oui parce que forcement, l'ouvrier est illetré, incapable de philosopher. De critiquer, de manier des concepts.
L'ouvrier c'est l'usine, pas la café philo.
J'aime bien ta façon de voir.
Je viens d'une famille de travailleurs qui ont tous grandit dans des tours en béton et aucun n'a jamais fait d'études supérieures.
Mes parents ne sont pas spécialement lettrés. Mon père a travaillé toute sa vie (or des periodes de chomage) et ma mère même chose mais au foyer.
Quand je suis arrivé au lycée, je me suis interessé à tout ça, les écrits situ.
Beaucoup de choses m'ont semblé un peu inconpréhensibles, mais c'est pas la première fois puis que j'ai ressenti la même chose en lisant Marx ou d'autres "philosophes" pour la première fois.
Et malgré tout, je crois que l'essentiel était assez simple à comprendre pourvu qu'on se donne la peine de le lire, puisque sans le comprendre d'emblée, j'en ai malgré tout assimilé la critique.
Bon, il est clair que pour ma part, je suis disons " à l'abris du besoin " ( merci les coups de main de la famille, la bourse et les APL ),
mais je crois pas vraiment être un gros geoi-bourg.
Des ouvriers, anars, qui ont lu les situ, j'en connais.
Mais oui, l'ouvrier ne lit pas souvent. C'est un fait.
Alors quoi ? il faut lui adresser un TRACT CGT ou la soupe des MeRdias parce que c'est tout ce qu'il est foutu de comprendre ? L'ouvrier ?
Entre nous une phrase comme " c'est la vie qui determine la conscience et non la conscience qui détermine la vie ", de base tu trouve ça plus intélligible pour un "ouvrier" ?
Parce que moi pas.
Et pourtant, c'est le coeur du débat.
Je t'aurai bien donné mon adresse pour que tu vienne constater par toi même que mon "statut social" n'a rien de terriblement spectaculaire (ahah), mais via un forum ça va être chaud.
Bref, tout cet étalage de "vie privée" pour te dire " tu sais jamais à qui tu t'adresse".
Et je trouve ça bien prétentieux de vouloir s'adresser " à l'ouvrier " quand t'écris quelque chose comme à quelqun en particulier.
Ensuite, c'est comme tout. Quelle que soit " l'idée " il y a toujours moyen de l'exprimer plus clairement, de la "vulgariser".
La pensée s'améliore, le sens y concourt, les mots y participent.
Debord était pédant et aimait les tournures de phrase un peu floues et qu'on peut interpréter dans tout les sens.
D'autres disent que ça fait aussi la "richesse" de ses écrits.
Chacun voit midi à sa porte. Moi tout ce que je sais c'est que c'est devenu un vieux con et qu'il est toujours resté un peu dans le spectacle de la radicalité.
Mais Debord c'est pas " les situ " et si on devait faire l'autodafé, l'autocritique et envoyer au goulag tout les écrivains qui ont fait preuve de pédantrie, d'hermétisme, et d'ésotérisme,
c'est sur que ça ferait du tri dans la bibliothèque, mais il ne resterait vraiment plus grand chose.
En lisant le bouquin "des contrats" ou le dernier volume (le 7) de sa correspondance (que sa veuve a vendu aux marchands de canons Fayard-Lagardère), j'avais remarqué une importante place donnée au fric, à la "reconnaissance théorique" au meilleur prix, ...à la valeur d'échange d'un auteur.
Oui c'était un bourgeois avec une mentalité propre à sa classe.
ça pour la peine ça va être dur à réfuter. ;)
"We can protest untill death, they won't listen, don't sit back and think It will happen. They won't give up what they've robbed, stand up and resist." Conflict