17 octobre 1961, commémoration

Re: 17 octobre 1961, commémoration

Messagede Pïérô » 17 Oct 2013, 10:40

Appel au rassemblement à l’occasion du 52e anniversaire du 17 octobre 1961, le 17 octobre 2013 à 18h, au Pont Saint-Michel, à Paris

17 octobre 1961 - 17 octobre 2013 : 52e anniversaire - Vérité et Justice

Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre feu discriminatoire qui leur avait été imposé par Maurice Papon, préfet de police de Paris. Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés – notamment par la « force de police auxiliaire » – ou, pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie. Des centaines perdirent la vie, victimes d’une violence et d’une brutalité extrême des forces de police.


52 ans après, la Vérité est en marche. Cependant, la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu’elle a menées, - en particulier la Guerre d’Algérie - non plus que dans le cortège de drames et d’horreurs qu’elles ont entraînés, comme ce crime d’Etat que constitue le 17 octobre 1961. L’an dernier, le Président de la République a certes fait un premier pas important, en déclarant « Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes. » Mais le terme de crime n’est pas repris, et la responsabilité, sous entendue, n’est pas clairement définie, Certains osent encore aujourd’hui continuer à parler des « bienfaits de la colonisation », à célébrer le putsch des généraux à Alger contre la République, à « honorer » les criminels de l’OAS.

Dans ce domaine, il est donc nécessaire que des mesures significatives soient prises :

- redéfinition de la « Fondation pour la mémoire de la Guerre d’Algérie », (dotée de plus de sept millions d’euros), créée en application de l’article 3 de la loi du 23 février 2005 (dont l’abrogation est demandée sous sa forme actuelle) vantant les « aspects positifs de la colonisation ». Cette Fondation est sous la coupe d’associations nostalgiques de l’Algérie Française qui voudraient exiger des historiens qu’ils se plient à la mémoire de « certains » témoins ;

- pour être fidèles à leur mission scientifique, les historiens ont besoin de pouvoir accéder librement aux archives, échapper aux contrôles des pouvoirs ou des groupes de pression et travailler ensemble, avec leurs homologues de l’autre rive de la Méditerranée ;

- la vérité doit être dite sur l’organisation criminelle de l’OAS que certains, au sein de l’ancienne majorité présidentielle ont voulu réhabiliter.

Ce n’est qu’à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la Guerre d’Algérie, à savoir le racisme dont sont victimes aujourd’hui nombre de citoyennes et citoyens, ressortissants d’origine maghrébine ou des anciennes colonies, y compris sous la forme de violences policières récurrentes, parfois meurtrières.

On ne construit pas la démocratie sur des mensonges et des occultations. Après un demi-siècle, il est temps :

- que le Président de la République, au nom de la France, confirme, par un geste symbolique, la reconnaissance et la condamnation de ce crime d’Etat ;

- que la Fondation pour la Mémoire de la Guerre d’Algérie soit redéfinie sur des bases totalement différentes ;

- que l’Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l’internement arbitraire, pendant la Guerre d’Algérie, d’Algériens dans des camps ;

- que l’Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l’abandon des harkis, les massacres et l’enfermement dans les camps en France en 1962 ;

- que la liberté d’accès aux archives soit effective pour tous, historiens et citoyens ;

- que la recherche historique sur ces questions soit encouragée, dans un cadre franco-algérien, international et indépendant.

A l’occasion de ce 52e anniversaire, nous exigeons Vérité et Justice

Rassemblement le 17 octobre 2013 à 18h au Pont Saint-Michel à Paris

Signataires (au 4 octobre 2013) :

Associations : 4ACG (Anciens Appelés à la Guerre d’Algérie et leurs Amis contre la Guerre), 17 Octobre Contre l’Oubli, 93 Au cœur de la République, ACCA (Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui), Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Féraoun et leurs Compagnons, AHDH (Association Harkis droits de l’Homme), ANPROMEVO (Association Nationale pour la Protection de la Mémoire des Victimes de l’OAS), Au Nom de la Mémoire, Arac (Association Républicaine des Anciens Combattants), Comité Vérité et Justice pour Charonne, Fnaca Paris (Fédération Nationale des Anciens Combattants AFN), LDH (Ligue des droits de l’Homme), Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié des peuples), Sortir du colonialisme

Syndicats : FSU (Fédération syndicale unitaire), Fédération SUD Education

Partis Politiques : AL (Alternative Libertaire), PCF (Parti communiste français)

http://www.ldh-france.org/17-octobre-19 ... -2013.html


Toulouse
Rassemblement à 18h sur le Pont Neuf, côté rue de metz.

17 octobre 1961 : un crime de l'Etat français !

Le 17 octobre 1961, en pleine guerre d'Algérie, la police française réprimait sauvagement une manifestation d'algérien(ne)s dans les rues de Paris. Ce sont des centaines de personnes, battues à mort, mitraillées ou jetées dans la Seine qui ont péri ce jour-là… Avec la complicité silencieuse d'une bonne partie de la classe politique.

52 ans après, nous dénonçons ces crimes odieux de l'État français. Mais nous n'oublions pas ceux perpétrés à partir du 8 mai 1945 à Sétif et Guelma qui ont réprimés dans le sang l'aspiration de tout un peuple pour sa liberté.

La reconnaissance de ces crimes par la France n'est pas le véritable enjeux. Cela n'empêchera pas l'impérialisme français de continuer à mener la même politique.

Aujourd'hui encore, des milliers des personnes fuient les conséquences de la domination des puissances impérialistes dans leurs pays parfois au péril de leur vie. L'État français continue de traquer et d'expulser des sans papiers, de stigmatiser et d'insulter les Roms. En cette période de crise économique, les personnes immigrées ou d'origine immigrées font les parfaits boucs émissaires des conséquences du capitalisme.

L'impérialisme c'est la guerre, qu'elle soit menée dans les pays dominés ou ici, contre le peuple.

En cela, notre combat anti-impérialiste ne se limite pas à dénoncer et combattre les interventions militaires de la France à l'étranger. C'est aussi un combat de tous les jours, dans les quartiers populaires où nous vivons et militons, contre le racisme et le chauvinisme qui nous divisent. Un combat contre la répression toujours plus forte qui s'abat sur quiconque ose remettre en question l'impérialisme français. Un combat pour la libération de Georges Abdallah, communiste libanais, enfermé en France depuis 1984. Otage depuis bientôt 30 ans de l'impérialisme français qui lui fait payé bien cher ses actes de résistance.

C'est pourquoi nous rendons un hommage aujourd'hui à ces centaines d'hommes et de femmes qui ont osés manifester dans les rues de Paris ce 17 octobre 1961 pendant le couvre feu. Nous saluons leur courage et leur détermination et clamons haut et fort :

Hier, comme aujourd'hui, A BAS L IMPÉRIALISME FRANCAIS !

Rassemblement à Toulouse le 17 octobre à 18h sur le Pont Neuf, côté rue de metz.

http://toulouse.demosphere.eu/rv/6824


Strasbourg
Rassemblement 17h30, place du corbeau
Massacre du 17 octobre 1961 : La municipalité PS inaugure une place à Strasbourg

Alternative Libertaire Alsace appelle à rejoindre le rassemblement sans le moins du monde cautionner cette mascarade municipale appelée inauguration de la place du 17 octobre 1961, ni la récupération exprimée clairement dans le texte collectif. Alors que des migrants sont chassés sous le gouvernement Hollande, que chaque jour les faits démontrent un racisme d’État et une répression dans la droite ligne du gouvernement précédent, il nous paraît plus qu’indigne de servir de caution à la municipalité socialiste et verte, également responsable de la politique de Valls. Oui à la commémoration du 17 octobre 61 et non à la farce républicaine quel que soit le geste symbolique pour masquer la bassesse d’un pouvoir qui décide de punir des individus en raison de leur origine et de leur condition.

Ci-dessous le texte du collectif « D’ailleurs nous sommes d’ici » local :

Cette année, comme chaque 17 octobre, c’est sur le pont du Corbeau que nous nous retrouverons, puis nous irons ensemble participer à l’inauguration de la Place du 17 octobre 1961 (située au bout de la rue de la Douane). Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre-feu discriminatoire qui leur avait été imposé par Maurice Papon, préfet de police de Paris. Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés – notamment par la « force de police auxiliaire » - ou, pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie. Des centaines perdirent la vie, victimes d’une violence et d’une brutalité extrême des forces de police. Un demi-siècle après ce crime d’État, le Président de la République François Hollande a reconnu en octobre 2012, les massacres du 17 octobre 1961 à Paris. En décembre 2011, pour que Strasbourg puisse également apporter sa pierre à cette reconnaissance, le collectif « D’ailleurs nous sommes d’ici 67 » a adressé une demande au Maire pour l’inauguration d’une place dédiée aux victimes du 17 octobre 1961. Le 16 octobre 2012, le Maire de Strasbourg, Roland Ries a annoncé son avis favorable à cette demande. Le 29 avril 2013, le vote du Conseil Municipal permettait la réalisation de ce projet porté et défendu depuis 2011 par notre collectif. Ces avancées nationales et locales sont le résultat de décennies de combats et de rassemblements, de la mobilisation sans relâche de militant-e-s, d’historien-ne-s, d’élu-e-s, d’associations anticoloniales et progressistes, d’organisations syndicales et politiques sur tout le territoire pour que la vérité sur ce tragique événement soit enfin établie ! Le Collectif d’Ailleurs nous sommes d’Ici 67 se félicite que la ville de Strasbourg ait franchi ce pas contribuant, ainsi, à la reconnaissance d’un fait historique trop longtemps ignoré. Notre exigence est que cela soit suivi par la reconnaissance aussi bien des crimes d’État que des assassinats politiques. La Place du 17 octobre 1961 un lieu de mémoires contre l’oubli !

RASSEMBLEMENT 17H30 PONT DU CORBEAU INAUGURATION DE « PLACE DU 17 OCTOBRE 1961 » 18H15

Collectif « D’ailleurs nous sommes d’ici » : ASTU, ATMF 67, Attac Strasbourg, FSU 67, MRAP Strasbourg, NPA 67, PCF 67, UJFP 67.

http://www.al-alsace.tk/


Besançon : 18h Pont Battant
http://agendamilitant.besancon.over-blo ... -rien.html
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Re: 17 octobre 1961, commémoration

Messagede Pïérô » 14 Oct 2014, 08:15

17 octobre 1961 - 17 octobre 2014

53ème anniversaire - Vérité et Justice


Rassemblement le 17 Octobre 2014 à 17h30 au Pont Saint Michel à PARIS



Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d'Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre-feu discriminatoire qui leur avait été imposé par Maurice Papon, préfet de police de Paris et le Gouvernement de l'époque. Ils défendaient leur droit à l'égalité, leur droit à l'indépendance et le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés -notamment par la "force de police auxiliaire" - ou, pour nombre d'entre eux, refoulés en Algérie. Des centaines perdirent la vie, victimes d'une violence et d'une brutalité extrêmes des forces de police.

53 ans après, la Vérité est en marche. Cependant, la France n'a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu'elle a menées, - en particulier la Guerre d'Algérie - non plus que dans le cortège de drames et d'horreurs qu'elles ont entraînés, comme ce crime d'Etat que constitue le 17 octobre 1961. Le17 octobre 2012, le Président de la République a certes fait un premier pas important, en déclarant "Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l'indépendance ont été tués lors d'une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes."Mais le terme de crime n'est pas repris, et la responsabilité, sous entendue, n'est pas clairement définie.

Nous demandons une parole claire aux autorités de la République, au moment où certains osent encore aujourd'hui continuer à parler des "bienfaits de la colonisation", à célébrer le putsch des généraux à Alger contre la République, à"honorer" les criminels de l'OAS.

Dans ce domaine, il est donc nécessaire que des mesures significatives soient prises :
• Redéfinition de la "Fondation pour la mémoire de la Guerre d'Algérie ", créée en application de l'article 3 de la loi du 23 février 2005 (dont l'abrogation est demandée sous sa forme actuelle) vantant les "aspects positifs de la colonisation". Cette Fondation est sous la coupe d'associations nostalgiques de l'Algérie Française qui voudraient exiger des historiens qu'ils se plient à la mémoire de "certains" témoins.
• Que la création d'un lieu de mémoire voué à cet événement, demandée dans la résolution votée par le Sénat en octobre 2012 qui reconnaissait elle aussi ce massacre, soit rapidement mise en œuvre par les autorités de l'Etat, de la Ville de Paris et la Région Ile-de-France
• Pour être fidèles à leur mission scientifique, les historiens ont besoin de pouvoir accéder librement aux archives, échapper aux contrôles des pouvoirs ou des groupes de pression et travailler ensemble, avec leurs homologues de l'autre rive de la Méditerranée.
• La vérité doit être dite sur l'organisation criminelle de l'OAS que certains, au sein de l'ancienne majorité présidentielle ont voulu réhabiliter.

Ce n'est qu'à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la Guerre d'Algérie, à savoir le racisme dont sont victimes aujourd'hui nombre de citoyennes et citoyens, ressortissants d'origine maghrébine ou des anciennes colonies, y compris sous la forme de violences policières récurrentes, parfois meurtrières.

On ne construit pas la démocratie sur des mensonges et des occultations. Après un demi-siècle, il est temps :
• Que le Président de la République, au nom de la France, confirme, par un geste symbolique, la reconnaissance et la condamnation de ce crime d'état
• que la Fondation pour la Mémoire de la Guerre d'Algérie soit redéfinie sur des bases totalement différentes.
• que l'Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l'internement arbitraire, pendant la Guerre d'Algérie, d'Algériens dans des camps.
• que l'Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l'abandon des harkis, les massacres et l'enfermement dans les camps en France en 1962.
• que la liberté d'accès aux archives soit effective pour tous, historiens et citoyens.
• que la recherche historique sur ces questions soit encouragée, dans un cadre franco-algérien, international et indépendant.

A l'occasion de ce 53ème anniversaire, nous exigeons Vérité et Justice.

Rassemblement le 17 Octobre 2014 à 17h30 au Pont Saint Michel à Paris


Signataires:
17 octobre contre l'oubli, 4ACG (Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis Contre la Guerre), 93 Au Cœur de la République, ACCA (Agir Contre le Colonialisme Aujourd'hui), Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Féraoun et de leurs compagnons, ANPROMEVO (Association Nationale pour la Protection de la Mémoire des Victimes de l'OAS), ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants), Au nom de la Mémoire, FNACA de Paris (Fédération Nationale des Anciens Combattants d'Algérie), LDH (Ligue des Droits de l'Homme), MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitiéentre les Peuples), Sortir du Colonialisme,

http://paris.demosphere.eu/rv/35194

C'est pas terrible cet appel, qui ferait de cette république bourgeoise à la fois la porteuse de valeur souhaitée et dans la réalité ce qui est condamnable. Il devient difficile de s'y retrouver quand on ne veut pas attaquer le mal à la racine. :mexi:
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Re: 17 octobre 1961, commémoration

Messagede Pïérô » 26 Oct 2014, 01:44

Aux origines du 17 octobre 1961
(entretien avec Maurice Rajsfus)

Vieux compagnon de route de différents mouvements antifascistes, que ce soit à Ras l’Front dont il sera longtemps le président « caché » (c’est-à-dire celui qui se retrouve devant les tribunaux !), ou auprès de la mouvance Scalp – No Pasaran – REFLEXes (il tiendra tribune pendant plusieurs années dans le mensuel No Pasaran, et une vidéo d’entretien sortira aux éditions Reflex), Maurice Rasjfus a été de toutes les luttes antiracistes et anticoloniales. Il est aussi le créateur et principal animateur de l’Observatoire des Libertés Publiques (OLP) aujourd’hui en sommeil après plus de 20 ans d’informations sur les bavures et la répression policières. C’est pour toutes ces raisons que nous souhaitions l’entendre sur le 17 octobre 1961, interview qui complétera celle réalisé la semaine dernière d’Adolfo et Leïla Kaminsky http://lahorde.samizdat.net/2014/10/17/ ... obre-1961/.

Quelles sont les origines du 17 octobre 1961 ?

La police française a toujours eu un comportement xénophobe et raciste. Elle s’est illustrée dans ce domaine dans les années 1950-1960 contre les Algériens, alors encore citoyens français mais qualifiés de « Français musulmans ». Déjà, le 14 juillet 1953, les policiers parisiens avaient fait montre de leur volonté meurtrière en assassinant six jeunes ouvriers algériens (ainsi qu’un métallurgiste français, syndicaliste CGT) qui défilaient en compagnie de leurs camarades français sur la place la Nation. J’ai raconté cette histoire méconnue dans un livre paru en 2003, 1953, Un 14 juillet sanglant, aux éditions Agnès Viénot.

Après la bataille d’Alger, en 1957, allait débuter la « bataille de Paris », pour reprendre le titre de l’ouvrage d’Einaudi, avec l’arrivée en 1958 de Maurice Papon à la préfecture de Paris. De nombreux militants algériens, interpellés dans Paris, disparaissent ou sont exécutés dans des opérations de maintien de l’ordre. Des harkis sont également recrutés, et on trouvait à Barbès des salles de torture où étaient « interrogés » des militants du FLN ; des militaires d’Algérie avaient été déplacés à Paris pour mener ces opérations. La direction du FLN-France rend coup pour coup et des policiers parisiens, parmi les plus haineux, sont à leur tour exécutés. C’est l’époque où, devant la plupart des commissariats de police, à Paris et en banlieue, il est fréquent de voir des guérites en béton pour protéger le factionnaire de service. Il ne faut pas oublier non plus que nombreux furent recrutés dans les rangs de la police les soldats qui avaient fait la guerre en Algérie et qui en revenaient le racisme chevillé au cœur…

Quelle a été ton expérience personnelle de cette période ?

En septembre 1955, avec quelques camarades des mouvements de loisirs, nous avions lancé le Comité des mouvements de jeunesse de la région parisienne contre le départ du contingent en Algérie pour mater une guerre qui commence à se développer. Dès cette époque, la répression touche également les soutiens français aux indépendantistes algériens. Nous nous trouvons ainsi rapidement confrontés à la police et au PCF, toujours très stalinien. Après l’interdiction d’une manifestation par la préfecture de police, nous avons ainsi été dénoncés dans l’Humanité, daté du 17 octobre 1955, comme « provocateurs policiers »… D’ailleurs, après la victoire du Front républicain, le 2 janvier 1956, sur un programme promettant la négociation avec les nationalistes algériens, le président du Conseil socialiste fait voter par la Chambre des députés les pleins pouvoirs à l’armée en Algérie avec l’appoint des voix des députés communistes. Tout au long de la campagne électoral, avec le Comité, nous étions intervenus dans les meetings électoraux pour obliger les candidats à se positionner.

J’ai une autre petite anecdote personnelle qui reflète bien l’ambiance de l’époque. Vers la fin du mois de septembre 1958, revenu de quelques jours de vacances au soleil, j’ai rendez-vous avec un ami devant une librairie à Vincennes. Alors que je fais du lèche-vitrine en l’attendant, je suis brutalement projeté contre la vitre par des policiers dont l’un me crie « Tes papiers », tandis qu’un autre me fait les poches. Celui qui a pris ma carte d’identité de mon portefeuille me lance : « Fallait le dire que t’étais pas raton ! » L’erreur sur la personne vient sans doute du fait que j’ai le cheveu châtain foncé, le teint hâlé et ne me suis pas rasé depuis quelques jours… Les flics me rendent ma carte d’identité sans la moindre excuse et tandis que je ne m’éloigne, je leur lance « Je ne suis pas Portugais non plus ! » car, deux jours plus tôt, des policiers avaient tué un Portugais dans le XVIe arrondissement de Paris, l’ayant pris pour un Algérien…

Enfin, j’ai également participé pendant quelques mois aux GAR (Groupe d’Action Révolutionnaires), des structures clandestines du PSU pour faire face à la terreur que faisait régner l’OAS dans la capitale.

Et le 17 octobre ?

Je n’étais pas dans les rues de Paris ce soir-là, mais la veille, des militants FLN de Renault avaient demandé à des soutiens d’être présents dans les rues, afin d’être témoins. C’est ainsi que Clara et Henri Benoits, des militants trotskystes proches des ouvriers FLN de Renault, ont pu apporter leur témoignage. Un livre, L’Algérie au cœur, vient de sortir aux éditions Syllepses http://www.syllepse.net/lng_FR_srub_89_ ... -c-ur.html qui retrace leur parcours militant.

Quelles ont été les réactions dans les jours qui suivirent ?

Après le massacre du 17 octobre, organisé par le préfet de police Papon, la riposte ne devait pas tarder, mais en l’absence du PCF, qui est encore « Algérie française » à sa manière. En effet, pour nos staliniens, le socialisme à la française devait être introduit en Algérie par l’intermédiaire du grand frère français dès que celui-ci arriverait au pouvoir (la position du PCF était la même pour l’Indochine). Aussi, il ne pouvait être question de soutenir la revendication de l’indépendance algérienne. Il n’en reste pas moins que, dès le premier novembre 1961, une manifestation, d’abord statique, s’est déroulée sur la place Maubert, à l’appel de Jean-Paul Sartre, suivie d’un défilé de quelques milliers de militants et de sympathisants du FSU, de la place Clichy à la place Blanche, aux cris de « À bas la guerre d’Algérie ».

Le 25 novembre 1961, les sections du PSU de la région parisienne manifestaient dans Paris, avec un maximum de précautions dans les préparatifs. Chaque section du FSU s’était mise en ordre de marche, avec des rendez-vous secondaires et par groupes de cinq, pour ne pas trop attirer l’attention de la police, peut-être déjà prévenue de notre action (s’il se trouvait un sixième parmi nous, il s’agissait sûrement d’un « piéton »,c’est-à-dire un policier ou un mouchard ayant pour mission de connaître la destination de la manifestation…

À 16 heures, au moment du rendez-vous final, les magasins situés au carrefour du boulevard Saint-Denis et du boulevard Sébastopol se vidaient subitement de leurs supposés clients, lesquels, accompagnés des faux badauds qui attendaient le signal, se mirent en marche. C’est un cortège de plusieurs milliers de militants qui a remonté en courant les grands boulevards, aux cris de « À bas la guerre d’Algérie » et « Libérez Ben Bella ! » ((Le 22 octobre 1956, l’avion civil à bord duquel il se trouve en compagnie de Mohamed Boudiaf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Khider et Mostefa Lacheraf est détourné sur Alger par les forces armées françaises. Beaucoup y voit là le premier détournement d’avion de l’histoire de la piraterie aérienne !)

. Les éléments policiers, surpris, ne nous ont rejoint qu’à la gare Saint-Lazare, au moment de notre dispersion ! Le PCF qui jusqu’alors considérait nos manifestations comme autant de provocations, commença à réviser lentement son attitude, et certains de ses militants se faisaient remarquer parmi nous. Pourtant, s’il y avait des slogans unanimes tels que « OAS-assassins ! Pouvoir complice ! », les communistes préféraient « Paix en Algérie » plutôt que « Indépendance de l’Algérie ».

Le 19 décembre 1961, une nouvelle manifestation connut une affluence record autour de la place de Bastille : cette fois, nous étions face à des policiers haineux, tenant en main leurs longues matraques, les « bidules », avec la volonté de blesser les manifestants, d’en tuer peut-être tant ils s’activaient avec violence. Ce soir-là, cent mille personnes (cinquante mille selon la police) étaient descendues dans la rue pour dénoncer la guerre d’Algérie et la menace fasciste qui se profilait. Cette dernière grande manifestation de la fin de 1961 annonçait celle du 3 février 1962 où, à la station de métro Charonne, la police de Papon allait assassiner neuf militants communistes, triste ironie de l’histoire…

Et dans les décennies suivantes, comment fut conservée la mémoire du 17 octobre 1961 ?

Si la mémoire des neuf français morts à la station Charonne a bel et bien été entretenue, elle a dans le même temps occulté celle des centaines de militants algériens qui étaient tombés sous les coups des policiers dirigés par le même préfet, Maurice Papon… Ainsi, le 17 octobre 1961 disparait des mémoires dans les années 1970-1980, et il faut attendre les 30 ans de cette date, en 1991, pour que l’on reparle de cette tragédie, du moins dans les milieux militants, car pour le grand public, la date reste toujours largement ignorée. Le procès Papon, en 1997, fut également l’occasion de sortir tous les cadavres du placard : car si l’État comptait bien solder les comptes pour sa responsabilité dans les crimes de Vichy, il ne s’attendait pas à ce qu’on parle aussi de celle qu’il a eu dans la répression sanglante de la lutte pour l’indépendance de l’Algérie. Depuis, en dépit d’une reconnaissance officielle, cinquante ans après les faits, il faut reconnaitre que la mémoire du 17 octobre 1961 ne mobilise pas les foules, et il est dommage de ne se retrouver chaque année qu’à quelques dizaines sur les lieux du massacre pour rappeler le massacre par la police de centaines de manifestants pacifiques…

Interview réalisée par La Horde
le samedi 18 octobre 2014

Quelques ouvrages de Maurice Rajsfus :
· Les Silences de la police – 16 juillet 1942-17 octobre 1961, avec Jean-Luc Einaudi, éd. L’Esprit frappeur, 2001
· La police hors la loi – Des milliers de bavures sans ordonnances depuis 1968, Le Cherche midi, 1996
· Les Français de la débâcle – Juin-septembre 1940, un si bel été, Le Cherche midi, 1997.
· Mai 68 – Sous les pavés, la répression, Le Cherche midi, 1998.
· La Censure militaire et policière 1914-1918, Le Cherche midi, 1999.
· 1953, un 14 juillet sanglant, collection « Moisson Rouge », 2003.
· Drancy, un camp de concentration très ordinaire, 1941-1944, Le Cherche midi, 2005.
· Le Chagrin et la colère, Le Cherche midi, 2005.
· La France Bleu Marine – De Marcellin à Sarkozy (mai 1968-octobre 2005), L’Ésprit frappeur, 2005.
· Portrait physique et mental du policier ordinaire, éd. Après la Lune, 2008
· Les mercenaires de la République, Éditions du Monde libertaire, 2008
· À vos ordres ? Jamais plus !, éd. Monde libertaire, 2009.
· 17, rue Dieu et autres cris de colère, éd. Le Temps des cerises, 2009
· Je n’aime pas la police de mon pays – L’aventure du bulletin Que fait la police ? (1994-2012), illustrations de Siné, Faujour et Tignous, éditions Libertalia, collection « À boulets rouges », 2012
… et son dernier ouvrage paru le mois dernier : Sommes-nous tous des individus ? Le Cherche midi, 2014

Pour aller plus loin, retrouvez ici une bibliographie/filmographie/sitographie complète établie par notre camarade de la librairie du Point du Jour http://lahorde.samizdat.net/?p=9334.

http://lahorde.samizdat.net/2014/10/23/ ... e-rajsfus/
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Re: 17 octobre 1961, commémoration

Messagede Pïérô » 19 Aoû 2015, 07:50

Jeudi 20 août à Paris

Projection de "Ici on noie les Algériens"

Documentaire sur le massacre du 17 octobre 1961 puis discussion

à 19h30, Librairie Publico, 145 rue Amelot, 75011 Paris

Documentaire de Yasmina Adi réalisé en 2011.
A l’appel du Front de libération nationale (FLN), des milliers d’Algériens défilent, le 17 octobre 1961, contre le couvre-feu qui leur est imposé. Cette manifestation pacifique sera très sévèrement réprimée par les forces de l’ordre.
50 ans après, la cinéaste met en lumière une vérité encore taboue. Mêlant témoignages et archives inédites, histoire et mémoire, passé et présent, le film retrace les différentes étapes de ces événements, et révèle la stratégie et les méthodes mises en place au plus haut niveau de l’État : manipulation de l’opinion publique, récusation systématique de toutes les accusations, verrouillage de l’information afin d’empêcher les enquêtes...

La projection sera suivie d’une discussion : Racisme d’Etat, manipulation de l’information, violences policières... appartiennent-ils au passé ?

https://paris-luttes.info/projection-de ... e-les-3689
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Re: 17 octobre 1961, commémoration

Messagede Blackwater » 03 Oct 2015, 17:31

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Re: 17 octobre 1961, commémoration

Messagede Pïérô » 05 Oct 2015, 10:33

Genève, mardi 6 octobre 2015

Projection de Ici on noie les Algériens (Yasmina Adi, 90’), documentaire sur la répression de la manifestation algérienne du 17 octobre 1961.

à 19h, à l’Écurie de l’Îlot 13 (14, rue de Montbrillant)

https://renverse.ch/Geneve-L-Infokiosqu ... e-2015-314
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Re: 17 octobre 1961, commémoration

Messagede Pïérô » 14 Oct 2015, 08:31

Lille, samedi 17 octobre 2015

Commémorons le massacre du 17 octobre 1961

à 11h, MRES, 23, rue Gosselet, Lille

Par : LDH - MRAP, CSP59

Le 17 octobre 1961, vingt cinq mille Algériens manifestent pacifiquement à Paris pour protester contre le couvre feu qui leur est imposé. En application des directives données par le Préfet de Police : Maurice Papon, plus de dix mille manifestants sont arrêtés, des centaines de victimes sont recensées : massacrés à coups de pieds, fusillés, jetés à l'eau, portés disparus dans les jours qui suivent.

http://mres-asso.org/spip.php?rubrique2 ... 2819#12819
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Re: 17 octobre 1961, commémoration

Messagede bipbip » 17 Oct 2015, 08:21

Lyon, -samedi 17 octobre
18h rendez-vous place du pont à la guillotière Lyon 7éme où se tiendra un rassemblement en commémoration du massacre du 17 octobre 61.
http://rebellyon.info/Week-end-contre-l ... curitaires
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Re: 17 octobre 1961, commémoration

Messagede Pïérô » 17 Oct 2015, 14:34

Besançon

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Re: 17 octobre 1961, commémoration

Messagede bipbip » 17 Oct 2015, 23:57

Aux origines du 17 octobre 1961 (entretien avec Maurice Rajsfus)
Vieux compagnon de route de différents mouvements antifascistes, que ce soit à Ras l’Front dont il sera longtemps le président « caché » (c’est-à-dire celui qui se retrouve devant les tribunaux !), ou auprès de la mouvance Scalp – No Pasaran – REFLEXes (il tiendra tribune pendant plusieurs années dans le mensuel No Pasaran, et une vidéo d’entretien sortira aux éditions Reflex), Maurice Rasjfus a été de toutes les luttes antiracistes et anticoloniales. Il est aussi le créateur et principal animateur de l’Observatoire des Libertés Publiques (OLP) aujourd’hui en sommeil après plus de 20 ans d’informations sur les bavures et la répression policières. C’est pour toutes ces raisons que nous souhaitions l’entendre sur le 17 octobre 1961, interview qui complétera celle réalisé la semaine dernière d’Adolfo et Leïla Kaminsky (interview d’octobre 2014).
... http://lahorde.samizdat.net/2015/10/17/ ... e-rajsfus/


Le massacre du 17 octobre 1961 à Paris : "ici on noie les Algériens !"
Le 17 octobre 1961 alors que la guerre d’Algérie touche à sa fin,
le FLN appelle à une manifestation pacifique dans les rues de Paris
pour dénoncer le couvre-feu raciste imposé quelques jours plus tôt aux Algériens et par extension à tous les Maghrébins (obligation d’être sans cesse isolé, et interdiction aux travailleurs algériens de sortir de 20h30 à 5h30, les cafés tenus par des musulmans doivent fermer à 19h...). Cette manifestation rassemble environ 30.000 personnes.
Le préfet de police de Paris, Maurice Papon, qui a reçu carte blanche des plus hautes autorités, dont de Gaulle, lance, avec 7.000 policiers, une répression sanglante. Il y aura 11.730 arrestations, et peut-être beaucoup plus de 200 morts, noyés ou exécutés, parmi les Algériens.
Ce crime au coeur de l’État français n’a toujours pas été reconnu officiellement alors même que les partisans de la Nostalgérie prônent la promotion de l’oeuvre positive française durant la colonisation dans les programmes scolaires !!! [1]
... http://rebellyon.info/Le-massacre-du-17 ... 61-a-Paris
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Re: 17 octobre 1961, commémoration

Messagede Pïérô » 22 Oct 2015, 17:32

Vendredi 23 octobre à Saint-Denis

Projection et discussion 17 octobre 1961 - "Ici on noie les Algériens"

à 18h30, centre social autonome Attiéké, 31 boulevard Marcel Sembat, Saint-Denis (93)

1961, alors que la Guerre d’Algérie dure depuis 7 ans, des négociations sont officiellement ouverte entre le gouvernement français et le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA). L’Algérie sera indépendante. Pourtant, à partir de l’été les assassinats et la répression à l’encontre des Algériens s’intensifient en France. Début octobre 1961, le préfet Maurice Papon impose un couvre-feu aux seuls "Français musumans d’Algérie".
Le 17 octobre 1961, lors d’une manifestation non-violente contre le couvre-feu qui leur était imposé, au moins deux cent Algériens étaient assassinés à Paris par des fonctionnaires de police aux ordres de leurs supérieurs et plus de 11 000 manifestants sont raflés, parqués dans des stades et déportés vers l’Algérie.
Depuis 54 ans, ce crime d’État a été occulté, et ceux qui l’ont organisé n’ont jamais eu à rendre de compte. Longtemps la répression sanglante qui s’est abattue sur les manifestations algériens a été oubliée de la mémoire et de l’Histoire.

17 octobre 1961, crime d’État

À l’occasion du 54ème anniversaire du massacre du 17 octobre 1961, nous vous proposons de voir ou revoir ensemble le film documentaire Ici on noie les Algériens réalisé par Yasmina Adi en 2011 pour le cinquantenaire des événements du 17 octobre 1961.

Dans ce film documentaire, des témoins racontent leurs souvenirs de cette sanglantes répression avec des archives inédites.

Contre l’oubli : reconnaissance du crime d’État, travaille de Mémoire et Histoire

https://paris-luttes.info/17-octobre-19 ... ction-3948
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Re: 17 octobre 1961, commémoration

Messagede Béatrice » 24 Oct 2015, 11:14

mercredi 28 octobre 2015 à MARSEILLE

-19 h Librairie Transit, 45 Bd de la Libération

17 octobre 1961 - La bataille d’Einaudi -

Rencontre avec l’auteur Fabrice Riceputi

Rencontre avec Fabrice Riceputi

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Ce livre revient sur les logiques qui ont présidé, en France, à l’écriture d’un récit national officiel et à l’oubli d’un moment historique particulier, celui des massacres du 17 octobre 1961. C’est le travail d’un « historien amateur » qui a fini par mettre en échec un dispositif légal d’étouffement vieux de 35 ans. Einaudi parvint à contraindre la République à se remémorer un crime colonial d’État qu’elle avait d’abord nié, avant de le passer sous silence pendant des décennies : le pogrom anti-algérien commis par la police le 17 octobre 1961 à Paris.

Mais, en France, la vérité sur la colonisation est un combat sans fin. Ces dernières années, le refus de regarder en face ce passé a progressé, au prétexte de la soi-disant « repentance » dont relèverait toute reconnaissance des exactions coloniales.

Dans un climat politique à nouveau singulièrement racialisé, dans un pays en proie à l’islamophobie, ces « racines sanguinolentes » du présent ne doivent-elles pas pourtant, plus que jamais, être enfin entièrement exhumées ?

L’AUTEUR

Fabrice Riceputi, né en 1958, enseigne l’histoire-géographie dans un quartier populaire de Besançon. Il anime le blog http://campvolant.com/ consacré à l’actualité des questions coloniales et postcoloniales.

La Bataille d’Einaudi de Fabrice Riceputi. Editions le Passager clandestin.
« Simple, forte, aimant l'art et l'idéal, brave et libre aussi, la femme de demain ne voudra ni dominer, ni être dominée. »
Louise Michel
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Re: 17 octobre 1961, commémoration

Messagede bipbip » 03 Jan 2016, 11:48

Ici on noie les Algériens, 17 octobre 1961

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Re: 17 octobre 1961, commémoration

Messagede bipbip » 28 Mai 2016, 09:02

Lyon

A propos du 17 octobre 1961 : rencontre Débat à La Gryffe le 28 mai avec Fabrice Riceputi auteur de La bataille d’Einaudi

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Re: 17 octobre 1961, commémoration

Messagede Pïérô » 13 Oct 2016, 21:35

Toulouse samedi 15 octobre 2016

Marche contre le racisme d'État

à 13h, Maison de quartier de Bagatelle, 11 impasse du bachaga Boualam, Toulouse

17 octobre 1961: le racisme d'Etat a tué, et il tue encore!

La commémoration du massacre 1961 est devenue aujourd'hui un rendez-vous incontournable pour beaucoup. Mais trop souvent, cet évènement reste enfermé dans un récit historique sur la guerre d'Algérie, qui se termine par "plus jamais ça!". Or toutes les conditions de ce terrible 17 octobre restent encore plus que jamais d'actualité. Les guerres coloniales puis néocoloniales n'ont jamais cessé, et la répression des résistances non plus. La police continue de tuer, toujours les mêmes: Noirs, Arabes, Roms.

Comme en 1961, la France mène des guerres impérialistes contre les peuples du Sud (Libye, Mali, Centrafrique, Syrie...)

Comme en 1961, elle mène une guerre sourde contre un "ennemi de l'intérieur".

Comme en 1961, nous vivons sous Etat d'urgence.

Comme en 1961, cet Etat d'urgence vise une population spécifique.

Comme en 1961, cette population vit dans une condition raciale inférieure, économiquement exploitée, et culturellement opprimée.

Comme en 1961, la police contrôle, opprime et tue ces mêmes populations.

Comme en 1961, les résistances sont criminalisées et brutalement réprimées.

Le 17 octobre 1961 représente une des formes les plus visibles et les plus violentes du Racisme d'Etat. Il est l'aboutissement d'un processus qui se reproduit aujourd'hui. Si les discours changent, le Racisme d'Etat, lui, reste. Tous les jours, des non-blancs sont tués par l'Etat Français. Tous les jours, nos dirigeants politiques déclarent la guerre à ceux qu'ils considèrent comme une menace: les musulmans, les "terroristes", les "racailles". Les mots ont changé, le rapport social est le même, le traitement policier aussi. Nous sommes tous concernés. La violence raciste d'état qui a tué Adama Traoré cet été et qui s'abat sur les quartiers populaires est le laboratoire de la répression générale du mouvement social.

C'est pourquoi nous vous invitons, à l'occasion du 55ème anniversaire de ce massacre colonial, à participer à une initiative qui tranche avec les commémorations habituelles. Une manifestation qui, comme en 1961, partira des quartiers populaires. Une manifestation contre les crimes policiers, le racisme d'Etat et les guerres impérialistes. Sur le parcours, nous nous arrêterons sur des lieux symboliques qui renvoient aux différentes dimensions du racisme d'Etat: rues symboliques du colonialisme et scènes de meurtres policier.

A l'issue de cette marche, un rassemblement où toutes les forces, individuelles et collectives seront les bienvenues pour, ensemble organiser notre riposte politique.

A l'heure où le racisme d'Etat se radicalise, nous ne nous laisserons pas faire. 1961, même Etat, mêmes guerres, même police. Face au racisme d'Etat, organisons la contre-offensive!


https://toulouse.demosphere.eu/rv/13860
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