Autour des luttes armées dans les 1970's

Autour des luttes armées dans les 1970's

Messagede Diggers » 28 Juil 2008, 07:34

Les théories du complot des luttes armées dans les 1970's

Un nouveau texte pas inintéressant de Jacques Guigou sur " Les théories du complot : Debord, Sanguinetti et le terrorisme, Franceschnini et les BR..."

http://membres.lycos.fr/tempscritiques/ ... p?ordre=32

En soi, cela à mon sens ne retire en rien à mon idée que la lutte armée à relever là d'une grande inconscience.
Diggers
 

R.A.F. : une histoire

Messagede Nico37 » 14 Juin 2009, 20:45

A propos de l'action armée dans les métropoles (.pdf)

A l'automne 77 du siècle dernier, j'ai brièvement porté l'insigne de la Fraction armée rouge. Qui pouvait bien fabriquer et vendre cette petite étoile de bakélite, frappée des initiales et de la mitraillette ?... Enfin, il y avait un embryon de merchandising autour de ce groupe culte, ses étoiles se vendaient comme les posters du Che, dix ans plus tôt, et les foulards palestiniens, dix ans plus tard. Eternel prestige de la violence chez l'intellectuel aux mains coupées, surtout dans cette génération en queue de baby boom qui n'avait connu ni la Résistance ni la guerre d'Algérie. Une génération sans Histoire. Le passage à l'acte armé, surtout chez le jeune homme en colère (mais de ce point de vue, la tendance à l'unisexe est réelle), fait partie des rites de passage, la plupart du temps rêvés, quelquefois actualisés. C'est par exemple le sujet de la pièce de Sartre, Les Mains sales. Cette génération contestataire a vécu dans la fascination et la culpabilité face à ceux qui étaient capables de violence, de tuer et de mourir, d' « aller jusqu'au bout ». Quant à la nature mimétique, rivalitaire et agonistique de ce jusqu'auboutisme, on ne s'interrogeait pas ; on l'ignorait ou on la niait. Tuer et mourir suffisait à vous authentifier et à excuser jusqu'à l'inexcusable. Eternel prestige aussi des desperados dans leur combat inégal, face à un ennemi globalement odieux : l'impérialisme américain, l'état allemand, l'armée israëlienne. On ne va pas chicaner les héros sur leurs peccadilles : stalinisme, autoritarisme, nationalisme, ou simple et atterrante pauvreté intellectuelle et humaine. « Eux au moins, ils vont jusqu'au bout. » Au bout des années 70 les guérilleros des groupes clandestins tuaient comme on va au boulot et ne lisaient plus que des bandes dessinées.

Le port de cette étoile, en ce lointain et persistant automne (la preuve : des films, des livres, des brochures), représentait une protestation interne au gauchisme, alors en pleine liquéfaction. Une affirmation d'irréductibilité plus que de sympathie pour la RAF. Moins nous étions, plus nous nous raidissions. Nous nous raidissions contre la reddition. C'est ce dégoût poussé jusqu'au morbide et au suicidaire, qui a fourni leurs maigres troupes aux groupes autonomes, et plus tard à Action Directe, mais aussi au mouvement punk. Finalement, ce sont les dealers d'héroïne qui en ont le mieux profité, avec les conséquences que l'on sait, quelques années plus tard.

Entre l'action armée et le ralliement au système, il y avait un vaste champ qu'ont tenté d'occuper les communautés urbaines ou rurales, le mouvement des radios libres, ou celui anti-nucléaire. En Allemagne, ce dernier organisait des dizaines de milliers d'activistes dans des « burgen initiativen », des « comités de citoyens ». Je les ai vus arriver, car après car, de tout le sud de l'Allemagne, à l'aube sur le parking du stade de Francfort, la veille de la manifestation de Kalkar (1). Descendus de leur car, ils se rangeaient en escouades, casqués et revêtus de leurs combinaisons contre les canons à pompe, l'insigne de leur ville collé sur la poitrine. Ceux de Cologne portaient une cathédrale stylisée. C'était, pardonnez ce stéréotype, presque trop « allemand ». De temps en temps, on entendait le bruit métallique d'une barre de fer tombée sur le béton. Ces « comités de citoyens » ont réussi là où les contestataires français ont échoué. Quoiqu'il ait été construit, le surgénérateur d'Aachen, le jumeau de Superphénix, n'a jamais été mis en service, et l'Allemagne réunifiée a banni le nucléaire « civil » à la date du 14 juin 2000. Les révoltés allemands n'étaient pas si isolés dans leur société, si démunis, qu'ils n'aient eu que le choix entre l'action armée et la reddition.

En Italie et en Allemagne, les groupes armés ont rivalisé de surenchère, à la fois entre eux et avec la contestation ouverte, « haussant le tir » comme l'on disait pour attirer l'attention, les recrues, les média. Il n'y a rien de si spectaculaire finalement qu'un groupe bruyamment clandestin. Avec les arrestations - prévisibles, prévues, inévitables- malgré toutes les mises en garde, sont venues les sommations, les chantages au soutien. Du velours dans ce milieu intello-militant, si inquiet pour sa bravoure et anxieux de la prouver aux activistes armés promus sur-moi moral de l'aire extra-parlementaire. Le premier effet de cet activisme armé et de ce chantage au soutien était de satelliser nombre de contestataires autour des groupes armés, et de leur défense politique, juridique et matérielle, et comme l'on connaît l'arbre à ses fruits, sans doute était-ce l'objectif réel au delà des pâteuses logorrhées anti-impérialistes et anti-capitalistes. Le coup d'éclat dans la contestation jouant souvent le rôle du coup d'Etat au sein du pouvoir. C'est un phénomène courant dans les bals et les cours de récréation. Peu avant sa mort, j'ai accompagné mon père, vieux voyou, boxeur et truand, dans ses quartiers de jeunesse de Malakoff, et de la porte de Vanves. « Ton père, il avait une sacrée patate, m'a confié un vieux joueur de pétanque, avec lui, ça dégageait ! –Ah bon, vous alliez dans les bals pour vous battre ? – C'est pas ça !... Mais on avait toujours des petits copains qui faisaient pas le poids et qui cherchaient des crosses à des costauds !... Et pis après, ils appelaient au secours ! » Il y a toujours des individus hargneux et quérulents « qui ne font pas le poids » politiquement, mais qui ne renoncent pas pour autant à se rendre intéressants et à s'imposer au centre de l'attention ; quitte à mettre leurs amis devant le fait accompli en cherchant à l'Etat une querelle qu'ils ne peuvent pas soutenir par leurs propres moyens.

Liquidateurs politiques et activistes armés avaient un intérêt commun à nier, minorer, occulter, la contestation ouverte, si vivace et diverse dans la seconde moitié des années 70, et à s'entrevaloriser mutuellement pour coincer chacun entre le tout du ralliement (diplômes, carrières, argent, réussites des années 80), et le rien de l'action armée (des morts et de la prison). Il est notoire par exemple, que les vieux notables soixante-huitards de Libération ont sourdement combattu la contestation anti-nucléaire, et l'ont traitée avec toute la condescendance blasée des revenus de tout, cependant qu'ils multipliaient les unes à sensation sur les groupes armés ou le gangster Jacques Mesrine.

Les activistes armés peuvent être des héros ou des martyrs ; et il ne fait nul doute que les prisonniers de la RAF, à Stammheim, comme nombre de détenus des groupes armés des années 70, ont poussé l'héroïsme jusqu'au martyr. Cela ne les rend pas forcément plus sympathiques, ni leur politique moins insensée. Mais peu leur importe puisqu'ils jouissent narcissiquement d'être réputés « insensés », indépassables dans la surenchère. D'une certaine façon, on quitte la politique pour l'esthétique : live fast, die young, make a beautiful body. Cela fera des articles, des images, des films, des romans. Mais les conséquences de ce qui peut être proposé comme happening, ou vécu comme trip personnel, ne peuvent être imposées comme charge obligatoire et solidaire à une piétaille manipulée, caporalisée, contrainte de suspendre ses projets politiques pour perpétuellement servir de roadies, et secourir ses enfants perdus. Les ego trip doivent être assumés égoïstement, rançon de la gloire. Libres à ceux qui le souhaitent d'aider leurs amis ou leurs modèles dans le malheur.

Mes amis et moi, nous avons applaudi à l'assassinat de l'amiral Carrero Blanco, successeur désigné de Franco, par l'ETA. Nous n'avons jamais perdu une larme sur le sort de l'ancien SS Hans Martin Schleyer, devenu patron des patrons allemands. L'exécution inutile et cruelle d'Aldo Moro nous a répugné. Quant aux assassinats de Georges Besse, ancien président fondateur d'Eurodif (2) et patron de la régie Renault, ou du général Audran, ingénieur général de l'armement et directeur des Affaires internationales de la Délégation générale pour l'armement, quels que soient les motifs allégués, ils frappaient des personnages trop obscurs, trop dénués de symbolique malgré leurs fonctions, dans un contexte trop anachronique, pour ne pas susciter une sorte de dérision amère et goguenarde. Un peu comme l'assassinat du préfet Erignac, récemment. L'imitation de la RAF et des Brigades Rouges crevait les yeux jusque dans les textes de revendication en « yaourt » marxiste-léniniste qu'on aurait dit expulsés par un bureaucrate fou. - Au secours docteur !... Le Camarade Commissaire Politique a sa crise !... Il tremble !... Il divague !...Vite !...Sa pilule !... Une injection ! L'avantage, si l'on peut dire, d'Action Directe, c'est qu'elle est arrivée si tard qu'il n'y avait plus grand chose à gâcher, ni de militance à cramponner. Personne ne prenait « ça » au sérieux, malgré le sang et les morts. Il est terrible que des êtres humains, y compris des « ennemis », soient morts dans ce qui pour tout le monde, sauf les acteurs, n'était qu'un feuilleton tragi-comique. Eh bon, les branquignols d'AD se faisaient leur feuilleton, comme on dit aujourd'hui « se faire un film » ; et les spectateurs, à l'occasion, commentaient en ricanant. Ce n'est qu'à force de prison et de maltraitements, au fur et à mesure que s'effaçait avec les ans le saugrenu de leur équipée, que les détenus d'AD, par leur dignité, leur endurance, leurs souffrances, ont peu à peu mérité la pitié, le respect, le soutien, jusque dans les rangs du parti communiste ou de la LCR, et sont en quelques sorte « revenus dans la famille ». Tout ça pour ça. Pour demander en fin de compte son adhésion au Nouveau Parti Anticapitaliste. Alors que depuis trente ans la critique de la société industrielle et les analyses écolo-libertaires ou anarcho-écologistes n'ont cessé de s'étendre et d'être vérifiées. Trente ans d'action armée, de prison, de soutien judiciaire et politique, pour si peu apprendre. Mais c'est en 77, Rouillan, qu'il fallait rejoindre la Ligue Communiste. Ses militants n'étaient pas si nombreux alors, et ils se prétendaient révolutionnaires plutôt que « 100% à gauche », telle une benoîte section socialiste des Bouches-du-Rhône. La seule chance que ce long et filandreux épisode n'ait pas été que du temps perdu, c'est la démonstration, enfin aveuglante, que l'action armée et la fabulation guérillère, ne sont pas en soi des manifestations de radicalité. Ce que les vieux Nestor marxistes résumaient par ce dicton : tout ce qui bouge n'est pas rouge. – A propos, je me souviens que bien après avoir manifesté contre l'extradition de France de Klaus Croissant, avocat de la RAF, j'appris, nous avons appris, et confirmé de son propre aveu, qu'il était un agent de la Stasi ; que la RAF avait bénéficié du soutien de celle-ci ; et que ses derniers survivants s'étaient réfugiés en RDA d'où ils ne furent débusqués qu'après la chute du Mur de Berlin.

Que nous rappellent ces films, ces romans, ces brochures - ces événements ? Qu'on a raison de se révolter. Qu'il n'est pas nécessaire d'attendre le plus grand nombre pour le faire. Que la révolte contre le plus grand nombre peut même être nécessaire. Un devoir de conscience. Mais aucun tour de passe-passe sémantique ne transformera une poignée d'isolés en « prolétaires » ou en « sujets révolutionnaires ». On ne gagne pas sans le nombre, et moins encore contre le nombre. La conscience révoltée et solitaire, ce n'est pas la Fraction Armée Rouge qui l'incarne, mais la Rose Blanche, ce groupe d'étudiants arrêtés et décapités, en 1943, pour leur propagande anti-nazie à l'université de Munich.

Le Bacalier Vlan ; Grenoble, automne 2008

NOTES

1) Le 24 septembre 1977
2) Usine d'enrichissement d'uranium implantée sur le site nucléaire du Tricastin à Pierrelatte dans la Drôme, fondée par Georges Besse en 1973, inaugurée en 1979 et exploitée par une filiale d'Areva NC, Eurodif SA.
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Re: R.A.F. : une histoire

Messagede zaile'asil » 19 Aoû 2009, 19:54

Salut,
cette analyse est passionnante et me semble très juste, finalement ; bien sûr, on a tendance à idéaliser les anciens qui se sont affrontés - avec un groupe structuré, clandestin et "direct" - au système de domination.
C'était mon cas, fin des années 70 quand, lycéen, je voyais les affiches "Libérez Klaus Croissant" au centre ville de Strasbourg : du coup, je m'étais procuré son bouquin "A propos du procès Baader-Meinhof, Fraction Armée Rouge, La torture dans les prisons en RFA" (je l'ai encore en tapuscrit) et c'est vrai que ça changeait de Guérin, même de Bakounine, volets politiques de mes lectures d'alors -idem pour Les mains sales (mais c'était peut-être au programme !)
En tout cas, et tu as raison sur ce point, les écolos anti- (Fessenheim, centrale nucléaire en Alsace) me paraissaient bien fades face au jusqu'au boutisme armé et définitif de la RAF, puis d'AD ; j'en ai pourtant croisé, voici 4 ans, dans une asso antinuc de Stras qui militait contre les convois Castor (avant la suerie médias que vous savez), dont l'un a encore de sérieuses séquelles des jeûnes successifs de combat.
La France fabrique, deale toujours de l'armement, la France fabrique, deale toujours du nucléaire...
Aujourd'hui j'ai de l'estime pour lui, militant dans l'ombre pour le solaire, comme pour le groupe AD, à l'ombre si longtemps.
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Re: Autour des luttes armées dans les 1970's

Messagede bipbip » 03 Avr 2016, 15:15

Lyon, ce dimanche soir 3 avril 2016

Projection du film « Piazza Fontana » sur les années de plomb en Italie

à 20 h à l’Atelier des Canulars (Lyon 3e).

"À Milan, le 12 décembre 1969, sur la Piazza Fontana, en milieu d’après-midi, une explosion dévaste l’agence de la Banque nationale de l’Agriculture, encore pleine de clients. Dix-sept personnes périssent et quatre-vingt huit autres sont grièvement blessées.

La préfecture de police de Milan privilégie initialement la piste anarchiste. Mais, au bout de plusieurs mois, la vérité émerge et révèle une conspiration liant milieux néo-nazis et secteurs déviants des services secrets. L’attentat de la piazza Fontana inaugure la longue période des attentats et des violences des années de plomb en Italie." (extrait de Wikipedia).

Un film de 2012, de Marco Tullio Giordana

https://rebellyon.info/Ce-soir-dim-3-av ... azza-16080
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Re: Autour des luttes armées dans les 1970's

Messagede bipbip » 23 Avr 2016, 13:26

Tournée en Bretagne autour du livre et du film « Les GARI »

Et une tournée, une !

En Bretagne autour du livre et du film « Les GARI » (Groupes d’action révolutionnaire internationalistes), actifs en 1973-74, en opposition à l’Espagne franquiste et en solidarité avec des militants anti-franquistes emprisonnés ou exécutés. Projections-débats en présence des éditeurs du livre : du mardi 26 avril au vendredi 29 avril : Rennes, Rochefort en Terre (56), Vannes, Nantes

« Espagne, automne 1973. Trois membres du MIL (Mouvement Ibérique de Libération) risquent d’être condamnés à mort par la justice franquiste. En France, plusieurs groupes d’activistes libertaires décident alors d’unir leurs forces dans un réseau appelé GARI (Groupes d’Action Révolutionnaire Internationalistes) pour obtenir leur libération ». Les éditeurs, le CRAS * de Toulouse, nous présentent le livre et le film « Les GARI ». http://gimenologues.org/spip.php?ar...

Au delà de l’aspect historique, leur recherche d’autres moyens de lutte que la manifestation nous interpelle. Faire reculer l’oppression et conquérir l’émancipation sont des problématiques d’actualité.

* CRAS : Centre de recherches pour l’alternative sociale http://cras31.info/spip.php?article...

Mardi 26 avril - Rennes - Rendez-vous à 19H30 au local la Commune (17 rue Châteaudun) avant de se rendre au squat « le soupirail » (proche du local). Organisée par le groupe la Sociale de la Fédération anarchiste http://lasocialefederationanarchist...

Mercredi 27 avril - Rochefort en Terre (56) au Café de la Pente. 20h30 http://www.lepotcommun.com/programm...

Jeudi 28 avril - Vannes, Palais des arts. 20h15. Organisée par le groupe libertaire Lochu (Vannes) et par la liaison Vannes de la FA http://anars56.over-blog.org/

Vendredi 29 avril - Nantes, local B17 (17 rue Paul Bellamy). 19h30 http://bellamy17.free.fr/index.html

Entrée libre

http://rennes-info.org/Tournee-en-Bretagne-autour-du
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Re: Autour des luttes armées dans les 1970's

Messagede bipbip » 14 Fév 2017, 15:59

Nantes mercredi 15 février 2017

Projection-débat : Ils étaient les Brigades Rouges

à 19h30, B17, 17 rue Paul Bellamy, Nantes

Image

Le groupe anarchiste des Bons-Enfants vous invite à une projection-débat autour du film « Ils étaient les Brigades Rouges » de Mosco Levi Boucault.
La projection aura lieu au local B17, au fond de la 2e cour du 17, rue Paul Bellamy (Nantes), mercredi 15 février à 19h30. Un apéro sera mis à disposition à prix libre.

Lien de l'événement Facebook :
https://www.facebook.com/events/388853684821181/

Lien de l'événement Indymédia :
https://nantes.indymedia.org/events/36808

Les « Brigate Rosse » sont une organisation révolutionnaire prenant racine dans les sulfureuses années 70 italiennes. Voulant reprendre le combat insurrectionnel abandonné par le Parti Communiste Italien, les brigades auront commis assassinats, attentats et autres actions armées au nom de la révolution prolétaire.
Ce film nous permettra de revenir sur l'histoire de cette organisation et ses actions, à partir du témoignage de quatre membres du commando qui, en 1978, a enlevé et exécuté Aldo Moro, membre du gouvernement italien.

La projection de ce film rentre dans le cadre d'une série de projections autour des mouvements révolutionnaires armés organisée par le groupe des Bons-Enfants, ayant pour objectif de lancer une réflexion commune sur les luttes armées, leurs passés, leurs présents et leurs avenirs.

https://bonsenfantsblog.wordpress.com/
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Re: Autour des luttes armées dans les 1970's

Messagede bipbip » 28 Fév 2017, 14:11

Nantes mercredi 1 mars 2017

Projection-débat sur Action Directe : Ni vieux ni traîtres

à 19h30, B17 - 17, rue Paul Bellamy, au fond de la 2e cour, à l'étage du garage "l'Atelier" - Nantes

Image

Dans la suite de la projection-débat autour des Brigades Rouges du 15 février, le groupe anarchiste des Bons-Enfants vous invite à une projection-débat autour du film «Ni vieux ni traîtres» de P. Carles et G. Minangoy.
La projection aura lieu au local B17, au fond de la 2e cour du 17, rue Paul Bellamy (Nantes), mercredi 1 mars à 19h30. Un apéro-repas sera mis à disposition à prix libre.

Ce film nous permettra d'aborder l'histoire et les actions du groupe Action Directe à travers des témoignages de membres de l'organisation, d'anciens membres du GARI et de leurs proches. Groupe issu du mouvement autonome et de la lutte anti-franquiste, il a été actif en France de 1979 jusqu'en 1987, année de l'arrestation des derniers membres. Ils ont ainsi, en 8 ans d'existence, réalisé 80 attentats et assassinats, «à l'heure où tant d'ex-soixante-huitards accèdent au pouvoir en reniant leurs engagements passés, ces rebelles prétendent avoir mis en conformité leurs convictions et leurs actes.»

La projection de ce film rentre dans le cadre d'une série de projections autour des mouvements révolutionnaires armés organisée par le groupe des Bons-Enfants, ayant pour objectif de lancer une réflexion commune sur les luttes armées, leurs passés, leurs présents et leurs avenirs.

https://nantes.indymedia.org/events/36995
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Re: Autour des luttes armées dans les 1970's

Messagede bipbip » 11 Mar 2017, 20:19

Nantes mercredi 15 mars 2017

Projection-débat sur la RAF : Une Jeunesse Allemande

à 19h30, B17, 17 rue Paul Bellamy, Nantes

Image

Après un événement sur les Brigades Rouge et un sur l'Action Directe, le groupe anarchiste des Bons-Enfants vous invite à la projection du film « Une jeunesse allemande » de Jean-Gabriel Periot.
La projection aura lieu au local B17, au fond de la 2e cour du 17, rue Paul Bellamy (Nantes), mercredi 15 mars à 19h30. Un apéro-repas sera mis à disposition à prix libre.

Le milieu et la fin des années 1960 voient apparaître dans les pays occidentaux nombreuses révoltes étudiantes. Parmi ces étudiant.e.s, et devant l'échec de leurs actions légalistes, les membres de la Rote Arme Fraktion (RAF - Fraction Armée Rouge), connue aussi sous le nom de Bande à Baader ou groupe Baader-Meinhof, croyant en la force de l'image, choisissent alors la lutte armée révolutionnaire.
« Une jeunesse allemande » retrace l'histoire de la RAF, ses débuts militants dans une Allemagne tiraillée entre deux blocs, son passé récent, et l'espoir d'un avenir meilleur revendiqué armes à la main. Puis la disparition progressive de ses membres emprisonné.e.s ou tué.e.s, Ulrike Meinhof et Andreas Baader en tête…

La projection de ce film rentre dans le cadre d'une série de projections autour des mouvements révolutionnaires armés organisée par le groupe des Bons-Enfants, ayant pour objectif de lancer une réflexion commune sur les luttes armées, leurs passés, leurs présents et leurs avenirs.

https://bonsenfantsblog.wordpress.com/2 ... allemande/
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Re: Autour des luttes armées dans les 1970's

Messagede bipbip » 06 Mai 2017, 18:14

Toulouse, mardi 9 mai 2017

Projection du film "GARI !"

Nous vous proposons de découvrir ou re-découvrir ¡ G.A.R.I. ! de Nicolas Réglat. Projection en présence de l’équipe du film, à l’Estaminot 8 Rue du Pont Saint-Pierre, métro St Cyprien Toulouse, mardi 9 mai, 19h30.

L’Estaminot, salon de thé et bouquinerie, invite les Vidéophages à installer leur toile dans son joli petit coin, deux mardis par mois. Nous y programmons des courts-métrages et des documentaires, et l’Estaminot propose du vin et de la soupe pour régaler les papilles en même temps que les mirettes !

Espagne, mars 1974, plusieurs membres du M.I.L. (Mouvement Ibérique de Libération) risquent d’être condamnés à mort par la justice franquiste. Pour leur éviter le garrot, quatre groupes d’activistes à Paris et à Toulouse décident d’unir leurs forces dans un réseau appelé les G.A.R.I. (Groupe d’Action Révolutionnaire Internationaliste). Ils organisent l’enlèvement de Balthazar Suarez, représentant de la Banque de Bilbao à Paris en échange de la libération de leurs camarades du M.I.L. Les détenus sont épargnés, le banquier est libéré, les G.A.R.I. se séparent et aucun des vrais responsables ne sera jamais arrêté.

40 ans plus tard le réalisateur, qui a grandi dans le secret de cette aventure, profite de la fin de la prescription pour donner la parole à des membres de sa famille et à d’autres anciens des G.A.R.I. qui nous parlent de cette époque, de l’enlèvement du banquier Suarez pour réclamer la libération des camarades, des actions mises en œuvre pour lutter contre la dictature et des conséquences de leurs actes…

Le point de vue de ce documentaire n’est pas celui de la confrontation historique entre spécialistes ou experts, mais une histoire subjective et décalée, racontée parfois sur un mode humoristique.

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Documentaire – 2012 – 83min un film de Nicolas Réglat.
Une coproduction : Le Lokal – Philippe Aussel, Chantal Teyssier, Cindy Cornic TLT – Vincent Barthe et Franck Demay Image : Guillaume Brault Son : Cyril Legrain Montage : Fabien Daguerre

https://iaata.info/projection-du-film-G ... -2043.html
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Re: Autour des luttes armées dans les 1970's

Messagede bipbip » 28 Mai 2017, 16:29

Grenoble mercredi 31 mai 2017

Les amazones de la terrreur

Conférence - rencontre autour du livre "Les amazones de la terreur" en présence de l’auteure Fanny BUGNON, Maîtresse de conférences en histoire / études de genre. Université de Rennes 2.

à 20h, Antigone, 22 rue des Violettes à Grenoble

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"Un terroriste sur deux est une femme" s’inquiète-t-on dans les années 1970 et 1980. Synonyme de réactivation de la violence politique dans les démocraties occidentales, cette période signe la résurgence des actes violents et collectifs motivés par des raisons politiques avec la présence remarquable et remarquée de femmes. Surnommées par les médias les "amazones de la terreur", les militantes d’organisations révolutionnaires armées comme la Fraction armée rouge (RAF) en Allemagne ou Action directe en France apparaissent comme une énigme sociale. Tour à tour décrites comme des furies, des sorcières, des pasionarias, ou encore des amoureuses manipulées par des hommes pygmalions, elles sont confrontées à une hypertrophie du regard et à une mise en abîme où histoire et mythes se rencontrent. La violence politique des femmes se heurte en somme aux "silences de l’histoire" (Michelle Perrot), aux normes et aux imaginaires sociaux, dans une période marquée par la deuxième vague féministe. Perçues comme des symboles d’un désordre social et sexué, les "femmes terroristes" sont ainsi confrontées à la classique négation de la capacité des femmes à être violentes, à la disqualification politique de leur action et à l’amalgame entre féminisme et terrorisme, éclairant ainsi la construction contemporaine et sexuée du militantisme violent.

Prix Libre

https://grenoble.indymedia.org/2017-05- ... a-terrreur
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Re: Autour des luttes armées dans les 1970's

Messagede bipbip » 31 Aoû 2017, 15:30

Les lendemains des GARI

{La Lanterne Noire}, n°2, Décembre 1974-Janvier 1975


La discussion des actions menées, en France et à l’étranger, par les GARI, à partir de l’enlèvement du banquier Suarez (cf. La Lanterne Noire nº 1), et après les actions du MIL et l’exécution de Salvador Puig Antich, devra être faite. Mais une telle analyse impose une étude préalable, et interdit de présenter un article fait au pied-levé, et qui de surcroît trouvera mieux sa place dans le prochain numéro, qui doit être centré sur la question de la violence révolutionnaire. Nous nous contenterons donc de publier la chronologie ci-dessous, qui permet de voir plus clairement ces événements dans leur ensemble. Cette chronologie nous a été communiqué par des camarades du Comité de Défense aux Inculpés de l’Affaire Suarez, et du Groupe d’Entraide Anarchiste Internationale, qui s’occupe également de la défense des camarades inculpés pour les actions des GARI.

20 décembre 1973 : à Madrid, Carrero Blanco passe au sommet de sa carrière.

Février 1974 : à Ivry, 4 militants anarchistes (Pierre Roger, Michel Camilleri, Angel Moreno Patino et Jean-Claude Torres) sont arrêtés avec des armes et des faux papiers, et alors qu’ils venaient de voler une voiture. Roger et Camilleri, mis en liberté par la suite, seront réarrêtés et inculpés pour les actions du GARI ; Torres et Moreno Patino seront jugés le 14 octobre.

2 mars 1974 : Salvador Puig Antich est garroté.

22 mars 1974 : à Barcelone, 22 membres de la Fédération Anarchiste de Catalogne sont arrêtés.

En France, plasticages revendiqués par les G.A.I. (Groupes Autonomes d’Intervention) : au pont de Parlamentia à Bidart (Pyr.-Atl.) - où la R.N. 10 traverse la voie ferrée Paris-Iron - provoquant le déraillement partiel d’un train de marchandises ; contre la voie ferrée Perpignan-Cerbère-Barcelone, près d’Elne (Pvr.-Or.) ; contre le pont de Ruhnac, à 3 km d’Ax-les-Thermes, sur la R.N. 2 qui mène vers l’Andorre et l’Espagne (des panneaux "route minée" barraient la route).

7 avril 1974 : à Barcelone, 3 militants sont arrêtés à la Gare Française par la police, qui les présente comme membres de la OLLA (Organitzacio de Lluita Armada) : Juan Jorge Vinyoles Vidal, Ramon Guarrion Sanches et Georgina Nicolau Millà ; 5 autres militants de ce groupe sont recherchés par la police espagnole.

3 mai 1974 : Angel Baltasar Suarez, directeur de la Banque de Bilbao à Paris, est enlevé par les GARI (Groupes d’Action Révolutionnaire Internationaliste).

7 mai : Premier communiqué des GARI envoyé à l’AFP de Madrid, réclamant : 1. la publication dans la presse espagnole des communiqués du mouvement révolutionnaire. 2. la mise en liberté de Santiago Soler Amigo, militant du MIL, gravement malade. 3. la publication de l’acte d’accusation contre des militants du FRAP arrêtés le 1er mai 1973, qui étaient passibles de la peine de mort. 4. la mise en liberté conditionnelle de tous les prisonniers politiques pouvant en bénéficier (c.-à-d. ayant purgé les 3/4 de leur peine).

À Barcelone, le Comité Libertaire Anti-Répressif (d’inspiration anarcho-syndicaliste) tient une conférence de presse clandestine confirmant ce communiqué.

À Paris, l’ambassade d’Espagne confirme avoir reçu un communiqué des GARI, et déclare que la Banque de Bilbao aurait reçu une demande de rançon de 10 millions de francs - qu’elle considère être un faux.

8 mai : communiqué des GARI à l’AFP de Paris, réclamant en outre la libération de 3 autres militants du MIL : José-Luis Pons Llobet, Francisco-Javier Garriga Paituvi et Maria-Angustias Mateos Fernandez.

10 mai : À Londres, le rédacteur en chef de l’hebdomadaire underground Time Out, David May, reçoit une photo de Suarez en captivité, et la photocopie de son permis de séjour ; il les vend en exclusivité au Daily Mirror, qui les publie dans son édition du dimanche (12 mai) : David May sera inculpé de recel, et des militants anarchistes anti-franquistes anglais seront perquisitionnés.

13 mai : des anarchistes espagnols sont arrêtés sur la route Lyon-Genève, près de Bellegarde (Ain) : 3 sont nommés : Francisco Sorroche Justicia, Jose Ventura Romero, Ignacio Sole Sugranyes (dont le frère, Oriol, est un militant du MIL, emprisonné en Espagne) ; interrogés sur l’affaire Suarez sans résultat, ils sont écroués pour faux papiers, puis relâchés.

Nuit du 21 au 22 mai : des locaux du journal L’Est Républicain sont incendiés : le "commando Puig Antich" revendique l’action.

22 mai : Baltasar Suarez est relâché à Paris ; deux militants anarchistes (Anne et Lucio Urtubia) arrêtés à Paris ; sept autres en province : Octavio Alberola Surinach, Ariane Gransac-Sadori et Jean Helen Weir, près d’Avignon ; Annie Plazen et Georges Rivière, à Toulouse Pierre Guibert et Danièle Haas, à Peyriac-Minervois (Aude). Interrogés sur l’enlèvement de Suarez, ils sont finalement inculpés de recel qualifié (les sept derniers avaient été retrouvés avec des sommes d’argent - près de 3 millions de francs - que la Banque de Bilbao finira par reconnaître comme étant la rançon de Suarez). Ils seront tous mis en liberté provisoire : Alberola reste le seul en prison.

29 mai : Chantal et Arnaud Chastel sont arrêtés à Paris, inculpés d’avoir fourni leur appartement pour la séquestration de Suarez. Faute de preuves, ils seront remis en liberté le 30 août.

- O -

Début juillet : le juge Alain Bernard, chargé de l’instruction de l’affaire Suarez, ayant envoyé des commissions rogatoires à la police espagnole, une trentaine de militants anarchistes sont arrêtés, à Barcelone et ailleurs. 8 sont maintenus en détention, et 4 sont finalement inculpés… de reconstitution de la CNT ! Il s’agit de Luis Andres Edo, David Urbano Bermudes, Luis Burro Molina, et Juan Ferrat. Ils doivent être jugés en janvier 1975 (on réclame 5 ans contre eux, et 5 ans de plus pour Luis Burro, pour propagande illégale).

12 juillet : liberté provisoire pour Anne Urtubia : le juge Bernard refuse de libérer les Chastel.

15 juillet : attentats à Andorre-la-Vieille contre la Viguerie épiscopale et la Caisse d’Épargne espagnole.

À Paris, explosion à la gare d’Austerlitz dans les toilettes du train Paris-Madrid-Irun.

16 juillet : une explosion détruit des véhicules du Tour de France à Saint-Lary (Htes-Pyr,) ; des arbres sont abattus sur la route du Tour entre Barèges et le col du Tourmalet, et 13 cars de pèlerins sont incendiés à Lourdes ; ces actions sont revendiquées par les GARI, qui rappellent leurs exigences.

Un coup de téléphone à la Dépêche du Midi revendique les attentats d’Andorre pour les GARI, et menace les coureurs espagnols du Tour.

17 juillet : à Madrid, Juan Antonio Astarloa, fils du directeur d’une grande laiterie, est enlevé par le groupe GAR-5 ; il est relâché le lendemain.

20 juillet : fausse alerte à la bombe au Festival de Carcassonne pendant le spectacle "Danses nationales d’Espagne".

23-24 juillet : le conseil de guerre de Barcelone condamne Jose Oriol Sole Sugranyes et José-Luis Pons Llobet, militants du MIL, à des peines de 48 ans et 21 ans respectivement.

25 juillet : attentat contre la Banque Populaire d’Espagne à Nîmes.

27-28 juillet : 3 bombes contre le consulat d’Espagne à Toulouse, revendiquées par les GARI ; la 3e fait 12 blessés, dont 3 pompiers et 3 policiers (un commissaire est sérieusement atteint).

Bombe dans un casier de consigne automatique à la gare d’Hendaye, revendiquée par les GARI (le chef de gare avait été prévenu par téléphone).

Nuit du 28 au 29 juillet : à Paris, deux autocars de la SEAFEP (SEA France-Espagne-Portugal) sont endommagés dans la gare autoroutière de la société ; une troisième charge de dynamite est désamorcée.

Voitures piégées aux postes-frontières franco-espagnols du Perthus et de Bourg-Madame (P.-O.). Ces 3 actions sont revendiquées par les GARI.

29 juillet : Pierre Roger est arrêté à Toulouse ; il sera sérieusement tabassé, et inculpé d’un hold-up.

30 juillet-22 août : plusieurs incendies dans des trains en partance à la gare d’Austerlitz. La presse parle du GARI, mais la police finit par arrêter un employé de la S.N.C.F. : il serait pyromane.

30 juillet : fausse alerte à la bombe sur deux trains venant d’Hendaye, arrêtés à Bordeaux.

30-31 juillet : deux bateaux de plaisance plastiqués dans le port de la Grande-Motte. Fausse alerte à la bombe dans le direct Madrid-Paris La Puerta del Sol ; ces actions sont revendiquées par les GARI.

1er août : la police décide de fouiller tous les trains vers l’Espagne.

Début août : interrogatoires et perquisitions se multiplient contre les militants anarchistes dans le Sud-Ouest.

5 août : à Bruxelles, 3 voitures piégées : contre les bureaux de la compagnie aérienne Ibéria, et contre 2 succursales du Banco Español (actions revendiquées par les GARI).

La presse fait aussitôt l’amalgame avec les voitures piégées (revendiquées démenties par le FPLP) du 3 août à Paris (contre L’Aurore, Minute et le Fonds Social Juif), et l’attentat contre le train Rome-Munich L’Italicus du 4 août (12 morts), revendiqué par le groupe fasciste Ordine Nero (déjà responsable des 8 morts de l’attentat de Brescia le 28 mai).

La police recherche un couple français qui aurait loué à Carcassonne un des véhicules piégés de Bruxelles.

7 août : un communiqué de la Fédération Anarchiste s’élève contre "la campagne de dénigrement et d’amalgame dont les anarchistes font l’objet". Il établit une distinction : "Le terrorisme “éclairé” de certains anarchistes s’est toujours refusé à tuer une vie dont les fascistes italiens ou les marxistes palestiniens font peu de cas."

14 août : les GARI annoncent qu’une bombe explosera le lendemain (fête de l’Assomption) à la grotte de Lourdes (fausse alerte). Surveillance policière "jusqu’à la fin de la saison des pèlerinages".

Liberté provisoire pour Pierre Guibert, Annie Plazen et Danièle Haas, inculpés de recel dans l’affaire Suarez.

16 août : la presse impute les incendies dans les trains en gare d’Austerlitz aux GARI.

24 août : on attribue aux GARI le projet d’enlever le prince Juan-Carlos, qui séjournait à Monte-Carlo.

27 août : à Toulouse, les GARI envoient 3 bouteilles de champagne pour les 3 pompiers blessés le 28 juillet lors de l’attentat contre le consulat d’Espagne ; la police saisit le colis.

30 août : liberté provisoire pour Chantal et Arnaud Chastel.

10 septembre : liberté provisoire pour Georges Rivière.

13 septembre : à Madrid, attentat au café Rolando, fréquenté par des policiers, dans le quartier de la Puerta del Sol (11 morts) ; la police espagnole accuse "l’ETA ou le GARI". La presse française rapprochera cet attentat avec celui contre le Drugstore Saint-Germain, le 15 septembre (2 morts).

18 septembre : liberté provisoire pour Lucio Urtubia, inculpé de recel dans l’affaire Suarez. La police annonce l’arrestation de quatre militants anarchistes, accusés d’appartenir aux GARI : Victor Manrique à Hendaye et Jean-Michel Martinez à Ciboure, inculpés de l’attentat du 22 mars contre la voie ferrée Paris-Hendaye ; Martinez sera inculpé de l’attentat à la gare d’Hendaye, le 28 juillet. Leur arrestation est suivie de celle de Mario Ives Torres et de Michel Camillerie, à Toulouse, inculpés de divers hold-up, des voitures piégées au Perthus et à Bourg-Madame du 28 juillet, et des attentats contre le Tour de France ; Ines Torres est en outre inculpé de l’attentat contre le consulat d’Espagne à Toulouse. Tous les quatre sont déférés devant la Cour de Sûreté de l’État pour ces actions, qu’ils revendiquent.

20 septembre : l’Espagne exige le passeport pour les Français se rendant en Espagne, et proteste contre "le traitement que reçoivent en territoire français les terroristes de l’ETA".

23 septembre : à Madrid, la police espagnole annonce l’arrestation de 8 militants d’extrême-gauche et du PC, accusés de l’attentat du 13 septembre à la Puerta del Sol.

À Paris, l’ambassadeur d’Espagne rencontre Poniatowski, qui l’informe des mesures prises contre les GARI, et lui rappelle que c’est à l’Espagne d’engager la procédure d’extradition contre les Espagnols vivant en France.

28 septembre : le PC lance la campagne en faveur des inculpés de Madrid.

À Barcelone, la police espagnole annonce l’arrestation de Roberto Safont Sisa, accusé d’appartenir au groupe OLLA et d’être chargé des rapports avec les GARI.

10 octobre : à Paris, deux bombes sont placées au Parc des Princes, pendant le match Barcelone contre Paris-Reims ; les bombes sont désamorcées sans avoir explosé, et sans que la police, prévenue, fasse évacuer le terrain ; cette action est revendiquée par les Groupes d’Action Internationaliste, qui déclarent que les bombes n’avaient pas été amorcées.

14 octobre : Angel Moreno Patino et Jean-Claude Torres sont condamnés à 10 mois avec sursis (ils avaient déjà fait 8 mois de préventive) pour l’affaire d’Ivry ; Pierre Roger et Michel Camilleri, détenus à Toulouse dans le cadre de l’enquête sur les GARI, ne sont pas jugés : leur procès pour cette affaire, renvoyé d’abord au 25 novembre, est maintenant fixé au 13 janvier 1975.

José-Maria Condon Bofill, venu assister au procès, est arrêté et transféré à Toulouse, la police l’accusant de complicité dans les hold-up avec les 4 militants inculpés pour les actions du GARI.

21 octobre : interview d’un "porte-parole des GARI" publiée par l’Express.

28-29 octobre : interview de 4 militants des GARI dans l’Aurore.

4 novembre : le GAROT (Groupe d’Action Révolutionnaire Occasionnellement Terroriste) enlève la tête et les mains du mannequin du prince Juan-Carlos, au Musée Grévin ; des journaux reçoivent des doigts (et même une oreille) et l’AFP la tète, le 8 novembre.

12 novembre : liberté provisoire pour Jean Weir.

29 novembre : liberté provisoire pour Ariane Gransac-Sadori ; des 11 inculpés pour l’affaire Suarez, seul Alberola reste en prison.

3 décembre : à Paris, 3 militants anarchistes - Floréal Cuadrado, Raymond Delgado et Jean-Marc Rouillan (alias Dominique Moran) - sont arrêtés à bord de la voiture de Rouillan, qui contenait des armes, des explosifs, des tampons officiels et des faux papiers, ainsi qu’une photocopie du permis de séjour de Suarez, ce qui permet à la police d’accuser les 3 de faire partie des GARI - ce qu’ils nient ; ils sont déférés devant la Cour de Sûreté de l’État.

- O -

Bon voilà… La suite au prochain numéro. En attendant, un important effort d’information a été réalisé par des camarades qui signent "Puig Antich et Heinz Chez" une brochure intitulée l’État et la Révolution (mais oui, madame), dont le tome 3 vient de sortir, et doit se trouver dans toutes les (bonnes) librairies.

Les auteurs signalent que "cette présentation actuelle en 3 volumes est due à des problèmes techniques et d’urgence d’information.

Tome 1 - Avant le MIL (débat de formation, le MIL et l’auto-dissolution dans le cadre général du mouvement ouvrier à Barcelone).

Tome 2 - Première tactique de défense des emprisonnés de Barcelone. L’affaire Puig Antich.

Tome 3 - Deuxième tactique de défense des emprisonnés espagnols et français, irlandais, écossais.

"Nous ne voulons donc pas céder à l’image du tome 3 (…)" précisent les auteurs, qui ont en tout cas déjà réuni (et publié) un remarquable dossier de presse sur l’affaire Suarez et les actions des GARI, et amorcent la discussion de ces actions.

Le Tome 3 : 10 francs ("Nous proposons aux camarades qui recevront ce document de verser directement l’argent. soit aux comités de défense des emprisonnés, soit aux emprisonnés, à leur choix" est-il indiqué).

C’est justement une réflexion à partir de l’action du MIL qu’engage Jean Barrot dans une brochure publiée cet été : Violence et solidarité révolutionnaires - Les procès des communistes de Barcelone (Petite Bibliothèque Bleue, Éditions de l’Oubli : 2, rue Wurtz, 75013 Paris - 6 F).

Barrot a participé au Comité "Vérité pour les révolutionnaires espagnols" (patronné par P. Vidal-Naquet) qui s’est occupé de la défense des camarades du MIL et a assuré l’information sur leur action il faisait partie du groupe publiant la revue Le Mouvement Communiste. À ce titre, il doit se défendre des "puristes" de l’"ultra-gauche" (et de certains anars) qui lui reprochent de s’être abaissé à côtoyer des personnalités. La brochure s’en ressent, quoiqu’il n’ait aucun mal à défendre le comité des charges dont il a fait l’objet.. Par ailleurs, Barrot n’échappe pas à la polémique qui suit toute action du type MIL/défense d’accusés, et se voit reprocher par les auteurs de la brochure précédemment citée que "le comité pour la vérité sur les emprisonnés de Barcelone fit du bon boulot, mais ne reproduisit pas tous les documents du MIL, surtout ceux d’inspiration totalement anarchiste".

Quoi qu’il en soit, il serait dommage que ces récriminations masquent. la contribution de J. Barrot au débat (contribution qui se veut résolument "théorique") - après sa contribution à la défense des inculpés du MIL - et en particulier la position qu’il développe ici : "Le capital pousse une partie de ceux qui se rebellent vers des communautés politiques, culturelles, de drogue. etc., de même il en conduit d’autres vers la communauté de la violence, sûr de les isoler, et, au bout du compte. de les détruire physiquement. Tant qu’existeront des États, tout État pourra tuer des révolutionnaires : mais un groupe révolutionnaire, même bien implanté, ne pourra jamais lutter efficacement par les armes contre un État que seule la révolution peut anéantir." (p. 17).

À discuter… En attendant, il y a dix camarades en taule (rien qu’en France).

À Fresnes (Prison de Fresnes, I, avenue de la Division-Leclerc, 94 Fresnes)
Octavio Alberola Surinach (nº d’écrou 637-262 ; cellule 1-281).

À la Santé (Prison de la Santé, 42, rue de la Santé, 75014 Paris) :
Michel Camilleri (nº d’écrou 176-156 ; cellule 2-149)
Mario Ines Torrès (nº d’écrou 176-157 ; cellule 2-72)
Victor Manrique (nº d’écrou 176-158 ; cellule 1 - 17)
Jean-Michel Martinez (nº d’écrou 176-159 ; cellule 1-79)
Floréal Cuadrado (nº d’écrou 177-403 ; cellule 2-133)
Raymond Delgado (nº d’écrou 177-402 ; cellule 1-7)
Jean-Marc Rouillan (nº d’écrou 177-404 ; cellule D-214)

À Toulouse, à la prison Saint-Michel (nous n’avons ni les coordonnés de la prison, ni celles des prévenus) :
José-Maria Condom Bofill,
Pierre Roger

On peut leur écrire (ça leur fera plaisir) ou leur envoyer du fric.

À signaler que les prévenus de la Santé font la "grève de l’instruction" (refus de répondre aux magistrats) tant qu’ils ne pourront pas bénéficier du "régime spécial" de détention, c’est-à-dire tant que l’administration pénitentiaire refusera de leur reconnaître le statut politique que l’État accorde à leur affaire (Cour de Sûreté de l’État).

Rappelons que faire cantiner 10 détenus, ça revient cher (à moins de faire soi-même des hold-up…), que les frais de justice sont lourds (un seul dossier coûte facilement 2000 F !), et que les avocats ne carburent efficacement qu’au bifteck frites, ou son équivalent.

Pour tout ça, on peut contribuer en envoyant à : A. ALVAREZ, C.C.P. 15.712.51 Paris (Mentionner "Comité de Défense des Inculpés")


http://archivesautonomies.org/spip.php?article1100
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Re: Autour des luttes armées dans les 1970's

Messagede bipbip » 19 Sep 2017, 10:05

Paris jeudi 21 septembre 2017

Rencontre « Camarade lune »

Rencontre avec Barbara Balzerani de passage à Paris pour la parution de son roman autobiographique

"Camarade lune est le premier roman de Barbara Balzerani, publié en 1998, puis réédité en 2013.

à 19h, Librairie Violette & Co, 102 rue de Charonne, Paris 11e

Image

Barbara Balzerani a été l'une des femmes à occuper un poste stratégique au sein des Brigades rouges. Dans l'enceinte de la prison haute sécurité où elle a été incarcérée pendant de nombreuses années, elle a eu tout loisir de réfléchir à son parcours, à ses origines ouvrières, à réexaminer les réflexions politiques et les questionnements philosophiques qui l'ont conduite à un tel engagement.

Car avant d'être l'histoire d'une génération politique ou celle d'une organisation armée, c'est bien celle d'une femme que ses origines ne sauraient réduire à telle ou telle catégorisation. En ressort la colère de celle qui est née pauvre dans un monde riche, l'entêtement désespéré de celle qui ne se résout pas à être simplement une femme dans un univers dominé par les hommes, ainsi l'espérance vaine soudain rendue possible par le surgissement des événements de l'année 1968 d'une insurrection immédiate contre l'ordre établi.

En résulte un ouvrage incontestablement autobiographique où Balzerani développe un style narratif extrêmement personnel qui lui permet de combiner monologue intérieur, introspection et analyse affûtée et lucide du contexte politique agité des années 70."

Barbara Balzerani est née en janvier 1949 à Colleferro, en Italie. Au début des années 1960, elle a milité dans le mouvement « Pouvoir ouvrier » avant de rejoindre les Brigades rouges où elle faisait partie de l'équipe de la direction stratégique. Elle a vécu dans la clandestinité un certain nombre d'années avant d'être arrêtée en 1985 et condamnée à la prison à perpétuité. En 2011, elle a obtenu la liberté conditionnelle et a été définitivement libérée en 2016. Elle travaille désormais dans une coopérative sociale et continue de se consacrer à la littérature. Elle a publié à ce jour cinq romans.

Camarade lune est publié par les éditions Cambourakis, traduit de l'italien
par Monique Baccelli, avec une préface d'Erri De Luca.

http://www.violetteandco.com/librairie/ ... rticle1032


Paris vendredi 22 septembre 2017

Présentation-débat « Camarade Lune »

de Barbara Balzerani - Éditeur : Cambourakis

Présentation-débat en présence de l'auteure, Barbara Balzerani dès 19h librairie Quilombo, 23 rue Voltaire Paris XIe, m° Rue des Boulets ou Nation.

http://www.librairie-quilombo.org/camarade-lune
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Re: Autour des luttes armées dans les 1970's

Messagede bipbip » 17 Oct 2017, 06:32

Lyon Jeudi 19 octobre 2017

Rencontre avec Barbara Balzerani autour du livre Camarade Lune

Rencontre avec Barbara BALZERANI autour de Camarade Lune, éditions Cambourakis, 2017.
19 h, à la librairie Terre des livres

Barbara Balzerani a été l’une des rares femmes membres des dirigeants des Brigades rouges. Dans l’enceinte de la prison haute sécurité où elle a été incarcérée pendant de nombreuses années, elle a eu tout loisir de réfléchir à son parcours, à ses origines, de réexaminer les réflexions politiques et les questionnements philosophiques qui l’ont conduite à un tel engagement. C’est ce qu’elle fait dans cet ouvrage incontestablement autobiographique où elle développe un style narratif extrêmement personnel qui lui permet de combiner monologue intérieur, introspection et analyse affûtée et lucide du contexte politique agité des années 70. Un portrait de femme juste, bouleversant et poétique en même temps qu’un témoignage de l’intérieur de la période des années de plomb, qui a radicalement changé l’histoire de l’Italie contemporaine.

Librairie Terre des livres - 86 rue de Marseille 69007 Lyon
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Re: Autour des luttes armées dans les 1970's

Messagede bipbip » 09 Nov 2017, 11:28

Camarade Lune

Barbara Balzerani : "Reprendre la main sur mon histoire"

Barbara Balzerani est un témoin - clé de l’histoire italienne des sixties et seventies. Impliquée dans la lutte armée alors que l’Italie bouillonnait de toutes parts, celle qui fut un temps l’une des dirigeantes des Brigades rouges a connu les deux faces des années de plomb : l’espoir fiévreux et la répression. Pour son implication dans les actions de l’organisation, elle a passé vingt‑­cinq ans en détention. Rencontrée à Paris, elle revient sur ce pan d’histoire et sur l’œuvre littéraire qui désormais l’occupe.

... http://cqfd-journal.org/Barbara-Balzerani-Reprendre-la
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