1936, une révolution sociale et libertaire en Espagne

Re: 1936, une révolution sociale et libertaire en Espagne

Messagede Pïérô » 24 Oct 2016, 11:18

Chronologie sur l'organisation et l'activité des anarchistes internationaux de la colonne Durruti

CHRONOLOGIE SUR L’ORGANISATION ET L’ACTIVITÉ DES ANARCHISTES INTERNATIONAUX DE LA COLONNE DURRUTI. AOÛT 1936 - JUILLET 1937

- Vers la mi-août 1936 : à Pina de Ebro, création du Groupe International (GI) avec Ridel, Carpentier, Scolari et Berthomieu comme délégué ; parallèlement création de la centurie Sébastien Faure (volontaires français). Des étrangers combattent sans doute à titre individuel dans des groupes de franc tireurs à dominante espagnole, intégrés à la colonne Durruti (Banda Negra, Metalùrgicos, etc.)

- 16 octobre 36 : bataille de Perdiguera : perte du quart des effectifs du GI. Dislocation du noyau initial français ; le GI stationne à Pina ou Farlete

- Automne 36 : arrivage important d’Allemands du DAS, de Suisses, de Suédois, d’Autrichiens etc. La centurie Erich Mühsam de Rudolf Michaelis demande à être affectée dans la colonne Durruti le 18 novembre. À la fin octobre, Vagliasindi remplace Berthomieu à la tête du GI tandis que Ruano remplace Durruti à la tête de la colonne vers le 10 novembre. Les protestations contre la militarisation ont commencé depuis octobre dans la colonne Durruti et dans la colonne Ascaso sur le front de Huesca, en particulier dans la section italienne.

- Mi-novembre 36 : Vagliasindi et quelques Internationaux vont à Madrid avec les 1500 volontaires de la colonne Durruti ; après la mort de Durruti dans des conditions suspectes, beaucoup de miliciens veulent retourner sur le front d’Aragon.

- Fin décembre 36 – début janvier 37, José Manzana (secondé par Carl Einstein) remplace Ruano et son Comité de guerre à la tête de la colonne Durruti, et tente de contenir la révolte contre la militarisation : 600 à 800 miliciens quittent néanmoins la colonne.

- Le 6 janvier 1937, le GI basé sur Gelsa et Velilla de Ebro est coupé en deux : ceux qui acceptent la militarisation (avec ou sans conditions) se réinstallent sur Pina de Ebro (une centaine, surtout des Allemands du DAS) ; les autres restent sur Gelsa. Mais dans le lot des premiers, 49 estiment que Manzana n’a pas tenu ses engagements et démissionnent le 11 janvier. Ils partent pour aller protester à Barcelone (cf. affiches, proclamations).

- Courant janvier 37, le GI devient Compagnie Internationale (CI) de la Division Durruti ; il semble qu’il n’y ait aucun capitaine à sa tête avant l’arrivée du français Cardeur, début mars 37.

- Mars-avril 37, Manzana tente de constituer un Bataillon de choc international (BI) avec la CI et deux autres unités dont la Banda Negra (corps franc où se trouvent des Espagnols et des étrangers comme Antoine Gimenez, et sans doute Vagliasindi, depuis la dislocation du comité de guerre de Ruano — hypothèse).

- Le 9 mars 37 les internationaux participent à Barcelone à une assemblée de tous les miliciens du front aragonais où la section française de la CNT (représentée entre autres par Fortin) tente de les convaincre d’accepter la militarisation, ou de partir. Des Français quittent le front, voire l’Espagne ; d’autres rejoignent les groupes de francs tireurs en Aragon.

- Le 12 avril 37, le BI est envoyé à la bataille de Santa Quiteria où il subit 50% de pertes du fait de la non-intervention de l’aviation républicaine, tenue par les communistes. Plusieurs miliciens ont décrit cette bataille dont ils ont gardé un terrible souvenir (Gmür, Kirschey, Lätt). Les rescapés sont envoyés fin avril à Barcelone pour reconstituer le Bataillon. Manzana, souvent absent, est remplacé par Ricardo Sanz qui veut faire appliquer la militarisation par tous les moyens (arrestation de « déserteurs », mise en première ligne des récalcitrants, etc. )

- Mai 1937 : une partie de la colonne/Division Durruti et tout le BI est à Barcelone en permission et assiste ou participe aux « événements de mai » ; certains seront tués dans les combats. Après le 7 mai, d’autres (surtout les Allemands, les Autrichiens et les Italiens) seront arrêtés par la police et par les communistes, et pour certains disparaîtront dans des checas à Barcelone ou à Valence.

- Le 7 juin 37, le Bataillon International reconstitué tant bien que mal repart au front. Beaucoup d’étrangers ont démissionné, ou bien ont intégré les Brigades Internationales – et notamment la XIIe Brigade Garibaldi créée en novembre 1936, commandée par Randolfo Pacciardi, non communiste, où les anarchistes sont plus en sécurité que dans les autres. La Division Durruti est intégrée dans l’Armée de l’Est, sous le commandement du général Pozas. Gimenez est dans le Bataillon International de la 121e Brigade Mixte [ou de la 120e]. Les grandes batailles de diversion en Aragon vont commencer et les miliciens anarchistes sont comme toujours envoyés en première ligne, sans protection aérienne : ils périront en nombre notamment les JJLL. La CI combat dans le Monte Oscuro à la mi-juin (voir le récit d’Edi Gmür).

- Du 7 au 22 juillet 37, les internationaux mal nourris, mal équipés sont encore envoyés sur le front dans des conditions détestables : la révolte gronde, des refus d’aller au combat se multiplient.

- Le 30 juillet 1937, le Bataillon International est dissous : les étrangers peuvent partir ou intégrer la XIIe Brigade Internationale.

Les Giménologues
Juin 2006. Document légèrement revu en 2016.

Pour des listes de miliciens internationaux cf. article 219 http://gimenologues.org/spip.php?article219


http://gimenologues.org/spip.php?article687
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Re: 1936, une révolution sociale et libertaire en Espagne

Messagede Pïérô » 02 Nov 2016, 01:15

Paris, samedi 5 novembre 2016

Rencontre et débat autour du livre
« A Zaragoza o al charco ! Aragon 1936-1938 »


à 16h30, Publico, librairie du Monde libertaire, 145 rue Amelot, Paris 11e

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Rencontre et débat avec Les Giménologues autour du livre
A Zaragoza o al charco ! Aragon 1936-1938. Récits de protagonistes libertaires
d'Antoine Gimenez, et les Giménologues (Editions L'Insomniaque)

Le 19 juillet 1936, Saragosse tombe aux mains des troupes franquistes soulevées contre la république espagnole. La chute de la « perle anarchiste » représente une terrible catastrophe pour le camp libertaire.

En Catalogne et en Aragon, des volontaires se mobilisent pour reprendre la ville - et, pour la plupart, l'offensive ne peut se dissocier de la mise en œuvre du communisme libertaire.

C'est ce que retrace cet ouvrage, ancré dans des récits d'hommes et de femmes engagés à divers titres dans ce processus à la fois militaire et révolutionnaire, que les anarchistes se retrouveront peu à peu seuls à poursuivre.

Chercheurs autodidactes mais extrêmement lettrés et méticuleux, les Giménologues ont rencontré ces rescapés - ou leurs enfants - dans la foulée d'un premier livre traitant de la révolution espagnole, Les Fils de la Nuit, élaboré autour des souvenirs d'Antoine Gimenez et également coédité par L'Insomniaque éditeur. Dans la continuité des Fils de la Nuit, les Giménologues tentent une nouvelle fois d'articuler les histoires particulières et l'analyse des questions collectives. Ils ont ajouté des développements de leur cru sur la nature du projet communiste libertaire, ainsi que sur la polémique, encore entretenue de nos jours, à propos d'une supposée cruauté spécifique des anarchistes espagnols.
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Re: 1936, une révolution sociale et libertaire en Espagne

Messagede bipbip » 08 Nov 2016, 09:03

Lisieux jeudi 10 Novembre 2016

1936-2016 : ¡Qué viva la revolución !

à 19h30, Salle Mozart, Lisieux-Hauteville

En 1936 une partie de l’Espagne se soulevait contre un coup d’état fasciste. En Catalogne le peuple se mobilisa afin de construire un autre projet de société.

En 2016, face à la montée du fascisme, il nous faut résister quelques soient nos différences, afin de ne pas subir le martyr des peuples d’Europe dans les années 30 et 40.

Venez découvrir une exposition consacrée à l’Espagne, suivi d’une projection et participez au débat avec Franck Mintz, écrivain et historien spécialiste de l’Espagne et plus particulièrement de cette période.

Les Collectifs Alternatives Libertaires de Rouen et du Pays d’Auge.


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Re: 1936, une révolution sociale et libertaire en Espagne

Messagede Pïérô » 09 Nov 2016, 08:56

Marseille samedi 12 novembre 2016

CHARLA des giménologues au CIRA

80 ans après, deux livres donnent la parole aux acteurs de la révolution sociale espagnole

causerie avec projection de photos

En 2004, quelques libertaires se proposaient de publier le tapuscrit des souvenirs d’Antoine Gimenez, Bruno Salvadori de son vrai nom, un Italien exilé à Marseille qui s’était engagé fin juillet 1936 sur le front d’Aragon dans le très peu connu Groupe international de la colonne Durruti. L’intérêt passionné suscité par la richesse exceptionnelle du récit de Gimenez donna naissance à l’entreprise collective, les Giménologues, qui aboutira deux ans plus tard à la parution chez l’Insomniaque des Fils de la nuit : souvenirs de la guerre d’Espagne, accompagnés d’un appareil de notes conséquent.

Traduit en italien, en castillan et bientôt en anglais, cet ouvrage donna lieu à des rencontres entre les Giménologues et des rescapés de cette épopée espagnole. Tant et si bien qu’une nouvelle édition revue et enrichie vient de paraître chez Libertalia, préfacée par l’historien François Godicheau (coffret contenant 2 livres et un CD-Rom, 1000 pages, 22 euros), et qu’un nouvel ouvrage vient de voir le jour à L’Insomniaque : ¡ A Zaragoza o al charco ! Aragon 1936-1938 : récit de protagonistes libertaires (447 pages, 20 euros).

Dans ce dernier, les Giménologues se penchent cette fois sur le vécu des miliciens et miliciennes combattant les troupes franquistes au sud de l’Ebre, face à Belchite, au sein de la colonne d’Antonio Ortiz, anarchiste dont le parcours est bien moins connu que celui de Durruti.

Fidèles à leur méthode (redonner la parole aux témoins tout en reliant questions singulières et questions collectives), ils rassemblent dans ¡A Zaragoza o al charco ! les témoignages d’ouvriers et de paysans, ou de leurs enfants, engagés corps et âmes dans une existence digne d’être vécue.

Il s’agit d’Engracia, fille de Florentino Galván, membre du Conseil d’Aragon, de Petra Gracia, jeune libertaire de Saragosse (et future mère du théoricien anarchiste Tomás Ibáñez), d’Emilio Marco, milicien de la colonne Ortiz, d’Hélios, fils de Juan Peñalver, centurion d’Emilio, d’Isidro Benet, milicien de la colonne Durruti et son fils César, et d’Antoine, fils de Manolo Valiña, homme d’action de la CNT-FAI.

Maintenant, ils ont quasiment tous disparu, et cet ouvrage leur rend un vibrant hommage.

Leurs récits forment la matrice chronologique et événementielle de cet ouvrage, développée et recoupée à partir de documents puisés dans les centres d’archives (IIHS d’Amsterdam, Archivo Histórico Nacional de Salamanque, archives policières et judiciaires), dans la presse des années 30 (La Vanguardia, Solidaridad Obrera…), dans les écrits d’auteurs libertaires (A. Paz, L. Mercier-Vega, R. Rufat, G. Leval, V. Richards…), et dans ceux d’historiens sérieux tels B. Bolloten, F. Godicheau et Chris Ealham.

Pour dégager toujours plus cette histoire de la chape de plomb qui s’est abattue sur elle, les Giménologues reviennent en fin d’ouvrage sur deux questions essentielles : celle de la mise en pratique du sueño igualitario [rêve égalitaire] en Aragon, et celle de la violence révolutionnaire, objet d’une polémique toujours actuelle en Catalogne, incriminant tout particulièrement de jeunes anarchistes des Ateneos, accusés de terrorisme et jetés en prison.

Recensions parues dans la presse : http://gimenologues.org/spip.php?article671

Émission diffusée par Radio libertaire le 22 mai 2016 : http://gimenologues.org/spip.php?article664

Le CIRA se trouve au 50 rue Consolat à Marseille (13001), à quelques minutes à pied de la gare Saint-Charles et de la Canebière.
09 50 51 10 89
cira.marseille(chez)gmail.com
http://cira.marseille.free.fr/

http://gimenologues.org/spip.php?article690
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Re: 1936, une révolution sociale et libertaire en Espagne

Messagede bipbip » 11 Nov 2016, 15:33

Lyon samedi 12 novembre 2016

Journée de commémoration "Buenaventura Durruti"

Journée de commémoration "Buenaventura Durruti" le samedi 12 novembre de 10h à minuit à la Salle municipale "Les Ovalistes" 6 impasse Flesselles 69001 LYON bus 13/18 arrêt "Rouville"

Commémoration de la résistance au franquisme le samedi 12/11.

Le 23 novembre 1936, 500 000 personnes assistaient à Barcelone à l’enterrement de Buenaventura Durruti. Ce militant anarchiste et anarcho-syndicaliste était tombé sous les balles lors de l’offensive anti-franquiste sur Madrid quelques jours plus tôt, le 19 novembre.

A l’occasion des 80 ans de sa mort, une journée a lieu à Lyon. Pour en savoir plus sur Durruti, qui fût notamment emprisonné 6 mois à Lyon, on peut lire l’article d’Abel Paz De la révolte à la révolution.

Programme :
A partir de 10h : exposition d’affiches de la CNT/FAI 1936 par Librairie Barrio Barcelona (Catalunya)
A partir de 15h : débat autour du film : OTIZ un général sans Dieu, sans Maître"par Librairie "les chats Noirs" Cuisery (71)
Tables de presse
A partir de 16h : atelier de sérigraphie sur totebags par papyart sérigraphie
A partir de 18h : représentation de la compagnie"CAMINA". Spectacle : LUNA "1936/2016 : sur scène, un pays, un destin, une Révolution ! " ou quand la poésie s’emmêle avec les voix, les corps, la musique...
A partir de 19h : buffet à prix libre par la coopérative locale "Tiens bon la Pente"
A partir de 20h30 : chorale "Les Mauvaises Pentes"
A partir de 21h : chants par " CHEMS" musique Arabo-Andalouse.
et pour finir la soirée : DJ MILOUZ aux platines

Le samedi 12 novembre nous lèverons nos verres à la mémoire de Buenaventura Durruti !

réservation obligatoire à papyart@yahoo.fr

P.A.F : 1€80

https://rebellyon.info/Journee-de-comme ... tura-17105

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Re: 1936, une révolution sociale et libertaire en Espagne

Messagede bipbip » 13 Nov 2016, 14:05

L’histoire de la “militancia anarquista espagnole”

Le succès de la réédition des mémoires d’Antoine Gimenez — un milicien anarchiste engagé dans la colonne Durruti — accompagnées d’un appareil de notes et d’une iconographie exceptionnels (Les Fils de la nuit, chez Libertalia), a quelque peu laissé dans l’ombre ¡ A Zaragoza o al charco ! publié concomitamment par les mêmes auteurs et qui prolonge leur recherche initiale.

C’est en effet à l’occasion de leurs présentations de la première édition des “Fils”, en 2006, que les Giménologues ont rencontré d’ancienNEs milicienNEs de la CNT-FAI aujourd’hui disparuEs, ou leurs enfants, et qu’ils ont recueilli les quatre témoignages autour desquels est construit ce livre. Les parcours parfois croisés de ces hommes et de ces femmes font revivre l’histoire de la militancia anarquista espagnole et celle des « groupes d’action » du début des années trente, puis durant la guerre civile, au sein des colonnes anarchistes ou à l’arrière dans les collectivités. Grâce aux souvenirs des plus jeunes, on assiste au passage de relais de la résistance au franquisme à la génération grandie en exil. Comme dans Les Fils de la nuit , les témoignages sont appuyés par un très riche matériel documentaire.

Les récits des témoins portent principalement sur la guerre civile. La question de la militarisation des milices est omniprésente dans leurs souvenirs. D’autres sujets douloureux sont évoqués comme la perte de Saragosse ou le conflit entre Antonio Ortiz — délégué général de la colonne Sur-Ebro puis commandant de la 25e Division, et membre du Comité de guerre du front d’Aragon — et les dirigeants de la CNT.

Enfin, deux chapitres très denses complètent les témoignages. Le premier porte sur le “projet communiste libertaire” : quels étaient ses principes, quelle fut son application, que faut-il penser des critiques de ses détracteurs ? Le second propose des “approches de la question de la violence révolutionnaire” et traite en profondeur du thème de la “cruauté” spécifique attribuée aux anarchistes.

F. Roux

¡ A Zaragoza o al charco ! – Aragon 1936-1938. Récits de protagonistes libertaires , Les Giménologues/ L’Insomniaque, Lagarde/Montreuil, 2016, 448 pages, 20 euros.

À commander à l’EDMP (8 impasse Crozatier, Paris 12e, 01 44 68 04 18, didier.mainchin@gmail.com).


http://www.emancipation.fr/spip.php?article1427
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Re: 1936, une révolution sociale et libertaire en Espagne

Messagede bipbip » 13 Nov 2016, 17:43

Paris lundi 14 novembre 2016

Projection débat
« Federica Montseny, l'indomptable (1905-1994) »
Anarchiste et écrivain, pédagogue d'avant-garde et oratrice fantastique.
Documentaire de Jean-Michel Rodrigo

Un débat fera suite à la projection du film en présence du réalisateur

L'association 24 août 1944 vous invite, à la projection du documentaire
à 18h30, Auditorium de l'Hôtel de Ville, 5 rue Lobau, Paris 4e

Image

Federica Montseny, l'indomptable(1905-1994).
Anarchiste et écrivain, pédagogue d'avant-garde et oratrice fantastique.


Elle est une des quatre ministres anarchistes qui participent au gouvernement de Largo Caballero en novembre 1936. Et elle est la première femme nommée ministre en Espagne (ministre de la Santé). Elle prend une série de mesures tout à fait révolutionnaires dans le contexte de l'époque, tout particulièrement dans la très catholique Espagne, telles que la libéralisation de l'avortement ou les programmes de soutien aux prostituées pour sortir de leur condition. Elle créera également des lieux d'accueil pour les enfants et les personnes âgées, des centres de formation pour les femmes…

Federica Montseny a subi les revers de la guerre civile, s'est noyée dans la masse des exilés de 1939 avec sa famille. Pendant la guerre, elle est arrêtée par la police de Pétain, condamnée mais pas extradée parce qu'elle est enceinte… Un épisode, parmi d'autres qui font de sa vie un roman.

Après la Deuxième guerre mondiale, comme des milliers de libertaires, survivants des camps et héros de la résistance, elle choisit Toulouse pour terre d'asile. Comme tous les autres, elle rêve de faire tomber Franco. C'est bientôt la guerre froide, les Trente Glorieuses, la société de consommation. Federica tombe dans l'oubli en même temps que l'utopie libertaire… la poésie et l'humanisme qui fondent sa pensée.

80 ans après la parenthèse enchantée de l'été 36, les derniers survivants qui l'ont connue nous quittent discrètement, sans faire de bruit…

Il est temps de recueillir leur souffle…

Marina Paugam, caméra-woman, et monteuse du film, Jean-Michel Rodrigo, réalisateur, nous offre un documentaire de femmes engagées. Une femme de convictions et un cinéaste irrévérencieux nous livrent leurs images et leurs sélections en coup de coeur sur le combat libertaire des femmes espagnoles. Ils nous parlent d'une aventure humaine jamais renouvelée. Un travail d'équipe dans lequel les clichés sur l'anarchie sont ensevelis.

Entrée libre, dans la limite des places disponibles.
Réservation obligatoire auprès de l'association 24 Août 1944 :
24aout1944@gmail.com ou par téléphone :
06 51 72 86 18 ou 06 12 25 52 85
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Re: 1936, une révolution sociale et libertaire en Espagne

Messagede Pïérô » 16 Nov 2016, 00:32

L'école d'aviation libertaire de Barcelone.

L'école d'aviation libertaire de Barcelone.

Texte écrit par Carlos Lázaro Ávila et traduit de l'espagnol par le Collectif Anarchiste de Traduction et de Scannerisation (CATS) de Caen.

Résumé

La désorganisation provoquée dans l’Aviation Militaire par le soulèvement militaire du 18 juillet 1936 et le besoin d’aviateurs qui s’incorporaient au front donna lieu à l’ouverture d’écoles de formation aéronautique dans le territoire gouvernemental. À Barcelone, la CNT-FAI promut la création d’une école aéronautique et l’acquisition de matériel avec l’objectif de se doter d’une aviation propre, mais elle choqua avec les intérêts et objectifs de la Généralité elle-même et avec ceux du Ministère de la Marine et de l’Air d’Indalecio Prieto.

Introduction

Jusqu’à maintenant, l’historiographie aéronautique de la Guerre Civile a toujours considéré que les initiatives de formation aéronautique partirent du gouvernement de Madrid, qui se servit initialement de l’École de Vol d’Alcalá de Henares (Madrid), en fonctionnement avant la guerre mais qui dut fermer du fait de la proximité du front. Ensuite il habilita le complexe aéronautique du Levant pour la préparation de nouveaux pilotes et, par la suite, il prépara les expéditions d’élèves-aviateurs qui se dirigeaient vers la France et l’URSS.

Désormais, grâce à la documentation consultée à la Fondation Anselmo Lorenzo, nous savons que le gouvernement républicain ne fut pas le seul qui, en août 1936, tenta d’organiser des cours de pilotes pour faire face au soulèvement militaire. À Barcelone, la CNT et la FAI mirent sur la table non seulement un projet d’École d’Aviation, mais également la création d’une Aviation Confédérale. L’évolution de ce projet aéronautique anarchiste dans le dernier semestre de 1936 fut complexe, choquant toujours contre les réticences de la Généralité et il prit fin avec la première grande convocation d’élèves-pilotes que fit le Ministère de la Marine et de l’Air.

L’École d’Aviation Libertaire

Le 20 août 1936 fut envisagée à Barcelone la création d’un Corps d’Aviation intégré par des membres de la CNT et de la FAI. Les anarchistes de Barcelone avaient déjà un siège officiel pour leur école dans la caserne Michel Bakounine de Pedralbes; dans un rapport datée de ce jour, ils et elles exposaient les besoins qu’ils et elles avaient pour mener de l’avant leur projet : deux ou trois appareils, une autorisation pour réquisitionner un terrain et des facilités pour leur tâche de formation. En échange, ils et elles s’engageaient à mettre à disposition 10 pilotes au bout d’un mois (chiffre qu’ils et elles dupliquerons soixante jours plus tard dans une annonce postérieure) et, de plus, ils et elles sollicitaient la collaboration de tous-tes leurs affilié-e-s qui étaient lié-e-s à l’industrie aéronautique de Barcelone (Ateliers Hispano Suiza et Elizalde) pour que leurs compagnons puissent faire des exercices pratiques dans leurs sections de moteurs.

Initialement les anarchistes pensaient doter leur école de matériel aéronautique acheté en France, bien que le 31 août ils et elles commencent à réquisitionner des avions dans la région [1]. Dans une note du 3 septembre, signée par Juan García Oliver, le Comité de Guerre de la CNT-FAI déclarait constituée l’École, à la tête de laquelle se trouvait un comité formé par Enrique Márquez (aviateur technique), le secrétaire Ángel Miret Aleu et un ensemble de délégué-e-s de sous-comités (technique d’École, d’Investigation, de Guerre, de Contrôle, etc…). Quatre jour plus tard, le Comité de Guerre leur délivrait une autorisation pour utiliser le terrain d’aviation et tous les avions qui se trouvaient dessus et qui n’étaient pas nécessaires sur le front. Il faut faire entrer l’apparition et l’évolution de cette École d’Aviation Libertaire dans le cadre du difficile contexte des relations politiques entre les organisations anarchistes catalanes et le Gouvernement de la Généralité, qui n’était pas disposé à céder du terrain dans le bras de fer politique qu’il maintenait avec les libertaires, ce pour quoi il dut faire pression pour pouvoir participer à l’école naissante. Le 21 septembre 1936, Diego Abad de Santillán, au nom du Comité Central des Milices Antifascistes de Catalogne, sollicite auprès des milicien-ne-s et des autorités qu’ils et elles apportent leur aide à Ángel Miret et au nouvel assesseur technique, le Commandant d’Aviation Miguel Ramírez de Cartagena, Chef de l’Aérodrome d’El Prat et subordonné de Felipe Díaz Sandino, Conseiller à la Défense de la Généralité, pour organiser une École d’Aviation des Milices de Catalogne, dont le bureau d’inscription s’ouvre au N°30 de la Vía Layetana. Le 29 la nouvelle école comptait dans son personnel le célèbre aviateur et promoteur aéronautique catalan José Canudas Busquets comme pilote Directeur, et parmi les professeurs figuraient les aviateurs connus Jaime Camarasa Lluelles et Luis (ici il manque la fin du deuxième nom, qui a été oublié dans le texte original – NDT).

La convocation pour les inscriptions s’ouvrirait le 5 octobre, avec une capacité d’accueil d’un maximum de 150 aspirants avec des âges compris entre 18 et 23 ans, de préférence avec des connaissances en aviation ou en mécanique. Ils devaient tous suivre les matières de Notions de Géographie d’Espagne, d’Aérodynamique, de Moteurs, de Navigation et de Tir à la mitrailleuse fixe. On envisageait que les pilotes réalisent 25 heures de vol (15 dans des petits avions à double commande et 10 en solitaire), ce pour quoi on disposait d’un parc aéronautique de 6 Caudron Luciole, 2 Hispano E.30 et 2 Breguet XIX. La convocation envisageait également la possibilité que se présentent des aspirants jusqu’à l’âge de 35 ans parmi lesquels on pourrait choisir du personnel observateur-mitrailleur-bombardier. Les études auraient lieu dans les bureaux de la Vía Layetana tandis que les cours de vol et de tir se réaliseraient à l’Aérodrome de Barcelone et à la plage de Prat del Llobregat respectivement. On ne l’indiquait pas dans la convocation mais l’école comptait un médecin examinateur pour déterminer les aptitudes physiques des élèves et, à la différence des cours auxquels convoquait le gouvernement de Madrid, il n’y avait pas besoin de présenter des recommandations politiques.

Cependant, à la fin septembre commencèrent à surgir des frictions entre les anarchistes et la Généralité. Dans un écrit du 30 septembre, Ángel Miret accusait le gouvernement catalan de tenter de dissoudre l’école créée par le Comité Populaire des Milices, après avoir pris connaissance du fait que la Généralité venait d’approuver le 29 la création de l’École de Pilotes Aviateurs Militaires, à l’aérodrome de Barcelone [2], dans laquelle figurait également des professeurs de l’École des Milices, qui avaient été mobilisés par le gouvernement catalan [3].

Le 3 octobre, deux jours après la publication du Décret de la création de l’École de Pilotes Aviateurs Militaires et une journée après qu’ait été ouverte l’inscription à l’École des Milices, Miret remet un écrit au Conseil de la Défense, dans lequel il communique à Díaz Sandino son étonnement vis-à-vis du fait que Ramírez de Cartagena et lui-même aient été démis de leurs fonctions; à partir de là commence une lutte aigre entre la CNT-FAI et le Conseil de la Défense, qui culminera avec la fermeture définitive de l’École de Vol anarchiste. Le 7 octobre 1936, le Comité Régional de Catalogne envoie une lettre de protestation au Conseil de la Défense dans laquelle il se plaint de la sortie de l’École anarchiste de Ramírez Cartagena pour faire partie de l’École de la Généralité. Le Comité se considère « déplacé du plan d’action conjointe qu’il faut suivre en ces moments ».

Le Comité anarchiste exigeait que se poursuive le travail de l’École, que ses représentants interviennent comme au début, que soit à la tête de celle-ci un aviateur comme Canudas – Ramírez de Cartagena étant accusé de « ne pas être aviateur » – bien que la CNT et la FAI aient accepté que le contingent d’élèves de son école se forme proportionnellement, sur la base des organisations qui luttaient contre le fascisme. L’École d’Aviation de la CNT subit de nombreux retards pour donner les classes ; d’un communiqué du 10 octobre se détachent les problèmes qu’elle avait (perte de temps dans le transfert de professeurs et des appareils d’un terrain à un autre, mauvaises conditions du terrain, accumulation excessive de sable qui gênait l’atterrissage des avions légers) mais, surtout, se détache le fait qu’alors qu’ils attendaient pour commencer leurs classes, Felipe Díaz Sandino, de manière arbitraire, sélectionnait des individus pour recevoir une formation aéronautique dans les Écoles d’El Prat, de San Javier et de Paris (ces dernières organisées par le gouvernement républicain).

À partir de là, l’École de Milices libertaire et la future Aviation confédérale virent leurs jours comptés. Malgré tout, les anarchistes continuent à aller de l’avant avec leur projet en publiant le 11 octobre le contingent d’élèves correspondant aux différentes organisations politiques catalanes; cependant, quatre jours plus tard, ils et elles faisaient constater la faible présence de membres de la CNT (trois) dans l’École Civile d’El Prat et aucun dans la militaire.

Les membres du Comité de l’Aviation Confédérale appelèrent le Comité Régional de la CNT-FAI, concrètement García Oliver, membre du Secrétariat Général du Conseil de la Défense, pour qu’ils fassent pression sur Díaz Sandino afin qu’il y ait respect des proportions dans la sélection des intégrants des écoles civile et militaire, provenant des organisations antifascistes catalanes.

À ce qu’il semble, des membres du Comité Central s’entretinrent avec Sandino et il se produisit une désagréable discussion en raison de l’indication par le Conseiller de la Défense qu’il accomplissait les ordres du gouvernement central et que l’autorité des Conseils d’Ouvriers et de Soldats était nulle puisqu’ils avaient été dissous. Les anarchistes adoptèrent une « attitude tolérante et transitoire », comme il est indiqué dans l’« Informe de la Comisión nombrada por el pleno Regional del 25 de octubre de 1936 para esclarecer el asunto Aviación », mais de ce même document s’extraient des conclusions significatives, pas tant en ce qui concerne la création d’une école aéronautique, qu’en ce qui concerne l’apparition d’une Aviation Confédérale.

La première est que l’Organisation Confédérale devait « commencer un travail d’épuration parmi tous les éléments qui sont considérés, non seulement ennemis du Communisme Libertaire, mais pleinement ennemis de la Révolution Libertaire ».

Ayant analysé les anomalies qui, à son avis, existaient au sein de l’École d’Aviation d’El Prat, « ses Conseillers dans le Gouvernement de la Généralité doivent poser au sein du même la nécessité de l’organisation d’une École avec l’apport technique le plus large possible » [4].

Dans ses Mémoires, Felipe Díaz Sandino a mentionné très superficiellement cet affrontement avec une faction de l’anarchisme catalan (Díaz Sandino, 1990), mais de la documentation consultée sur l’école d’aviation anarchiste, nous ressortons que les Conseillers anarchistes du Gouvernement de la Généralité permirent que le Conseiller de la Défense emploie l’École qu’il avait sous son contrôle pour préparer des élèves-pilotes qu’il envoyait non seulement dans des centres de formation étrangers, mais y compris qu’il était en train de faciliter l’instruction aéronautique en Espagne (San Javier) des élèves provenant de l’École d’Aviation qu’avait organisé à Barcelone le Parti Ouvrier d’Unification Marxiste (POUM) [5].

La documentation existante sur l’École d’Aviation de la CNT/FAI nous permet de confirmer le témoignage de Juan Sayós Estivill, futur pilote de chasse Polikarpov I-15 qui dans ses Mémoires commente qu’il assista à cette école à Barcelone. On exigea seulement de Sayós la carte d’un syndicat pour assister à l’école que le POUM avait ouverte sur la Rambla, où il se retrouva avec Eduardo Claudín Moncada, remarquable pilote de Polikarpov I-16 qui se convertira en premier chef espagnol du Groupe 21 composé de tous les élèves qui se formèrent à l’école aéronautique de l’URSS [6]. Dans l’école de la Rambla, Claudín et vingt autres élèves reçurent des classes de Mécanique, Aérodynamique, Cartographie, Navigation et Géographie – qui leur furent très utiles dans leur formation postérieure – mais ils ne purent faire d’exercices pratiques de vol parce qu’ils manquaient d’avions. Pour suppléer à ce manque, quelques élèves de l’école, accompagnés de miliciens du POUM, décidèrent de réquisitionner par la force plusieurs appareils de l’aérodrome Canudas mais ils échouèrent après avoir eu une discussion avec un représentant du Conseil de la Défense et un officier d’Aviation, qui les somma de se retirer tandis qu’un avion survolait le camp de manière menaçante (Sayós Estivill, 1999). Sayós laissa l’école du POUM pour s’inscrire dans les cours convoqués par le gouvernement de Madrid et il voyagea ensuite à une école aéronautique de France.

Cependant, le 11 octobre 1936, dans le contingent établi par l’École de la CNT, on admettait la possibilité d’intégrer un élève du POUM et, dans une plainte écrite datée du 2 novembre 1936, les anarchistes se plaignaient que Díaz Sandino avait donné des instructions aux élèves en aviation du POUM pour qu’ils présentent des requêtes pour le cours d’aviation convoqué par le gouvernement.

Dans le même écrit, on signalait qu’un commandant nommé Arizón s’était présenté au siège du POUM en demandant dix volontaires pour aller au mois d’octobre à Los Alcázares avec l’objectif de suivre le cours de bombardiers mais, finalement, les dix élèves sélectionnés ne se rendirent pas à la localité murcienne [7]. Après 3 mois de relations infructueuses, la CNT et la FAI se virent obligées d’admettre que la formation aéronautique des aviateurs républicains restait uniquement dans les mains du gouvernement de Madrid, dont le Ministère de la Marine et de l’Air avait rendu public une convocation massive d’élèves-pilotes à l'automne 1936.



Bibliographie :

DÍAZ SANDINO, F. (1990) De la Conspiración a la Revolución (1929-1937). Libertarias. Madrid.

MALUQUER WAHL, J. J. (1977) La aviación de Cataluña en los primeros meses de la Guerra Civil.

Editorial San Martín. Madrid.

RAMONEDA VILARDAGA, J. (2010) Muera la muerte. Lectio Ediciones. Tarragona.

SAYÓS ESTIVILL, J. (1999) Un aviador de la República. Asociación Aeroclásica Craftair. Madrid.


Notes :

[1] « Ponencia para la Aviación Libertaria » : document 002 A, « Informes sobre la Escuela de Aviadores CNT-FAI en Barcelon », Archives de la Confédération Régional du Trvail de Catalogne, Fondation Anselmo Lorenzo. Dans ce document sont communiquées les intentions des anarchistes catalan-e-s – qui ont déjà un bureau d’enrôlement dans la caserne del Bruch – mais ils et elles rendent patent le besoin d’avions et d’un camp d’entraînement.

[2] Le Décret, publié au Diario Oficial de la Generalitat de Cataluña, nº 275 du 1er octobre 1936, apparaît in Maluquer Wahl, 1977: p.377 et suivantes. Ce Décret coïncide, au niveau régional, avec la publication d’un Décret de la Généralité par lequel on élimine toutes les écoles civiles et, en même temps, on dissout le Comité Central des Milices Antifascistes; le coup de grâce à l’embryonnaire Aviation Confédérale provint de Madrid étant donné que le Ministère de la Marine et de l’Air, présidé par Indalecio Prieto, réalisa la première convocation de pilotes militaires.

[3] À Prat de Llobregat, la Généralité commença les cours de formation en mettant à profit les Services Aéronautiques de Catalogne dont les prestations avaient été rendues au gouvernement catalan après les élections de février 1936. La formation accélérée de pilotes civils se fit également, en moindre nombre, au terrain d’aviation de Sariñena, Los Monegros.

[4] « Informe de la Comisión nombrada por el Pleno Regional del 25 de octubre de 1936 para esclarecer el asunto Aviación », in « Informe sobre la Escuela de Aviación », Fondation Anselmo Lorenzo.

[5] L’avant dernière conclusion du Rapport rédigé le 25 est très significative pour comprendre l’importance que la CNT donnait à l’aviation : « Nous croyons que l’Organisation Confédérale doit s’efforcer pour son compte de créer une École d’Aviation, contrôlant elle-même toutes les industries en relation directe ou indirecte avec la fabrication de matériel d’aviation, celles-ci peuvent donner à l’Organisation, en plus du contrôle de la lutte, le contrôle technique et industriel d’une arme si puissante ». Ce même Rapport fut publié le 31 octobre 1936 et grâce à un document postérieur nous pouvons constater que les prétentions des anarchistes furent, pour autant que nous le sachions, irréalisables, parce qu’eux et elles mêmes constataient que l’École d’El Prat était le filtre par lequel la

Généralité se débarrassait de tous les aviateurs qui n’étaient pas liés politiquement au gouvernement catalan ou au gouvernement central. Bien que nous aurons l’occasion de voir que la présence d’anarchistes dans quelques écoles d’aviation – y compris à Kirovabad – fut significative, on ne peut pas dire la même chose du Commissariat et du Haut Commandement des Forces Aériennes de la République.

[6] Sur la trajectoire de Sayós et Claudín, voir Ramoneda Vilardaga, 2010.

[7] « Anomalías observadas sobre la escuela de Aviación », Fondation Anselmo Lorenzo.


http://ucl-saguenay.blogspot.fr/2016/11 ... re-de.html
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Re: 1936, une révolution sociale et libertaire en Espagne

Messagede bipbip » 16 Nov 2016, 08:53

La guerre d’Espagne et l’autogestion, le 18 novembre au Puy-en-Velay

PROJECTION-DÉBAT
le vendredi 18 novembre 2016, à 19h30
Centre Pierre-Cardinal, 9, rue Jules-Vallès,
43000 Le Puy-en-Velay

Service garderie assuré

Il y a 80 ans débutait en Espagne une guerre contre le fascisme et pour l’émancipation. Dans les villes et les campagnes, l’autogestion se met en place à une échelle encore inégalée.

En cette période de montée des idées fascistes, d’élections représentatives bidons, il nous a semblé intéressant d’interroger cette période pour réinventer l’autogestion.

On projettera donc un extrait du film de Juan Gamero, Vivre l’utopie (1997), et l’on en débattra dans la foulée.

Afin que chacun et chacune puisse participer, un service de garde d’enfants sera mis en place le temps de la soirée.

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Re: 1936, une révolution sociale et libertaire en Espagne

Messagede Pïérô » 16 Nov 2016, 20:19

Colloque international

GUERRE CIVILE ESPAGNOLE ET BANDE DESSINÉE

Angoulême, du 16 au 18 novembre 2016.
Musée de la bande dessinée d'Angoulême

Programme : http://gcebd.hypotheses.org/
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Re: 1936, une révolution sociale et libertaire en Espagne

Messagede bipbip » 17 Nov 2016, 15:34

Lyon samedi 19 novembre 2016

Présentation/débats du dernier livre des Giménologues "les fils de la nuit, l’expérience révolutionnaire espagnole (36-39)"

à 15h à la librairie la gryffe, 5 rue Sébastien Gryphe Lyon 7e.

La diffusion éclair de 3 000 exemplaires en deux mois de la réédition des Souvenirs d’Antoine Gimenez indique combien le bougre a trouvé les mots pour nous parler des femmes et des hommes engagés dans l’expérience révolutionnaire espagnole, et des « motivations plus ou moins conscientes qui les faisaient agir ». En cette 80e décennie, les derniers témoins ne sont quasiment plus là. C’est en leur hommage que nous avons rassemblé dans A Zaragoza o al charco ! des parcours personnels recueillis entre 2006 et 2010 auprès de protagonistes ou leurs enfants, devenus des amis.
La discussion sera proposée avec un support photos. Nous évoquerons les nouveautés contenues dans la réédition des Fils de la nuit, puis nous aborderons les conditions de la chute de Saragosse en juillet 1936, et ses conséquences, à travers les récits d’Engracia Galván, fille de Florentino, militant CNT et membre du Conseil d’Aragon, Petra Gracia, jeune libertaire de Saragosse, mère de Tomás Ibánez, Emilio Marco, milicien de la colonne conduite par Antonio Ortiz, Hélios Peñalver, fils de Juan, cénétiste du Bajo Llobregat et centurion d’Emilio, Isidro Benet, du Groupe international de la colonne Durruti, et son fils César, et enfin Antoine, fils de Manolo Valiña, homme d’action de la CNT-FAI.
Nous reviendrons ensuite sur le déploiement de l’anarchisme en Espagne avant 1936, et sur l’expérience communiste libertaire en Aragon (1936-1937).

Les giménologues

https://rebellyon.info/Presentation-deb ... -des-17166
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Re: 1936, une révolution sociale et libertaire en Espagne

Messagede Béatrice » 17 Nov 2016, 17:56

samedi 19 novembre 2016 à MARSEILLE à 18 h

Manifesten, 59 rue Adolphe Thiers, 13001

Exposition, discussion, musique et tapas !
Fête des 80 ans de la révolution espagnole

La révolution espagnole fut une expérience unique dans l’histoire, à la fois dans son combat contre le fascisme et dans la construction du société autogestionnaire.

Pour fêter son anniversaire, nous aurons :
Une exposition prêtée par la CGT espagnole
Une discussion avec l’historien Frank Mintz
Des champs révolutionnaires avec la Lutte enchantée
Des tapas et de la musique !

Viva la Revolucion !

Alternative Libertaire
CNT 13
CNT-SO
Groupe Germinal de la Fédération Anarchiste

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Re: 1936, une révolution sociale et libertaire en Espagne

Messagede Pïérô » 17 Nov 2016, 21:09

Toulouse, vendredi et samedi 18 et 19 Novembre 2016

Répression et luttes des femmes pendant la guerre d'Espagne et le franquisme

Espace des Diversités et de la Laïcité, 38 rue d'Aubuisson - Toulouse.

Vendredi 18 Novembre 2016
16h30-18h : accueil autour de l’exposition photo « La Presó Invisible »
La prison des femmes de « Les Corts » de Barcelone (1936-1955)
18h Introduction des journées par Dominique Fernandez
18h15-19h30 : conférence de Fernando Hernández Holgado (Universidad Complutense de Madrid)
« Cárceles de mujeres durante el primer franquismo » (1939-1945) et débat
19h30 -20h30 : collation sur place
20h30-22h : conférence par Jordi Guixé (EUROM : European Observatory on Memories)
et Núria Ricard (Centre de Recherche POLIS de l’Université de Barcelone).
« Travail sur la récupération de la mémoire de la prison de Les Corts à Barcelone»

Samedi 19 novembre 2016
13h30- 14h15 : accueil, visite de l’exposition
14h30-15h15 : conférence par Dominique Fernandez
« Les autres formes de répression des femmes »
15h20-16h : conférence par IRIS-Mémoires d’Espagne
« Femmes sous le franquisme : les acquis perdus »
16h- 16h30 : Pause
16h30 -18h45: Les luttes des femmes durant le franquisme
16h30 : projection du film « A golpe de tacón » de Amanda Castro
17h30-18h45 : conférence de Dolors Marín (Université des Iles Baléares) et débat
« Les luttes des femmes contre le franquisme »
18h45-19h30 : Fin des journées
en musique et chansons avec « Les croque notes ».

http://www.iris-memoiresdespagne.com/

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Re: 1936, une révolution sociale et libertaire en Espagne

Messagede bipbip » 18 Nov 2016, 11:39

Paris samedi 19 novembre 2016

Journée de réflexions autour de la révolution autogestionnaire Espagnole

à 16h30, CNT, Confédération Nationale du Travail, 33 rue des Vignoles, Paris 20e

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En juillet 1936, la lutte de la république espagnole contre le soulèvement militaire du clan clérico-militariste, se fit grâce è l’aide de la classe ouvrière et de la population. Cependant, l’alliance ne s’est pas limitée au seul terrain politique, car les syndicalistes et les anarchistes ne pouvaient tolérer l’exploitation économique de la classe ouvrière et se contenter de mater la rébellion militaire. Dès juillet 1936, les bases d’un changement du système économique furent mises en place pour une révolution autogestionnaire.

L’influence anarchiste est incontestable. Pour les anarchistes et anarchosyndicalistes, la socialisation devait être entreprise par les travailleurs et les travailleuses dans tous les secteurs de l’économie, dans les ateliers, les fabriques, sur les terres agricoles. Et le processus de socialisation commença par la collectivisation. Néanmoins, la collectivisation fut en grande partie spontanée. En Catalogne, la première phase de la collectivisation commença lorsque les travailleurs et les travailleuses prirent en charge l’exploitation des entreprises et introduisirent l’équité sociale.

Après juillet 1936, l’aspiration générale en faveur de la collectivisation se répandit rapidement non seulement en Catalogne, mais en Aragon et en Castille. La propriété agricole fut collectivisée, les terres étaient travaillées en commun, les produits étaient livrés au syndicat qui assurait la distribution et les salaires.Retour ligne automatique Les réalisations de la révolution espagnole s’étendirent également aux domaines de la santé, de la culture, notamment avec la création de bibliothèques, de cantines scolaires, d’imprimeries, l’organisation de cours pour adultes, de la production cinématographique. De même, le rôle traditionnel assigné aux femmes était remis en cause. ; l’organisation féministe libertaire Mujeres Libres fut créée dès avril 1936.

Cette journée de réflexions consacrée à l’œuvre collectiviste de la révolution espagnole, a pour but de montrer, à partir de plusieurs ouvrages — le Rêve égalitaire de Pelai Pagès, A Zaragoza o al charco des Gimenologues, la Collectivisation en Espagne par le collectif REDHIC — comment les travailleurs et les travailleuses prirent en charge le fonctionnement et l’exploitation des entreprises et des propriétés agricoles. On ne peut qu’être enthousiaste devant l’ampleur des expériences réussies de gestion directe. L’œuvre exemplaire de la révolution espagnole prouve que des secteurs entiers de la vie économique et sociale peuvent être autogérés par les travailleurs et les travailleuses sans l’intervention de l’État et du patronat.

Ces expériences de collectivisation de la révolution espagnole sont plus que jamais d’actualité afin de nourrir la réflexion du mouvement anarcho-syndicaliste face à l’offensive néo libérale de la classe dirigeante. C’est à cette source qu’il faut puiser les éléments afin de faire triompher l’utopie de l’autogestion et l’épanouissement des individu.es.

Programme de la journée :

13h30 à 15h30 : Emission Chroniques rebelles sur Radio Libertaire 89.9 MHZ

Débat autour de la révolution espagnole : Les collectivisations et le rêve égalitaire

16H30 à 17H30 : Projection du film « Espagne 36 Révolution Autogestionnaire »

Réalisé en 1994 par Recherche et Documentation d’Histoire Contemporaine (REDHIC)

17H30 à 19H00 : Débat autour de l’œuvre collectiviste de la révolution espagnole

En présence de Daniel Pinos, Serge Utge-Royo et des militants de la CNT-F

19H00 à 20H00 : Concert acoustique de La Rabia avec Serge Utge-Royo

En collaboration avec les éditions Noir et Rouge, les éditions CNT-RP, les éditions de l’Insomniaque, Radio Libertaire, l’association du 24 aout 1944 et Quilombo

http://www.cnt-f.org/journee-de-reflexi ... gnole.html
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Re: 1936, une révolution sociale et libertaire en Espagne

Messagede bipbip » 20 Nov 2016, 18:11

Rouen jeudi 24 novembre 2016

Conférence "Les films de la Confédération Nationale du Travail durant la guerre civile en Espagne :
à la recherche d'une fiction anarchiste" / Doctorat Sauvage En Achitecture

à 19h, la conjuration des fourneaux, 149 rue saint-hilaire, 76000 Rouen

Juillet 1936 à Barcelone, alors que les combats font rage entre les forces franquistes qui ont impulsé une tentative de coup d'État et les différentes composantes de la résistance « républicaine », des militants de la CNT, syndicat anarcho-syndicaliste, s'emparent de caméras et immortalisent sur pellicule des images qui resteront comme le symbole de ce début de guerre civile : des ouvriers saisissent des armes, des barricades se dressent, des églises brûlent… La CNT, majoritaire dans les processus de collectivisation barcelonais qui durent tout le long des trois années de guerre civile, couvre le conflit grâce au matériel disponible mais relance aussi l'exploitation des salles et la production de fictions. Au-delà de l'intérêt économique et social de relancer l'industrie cinématographique, un leitmotiv revient dans les débats qui entourent cette activité : quel film peut traduire au mieux l'esprit de juillet 1936 ? À quoi doit ressembler le cinéma dans une société post-révolutionnaire ?

Si les images des documentaires sont restées dans les mémoires, tout comme les affiches produites durant cette période, les fictions de la CNT ont connu une postérité plus complexe. Cinq films restent maintenant pour témoigner de cet effort, complétés par de nombreuses informations sur des productions qui n'ont pas pu être finies ou qui ont été détruites. Nous étudierons ces étonnantes séquences, du drame social à la comédie musicale enfantine, qui nous montrent les expérimentations de réalisateurs traversés aussi bien par les débats internes qui font rage au sein de la CNT et du camp républicain que par l'histoire du cinéma espagnol et par les essais de cinémas progressistes internationaux. Produites en plein conflit mais dans une société post-révolutionnaire, ces réalisations sonnent comme autant de pistes vers la possibilité d'un, ou de plusieurs, cinémas anarchistes.

Présenté par Yannick Gallepie, membre d'ARI - Association de Recherches Inter-disciplinaires

https://rouen.demosphere.eu/rv/2433
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