légale menée à son
terme : arrestation arbitraire suivie de tortures, exécution sommaire,
déportation en camp de concentration, enrôlement de force dans des
bataillons disciplinaires furent le sort des autres. Si on tient compte
également de la diaspora allemande et si on ne tait plus la part active prise
par les Allemands à l’extérieur des frontières dans la lutte contre le
national-socialisme, on mesure l’importance quantitative de la résistance
allemande au Troisième Reich. C’est bien pourquoi si Sophie Scholl ne
peut en aucun cas être considérée comme « une des rares héroïnes de
l’histoire allemande », elle incarne bien « une figure devenue quasiment
mythique » au côté des officiers supérieurs assassinés après l’échec de
l’attentat du 20 juillet.

Lire la suite
PDF : http://divergences.be/IMG/pdf/1resistan ... xier-1.pdf

http://divergences.be/spip.php?article3220
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Re: Autour de la deuxième guerre mondiale

Messagede digger » 20 Nov 2016, 18:03

Le massacre de Thiaroye. Le 30 novembre 1944, environ 1 300 tirailleurs des Forces Françaises Libres se sont mutinés contre leurs conditions de vie et pour une solde égale aux soldats blancs. Ils ont pris un général en otage. Le 1er décembre, la répression fut sanglante, le chiffre de victimes va d'environ 35 (chiffre officiel) à 300 ou 400.La fosse commune n'a pas été retrouvée (cherchée?)
The Thiaroye massacre, 1944 https://libcom.org/history/thiaroye-massacre-1944-steven-johns
Massacre de Thiaroye : 70 ans après, les zones d’ombres demeurent - Stéphanie Trouillard http://www.france24.com/fr/20141128-massacre-thiaroye-commemoration-senegal-dakar-tirailleurs-armee-france-polemique-historien
1er Décembre 1944: Le massacre du Camp de Thiaroye - Hervé Mbouguen - http://www.grioo.com/info991.html
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Re: Autour de la deuxième guerre mondiale

Messagede bipbip » 23 Fév 2017, 18:01

16 juillet 1942 : la police française livre des milliers de Juifs aux nazis

Le 16 juillet 1942, au petit matin, la police française s’est déployée pour arrêter 13 152 juifs : 8.160 d’entre eux ont été enfermés dans le Vélodrome d’hiver (10 boulevard de Grenelle), dont 4.115 enfants, tandis que les autres étaient concentrés dans le camp de Drancy, avant d’être envoyés vers les camps d’extermination, en particulier celui d’Auschwit-Birkenau. Des documents accablants montrent la collaboration active des forces de sécurité française. Programmées par les nazis, cette rafle organisée avec la complicité du gouvernement de Vichy est la plus grande rafle de Juifs oranisée sur le territoire français durant la guerre, mais n’est d’ailleurs pas la première : en 1941, trois rafles ont déjà eu lieu, essentiellement à Paris. En application de la loi du 4 octobre 1940, la préfecture de police met à disposition de l’occupant nazi son fichier juif : ce sont ainsi 4232 arrestations qui ont lieu du 20 ou 23 août 1941, les Juifs arrêtés se retrouvant au camp de Drancy, qui vient juste d’être inauguré.

Maurice Rajsfus, arrêté avec ses parents lors de la rafle du Vélodrome d’Hiver alors qu’il n’a que 14 ans, est l’un des survivants de cette tragédie, à la suite d’un ordre excluant les Juifs de 14 à 16 ans de la rafle. Militant communiste après la guerre, puis membre du groupe Socialisme ou Barbarie. il confonde en 1994 l’Observatoire des libertés publiques, qui recense les crimes sécuritaires commis par la police française, jusqu’en avril 2014. Il est également un rédacteur régulier dans plusieurs publications de réseaux ou organisations antifascistes, dont No Pasaran. Il revient dans la vidéo ci-dessous, réalisée par TV5, sur l’importance de cette événement :

... http://lahorde.samizdat.net/2014/07/16/ ... aux-nazis/
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Re: Autour de la deuxième guerre mondiale

Messagede bipbip » 16 Avr 2017, 17:06

A propos de la Rafle du Vel d’Hiv, par Georges Gumpel

Georges Gumpel
né en 1937, enfant juif caché en 1943 et 1944,
fils de Déporté, mort en avril 1945 à Melk, Autriche.
Partie Civile au procès Barbie.

Le 70e anniversaire de la Rafle du Vel d’Hiv

Mémoire, savoirs et devoir de connaissance de l’ Histoire

et la modernité du discours de François Hollande le 22 juillet 2012


Pour mémoire:

Le 2 juillet 1942, René Bousquet – secrétaire général de la police à Vichy – négocie avec les responsables de la police allemande à Paris un accord pour livrer 20000 juifs apatrides ou devenus tels de la zone occupée et 10000 juifs de la zone non occupée .

Le 3 juillet, cet accord est entériné par le conseil des ministres à Vichy.

Le 10 juillet à Paris, se tient une réunion de travail dans le bureau de Danneker – délégué d’Eichmann pour la France et la Belgique- où sont présents avec les nazis, des représentants du gouvernement français. Au cours de cette réunion, prélude à la grande rafle des juifs apatrides des 16 et 17 juillet, Bousquet, Darquier de Pellepoix et Legay donnent le feu vert aux nazis – à leur grand étonnement- pour que les enfants juifs soient arrêtés et déportés avec leurs parents.

André Tulard, sous directeur à la direction des étrangers et des affaires juives chargé du fichier juif à la Préfecture de police parisienne est présent lui aussi, il met à la disposition de la police, pour faciliter le travail, 27361 fiches nominatives de juifs étrangers apatrides résidant à Paris et en proche banlieue.

Ces fiches furent recopiées à la main dans les heures suivantes et distribuées dans les différents postes de police des arrondissements parisiens et de banlieue.

4500 policiers furent affectés à ces rafles.

Les fiches de Tulard permirent l’arrestation de 13152 personnes :

3118 hommes, 5919 femmes, 4115 enfants.

4952 personnes sans enfant sont directement internées à Drancy, déportées dans les jours suivants.

8157 personnes dont les 4115 enfants sont enfermées au Vel d’Hiv.

Entre les 19 et 22 juillet, toutes sont transférées en wagon à bestiaux dans les camps de Pithiviers et de Beaune la Rolande ( Loiret ), préalablement vidés de leurs occupants transférés à Drancy, dans l’attente des décisions nazies.

2244 adultes et 2300 enfants sont enfermés à Pithiviers,

1259 adultes et 1815 enfants sont enfermés à Beaune la Rolande.

Le 24 juillet, le préfet du Loiret envoie une note au préfet délégué du Loiret et au chef de service des camps à la préfecture ainsi rédigée :

« veiller à ce que, dans chaque camp, les honneurs militaires soient rendus à l’arrivée et au départ du préfet de région ».

Le 25 juillet, le directeur de la police municipale de Paris avise le service commercial de la SNCF que les factures relatives au transport des personnes à Pithiviers et Beaune la Rolande doivent être adressées au Ministère de l’Intérieur.

Fin juillet,dans le compte-rendu du conseil des ministres tenu à Vichy on lit:

« Dans une intention d’humanité, le chef du gouvernement a obtenu, contrairement aux premières positions allemandes, que les enfants – y compris ceux de moins de 16 ans – soient autorisés à accompagner leurs parents »

Les adultes, les parents des enfants enfermés des deux camps, des femmes principalement, sont déportés directement à Auschwitz entre les 31 juillet et le 7 août.

Pour faire bonne mesure, et sans l’avis des autorités allemandes, les chefs de camps chargés de ces basses oeuvres ajoutent quelques enfants dans les convois – et parce que l’enfant juif avait perdu tous ses symboles humains pour les sbires de Vichy et ses hommes de main – le plus souvent, sans juger bon de prendre les mesures nécessaires à leur identification.

Le 10 août, les nazis reçoivent par télex la réponse de Berlin indiquant que, suite à la demande des autorités françaises, les enfants des juifs apatrides peuvent être déportés avec les adultes dans « des proportions adéquates ».

Sur la notion de « proportions adéquates », Eichman précise :

« il ne doit en aucun cas y avoir de convois exclusivement composés d’enfants ».

Quelques jours plus tard, tous les enfants des deux camps du Loiret sont transférés à Drancy, déportés à Auschwitz dans les jours suivants avec des adultes, mis à mort dès leur arrivée.

Le 25 août 1942, le chef de la police aux questions juives en zone occupée écrit au préfet du Loiret;

« j’ai fait établir à votre nom à la date de ce jour, un mandat de 20000 francs afin de vous permettre de récompenser le personnel civil des cadres d’organisation et de surveillance des camps de Pithiviers et de Beaune la Rolande qui, récemment, ont été mis à contribution de façon exceptionnelle ».

——————————————————–

Le 16 juillet 1995, à l’occasion de la cérémonie marquant le 53e anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv, rompant avec l’attitude de ses prédécesseurs, avec celle ambiguë de François Mitterrand, le président de la République, Jacques Chirac, déclarait:

« Ces heures noires souillent à jamais notre Histoire et sont une injure à notre passé, à nos traditions.

Oui, la folie criminelle de l’occupant a été, chacun le sait, secondée par des français, secondée par l’Etat français.

La France, patrie des Lumières, patrie des Droits de l’homme, terre d’accueil , terre d’asile, la France, ce jour là, accomplissait l’irréparable…/…

Reconnaître les fautes commises par l’Etat, ne rien occulter des heures sombres de notre Histoire, c’est tout simplement défendre l’idée de l’Homme, de sa liberté, de sa dignité. C’est lutter contre les forces obscures sans cesse à l’oeuvre ».

Cette déclaration permettait à l’Histoire française de ne plus marcher avec des béquilles. Nous avions enfin la possibilité de dire, sereinement, l’importance des méthodes et des moyens mis en oeuvre par le gouvernement français de Vichy dans notre persécution, notre destruction.

Nous avions eu deux bourreaux : l’Etat français et les nazis.

Nous n’étions plus « victimes de la barbarie nazie » comme il était écrit sur les monuments et les plaques commémoratives, mais – très exactement – victimes de la barbarie française et de la barbarie nazie.

Le même Jacques Chirac précisait deux ans plus tard, en décembre 1997, au cours de la cérémonie du dépôt au Mémorial du Martyr Juif Inconnu des fragments du fichier des victimes juives parisiennes retrouvés en 1991, évoquant les rafles et l’abdication morale de Vichy :

« Oui, les camps d’internement et de transit ont été sous la responsabilité de l’administration française, de même que les recensements et la constitution de fichiers…/…

Cela doit être dit et reconnu non pour se flageller avec le passé mais pour inventer le présent sur des bases saines et claires, ce qui suppose que nous regardions sereinement, en face, notre histoire ».

Les historiens français pouvaient enfin écrire l’Histoire.

Tall Brutman écrit dans son livre pionnier intitulé :

Au bureau des affaires juives,

l’administration française et l’application de la législation antisémite

« le processus vichyssois s’articule de la façon suivante:

exclusion, fichage, rafle, internement.

Les moyens gouvernementaux sont : les lois et les décrets.

Ses relais gouvernementaux pour application sont : les préfectures, la police, la justice .

Il souligne :

c’est ce triptyque majeur: préfecture, police, justice, rouage administratif central qui a accepté, sans état d’âme, cette politique raciste criminelle, l’a banalisée, transformée en un travail administratif de routine.

Le racisme, l’antisémitisme, deviennent une norme administrative banale, intégrée aux tâches des services administratifs publics ».

Raul Hilberg avait déjà écrit dans son livre: La destruction des juifs d’Europe

« Une évidence s’impose: les français firent mieux que les allemands en matière de spécialisation des services administratifs affectés à l’entreprise de destruction des juifs ».

Pierre Truche, souligne à propos des rafles, dans une conférence faite à l’Institut d’ histoire du temps présent en décembre 1992 :

« les lois antisémites françaises ne s’inscrivent pas, à l’origine, dans un processus d’élimination physique, mais correspondent à une volonté d’exclusion sociale.

En revanche, la participation active aux rafles et aux déportations de 1942 à 1944 entre clairement dans le cadre de la complicité du crime contre l’ Humanité.

La livraison spontanée des enfants juifs de moins de seize ans par Pierre Laval ( quelles qu’aient été ses motivations réelles) au cours de l’été 1942 pourrait même relever non de la complicité ( puisque les allemands ne les réclamaient pas à ce moment là ) mais d’un crime direct ».

Puis, nous avons eu le temps du Sarkozysme, le temps de « l’identité nationale » et ses suppôts.

Le temps du racisme, de la xénophobie d’Etat. Le temps où l’Autre- arabe, musulman, enfant d’immigré – est devenu, comme le juif hier, un sujet de textes, d’articles. de débats dans les médias, dans des proportions sans commune mesure avec les textes antisémites d’avant 1940.

Le temps du discours de Grenoble, de la chasse aux Roms,

Le temps des quotas, de la chasse aux étrangers, des CRA, des expulsions massives.

L’affaire Guy Môquet, les velléités de Nicolas Sarkozy ensuite à ce que tous les enfants de CM2 se voient confiée la mémoire d’un des 11000 enfants juifs de France livrés aux nazis.

Comme beaucoup d’autres, l’UJFP s’était exprimée à ce sujet. Nous en avions dénoncé l’abjection. Nous avions dénoncé cette politique qui consistait à dresser les communautés les unes contre les autres et à laisser se développer cette concurrence des victimes.

Nous soulignions alors que l’appel à la célébration de la Shoah n’est plus qu’une forme abjecte de clientélisme.

C’est pourquoi, le discours prononcé le 22 juillet dernier au cours de la cérémonie commémorant le 70e anniversaire de la grande rafle du Vel d’Hiv par le nouveau président de la République, François Hollande, nous interpelle.

Est-il un discours de rupture après les exécrables années de discours sur « l’identité nationale » et les thèses racistes d’extrême droite développées à outrance tout au long de la campagne électorale par l’équipe présidentielle précédente ?

Ou alors un discours se situant dans le prolongement de celui de Jacques Chirac le16 juillet 1995 ?

La presse et les médias ont vu dans le discours de François Hollande un discours de réaffirmation et de vigilance qui ne peut que plaire à Mrs Prasquier et Serge Klarsfeild soulignait le Monde.

En effet. Mais qui en réalité plaît à plus d’un aujourd’hui.

Nous ne sommes plus en 1995 et 1997. L’importance des prises de positions du président Jacques Chirac reléguait au second plan ses renvois aux qualités supposées de la République, patrie des Lumières, etc.

Ce discours est aujourd’hui suranné. Mieux, il est disqualifié.

Définitivement disqualifié par les recherches des historiens tant sur la destruction des Juifs que, sur la politique coloniale française, ou sur celle d’aujourd’hui à l’égard des jeunes des banlieues.

Patrie des Droits de l’Homme, Patrie des Lumières, terre d’accueil, tous ces mots ont aujourd’hui des relents tragiques que nous ne pouvons plus accepter.

Les retours aux discours de type IIIe et IVe République non plus.

Pour ce qui est de la trahison supposée de Vichy des « valeurs de la République », terre d’accueil, etc, chantées par François Hollande, il est aujourd’hui nécessaire de rappeler cet épisode, très rarement mis en lumière, de la Conférence d’Evian de juillet 1938:

Du 6 au 16 juillet 1938 s’était tenue à Evian une Conférence internationale où étaient présents les représentants de 32 délégations étrangères – dont celle des Etats-Unis – pour répondre à la question de recevoir ou non les réfugiés juifs persécutés d’Europe dans le contexte européen xénophobe et antisémite, de modifier les quotas alors en vigueur.

La France était représentée par Henri Béranger, le président de la commission des Affaires Etrangères au Sénat.

Paris et Londres jugèrent essentiel de couper court aux tentatives faites pour élargir les débats à l’ensemble de la question juive européenne en limitant expressément les débats à la seule compétence de la Conférence sur la question des réfugiés en provenance d’Allemagne et d’Autriche.

La France fait pression pour ne pas donner à la Conférence d’Evian un caractère trop voyant et imposa la tenue d’un comité intergouvernemental, sans séances publiques.

La France n’accepta pas d’accueillir plus de réfugiés. Tout au plus accepta-t-elle d’accueillir quelques personnalités « utiles pour l’économie et le patrimoine intellectuel », d’avoir un rôle de pays de transit pour des émigrants dûment munis de subsides, d’un visa et d’un billet pour l’outremer, (sic).

La question du triage fut évoquée de peur d’hériter des seuls déchets de toute l’immigration autrichienne et allemande. La France proposa que ce triage se fît impérativement avant l’arrivée en France de ces émigrants, sous l’égide d’une commission contrôlée par les américains.

Enfin, selon Henri Béranger, Paris se soucia plus encore d’abriter un centre d’attraction pour tous ces individus en rupture d’établissement, en même temps que d’être le foyer des revendications et des protestations provoquées par les persécutions présentes et futures.

Est-il de l’intérêt de la France d’apparaître comme l’asile officiel de tous ceux que l’Allemagne considère comme ses ennemis officiels ? s’interroge Béranger.

La France est au point extrême de saturation, si elle ne l’a pas déjà dépassé assène encore le même.

Ce qu’il ne disait pas ce jour là, c’est que « La France » s’était déjà dotée, depuis 1937, d’un sous secrétariat d’Etat à l’immigration, avait restreint le droit d’asile dès 1938, ouvert en janvier 1939 le premier camp pour « étrangers indésirables ».

Plus de 90 camps pour étrangers juifs indésirables, « en surnombre dans l’économie française » comme il était écrit sur leurs fiches d’internement, seront ensuite ouverts dans toute la France par Vichy, sans compter tous les camps annexes, provisoires, comme c’est le cas à Paris.

Ceci éclaire tragiquement les propos sur la Patrie des Lumières, celle des Droits de l’Homme, terre d’asile, etc, chers à François Hollande.

Quand à ceux sur « notre capitale, nos rues, nos cours d’immeuble, nos cages d’escaliers, nos préaux d’école » cette litanie de lieux profanés par la rafle de juillet 1942, ils ne sont pas sans évoquer les lieux communs utilisés aujourd’hui dans les discours officiels – de droite comme de gauche – lorsqu’il est question des banlieues, des jeunes qui les peuplent.

Faut-il le rappeler ? Cette rafle n’était pas une première, d’autres rafles avaient eu lieu, dont celles – massives- dites du stade Jappy en mai et juillet 1941.

Drancy fonctionnait sous autorité française depuis août 1941; livrait régulièrement des convois de déportés aux nazis.

La Ville lumière baignait depuis longtemps dans le sang et la honte. Elle avait une sale gueule.

Parler d’amnésie, de falsification de l’ Histoire, de révisionnisme, à propos de ce discours serait une grave erreur. Rien de tel dans ces propos.

Les enjeux politiques ont changés depuis 1995, il y a eu le 11 septembre 2001, le basculement absolu dans le discours politique des puissances occidentales les notions du Bien et du Mal, du Eux et du Nous, les représentations que celles ci font de l’Humanité en lieu et place des débats politiques de classe antérieurs.

Le discours de François Hollande traduit parfaitement ce basculement, par glissements successifs, des nouvelles perceptions de l’ennemi:

plus d’allemands, de nazis, de collaboration, de responsabilités clairement identifiées, nommées, pour désigner le Mal.

Le mot Shoah, n’a pas pour seule fonction de masquer les enjeux de la Seconde Guerre Mondiale, il est également un mot unificateur pour désigner le Mal absolu, la perception nouvelle de celui ci,

les lieux du crime ou de ceux à venir, la perception racialisée de leurs auteurs potentiels.

Les frontières raciales elles aussi ont changées, les juifs sont aujourd’hui les enfants chéris de l’Occident. Tout le monde nous aime, jusqu’à la nausée – de l’extrême droite à la gauche, française, européenne – nous sommes totalement intégrés au « Nous »

Occidental .Nous sommes devenus Leurs juifs.

Reste l’Autre, celui contre lequel François Hollande entend faire donner les foudres de la République.

Est-ce l’extrême droite, héritière de Vichy et de Pétain ( cités l’un et l’autre – à décharge – une seule fois dans son discours) se réclamant ouvertement de l’idéologie nazie, florissante comme jamais en France ( voir la récente chasse à l’homme à AIgues Mortes ) et partout en Europe ?

Non, comme les allemands et le nazisme ( eux aussi jamais cités dans ce même discours ), celle ci n’est pas l’objet de la hantise de Mr Hollande. Ses foudres ne sont pas dirigées contre elle bien qu’elle soit ouvertement raciste, xénophobe, islamophobe, parfois même tranquillement pétainiste, antisémite, violente, etc.

L’autre, c’est Lui, innomé, mais reconnaissable entre tous dans ce raccourci tragique :

« il y a quatre mois, à Toulouse, des enfants mourraient pour la même raison que

ceux du Vel d’Hiv: parce qu’ils étaient juifs ».

Mettre sur le même plan les crimes de l’Etat français, ceux des nazis et celui d’un fou, le jour où la France prétend honorer la mémoire des victimes de ses propres forfaits.

Montrer du doigt ce jeune criminel et taire la litanie de nos bourreaux.

Laisser entendre, par omission calculée des véritables responsables français et allemands du crime du Vel d’ Hiv, par l’orchestration des termes tels que : « toutes les

idéologies d’exclusion » toutes les formes » d’intolérance, « tous les fanatismes », « toutes les xénophobies qui tentent de développer la logique de haine »…, laisser entendre donc, que seuls les arabes et les musulmans, représentés ici par la figure de Mohamed Mérah, seraient naturellement antisémites et, par l’image toujours interposée de Mohamed Merah, les seuls capables aujourd’hui de crimes antisémites aussi horribles que ceux commis par la France et les nazis hier.

En un mot, masquer la continuité réelle qui existe entre l’Etat qui est responsable et

l’Etat qui condamne, et établir une continuité factice entre le crime du Vel d’Hiv et celui de Toulouse.

Evoquer, ce jour là, à cet endroit là, l’exigence de tolérance religieuse, de liberté et de dignité de la personne dans le cadre de « nos » lois laïques, promouvoir la promesse de l’égalité et de l’émancipation, toutes références qui nous renvoient explicitement aux discours actuels sur l’Islam, les Musulmans, la condition des femmes musulmanes, qu’il faut, nécessairement « émanciper », puisqu’ils et elles vivent dans nos villes, nos cités, nos cours d’école, nos cages d’escaliers.

Tout cela constitue l’extraordinaire modernité du discours de François Hollande ce 22 juillet dernier.

Un discours – aligné et partagé – sur celui , impérialiste des Etas-Unis; celui du choc des cultures, du choc des civilisations, du renversement de l’analyse de l’ Histoire aux fins de servir cette idéologie.

Notre histoire, nous qui avons eu la chance de survivre;

la mémoire des 4115 enfants juifs, apatrides et de leurs parents, livrés par la France aux nazis en juillet et août 1942, ne peuvent, en aucune façon, être le prétexte à de tels jeux politiques.

Le fascisme et le nazisme sont et restent des politiques occidentales, européennes, modernes, blanches. Qui peuvent, à tout moment, ressurgir sous des formes nouvelles, soupçonnables ou inconnues, frapper l’Autre, tout aussi indésirable que nous le fument hier.

Voilà ce que nous devons transmette aux jeunes générations avant qu’il ne soit trop tard.

Les leçons de cette indicible abdication morale de Vichy, de la France.


http://la-feuille-de-chou.fr/archives/95783
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Re: Autour de la deuxième guerre mondiale

Messagede bipbip » 22 Avr 2017, 16:08

19 avril 1943, début de la révolte du ghetto de Varsovie

Entre le 22 juillet et le 12 septembre 1942, les Allemands déportèrent au moins 300 000 Juifs du ghetto de Varsovie, le plus souvent vers le centre de mise à mort de Treblinka. Dès l’été 1942, la résistance armée s’organise en réaction au sein du ghetto : le Reichsführer SS Heinrich Himmler en ordonna alors la liquidation et la déportation de ses habitants. Le 19 avril 1943, la veille de la Pâque juive, les nazis lance une vaste opération pour la liquidation du ghetto, mais à leur arrivée, les rues étaient vides, tous les habitants s’étaient cachés en attendant le signal de la révolte… Maurice Rajsfus, pour Ras l’Front, avait publié il y a quelques années un texte sur le soulèvement du ghetto de Varsovie :

Il y a plus de soixante ans, le ghetto de Varsovie entrait en révolte contre l’occupant nazi. De nombreux ouvrages ont été écrits sur le sujet. Le meilleur parfois, le moins bon souvent. Selon certains auteurs, les insurgés luttaient pour sauver l’honneur du peuple juif. Pour d’autres, il y avait le futur État juif à l’horizon. Toujours est-il qu’il faut beaucoup chercher pour trouver les raisons de cette insurrection dans les enseignements des rabbins.

Soyons clairs, les religieux n’étaient pas vraiment présents parmi les révoltés, et pas davantage les sionistes purs et durs. La majorité des combattants et des dirigeants de la lutte des juifs du ghetto de Varsovie appartenaient au Bund, mouvement socialiste révolutionnaire juif de Pologne. Quant aux jeunes sionistes qui lutteront à leur côté, la plupart venait du mouvement Hashomer Hatzaïr, nettement situé dans la gauche révolutionnaire.

Au-delà, il faut quand même savoir que les hommes et les femmes qui, le 19 avril 1943, allaient créer une surprise, mêlée d’un début de panique dans les unités de SS, étaient minoritaires parmi les survivants du ghetto, déjà en voie de liquidation. Tous étaient voués à une mort inéluctable, et en tout cas programmée. Sur près de 500 000 juifs enfermés dans le ghetto depuis le mois d’octobre 1940, il ne restait plus guère que quelque 50 000 survivants à l’heure du soulèvement.

Cette guérilla du désespoir, cette volonté de survie, quelques jours, quelques semaines encore, n’était pas une révolution. Il ne pouvait y avoir d’autre objectif que de mourir debout. La révolte, à l’état pur, qui s’exprimait depuis ces maisons en ruines, d’où partaient sporadiquement des coups de feu, prenait peut-être ses racines dans le soulèvement de Spartacus – le refus de subir plus longtemps, et la certitude d’une mort horriblement préparée. Le 19 avril 1943, alors qu’éclate la révolte dans le ghetto de Varsovie, il y a déjà beau temps que la volonté génocidaire des nazis est connue des juifs de Pologne. L’alternative se situe entre la résignation obligée et le sursaut difficilement envisageable, tant est grand l’abattement des victimes désignées. A l’extérieur des murs du ghetto, la population est rien moins que solidaire…

Pourtant, depuis près de deux ans, quelques petits groupes de jeunes militants du Bund, très décidés, ne pouvaient se résoudre à cette mort promise aux parias. L’un des dirigeants de la révolte, Marek Edelman, rappelle, dans ses Mémoires du ghetto de Varsovie, que cette volonté de survie était accompagnée d’une autre forme de résistance, par la création d’universités clandestines, d’écoles souterraines, de journaux même au faible tirage et à la diffusion difficile. Le combat contre la barbarie n’avait donc pas qu’un caractère violent.

Comme l’explique fort bien Wladimir Rabi : « la décision de prendre les armes n’est née que quand (…), tout espoir de survie s’est trouvé dissipé… Du fond de l’abîme, la dignité humaine s’exprimait malgré tout, ne pouvant imaginer que la barbarie puisse rester sans réponse. »

C’est encore Marek Edelman, l’un des rares survivants parmi les combattants du ghetto de Varsovie qui, répondant à une interview dans Libération, le 18 avril 1988, expliquait : « Il n’y a jamais eu d’insurrection. Il y avait bien quelque chose mais ce n’était pas une insurrection. Une insurrection a un début, une fin et, surtout, un espoir de victoire. En avril 1943, il n’y avait pas de début et surtout il n’y avait aucun espoir ! »

Terrible réflexion, simple et tragique rappel à une histoire trop récupérée à des fins inavouables. Et Marek Edelman poursuivait : « Nous n’avions même pas choisi le jour. Les Allemands l’ont imposé en pénétrant dans le ghetto pour chercher les derniers juifs. Nous n’avions que le choix de la manière de mourir. »

Déjà, le Conseil juif du ghetto de Varsovie et sa police juive, mise en place par les nazis, devenus inutiles, avaient été dissous et ses dirigeants déportés. La seule question que les survivants pouvaient se poser était tragiquement simple : jusqu’à quand ?

La chronologie de cette révolte est nécessairement pathétique. Comment 250 hommes et femmes (chiffre fourni par Marek Edelman) peu armés, ont-ils pu s’opposer à la force brutale des SS, puissamment armés ?

Débutée le 19 avril 1943, la révolte se termine le 8 mai suivant par le suicide collectif de la majorité des survivants et, parmi eux, leur « commandant » Mordechaï Anielewicz. Près de trois semaines d’une lutte plus qu’inégale, dans des caves, véritables trous à rats, avec la seule volonté de vivre une journée de plus…

Nos sociétés, et les pleureuses qui président aux grandes commémorations officielles, n’ont pas assez de vocabulaire pour magnifier les héros qui se sont dressés face à la soldatesque hitlérienne. Tout en oubliant les massacres de bien des minorités depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale, dans la tranquillité morale des bons esprits.

Il convient de souligner que le drame du ghetto de Varsovie n’a guère ému les bonnes consciences dans les démocraties qui faisaient la guerre à l’Allemagne – et peut-être pas au nazisme – en cette année 1943. C’est ainsi qu’un représentant du Bund, qui avait réussi à passer en Angleterre, Samuel Zygielbojm, fit le tour des chancelleries pour attirer l’attention sur le sort des juifs de Pologne. En vain. Zygielbojm finit par se suicider, à Londres, le 12 mai 1943, pour protester contre l’indifférence des gouvernements alliés, après que l’information fut parvenue de l’anéantissement du ghetto de Varsovie. Il laissait un message, en guise de testament : « La responsabilité du crime d’extermination totale des populations juives de Pologne incombe en premier lieu aux fauteurs du massacre, mais elle pèse indirectement sur l’humanité entière, sur les peuples et les gouvernements des nations alliées qui n’ont, jusqu’ici, entrepris aucune action concrète pour arrêter ce crime… Par ma mort, je voudrais, pour la dernière fois, protester contre la passivité d’un monde qui assiste à l’extermination du peuple juif et l’admet. »

Les nationalistes israéliens et les rabbins voudraient nous faire oublier que la révolte du ghetto de Varsovie, et sa longue préparation, a surtout été l’oeuvre des jeunes militants du Bund. Ces jeunes révolutionnaires juifs, résolus à survivre le plus longtemps possible afin que leur combat puisse témoigner de la difficulté de la lutte contre le monstre nazi, ont été tragiquement oubliés. Il ne reste plus que le souvenir glorifié d’un nationalisme juif instrumentalisé par l’État sioniste et les synagogues. Comment entendre sans réagir cette prière prononcée le jour de la Pâque juive : « Le premier jour de la Pâque, les survivants du ghetto de Varsovie se dressèrent contre l’adversaire… Ils ont apporté la rédemption d’Israël à travers le monde entier… Et de la profondeur de leur affliction les martyrs élevèrent la voix en un chant de foi en la venue du Messie… » (S’il s’était trouvé un seul rabbin en compagnie des révoltés, les bonnes âmes se seraient chargés de nous le faire savoir.)

Dérisoire prière. Escroquerie morale. Il serait temps de faire justice de cette histoire. Cette brève lutte contre le fascisme en un temps où les intégristes religieux de tous bords prétendent montrer le droit chemin aux exclus…

Maurice Rajsfus

http://lahorde.samizdat.net/2017/04/19/ ... -varsovie/
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Re: Autour de la deuxième guerre mondiale

Messagede Lila » 28 Mai 2017, 20:02

La France "responsable" de la rafle des Indésirables en 1940

Diane Ducret, auteure du livre Les Indésirables, est l'invitée du Grand Soir 3 ce lundi 15 mai.

"Deux ans avant la rafle du Vélodrome d'hiver, le 15 mai 1940, il y a eu la rafle des Indésirables. Une histoire méconnue et taboue", raconte Diane Ducret dans le Grand Soir 3 ce lundi. "On est en plein Paris. L'Allemagne est en train de gagner la guerre. On décide de rassembler 5 000 femmes au Vélodrome d'hiver. Ce sont des femmes qui viennent d'Allemagne, juives ou aryennes. Ce sont des réfugiées qui ont fui la guerre ou l'idéologie totalitaire. Elles sont venues au pays des Droits de l'homme et se retrouvent parquées dans un stade", poursuit l'auteure du livre Les Indésirables.

Le piano qui change tout

"Ensuite, elles sont internées dans un camp dans les Pyrénées, où il y a déjà 20 000 républicains espagnols. Dans ce camp de Gurs, le commandant leur offre un piano et elles montent un cabaret", ajoute-t-elle. Et la vie succède au dépérissement.

Selon Diane Ducret, la France est responsable de cette rafle : "En 1940, ce n'est pas encore Vichy. C'est une coalition de centre gauche au pouvoir. La France et le gouvernement français ne font qu'un à ce moment-là. La France a décidé de rafler des femmes indésirables, des femmes sans enfant et réfugiés".

à voir : http://www.francetvinfo.fr/sciences/his ... 93293.html
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Re: Autour de la deuxième guerre mondiale

Messagede bipbip » 10 Juin 2017, 16:49

75 ans après la rafle du Vél d’Hiv, la police de Vichy livre enfin ses secrets

Chercheurs et grand public ont désormais accès à l’intégralité des archives relatives aux Brigades spéciales, chargées de traquer les juifs et les communistes pendant la Seconde guerre mondiale.

Eté 1942. Plus de 13 000 personnes juives sont arrêtées au Vélodrome d’Hiver, à Paris, pour être ensuite déportées au camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. Parmi elles, un tiers sont des enfants. Les Brigades spéciales de la police du gouvernement de Vichy ont joué un rôle de premier ordre dans cette rafle massive.

Pendant la Seconde guerre mondiale, elles étaient en effet chargées de traquer les juifs, les membres du Parti communiste alors interdit, des homosexuels et les résistants à l’occupant nazi. Mais quelle est la part de responsabilité de la police dans ces sinistres opérations ? Avait-elle agi de sa propre initiative ou n’avait-elle fait qu’exécuter des ordres ? 75 ans après, les historiens cherchent encore à comprendre comment ces rouages sinistres ont pu se mettre en place.

L’intégralité des documents accessible

Afin de percer les derniers mystères des Brigades spéciales, une convention a été signée le 19 mai dernier entre la Préfecture de police, le Mémorial de la Shoah à Paris et le Musée mémorial de l’Holocauste à Washington.
L’accord prévoit de mettre à la disposition des deux musées mémoriaux une copie numérique de l’intégralité des documents émis par la police de Vichy de 1940 à 1944. « Les chercheurs pourront désormais mettre le curseur là où il faut, et analyser les méthodes de fonctionnement de ce service. L’idée n’est pas du tout de porter des accusations sur les uns et les autres, mais bien de comprendre. La préfecture de Police fait œuvre utile en permettant de regarder le passé en face », affirme Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah.

Le spécialiste se veut rassurant quant aux craintes de l’ouverture d’une boîte de Pandore avec la déclassification de ces archives. Lesquelles sont, pour l’instant, uniquement consultables sur les réseaux intranet de chacune des trois institutions signataires de la convention, par toute personne désireuse de la faire. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) ayant émis un avis défavorable quant à leur diffusion sur Internet.

... http://www.anti-k.org/2017/06/05/75-ans ... s-secrets/
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Re: Autour de la deuxième guerre mondiale

Messagede Pïérô » 15 Juin 2017, 10:48

Histoire. Rivesaltes, une honte française

Inauguré le 16 octobre par le Premier ministre Manuel Valls, un mémorial rend hommage aux 60 000 Espagnols, juifs et harkis enfermés dans le plus grand camp d’internement construit en Occident.

Dans la petite ville de Rivesaltes, près de Perpignan, s’est déroulé un chapitre honteux de l’histoire de France et d’Europe, ignoré de tous depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dans une zone isolée et balayée par la tramontane, on voit encore les carcasses de dizaines de baraquements et de latrines.

C’est le camp d’internement de Rivesaltes, le plus grand jamais construit en Occident. De 1939 à 2013, plus de 60 000 “indésirables” y ont vécu tant bien que mal. Sont d’abord arrivés les réfugiés espagnols, qui ont été suivis par les juifs, les tsiganes, les Allemands, les collaborateurs et les harkis, avant la venue d’immigrés clandestins. Le vendredi 16 octobre, Manuel Valls a inauguré un mémorial en ces lieux. Il est temps de regarder l’Histoire en face.

... http://www.courrierinternational.com/ar ... -francaise
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Re: Autour de la deuxième guerre mondiale

Messagede Pïérô » 20 Juin 2017, 20:47

Paris, vendredi 23 juin 2017

Projection-débat « La Bataille du rail »
(1946)

à 19h30, Librairie du Monde libertaire - Publico, 145 rue Amelot, Paris 11e

Chronique de la lutte des cheminots français pendant l'Occupation ; du transport du courrier aux sabotages de toutes sortes, leur participation fut totale, et le jour du débarquement de juin 1944, ils apportèrent un soutien précieux aux maquisards. Ce film, qui retrace des scènes authentiques de la résistance, est un grand classique du cinéma d'après-guerre et un hommage à tous les anonymes ayant pris part à la libération du pays.

Organisé par le groupe Salvator Segui de la Fédération Anarchiste.

Entrée libre.

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http://www.librairie-publico.info/?p=2587
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Re: Autour de la deuxième guerre mondiale

Messagede bipbip » 14 Aoû 2017, 14:43

Il y a 73 ans, l’insurrection de Varsovie

Le 1er août 1944, Varsovie se soulevait contre l'occupant nazi. L'insurrection qui durera 63 jours se fera écraser dans le sang, sous les yeux de l'Armée Rouge à qui Staline avait ordonné de ne pas intervenir.

L’invasion de la Pologne par le IIIème Reich, le 1er septembre 1939, précipite l’Europe dans la Seconde Guerre Mondiale, qui sera la guerre la plus meurtrière des impérialistes. Hitler et Staline, à travers le pacte germano-soviétique, se mettent d’accord pour se partager la Pologne. Le 17 septembre, l’URSS envahit à son tour le pays. Les Polonais subiront la barbarie nazie et l’occupation stalinienne jusqu’au 22 juin 1941, lorsque Hitler déclenche l’opération Barbarossa afin d’envahir l’URSS. L’Allemagne contrôlera la Pologne jusqu’en 1945.

A l’été 1942, néanmoins, la progression de la Wehrmacht est bloquée devant Stalingrad. Le 22 juin, l’Armée Rouge entame l’opération Bagration qui repoussera, à terme, les troupes allemandes jusqu’en Pologne. En 1944, cependant, les troupes soviétiques s’arrêteront devant Varsovie, sur ordre de Staline.

Face à l’avancée soviétique, la résistance polonaise décide de déclencher, le 1er août 1944, un soulèvement contre l’occupant nazi afin de se libérer elle-même, et ainsi empêcher Staline d’imposer son pouvoir après avoir repris la ville.

... http://www.revolutionpermanente.fr/Il-y ... e-Varsovie
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Re: Autour de la deuxième guerre mondiale

Messagede Pïérô » 22 Aoû 2017, 20:24

C'était en juin, mais cela inaugurera sans doute un sujet spécifique à venir sur la question du négationnisme

L'auteur révisionniste Robert Faurisson perd une nouvelle fois contre "Le Monde"

Le négationniste Robert Faurisson, 88 ans, a de nouveau été débouté par la justice face à la journaliste du Monde Ariane Chemin, qui l'avait qualifié de "menteur professionnel", de "falsificateur" et de "faussaire de l'histoire".

... http://culturebox.francetvinfo.fr/livre ... nde-257395
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