Histoire de l'anarcho-syndicalisme

Re: Histoire de l'anarcho-syndicalisme

Messagede bipbip » 04 Fév 2017, 17:41

« A roublard, roublard 1/2″de Pouget. Les anarchistes et les syndicats. 1894

Brochure : https://drive.google.com/open?id=0BwMH6 ... FUzNmhZOTA

Cette brochure a parfois été considérée comme l’expression d’une nouvelle orientation pour les anarchistes après l’échec de « la propagande par le fait », lors de la période des attentats de 1892-1894.

Mais comme le dira Pouget dans la Sociale n°67 du 16 août 1896, à propos de la publication de ce texte : « …Il y a bougrement plus longtemps que cela que je serine l’action syndicale. J’en étais un acharné partisan à une époque où il* ignorait encore les beautés du guesdisme. »

En effet les anarchistes n’avaient pas attendu 1894 pour entrer dans les syndicats, ils y étaient depuis l’origine.

Dès le Congrès de Lyon en 1878, Ballivet, membre de l’AIT, se lança dans une violente diatribe contre les lois, contre le parlement. Lombart de Marseille y expliqua que le syndicat se suffisait à tout, dans et après la révolution.

En octobre 1879, Bernard participa au congrès national ouvrier de Marseille où il présenta le rapport sur le travail des femmes.

Au congrès du Havre en 1880, sous l’influence des anarchistes, on déclara que le prolétariat ne pouvait arriver à son émancipation par la voie pacifique et que la Révolution sociale par la force restait la seule solution définitive possible. Kahn s’y prononça pour le communisme libertaire, contre les collectivistes ce qui fut admis par le congrès.

Lors du congrès de Reims en 1881, le rapport de la commission sur les questions doctrinales déclara que le communisme libertaire est la société de l’avenir.

En 1881, sous l’impulsion de Bernard, naquit la Fédération des chambres syndicales lyonnaises.

Bernard fut délégué au congrès constitutif de la Fédération nationale des syndicats en octobre 1886 à Lyon, le manifeste lu à ce congrès montrait une volonté d’indépendance des syndicats : « Travailleurs, séparez-vous nettement des politiciens qui vous trompent ».

Dès la fin 1887, les anarchistes préconisèrent la grève générale, idée reprise au 3e Congrès national des syndicats ouvriers à Bordeaux en octobre 1888 qui engagea les travailleurs à se séparer des politiciens qui les trompaient.

En 1888, sur Paris, les anarchistes participèrent également à la création de la « Fédération des chambres syndicales et groupes corporatifs indépendants du département de la Seine » pour s’opposer avec les blanquistes à la main-mise des possibilistes sur la Bourse du travail de Paris.

Ce ne sont que quelques exemples de l’intervention constante des anarchistes au sein des syndicats. Même si cette présence fut souvent tactique, s’alliant avec tel ou tel autre courant du socialisme pour déloger tantôt les possibilistes, tantôt les guesdistes de leur position de domination. Elle prit aussi une dimension plus positive et autonome avec la création des Syndicats des hommes de Peine à Paris, Nantes, Saint-Étienne ou Lyon qui furent de véritables précurseurs de syndicats non corporatistes à orientation anarchiste au sein des Bourses du travail.

Comme le disait Pouget, les anarchistes n’ont pas attendu 1894 pour entrer dans les syndicats.

Sources :

Les fondateurs de la CGT à l’épreuve du droit par Pierre Bance. Éditeur La Pensée sauvage 1978.

La grève générale de Robert OWEN à la doctrine syndicaliste par André Saulière.Éditions Imprimerie de l’académie et des facultés Bordeaux 1913.

L’anarcho-syndicalisme à Lyon (1880-1914) par Michèle Marigot. Editeur Atelier de création libertaire 2016

*il s’agit de Jaurès


https://anarchiv.wordpress.com/2017/01/ ... cats-1894/
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Re: Histoire de l'anarcho-syndicalisme

Messagede Pïérô » 15 Juin 2017, 11:22

Mélancolies du Grand Soir

Deux ouvrages d’historiens s’intéressent à ce mythe révolutionnaire apparu en France à la fin du XIXe siècle qui irrigua les mouvements anarcho-syndicalistes.

Durant l’été 1882, de jeunes ouvriers de Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), révoltés par la misère et le climat d’ordre moral qu’imposaient le patronat local et son alliée l’Eglise, décidèrent de passer à l’action. Réunis la nuit dans les bois ou chez les marchands de vin, ils prirent le nom de «bande noire» et multiplièrent les dynamitages. Ils incendièrent une chapelle, firent sauter des calvaires et des croix, s’en prirent aux domiciles des «maîtres mineurs» et adressèrent aux magistrats des lettres de menaces. Récusant le réformisme des chambres syndicales, ils furent ainsi les premiers à mettre en œuvre la «propagande par le fait» que des théoriciens anarchistes comme Kropotkine formulaient au même moment. C’est aussi à leur procès, en octobre 1882, que l’expression «Grand Soir» fut employée pour la première fois dans un sens politique. «On a saisi chez vous des lettres d’un agitateur vous recommandant d’être énergique, parce que le grand soir approchait. Que voulait dire cette phrase ?» interrogea le président Masson.

Convulsions.
La formule, rapportée par le chroniqueur judiciaire du Figaro Albert Bataille, frappa les esprits. Elle s’imposa dès lors, jusqu’à constituer «un mot-clé de l’imaginaire anarchiste», voire un véritable mythe auquel s’est intéressée la jeune historienne Aurélie Carrier. L’expression n’allait pourtant pas de soi. La rhétorique révolutionnaire avait privilégié jusque-là une poétique diurne : on parlait du «Grand Jour», d’aube des temps nouveaux. Et la dimension religieuse de l’expression, avec son messianisme et ses relents de Jugement dernier, pouvait étonner sous la plume de militants «sans dieu ni maître». Mais la prégnance du catholicisme était alors extrême, y compris chez ceux qui le récusaient. L’expression était également en phase avec l’imaginaire décadent qui marquait cette «fin de siècle». L’heure était à «la société mourante», pensée comme un grand corps corrompu, traversée de spasmes, de convulsions et de «visions du monde crépusculaires». Cette perspective catastrophiste enchantait les révolutionnaires. Nul doute à avoir, estimait Kropotkine en 1887, «la fin du siècle nous prépare une formidable révolution». Il suffisait donc de la précipiter. D’où la force symbolique et apocalyptique du «Grand Soir» : son ciel noir ravagé par les flammes ravivait les souvenirs de la Commune et prenait parfois des accents fantastiques. Il nourrit donc un mythe puissant, qui suscita nombre de récits, de poèmes et d’images. La dimension eschatologique était évidente : la violence et le chaos destructeur allaient accélérer la marche du temps, enfanter un monde nouveau et régénérer l’humanité. «Bientôt, les ténèbres traversées de flammes du Grand Soir couvriront la Terre. Puis viendra l’aube de joie et de fraternité», écrit le poète Adolphe Retté en 1899. Ils sont alors nombreux à communier dans cette croyance qui tient du romantisme révolutionnaire et de l’élan millénariste. «Je croyais mystiquement au Grand Soir, à l’aube rouge», se souvint Camille Mauclair. Bernard Lazare, lui, célébra ce «soir libertaire, soir de justice», annonciateur d’un nouvel âge d’or, un temps de bonheur, de rédemption et de salut collectif.

L’anarcho-syndicalisme, alors en plein essor, se chargea de donner un contenu plus concret à cet imaginaire : l’instrument du Grand Soir, sa forme et son symbole, ce sera la grève générale, révolutionnaire et expropriatrice. Alternative à l’insurrection ou à la dynamite, elle s’imposa presque d’emblée comme le recours suprême. Emile Pouget, l’un de ses plus fervents partisans, y voyait «la réalisation pratique de l’anarchisme, sa seule chance historique». A compter de la création de la CGT en 1895, elle se confondit de plus en plus avec le Grand Soir, suscitant l’anxiété grandissante des possédants.

... http://next.liberation.fr/livres/2017/0 ... ir_1576893
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Histoire de l'anarcho-syndicalisme

Messagede bipbip » 19 Aoû 2017, 20:50

Anarchisme et anarcho syndicalisme. – Rapport de Pierre Besnard au Congrès anarchiste international de 1937

Anarchisme et anarcho syndicalisme Rapport de Pierre Besnard au Congrès anarchiste international de 1937

(EXTRAIT)

Le rôle des Groupes Anarchistes et des Syndicats.

Ce qui précède nous conduit normalement et logiquement à envisager le rôle des groupes anarchistes et des syndicats. Les anarcho-syndicalistes admettent parfaitement que les groupes anarcho-communistes, plus mobiles que les organisations syndicales, prospectent les masses travailleuses ; qu’ils recherchent ses adhérents et forment des militants ; qu’ils fassent une propagande active et oeuvre intense de défrichement, dans le but d’amener à eux, et conséquemment, aux syndicats anarcho-syndicalistes, à la cause de la révolution sociale, le plus grand nombre possible de travailleurs trompés et dupés, jusque-là, par tous les partis politiques, sans exception.
Cette tâche purement idéologique, cette besogne de propagande d’ordre moral sont, incontestablement, du ressort des groupes anarcho-communistes, à la condition expresse qu’elles s’identifient avec le travail des syndicats anarcho-syndicalistes, qu’elles le complètent et le renforcent, pour le plus grand bien du communisme libertaire. Mais je déclare carrément que la responsabilité de la décision, de l’action et le contrôle de celles-ci doivent appartenir actuellement aux syndicats, agents d’exécution et de réalisation des tâches révolutionnaires.

J’estime également que c’est à ces syndicats qu’il incombe de présenter toutes ces tâches, sur le plan économique, défensif et offensif. Enfin, je considère que le système économique, administratif et social doit être homogène, harmonique, et que la base de ce système, pour être réelle, solide et durable, ne peut être qu’économique. Je revendique comme un droit pour les syndicats l’accomplissement des tâches économiques révolutionnaires et post-révolutionnaires parce que l’organisation de la production est la véritable fonction des travailleurs. Par contre, il est logique que les communes. organes administratifs, leurs services techniques et sociaux aient le soin de distribuer la production ; d’interpréter les désirs des hommes sur le plan social, d’organiser la vie dans toutes ses manifestations.

Dès maintenant, les groupes anarchistes ont pour devoir de préparer ces réalisations révolutionnaires. La besogne de chacun des organismes est donc extrêmement nette, parfaitement délimitée. Elle suffira largement à accepter sur chaque plan l`activité et les efforts de tous, selon les attributions réelles de chacun. À aucun moment, j’en donne l’assurance la plus formelle, les syndicats anarcho-syndicalistes ne pourront constituer un obstacle à la marche en avant du communisme révolutionnaire. À aucun moment, non plus, ils ne pourront devenir réformistes, parce qu’ils sont et resteront révolutionnaires, fédéralistes et antiétatistes, parce qu’ils visent, en un mot, comme les groupes anarcho-communistes, à instaurer le communisme libertaire. En conclusion de cette partie de mon exposé, j’affirme :

1 ° Que le mouvement anarcho-syndicaliste ne peut dévier, en raison du contrôle permanent et sévère qui s’exerce sué les organisations et les militants ;

2° Que le mouvement anarcho-syndicaliste, épuise, sur le plan actuel, dans le domaine révolutionnaire, les moyens de réalisation du communisme libertaire. Qu’il appartient aux groupes anarcho-communistes, sur le plan exclusivement idéologique, de porter la propagande aussi loin que possible ;

3° Que le mouvement anarcho-communiste doit s’intéresser surtout aux tâches de propagande et d’éducation ; d’étude et de vulgarisation sociale ;

4° Que le meilleur contact permanent qui puisse être réalisée sera, comme en Espagne. par l’adhésion sans restriction de tous les anarcho-communistes, dans tous les pays, aux syndicats anarcho-syndicalistes, chargés de la préparation et de l’exécution de l’action, seuls capables de mener celle-ci à bonne fin, avec des effectifs et des moyens suffisants ; que la doctrine expérimentale de l’anarcho-syndicalisme. qui est celle de l’anarchisme lui-même, est assez solide et ferme pour ne pas risquer aucune atteinte, atténuation ou déviation.

5° Que l’anarcho-communisme, véritable figure du socialisme, est né de la carence totale de tous les partis politiques ; que l’anarcho-syndicalisme, forme moderne et active de ce mouvement, issu lui-même de l’anarchisme, remplit présentement toutes les tâches positives de l’anarcho-communisme et prépare les voies du communisme libertaire dont il sera le principal agent de réalisation ; que les tâches de l’anarcho-communisme – comme celles de l’anarcho-syndicalisme – s’épuiseront dans la période post-révolutionnaire quand les hommes. par leur évolution et le développement de leurs facultés de compréhension, seront capables d’accéder au communisme libre, finalité de l’anarchie.
En résumé, l’anarcho-syndicalisme est la force nécessaire de lutte, dans le régime actuel, de l’agent de réalisation économique du communisme libertaire. dans la période post-révolutionnaire. L’anarchisme aide le mouvement anarcho-syndicaliste, sans se substituer à lui. L’activité de ses militants se confond, dans les syndicats, avec celle des militants anarcho-syndicalistes. Les deux mouvements se doivent donc une aide mutuelle et permanente. Et, plus tard, dans la paix, la concorde et l’harmonie, l’anarchisme et l’anarcho-syndicalisme, confondus dans un même mouvement, poursuivront la réalisation du communisme libre, but suprême de l’anarchie.
La tâche la plus urgente de l’anarcho-syndicalisme est aujourd’hui d’organiser dans son sein les travailleurs en vue de la lutte décisive contre le capitalisme ; de préparer techniquement cette lutte, d’opérer la synthèse des forces de la production pour la construction révolutionnaire de l’ordre communiste libertaire ; et, demain, de l’organisation économique, et cela, jusqu’à l’instauration du communisme libre ; de défendre, enfin la révolution. Celle de l’anarchisme révolutionnaire consiste à aider de toutes ses forces à leur accomplissement par tous les moyens dont il dispose.

Rapports de l’anarchisme et de l’Anarcho-Syndicalisme
De toute évidence, des rapports doivent exister entre l’anarchisme et l’anarcho-syndicalisme, tant sur le plan national qu’international. L’A.I.T. a, d’ailleurs, prévu cette éventualité dès son Congrès constitutif. Ces rapports doivent être basés sur l’indépendance et l’autonomie réciproque des deux mouvements et demeurer sur le plan de la plus parfaite égalité. En dehors de la copénétration des deux mouvements, par l’action de leurs militants, il est souhaitable que dans chaque localité, chaque région, chaque pays, des contacts s’établissent entre les organisations anarchistes et anarcho-syndicalistes. Pour être féconds et durables, ces rapports devront reposer sur les bases d’une tolérance mutuelle, facilité par une identité de doctrine sur tous les plans, et une compréhension exacte des tâches qui incombent aux deux mouvements.

Ces tâches sont suffisamment définies par le présent rapport pour ne pas prêter à confusion et à chevauchement.

1° L’unité de doctrine des anarchistes dans chaque pays ;
2° L’unification, également dans chaque pays, des groupements anarchistes, sur le plan de la doctrine unique de l’anarchisme révolutionnaire.


http://monde-nouveau.net/spip.php?article646
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Re: Histoire de l'anarcho-syndicalisme

Messagede bipbip » 26 Aoû 2017, 19:13

L’anarchosyndicalisme, l’autre socialisme

Jacky Toublet

Préface à
La Confédération générale du travail
d’Emile Pouget

Editions CNT Région parisienne 1997

Proscrits du Parti, parce que non moins révolutionnaires que Vaillant ou Guesde, aussi résolument partisans de la suppression de la propriété individuelle, nous sommes en outre ce qu’ils ne sont pas, des révoltés de toutes les heures, des hommes sans dieu, sans maître et sans patrie, les ennemis irréconciliables de tout despotisme moral ou matériel, individuel ou collectif, c’est-à-dire des lois et des dictatures — y compris celle du prolétariat — et les amants passionnés de la culture de soi-même…
Purs de toute ambition, prodigues de nos forces, prêts à payer de nos personnes sur tous les champs de bataille et, après avoir rossé la police et bafoué l’armée, reprenant, impassibles, la besogne syndicale obscure mais féconde […] consentons à poursuivre plus activement, plus méthodiquement et plus obstinément que jamais l’oeuvre d’éducation morale, administrative et technique pour rendre viable une société d’hommes libres.

Fernand Pelloutier
Lettre aux anarchistes

La Confédération nationale du travail est bien inspirée, en cette année de centième anniversaire de la C.G.T., de rééditer deux brochures rédigées par Emile Pouget, secrétaire général adjoint de la Confédération générale du travail de 1901 à 1907 et un des plus ardents militants du syndicalisme révolutionnaire : la Confédération générale du travail et le Parti du travail. De tels textes étaient, à cette époque de grande agitation sociale, publiés en brochures, par les soins de la C.G.T. ou d’éditeurs amis, afin de faire connaître au plus grand nombre les idées de transformation sociale dont la Confédération était porteuse en ces premières années du siècle.

PDF : http://www.cnt-tas.org/wp-content/uploa ... nce-51.pdf

https://www.cnt-tas.org/2013/10/06/lana ... ocialisme/
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Re: Histoire de l'anarcho-syndicalisme

Messagede bipbip » 01 Oct 2017, 12:32

1937 : Rapport de Pierre Besnard, Secrétaire de l’AIT, au Congrès Anarchiste International de 1937

Quand il y a un demi-siècle environ, les anarchistes russes avaient, les premiers, levé l’étendard de l’anarchosyndicalisme, ce mot fut reçu assez fraîchement par le mouvement anarchiste. Et en 1917, au lendemain de la chute du tsarisme, qui fut aussi la veille de la Révolution d’Octobre, les anarchistes communistes furent excessivement réservés, voire hostiles, à cette nouvelle formation anarchiste.

doc PDF : http://monde-nouveau.net/IMG/pdf/rappor ... d_1937.pdf

http://monde-nouveau.net/spip.php?article588
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