L'apparition des sociétés de classes

L'apparition des sociétés de classes

Messagede Pti'Mat » 14 Fév 2012, 17:04

Article des Redskins Limoges: http://redskins-limoges.over-blog.org/a ... 20130.html

Introduction

Finies les Trente Glorieuses. Un discours se re-développe depuis quelques temps et imprègne tous les milieux : celui de la négation de la nécessité de la lutte de classe au profit de la lutte pour l'intérêt national contre l'ennemi étranger –culturellement, moralement ou physiquement différent–. L'ouvrier et le patron main dans la main pour pouvoir subvenir à l'ordre et à la paix sociale nécessaires au bon fonctionnement de la cité et de la vie collective... C'est le programme du FN ou de groupes plus sulfureux comme Troisième Voie, qui même s'ils ne le revendiquent pas ouvertement sont bel et bien dans la continuité du modèle corporatif social du fascisme mussolinien, du national-socialisme hitlérien ou encore du syndicalisme jaune en France. C'est aussi les propos d'un Claude Guéant qui affirme que « les civilisations ne se valent pas »...
La civilisation, au sens strict, désigne les populations des villes et le terme remonte à un peu plus de 5000 ans. Dire que les civilisations sont différentes est juste mais affirmer une séparation avec un jugement de valeur insinue alors une prise de position par comparaison et donc une hiérarchisation entre elles, ce qui amène automatiquement aux notions de supériorité et infériorité, qui sont la base du racisme. Les vestiges archéologiques, donc des preuves scientifiques, contredisent toute idée selon laquelle une « race » ou une « culture » aurait été dépositaire d'un génie particulier tirant l'humanité vers l'avant. Au contraire, confrontés à des changements climatiques et écologiques, différents groupes d'humains dans différentes parties du monde se trouvèrent contraints de se tourner vers des techniques nouvelles. Nous allons y revenir.

Cependant, ce n'est pas nouveau, dans notre société moderne et contemporaine de pays riche et industrialisé, ce discours est apparu avec le boulangisme dans les années 1880-90, issu de la combinaison entre nationalisme, socialisme et darwinisme.
A l'époque, la haine du juif devient alors l'élément qui va masquer l'antagonisme et la nécessité de la lutte entre la classe dominante qui possède le capital et dispose des moyens pour faire travailler autrui à son profit (capitalistes, bourgeois) et la classe ne disposant pas de capital qui est contrainte de vendre sa force de travail pour subsister (ouvriers-ères, prolétaires). Hier le juif, aujourd'hui l'islam ? La culture musulmane ? La civilisation arabe ? Une des positions de l'extrême droite maintenant pro-sioniste, en contradiction avec le siècle dernier, c'est d'affirmer qu'en fin de compte « Israël et les juifs sont les représentant-e-s de la civilisation occidentale dans le monde arabo-musulman ».
Nous consacrerons un article spécifique à ce sujet plus tard : les origines fascistes en France dans les années 1880-90 et début 1900, sa continuité et les bases du confusionnisme actuel.

Pour revenir au sujet, nous souhaitons également que cet article soit complémentaire de celui fait par nos camarades du collectif Feu de Prairie s'intitulant « Sparte : aux origines de la lutte ».
Il s'agit également de démythifier le révisionnisme fasciste concernant l'histoire du Monde, notamment l’histoire antique. Le fascisme prend souvent les références grecques, romaines et celtiques comme repères contemporains, symbolisant l'anti-lutte de classe, la continuité historique d’un patriotisme symbolique et du système mythique où toutes les classes collaboreraient. Or depuis l'époque archaïque la lutte de classe régit le monde et traversa l'antiquité.

Avant les classes

Dans notre monde actuel, au milieu de la cupidité, de l'égoïsme, de l'individualisme, des inégalités entre riches et pauvres, des préjugés racistes et chauvins, des pratiques barbares au cours de conflits et de guerres impérialistes ou ethniques, il est tentant de croire les discours soi-disant « scientifiques » comme quoi ces caractéristiques relèvent du monde animal dans son ensemble, qu'elles sont un impératif sociobiologique dicté par de prétendues lois génétiques. En somme, c’est dire que l'humain a toujours vécu et pratiqué ainsi. Le fascisme, par cette caricature du comportement humain, se prétend d'ailleurs être la revanche de l'instinct sur la raison, le retour aux lois naturelles.
C'est méconnaitre l'existence d'éléments scientifiques venant des recherches archéologiques et anthropologiques qui démontrent le contraire.
Notre espèce, l'homo sapiens, l'être humain moderne, a plus de 100 000 ans d'existence, et pendant la quasi-totalité de cette période, elle n'a jamais été caractérisée par les formes de comportements imputées aujourd'hui à la « nature humaine ». L'homme vivait il y a encore 5000 ans, à plusieurs endroits du monde, dans des sociétés où la compétition, l'inégalité et l'oppression étaient inconnues et surtout combattues par la pratique collective et individuelle pour la simple et bonne raison qu'il fallait survivre et perpétuer l'espèce au milieu des prédateurs et d'une nature hostile. Pendant des milliers d'années, les humains partageaient et coopéraient les uns avec les autres sans dirigeant-e-s ni dirigé-e-s, sans riche ni pauvre, sans Etats ni lois. La vie économique impliquait la propriété collective ou commune des terres et des ressources, une réciprocité généralisée et des rapports politiques relativement égalitaires. De telles sociétés existent encore actuellement, à petite échelle, mais pour combien de temps... C'est dans le marxisme ce que l'on appelle le « communisme primitif ». Par descendance, chaque être humain vient de là, c'est la véritable identité historique et commune de l'homme en tant qu'animal social.

Il y a 10 000 ans, le traditionnel mode d'existence et de subsistance, représenté par la chasse et la cueillette, évolue. C'est dans le croissant fertile, au Moyen Orient, que les humains aspirent les premiers à cultiver la terre au lieu de s'en remettre à la nature pour se procurer des végétaux comestibles et à domestiquer des animaux au lieu de se contenter de les chasser. Cette évolution apparaît avec des changements climatiques qui interviennent lors de cette « révolution néolithique ». Pendant les 3000 ans précédents, l'homme était habitué à vivre dans les zones où les plantes sauvages comestibles et le gibier étaient abondants. Le croissant fertile devient de plus en plus sec et froid, la quantité de céréales sauvages et la taille des troupeaux diminuent. C'est donc l'apparition de l'agriculture et de l'horticulture plus spécifiquement. Cette évolution imprègne, en plus ou moins de temps, les autres groupes éparpillés dans le monde se confrontant aux mêmes problèmes naturels.
Bien que cette révolution marque d'un pas l'évolution via le changement de mode de vie, l'apparition du travail, la plupart des valeurs fondamentales restèrent bien plus proches de celles des sociétés de chasseurs-cueilleurs que de celles que nous considérons comme « naturelles » dans nos sociétés de classes.

L'apparition des classes et de leurs divisions

Les classes apparaissent avec les civilisations. L'évolution vers l'agriculture devient le centre d'une évolution généralisée en termes de société. Les civilisations sont le fruit du savoir-faire en matière de construction. Les humains deviennent capables d'extraire, de transporter, d'ériger et de sculpter de grands blocs de pierre, de les décorer d'œuvres artistiques et dans certains cas de développer des modes d'écriture leur permettant de décrire leurs comportements et leurs émotions.
Mais les problèmes liés à la nature imprévisible demeurent. Pour continuer une vie de sédentaire alors que la population augmente, les groupes d'humains n'eurent que deux options. La première consistait à piller les ressources et denrées alimentaires appartenant à d'autres groupes agriculteurs. C'est ainsi que la guerre devint un trait caractéristique de ces sociétés, ce qui amena à « l’âge de bronze » et le perfectionnement des armes. La deuxième option fut de développer des formes d'agriculture plus intensives pour éviter les famines, donc en même temps perfectionner les outils. Ceux et celles qui n'en furent pas capables à ce moment disparurent ou se dispersèrent.

Avec le perfectionnement du mode de production, apparaît un élément alors inconnu : le surplus. Cet élément déclenche automatiquement une mutation des relations sociales, la modification des formes de coopération dont la première est la division sexuelle du travail. Les femmes furent les grandes perdantes et surtout furent les plus oppressées de la polarisation en classes de la société et de l'apparition de l'Etat. Les nouvelles techniques de production intensive tendaient à donner la priorité au travail des hommes sur celui des femmes. La cueillette, dont les femmes s’occupaient majoritairement avant les mutations sociales dont nous venons de parler, était la principale source de nourriture dans les sociétés du communisme primitif, et elle était compatible avec le transport et l'allaitement des enfants. Mais l'évolution des techniques demanda une toute autre implication. Les femmes reçurent alors un rôle subalterne à partir de ce tournant puisque les enfants ne pouvaient plus les accompagner dans l’accomplissement des tâches.

Le surplus, ne pouvant être consommé immédiatement et symbolisant la continuité de la vie sociale, devait alors être stocké dans des constructions. Un groupe d'humains eu la charge de surveiller ces stocks, et s'attribua le rôle prestigieux de responsables de la survie de la communauté. Élevé-e-s au rang de puissant-e-s, de responsables de la réussite future, contrôlant la vie du reste de la population, ce groupe d'humains exigea obéissance et respect de la part du reste du peuple. Les silos de stockage furent les premiers temples et leurs gardiens les premiers prêtres. Autour d'eux apparaît la spécialisation du travail : construction, artisanat, textiles.... Ce processus interviendra dans chaque civilisation dont le premier élément est l'agriculture.
Bien que la civilisation soit considérée comme la grande avancée qui sépare l'histoire de la préhistoire, elle est accompagnée de bouleversements négatifs : le développement de divisions de classes, l'instauration d'une minorité privilégiée vivant du travail des autres, la mise en place de corps d'armes, de soldats, de police secrète destinés à asseoir le pouvoir de cette minorité sur le reste de la société. L'apparition de l'esclavage, c'est à dire la possession physique de certaines personnes par d'autres, est une preuve de ce développement non seulement en Mésopotamie mais aussi dans bien d'autres civilisations.

Comment alors passer de groupes d'hommes n'ayant jamais manifesté de velléité de domination à des oppresseurs ? Comment passer du communisme primitif à son contraire ? La réponse marxiste, qui est la plus scientifiquement prouvée, est justement dans le fait que les classes sont nées à partir des changements dans la production des moyens de subsistance. Cela exigeait que certains individus soient libérés des tâches agricoles pour coordonner les activités du groupe et faire en sorte qu'une partie du surplus ne soit pas immédiatement consommée mais stockée dans des réserves. Ces responsables devinrent progressivement les « maîtres » considérant que le contrôle qu'ils exerçaient sur les ressources se faisait dans l'intérêt de la société.


Création des Empires et luttes de classe à l'époque archaïque et antique

Il arriva cependant un stade où cette classe dirigeante, de par son pouvoir abusif et son élévation, empêcha désormais toute avancée nouvelle. Et cette absence de progrès du mode de production face à une population toujours plus croissante ne fit qu'épuiser les ressources de la société. Les évènements naturels toujours incontrôlés ramenèrent des famines et provoquèrent de grands bouleversements sociaux.
Il y a plus de 4000 ans, un conflit d'intérêt entre la minorité dirigeante et la masse de paysans dépendants éclata en Égypte sous l'Ancien Empire. La chute de l'Ancien Empire selon certains archéologues et historiens serait la cause d'une véritable « révolution sociale ». D'une façon similaire, la chute des civilisations méso-américaines de Teotihuacan, Monte Alban et des Mayas du sud est souvent attribuée à des révoltes paysannes.
Pour pallier à cette crise, un système de délégation et de structuration du pouvoir se mit en place. Sous une concentration pyramidale, de nouvelles classes subalternes et intermédiaires accompagnent la minorité dirigeante : prêtres, gouverneurs, commerçants...
C'est dans cette nouvelle évolution politique que se créent les Empires. Les crises que traversaient les premières civilisations nées de la première révolution urbaine furent l'occasion pour les nouvelles classes en pleine apogée de puissance et de contrôle de les faire disparaître soit en les détruisant soit en les absorbant. Ainsi, les « Aryens » de la région de la Caspienne s'en prirent à la civilisation de l'Indus ; les peuples du Sud-Est de l'Europe parlant la langue « indo-européenne » parente, investirent la Grèce mycénienne ; la société des « Peuples de la mer » attaqua l'Egypte ; les Hittites conquirent la Mésopotamie et les Zhou détrônèrent les Shang en Chine.

Prenons maintenant l’exemple grec dont l'extrême droite raffole tant en références historiques et mythiques.
Il y a 2500 ans, la civilisation florissante, après L'Egypte, l'Inde et la Chine, est la Grèce antique. Celle-ci, au IXème siècle avant J.-C. était au même niveau que les peuples agriculteurs d'Afrique et d'Eurasie, mais sa situation géographique et l'arrivée du commerce, ainsi qu’également sa situation climatique (recherche de nouvelles terres fertiles) vont la pousser à aller bien au-delà.

Surplus, augmentation de la population... poussent à démarrer des entreprises d’édification de différentes constructions dont des ateliers adéquats pour les cités. C'est donc l'occasion de trouver une force de travail peu coûteuse grâce aux prisonniers de guerre : les esclaves.
Le coût d'un esclave à Athènes il y a plus de 2500 ans était de moins de la moitié du salaire payé à un artisan libre pour une année de travail. Certes l'esclavage existait dans les civilisations anciennes, mais n'avait qu'un rôle marginal dans la production de surplus d'une société. La Grèce fut la première à utiliser l'esclavage comme source majeure de production du surplus. A tel point que la majorité des gens considérait la possession d'esclaves comme indispensable à la vie civilisée. L'esclavage devient alors clairement la classe travailleuse et exploitée, présente partout où le sont le travail et la production. C'est l'esclavage qui va être déterminant dans l'oisiveté des dirigeants et donc dans l’affirmation d’un antagonisme de classe dans la société.

Cependant les révoltes d'esclaves ne vont pas ponctuer l'histoire de la Grèce antique comme c’est le cas avec les révoltes paysannes en Chine à la même période ou encore la révolte bien organisée et victorieuse des serfs hilotes Spartiates. Les caractéristiques de l'esclavage grec puis romain rendaient très difficiles les révoltes à l'encontre des exploiteurs. Prenons la situation géographique de la Grèce : elle lui permettait de commercer avec différents peuples, sur les marchés côtiers méditerranéens, donc des cultures et surtout des langues différentes. Les esclaves présentaient donc ces mêmes différences et la coordination entre esclaves était presque impossible avec le simple barrage de la langue. Les esclaves furent ainsi rarement en mesure d'intervenir pour leur propre compte dans le processus historique.

Mais cette situation engagea une lutte qui opposa les classes relativement riches entre elles. Beaucoup de Cités-Etat grecques virent leur système monarchique renversé au profit d'un système républicain oligarque dirigé par les riches. Ce changement, sorte de révolution bourgeoise dans le contexte antique, était le résultat de l'affirmation de cette nouvelle classe enrichie sur le dos du commerce d'esclaves. Cette nouvelle classe était contrariée à la fois par les privilèges des anciennes familles régnantes et par leurs propres obligations traditionnelles à l'égard des pauvres.
Ces nouveaux riches délogèrent les anciens dirigeants traditionnels en usant de leur situation et s'assirent sur le pouvoir en imposant à ceux qui leurs étaient inférieurs dans la hiérarchie sociale de payer pour les dépenses de l'Etat. Les mauvaises récoltes, fréquentes, précarisaient à l'extrême nombre de paysans et artisans, qui, pour s'acquitter des impôts, devaient s'endetter auprès des riches.
Dans certains Etats, les soulèvements des couches inférieures de la société provoquèrent la chute de l'oligarchie et la tyrannie et mirent en place la « démocratie » signifiant littéralement « règne du peuple ». Cette démocratie aux mains de riches propriétaires dissidents, n'était pas totale (pas de place pour les femmes et les « métèques ») et ne remettait évidemment jamais en cause la division de classe, le rôle dirigeant-dirigé. Néanmoins la démocratie donnait aux citoyens pauvres les moyens de se protéger contre les extorsions des riches.

Cette révolution politique à l'antiquité, comme toute révolution, suscita une contre-révolution de la part des classes supérieures qui avaient les moyens militaires et financiers. L'histoire de la Grèce antique, de ses cités, est continuellement tiraillée par ses tensions et ses guerres de classes souvent couronnées de succès pour les riches propriétaires ennemis du pouvoir populaire.
Il en est de même pour Rome. La constitution politique des premiers temps de la République romaine vers -500 octroyait le monopole du pouvoir à l'élite héréditaire des familles « patriciennes ».
15 ans après la fondation de la République, devant une situation totalement bouchée et tyrannique, une première révolte éclata marquant le début d'une guerre de classe intense marquée par plusieurs vagues. Cette première révolte, véritable pression populaire en arme, amena les premières avancées pour le peuple: l'apparition des tribuns plébéiens, élus populaires chargés de protéger le peuple contre les magistrats et autres fonctionnaires patriciens. Les tribuns n'hésitaient pas à s'interposer physiquement aux injustices, en retour, les plébéiens avaient fait serment collectif de lyncher quiconque porterait la main sur un tribun. C'est ainsi que les plébéiens furent petit à petit admis dans les instances décisionnaires et judiciaires de la société, par pression populaire.

Cependant, abandonnant leur monopole, les patriciens virent l'émergence d'une nouvelle noblesse, à laquelle certains plébéiens purent accéder, la plèbe devant accepter cette situation car pas de possibilité d'autres défenseurs. Ce ne sera pas la dernière fois dans l'histoire que les intérêts des dirigeants aisés d'une lutte se révéleraient très différent de ceux de leurs partisans...

En tout cas nous le voyons bien, la lutte de classe est le moteur de l'histoire. Elle fut présente en tout temps et en tout lieu. L'histoire de la société jusqu'à nos jours reflète la division de la société en classes sociales (« homme libre et esclave, patricien et plébéien, baron et serf, maître de jurande et compagnon, en un mot oppresseurs et opprimés ») qui s'opposent dans une lutte ininterrompue, tantôt déclarée, tantôt larvée, pacifique ou non. La société capitaliste moderne, en renversant les divisions en ordres de la société féodale n'a pas aboli les antagonismes de classe, mais les a remplacés par des nouveaux.

(Cet article a été réalisé avec comme source l'ouvrage de Chris Harman "Une histoire populaire de l'humanité, de l'âge de pierre au nouveau millénaire")
"Il n'y a pas un domaine de l'activité humaine où la classe ouvrière ne se suffise pas"
Le pouvoir au syndicat, le contrôle aux travailleurs-euses !

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Re: L'apparition des sociétés de classes

Messagede ivo » 26 Mai 2012, 19:24

à ce sujet un doc tres interessant à voir

Les mines d’Héphaïstos
http://www.arte.tv/fr/1869084,CmC=1869090.html
LA VIE QUOTIDIENNE À L’ÂGE DU CUIVRE

Pleins feux sur la préhistoire de la métallurgie, quand l'âge du cuivre succède à celui de la pierre. C'est sans doute en Mésopotamie que sont apparus les premiers forgerons.
Vers 5000 avant J.C., des paysans de Mésopotamie découvrent d'étranges pierres d'un vert scintillant : il s'agit de cuivre natif (ou brut) qu'ils commencent à marteler pour décorer des masques mortuaires. Plus tard, d'autres hommes constatent que ce minerai fond à la chaleur du feu. Ils le travaillent alors pour en faire des objets utilitaires, des bijoux, des sceptres et même des armes – qui s’avèrent décevantes à l’usage, car trop molles ! Bientôt, l'exploitation du minerai de cuivre se systématise, ainsi qu'en atteste l'antique gisement du Wadi Araba, situé dans l’actuelle Jordanie. L'utilisation du cuivre se répand ensuite dans les Balkans et dans le reste de l'Europe vers 3000 avant J.C. Les communautés qui fondent le métal et le vendent s'enrichissent. À côté du mobilier funéraire en or, les archéologues ont exhumé de magnifiques objets en cuivre, notamment à Varna, sur la mer Noire, dans la grotte de Nahal Mishmar, en Israël, et à Arslan Tepe, en Turquie.
Comme le montre ce documentaire, qui retrace toute l’épopée de ces premiers forgerons, la plupart des mines de cuivre fonctionneront jusqu'au début de l'empire romain. Mais la découverte du bronze, qui associe le cuivre à l'étain, ouvre une ère technologique nouvelle. Cette matière première beaucoup plus résistante permettra désormais de fabriquer armes redoutables et équipements solides. Des expéditions guerrières s'ensuivront, qui conduiront à l'asservissement de peuples entiers.

>>>>
http://www.dailymotion.com/relevance/se ... phaistos/1
.^o GRAVOS MC ° SC1 ° SC2
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