Les Soviets en Russie 1905-1921, révolution russe

Re: Les Soviets en Russie 1905-1921, révolution russe

Messagede bipbip » 08 Juil 2017, 13:09

Nestor Makhno
À la mémoire de l’insurrection de Kronstadt

Le 7 mars est une journée d’affliction pour les travailleurs de la soi-disante "Union des républiques Soviétiques et Socialistes", qui ont participé d’une façon ou d’une autres aux événements qui se sont déroulé ce jour là à Kronstadt. La commémoration de ce jour est aussi pénible pour les travailleurs de tous pays, car elle rappelle ce que les ouvriers et marins libres de Kronstadt exigèrent du bourreau rouge, le "Parti Communiste Russe", et de son instrument le gouvernement soviétique, en train d’assassiner la révolution russe.

Kronstadt exigea de ces pendeur étatistes la restitution de tout ce qui appartenait aux travailleurs des villes et des campagnes, en vertu du fait que c’étaient eux qui avaient accompli la révolution.Les Kronstadiens exigèrent la mise en pratique des fondements de la révolutions d’Octobre : "Election libres des soviets, liberté de parole et de presse pour les ouvriers et paysans, les anarchistes les socialistes révolutionnaires de gauche".

Le Parti Communiste Russe vit en cela une atteinte inadmissible à sa position monopolistique dans son pays et, dissimulant son lâche visage de bourreau derrière un masque de révolutionnaire et d’amis des travailleurs, déclara contre-révolutionnaire les marins et ouvriers libres de Kronstadt, puis lança contre eux des dizaines d’argousins et d’esclaves soumis : Tchekistes, Koursantis, membres du Parti… afin de massacrer ces honnêtes combattants révolutionnaires et dont le seul tort était de s’indigner devant le mensonge et la lâcheté du Parti Communiste Russe qui piétinait les droits des travailleurs et de la révolution.

Le 7 mars 1921, à 18h45, un ouragan de feu d’artillerie fut déclenché contre Krondstadt. il était naturel et inévitable que Krondstadt révolutionnaire se défende. C’est ce qu’il fit, non seulement au nom de ses exigences, mais aussi en celui des autres travailleurs du pays qui luttaient pour leurs droits révolutionnaires, foulés arbitrairement par le pouvoir bolchevik.

Leur défense se répercuta dans toute la Russie asservie, toute prête à asservir leur juste et héroïque combat, mais malheureusement impuissante, car elle était alors désarmée, constamment exploitée et enchaînée par les détachements répressifs de l’Armée Rouge et de la Tcheka, formés spécialement pour écraser l’esprit et la volonté libres du pays.

Il est difficile d’évaluer les pertes des défenseurs de Kronstadt et la masse aveugle de l’Armée Rouge, mais il est néanmoins certain qu’il y aie eu plus de dix milles morts. Pour la plupart, ce furent des ouvriers et des paysans, ceux-là même dont le Partit du mensonge s’était le plus servi pour s’emparer du pouvoir, en les dupant des promesses d’un avenir meilleur. il s’en était servi pendant des années uniquement pour ces propres intérêts de parti, afin de développer et de perfectionner sa domination toute puissante sur la vie économique et politique du pays.

Kronstadt défendit tout ce qu’il y avait de meilleur dans la lutte des ouvriers et des paysans dans la révolution russe contre l’oligarchie bolchévique. C’est pour cela que cette dernière extermina les kronstadiens, en partie immédiatement après sa victoire militaire, le reste dans ses casemates et ses cachots, hérités de l’ordre tsariste et bourgeois. Parmi ceux qui purent gagner la Finlande, beaucoup sont encore internés dans des camps de concentration.

Ainsi comprise, la journée du 7 mars doit apparaître comme un moment douloureusement ressenti par les travailleurs de tous pays. Ce jour-là, ce n’est pas seulement chez les seuls travailleurs russes qui doivent revivre le souvenir pénible des révolutionnaires de Kronstadt ayant péri dans la lutte et des rescapés qui pourrissent dans les geôle bolchéviques. Mais ce n’est pas avec des gémissements que l’on résoudra la question : en dehors de la commémoration du 7 mars, les travailleurs de tous pays doivent organiser partout, tant sur les forfaits accomplis par le Parti Communiste Russe à Kronstadt, contre le ouvriers et marins révolutionnaires, que pour la libération des survivants encadenassés dans les prisons bolchéviques et enfermés dans les camps de concentrations de Finlande.


https://fr.theanarchistlibrary.org/libr ... -kronstadt
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Messagede bipbip » 14 Juil 2017, 17:01

La lutte pour les-soviets libres en Ukraine

Table des matières

Présentation
I - À toute la population laborieuse de la ville d’Alexandrovsk et de ses environs. 4
II - Déclaration de l’Armée révolutionnaire insurrectionnelle d’Ukraine (makhnoviste). 5
III - CAMARADES PAYSANS ! 7
IV - ADRESSE AUX PAYSANS ET AUX OUVRIERS D’UKRAINE 9
V - QUI SONT LES MAKHNOVISTES ET POUR QUOI COMBATTENT-ILS ? 11
1. Les makhnovistes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2. Pourquoi nous appelons-nous makhnovistes ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
3. Comment se manifeste selon nous le sens de toute émancipation ? . . . . . . . . . . . . . . . . 11
4. Quelle est la conception du régime soviétique des makhnovistes ? . . . . . . . . . . . . . . . . 11
5. Quels sont les moyens employés par les makhnovistes pour atteindre ces fins ? . . . . . . . . 11
VI - AUX CAMARADES DE L’ARMÉE ROUGE DU FRONT ET DE L’ARRIÈRE ! 12
VII - À BAS LE COMBAT FRATRICIDE ! 14
VIII - À TOUS LES TRAVAILLEURS DE LA CHARRUE ET DU MARTEAU ! 15
IX - AUX JEUNES GENS ! 16
X - ADRESSE DES MAKHNOVISTES AUX COSAQUES TRAVAILLEURS DU DON ET DU KOUBAN 17
XI - CAMARADES SOLDATS ROUGES ! 19
XII - ARRÊTE-TOI ! LIS ! REFLECHIS ! 20
XIII - APPEL ! 21
XIV - OUVRIERS, PAYSANS ET SOLDATS ROUGES ! 22

PDF à télécharger : https://lookaside.fbsbx.com/file/la-lut ... T41vyV8gbQ
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Re: Les Soviets en Russie 1905-1921, révolution russe

Messagede bipbip » 16 Juil 2017, 14:09

Les insurgés de Kronstadt
Pourquoi nous combattons


Après avoir mené à bien la révolution d’octobre, la classe ouvrière espérait avoir réalisé son émancipation. Mais il en résulta un asservissement encore plus profond de la personne humaine.

Les usurpateurs communistes s’emparèrent du pouvoir policier et gendarmesque de la monarchie et, au lieu d’accorder la liberté au peuple, lui inspirèrent la crainte constante de tomber entre les mains de la Tchéka, dont les salles de torture dépassent en horreur celles de l’administration gendarmesque du régime tsariste. Les baïonnettes, les balles, les ordres grossiers des opritchniki de la Tchéka, voilà ce que ses années de souffrance et de lutte ont valu au travailleur de Russie soviétique.

Le glorieux emblème de l’État ouvrier -la faucille et le marteau- les autorités communistes lui ont substitué la baïonnette et le barreau de prison, pour assurer la perpétuation de la vie tranquille et insouciante de la nouvelle bureaucratie de commissaires et de fonctionnaires communistes.

Mais il y a plus infâme et plus criminel, la servitude morale que les communistes ont inaugurée : ils se sont emparés du monde intérieur des travailleurs pour les contraindre à penser en termes communistes. Avec l’aide des syndicats bureaucratisés, ils enchaînent les travailleurs à leur poste, de sorte que le travail n’est plus une joie mais une nouvelle forme d’esclavage.

Aux protestations des paysans, qui s’expriment par des soulèvements spontanés, et des ouvriers que leurs conditions de vie poussent à la grève, ils répondent par les exécutions de masse, le bain de sang, surpassant même les généraux tsaristes.

La Russie des travailleurs, la première à avoir brandi le drapeau rouge de l’émancipation du travail, est noyée dans le sang des martyrs de la domination communiste. C’est dans cette mer de sang que les communistes ont englouti tous les serments glorieux, tous les mots d’ordre lumineux de la révolution des travailleurs.

Les choses n’ont pas cessé de se préciser et aujourd’hui, il est clair que le parti communiste russe n’est pas le défenseur des travailleurs qu’il prétend être.

Les intérêts des travailleurs lui sont étrangers. S’étant emparé du pouvoir, il n’a plus qu’une seule crainte : le perdre et c’est pourquoi il croit que tous les moyens lui sont bons : calomnie, violence, fourberie, assassinat, vengeance sur la famille des rebelles. Les travailleurs ont assez souffert ; leur patience est à bout. Çà et là, la lutte contre l’oppression et la violence allume dans le pays l’incendie insurrectionnel. Les grèves ouvrières se sont multipliées mais les agents de l’Okhrana bolchevique veillent ; ils ont pris toutes les mesures pour prévenir et réprimer l’inévitable troisième révolution.

Elle n’en est pas moins venue, oeuvre des travailleurs eux-mêmes.

Les généraux du communisme voient bien que c’est le peuple qui s’est dressé, convaincu que les idées du socialisme ont été trahies. Ils tremblent pour leur peau, convaincus qu’on n’échappe pas à la colère des travailleurs ; mais ils n’essaient pas moins, avec l’aide de leurs opritchniki, de terroriser les rebelles avec leurs prisons, leurs pelotons d’exécution et autres atrocités.

Mais la vie sous le joug communiste est devenue plus terrible que la mort. Révoltée, la population laborieuse comprend qu’il n’y a pas de moyen terme dans la lutte contre les communistes et le nouveau servage qu’ils ont instauré.

Il faut aller jusqu’au bout.

Ils font semblant de faire des concessions : à Petrograd, les barrages routiers ont été levés dans la province et 10.000 000 de roubles-or ont été débloqués pour l’achat de vivres à l’étranger. Mais ne vous laissez pas tromper, derrière l’appât se cache la main de fer du maître, du dictateur qui se promet de se repayer au centuple une fois que ses concessions auront ramené le calme.

Non, il n’est pas de moyen terme.

La victoire ou la mort Cronstadt-la-rouge donne l’exemple, terreur des contre-révolutionnaires de droite et de gauche. Ici s’est accompli un nouveau pas en avant de la révolution.

Ici s’est levé le drapeau de la révolte contre les trois années de violence et d’oppression communistes qui laissent loin derrière elles les trois cents ans du joug monarchique.

Ici, à Cronstadt, nous avons posé la première pierre de la troisième révolution qui fera sauter les dernières entraves des masses laborieuses et ouvrira toute grande la voie nouvelle de la créativité socialiste.

Cette révolution nouvelle fera lever les masses laborieuses d’orient et d’Occident en servant d’exemple de la construction socialiste nouvelle opposée à la « créativité » de la bureaucratie communiste. Les masses laborieuses de l’étranger verront de leurs yeux que tout ce qui s’est créé ici jusqu’à aujourd’hui, au nom des travailleurs et des paysans, n’était pas le socialisme.

Sans coup férir, sans qu’une goutte de sang ait été versée, le premier pas a été franchi. Les travailleurs ne veulent pas de sang. Ils ne le verseront que réduits à l’autodéfense. Malgré tous les agissements scandaleux des communistes, nous saurons nous contenter de les isoler de la vie publique pour que leur propagande maléfique et mensongère ne gêne pas notre œuvre révolutionnaire.

Les ouvriers et les paysans ne cessent d’aller de l’avant, laissant derrière eux l’Assemblée constituante et son régime bourgeois, la dictature communiste, sa Tchéka et son capitalisme d’État dont le nœud coulant, passé au cou des masses laborieuses, menace de les étrangler.

Le bouleversement actuel offre enfin aux travailleurs l’occasion d’élire des soviets libres qui fonctionneront en dehors de toute pression partisane et de refondre les syndicats bureaucratisés en associations libres d’ouvriers, de paysans et de travailleurs intellectuels.

Le club policier de l’autocratie communiste a enfin volé en éclats.

https://fr.theanarchistlibrary.org/libr ... combattons
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Re: Les Soviets en Russie 1905-1921, révolution russe

Messagede bipbip » 20 Juil 2017, 13:40

Voline — La Révolution russe [1917-2017]

Les anarchistes aussi ont une idée de la révolution

Cette semaine, nous parlerons de La Révolution russe de Voline, ressorti en avril 2017 aux éditions Libertalia. Voline est un révolutionnaire russe né en 1882 [1]. Il participe à la révolution de 1905 en tant que membre du parti Socialiste-Révolutionnaire. Ce n’est qu’en exil qu’il devient anarchiste. Après la révolution de Février, on le retrouve rédacteur du principal journal anarchiste de Pétrograd, Goloss Trouda (« La Voix du travail »). En 1919, il rejoint le mouvement makhnoviste. En décembre 1920, il est arrêté à Moscou puis, après une grève de la faim, expulsé avec d’autres opposants en Allemagne. A nouveau en exil, il participe au mouvement anarchiste français, essentiellement à travers une activité éditoriale. Il meurt en 1945.

... https://lundi.am/Voline-La-Revolution-russe-1917-2017
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Re: Les Soviets en Russie 1905-1921, révolution russe

Messagede bipbip » 25 Juil 2017, 08:32

Une histoire de la révolution russe

La Révolution russe reste un des moments majeurs de l'histoire. Mais cette révolte sociale spontanée sombre rapidement dans l'autoritarisme bureaucratique.

La Révolution russe reste un mouvement historique d’émancipation. Pourtant, cette révolte spontanée reste associée au régime totalitaire de l’URSS. Ce sont pourtant les classes populaires qui participent à la révolte. Le courant libertaire semble influent pendant la Révolution russe. Des figures comme Voline, anarchiste russe, ont été oubliées et restent méconnues du grand public. Son parcours incarne les idées libertaires et l’histoire des révoltes en Russie. Voline retrace son témoignage subjectif dans le livre La Révolution russe. Histoire critique et vécue.

L’historien Charles Jacquier présente le parcours de l’anarchiste. Voline est membre du Parti socialiste-révolutionnaire. Il participe à la révolte de 1905-1906. Il est emprisonné et déporté en Sibérie. Mais il s’évade pour rejoindre la France. Il fréquente alors les milieux libertaires et devient anarchiste. Il retourne en Russie en 1917. Le pays est encore en ébullition. Il s’occupe d’un journal de propagande anarcho-syndicaliste. En 1919, il rejoint les partisans de Nestor Makhno en Ukraine. Il est arrêté en 1920 et banni d’URSS.

... http://www.zones-subversives.com/2017/0 ... n=politics
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Re: Les Soviets en Russie 1905-1921, révolution russe

Messagede bipbip » 27 Juil 2017, 20:52

Mensuel Alternative Libertaire N0 spécial, été 2017

Dossier 1917

Un dossier réalisé par Guillaume Davranche (AL Montreuil) et Pierre Chamechaude (Ami d’AL, Paris nord-est)

Édito : Les anarchistes, leur rôle, leurs choix

De la Révolution russe, les libertaires ne retiennent souvent que deux épisodes épiques et signifiants : la Makhnovchtchina, Cronstadt 1921. La séquence initiale de 1917-1918 est plus mal connue. C’est pourtant là que l’essentiel de la partie s’est jouée pour le mouvement anarchiste.

Quelle était alors sa consistance, quel fut son rôle, quels choix opéra-t-il ?

En février 1917, après l’effondrement des institutions impériales, émergea une administration alternative – les soviets, les comités d’usines –, base d’un possible pouvoir populaire. Possible, mais pas assuré. Beaucoup dépendrait de l’orientation imprimée par les différents courants politiques à l’œuvre.

Or, en février 1917, l’anarchisme était la composante la plus minoritaire du socialisme russe.

Certes, la politisation fulgurante du prolétariat et des conscrits entraîna alors une croissance pléthorique des partis et des syndicats, jusque-là clandestins. Mais comment transformer ce flot de convertis volatils en une force collective, capable de peser sur le cours des événements ?

Toutes les organisations furent confrontées à cet enjeu, auquel le mouvement anarchiste ne put répondre. Par manque de moyens, assurément ; par manque de volonté aussi, du fait d’un reliquat de spontanéisme hérité de la période « terroriste » de 1905-1906.

Des années plus tard, bien des militants souligneront ces lacunes. Voline déplorera le manque de « cadres » pour répandre les idées anarchistes et « contrecarrer la puissante propagande et l’action bolchevistes » [1]. Makhno en voudra aux « anarchistes des villes » de n’avoir pas épaulé ceux des campagnes [2]. Anatole Gorélik jugera qu’« il y avait très peu de militants anarchistes de formation théorique suffisante » et évoquera son angoisse quand, dans le Donbass, il voyait « chaque semaine, des dizaines de représentants et délégués d’ouvriers » qui réclamaient « des orateurs et agitateurs, de la littérature politique, mais surtout une aide morale et théorique » sans que son groupe soit en mesure de répondre à la demande [3].

Le mouvement anarchiste n’ayant pu surmonter à temps son handicap initial, une large part de sa mouvance fut satellisée, puis aspirée par le Parti bolchevik, que sa supériorité numérique et organisationnelle faisait apparaître comme un outil plus efficace pour parer au plus pressé : vaincre la bourgeoisie et la contre-révolution.

Que faire pour échapper à cette fatalité, et créer la surprise ?

Ce dossier raconte comment le ­mouvement libertaire joua sa partition et tenta de rattraper son retard, avant d’être brutalement étranglé par le nouveau pouvoir.



Au sommaire

• Février-mars 1917 : après les tsaristes, chasser les capitalistes • Minoritaires mais galvanisés, les anarchistes prônent l’expropriation tous azimuts
• un tract de la Fédération anarchiste communiste de Petrograd (mars 1917)

• Avril-mai : l’irrépressible montée vers l’explosion sociale • La première vague libertaire (1905-1908)
• Anarcho-syndicalistes dans les comités d’usines

• Juin-juillet : provoquer une insurrection ne suffit pas • Le fiasco des journées de juillet

• Août-septembre : la contre-révolution creuse son propre tombeau • Les autres composantes du socialisme russe en 1917

• Octobre rouge (et noir) : l’assaut dans l’inconnu • Une révolutionnaire ukrainienne : Maroussia sort de l’oubli

• Novembre 1917-avril 1918 : du pluralisme à la révolution confisquée. Quatre points de clivage : 1. Pouvoir populaire contre pouvoir d’État
2. Socialisation contre nationalisation
3. Milices populaires contre armée hiérarchisée
4. Sur les réquisitions et expropriations

• Épilogue 1918-1921 : résistance et éradication

http://alternativelibertaire.org/?Dossi ... eurs-choix
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Re: Les Soviets en Russie 1905-1921, révolution russe

Messagede bipbip » 29 Juil 2017, 18:53

L’anarchiste Jelezniakov disperse l’Assemblée constituante

C’est un épisode historique relativement connu : la dispersion de l’Assemblée constituante russe, le 6 janvier 1918, s’est faite sous la contrainte du matelot de Cronstadt Anatoli Jelezniakov... avec évidemment l’aval du pouvoir bolchevik.

Dans la nuit du 5 au 6 janvier 1918, après seulement douze heures de session, le pouvoir bolchevik, approuvé par ses alliés anarchistes et SR de gauche, fait disperser l'Assemblée constituante. Celle-ci vient d'annuler plusieurs décisions du IIe congrès des soviets, tenu en octobre 1917.

Assemblées concurrentes, la Constituante et le congrès des soviets sont élues sur des bases très différentes : la Constituante l'est au suffrage universel, dans toutes les classes sociales ; le congrès des soviets ne comporte que des députés élus dans les usines et les régiments.

Pour les anarchistes, la légitimité politique revient au congrès des soviets... même si, par la force des choses, il est dominé par le gouvernement bolchevik auquel ils sont hostiles.

Les Parti bolchevik, lui, avait tellement réclamé la convocation d'une Assemblée constituante entre février et octobre qu’une fois au pouvoir, il n'a pu faire autrement que d’en organiser l’élection. Le quotidien anarchiste de Petrograd, « Bourevestnik », avait alors condamné une décision « contradictoire, extrêmement nuisible et dangereuse ».

Sans surprise, le scrutin donne une large majorité de députés modérés, principalement SR et mencheviks.

La Constituante ne siégera cependant qu’une unique journée. Le 6 janvier, à 4h40 du matin, le commandant de la garde du palais de Tauride, l'anarchiste Anatoli Jelezniakov, avec l'aval du chef bolchevik Dybenko, vient donc taper sur l'épaule du président de l'Assemblée constituante, Viktor Tchernov, et lui intime l'ordre de lever la séance.

Le pays se montrant indifférent à ce coup de force, la Constituante ne sera plus autorisée à se réunir. Une semaine plus tard, le IIIe congrès des soviets approuvera ce coup de force, affirmant sa légitimité contre celle de la Constituante.

Dans la réalité, c'est surtout le gouvernement bolchevik qui a désormais les coudées franches.



Video : https://vimeo.com/226503748

http://alternativelibertaire.org/?L-ana ... nstituante
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Re: Les Soviets en Russie 1905-1921, révolution russe

Messagede bipbip » 30 Juil 2017, 16:27

Reportage d’outre-tombe : « Les obsèques de Kropotkine » (1921)

Ils sont tous là : bolcheviks, mencheviks, socialistes-révolutionnaires et bien sûr anarchistes... partisan du régime ou persécuté par lui, nul ne pouvait manquer cet événement crépusculaire à plus d’un titre : les funérailles du vieux révolutionnaire Kropotkine, en février 1921. Ce document exceptionnel valait bien une nouvelle traduction commentée.

Le 8 février 1921, le vieux révolutionnaire, grand scientifique et principal théoricien de l'anarchisme, Pierre Kropotkine, meurt à l’âge de 78 ans, à Dmitrov, près de Moscou. Le 10 février, le cercueil est acheminé par le train dans la capitale, où le corps est exposé pendant deux jours à la Maison des syndicats. L’enterrement a lieu le 13 février, en présence de 20.000 personnes.

Le Département panrusse de cinéma et de photographie (VFKO) a réalisé un reportage complet sur cet événement.

Aucune tendance libertaire ne pouvait se permettre, politiquement, d’en être absente. Mais d’autres courants ont également tenu à se faire représenter, qu’il s’agisse des socialistes-révolutionnaires, des mencheviks ou des bolcheviks.

Sur ces images exceptionnelles on peut clairement décrypter certaines banderoles. On aperçoit donc :
– les banderoles d'organisations libertaires satellisées par le régime, telles que la Fédération panrusse des anarchistes-communistes et la Section panrusse des anarchistes-universalistes ;
– celle d'une organisation libertaire oppositionnelle : la Confédération anarchiste ukrainienne Nabat (qui, en réalité, a déjà été démantelée à cette date) ;
– l’Union des SR maximalistes, groupement d’extrême gauche prorégime  ;
– un groupement d’anarchistes rapatriés des Etats-Unis, qui en majorité se sont ralliés au régime.

On retrouve une même diversité parmi les anarchistes identifiés à l’écran – dont certains ont été des proches de Kropotkine. Il y a là  :
– des militants qui coopèrent avec le régime soviétique  : German Sandomirski, Alexandre Atabekian, German Askarov, Vladimir Barmach, Alexei Borovoi, Nikolai Lebedev, Alexandre Schapiro  ;
– d'autres qui, à cette date, sont en train de rompre, comme Alexandre Berkman et Emma Goldman  ;
– des opposants persécutés par le régime, comme Efim Yartchouk, Grigori Maximov, Nikolai Pavlov et Markous (issus de la Confédération panrusse des anarcho-syndicalistes), mais aussi Lev Tchernyi et Aaron Baron (du Nabat)  ;
– des personnalités indépendantes comme Georgi Gogeliia et Piro ;
– d'autres, enfin, sur lesquels nous n’avons pas d’information : Anosov, Petrovski, T. Schapiro.

Quelques semaines après ces funérailles, éclateront les grèves de Petrograd et la fameuse révolte de Cronstadt. Le pouvoir communiste décidera alors d'éradiquer tout espace de libre expression. Les organisations anarchistes prorégime en feront les frais, et seront démantelées avant la fin de l'année. Les obsèques de Kropotkine auront donc été la dernière occasion pour elles de manifester publiquement.

http://www.alternativelibertaire.org/?R ... tkine-1921

Video : Les Funérailles de Kropotkine, 1921 (FR)
https://vimeo.com/226210260
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Re: Les Soviets en Russie 1905-1921, révolution russe

Messagede bipbip » 04 Aoû 2017, 11:21

La revue "Période" et la révolution russe : le grand décervelage radical-chic

Décerveler : Rendre une personne inapte à penser par elle-même.

Il existe un recueil de textes de Trotski en anglais qui s’intitule The Stalin School of Falsification (« L’école stalinienne de falsification »). Un des paradoxes de l’histoire est que, depuis la disparition de l’URSS, ce sont les trotskistes qui, alliés aux post- ou néo-staliniens, manipulent l’histoire de la révolution russe d’au moins trois façons :

– en cachant l’importance du mouvement anarchiste en URSS et sa répression féroce par le Parti bolchevik,

– en dissimulant l’apport théorique et les combats politiques des oppositions communistes au sein du Parti bolchevik (à part évidemment l’Opposition dite de gauche ou « trotskiste »),

– en ignorant l’apport théorique des communistes de gauche des années 20 et 30 dans le reste de l’Europe, et notamment leurs analyses de la nature de l’Union soviétique, analyses beaucoup moins superficielles et beaucoup plus durables que celles de Trotski et de ses disciples divers.
Pour s’en rendre compte, il suffit de parcourir la bibliographie publiée sous le titre involontairement comique « 1917-2017. Politiser la révolution » dans la revue en ligne Période
http://revueperiode.net/guide-de-lectur ... evolution/

Face à des méthodes partisanes aussi grossières de décervelage historique, méthodes d’autant plus nuisibles que la révolution russe occupe une place de plus en plus réduite dans les programmes scolaires, il est important de faire connaître certaines lectures critiques à celles et ceux qui ne sont pas prêts à gober les manipulations historiques des trotskistes et de leurs amis stalinophiles.
En effet certains intellectuels (et militants de contrebande) , au nom d’une prétendue « politisation » d’une question capitale comme celle de la révolution russe, dissimulent les critiques révolutionnaires du bolchevisme et présentent certains auteurs trotskistes au bilan politique calamiteux (P. Broué, T. Cliff, J.J. Marie) comme des spécialistes fiables ou des témoins offrant une analyse « scientifique (c’est ainsi qu’est présenté le livre de Trotski sur l’histoire de la révolution russe par l’auteur d’une bibliographie qui censure délibérément des décennies de réflexion et de pratique révolutionnaires !).

De plus, ils dissimulent ou minimisent l’importance des témoignages et des travaux de militants et d’historiens anarchistes (sous-entendu peu fiables à cause de leur idéologie non léniniste, ce qui est pour le moins culotté quand on sait le nombre de falsifications commises au nom du léninisme), mais aussi des écrits des communistes de gauche russes (pourtant membres du Parti bolchevik et marxistes, eux).

Lorsqu’on établit une bibliographie et que l’on se prétend « révolutionnaire » ou même vaguement « anticapitaliste » (en clair quand ses articles sont dignes du Monde diplomatique), la moindre honnêteté intellectuelle consiste à ne pas ignorer tout un pan de la pensée et de la pratique révolutionnaires... Mais sans doute est-ce trop demander à une revue comme « Période » qui préfère ne pas heurter certaines cliques politico-éditoriales, sinon ces dernières risqueraient de refuser de publier leurs livres ou leurs articles...

En effet, il ne faut jamais oublier que, derrière les intentions théoriques apparemment les plus radicales et novatrices, se cache souvent un opportunisme alimentaire, indispensable pour conserver ou conquérir des places, des rémunérations symboliques et des prébendes dans le champ intellectuel et universitaire.

Y.C. Ni patrie ni frontières, 30 juillet 2017

P.S. Je compléterai cette liste par tous les ouvrages ou brochures ou liens que l’on voudra bien me faire parvenir.

Commençons par les articles traduits ou/et publiés par la revue Ni patrie ni frontières et disponibles sur les sites mondialisme.org et npnf.eu

Emma Goldman : La vérité sur les bolcheviks (1918)

Emma Goldman : La révolution sociale est porteuse d’un changement radical de valeurs (1923)

Emma Goldman : Le communisme n’existe pas en URSS (1935)

Emma Goldman : Trotsky proteste beaucoup trop (1938)

Mike Martin : Les bolcheviks contre la classe ouvrière (un article indispensable)

Loren Goldner : Le communisme est la communauté humaine matérielle. Amadeo Bordiga et notre temps

Mais aussi les livres

1) La vision anarchiste

Piotr Archinov, Le mouvement makhnoviste, Éditions Bélibaste, 1969.

Piotr Archinov, La makhanovchtchina : l’insurrection révolutionnaire en Ukraine de 1918 à 1921, Éditions Spartacus, 2000

Paul Avrich, La tragédie de Cronstadt 1921, Seuil, 1975

Paul Avrich, Les anarchistes russes, Maspero, 1979

Berkman, Alexandre, Le Mythe bolchevik. Journal. 1920-1922, La Digitale-Calligrammes, 1987, ; rééd., 1996

Berkman Alexandre, La Tragédie russe. Étude critique, perspectives, éd. du Réfractaire-Les Amis de Louis Lecoin, 1977.

Berkman, Alexandre, Mémoires de prison d’un anarchiste, Presses de la Renaissance, 1977.

René Berthier, Octobre 1917 : le Thermidor de la révolution russe, Éditions CNT, RP, 2003 http://monde-nouveau.net/IMG/pdf/1917_r ... uveau_.pdf

Ettore Cinnella, Makhno et la révolution ukrainienne (1917-1921), suivi de Quarante jours à Gouliaï-Polié, de Galina A. Kouzmenko (compagne de Nestor Makhno), Atelier de création libertaire, 2003

Emma Goldman, L’agonie de la révolution, Mes deux années en Russie (1920-21) - à paraître en 2017 aux Nuits rouges

Emma Goldman, L’épopée d’une anarchiste. New York 1886 - Moscou 1920, Éditions Complexe, 2001.

Daniel Guérin, Ni dieu ni maître, volume IV, anthologie, Maspero 1970

Arthur Lehning, Anarchisme et marxisme dans la révolution russe, Spartacus, rééd. 2013

Nestor Makhno, "La révolution russe en Ukraine", Ressouvenances, 2003

Ida Mett, Souvenirs sur Nestor Makhno, Éditions Allia, 1983

Ida Mett "La commune de Cronstadt, crépuscule sanglant des soviets", (Spartacus).

R. Rocker : Les soviets trahis par les bolcheviks, Cahiers Spartacus B 53

Alexandre Skirda, Les cosaques de la liberté, Nestor Makhno, le cosaque de l’anarchie et la guerre civile russe, 1917-192, JC Lattès, 1985

Alexandre Skirda, Les anarchistes russes, les soviets et la révolution de 1917 Editions de Paris, rééd. Spartacus

Alexandre Skirda, Cronstadt 1921, rééd. Spartacus,

Alexandre Skirda, Nestor Makhno, Le Cosaque de l’anarchie, Éditions Alexandre Skirda, 1982.

Alexandre Skirda, Nestor Makhno, Le Cosaque libertaire, Les Éditions de Paris, 1999, Lux Éditeur 2004

Voline, La révolution russe, Libertalia, 2017

Voline, La Révolution inconnue, Livre premier : Naissance, croissance et triomphe de la Révolution russe (1825-1917), éditions Entremonde, 2009

Voline, La Révolution inconnue, Livre deuxième : Le bolchevisme et l’anarchie, éditions Entremonde, 2009

Voline, La Révolution inconnue, Livre troisième : Les luttes pour la véritable Révolution sociale (1918-1921), éditions Entremonde, 2009

- "La commune de Cronstadt - Recueil de documents comprenant la traduction intégrale des Izvestias de Cronstadt" (Bélibaste).

- "Les anarchistes russes et les soviets" (textes de Rocker, Archinov, Valevsky, Yartchouk, Makhno). (Spartacus).

2) La vision des communistes de gauche, des communistes de conseil et des auteurs critiques par rapport au léninisme et à l’interprétation trotskiste

Rene Girault, E. L. Keenan, Jacques Baynac, Laura Engelstein, Avraham Yassour, SUr 1905, Champ libre, 1974

Jacques Baynac La terreur sous Lénine, Sagittaire, 1975

Jacques Baynac, Les socialistes révolutionnaires, Laffont, 1992

Maurice Brinton, Les bolchéviques et le contrôle ouvrier, L’Etat et la contre-révolution (1973), rééd. Les nuits rouges et aussi https://bataillesocialiste.files.wordpr ... uvrier.pdf

Boukharine, Ossinski, Radek, Smirnov, Moscou 1918, La revue Kommunist, Les communistes de gauche contre le capitalisme d’Etat, Smolny, 2011

Amadeo Bordiga, Russie et révolution dans la théorie marxiste (1954-1955), Spartacus et http://classiques.uqac.ca/classiques/bo ... rxiste.pdf

C. Castoriadis, Les rapports de production en Russie, Socialisme ou Barbarie n° 2, mai 1949
https://www.marxists.org/francais/gener ... /index.htm

Korsh, Mattick, Pannekoek, Ruhle, Wagner, La contre-révolution bureaucratique, 10/18 (un certain nombre de ces textes sont en ligne
https://bataillesocialiste.wordpress.co ... ucratique/ )

Michel Olivier, Gavril Miasnikov, Le Groupe ouvrier du Parti communiste russe (1922 - 1937), (2009) https://bataillesocialiste.wordpress.co ... 1923-1937/

Michel Olivier, La gauche bolchevik et le pouvoir ouvrier (1919-1927). Sommaire et présentation : http://www.leftcommunism.org/spip.php?article312 (On peut commander les 2 brochures chez l’auteur : Michel Olivier, 7 rue Paul Escudier, 75009 Paris)

Anton Pannekoek, Lénine philosophe, Spartacus et https://www.marxists.org/francais/panne ... 380000.htm

Otto Ruhle et Paul Mattick, Fascisme brun, fascisme rouge, Cahiers Spartacus B 63

Otto Ruhle, Fascisme brun, fascisme rouge, https://www.marxists.org/francais/ruhle ... e_1939.htm

Controverses : « D’octobre 1917 à l’effondrement de l’URSS » (numéro spécial, novembre 2011) http://www.leftcommunism.org/IMG/pdf/CT-1.pdf

Revue Invariance :
- Série I, n°4 : "Leçons des contre révolutions . Révolution double . Nature capitaliste-révolutionnaire de l’économie russe
- Série I, n°9 "La Russie soviétique de la révolution à aujourd’hui"
- Série II : n°4 : "Bordiga et la révolution russe. Russie et nécessité du communisme"
- Série II : n°6 "Manifeste du Groupe ouvrier du PC"

Munis, G. : Revolución y contrarrevolución en Rusia. Muñoz Moya, 1999

3) Autres sources

Éric Aunoble, Le communisme tout de suite ! Le mouvement des communes en Ukraine soviétique (1919-1920) Paris, Les nuits rouges, 2008

Oskar Anweiler, Les soviets en Russie, Gallimard, 1972

E.H. Carr, La révolution bolchevique (1917-1923), 3 volumes, Editions de Minuit, 1969-1974

Anton Ciliga, Dix ans au pays du mensonge déconcertant, Champ Libre, 1977

Anton Ciliga, Lénine et la révolution, Éditions Spartacus, 1947, rééd. 1978.

Orlando Figes, La révolution russe, Denoel, 2007

Christine Fauré : Terre, terreur et liberté, Maspero, 1979

Léonard Shapiro, Les bolcheviks et l’opposition (1917-1922), rééd. Les Nuits rouges

- Franco Venturi :Les intellectuels, le peuple et la révolution : Histoire du populisme russe au XIXe siècle, tome I, Gallimard, 1972

Rosa Luxembourg, La révolution russe, Spartacus et L’Aube, 2007 https://www.marxists.org/francais/luxem ... s/rrus.htm

Gustaw Herling, Un monde à part, Gallimard, 1995

4) En anglais, on trouvera une liste assez fournie de livres en PDF et d’articles sur le site libcom
https://libcom.org/library/russian-revo ... ding-guide

Sheila Fitzpatrick, The Russian Revolution, Oxford University Press, 3e édition 2008.

http://mondialisme.org/spip.php?article2622
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Re: Les Soviets en Russie 1905-1921, révolution russe

Messagede bipbip » 18 Aoû 2017, 15:46

L’idee des soviets
de Pano Vassilev

L’IDÉE DES SOVIETS N’EST PAS UNE NOTION BOLCHEVIQUE

La théorie des soviets n’a rien de commun avec le système de gouvernement soviétique, comme le
croient la plupart des gens.

Au contraire, cette idée n’a rien de commun avec le caractère propre aux bolcheviques, leur
tendance étatique et leur système dictatorial dans la réglementation de la vie sociale.

PDF : https://lookaside.fbsbx.com/file/l_id%C ... Wj1G4oa14N
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Re: Les Soviets en Russie 1905-1921, révolution russe

Messagede bipbip » 19 Aoû 2017, 20:06

Le "mirage du soviétisme" et la crise de l'anarchisme

partie sur une période tragique pour l'anarchisme. Les "soviet", c'est à dire les conseils ont fédérés une force révolutionnaire en russie qui va devoir faire face à la 1er guerre mondiale. Les bolcheviks profitent de ces évènement pour prendre le pouvoir. Les anarchistes les soutiennent partiellement, s'en méfie, et y sont finalement hostile après la révolte des marins de Kronstadt. Ce blanquisme à la sauce tartare décimera les rangs des anarchistes russes

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Re: Les Soviets en Russie 1905-1921, révolution russe

Messagede bipbip » 22 Aoû 2017, 14:41

Voline

La révolution inconnue
1917-1921

Introduction
Préface
LIVRE I : Naissance, croissance et triomphe de la révolution (1825-1917)
1. Les prémices (1825-1905)
1.1 La Russie au début du XIXe siècle et la Naissance de la Révolution
1.2 La répression, la trique et la faillite. Evolution quand même. (1825-1855)
1.3 Les réformes, la reprise de la Révolution ; «Echec au tzarisme» et échec révolutionnaire ; la Réaction (1855-1881 )
1.4 Fin de siècle : le marxisme ; évolution rapide ; réaction quand même (1881-1900)
1.5 XXe siècle - Évolution précipitée - Progrès révolutionnaires - Dérivatifs ( 1900-1905)
2. La secousse (1905-1906)
2.1 L'épopée gaponiste ; première grève générale
2.2 La naissance des soviets
2.3 La guerre malheureuse ; la victoire d'une grève révolutionnaire
2.4 L'échec de la Révolution ; le bilan de la secousse
2.5 La «Pause» (1905-1907)
3. L'explosion (1917)
3.1 Guerre et révolution
3.2 Le triomphe de la révolution
3.3 Vers la Révolution sociale
3.4 Vers un gouvernement socialiste ? La misère du socialisme
3.5 La révolution bolcheviste
LIVRE II : Le bolchevisme et l'anarchie
4. Les deux idées de la Révolution
4.1 Deux conceptions opposées de la Révolution sociale
4.2 Les causes et les conséquences de la conception bolcheviste
5. Autour de la Révolution d'Octobre
5.1 L'attitude des bolcheviks et des anarchistes avant Octobre
5.2 La position des anarchistes vis-à-vis de la Révolution d'octobre
5.3 Quelques autres points désaccord
5.4 Quelques considérations
6. Après octobre
6.1 Les bolcheviks au pouvoir ; les différends entre eux et les anarchistes
6.2 La pente fatale
6.3 Les organisations anarchistes
6.4 La presse inconnue (anarchiste) dans la Révolution russe : sa voix, ses luttes, sa fin
6.5 Quelques épisodes vécus
7. La répression
7.1 Les préparatifs
7.2 Le déclenchement
7.3 En pleine furie
7.4 Le cas Léon Tchorny et Fanny Baron
7.5 Le cas Lefèvre, Vergeat, Lepetit
7.6 Un épisode vécu
7.7 L'accord final
7.8 L'étouffoir
7.9 Le truc des " délégations "
7.10 La " justice " bolcheviste
8. L'Etat bolcheviste
8.1 La nature de l'État
8.2 Situation des ouvriers
8.3 Situation des paysans
8.4 Situation des fonctionnaires
8.5 La structure politique
8.6 Vue d'ensemble
8.7 Les " réalisations "
8.8 La Contre-Révolution
LIVRE III : Les luttes pour la véritable Révolution sociale
Avant-propos
9. Cronstadt (1921)
9.1 Quelques notions géographiques
9.2 Cronstadt avant la Révolution
9.3 Cronstadt, avant-garde de la Révolution ; Ses luttes. - Son activité positive. - Son influence
9.4 Cronstadt se dresse contre l'imposture bolcheviste (mars 1921)
9.5 Le dernier acte
10. Ukraine (1918-1921)
10.1 Le mouvement des masses en Ukraine
10.2 La formation de l'Armée insurrectionnelle " makhnoviste "
10.3 Les offensives de Dénikine et l'effondrement final
10.4 Le comportement des makhnovistes dans les régions libérées
10.5 L'offensive de Wrangel - Sa défaite
10.7 Le sort de Makhno et de certains de ses camarades - Epilogue
10.8 Testament de la Makhnovtchina aux travailleurs du monde

à lire en ligne : https://fr.theanarchistlibrary.org/libr ... n-inconnue
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Re: Les Soviets en Russie 1905-1921, révolution russe

Messagede Pïérô » 10 Sep 2017, 03:53

Centenaire de la mutinerie des soldats russes La Courtine 1917

Image

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https://ciralimousin.ficedl.info/article137.html
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Les Soviets en Russie 1905-1921, révolution russe

Messagede bipbip » 27 Sep 2017, 19:51

Octobre 1917 : Le Thermidor de la Révolution russe

Ouvrage publié en 1997 à l’occasion des 80 ans de la Révolution russe.
Editions CNT-Région parisienne
(Ouvrage épuisé)

Il existe de nombreuses histoires de la révolution russe. On trouve, en quantités moins importantes, des livres sur les anarchistes et la révolution russe.
Dans le premier type d’ouvrage, les anarchistes n’apparaissent pas du tout, ou très marginalement. Dans le second type d’ouvrage, qui tente de rendre justice au mouvement libertaire, le travail de restitution du rôle des anarchistes tend à ne pas mettre leur activité en relation avec le déroulement général de la révolution et des problèmes qu’elle a posés.
On sait que ce sont les vainqueurs qui écrivent l’histoire. La mythologie fondée par les bolcheviks et leurs héritiers a eu pour fonction de masquer la réalité, l’extraordinaire vitalité et diversité des expériences que les acteurs de cette révolution ont tenté de mettre en place.
La chute du mur de Berlin, l’implosion de l’URSS ont contribué, aux yeux des tenants du libéralisme, à renvoyer au magasin des accessoires de l’histoire les espoirs nés de la révolution russe. Les libertaires affirment que ces espoirs restent plus que jamais d’actualité et qu’il convient plus que jamais de les réaffirmer, en opposition à ceux pour qui la liberté n’est que la liberté d’exploiter, et en opposition également à ceux pour qui l’émancipation de l’humanité ne peut passer que par son oppression préalable. Nous avons tenté, dans une première partie, de présenter au public une relation des principaux événements de la révolution en y intégrant l’activité des libertaires russes, mais également en proposant, dans une seconde partie, une réflexion sur les principaux problèmes qui se sont posés alors.
Il nous semble qu’aujourd’hui la révolution russe doit être un sujet de réflexion pour la révolution de demain ; les problèmes qu’elle a posés restent dans l’ensemble des problèmes que les révolutionnaires d’aujourd’hui doivent continuer de se poser. C’est pourquoi, dans cette perspective, nous avons, à l’occasion, fait un parallèle avec la révolution espagnole, pour mettre en relief comment les mêmes problèmes ont pu être abordés de manière radicalement différente.

Lire en doc PDF : http://monde-nouveau.net/IMG/pdf/1917_r ... uveau_.pdf

http://monde-nouveau.net/spip.php?article463
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Re: Les Soviets en Russie 1905-1921, révolution russe

Messagede bipbip » 30 Sep 2017, 14:49

Anarchistes et syndicalistes révolutionnaires face à la révolution russe

La révolution russe fut un événement d’une portée énorme pour le
mouvement ouvrier international, et en particulier pour le mouvement
libertaire et le syndicalisme révolutionnaire, dont le soutien enthousiaste
était fondé sur ce que les militants pouvaient savoir sur les événements qui
se déroulaient en Russie. Mais que savait-on de la répression anti-ouvrière
qui se mit en place presque aussitôt après la prise du pouvoir par les
bolcheviks ? Quelle connaissance en avaient les militants ouvriers en
dehors de la Russie ? Peu de chose jusque vers 1920. Peu à peu cependant,
les informations filtrèrent.
La question est importante parce les militants révolutionnaires qui se
rendront en Russie soit comme simples témoins, soit comme représentants
d’organisations politiques ou syndicales pour participer au congrès de fondation
de l’Internationale communiste ou à celui de l’Internationale syndicale
rouge devront se forger une opinion sur la nature du régime afin de
rendre compte une fois rentrés au pays.
Ces comptes rendus seront déterminants dans les orientations que ces
organisations prendront, soit dans le sens du soutien au régime communiste
russe et de l’adhésion aux organisations internationales dont il est
l’initiateur (Internationale communiste, l’Internationale syndicale rouge),
soit dans le sens du rejet si leurs rapports donnent des conclusions
négatives. Le choix d’adhérer à l’Internationale communiste ou à
l’Internationale syndicale rouge sera décisif dans la bolchevisation
ultérieure des organisations.

Doc PDF : http://monde-nouveau.net/IMG/pdf/anarch ... _copie.pdf



La troisième révolution ? Résistance paysanne au gouvernement bolchevique

Durant la guerre civile en Russie, le gouvernement de Lénine fit face à un grand nombre de soulèvements, principalement paysans, qui menacèrent d’abattre le régime. Peut-on justifier l’accusation selon laquelle ils furent menés par des koulaks (paysans riches), appuyés par la réaction blanche, avec le soutien des paysans les plus pauvres, inconscients de leurs réels intérêts de classe ? Ou bien, comme certains opposants à la gauche du bolchevisme le déclarent, furent-ils le début de la « Troisième Révolution » ?

D’après le marxiste allemand Karl Kautsky, les petits paysans étaient condamnés. Il était tactiquement utile de mobiliser les masses paysannes. Dans son texte « La Question Agraire » il déclare que les objectifs à court terme des paysans et de la classe moyenne inférieure, pour ne pas mentionner la bourgeoisie, étaient en opposition aux intérêts de toute l’humanité, incarnés dans l’idée de la société socialiste. « Quand le prolétariat [c’est à dire la classe ouvrière industrielle] en viendra à tenter et à exploiter les réalisations de la révolution, ses alliés – la paysannerie – se tourneront certainement contre lui… la composition politique de la paysannerie l’exclut de tout rôle actif ou indépendant et l’empêche d’atteindre sa propre représentation de classe… Par nature elle est bourgeoise et montre clairement son essence révolutionnaire dans certains domaines… C’est pourquoi la proposition devant le Congrès parle de la seule dictature du prolétariat, soutenu par la paysannerie… La paysannerie doit assister le prolétariat, et pas le contraire, dans la réalisation des souhaits de ce dernier ». Leo Jogiches parlait de « la dictature du prolétariat appuyée par la paysannerie », au sixième Congrès du Parti Social-Démocrate Polonais en 1908 (et la discussion qui suivit au Congrès décida que « la paysannerie ne peut jouer le rôle autonome aux cotés du prolétariat que les bolcheviques lui ont attribué »). Rosa Luxembourg partageait la méfiance de Jogiches envers la paysannerie, et ne pouvait la voir que comme une force réactionnaire.

Lénine lui-même, extrêmement flexible sur un plan tactique et extrêmement rigide sur un plan idéologique, était conscient de ce qu’il faisait quand son parti avançait le slogan de la dictature du prolétariat et de la paysannerie. Après le triomphe bolchevique ; « alors il sera ridicule de parler de l’unité de la volonté du prolétariat et de la paysannerie, de règle démocratique… Alors nous devrons penser à la dictature socialiste, prolétarienne » (« Deux tactiques de la Social-démocratie dans la Révolution Démocratique, 1905 »).

Pour sa part, Trotski avait une attitude encore plus dure envers la paysannerie, et n’était pas convaincu par une alliance même temporaire avec elle : « Le prolétariat entrera en conflit pas seulement avec les groupes bourgeois qui soutenaient le prolétariat lors de la première étape de la lutte révolutionnaire, mais également avec les larges masses paysannes » (1905, écrit en 1922).

doc PDF : http://monde-nouveau.net/spip.php?article417
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