Algérie, lutte indépendance, solidarité internationale ...

Re: Paris veut «modérer» le 50naire de l'indépendance algéri

Messagede DjurDjura » 19 Juin 2012, 13:37

Et une provocation de plus :(

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La mairie va inaugurer un square Marcel Bigeard qui ne fait pas l’unanimité


L’Union nationale des parachutistes sera présente pour l’inauguration du square Marcel Bigeard (en médaillon), du nom du général héros des guerres coloniales françaises. Photo Yves DAL BALLO et Dominique BONVILLAIN


L’adoption du nom “Marcel Bigeard” pour un square d’Aix-les-Bains n’avait pas fait l’unanimité lors du conseil municipal du 26 mars dernier. L’opposition avait relevé que “la réputation de cet ancien combattant était entachée de zones d’ombre lors des combats en Algérie ” et avait voté contre cette délibération.

Le maire, Dominique Dord (UMP) avait répondu que les associations patriotiques avaient donné leur accord et que Marcel Bigeard demeurait une figure de l’Armée française.

L’inauguration aura donc lieu et l’Isérois Marcel Bernard, président de la section des Allobroges 1 ère classe Roch Charmet de l’UNP (Union nationale des parachutistes) sera présent samedi 23 juin avec sa section.

« Toutes les associations patriotiques d’Isère comme de Savoie sont invitées », précise Dominique Bonvillain, membre de l’UNP et secrétaire général de la Fname (Fédération nationale des anciens des missions extérieures).

La cérémonie se déroulera au monument aux morts d’Algérie, Maroc et Tunisie, au port d’Aix-les-Bains, au bout de l’avenue du Grand Port, à 9 heures (défilé à 8 h 30) et sera présidée par le général Piquemal, en présence du député-maire de la ville et de la fille du général Bigeard, Marie-France.

le 15/06/2012 à 06:01


LE DAUPHINE LIBERE

Carcassonne Le général Bigeard aura toujours un œil sur le 3e régiment parachutiste


GÉRARD CATHALA

13/06/2012, 11 h 49 |







Le 14 octobre 1994, l’amicale se voyait remettre son drapeau par le général Bigeard. (Archives MIDI LIBRE)

La place, au pied de la caserne Laperrine, porte le nom du général De Gaulle. Bientôt - le 29 juin précisément - dans le cadre du 50e anniversaire du 3e Régiment parachutiste d’infanterie de marine, sera érigée, sur cette même place, une stèle en hommage à un autre général, fidèle à De Gaulle : un certain Marcel Bigeard, mort un 18 juin... le 18 juin 2010.

C’est à “l’Amicale des anciens du 3e RPIMa et des troupes de marine” que l’on doit cette initiative. Elle est présidée, jusqu’au 29 juin prochain justement, par le chef de bataillon André Piaskowski, qui voue une profonde admiration au général Bigeard, au même titre que ses deux futurs successeurs : le chef de bataillon Alain Guthmuller et le général Poncet, ancien chef de corps du régiment carcassonnais : "L’employé de banque a fini général de corps d’armée et secrétaire d’État à la Défense, de 1975 à 1976 !" Quelle carrière, en effet.



Marcel Bigeard est né le 14 février 1916. Il fut appelé sous les drapeaux l’année de ses 20 ans. Avant de s’engager. Il est fait prisonnier pendant la Seconde Guerre mondiale, avant de s’évader, au bout de trois tentatives. Parachuté en Ariège, il prend le commandement du maquis local, sous le pseudo de “Aube” et libère la ville de Foix. Il fera ensuite trois séjours en Indochine. Il s’illustrera notamment lors des combats de Tu-Lê, Na-San et Dien-Bien-Phu. Il fera l’Algérie... Pour finir général, donc.

Celui qui a donné la devise “Être et durer” au 3e RPC (ex-RCCP), devenu 3 e RPIMa, méritait bien une stèle en marbre de Caunes, de 3,65 m de haut, 2 m de large et de 10 tonnes (d’une valeur estimée à 35 000 €). Non pas avec un béret rouge enfoncé sur le front, mais avec une casquette sur la tête et une pipe au bec, comme on le connaissait aussi. Il aura ainsi toujours un œil sur le “3”.


midi libre
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Des montagnes du DjurDjura jusqu'au fin fond du désert, montrons notre courroux..."
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Histoire d'une résistance libertaire oubliée (1954-1957)

Messagede Flo » 30 Sep 2012, 17:10

Histoire de l'engagement des communistes libertaires dans les luttes anti-coloniales entre 1954 et 1957, en particulier autour de la Fédération des Communistes Libertaires. Le documentaire est synthétique et particulièrement bien fait je trouve (je précise que je ne connais pas cette période donc en incapacité de dire si le contenu est véritablement pertinent, simplement, il en a l'air)

Bon visionnage.

"La société à venir n'a pas d'autre choix que de reprendre et de développer les projets d'autogestion qui ont fondé sur l'autonomie des individus une quête d'harmonie où le bonheur de tous serait solidaire du bonheur de chacun". R. Vaneigem
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ALGERIE Il y a 20 ans: les camps de la honte

Messagede DjurDjura » 01 Oct 2012, 13:52

Il y a 20 ans: les camps de la honte

Posté par Rédaction LQA on fév 8th, 2012





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Les Internés des Camps de la Honte

« Qu’est ce qui prouve aujourd’hui que notre placement dans ces lieux, ne répondait pas au souci de la France de savoir quel est le degré de nocivité de ses bombes, trente années après leurs essais ? »
« L’ouverture des camps de concentretion dans des zones ayant servies à des essais nucléaires, est la preuve de la perte de la notion de ce que veut dire humain »
Nourredine BELMOUHOUB


La plus cruelle tyrannie est celle que l’on exerce à l’ombre des lois et avec les couleurs de la justice
Nourredine BELMOUHOUB




Neuf février 1992, jour de la haine et du malheur national

Le neuf février en Algérie et depuis 1992, ne peut ni ne doit vouloir dire autre chose que la peur, la colère et la haine. Et comme dit George Lucas: “La peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine mène à la souffrance”.
Me voilà donc, une boule de colère, après avoir été pris pour cible par la peur, un certain neuf février ; je hais ce qui en sont à l’origine, autant que je souffre du mal qui à été fait à mon pays et au peuple auquel j’appartiens, à ma famille, à mes proches, mes amis et à moi même
Que s’est-il donc passé ce neuf février ?

Rien de plus qu’une confiscation de latitude à un peuple, auquel on refuse le droit de choisir de vivre sa vie. Depuis ce jour, une junte militaire, composée de déserteurs félons de l’armée coloniale, soutenus par une clique à claques, drapée d’une cape démocratique, s’empara de nos libertés et fit de nous un paquet de sujets sans vie.
Depuis ce jour l’Algérie libre fut transformée en prison à ciel ouvert et les Algériens, y compris les geôliers sont réduits en captifs. En effet, une équipe de bandits décida comme à la française, de nous museler et de nous assujettir, en décrétant l’état d’urgence au nom de la raison d’état, d’un état ayant perdu la raison, et en celui de lois scélérates servilement appliquées par des harkis du système, coupables d’une cruelle tyrannie exerçait arbitrairement et inhumainement à l’ombre des lois, avec les couleurs de la « justice ».

Nourredine BELMOUHOUB

Si le monde était vraiment gouverné par le hasard,
Il n’y aurait pas tant d’injustice car le hasard est juste,
et même c’est précisément là sa nature d’être juste par son excellence.


Avant-propos

Ce témoignage est d’actualité dans une situation ou l’impéritie continue à conjuguer néo-colonialisme et politique destructrice et, ou très nombreux ici et ailleurs, n’ont pas eut l’occasion avant la création le 18 mars 2009 du Comité de Défense des Internés des Camps du Sud–C.D.I.C.S-, de prendre connaissance d’un drame unique dans les annales du mal dont furent victimes, des milliers d’algériens après détournement de la volonté populaire par des nostalgiques de la gégène.

C’est aussi et surtout, afin de lutter contre l’oubli, pour raviver et tenir en éveil une mémoire défaillante, que ce témoignage vient rappeler le crime diabolique contre l’humanité, planifié et exécuté sans aucun état d’âme par des kleptomanes animés d’un génie malfaisant et d’un esprit mégalomane, d’ou des milliers de personnes furent arbitrairement livrées à la radioactivité nucléaire, chimique et bactériologique.
Eparpillés aux quatre coins de l’Algérie, d’autres en exil, j’ai appris que nombreux d’entre les victimes du Goulag algérien, ont quitté ce monde terrassés par des pathologies radios induites dues à l’irradiation, d’autres affaiblis par les épreuves d’hier et l’oubli d’aujourd’hui, vivotent sans droits et à leur modeste et humble manière, ils continuent de servir leur pays, en attendant que justice soit faite.

A la Mémoire :
De mes co-internés torturés ou froidement assassinés dans les camps,
Des co-Internés qu’un cancer a terrassé,
Aux Veuves et aux orphelins de nos compagnons de l’Enfer des camps.

Au défunt Maitre Mahmoud KHELLILI l’Avocat qui dérangeait,
Par reconnaissance au Docteur Salah Eddine SIDHOUM,
Par solidarité à Maitre Ahmed SIMOZRAG, aux internés de Folombray
À ceux qui ont été poussés à l’exil.

Aux très rares et honnêtes défenseurs des droits de l’homme,
Aux rares et exceptionnel (elle)s journalistes qui nous ont soutenus,
À mes compagnons du Front du Changement national,
À celles et ceux qui nous ont témoigné leur compassion,
Je dédie ce témoignage.

Et pour rappel :

À ceux qui ont une part de responsabilité dans cette tragique mort sur ordonnance,
Afin que la vérité soit connue et justice rendue,
Pour que ca ne se renouvelle plus, plus jamais,
Sans haine et sans rancœur, pour garder en éveil leur conscience
Et pour qu’ils sachent qu’en retour nous ne leur pardonnerons jamais.

Nourredine BELMOUHOUB
Porte parole du C.D.I.C.S
Alger le 09 Janvier 2012


POUR QUE NUL N’OUBLI

Il y a vingt ans, le 09 Février 1992 un vent de folie souffla sur l’Algérie et l’inimaginable est arrivé. Sous couvert de l’Etat d’urgence, les auteurs de l’arrêt du processus électoral, au nom de la sauvegarde des personnes et des biens, ont osé ouvrir des camps de concentration, et ce sera un véritable goulag dans les zones désertiques, au fin fond du Sahara. Justifié par le thème de l’impréparation du peuple à la démocratie, comme si la démocratie était synonyme d’arbitraire, un thème récurrent le plus souvent martelé, au point ou à cet égard on est fondé à se demander si l’idéologie de l’éradication, quand elle est poussée à son extrémité, n’est pas d’essence génocidaire.

Les partisans de la sauvegarde des personnes et des biens, leurs relais dans certains partis sans assise populaire, et certaines organisations dites de la « société civile », ont alors laissé entendre que leur seul et unique souci était d’ennoblir la démocratie et de parer à un imaginable torpillage de la démocratie –quelle démocratie ?- Cet accompagnement idéologique de l’arrêt du processus électoral et de ses sanglantes conséquences, rappelle la fameuse mission civilisatrice derrière laquelle le colonialisme français en ouvrant les camps de Reggane, Paul Cazelles, Boghar et biens d’autres dissimulait son agression criminelle contre le peuple algérien.

Dés janvier 1992, -et même bien avant-, des dizaines de milliers de sympathisants, militants, ou supposés être du front Islamique du salut, sont arrêtés, puis transférés de casernes en casernes, devenues circonstanciellement des centres de transit, avant d’être dirigés vers les camps de concentration appelés alors « centres de sureté », In M’guel, Reggane, Oued Namous, Tassabit, Tiberghamine, El Menéa, Bordj Omar Idriss (Ex Fort Flatters), In Salah, Ex Fort Mac Mahon, et le centre de tri de Ouargla, constitueront le fameux triangle de la mort, pour la déportation hors de tout cadre légal, de milliers d’algériens, dont le seul crime apparent, est celui d’avoir accompli leur devoir électoral.
Cette action est venue raviver des douleurs, rappelant l’ouverture par les colonialistes français de la douzaine de camps d’internement, destinés à enfermer des dizaines de milliers d’algériens -présumés suspects- sans jugement : Bossuet, Tefeschoun, St Leu, Paul Cazelle, Béni Messous, Sidi Chahmi, ainsi que les camps de détention de Mourmelon le Grand (Marne), St Maurice l’Ardoise (Gard), Thol (Ain), Larzac (Aveyron), bien que l’applicabilité des pouvoirs spéciaux que s’était généreusement octroyée la République des droits de l’homme au mépris de ses propres valeurs, et prévue au départ pour la seule Algérie, fut étendue au territoire métropolitain, quand les combattants algériens intensifièrent leurs actions en France.

Nous avons été jetés par milliers dans ces camps. A défaut de statistiques fiables, on dispose d’estimations qui oscillent entre 20 et 24 000 personnes illégalement internées. 18 000 est le nombre avancé par Farouk Ksentini président de la commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (CNCPPDH).

Ce qui est à noter de ces camps de la honte, se sont les dures conditions de détention dans des camps de toile, ou il fait plus de 50° le jour et moins 05° la nuit. C’étaient de véritables fournaises. In M’guel, Reggane et Oued Namous un peu plus, car ils ont servi à des essais nucléaires, chimiques et bactériologiques, et de lieu de détention (Reggane), pour les suspects de la guerre de libération, par le colonialisme français. Notre infernal séjour a conduit un bon nombre d’internés à des maladies chroniques, et mené d’autres à la folie, quand ce n’est pas à la mort.

Pourquoi nous a-t-on illégalement et injustement arrêtés, arbitrairement séquestrés pour être remis en liberté sans inculpation ni procès ? Cette détention sans fondement légal, ordonnée par un pouvoir exécutif issu d’un détournement du choix et de la volonté populaire, avec le consentement d’un pouvoir législatif non élu et exécutée par des groupes paramilitaires non habilités, avec l’appui et l’aval des forces de sécurité sous couvert d’une autorité collégiale non représentative, ces arrestations absolument arbitraires constituent un défi et une violation de la loi, et découle de l’abus d’un pouvoir usurpé par la force et la ruse. Le droit à un procès équitable évoque des caractéristiques essentielles auxquelles on ne peut déroger, d’autant que même dans une situation d’urgence, toute personne détenue doit disposer le plutôt possible d’un avocat, afin de lui garantir la protection de son intégrité physique et la préparation de sa défense.
Pourquoi nous a-t-on placés dans des camps de concentration avec des conditions de vie, indignes de la nation du Million et ½ de martyrs, rappelant une sombre page de l’ère coloniale, sans se soucier du droit des internés à l’intégrité physique et morale, tel que prononcé par la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH).
Les estimations minimisant le nombre de citoyens arbitrairement séquestrés, et les déclarations pour justifier l’arrêt du processus électoral ont alors dissimulé les véritables orientations des tenants de l’éradication. S’est-on alors douté, des quantités de sang et de larmes, que la politique cautionnée par cet usage singulier du droit allait faire couler dans toutes les couches de la société ? Une conception des droits de l’homme avec des dispositions qui ressemblent comme deux gouttes d’eau, à celle de Vichy.
Il y a des actes qui atteignent l’être humain dans ce qu’il a d’essentiel or, et combien même le Président de la République aurait lors d’interviews accordées le 18 Juillet 1999 au quotidien algérien Liberté, et le jour suivant, aux quotidiens étrangers El Pais et le Financial Times, qualifié l’arrêt du processus électoral de première violence, reconnaissant tacitement et implicitement que nous sommes les premières victimes de la violence du néocolonialisme judiciaire, cependant les internés du goulag algériens ne sont pas pris en considération par la Farce dite de réconciliation nationale, faisant que les déportés sont encore une fois victimes de radiation. La justice étant constitutionnellement fondée sur le principe de légalité, pourquoi donc les déportés ne sont pas traités sur le même pied d’égalité ? L’état d’urgence n’abolit pas le droit, donc toutes les victimes doivent bénéficier de la même considération, ce qui n’est pas le cas et je ne comprends pas pourquoi, d’autant que rien ne justifie l’injustice qui nous a frappé en violation flagrante et délibérée de l’article 09 de la DUDH stipulant clairement que « Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ou exilé ».

Il faut bien qu’on comprenne cela : nos revendications sont un droit, elles sont fondées et irrévocables et, ce ne sera qu’en nous rendant justice, qu’il sera mis fin à nos sentiments de frustrations et à la désespérance qui affectent les excommuniés des camps de la honte et leurs proches. Nos légitimes revendications découlent de l’article 09 § 5 du Pacte international relatif au droits civils et politiques (PIRDCP) ratifié le 19 Septembre 1989 par l’Algérie, et entré en vigueur le 12 Décembre 1989, stipulant « Tout individu victime d’arrestation et de détention illégale a droit à réparation ».

Il semblerait aberrant de dire que sur l’échelle des horreurs immorales, réduire un individu à l’esclavage ou l’interner sont des crimes équivalents, cependant ce qu’il faudrait retenir est que le parallèle est instructif : l’esclavage traitait des êtres humains comme des objets que l’on pouvait vendre ou acheter, tandis que notre internement, il fut le résultat d’un mouvement hypocritement criminel pseudo-sauvegardiste, prétextant protéger la société d’individus considérés inaptes à vivre en société, et représentant un danger pour la communauté. Et comme les esclaves, les personnes internées ont été arrachées à leurs familles. Comme les esclaves, les internés ont été privés de leur liberté et de leurs droits à la défense. Avant son abolition, l’esclavage avait perduré car il fournissait une main d’œuvre peu coûteuse, à l’opposé de l’internement qui a perduré pour faire perdre leur emploi à un grand nombre de citoyens algériens injustement internés dans les Guatanamo’s des zones désertiques, ou dés le début, nous avions compris qu’il nous fallait nous organiser en supportant une injustice absolue. Notre mot d’ordre: ne pas répondre aux provocations.

A notre arrivée dans les camps, des tenues dont une tunique et un pantalon bouffon de spahi ressemblant aux tenues afghanes ont été distribuées. Soupçonnant qu’on allait nous filmer à des fins de propagande, nous avons catégoriquement refusé de les porter.
L’eau été servie au compte-gouttes, quant à la nourriture, ceci n’étant pas le sujet de mon commentaire, je dirais simplement qu’elle était digne de ceux qui l’ont choisi pour nous au nom de la démocratie. C’était au temps des imposteurs qu’une duplicité nommée sauvegarde au nom de quoi, des intellectuels seront arrêtés, déportés et arbitrairement détenus, dans des camps de concentration dignes d’un fascisme d’un temps révolu.

LES CAMPS DU SUD OU LE TRIANGLE DE LA MORT

Qu’est ce qui prouve aujourd’hui que notre placement dans ces lieux, ne répondait pas au souci de la France de savoir quel est le degré de nocivité de ses bombes, trente années après leurs essais, alors, camps d’internement ?
Camps de concentration ?
Camps de la honte ?
Camps de la mort ?
Quel qualificatif pour rappeler aux commanditaires et exécutants leur ignominie ?

Cette décision d’ouvrir des « centres dits de sûreté » après le coup d’état militaire du 11 janvier 1992, n’est pas une bavure que la mémoire collective nationale pourra, ou devra effacer avec le temps. Au contraire, elle s’insère à la fois dans une continuité historique qui remonte à la période coloniale ou l’occupant recouru aux camps militaires d’internement spécial (C.M.I.S), et elle marque de surcroît, le déclenchement d’une répression excessivement féroce à partir de janvier 1992 qui fera plus de 200 000 morts, sinon plus, des milliers de disparus, des dizaines de milliers de torturés, des milliers de déportés, du sang d’innocents mêlé aux larmes des veuves et des orphelins, une mise à sac incalculable des richesses nationales et un gaspillage inestimable, au nom fallacieux d’une présumée sauvegarde des personnes et des biens, une escobarderie ou à ce jour, aucun de ces drames n’est véritablement reconnu par le pouvoir algérien et, ou les auteurs de ces crimes contre l’humanité, continuent à bénéficier d’une totale impunité.

Il serait juste de souligner que des camps avaient déjà été mis en place lors de la répression qui s’est abattue sur les grévistes du Front Islamique du Salut en juin 1991. Lors de ce mouvement de protestation déclenché par ce parti encore légal à ce moment, plusieurs places de la capitale avaient été occupées avec l’aval des autorités. Le commandement militaire toutefois, profitant de cette manifestation, « démet » le gouvernement réformiste de l’époque, fait instaurer l’état de siège et promulgua grâce aux harkis du système, plusieurs décrets exécutifs tous autant scélérats que leurs auteurs, des décrets octroyant les pleins pouvoirs à l’armée, lui permettant notamment d’arrêter hors de tout cadre légal, de déporter et d’interner arbitrairement et sans aucun état d’âme, des milliers de personnes totalement et absolument innocentes, dans des conditions qui défient la raison, et violent les droits élémentaires de la personne humaine, auxquels l’Algérie a souscrit pour les bafouer.

L’article 4 du décret présidentiel n°91-196 du 04 juin 1991 instaurant l’état de siège prévoit dans son article 4, le placement dans un centre de sûreté. Ce décret prévoit l’internement administratif, cela veut dire que le Wali (Préfet), assisté d’une petite commission servile composée d’un commissaire de police, d’un représentant de la gendarmerie ou de l’armée et de deux personnes monnayables, peut mettre un Algérien en prison.
Beaucoup plus grave : le recours contre un internement administratif ne se fait pas devant la justice, mais devant l’autorité administrative supérieure. Ainsi, lorsque c’est le Wali qui a pris la décision, le recours se fait devant le ministère de l’Intérieur. Alors que normalement c’est à la justice seule et souveraine de trancher. Ce n’était guère pas le cas, et près de 30.000 personnes auraient été internées dans ces camps situés dans le Sahara, choix délibéré de terrains dans des zones ayant la particularité d’être sujettes à la radioactivité nucléaire, bactériologique et chimique.
Réda Malek, spécialisé dans la manipulation de la peur à laquelle il fait changer de camp selon les injonctions, n’explique toutefois pas pourquoi a-t-il autorisé les Français à poursuivre les essais nucléaires après l’indépendance de l’Algérie, ce qu’il reconnaît dans un documentaire de 52 minutes, réalisé par Mr Larbi Benchiha qu’une concession de taille avait été faite à la France par les négociateurs lettrés composants la délégation algérienne à Evian :
- « Nous leur avons dit vous avez encore cinq ans, terminez les explosions que vous avez à faire.» (Dixit Réda Malek)
Dit avec une telle légèreté par le dernier survivant de la partie algérienne, signataire des accords dits « d’Evian ».
Cela ne peut que fatalement provoquer de nombreuses interrogations, surtout qu’après le cessez-le-feu du 19 mars, entre 1962 et 1966, onze tests nucléaires ont été menés dans le Sud algérien (In Ekker).

La capacité totale de ces explosions souterraines était de 305 kilotonnes, soit presque 20 fois la puissance d’Hiroshima !
De graves fuites aériennes ont suivi l’explosion des bombes au
plutonium Béryl (mai 1962),
Améthyste (mars 1963),
Rubis (octobre 1963)
et Jade (mai 1965).

Fuites ayant provoqué de nombreux et graves effets sur la santé des populations du Sud, des cancers, des malformations congénitales, la cécité et biens d’autres pathologies radio induites.

Nous étions dans des camps, en situation irrégulière, nous n’étions reconnus dans aucune catégorie de prisonniers juridiquement protégés. Nous n’étions ni des prisonniers politiques et détenus comme tel, ni des prisonniers de droit commun, nous cumulions les inconvénients qui s’attachent à chacune de ces catégories, mais nous ne profitions pas de leurs « avantages »

Au vu de l’ampleur des déportations, il m’est possible d’avancer aujourd’hui qu’en ce mois de juin 1991 la mise en place de ces camps, faisait figure non pas de test, mais bel et bien d’une action préméditée, ourdie par un ramassis de traitres et d’idéologues déconsidérés, dont la finalité serait une livraison inhumaine à une mort lente par irradiation nucléaire, chimique ou bactériologique, selon l’emplacement du camp. Voila ce qui aujourd’hui m’autorise à conclure que notre placement dans ces lieux, répondait au souci de la France de savoir quel est le degré de nocivité de ses bombes.

Le décret 92-44 du 9 février 1992 instaurant l’état d’urgence à partir du 9 février 1992, prévoyait dans son article 5 :
« Le Ministre de l’Intérieur et des collectivités locales peut prononcer le placement en centre de sûreté, dans un lieu déterminé, de toute personne majeure dont l’activité se révèle dangereuse pour l’ordre et la sécurité publique et le fonctionnement des services publics. Les centres de sûreté sont créés par arrêtés du Ministre de l’Intérieur et des collectivités locales. »

Je dois rappeler que le décret d’état d’urgence a été signé par Mohamed Boudiaf, Président du Haut comité d’Etat, organe non prévu par la Constitution et installé par le commandement militaire après son putsch avant d’être assassiné quelques mois plus tard.

Le 10 février 1992, plusieurs arrêtés sont signés par le ministre de l’Intérieur de l’époque, le général Larbi BELKHEIR, permettant l’ouverture des centres de Reggane (wilaya d’Adrar, 3e région militaire), d’In M’guel (wilaya de Tamanrasset, 6e région militaire),
Oued Namous (Wilaya de Béchar)
et d’Ouargla (4e région militaire).

En tout, 11 centres ont été installés, tous situés en plein désert. L’article 3 de l’arrêté interministériel du 10 février 1992 établit que ces centres sont placés sous la direction de l’autorité militaire.
Cette mesure fut renforcée par un autre arrêté, daté du 11 février 1992, portant délégation de signature aux walis (préfets) en matière de placement en centre de sûreté de toute personne majeure dont l’activité s’avère – selon :
l’article 1er –
- Le Ministre de l’Intérieur et des collectivités locales, peut prononcer le placement en centre de sûreté, dans un lieu déterminé, de toute personne majeure dont l’activité se révèle dangereuse (?) pour l’ordre et la sécurité publics et le fonctionnement des services publics. Les centres de sûreté sont créés par arrêtés du Ministre de l’Intérieur et des collectivités locales. »
- L’article 2, quant à lui, précise que :
« Les mesures de placement dans un centre de sûreté interviennent après avis de l’organe visé à l’article 7 de l’arrêté interministériel du 10 février 1992 susvisé. »

L’organe en question n’est autre qu’un comité militaire mixte, composé du chef du secteur militaire, du commandant du groupement de gendarmerie nationale et du chef de sûreté de wilaya (art. 7). Il a les mêmes attributions que les commandants des régions militaires et le commandant des forces terrestres (art. 4).
Le décret exécutif n°92-75 du 20 février 1992, signé par le chef du gouvernement Sid Ahmed Ghozali, fixe les conditions de placement dans les centres d’internement. Il indique clairement le caractère préventif de cette mesure :
« Art 2 : Le placement dans un centre de sûreté est une mesure administrative à caractère préventif qui consiste à priver toute personne majeure dont le comportement est susceptible de compromettre dangereusement l’ordre et la sécurité publics ainsi que le bon déroulement des services publics, de sa liberté d’aller et venir en plaçant dans un des centres, créés par arrêté du ministre de l’Intérieur et des collectivités locales ».

ESSAIS NUCLEAIRES DANS LE SAHARA ALGERIEN

Ce qu’il faut savoir aujourd’hui, c’est que les essais nucléaires aériens ou souterrains effectués à Reggane, In Ekker et Oued Namous ont produit de grandes quantités de déchets radioactifs, enfouis seulement à quelques centimétres de profondeur, et ont fait beaucoup de victimes parmi les personnes internées, d’ailleurs le nombre augmente inéxorablement par manque de considération et de prise en charge médicale appropriée. A ce jour aucune liste n’est établie, l’absence de dépistage et d’archives sanitaires, occulte les innombrables maladies comme le cancer et les décés entrainés par les radiations. Les victimes ne sont pas seulement les habitants des zones ou les expériences ont eu lieu, il y a aussi et, surtout les personnes arbitrairement internées.

Ce qu’il ne faut pas oublier, est que la France à mené dix sept essais nucléaires dans le sahara algérien entre le 13 février 1960 et le 16 février 1966.
Une première série a eut lieu à une cinquantaine de kilométres de Reggane, une oasis située à sept cent kilométres de Béchar, ou quatre tirs atmosphériques ont été réalisés.
Gerboise bleue, le 13 février 1960 était une bombe de 70 kilitonnes (kt).
Les suivantes, Gerboise blanche le 1er avril 1960,
rouge le 27 décembre 1960
et verte le 25 avril 1961, étaient d’une puissance de 5 kt.

Gerboise bleue était trois fois et demi plus forte que celle d’Hirochima.

La deuxième série des essais au nombre de treize, du 7 novembre 1961 au 16 février 1966, a été effectuée dans le massif du Hoggar, à proximité de In Ekker. Ces essais n’étaient plus atmosphériques, les bombes étaient placées au fond de galeries en colimaçon, de manière à ce que l’onde de choc générée par l’explosion, obture les galeries et piège les produits radioactifs sous terre. Cependant, quatre essais n’ont pas été confinés et des produits radioactifs se sont échappés.

L’accident le plus sérieux s’est produit le 1er mai 1962 ( essai permis par la clause secrete contenue dans les Accord d’Evian), lors de l’essai Béryl (moins de 30 kt.). De la galerie s’est échappé un important nuage radioactif, ainsi il ressort qu’une quinzaine de personnes du poste de commandement ont été serieusement exposées, parmi elles, deux Ministres, Gaston PELEWSKI ET Pierre MESSMER.

Que reste-t-il aujord’hui de la radioactivité libérée par ces essais ?

Il subsiste dans ces régions des zones radioactives qui posent de serieux et vrais problémes sanitaires, d’ailleurs un Rapport établi en 2005 par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) revèle quatre zones contaminées, autour des essais Gerboise bleue et blanche, de manière faible et localisée, et au sortir des tunnels des essais Béryl et Améthiste dans le massif Tan Afella. C’est là que la radioactivité résiduelle est la plus forte

L’histoire à été dépeuplée par le silence, les non dits et les falsifications, mais aujourd’hui avec les internements abusifs dans les camps du Sud et les sequelles dues à la radioactivité, la question revient au devant de la scéne et les victimes de la déportation se battent seuls à travers le Comité de Défense des Internés des Camps du Sud, pour que la lumière soit faite au sujet des traumatismes vécus par des milliers de citoyens innocents qui ont injustement et arbitrairement servis de “cobayes”, avec des incidences criminelles indélebiles de ces essais.

Les dessous des Accords d’Evian ! (Clause secrète).

Ce qu’il faut noter, c’est que sur les dix sept essais français, onze ont été effectués après l’indépendance de l’Algérie. Les accords d’Evian stipulaient que :
-« la France utilisera pour cinq ans les sites comprenant les installations d’In Ekker, Reggane et de l’ensemble de Colomb-Béchar-Hammaguir ».

A noter que les mots «nucléaire» et « atomique » ne figurent pas dans le texte. Pourtant, selon l’expert français Bruno BARRILLOT, des accords secrets furent également conclus. Ils concernaient les centres d’essais d’armes chimiques de B2-Namous, où la France a continué des expérimentations jusqu’en 1978, sous le couvert d’une société écran, alors dénommée «Sodeteg». I ls concernaient les centres d’essais d’armes chimiques.

Le site choisi pour le test était In Ekker, la montagne Taourirt Tan Afella, à environ cent cinquante (150) kilomètres de Tamanrasset, un des massifs granitiques du Hoggar. Le site a été aménagé à partir de 1961, un aérodrome fut construit au nord-est de In M’guel, et la base de vie entre le village targui de In M’guel et le puits de In Ekker

Essais nucléaires – Radioactivité

Le premier site d’essais français au Sahara se trouvait à côté de Reggane dans le Tanezrouf. La base avancée pour le tir était à Hamoudia.
Cet ensemble, qui comprenait tous les moyens logistiques nécessaires (aérodromes, forages pour l’alimentation en eau, base-vie située à 15 km de Reggane), était dénommé Centre saharien d’expérimentations militaires (CSEM) où travaillaient 10 000 personnes civiles et militaires.

Le secteur comportant une population sédentaire notable se trouvait au nord de Reggane et dans la vallée du Touat. C’est là qu’ont eu lieu les quatre premiers tirs atmosphériques du 13 février 1960 au 25 avril 1961.
Outre dans tout le Sahara algérien, les retombées radioactives ont été enregistrées jusqu’à plus de 3000 km du site (Ouagadougou, Bamako, Abidjan, Dakar, Khartoum, etc.).
Face à l’ampleur de ces retombées, les essais atmosphériques ont été abandonnés pour procéder à des essais souterrains en galerie. Le choix s’est porté sur la montagne de granit Taourirt Tan Afella à proximité d’In Ekker, à 150 km au nord de Tamanrasset, où a été établi le Centre d’expérimentations militaires des oasis (CEMO) composé de 2000 personnes.

Selon l’estimation de l’époque, la population sédentaire vivant dans un rayon de 100 km autour d’In Ekker, les nomades n’étant pas pris en compte. Le massif a un pourtour de 40 km environ et se situe entre 1500 et 2000 m d’altitude, le plateau environnant étant à 1000 m d’altitude. Les tirs avaient lieu au fond de galeries creusées horizontalement dans la montagne, et dont la longueur était d’environ 1 km. Les galeries de tir se terminaient en colimaçon, de telle manière que l’effet mécanique du tir sur la roche provoque leur fermeture. Un bouchon de béton fermait l’entrée des galeries à la sortie. Entre le 3 novembre 1961 et le 16 février 1966, il fut ainsi procédé à 13 tirs dont les caractéristiques sont indiquées ci-après :
Selon la version officielle, reprise par le rapport du Sénat, 4 essais souterrains sur 13 n’ont pas été totalement contenus ou confinés : Béryl, Améthyste, Rubis et Jade.

L’accident Béryl (1er mai 1962)

Pour assurer le confinement de la radioactivité, le colimaçon était calculé pour que l’onde de choc le ferme avant l’arrivée des laves. Lors de la réalisation de cet essai, l’obturation de la galerie a été trop tardive.
Une fraction de la radioactivité est sortie sous forme de laves et de scories projetées qui se sont solidifiées sur le carreau de la galerie, d’aérosols et de produits gazeux formant un nuage qui a culminé jusqu’à près de 2600 m d’altitude, à l’origine d’une radioactivité détectable jusqu’à quelques centaines de kilomètres. Le nuage radioactif formé était dirigé plein Est.

Dans cette direction, la contamination atmosphérique était significative jusqu’à environ 150 km. La trajectoire du nuage est passée au-dessus du poste de commandement où étaient regroupées les personnalités (notamment Pierre MESSMER, ministre des Armées, et Gaston PALEWSKI, ministre de la Recherche scientifique), les gradés et le personnel opérationnel.

L’accident Améthyste (30 mars 1963)

Lors de cette expérience, il y a eu sortie d’une faible quantité de scories de roches fondues. Un panache contenant des aérosols et des produits gazeux s’est dirigé vers l’Est-Sud-est et a touché l’oasis d’Idelès, située à 100 km où vivaient des habitants nomades.

Les accidents Rubis et Jade

Lors de l’expérience Rubis, le 20 octobre 1963, une sortie de gaz rares et d’iodes s’est produite dans l’heure suivant la réalisation de l’essai, avec formation d’un panache. La contamination a été détectée jusqu’à Tamanrasset.

Dans le cas de l’expérimentation Jade, le 30 mai 1965, il est observé une sortie de gaz rares et d’iode par la galerie.
Parallèlement aux expérimentations nucléaires, des expériences complémentaires au sol sur la physique des aérosols de plutonium, mettant en jeu de faibles quantités de cet élément, sans dégagement d’énergie nucléaire, ont lieu sur les deux sites. Au CSEM de Reggane, 35 expériences de propagation de choc sur des pastilles de plutonium ont été réalisées de 1961 à 1963. Au CEMO d’In Ekker, 5 expériences sur la physique des aérosols de plutonium ont été réalisées entre 1964 et 1966.

Des témoignages inquiétants

En remettant les sites du CSEM et du CEMO aux autorités algériennes dans le courant de l’année 1967, conformément aux accords d’Evian, les autorités françaises prétendaient qu’il a été procédé au démontage de l’ensemble des installations techniques, au nettoyage et à l’obturation des galeries.
Ce qui est faux. L’évaluation de la situation radiologique actuelle de ces lieux et des expositions potentielles qu’ils pourraient induire a été engagée par l’AIEA.
C’est suite à ces analyses que la montagne Tan Afella n’a été clôturée qu’à la fin de la décennie 1990 et surveillée en permanence par un barrage militaire. Auparavant, les populations de la région se promenaient librement sur le site et dans les galeries et ont récupéré toutes sortes de matériel irradié, notamment des câbles électriques s’étalant sur des kilomètres, des pièces de rechange, etc. Les touareg racontent comment ils ressentaient des « tremblements de terre » à chaque explosion souterraine où les chameaux tombaient, les montagnes tressautaient, les rochers se fissuraient. La géologie de la région en porte encore les stigmates.

Les détails de l’accident Béryl sont détaillés par des témoins oculaires sur des sites Internet : – http://www.jp-petit.com/Divers/Nucleaire_souterrain/in_ecker.htm-http://resosol.org/Gazette/1985/6768p02.html)

COMBIEN DE VICTIMES ONT ETRE INTERNEES ?

Combien de personnes ont été internées ?
Aucun chiffre officiel fiable n’a été indiqué, le Comité de Défense des Internés des Camps du Sud –C.D.I.C.S- pour sa part estime le nombre d’hommes ayant passé entre quelques semaines et jusqu’à 4 ans dans ces camps entre 20 et 24 000 hommes, 18 000 pour la C.N.C.P.P.D.H de Farouk Ksentini.

Ont été internés des cadres et des responsables du FIS (Front islamique du salut) qui administraient à cette époque une majorité de communes et de wilayas, des militants des sympathisants ou simplement des fidèles se rendant à la mosquée. Raflés à leurs domiciles, sur les lieux de travail ou dans la rue, nombreux d’entre les personnes déportées, n’avaient aucune appartenance partisane ou politique.

Détenus au secret et maltraités avant d’être jetés dans des avions militaires et déportés dans le désert, sans n’avoir jamais été ni présentés devant un juge, ni condamnés. Certains ont été emprisonnés dans plusieurs camps, supportant ainsi des conditions d’internement des plus dures, ne disposant pas suffisamment d’eau et de nourriture, les internés étaient soumis à la merci des humeurs des gardiens (militaires), qui se vengeaient sur les détenus, a qui ils imputaient, selon eux, leur affectation à ces endroits.
Les difficultés des déportés ne s’arrêtent toutefois pas à leur sortie des camps, la plupart sont assignés à résidence, donc obligés de se présenter régulièrement à la police, ou à la gendarmerie. Surveillés de près, ils subiront continuellement menaces et harcèlements gratuites, souvent arrêtés à nouveau pour être emprisonnés, certains, -à l’exemple du journaliste Djamel Eddine FAHASSI que j’ai rencontré dans le camp de Ouargla-, ont tout simplement disparu, d’autres comme l’universitaire Boualem RAITH de Blida, seront extrajudiciairement éxécutés.

Ceux qui ont échappé, ont perdu tous leurs droits, dont leur emploi du fait qu’ils ne pouvaient justifier leur longue absence, n’ayant aucune preuve à fournir. Aucune administration ne leur délivrera une attestation de présence dans l’un des camps de la mort.
Ayant enduré un véritable paria loin des événements qui ont fait basculer l’Algérie dans l’horreur, ils sont à leur retour marginalisés, portant le stigmate de « terroriste » et bannis de la vie professionnelle et sociale.

Aujourd’hui, des centaines d’ex-internés souffrent de pathologies liées au fait qu’ils étaient exposés lors de leur internement à des taux de radioactivité très élevés, conséquence des essais nucléaires effectués par les Français entre 1960 et 1967 sur ces sites.
A ce jour, l’Etat ne reconnaît pas les problèmes de cette catégorie de personnes victimes de ce qui est désigné officiellement « Tragédie nationale ». Alors que les textes de loi régissant la politique de réconciliation nationale évoquent certaines catégories de victimes dans le but notamment d’absoudre les responsables, celle des ex-internés des camps de concentration est à ce jour occultée, faisant que les internés des camps du sud ne bénéficient d’aucune reconnaissance, d’aucune considération, d’aucun droit et d’aucune indemnisation.
Le Comité de défense des ex-internés des camps de sûreté (CDICS) s’est constitué pour la reconnaissance officielle de la détention illégale dont ont été victimes les ex-déportés et pour l’octroi de réparations. Le 6 août 2009, une plate-forme de revendications a été rendue publique par le Comité.

PLATE FORME DE REVENDICATIONS EN SEPT POINTS :

1. Inclure les ex-internés des camps du Sud dans les textes de la Charte dite pour la paix et de réconciliation nationale.
2. L’ouverture des registres détenus par les 48 wilayates, et délivrance aux ex-internés une attestation de présence dans l’un des camps pour éviter toute intrusion.
3. Indemniser en premier lieu les veuves et les orphelins des ex-internés décédés.
4. Réintégration des ex-internés ayant perdu leur emploi, prendre en considération les années non déclarées à la caisse des retraites et régulariser la situation des personnes internées ayant perdu leur commerce en raison de leur internement.
5. Indemniser toutes les personnes ayant fait l’objet d’un internement arbitraire dans les camps du Sud, qui en font la demande.
6. Assurer une couverture médicale à tous les ex-internés portant des stigmates dus à leur internement, en particulier ceux de In M’guel, Reggane et Oued Namous.
7. Lever toute restriction portant atteinte au Droit à la libre circulation (refus de délivrance de passeport) et suppression des fichiers de police et de gendarmerie concernant ces internements.

CONSEQUENCES DE L’INTERNEMENT ARBITRAIRE

Nul d’entre les détenus des camps du sud n’est à l’abri de la leucémie du fait de leur exposition à la radioactivité des produits chimiques comme ce fut le cas à Reggane et Oued Namous. Et nucléaire pour Reggane et In M’guel.

Qu’est que la leucémie en fait ? :
La leucémie désigne un ensemble de cancers affectant le sang. Au XIXe siècle, ce terme ne désignait qu’une seule maladie mortelle. Le sang extrait des patients atteints par cette maladie était d’aspect blanchâtre. On distingue aujourd’hui de nombreux types de leucémies qui demandent chacune un traitement spécifique.

Cette maladie débute dans des tissus qui se comportent de manière anormale en raison d’une modification dans l’ADN, entre autre l’exposition à l’irradiation nucléaire, bactériologique ou chimique, telle la moelle osseuse. Les cellules souches de la moelle osseuse produisent des milliards de globules rouges et de globules blancs par jour. La leucémie est caractérisée par une production anormale et excessive de globules blancs qui saturent la moelle osseuse, et par voie de conséquence, moins de globules rouges sont produits.

D’autre part, des éléments alarmants sont énoncés, tel que par la scientifique américaine indépendante L. MORET, qui est aussi une experte internationale en radioactivité (radiation),et en matière d’enjeux de santé publique, laquelle a affirmé : « Aujourd’hui l’Europe enregistre une pandémie de diabète en raison des radiations des essais nucléaires atmosphériques français au Sahara, si les radiations émises lors des essais pratiqués par la France provoquent en Europe à 2000 kms du Sahara un désastre sanitaire de cette dimension, alors qu’en est-il en Algérie ? ».

En effet, le diabète devenu une tare dans « l’héritage génétique familiale », est depuis deux décennies un mal que même le public néophyte découvre avec horreur. Le nombre de diabétiques chez les ex internés des camps du Sud, dépasse aujourd’hui tout entendement, sans couverture médicale conséquente, le mal est transmis aux générations futures.

Liste des maladies reconnus comme « radio-induites » dans le manuel US 2003 des radiations ionisantes (ionizing radiation Handbook 2003). http://www1.va.gov/irad/

Leucémies sauf leucémie lymphoïde chronique
Cancer de la thyroïde – Cancer de l’estomac
Cancer du sein – Cancer de l’œsophage
Cancer du poumon tumeur maligne de la trachée, des bronches, du poumon
Cancer des os – Cancer primitif du foie
Cancer du colon
Cancer du pancréas – Cancer du rein
Cancer de la vessie – Cancer des glande salivaires (tumeur maligne de la glande principale)
Myélome multiple – Cataracte sous capsulaire postérieure
Nodule thyroïdien non malin Cancer de l’ovaire
Adénome parathyroïdien Tumeurs malignes du cerveau et système nerveux central
Lymphomes autre que Hodgkin Cancer du rectum
Cancer de l’intestin grêle – Cancer du pharynx
Cancer des voies biliaires – Cancer de la vésicule biliaire
Cancer du bassinet, de l’uretère, et de l’urètre.
Cancer de la prostate Carcinome broncho-pulmonaire (une maladie pulmonaire rare).
Tumeurs bénignes du cerveau et du système nerveux central.
Autres affections malignes non listées dans les maladies précédentes.



Les soldats français ont-ils servi de cobaye lors des essais nucléaires ? FRANCE INFO – 16 février 2010

Des soldats ont été exposés délibérément aux essais nucléaires français dans les années 1960 en Algérie. C’est en tout cas ce que relate un rapport militaire confidentiel. Il s’agissait d’ »étudier les effets physiologiques et psychologiques produits sur l’homme par l’arme atomique.

Le site d’In-Ekker, près de In M’guel, dans le sud algérien où les essais nucléaires se sont poursuivis de 1960 à 1967

Base B2- Namous dans la Wilaya de BECHAR, ayant servis avant et après l’indépendance,
de lieu d’expérimentation aux bombes bactériologiques de l’armée française et, ou furent internés des milliers de citoyens algériens après le coup d’état militaire en Février 1992

Base de In Ekker dans la Wilaya de Tamanrasset, ou furent testées des bombes chimiques dont deux n’ont pas été contenues, et ayant servie ‘ camp de In M’guel) de concentration ou furent déportés des milliers d’algériens après l’arrêt des élections en février 1992

Base de Hammaguir ‘Région de Reggane et In Salah ou furent expérimentées les bombes nucléaires multicolores « gerboise » et ou furent internés des milliers d’algériens par les auteurs du putsch de février 1992, avec les conséquences de la radioactivité.

Les Différentes Phases de Tirs après l’indépendance, à In Ekker – Tamanrasset

Lieu Oued Namous Namous –Bechar –ALGERIE
Construction Utilisation base d’essai Contrôlé par Armée de terre, Sodéteg Type d’ouvrage base d’expérimentation d’armes chimiques & bactériologiques

L’ESSAI RATE BERYL D’IN EKKER –TAMANRASSET-
(Sahara, mai 1962)

La bombe ne dégagea par 20 kilotonnes, mais 50.

Les portes blindées cédèrent. Le premier mai 1962 les Français ont effectué un essai nucléaire souterrain à In Ekker, au Sahara. Pierre Messemer et Gaston PALEWSKI, ministres, étaient présents (MESSMER était à cette époque ministre de la défense). Le tir fut effectué dans une galerie creusée dans une montagne, en forme de spirale, bouchée par du béton armé par des poutrelles métalliques. Un système avait été aménagé pour permettre à des fils conduisant à des instruments de mesure de passer. Lors de l’explosion le système d’obturation de cet orifice céda et il y eut rejet de matériaux radioactifs à l’extérieur.

Le témoignage de Pierre MESSMER, du 5 décembre 1995 :

J’ai été présent à In- M’guel en Algérie entre le 16 avril et le 14 mai 1962 pour assister à des essais nucléaires. J’étais accompagné de M. Gaston PALEWSKI, lui même ministre de la recherche. Un incident est survenu à l’occasion d’un tir souterrain entraînant une fuite de gaz et des poussières radioactives. Immédiatement, les personnels exposés ont été ramenés à la base vie et le soir, l’ensemble des personnes présentes sur le site, y compris les deux ministres, ont été soumis aux mesures habituelles de décontamination ainsi qu’à une visite médicale. Les vêtements ont été incinérés. Je me souviens que 4 ou 5 personnes ont été évacuées en métropole mais leur cas ne paraissait pas alarmant. Je ne saurai vous en dire davantage. Je précise à cet égard que l’ensemble des opérations de tirs nucléaires de cette époque sont toujours classifiés secret-défense.
L’ancien ministre du général De GAULLE déclarera un peu plus tard devant les caméras de la TSR en livrant d’autres précisions sur cette journée du 1er mai 1962:
Nous étions en face d’une pollution extrêmement grave et le vent a tourné d’un seul coup dans notre direction ». M. MESSMER poursuit en admettant qu’il y a eut « beaucoup de problèmes d’organisation » et « une certaine panique ». Un témoignage qui recoupe précisément ceux des autres personnes présentes ce jour-là à In- Amguel, dont Jacques MULLER, mais aussi, Gaston PALEWSKI. L’ancien ministre de la recherche décédé quelques années plus tard d’une leucémie, a toujours soutenu que le mal qui le terrassait, était la conséquence directe de cet accident nucléaire.
Le témoignage de Jacques MULLER (qui avait 25 ans à l’époque des faits) :
On nous avait conviés à venir assister à cet essai. Ça va être joli, nous avait-on expliqué. Nous étions en short et en chemise. Mais lorsque l’explosion s’est produite, une énorme flamme horizontale s’est échappée de la montagne face au PC de commandement. Alors là, je peux vous dire que l’exode de 1940 à côté, c’était rien. C’était la panique totale, le sauve qui peut général.

C’est un peu dire qu’il s’agissant d’un ethnocide, commis au nom d’une pseudo légalité
Après détournement de la volonté populaire, et en celui d’une auto proclamée sauvegarde
Qui s’est avérée être, la plus cruelle et la plus sauvage des félonies.
"A mes frères ! à l'Algérie entière !
Des montagnes du DjurDjura jusqu'au fin fond du désert, montrons notre courroux..."
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Re: Histoire d'une résistance libertaire oubliée (1954-1957)

Messagede bipbip » 03 Oct 2012, 02:02

Une résistance oubliée (1954-1957), des libertaires dans la guerre d’Algérie

film de Daniel Goude et Guillaume Lenormant, 2001. Histoire de l’action de la Fédération communiste libertaire (FCL) et du Mouvement libertaire nord-africain (MLNA), qui formèrent dès 1954 les premiers réseaux de porteurs de valises, en soutien à la résistance algérienne. La répression policière liquida les deux organisations en 1957. Le film donne la parole à six acteurs et actrices de cet épisode méconnu de la guerre d’Algérie.
DVD. 32 minutes.
http://boutique.alternativelibertaire.o ... rubrique=5
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la guerre d'algérie n'est tjs pas finie ...

Messagede ivo » 04 Nov 2012, 10:03

La repentance : ce grand mal français
Alors que François Hollande se rend bientôt à Alger, des responsables politiques algériens ont appelé la France à se repentir de l'intégralité de son passé colonial. Retour sur trente années d'une politique inefficace en termes de réconciliation.

>>>
http://www.atlantico.fr/decryptage/repe ... 33215.html
voir les commentaires ...

Cette repentance qui empoisonne les relations franco-algériennes
La reconnaissance du 17 Octobre 1961 a marqué un début qui doit être prolongé par un dernier effort. François Hollande fera-t-il ce geste attendu par les Algériens cette année du cinquantenaire de leur Indépendance ?

>>>
http://www.liberte-algerie.com/actualit ... bou-188019
9 commentaires

La France doit-elle s’excuser pour la colonisation de l'Algérie ?
Oui.11.64%
Non.88.36%

Réactions (523)
>>>
http://www.lefigaro.fr/international/20 ... rienne.php



accessoirement voir
http://pavillonnoir.forumactif.org/t152 ... inie#12452
.^o GRAVOS MC ° SC1 ° SC2
ivo
 
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Re: la guerre d'algérie n'est tjs pas finie ...

Messagede Massinissa » 07 Nov 2012, 14:40




on s en fout de la famille groin groin !!!

Pour faire bref, je ne suis pas poiur la repentance je suis pour que les archives des 2 cotes de la mediterrannee soit accessibles aux historiens pour faire leur travail . Le FN nie ce qui s'est passe en octobre 61 ou deforme la verité ce n'est pas aux hommes politiques de decrire l'histoire mais aux historiens avec les archives, des temoignages et il y en a vu que ça fait que 50 ans que l'Algérie est independante.

Boutef ou Hollande ou n'importe quels hommes politiques n'ont pas le devoir de demander des excuse ou faire acte de repentance tant que l'histoire de la guerre d'Algérie ne sera pas connu d'un point de vue historique .

ps L'histoire de la 2e guerre mondiale et l'implication des français dans la politique de deportations n'est meme pas encore veritablement ecrite............et pourtant là aussi il y aurait si on suit le meme raisonnement des excuces à formuler............ ou dans le genocide Rwandais

LAISSONS LES HISTORIENS FAIRENT UN VERITABLE TRAVAIL
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Force K. … quand la France arme l’ALN

Messagede Massinissa » 02 Fév 2013, 19:05

opération «Oiseau bleu», Force K. … quand la France arme l’ALN


Image


Tahar Hachich

In Tipaza: Guerre d’Algérie


L’opération Oiseau bleu, tout commence par une mirifique « gamberge » du cabinet Soustelle. Cette Kabylie que Krim Belkacem a organisée depuis longtemps commence à bouger. Amirouchelivre dans la vallée de la Soummam des combats meurtriers. La haute Kabylie va suivre. Il faut l’en empêcher. On a bien essayé de soutenir les chefs M.N.A., mais Bellounis a «ramassé une raclée» des hommes de Krim. Il tente dans le Sud une «reconversion».
Alors pourquoi ne pas monter en Grande Kabylie un contre-maquis en utilisant des hommes sûrs, des super-harkis clandestins, qui lutteraient contre Krim en employant les mêmes armes ? Aux membres de cette armée secrète on donnerait d’abord des mousquetons, puis des armes plus efficaces. Ces commandos clandestins se déplaceraient dans des zones soigneusement évitées par l’armée française et eux, des enfants du pays, sauraient bien débusquer ces maquisards que les unités classiques ne parviennent jamais à accrocher.

Le Gouvernement général fait appel au service action du S.D.C.E. pour mettre le projet sur pied.

Sur place, en Kabylie, on envoie Hachiche Tahar, un intelligent Kabyle, ami d’un commissaire principal parisien de la D.S.T. qui connaît fort bien Soustelle. Hachiche est chargé de monter l’opération sur le terrain: mettre sur pied un mouvement clandestin qui touchera tous les villages.

L’homme se rend à Azazga dont il est originaire. Il va prendre tous ses repas chez Zaïded, un petit restaurateur, ancien responsable M.T.L.D. jusqu’en 1950, date à laquelle il a quitté le parti. Zaïded a huit enfants et s’occupe exclusivement de son commerce. Il est aux petits soins pour ce client régulier qui semble devenir une bonne pratique. Hachiche mange bien, boit bien. Le bon client. On bavarde. Et, bien sûr, on parle de la révolution.

« Ici, c’est Krim qui tient le maquis ? interroge Hachiche.
- C’est ce qu’on dit, répond prudemment Zaïded.
- C’est un assassin de femmes et d’enfants, ce Krim !
- Eh, oui ! C’est lamentable tout ça.
- Toi, tu es contre ces bandits ?
- Bien sûr. Le peuple souffre.
- Et ce sont eux qui sont contre le peuple. Moi aussi — tu sais je suis d’ici, je suis parti il y a longtemps — je voudrais que mon peuple soit heureux. Si tu veux, on pourrait faire quelque chose… Lutter contre eux. Mais pas comme les harkis et les G.M.P.R. ‘. Efficacement.

Zaïded regarde à droite et à gauche. Personne ne s’occupe de leur conversation.
«Tu es fou, répète-t-il, laisse donc ça à l’armée. Il y en a partout de l’armée, avec des armes, des chars, de l’argent qu’on n’a pas.

- Mais l’armée, elle ne connaît notre Kabylie ni comme toi ni comme moi. L’armée, il lui faudra un hasard pour qu’elle tombe sur quelqu’un.
- Et tu as mieux ?
- Bien mieux. Je t’expliquerai. »

II poursuivra sa conversation dans quelques jours lorsqu’il reviendra à Azazga. A Alger, il fait un rapport optimiste à ses chefs.

Zaïded croit lui aussi avoir ferré une bonne prise! Car le restaurateur n’est pas le bon papa tranquille du couscous qu’il veut bien paraître. Depuis le 1er novembre 1954, il est en contact avec Krim, qu’il connaît depuis 1947. Il a même demandé à gagner le maquis, mais le chef kabyle lui a conseillé de rester en ville. Son restaurant sera une source de renseignements importants et éventuellement d’aide au F.L.N.
Après sa conversation avec Hachiche, Zaïded prend contact avec Yazourène Mohamed, chef de la zone F.L.N. pour Azazga. «Il faut que tu mettes Krim au courant…» Et il lui raconte l’histoire.
La réponse de Krim est formelle : «Marche dans son jeu. Essaye d’en savoir plus»

Hachiche revient. Hachiche révèle son plan, sous le sceau du secret. Il aurait la possibilité de trouver des armes et de l’argent pour lutter contre ces «bandits». Et toi, tu pourrais trouver des hommes décidés ? »

Et il lâche le morceau. Il s’agirait de recruter quelques dizaines d’hommes qui, continuant en apparence leurs activités, constitueraient une armée secrète n’agissant que le soir, tout comme les rebelles. Les résultats ne se feraient pas attendre !

« Crois-tu pouvoir réunir des hommes de confiance ?
- Bien sûr, répond Zaïded. Ici, je connais tout le monde.

Le soir même, Krim est au courant de la proposition de Hachiche. Avec Mohammedi Saïd, il étudie le problème. Depuis que Ouamrane a pris la direction de l’Algérois, Krim a fait de Mohammedi Saïd son second. C’est Sadek qui lui a présenté Mohammedi.

Lorsque Zaïded transmet lés propositions du Gouvernement général via Hachiche, Mohammedi Saïd émet un avis défavorable :
« C’est dangereux. Je ne crois pas à ces histoires. »

Mais Krim est très excité par le récit de Zaïded qui croit à la proposition.
« Hachiche est décidé, explique Zaïded. Il a des garanties officielles. Il est en contact direct avec Ousmer. »
Et Krim connaît Ousmer. Un des caïds kabyles. Celui-là il faudra un jour l’amener à aider le Front.

«Alors il faut y aller à fond, décide Krim. Qu’est-ce qu’on risque? Acceptons et jouons le jeu! Il faut que nous fournissions nous-mêmes aux Français les hommes sûrs dont ils ont besoin.»

Les troupes du leader kabyle sont de trois sortes.
D’abord, les maquisards qui sont dans la clandestinité complète. Ensuite, les moussbilin, des sympathisants sûrs qui restent dans les villes et les villages, vaquant à leurs occupations mais qui fournissent refuges, caches et vivres aux maquisards et s’occupent des collectes de fonds. Enfin, les agents de liaison qui font la navette entre les différents maquis, les villes et les villages. Des hommes fiers et subtils, particulièrement sûrs et qui savent raconter des histoires qui «tiennent debout» en cas de contrôles militaires et policiers. Des hommes aux nerfs d’acier. C’est parmi eux que Krim va sélectionner les «troupes» de Hachiche.

Quinze homme sont sélectionnés. Zaïded donne leurs noms à Hachiche, qui veut tout connaître d’eux : leur situation et même les numéros de leurs cartes d’identité.
«Il faut que je remette tout cela à l’état-major secret d’Alger, confie Hachiche à Zaïded. L’inspecteur Ousmer ainsi que des civils et des militaires du cabinet Soustelle en font partie.»

L’affaire « Oiseau bleu » est lancée. Il faut attendre. Les quinze hommes ont été prévenus du double jeu qu’ils vont mener. La moindre erreur leur serait fatale. Il faudra jouer serré. Hachiche les voit personnellement à son retour d’Alger. Il est satisfait du travail de Zaïded.

« C’est toi qui sur place es chargé de l’affaire sous mon contrôle, annonce-t-il à Zaïded. C’est le départ d’un véritable mouvement clandestin que nous lançons. Je dois te dire que le grand état-major à Paris n’est pas au courant. A nous deux on peut réussir une affaire énorme !
- Je t’ai déjà fourni quinze hommes, répond Zaïded, mais les moyens ?
- Ils arrivent. Ne t’impatiente pas, ils arrivent. Et tu auras une bonne surprise. »

La bonne surprise arrive le surlendemain. Zaïded reçoit à son restaurant la première livraison. Le transport ne se fait pas à bord d’un camion militaire qui serait trop voyant aux regards de la population et d’éventuels guetteurs du F.L.N. mais par une camionette qui distribuent l’Écho d’Alger!
Zaïded reçoit des garants, des mousquetons, des mitraillettes. De quoi équiper de pied en cap une trentaine d’hommes. Les armes sont neuves. Dans leur emballage d’origine. Avec de la graisse en pagaille sur les culasses et le long des canons.

Un gros paquet est Joint aux caisses. Deux millions en billets de 5 000 ! Zaïded distribue les armes, les munitions, l’argent, aux hommes du F.L.N. Hachiche ravi, ses chefs, dit-il, il faut continuer le recrutement.

Les pseudo-membres de l’armée secrète doivent monter des opérations de nuit contre les fellaghas de Krim car il faut bien fournir quelques résultats ! Alors on monte des embuscades bidons en accord avec le chef kabyle. On échange des coups de feu soigneusement tirés en l’air pour que le bruit des accrochages parvienne aux oreilles des sentinelles des postes militaires de la région. Les hommes de Hachiche brûlent beaucoup de cartouches. Il s’en tire en réalité beaucoup moins. La différence passe directemeez à Krim.

Lorsque se développe le mouvement, des armes de guerre sont données aux maquis, en attendant que toute l’armée secrète, la force K comme on l’appelle maintenant à Alger, regagne en bloc les rangs de l’A.L.N.
Mais de temps en temps, il faut laisser quelques morts sur le terrain pour «faire vrai» ; les rebelles emportent toujours leurs blessés. Ce sont les prisonniers M.N.A. des «troupes» de Bellounis qui vont faire les frais de la mise en scène «réaliste».

On a abandonné ainsi quelques cadavres de M.N.A. fraîchement tués. Des hommes originaires de régions éloignées pour qu’aucun villageois kabyle ne puisse les reconnaître lorsqu’on expose leurs cadavres sur la place du village. Car maintenant l’opération « force K-Oiseau bleu » est grandiose.
Plus de six cents hommes sont armés, équipés. C’est le succès en Kabylie. Au Gouvernement général évoque même le «dernier quart d’heure». En effet, Krim, qui s’occupe de plus en plus d’Alger, a suspendu toute opération dans sa zone.

Chez Amirouche, en basse Kabylie, on se bat, dans l’Aurès, on se bat, dans l’Algérois, on se bat. En Grande Kabylie rien. A part quelques poteaux sciés et quelques «traîtres» abattus. L’opération armée secrète marche à fond. Cela marche tellement bien qu’un certain sentiment de suspicion saisit les compagnons de Krim Belkacem.

Abane et Ouamrane trouvent cela bizarre. Krim a beau raconter son histoire avec preuves à l’appui, cela semble curieux. Car l’armée française ne fait aucun ratissage dans les zones et les villages « contrôlés » par l’armée secrète. Si d’aventure une patrouille passe par un de ces secteurs, les hommes de Zaïded ont des papiers accompagnés d’un numéro secret à fournir au commandant de l’opération.

Et très vite l’opération est interrompue pour « ne pas entraver la marche et le travail de l’organisation clandestine » A Azazga, Port-Gueydon, Tizi et une partie de la région de Michelet sont tenus par les 1 500 hommes de l’armée secrète. Car ils sont maintenant 1 500, armés d’une façon ultra-moderne. Aux mousquetons des débuts ont succédé garants, MAT 49 et même fusils-mitrailleurs. Les résultats sont probants pour Alger.

Les «partisans» abattent de temps en temps un «F.L.N.» (en réalité un messaliste) et surtout en Grande Kabylie, c’est la paix ! Pas un vrai combat !

Krim a placé auprès de Zaïded un des hommes en qui il a le plus confiance. Il s’agit de Makhlouf Mohamed, d’Aït-Ouanèche. C’est lui qui a le contact direct avec les Français. C’est lui qui réclame des armes, des munitions surtout. Car tout se fait maintenant sur une grande échelle. C’est un commandant de la zone militaire de Tizi qui, à bord de sa 203, apportera lui-même avec deux hommes « en mission secrète » des boîtes de cartouches. Il dépose les colis à la porte même d’une maison isolée d’Aït-Ouanèche où se trouve Krim Belkacem, qui le verra empiler les caisses au bord du chemin. C’est une mission « top secret ». L’état-major de Paris ne sait rien.

Zaïded est maintenant chargé de savoir si Hachiche ne voudrait pas établir une liaison avec les messalistes de Bellounis.
La réponse de Hachiche apporte la confirmation que désiraient les chefs F.L.N. : «Ne vous occupez pas de Bellounis, il travaille en liaison avec le commissaire Gonzalès.»
Ce que l’aventure extraordinaire du «général» Bellounis confirmera au-delà de toute imagination.

Zaïded recueille d’autres confidences de Hachiche qui, devant le succès de l’opération, se prend pour un chef de guerre. Il pense, confie-t-il sous le sceau du secret à Zaïded, pouvoir dans quelque temps se retourner contre ses anciens alliés et discuter à son propre compte. Car le Gouvernement général, séduit par les résultats obtenus, serait prêt à étendre l’expérience à toute l’Algérie! Hachiche ne se sent plus d’orgueil, d’ambition. Il se voit déjà, retournant ses troupes contre les Français, discuter d’une possible indépendance! Quelques mois plus tard, Bellounis éprouvera lui aussi la même tentation.

Mais l’affaire va se gâter. Sur deux plans. D’abord du côté F.L.N. En août 1956, c’est le congrès de la Soummam ou Krim est sommé par ses compagnons de «récupérer» ses troupes et de lancer la Grande Kabylie dans le combat à outrance. L’affaire pourrait mal tourner.

En suite du côté français, on commence a avoir des soupçons sur cette minifique force K! Le remarquable commandant de la Z.O.K. (zone opérationnelle de Kabylie), le général Olié, est plein de méfiance devant cette opération des Services spéciaux. Il veut contrôler directement la force K. Pour cela, on Choisit un spécialiste des renseignements : le capitaine Hentic.

Spécialiste du noyautage de maquis en Indochine, Hentic «goûte» du Kabyle. Il fait connaissance des commandos force K. Il a des doutes sans être certain de rien.

Hentic a analysé la situation. Si vraiment c’est un coup fourré, la bagarre va être terrible: éliminer 1 500 hommes équipés et entraînés comme les meilleurs éléments de l’armée française, et connaissant parfaitement le terrain, ce ne sera pas du gâteau.

Il faut accrocher à tout prix pense Hentic.
La première nuit les hommes descendent trois maquisards en armes sur lesquels ils sont tombés par hasard. *
Deuxième nuit: rien. Le vide.
Troisième nuit, ils arrivent dans une zone où leurs «amis» force K devraient se trouver.
Pourtant les hommes du 11e « choc » se font « allumer ». Pas de dégâts. Ils contactent les forces K. «Oui, disent les Kabyles de Zaïded, il y a une petite bande de fells dans le coin.»

Une petite bande! Le commando se fait accrocher de toutes parts.
Le message est envoyé: « Sommes accrochés à plusieurs reprises. Région prétendument pacifiée entièrement aux mains des rebelles puissamment armés. On nous tire au F.M. »
- Pourquoi tirez-vous au F.M. dans cette région ?
- Mais on ne tire pas. Ce sont les fells en face qui nous arrosent
- Pas possible. Il n’y en a presque plus et ils n’ont pas de F.M.
- Eh ! viens y voir, Ducon! » L’état-major du 11e intervient.

« Ça suffit. Essayez d’obtenir confirmation de ce que vous avancez et prévenez immédiatement Hentic et la 25e division alpine. »


Le lieutenant monte deux autres embuscades. Mêmes résultats. Plus de doute, la région est tenue par le F.L.N.! Retour immédiat.
Et Hentic croit vivre un cauchemar. Les militaires classiques ne le croient pas. Tous les rapports concordent: la région est débarrassée des fellaghas. En outre, il est impossible que le F.L.N., s’il y en avait encore, soit armé de fusils mitrailleurs. Hentic et son commando sont mis à l’écart de l’opération. Ils font des opérations héliportées parfaitement étrangères à l’opération K. Ils sont éjectés. Pas pour longtemps. Fin août, on les rappelle d’urgence :
« Filez sur la route d’Azazga. Le 151e d’infanterie est tombé dans une embuscade.
- Alors il y aurait à nouveau des fells ? ironise Hentic.
- C’est peut-être les commandos K!»

L’armée n’est plus très sûre de ses commandos kabyles, qui maintenant sont sans cesse en opération dans le djebel ! Les hommes du 11e «choc» arrivent à la rescousse. Ils tombent sur le 151e.
Dans quel état ! Ils trouvent l’armée dans ce qu’elle a de plus horrible.
L’armée dépassée, sans chef, sans réflexes! Trente-cinq hommes sont au tapis.

L’embuscade a parfaitement réussi. C’est un sergent-chef qui a sauvé le reste de la troupe. Trente-cinq morts! Les survivants sont démoralisés, tournent en rond. Sur place, le commando Hentic trouve quantité de douilles de mousquetons.

«Du mousqueton, ça ne vous rappelle rien ?»

Eh bien, malgré les trente-cinq morts, ça ne rappelle rien du tou t: « C’est impossible que nos Kabyles aient déserté. »
Et les forces K font plus fort, ils se proposent de passer devant. Ils se font donner des armes supplémentaires, des cartouches et des fusées blanches.
« Dès qu’on les repère, on tire la fusée blanche et vous arrivez. »
On attend. Les chasseurs alpins sont excités. On les tient. La fusée blanche. En avant.

Et ayant soigneusement monté leur embuscade les hommes de la force K ajustent les petits chasseurs qui, confiants, tombent dans le piège.
Quarante morts ! Et pendant ce temps, le commando Hentic est à Tigzirt sans rien faire. Sur l’ordre de la 25e division alpine!

C’est la fin des commandos K. Krim a donné à ses hommes l’ordre de regagner en bloc les rangs de l’A.L.N. officielle. La décision a été prise au congrès de la Soummam. Les forces K prennent le maquis dans la forêt de Tamgout au moment où la 25e division alpine allaient les équiper de mortiers!

Avant de disparaître Zaïded et ses hommes révèlent la supercherie à Hachiche et le suppriment de trois balles dans la poitrine.

Les masques sont jetés, L’opération Oiseau bleu est fini.

.

Rédigé le 28/08/2012 à 04:28 dans Guerre d’Algérie |


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Re: l’autre 8 mai 1945 : Sétif, Guelma, Kherrata...

Messagede Pïérô » 09 Mai 2013, 17:35

8 Mai 1945 : Massacre de Sétif !

Le jour même où la France est libérée, elle réaffirme dans le sang sa domination coloniale en Algérie : 45.000 morts à Sétif, Guelma, Kherrata et dans tout le Constantinois...

A lire avec toutes les photos et des liens sur sur rebellyon.infos : http://rebellyon.info/8-Mai-1945-Massacre-de-Setif.html
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Dernier témoin de l’anarchisme algérien, Léandre V

Messagede DjurDjura » 16 Nov 2014, 13:08

Hommage : Dernier témoin de l’anarchisme algérien, Léandre Valéro s’en est allé
6 novembre 2011 par Commission Journal



C’est un parcours digne d’un roman que celui de ce militant syndicaliste et communiste libertaire qui a soutenu les indépendantistes indochinois puis algériens. De 1954 à 1956, il fut aussi un des principaux animateurs du Mouvement libertaire nord-africain.

Un des derniers militants connus du Mouvement libertaire nord-africain (MLNA) des années 1950, Léandre Valéro, est mort à Auxerre le 21 août.

Fils d’un militant anarchiste andalou, Léandre était né à Oran, en Algérie, le 12 octobre 1923. Il devait à ces origines multiples d’être à fois hispanophone, arabophone et francophone.

Alors que son père avait combattu dans les rangs de la FAI pendant la guerre d’Espagne, Léandre s’engagea, pendant la Seconde Guerre mondiale, dans les Forces françaises libres, participant à plusieurs campagnes et à la libération de certains camps de concentration. Contre son gré, il fut ensuite expédié comme soldat en Indochine en janvier 1946. Sur place, il n’hésita pas à aider discrètement le Vietminh, en organisant un trafic d’essence volée dans les stocks de l’armée française. Repéré comme élément « démoralisant », il fut renvoyé en France en août 1946.

Arrivé à Paris, il adhéra à la Fédération anarchiste, alors en plein essor. Le jeune permanent qui l’avait reçu pour la première fois dans les locaux du 145, quai de Valmy n’était autre que Georges Brassens. Parti ensuite à Auxerre, dans l’Yonne, il travailla comme ajusteur-outilleur aux établissements Gardy, où il monta une importante section CNT. Proche de Georges Fontenis, Valéro resta militant de l’organisation anarchiste lorsque celle-ci se transforma en Fédération communiste libertaire (FCL).

En août 1954, il accepta, à la demande de la FCL, de déménager en Algérie pour renforcer son organisation-sœur outre-Méditerranée, le Mouvement libertaire nord-africain (MLNA).

Embauché comme ouvrier aux établissements Henri Hamel à Alger, Léandre milita alors avec les camarades du MLNA, notamment le docker Duteuil, Fernand Doukhan et Derbal Salah.

Le MLNA donnait divers coups de main au mouvement indépendantiste de Messali Hadj. Après l’insurrection de la Toussaint 1954, cela devait même devenir son activité centrale. Léandre Valéro servit de « boîte aux lettres » ou de chauffeur à plusieurs reprises pour des responsables indépendantistes, tout en poursuivant en parallèle la propagande libertaire. Non sans risques. Les ventes du Libertaire à la criée se faisaient avec un revolver dans la poche, et Léandre lui-même eut, une fois, à essuyer des tirs lors d’une vente.

En août 1955 il obtint un emploi de chef d’atelier sur une exploitation agricole du Constantinois. Là, il établit le contact avec un maquis du Front de libération nationale (FLN) et lui fit passer des armes obtenues grâce aux relations qu’il avait conservées au sein de l’armée.

À l’été 1956, pour échapper à une mobilisation dans la Territoriale, il décida de rentrer en France clandestinement. Le MLNA, de plus en plus exposé, choisit alors de s’autodissoudre. Tout son stock de matériel et ses archives furent coulés dans la Méditerranée.

Après quelques mois de clandestinité avec d’autres militants de la FCL, Léandre Valéro profita de l’amnistie de De Gaulle pour retourner à Auxerre en 1958, où il s’embaucha chez Fruehauf. Il y anima le puissant syndicat CGT et entra en 1960 au secrétariat de l’UD-CGT de l’Yonne.

Le syndicat CGT de Fruehauf fut en mai 1968 le premier à lancer la grève dans l’Yonne, ce qui devait faire de Léandre Valéro un des principaux animateurs du mouvement dans le département.

Retraité en 1983, Léandre, qui n’avait jamais cessé d’être anarchiste, avait adhéré à Alternative libertaire à sa fondation en 1991. Il y était resté jusqu’en 2000.

Guillaume Davranche (AL Montreuil)



http://www.alternativelibertaire.org/?H ... emoin-de-l
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Re: Algérie, lutte indépendance, solidarité internationale .

Messagede Pïérô » 13 Mar 2015, 01:53

Vendredi 13 mars, Paris

Projection-débat « Les balles du 14 juillet 1953 »

Film de Daniel Kupferstein - 2014 - Durée : 1h25.

Une projection débat organisée par la Ligue des Droits de l'Homme Paris 12e et Attac Paris 12e
En présence du réalisateur Daniel Kupferstein
La projection sera suivie d'un débat avec Gilles Manceron, historien et membre du Comite Central de la LDH

à 20h, Centre d'Animation Montgallet / La Ferronnerie, 4 passage Stinville, Paris 12e


Le 14 juillet 1953, un drame terrible s'est déroulé en plein Paris.

Au moment de la dislocation d'une manifestation syndicale en l'honneur de la Révolution Française, la police parisienne a chargé un cortège de manifestants algériens.

Sept personnes (6 algériens et 1 français responsable CGT ) ont été tuées et une centaine de manifestants ont été blessés dont plus de quarante par balles. Un vrai carnage.

Cette histoire est quasiment inconnue. Pratiquement personne n'est au courant de son existence. Comme si une page d'histoire avait été déchirée et mise à la poubelle. En France comme en Algérie.

Ce film est l'histoire d'une longue enquête contre l'amnésie. Enquête au jour le jour pour retrouver des témoins, pour faire parler les historiens, pour reprendre les informations dans les journaux de l'époque dans les archives et autres centres de documentation afin de reconstituer au mieux le déroulement de ce drame mais aussi pour comprendre comment ce mensonge d'Etat a si bien fonctionné.

Avant que les derniers témoins ne disparaissent, il est temps que ce massacre sorte de l'oubli.

-Voir la bande annonce : http://daniel-kupferstein.com/


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Re: Algérie, lutte indépendance, solidarité internationale .

Messagede Pïérô » 18 Mar 2015, 02:13

Mardi 24 mars

Projection-débat « Les balles du 14 juillet 1953 »

En présence
• du réalisateur Daniel Kupferstein et
• de Maurice Rajsfus, auteur de 1953, un 14 juillet sanglant

à 19h30, Centre culturel, Cinéma La Clef, 34, rue Daubenton / 21, rue de La Clef, Paris 5e
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Re: Algérie, lutte indépendance, solidarité internationale .

Messagede bipbip » 25 Mar 2015, 16:01

le PCF et la question algérienne, une aura anticolonialiste usurpé

Jusqu’à ce jour, l’image du Parti communiste est celle d’un parti anticolonialiste, en raison des engagements courageux de certains de ses militant, mais aussi du PCA (Parti communiste algérien) qui, à partir de 1956, prit la voie de la libération nationale algérienne. Pourtant, l’attitude du PCF à l’égard de l’Algérie indépendantiste est loin de cette image d’Epinal.

En 1920, le parti communiste souscrivit aux 21 conditions d’adhésion à l’Internationale communiste. Une de ces conditions portait sur l’attitude à adopter face aux pays coloniaux : « Tout parti appartenant à la III° Internationale a pour devoir de dévoiler impitoyablement les prouesses de ‘’ses’’ impérialistes aux colonies, de soutenir, non en paroles mais en actes, tout mouvement d’émancipation dans les colonies, d’exiger l’expulsion des colonies des impérialistes de la métropole, de nourrir au cœur des travailleurs du pays des sentiments véritablement fraternels vis-à-vis de la population laborieuse des colonies et des nationalités opprimées et d’entretenir parmi les troupes de la métropole une agitation continue contre toute oppression des peuples coloniaux ». Un programme on ne peut plus clair.

Lors de la guerre du Rif (1921-26), les Jeunesses communistes dirigées par Jacques Doriot [1] et la section coloniale menèrent toutes sortes d’actions anticolonialistes : déclarations à la Chambre des députés, messages de soutien aux insurgés, distribution de tracts aux soldats français, appel à la grève générale de la CGTU… C’est d’ailleurs dans la mouvance du PC que naquit en 1926 l’Etoile nord-africaine, le premier mouvement indépendantiste algérien. Mais cette agitation retomba vite. La soviétisation du PC entraîna un effondrement de ses effectifs, qui plongea le parti dans une phase de repli.

Au milieu des années 1930, le Kominterm enterra la funeste tactique « classe contre classe » mais pour se rallier aux forces dites « démocratiques », socialistes ou bourgeoises, afin de lutter contre le fascisme. Il en résulta que les mouvements indépendantistes, dans la mesure où ils s’en prenaient à la métropole, affaiblissaient la France – désormais une démocratie aux yeux du PCF – et étaient à ce titre dénoncés comme des traîtres faisant le jeu du fascisme ! Ainsi en Algérie, le PCA lutta désormais pour « l’assimilation de l’Algérie à la République ». Le PCF et le PCA se firent ainsi les relais du projet Blum-Violette visant à naturaliser 25 000 Algériens, un projet dont le sens était d’attacher les élites algériennes un peu plus à la France coloniale.

La Deuxième Guerre mondiale

La guerre rompit les liens entre les partis frères, PCF et PCA. Le PCF fut plongé dans une activité qui n’avait rien à voir avec l’Algérie et les colonies. Le PCA de son côté revint à une ligne d’indépendance totale et immédiate. Néanmoins, dès 1943, une reprise en main fut opérée sous l’égide d’André Marty, après un séjour à Moscou. Alors que la France était sous la férule de Pétain, le PCF et Moscou défendaient le camp allié, dont le général De Gaulle se voulait le représentant pour la « France libre », en conséquence de quoi il s’agissait d’œuvrer à rénover la République, rénovation dans laquelle les trois départements français d’Algérie avaient toute leur place… Les Cahiers du Communisme rechignèrent à adopter cette nouvelle position en soutien au colonialisme, pour autant les militants qui refusaient cette ligne restèrent très minoritaires et isolés.

La libération, oui…mais pas en Algérie

En mai 1945, alors que l’armistice était célébré dans toute l’Algérie, à Guelma et à Sétif la fête prit un autre ton. Les manifestants refusèrent de plier le drapeau algérien et la police française fit tirer sur la foule. Ce fut le début d’émeutes. La révolte anti-française gagna le Constantinois très rapidement. L’infanterie, la marine et l’aviation intervinrent pour bombarder les villages et massacrer la population. D’anciens FFI-FTP furent envoyés en Algérie avec pour mission de participer au « nettoyage ». Ce sont sans doute près de 50 000 morts que fit l’armée française en ces jours heureux de libération du fascisme…

Du point de vue de la gauche française, la répression était justifiée car il s’agissait de déjouer les menées fascistes. L’Humanité pouvait ainsi titrer « A Sétif, attentat fasciste le jour de la victoire ». L’article poursuivait : « des éléments troubles d’inspiration hitlérienne se sont livrés à Sétif à une agression armée contre la population qui fêtait la capitulation hitlérienne ». L’Humanité du 12 mai 1945 poursuivait : « les instruments criminels de la grosse colonisation sont le MTLD et le PPA et ses chefs, tels Messali et les mouchards à sa solde, qui, lorsque la France était sous la domination nazie, n’ont rien dit et rien fait et qui, maintenant, réclament l’indépendance. Ce qu’il faut, c’est châtier impitoyablement les organisateurs des troubles. »

Une délégation du PCF et du PCA se chargea de porter cette revendication dans les bureaux du gouverneur. Quant au PCA, formé en majorité d’Européens, il participa à l’organisation de milices européennes chargées de possibles émeutes nationalistes. La répression à Sétif fut pleinement assumée par les partis communistes français et algérien.

Voici comment Henri Alleg, bien connu pour avoir eu le courage de dénoncer la torture en Algérie avec son livre choc La Question, s’en justifie dans Mémoire algérienne, paru en 2006. Il invoque le témoignage de François Billoux, député communiste et ministre de De Gaulle : « Nous n’avons connu l’ampleur des événements de mai 1945 que bien après (…) Beaucoup de choses étaient réglés par De Gaulle avec les ministres intéressés. Pour ce qui concernait l’Algérie, tout relevait de l’Intérieur, dont le ministre était alors le socialiste Tixier (…) Je crois qu’il faut dire carrément qu’à ce moment-là, il y a eu un certain nombre de déclarations du Parti, en tout cas de représentants du Parti communiste français en Algérie, qui méritent d’être critiquées pour ne pas dire condamnées. Le comité central, informé par la suite, a corrigé. Mais en ce qui concerne la participation directe à la répression, aucun des ministres communistes n’a eu de responsabilité directe dans l’affaire. On a dit par exemple que Tillon, comme ministre de l’Air, avait eu à décider de l’envoi des avions qui étaient là-bas. C’est faux. Tillon n’a eu aucune décision à prendre de ce point de vue » [2]… En quelques mots : le PCF alors au gouvernement, n’était au courant de rien, le comité central non plus, seuls quelques individus portent une responsabilité dans ces agissement « critiquables pour ne pas dire condamnables »… Un retour « critique » pour le moins léger !

Le début de la guerre d’indépendance

Le 1er novembre 1954, des attentats simultanés furent commis en Algérie par le FLN pour donner le signal d’envoi de la lutte d’indépendance. A l’Assemblée, le ministre de l’Intérieur, François Mitterrand, fut applaudi jusque dans les rangs de l’extrême droite lorsqu’il annonça que « tous les moyens seront réunis pour que la force de la nation l’emporte, quelles que puissent être les difficultés et les cruautés de cette tâche ». Rapidement, le Constantinois s’embrasa. Fin 1955, 200 000 soldats français furent stationnés en Algérie pour reprendre la main sur le territoire. Mais la crise était telle que le gouvernement dut dissoudre l’Assemblée. Le parti socialiste dirigé par Guy Mollet fit campagne pour la « paix en Algérie ». Que cette paix eût signifié un « retour à la normale », comme au bon vieux temps colonial, ne fut pas une gêne pour le PCF. Maurice Thorez proposa au parti socialiste de former un gouvernement SFIO-PCF, « un gouvernement qui appliquera les solutions de négociations et de conciliation en Afrique et travaillera à créer une véritable Union française ». A n’en pas douter, aucun indépendantiste ne voulait de cette « union », aussi « véritable » fût-elle !

Le Front républicain formé par le PS allié aux radicaux, à des mitterrandistes et à des gaullistes, remporta les élections. Le PCF vota l’investiture en prétextant qu’il fallait « déjouer les plans de certains de nos alliés atlantiques, qui aspirent à imposer leur domination en Afrique du Nord et bénéficient de l’appui de milieux colonialistes français ».

Aussitôt installé, le nouveau gouvernement demanda les pouvoirs spéciaux, qui suspendaient en Algérie les libertés individuelles. Le 12 mars, les députés communistes votèrent les pouvoirs spéciaux en sachant pertinemment comment ils seraient employés. Le contingent fut aussitôt renforcé. Pour Thorez, le soutien du PCF se justifiait par le fait que sans ce dernier, Guy Mollet aurait été prisonnier de la droite…

L’envoi de troupes ne se fit pas sans protestations, notamment de militants communistes. Dans les gares d’où les soldats partaient pour briser l’insurrection indépendantiste il y eut des manifestations de rappelés. Pour autant, le PCF en tant que tel ne fit rien pour s’opposer à la guerre. Ce n’est qu’à partir de juillet 1956 qu’il se démarqua de la politique de Guy Mollet en votant contre celle-ci.

La dénonciation de la torture et l’agitation en France

A partir de janvier 1957, le général Massu se vit confier le maintien de l’ordre à Alger. La bataille d’Alger commençait. La vieille ville fut ratissée par les militaires français, chaque maison fut fouillée, retournée, éventrée, les « interrogatoires » devinrent monnaie courante [3]. Les militants indépendantistes furent traqués, persécutés, torturés [4]. Ce fut aussi le cas de militants du PCA, dont Henri Alleg, arrêté par les parachutistes puis torturé les services de Massu.

Le 13 mai 1958, un coup d’Etat militaire mené par le général De Gaulle mit fin à la Quatrième République. Au fil des années, cette guerre qui n’en finissait plus et imposait des restrictions aux libertés publiques en métropole même, gagna en impopularité dans certains milieux, notamment étudiants, en France. En octobre 1960, c’est l’UNEF qui prit la tête de cette contestation en appelant à une manifestation. 200 000 personnes y participèrent. C’était un immense succès. Depuis 1954, c’était la première action de masse en France pour s’opposer à la guerre. Le PCF et la CGT, qui dans un premier temps s’étaient mis d’accord pour y appeler, y renoncèrent pourtant en énonçant par un communiqué : « les conditions ne sont pas actuellement réalisées pour qu’une manifestation centrale interdite puisse rassembler la masse des partisans de la négociation »…

Le 17 octobre 1961, cette fois des milliers d’Algériens vivant en France manifestèrent seuls contre l’instauration d’un couvre-feu. La répression fut terrible : plusieurs centaines de manifestants furent assassinés et jetés dans la Seine. A la suite de ces événements tragiques, le mouvement de contestation à la guerre s’amplifia en France et le PCF y prit part. Lors de la manifestation de Charonne, le 8 février 1962, l’Etat français fit à nouveau preuve d’une grande violence contre les manifestants – dix militants communistes y périrent. Mais à ce stade, la guerre d’Algérie était à quelques mois de son terme.

Fort de l’engagement de certains militants communistes, au prix parfois d’une nette contestation de sa ligne [5], le PCF conserve aux yeux de beaucoup une auréole anticolonialiste. Pourtant, ses faits d’arme en temps de guerre, à l’exception des actions de l’année 1962, en firent en maintes occasions, non sans zigzags, un utile supplétif de la politique coloniale de la bourgeoisie française.

Jihane Halsanbe


Notes

[1] Avant de prendre la tête du Parti populaire français d’obédience fasciste, Jacques Doriot fut un militant communiste.

[2] Mémoire algérienne, Henri Alleg, Stock, 2006, p. 124.

[3] A ce sujet, le film longtemps interdit de Pontecorvo, « La Bataille d’Alger », reste une référence.

[4] Le livre d’Henri Alleg « La Question », alors paru sous le manteau, reste une référence sur le sujet.

[5] Ce fut le cas par exemple de Jean-Pierre Vernant.

http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article33903
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Re: Algérie, lutte indépendance, solidarité internationale .

Messagede Pïérô » 02 Mai 2015, 17:45

L’autre 8 mai 1945
Rassemblement unitaire le 8 mai 2015 à 15 h sur le parvis de l’Hôtel de Ville, à Paris

L’Autre 8 mai 1945

Il est impossible de célébrer les 70 ans de la victoire contre le fascisme sans la volonté d’arracher de l’oubli ce qui s’est passé en Algérie ce même 8 mai et les jours suivants.

Une manifestation pacifique à Sétif, Guelma, Khératta et la région été réprimée dans le sang ;des dizaines de milliers de civils algériens ont été massacrés par la Police, la Gendarmerie, les milices armées par les autorités locales, l’Armée Française, agissant sur ordre de l’exécutif. Amputer notre histoire commune par l’occultation de ce crime d’Etat est une négation du combat contre le colonialisme.

Le 14 avril 2015, un Collectif Unitaire pour la reconnaissance des crimes d’Etat de 1945 en Algérie (Sétif, Guelma, Kherrata) s’est constitué. Outre cette reconnaissance, il demande : l’ouverture de toutes les archives, l’inscription dans la mémoire nationale de ces événements par le biais de gestes forts des plus hautes autorités de l’Etat et un soutien à la diffusion des documentaires relatifs aux événements dans l’Education Nationale comme dans les média publics.

Après le vote à l’unanimité du conseil municipal de Paris demandant au chef de l’Etat de reconnaître ces massacres comme crimes d’Etat, nous appelons à un

Rassemblement unitaire le 8 mai 2015 à 15 h sur le parvis de l’Hôtel de Ville, à Paris, et devant toutes les mairies de France, car le geste symbolique du secrétaire d’Etat chargé des Anciens combattants et de la mémoire, J-M. Todeschini, à Sétif, demeure très en-deçà de ces revendications.

Contacts presse :
M’hamed Kaki : 06 12 63 63 69
Olivier Lecour Grandmaison : 06 14 83 21 20


Premiers Signataires :

Associations et syndicats : 4acg (Anciens Appelés en Algérie et leurs amis Contre la Guerre), 17 octobre contre l’oubli, ACDA (Agir pour le changement et la démocratie en Algérie), ADTF (Association Démocratique des Tunisiens en France), AFAPREDESA (Association des Familles des Prisonniers et Disparus Sahraouis), ALCAEE( Association de La Communauté Algérienne Établie à l’Étranger), Alternatives et Autogestion, AMF (association des Marocains de France), Amicale des Algériens en Europe du Gard, Amis de l’Algérie de Rennes, ANPNPA (Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et leurs Amis), APCV (Association de promotion des cultures et du voyage), ARAC (Association Republicaine des Anciens Combattants), Association Culturelle les Oranges, ATF (Association des Tunisiens de France), ATMF (Association des Travailleurs Maghrébins de France), Au nom de la Mémoire, CDISCOM (Collectif de Défense de l’intégrité et de la Souveraineté des Comores), Centre d’information Inter-Peuples, Cercle de Résistance, Collectif Faty Koumba, Comité grenoblois de soutien aux réfugiés algériens, CNT (Confédération Nationale du Travail), Droits Devant !!, Fondation Frantz Fanon, France El-Djazaïr, FTCR (Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives), FUIQP (Front Uni de l’Immigration et des Quartiers Populaires), Idle No More Kabylie, LDH (Ligue des Droits de l’Homme), MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples), NSPC (Nord Sud Patrimoine Commun), PROMEMO (Provence Mémoire et Monde Ouvrier), Respaix Conscience Musulmane, Réveil des Consciences, RIRQP (Réseaux Intervention Réflexion Quartier Populaire), Sortir du Colonialisme, Survie, UJFP (Union Juive Française pour la Paix), Union Syndicale Solidaires,

Partis : AL (Alternative Libertaire), EELV (Europe Ecologie Les Verts), Ensemble, LO (Lutte Ouvrière), PCF (Parti Communiste Français), PCOF (Parti Communiste des Ouvriers de France), NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), PG (Parti de Gauche),

http://www.anticolonial.net/spip.php?article2995
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