Mouvements sociaux, mouvement ouvrier aux États-Unis

Re: Mouvements sociaux, mouvement ouvrier aux États-Unis

Messagede bipbip » 14 Juin 2018, 21:16

Le mouvement ouvrier aux Etats Unis 1867-1967 – Guerin Daniel

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Engagement anticolonialiste

Lors d’un voyage en Indochine, en 1930, où il découvrit la réalité coloniale, il profita de la traversée pour dévorer un nombre impressionnant de textes politiques allant de Proudhon à Marx en passant par Sorel. Il s’engagea dès ces années dans la lutte contre le colonialisme (Indochine, Liban…).

Daniel Guérin rompit avec le milieu bourgeois, s’installa à Belleville (quartier ouvrier de l’est de Paris), devint correcteur et commença à militer dans les années 1930 avec les syndicalistes révolutionnaires de la revue La Révolution prolétarienne de Pierre Monatte.

Le marxisme-libertaire

Guérin, qui à son retour des États-Unis étudia les œuvres complètes de Bakounine, s’éloigna peu à peu du marxisme orthodoxe durant la guerre pour se rapprocher de l’anarchisme. Il tenta de concilier ces deux tendances en envisageant la formation d’un courant marxiste libertaire : à partir de 1959 et de la publication de Jeunesse du socialisme libertaire, il chercha une voie nouvelle dans une synthèse de l’anarchisme et du marxisme. Il plaida pour concilier le meilleur de ces deux systèmes de pensée et publie Pour un marxisme libertaire puis À la recherche d’un communisme libertaire. Il écrivit par exemple dans Pour un marxisme libertaire : « La double faillite du réformisme et du stalinisme nous fait un devoir urgent de réconcilier la démocratie prolétarienne et le socialisme, la liberté et la révolution ». Il adhéra cependant au PSU, sans y militer, et en resta membre jusqu’en 1969. Dans une réunion publique à Marseille en 1969 il déclara parlant du PSOP que c’était « une sorte de PSU ».

Il demeura un acteur de la vie politique, notamment engagé dans le soutien à la révolution algérienne.

Guérin lutta également beaucoup pour la difficile intégration par le mouvement ouvrier de la question homosexuelle.

En 1969/1970 il participe à la constitution du Mouvement Communiste Libertaire (MCL), qui tente de regrouper plusieurs groupes dont ceux originaires des Cahiers de Mai, un rassemblement de militants de l’ancienne Fédération communiste libertaire (FCL) autour de Georges Fontenis (ancien secrétaire de la Fédération Anarchiste) et qui publiera le journal Guerre de Classes. Le MCL sera rejoint par un groupe issu d’une scission au sein de l’Organisation révolutionnaire anarchiste (ORA) et deviendra ultérieurement l’« Organisation Communiste Libertaire » avant de disparaître (le sigle sera repris plus tard par une autre organisation à laquelle Daniel n’a pas appartenu).

Il rejoindra temporairement ensuite l’ORA, puis, de 1979 à sa mort en 1988, il fut militant de l’Union des travailleurs communistes libertaires, organisation dont est héritière l’actuelle Alternative libertaire.

PDF : https://jugurtha.noblogs.org/files/2018 ... ropped.pdf
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Re: Mouvements sociaux, mouvement ouvrier aux États-Unis

Messagede bipbip » 01 Juil 2018, 19:30

Une histoire de l’auto-défense populaire

Pour combattre la violence sociale, les opprimés peuvent organiser leur auto-défense. Les femmes et les minorités participent à une résistance populaire.

Face à la répression, l’auto-défense collective devient un enjeu important. Les violences policières réactivent cette dimension. Les Black Panthers restent l’exemple le plus emblématique de cette pratique d’auto-défense face à la police et l’Etat. Mais il existe toute une généalogie de la défense face aux oppresseurs, des esclaves jusqu’aux femmes. La philosophe Elsa Dorlin retrace une archéologie de cette pratique dans le livre Se défendre. Une philosophie de la violence.

... http://www.zones-subversives.com/2018/0 ... laire.html
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Re: Mouvements sociaux, mouvement ouvrier aux États-Unis

Messagede bipbip » 01 Juil 2018, 19:45

Charles Denby, ouvrier afro-américain

Les témoignages d’inconnus participent à l’histoire des luttes sociales. Ils permettent également réfléchir à la société actuelle et aux enjeux qui traversent les mouvements sociaux. Charles Denby est né en 1907 aux Etats-Unis. C’est un métayer noir qui grandit dans une plantation de coton. Il devient ensuite ouvrier à Detroit. Il joue un rôle actif dans une grève sauvage. Entre 1943 et 1951, s’ouvre une période d’apprentissage syndical et politique. Il est confronté aux multiples formes de racisme, à l’usine comme dans les groupes politiques.

La trajectoire de Charles Denby rejoint celle de nombreux prolétaires noirs. Mais il se politise dans les luttes ouvrières. Il se rapproche des trotskistes et du Socialist workers Party (SWP). Mais il rejoint surtout la tendance Johnson-Forest qui valorise les grèves sauvages contre les bureaucraties syndicales. Ce courant est animé par l’intellectuel antillais C.L.R James. Il insiste sur le potentiel révolutionnaire du prolétariat noir. Il défend également la lutte autonome des Noirs contre le racisme qui traverse également les organisations syndicales.

En 1951, la tendance Johnson-Forest est exclue du SWP. Elle développe alors sa propre activité centrée sur l’enquête ouvrière. Cette démarche, inspirée du groupe Socialisme ou barbarie de Cornélius Castoriadis, permet de s’appuyer sur les expériences des prolétaires. Ce qui incite Charles Denby à écrire son propre témoignage de prolétaire noir avec le livre Cœur indigné.

... http://www.zones-subversives.com/2018/0 ... icain.html
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Re: Mouvements sociaux, mouvement ouvrier aux États-Unis

Messagede bipbip » 18 Oct 2018, 18:40

Gidra vit encore 1969 à 1974 : histoire des activistes asiatiques-américain·es et mythe de la « minorité modèle »

Aux États-Unis comme en France, la minorité asiatique est souvent décrite comme un véritable modèle d’intégration, fondée sur le travail et la discrétion. Cette représentation, si généreuse qu’elle se croit, occulte les discriminations dont cette minorité est l’objet, et exige qu’elle reste à sa place dans une hiérarchie raciale. Or, de nombreuses voix ont remis en cause de l’intérieur et montré le coût du mythe de la minorité modèle. Retour sur l’histoire de la revue Gidra qui, de 1969 à 1974, a servi de matrice à un activisme souvent méconnu, même chez les Asiatiques-Américain⋅es…

Télécharger l’article en PDF : http://jefklak.org/wordpress/wp-content ... SiteJK.pdf

... http://jefklak.org/gidra-vit-encore
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Re: Mouvements sociaux, mouvement ouvrier aux États-Unis

Messagede bipbip » 23 Oct 2018, 18:18

« Up Against The Wall, Motherfuckers ! »

Conversation avec Ben Morea

Nous publions ici la traduction d’un entretien réalisé par nos amis italiens de Qui e Ora avec Ben Morea, figure emblématique du groupe révolutionaire « Up Against The Wall, Motherfuckers » et fondateur du magazine Black Mask. Formé en 1966, ceux que Abbie Hoffman qualifiait de « cauchemard des classes moyennes » et de phénomène « anti-médiatique simplement parce que leur nom ne pouvait être imprimé », le groupe des « Motherfuckers », donc, affirme que l’art révolutionnaire doit faire intégralement partie de la vie et ne jamais se soumettre à la marchandise. Influencé par les dadaïstes et proche des situationnistes, le groupe revendique néanmoins une totale liberté idéologique, comme l’explique ici Ben Morea. Cet entretient est en fait la suite d’une première conversation datant de mai dernier, disponible en italien, dans laquelle Ben Morea revient en détail sur son parcours. Ici, il évoque plutôt les relations que le groupe entretenait avec les grandes figures de la contre-culture, notamment Allen Ginsberg, Timothy Leary, Valerie Solanas, Les Diggers, les Weathermen, Jerry Rubin et encore Fernanda Pivano, Ken Kesey, Andy Warhol, Les Jefferson Airplanes, etc. Il revient également sur le rapport aux substances psychédéliques, notamment le LSD, fondement d’une perception révolutionnaire du réel en tant qu’il permet de « rétablir le lien entre le cérébral et les sentiments ».
[1]

... https://lundi.am/Ben-Apres-trois-semain ... ont-jamais
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Re: Mouvements sociaux, mouvement ouvrier aux États-Unis

Messagede bipbip » 25 Oct 2018, 20:35

« Femme noire garde la tête haute » : le féminisme méconnu du Black Panther Party

Des hommes noirs, jeunes, vêtus de noir tels des guérilléros urbains, armés d’un fusil sur les marches du parlement de Californie à Sacramento : telle est la première image frappante du Black Panther Party ce 2 mai 1967.

Le Black Panther Party (for Self-Defense à sa création en 1966) fascine et inquiète pour ce qu’il met en scène : des hommes noirs, jeunes, vêtus de noir tels des guérilléros urbains, armés d’un fusil mais surtout d’une crânerie virile et charismatique qui devient leur marque de fabrique. Après des siècles d’humiliation et d’exploitation, le corps de l’homme noir reprend le pouvoir et se déploie dans toute sa puissance. Le mythe naît instantanément.

Mais en réalité, il n’y aurait pas eu de Black Panther Party sans les femmes, révolutionnaires et féministes agissant en sous-main. Pour le comprendre, il s’agit de revenir aux racines mêmes du parti.

... https://theconversation.com/femme-noire ... rty-104173
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Re: Mouvements sociaux, mouvement ouvrier aux États-Unis

Messagede bipbip » 11 Nov 2018, 15:47

Nord-Est des États-Unis : syndicalisme de lutte et problèmes sociaux

De Baltimore à Boston, en passant par Philadelphie et New-York, nous avons rencontré de nombreux militant-e-s témoignant de l’existence de mouvements sociaux actifs aux États-Unis depuis le début de la décennie (comme Black Lives Matter ou Occupy Wall Street), souvent soucieux de démocratie directe, d’action à la base et méfiant à l’égard des récupérations politiciennes.

Cet article fait cette fois le point sur la situation du syndicalisme américain, son actualité et son histoire, et propose par ailleurs un aperçu des activités des syndicalistes révolutionnaires des Industrial Workers of the World (IWW). Ces entretiens permettent également de présenter des problèmes sociaux auxquels les travailleurs américains sont généralement confrontés, comme l’indigence des droits sociaux, la configuration syndicale peu favorable au syndicalisme de lutte, les inégalités, le racisme et la violence policière ou encore les dynamiques de gentrification liées aux problèmes de logement.

... http://www.autrefutur.net/Nord-Est-des- ... es-sociaux
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Re: Mouvements sociaux, mouvement ouvrier aux États-Unis

Messagede bipbip » 11 Nov 2018, 16:58

Bloody Sunday, Everett 5 novembre 1916

1916 : A Everett, dans l’Etat de Washington, "dans le port de la ville, une fusillade entre les milices patronales alliées aux autorités contre le ferry "Verona" ayant à son bord des militants woblies (membres du syndicat I.W.W.) venus de Seattle pour soutenir leur frères en grève à Everett, victimes dans cette ville de la répression patronale et du shérif qui interdit toute prise de parole et empêche les travailleurs de s’organiser, allant jusqu’à les emprisonner où les passer à tabac.

Prévenus de l’arrivée du bateau, 200 membres des milices patronales et citoyens sous l’autorité apparente du shérif McRae se rassemblent sur le quai, pour empêcher le bateau d’accoster. Alors que le "Verona" tente de s’amarrer, le shérif dégaine son arme et intime l’ordre de s’éloigner. Un premier coup de feu retentit, il est aussitôt suivi par une fusillade intense durant une dizaine de minutes.
La plus grande partie des coups de feu provenaient des vigiles sur le quai, d’un remorqueur "l’Edison", mais également du "Verona", même si la majorité des passagers (militants) étaient sans armes. Les passagers du bateau se précipitèrent alors vers le bord opposé, ce qui faillit faire chavirer le navire. Le bastingage se brisa, plusieurs personnes tombèrent à l’eau et se noyèrent. Le bateau parvint à remettre la vapeur et à échapper au feu nourri.

Le bilan "d’Everett Massacre" ou "Bloody Sundy" comme le surnomma la presse, est de 5 travailleurs et 2 miliciens tués, 31 travailleurs et 19 miliciens blessés et de 4 à 7 travailleurs portés disparus, sans doute noyés dans le port.

De retour à Seattle, les wobblies seront arrêtés à leur descente du ferry, 294 hommes et 3 femmes seront emprisonnés, dont le responsable de l’expédition Thomas H. Tracy, ils seront accusés d’avoir assassiné 2 personnes. Mais lors du procès le 5 mai 1917, ils seront acquités. La plus grande partie des victimes sur le quai ayant été tuées ou blessées par le feu croisé de leurs collègues et de "l’Edison" d’où des vigiles tiraient aussi."

https://mars-infos.org/ephemeride-des-l ... embre-1807
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