Histoire du mouvement libertaire français 1944-2004

Re: Histoire de la Fédération anarchiste 1945-1953

Messagede vroum » 26 Fév 2009, 22:47

Résolution sur la tactique révolutionnaire

Adoptée au 1er congrès de la Fédération anarchiste réuni le 2 décembre 1945

La Fédération anarchiste, réunie le 2 décembre en conférence nationale, décide d'intensifier la propagande anarchiste par la vulgarisation de la commune libertaire, seule forme d'organisation économique et sociale, pouvant garantir la liberté individuelle sans négliger les intérêts généraux ; décide de participer aux luttes ouvrières en s'inspirant des principes fédéralistes propres au syndicalisme révolutionnaire et en se différenciant nettement de tous les partis politiques.

Les ouvriers et techniciens, par la grève générale insurrectionnelle, dépossèderont le patronat de la propriété des moyens de production, de distribution et d'échange, s'en saisiront afin d'organiser eux-mêmes l'économie (production, consommation et crédit), en dehors de l'État , sur la base de la commune libertaire. Ils se substitueront immédiatement au patronat pour mettre en marche toutes les branches d'activité économique à leur propre compte, en s'emparant pour les gérer directement eux-mêmes, des entreprises capitalistes, seule action probatoire de la maturité économique de la classe ouvrière en marche vers sa libération sociale intégrale.

Pour assurer le triomphe de leur cause, ils devront organiser immédiatement à l'échelle locale et régionale, leurs comités de gestion économique et de défense de la révolution.

Fédération anarchiste
vroum
 

Re: Histoire de la Fédération anarchiste 1945-1953

Messagede vroum » 26 Fév 2009, 22:49

Le congrès de la Fédération anarchiste a terminé ses travaux

In Le Libertaire # 47 du 20 septembre 1946

Les représentants des groupes anarchistes de toutes les régions de France se sont rassemblés les 13, 14 et 15 septembre à Dijon.

Le Mouvement libertaire espagnol, la Fédération anarchiste britannique, étaient représentés.

Le 12 au soir, une grande réunion publique groupa plus de 500 personnes : public enthousisaste dans lequel il ne fut pas possible de trouver un seul contradicteur.
Le congrès s'est d'abord réuni le 13 en une Commission des conflits qui n'eut à connaître que des différends peu fondés et sans conséquences.

Passant à la discussion des différents rapports, le congrès adopta après de vifs échanges de vues le rapport moral présenté par la Commission administrative sortante. Le rapport financier fut accepté également. La discussion du rapport sur la gestion et sur la rédaction du « Libertaire » fut longue et fructueuse. Presque unanimement, les groupes apportèrent des suggestions pleines d'intérêt et les camarades responsables reçurent au sujet du journal des félicitations pour les progrs accomplis tant du point de vue fond et présentation qu'au point de vue gestion.

Le congrès étudia également la question du vote comme procédé de détermination. Il conclut en rejetant le vote, qui au sens courant du terme sous-entend la soumission d'une minorité à une majorité et affirma que les questions de principe devaient toujours être l'objet d'une décision unanime ou d'une synthèse, les consultations par appel des groupes pouvant intervenir sur les questions de tactique.

Les points suivants de l'ordre du jour : tactique révolutionnaire, problèmes internationaux, relations internationales, ne furent pas débattus, le congrès estimant toujours valable l'orientation indiquée par les motions d'unanimité du congrès d'octobre 1945, orientation précisée d'ailleurs par la discussion sur l'orientation du Libertaire. Toutefois, la question syndicale fut maintenue et traitée longuement : le congrès conclut à la nécessité pour la F.A. de soutenir localement la C.N.T., expression du syndicalisme révolutionnaire antipolitique, sans que l'adhésion à la C.N.T. puisse être obligatoire pour les militants syndicables appartenant à la F.A.

Mais une des tâches les plus importantes du congrès 1946 a été incontestablement l'adoption d'une organisation administrative très précise, fruits des expériences d'une année de gestion difficile. Les déterminations statutaires adoptées à ce sujet, après de très longues discussions, le furent à l'unanimité. De même, c'est à l'unanimité que furent désignés les membres du nouveau comité national.

Il est incontestable que les assises tenues ces 13, 14 et 15 septembre 1946 par la Fédération anarchiste attestent sa vitalité, sa maturité et sa nécessité historique. Elles ont donné à son action un but précis et un appareil administratif souple et pratique.

La F.A. qui rallie aujourd'hui tous les libertaires de France et augmente chaque jour sa puissance et sa cohésion, est une organisation dont l'influence va croître dans les mois qui viennent à un rythme jusqu'alors inespéré.

Le congrès s'est séparé le 15 septembre à minuit, après avoir adopté, enthousiaste, un ordre du jour réclamant l'amnistie des condamnés militaires.
vroum
 

Re: Histoire de la Fédération anarchiste 1945-1953

Messagede vroum » 26 Fév 2009, 22:50

Congrès constitutif des Jeunesses Anarchistes de France

In Le Libertaire # 47 du 20 septembre 1946

Les jeunes libertaires de France, organisés provisoirement depuis quelques mois en Fédération des Jeunesses Libertaires, ont tenu un congrès convoqué par le Comité national provisoire après référendum.

Le congrès vient de se tenir à Dijon le 13 septembre 1946, à la veille du deuxième congrès de la Fédération anarchiste.

De nombreux groupes n'ont pu être représentés, mais le congrès a tenu compte des rapports écrits envoyés par ces groupes sur les différents points de l'ordre du jour.
Étaient représentés notamment les groupes Paris-Est, Paris-Nord, Paris-Centre, Colombes, Dijon, Lille, Aulnoye, Nîmes, Marseille, Bordeaux, Caen. Un représentant du Mouvement libertaire espagnol et le secrétaire de la Fédération anarchiste britannique, assistaient aux débats, ainsi que les représentants de la Fédération anarchiste française. Le Comité national de la F.I.J.L. (Fédération Ibérique des Jeunesses Libertaires) en France, la commission de relations de la F.I.J.L. en Afrique du Nord, la commission de l'Internationale des jeunesses anarchistes s'étaient excusés et adressèrent par lettre ou télégramme leur salut aux congressistes.

L'organisation a adopté le nom de Fédération des jeunesses anarchistes (F.J.A.).

L'ordre du jour fut épuisé en quatre séances, dont la dernière eut lieu le 14 septembre.

Furent examinés et adoptés le rapport d'activité du C.N. provisoire, le rapport financier, le rapport sur la propagande et l'éducation, et après avoir soigneusement étudié les problèmes du syndicalisme, de la solidarité, de l'antimilitarisme, le congrès prit position. Les rapports adoptés le furent à l'unanimité ou à la quasi-unanimité, après avoir donné lieu à de fructueux échanges de vues. Le congrès s'est prononcé pour l'accentuation de la campagne contre le militarisme et la préparation militaire et contre toutes les formes d'oppression ; il s'est prononcé également pour le soutien à la C.N.T. et a ratifié l'adhésion à l'Internationale de la jeunesse anarchiste. Le rapport sur la presse fut étudié soigneusement.

Les Statuts d'organisation adoptés comportent un premier article constituant une déclaration de principes nettement anarchiste et communiste libertaire, et ils donnent à l'organisation une forme à la fois précise et souple.

Le congrès a désigné pour un an un Comité national.

La tenue du congrès, le sérieux des débats, les résolutions prises, sont le signe de la maturité des jeunes anarchistes français dont l'organisation a nettement précisé son autonomie vis à vis de la F.A., estimant que des rapports fondés sur l'identité de vues, la fraternité dans la lutte, sont préférables aux rapports organiques.
Il est certain que la F.J.A. va prendre dès les mois à venir une influence grandissante dans la jeunesse de France.
vroum
 

Re: Histoire de la Fédération anarchiste 1945-1953

Messagede vroum » 26 Fév 2009, 22:51

Notre beau troisième congrès

In Le Libertaire # 104 du 20 novembre 1947

Ce n'est plus une minuscule Fédération qui a tenu ses assises à Angers les 9, 10 et 11 novembre, mais un mouvement en plein essor, ayant triplé ses effevtifs en un an, ayant accru son influence et poursuivi la formation de ses militants.

Le nombre des délégués, l'atmosphère de calme et de sérieux des travaux, la qualité des interventions, la préparation matérielle des débats, l'ampleur des résultats, attestent la vitalité et la maturité de notre F.A.

Nos camarades d'Angers et de Trélazé n'ont rien omis pour recevoir les délégués et faciliter les travaux.

Le samedi 9 novembre, en gare d'Angers, des équipes se relaient pour accueillir les camarades et leur désigner les chambres retenues. Des affiches fléchées conduisent à la salle du congrès.

Les repas sont prévus, y compris le déplacement en car de nos militants, de la salle du congrès au restaurant ; un buffet-buvette est installé pour accueillir les délégués à tout moment.

Une grande bandreolle rouge et noir : « IIIe Congrès de la Fédération Anarchiste » barre l'important édifice du grand Cercle et la salle des séances même est décorée de magistrale façon : des devises libertaires – les phrases bien connus d'Elisée Reclus et de Louise Michel rappellent aux congressistes l'importance de leur tâche.

Des tables sont disposées pour les délégués, dont chacun reçoit du groupe organisateur un sous-main marqué au signe du congrès d'Angers et contenant tous les renseignements matériels utiles aux congressistes.

Un contrôle sérieux est organisé et des places sont réservées aux auditeurs.

Les séances se déroulent avec une régularité remarquable. Peu de violence dans les propos, mais une ardeur au travail, une fièvre de sérieux et de réalisation qui fait augurer de l'avenir.

Lorsque les délégués se sépareront, fraternellement, au soir du mardi 11 novembre, ils auront épuisé, selon un horaire sévère, en sept séances, un immense ordre du jour.

La hauteur du ton des débats, la valeur des résolutions adoptées, ont fait l'estime des délégués étrangers et nous savons que nos assises ne passeront pas inaperçues dans l'Internationale.

Ce beau congrès 47 est le gage des victoires de demain.

Le meeting d'ouverture

le samedi 8 novembre, alors que maintes déléguations sont déjà arrivées, se tient notre grand meeting d'ouverture.

La réussite de la réunion publique tenue fin avril dernier nous laissait l'espoir d'un beau meeting. Mais c'est un succès sans précédent qui nous attend. La grande salle ne peut contenir tous les auditeurs. Une foule enthousiaste acclame longuement nos orateurs, après les avoir écouté avec une attention soutenue.

Tour à tour, Arru, Joyeux, Fontenis font le procés des régimes totalitaires et de leurs alliés du R.P.F. ou du P.C.F.

Joyeux dévoile le jeu pré-fasciste du gaullisme et la tactique anti-syndicaliste de P.C.F.

Fontenis a démontré que les dirigeants staliniens ont été les meilleurs artisans du succès gaulliste, par leur politique de capitulation ouvrière et d'étatisation forcenée et qu'en écoeurant le peuple, il l'ont rejeté vers la réaction. Il conclut en appelant à la formation d'un véritable troisième force, sur des positions révolutionnaires en opposition à la troisième faiblesse S.F.I.O.-M.R.P.

Notons que quelques incidents crées par des fanatiques staliniens n'ont pu empêcher la réunion de se dérouler avec succés ; et c'est devant une salle toujours comble, vibrante d'émotion, que la séance est levée, aux accents des chants révolutionnaires.
vroum
 

Re: Histoire de la Fédération anarchiste 1945-1953

Messagede vroum » 26 Fév 2009, 22:56

les passages marqués XXXXXXXXXXXXXX sont illisibles, mon exemplaire #104 du Libertaire ayant très mal vieilli

Une étape décisive dans l'organisation anarchistes

Les séances du congrès


In Le Libertaire # 104 du 20 novembre 1947

Le 3ième congrès de la F.A. s'ouvre le dimanche 9 novembre à 9h00.
Il est procédé d'abord à la vérification des mandats. Puis le président Cecifrey (Paris 18ième), en une brève allocution, salue les congressistes et déclare ouvert le 3ième congrès de la Fédération.
La parole est donné au secrétaire général sortant qui donne lecture des lettres d'adhésion adressées par le Mouvement Libertaire Espagnol, la Fédération Anarchiste Italienne, le Secrétariat International, la Fédération Anarchiste Britannique et nos camarades organisés de Hollande, de Belgique, du Portugal et de l'Autriche.

Le rapport d'activité

Il est présenté par le secrétaire général sortant qui, se refusant à de vains discours, se contente d'apporter quelques compléments au texte du rapport moral publié dans le Bulletin intérieur.
Le débat s'engage.
Les délégués d'Argenteuil et de Paris 13ième apportent de vives critiques. Le délégué d'Alençon exprimant la volonté générale exige que les critiques soient fondées sur des faits précis. Il pense que la question qui se pose est de savoir si l'activité du Comité a été profitable au mouvement.

Le secrétaire général répond avec précisions aux questions et critiques. Il fait observer qu'il oppose des faits précis à des alléguations vagues et qu'il ne veut nullement dissimuler des fautes ou des insuffisances, mais il demande aux délégués le redressement et les progrès accomplis. En fin de débats, le rapport est adopté à la quasi-unanimité (6 groupes seulement s'y opposent).

Le rapport financier

Après le rapport commenté du trésorier, quelques questions ont posées auxquelles il est répondu avec netteté.
Plusieurs délégués, interprétant l'opinion générale, font remarquer que c'est la première fois qu'on présente à un congrès un bilan positif d'un telle précision.
Le rapport est adopté à l'unanimité.
La séance est levée à 12h15.

La seconde séance s'ouvre à 14h30 sous la présidence de Tharaud (Angers).

Administration du Libertaire

Vu son importance, ce secteur XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX d'un rapport particulier.
Un bilan des tirages et ventes par numéro est remis à chaque délégué. On constate alors que si le tirage a baissé, faute de papier, la situation est très saine, puisque le pourcentage des invendus diminue, que le pourcentage des ventes est en progression régulière et le nombre des abonnements en montée constante.
Le rapporteur met les militants en face de leurs responsabilités. Il leur fait remarquer que lorsque chacun se montrera dévoué à la diffusion du journal nous réussirons, malgré les sabotages officiels et autres, à lui donner toute l'influence voulue.
Ce magistral rapport d'administration est adopté à l'unanimité.

Le Libertaire

Le rédacteur, assez gravement souffrant, est excusé. Le secrétaire général se déclare prêt à répondre aux interpellations et questions sur le rapport de rédaction publié dans le Bulletin intérieur.
Lepoil (Argenteuil), fait une longue intervention contre la présentation et le fond du journal. Quelques questions et critiques sont formulées. Le secrétaire répond au nom de la rédaction, dont il ne veut pas masquer les erreurs de détail, mais qu'il défend contre les attaques injustes ou excessives. Il fait remarquer que les insuffisances viennent souvent du manque d'à propos des groupes qui ne renseignent pas le journal ou envoient des articles médiocres.
En fin de discussion, le rapport sur « le Libertaire » est adopté à une très forte majorité.
La séance est levée à 19h00.

C'est lundi à 9h00 que s'ouvre la troisième séance, sous la présidence d'Arru (Marseille).

Rapport de propagande

Le délégué à la propagande, secrétaire sortant, souligne les termes du rapport dans le Bulletin intérieur.
Quelques oppositions se manifestent. Paris 13ième constate que le rapport dépasse en son quatrième point le cadre de la propagande proprement dite.
Le président de séance demande que ce point soit suprimé.
Le rapporteur répond aux questions posées et accepte de supprimer le paragraphe 4 et de disjoindre le paragraphe 5 qui viendra en discussion avec le plan de propagande générale.
Le rapport ainsi modifié est adopté à l'unanimité.
Puis, le congrès passe à l'examen des divers points de l'ordre du jour fixant les points de vue et les tâches du mouvement.

Déclaration de principes

Il ne s'agit pas de modifier les principes de la F.A., mais de les préciser ; plusieurs rédactions possibles s'affrontent. Alençon propose une déclaration bien détaillée.
Après l'intervention du délégué de Bordeaux, le congrès décide de maintenir le texte de déclaration adopté au congrès constitutif de 1945.
il est entendu que chaque région ou groupe pourra adopter une déclaration plus précise, à condition qu'elle ne s'oppose pas à celle de la Fédération, qu'elle n'en soit qu'un développement ou une suite.

Orientation et tactique

Le congrès aborde ici le débat le plus important :
Le président de séance signale que plusieurs motions sur les tâches en général sont en présence ; en particulier de Lille, de Paris 5ième-6ième et celle de Paris 19ième.
Lille se rallie à celle de Paris 19ième. Il ne semble pas que celle de Paris 5ième s'y oppose ; et c'est donc la position de Paris 19ième qui est mise en discussion.
Elle rallie la majorité du congrès ; et après une modification de rédaction demandée par Angers et confiée au C.N., elle est adoptée à l'unanimité.
La séance est levée à 12h30.

Nos assises reprennent à 14h30, Lavorel de Lyon préside.
Le débat sur la tactique se poursuit par l'étude des problèmes actuels.

La lutte syndicale

Plusieurs positions assez voisines s'expriment. D'une foule de motions, trois émergent : celle de Toulouse (Fernand Pelloutier), de Paris 13ième et du secrétariat à la propagande.
Cette dernière est très attaquée, et les délégués se prononcent pour l'adhésion à la C.N.T. que nous devrons soutenir par notre action et nos idées, mais en tant que syndicalistes, sans dominer ou coloniser cette organisation syndicale des travailleurs révolutionnaires.
De nombreux groupes font remarquer qu'il est à prévoir que des fragments se détacheront de la C.G.T. ou des syndicats autonomes, et que dans de tels cas, nous devrons être présents.
Une motion de synthèse, mais précise et concrète est présentée par Paris -Est. Paris 13ième maintient son texte qui est voisin. Une commission de résolution est proposée, mais le congrès la repousse et l'ion procède à une consultation ; la motion de Paris-est l'emporte largement.

Coopération et pacifisme

La question du coopératisme en régime capitaliste est posée. Après un bref débat, le congrès, considérant les difficulktés actuelles, et les dangers d'isolement hors de la lutte révolutionnaire que présente une action orientée vers les coopératives et communautés dans le cadre du régime actuel, décide de rester dans l'expectative, et de ne donner aucune publicité aux réalisations de ce genre. La question sera reposée au prochain congrès.
Puis vient le problème de la guerre, de l'antimilitarisme et de la défense de la révolution. Après un débat long et nourri, une résolution est prise, déclarant que la question est posée, et s'inscrit dans le cadre de la lutte révolutionnaire permanente dont elle constitue un aspect particulier;
les dispositions voulues seront prises à cet effet (1).

Le problème colonial

La discussion sur la tactique se termine par l'étude du problème colonial.
Les congressistes estiment quen, malgré des obstacles apparemment infranchissables, il y a des possibilités de pénétrer dans les milieux colonisés, aussi bien que dans les pays d'outre-mer, que dans la métropole elle-même, en entrant en rapport avec les travailleurs coloniaux immigrés.
La création d'une Commission de documentation sur le proiblème colonial ets décidée unanimement.
Puis les délégués, sous des formes diverses, opposent aux prétendues « libérations nationales » les luttes sociales à imulser dans tous les domaines.
Une commission de résolution est n,ommée qui dcra rapporter au début de la séance suivante.
La séance est levée à 13h00. Une séance de nuit est prévue.

A 21h00, les débats reprennent sous la présidence de Carré (Carcassonne).
Le texte sur le problème colonial proposé par la Commission est adopté à l'unanimité.

La propagande générale

Des dispositions générales sont prises comme la création d'un budget autonome pour le secrétariat à la propagande.
Sur les formes de la propagande orale, le débat s'anime, devient confus un instant.
Finalement, le congrès s'en remet à une Commission de résolution pour rédiger un texte qui définira le sens dans lequel devra se faire la propagande orale, compte-tenu des divers points de vue émis.
La séance est levée à minuit.

La presse

Les débats de poursuivent le mardi 11 novembre à 9h00 sous la présidence de Mauger (Alençon).
Le congrès poursuit l'étude de la propagande par le débat sur la presse. A côté d'éloges sur la tenue générale du « Libertaire », les délégués émettent des critiques sur la longueur de certains articles ou sur le vocabulaire, parfois prétentieux, qui est employé. On demande un epremière page plus combattive, plus nourrie d'actualité.
De nombreux groupes considèrent au contraire que la partie culturelle doit être maintenue et développer.
Dans l'ensemble, les délégués insistent pour qu'une place plus large soit accordée à la province. Quelques camarades pensent qu'un texte de résolution doit préciser et rassembler les suggestions émises. Le délégué de Bordeaux juge que cela est vain, puisuqe les critiques et suggestions sont contradictoires.
Il pense que le congrès doit se contenter de demander aux futures responsables de tenir compte de tout ce qui a été dit, en poursuivant une ligne moyenne. Le copngrès se rallie à cette opinion.
Le congrès demande par ailleurs aux futures gestionnaires de faire revivre la revue dès qu'il y aura possibilité financière d'en assurer la parution.
Puis le débat s'engage sur les Editions.
Le congrès demande que la fédération procède à l'édition de nombreuses petites brochures sur des sujets précis et d'oeuvres montrant les vues sociales positives des anarchistes. La réédition des oeuvres classiques : Bakounine, Kropotkine... est universellement désirée.
Des propositions pratiques se font jour : coopérative d'éditions ou guilde. Le système de la coopérative demandant un fort capital est repoussé au profit d'une guilde d'éditions fonctionnant par abonnements. Le délégué du Mouvement espagnol fait part au congrès de son expéreince à ce sujet.
Il est 11h00. Il reste à l'ordre du jour trois questions importantes : les relations internationales, la structure du mouvement et le choix des nouveaux responsables.
Le congrès, sur proposition du délégué à la propagande, secrétaire sortant et de la délégation de Paris-Ouest, décide de passer sans délai à l'examen de la structure et de réserver l'après-midi au débat sur les relations internationales.

La structure

Le secrétaire général sortant rapporte sur ce point en souligant les quelques modifications proposées.
Après discussion sur le nombre des secrétaires, et après quelques modifications de rédaction, les nouveaux accords d'organisation sont pris, et les propositions concernant le fonctionnement de la rédaction du « Libertaire » sont adoptées à la quasi-unanimité.
Les nouveaux accors rattachent la rédaction du « Libertaire » à la Commission de propagande et la rendent responsable du journal devant le congrès et le Comité national. Il appartient celui-ci de désigner et, si besoin est, de remplacer le secrétaire de rédaction.
Le congrès passe ensuite à la désignation des membres du Comité national qui est renbouvelé par moitié, plusieurs membres du C.N. sortant acceptant, sur la proposition du congrès, d'être délégués de nouveau dans leurs fonctions.
La séance est levée à 12h30.

Une dernière séance du congrès s'ouvre à 14h30 sous la présidence du représentant du mouvement espagnol, assisté de camarades représentant le mouvement italien en France. C'est que la principale question à l'ordre du jour est précisémment celles des relations internationales.
La présidence remercie le congrès de son attitude fraternelle à l'égard des mouvements de congrès étrangers.
Quelques questions sont à régler avant le débat principal : préciser le mode de représentations aux congrès anarchistes ; envisager une répartition des frais de déléguation.
Ces points feront l'objet de quelques précisions à apporter au texte sur la structure.
Puis, on fixe la date et le lieu des prochaines assises de la F.A. : le 11 novembre 1948 à Lyon.

Relations internationales

Sur ce point, le 3ième congrès estime d'abord, unanimement qu'un congrès mondial doit être préparé au plus vite.
Mais les divergences s'accusent sur la formation de l'Internationale. La plupart des groupes veulent une internationale organiquement constituée. Quelques autres jugent plus réaliste de s'en tenir à un secrétariat de relations.
L'examen de la situation anarchiste dans les divers pays (l'actuel secrétariat provisoire international apporte au congrès des précisions) conduit à une solution de synthèse : la F.A. Française proposera au cours du congrès mondial la constitution d'une véritable Fédération internationale mais elle se ralliera éventuellement à la simple création d'un bureau de relations XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX.
Le congrès touche à sa fin.
Il affirme la solidarité du mouvement anarchiste français avec les combattants de la liberté du monde entier, et en particulier en Espagne. Il adopte une motion sur l'amnistie présentée par le secrétaire à la propagande sortant.
La parole est donnée au secrétaire général qui, au nom du congrès, remercie les groupes organisateurs d'Angers et Trélazé. Le président de séance salue le congrès, se félicitant de la tenue des débats, puis prononce la clôture.
De très nombreux congressistes, prêchant l'exemple, souscrivent pour la constitution de la Guilde des « éditions libertaires ».
Enfin, après d'ultimes conversations fraternelles, les délégués se séparent.

(1)Nous publions ici même les motions les plus importantes des assises d'Angers.
Mais tous nos lecteurs comprendrons qu'une élémentaire prudence nous contraint à ne pas publier certains textes, en particulier la motion se rapportant à l'action révolutionnaire.
vroum
 

Re: Histoire de la Fédération anarchiste 1945-1953

Messagede vroum » 26 Fév 2009, 22:58

les passages marqués XXXXXXXXXXXXXX sont illisibles, mon exemplaire #104 du Libertaire ayant très mal vieilli

Résolution sur les perspectives et les tâches

In Le Libertaire # 104 du 20 novembre 1947

1. Formes nouvelles de la société autoritaire

Au cours de la période connue de l'histoire de l'humanité, la domination et l'exploitation se sont manifestées, à chaque époque, sous plusieurs formes : politique, économique, culturelle, etc... et d'une époque à l'autre ont varié dans leur aspect et leur importance : l'État moderne et le capitalisme ne sont donc que des aboutissants et ne sont pas définitifs.
Par ailleurs, les formes nouvelles peuvent se développer alors que les formes périmées se survivent un certain temps et d'autres formes d'exploitation et de domination se manifestent alors que l'État du type démocratique et le capitalisme libéral continuent à exister.
Les groupes et castes tenant le pouvoir et détenteurs des capitaux et monopoles se sont, suivant les moments, alliés ou combattus.
Il est certain que dans la première moitié du 19ième siècle, l'État s'est révélé comme « instrument » du capitalisme, en particulier de la Haute-banque.
En est-il encore ainsi ?
Nous constatons que le capitalisme privé proprement dit et l'État simple gendarme ne sont plus que des survivances.
Il semble que l'État ne soit plus le serviteur du capitalisme mais déjà l'appareil d'autres classes ou castes.
Nous assistons à la naissance d'une nouvelle forme de société autoritaire.
Capitalisme et État semblent devoir se résoudre en une seule forme, et la suprématie à la fois politique et économique est recherchée par des formations que nous appellons castes technobureaucratiques, tendant vers « l'ère des Directeurs ».
Le phénomène se traduit partout, mais avec des nuances :

a)les castes en question sont de composition variable (tantôt états-majors politique dominant les techniciens; tantôt alliance étroite, tantôt suprématie de l'élément technocratique). Bien des éléments de même origine que ces castes demeurent inconscient de leur montée au pouvoir. Ils restent simplement les salariés serviteurs du capitalisme ou de l'État classique : c'est le cas en france de nombreux fonctionnaires, même de haut-grade.

b)le phénomène est plus ou moins net : dans les pays dits démocratiques où le capitalisme privé reste puissant, il n'est qu'une tendance. Mais il s'exprime déjà aux U.S.A. En France, il se révèle au travers de la dictature des partis, des nationalisations, dela création du Statut des fonctionnaires, de la sécurité sociale. Dans les pays à forme totalitaire, l'ère des « managers » s'ouvre nettement : déjà, en Italie fasciste, et plus encore en Allemagne nazie, mais avec une quasi-perfection en U.R.S.S.
Ces régimes technobureaucratiques se manifestent – comme les États et capitalismes classiques – par le colonialisme et l'impérialisme.
Ils s'appuient sur la puissance militaire et policière, alourdissent les codes et passent des alliances avec les églises.
Pour l'expolité, les tendances vers le nouveau stade dela société autoritaire signifient la militarisation économique dépassant le salariat par toute une série de lois sociales et de « statuts », tous liant en fait le travailleur à l'État capitaliste et faisant des syndicats les appendices XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXplus ou moins consciente et il est ainsi la forme achevée du fascisme se manifestant dans le domaine culturel par l'esprit religieux, la soumission à des credos politiques et moraux et même scientifiques et littéraires.
Le schéma – en vogue chez les marxistes n'envisageant que les deux termes capitalisme et socialisme - est faux et dangereux : les formes d'oppression et d'exploitation sont diverses, et le socialisme ne peut venir que d'une prise de conscience par les masses ; il ne peutêtre que le fait que d'une volonté lucide.

2.Perspectives immédiates

Il faut considérer que le développement de antagonismes entre les États et les capitalismes, sous les formes anciennes ou nouvelles, crée une situation favorable à une troisième guerre mondiale préparée par les expéditions partielles actuelles et faisant se heurter en premier lieu U.S.A. Et U.R.S.S. Ces deux impérialismes cherchent aujourd'hui en Europe, en Asie, dans les pays coloniaux, des clients, des alliés, des bases militaires, de la main d'oeuvre à bon marché.
Les possibilités de crise et donc de situations révolutionnaires sont marquées par les difficultés de reconstruction des pays d'Europe et d'Asie et par la surproduction déjà manifeste des U.S.A. : contradictions XXXXX du régime.
La reconstruction (en Europe en particulier) ne peut se faire qu'avec l'aide du capitalisme yankee et sur les sacrifices (sur-travail et bas niveau de vie) des masses populaires. Si la reconstruction se faisait enfin, de nouvelles crises de surproduction se déclencheraient et la guerre menacerait toujours.
On peut donc entrevoir la troisième guerre mondiale et plusieurs périodes de crise, mêmes séparées par quelques années d'accalmie.
En france, il faut considérer la situation, non isolément, mais dans l'ensemble des intérêts mondiaux. Plusieurs hypothèses se présentent :

a)Accélération du mécontentement et ds grèves vers une situation révolutionnaire, dans le cas où les révolutionnaires véritables verraint croître rapidement leur influence.

b)Affaiblissement et démoralisation de la classe ouvrière ouvrant la voie à un État totalitaire stalinien ou réactionnaire.

La prise du pouvoir peut alors être brutale ou constitutionnelle.
Avec le P.C.F. Au pouvoir, c'est l'écrasement de toute libération humaine, de toute renaissance ouvrière, et le travail forcé pour l'U.R.S.S. Dans le second cas, c'est l'entrée de la france dans le bloc occidental pour la guerre contre l'U.R.S.S. Le régime au début peut s'exercer avec une apparente démocratie ; mais qu'il soit de type travailliste ou réactionnaire-traditionnel, il évoluerait vers l'étatisme totalitaire et même le fascisme technobureaucratique. Blum, Reynaud ou Henriot en pourraient être les agents aussi bien que De Gaulle.
Un regain d'activité économique pourrait en résulter, c'est à dire une consolidation momentanée du capitalisme, avec, ensuite, surproduction et mlalthusianisme économique, donc crise... et marche vers la guerre mondiale.

3. Tâches

1) La F.A. entend, comme par le passé, lutter contre les différentes formes d'exploitation et de domination qui se survivent ou qui se créent : capitalisme, États, Églises, juridictions, militarismes, impérialismes, colonialismes, etc... Elle lutte pour la société sans castes.
Devant la montée des divers néo-fascismes, elle fera porter sa propagande et son action en particulier contre l'État et contre les tendances technobureaucratiques. Elle soulignera donc le danger des nationalisations, fera la preuve de la duperie qu'elles représentent, dénoncera l'intégration des syndicats de la C.G.T. dans l'État et le danger des systèmes de protection illusoire, genre « Sécurité sociale », qui poussent le peuple à remettre son sort dans les mains de ses dirigeants étatisés.
Parallèlement, elle fera naître dans la conscience populaire la méfiance envers le paternalisme d'État et la confiance dans les possibilités d'organisation autonome des producteurs et consommateurs.
Face au capitalisme privé décadent et au capitalisme d'État où à la technobureuacratie montante, elle combattra la préparation de la troisième guerre mondiale ; elle représentera la troisième force : le socialisme libertaire ou communisme anarchiste.

2) La F.A. doit utiliser au maximum toutes les possibilités pour développer son influence : crises économiques et sociales, tant dans les moments de paix apparente que de guerre ouverte, et aussi bien par la lutte légale que par l'action clandestine.
Pour cela, pour orienter tout proicessus social vers une révolution supprimant l'État en lui substituant le communisme libertaire, il faut que soit mené un travail éducatif – mais aussi éducatif par l'action – des nouveaux militants et du public.
La F.A., ses régions, ses groupes, ses militants, se doivent donc de manifester leur présence et leur dynamisme – quelles que soient les circonstances – et en représentant toujours les aspiration des deshérités.
En particulier, la F.A. Doit participer à toutes les luttes populaires (grèves, squatters, grève fiscale, manifestations, etc.), même si des partis essaient d'en tirer profit, même si à l'origine elle sont confuses.
Cependant, dans les cas où une modification des mouvements politisés est absolument impossible, ils devront être combattus et leur caractère politicien dénoncé. La F.A. doit être dans les luttes sociales pour leur donner une inspiration révolutionnaire et proposer les solutions libertaires.
Bien entendu, cela ne signifiera jamais une alliance avec les partis et organisations visant à la prise du pouvoir.

3) Actuellement dans l'agitation et les grèves, la F.A. doit être à l'avant-garde. Lorsqu'elles sont spontanées et dans l'esprit des grévistes (même lorsqu'elles ont une origine politique), les grèves visent à une défense du niveau de vie des travailleurs. Et même si les augmentations de salaires ne sont atteintes que provisoirement, elles sont ressenties comme une nécessité immédiate. D'ailleurs les prix montent même en période de blocage des salaires. S'il est vrai qu'une augmentation accordée à une seule corporation sera supportée par l'ensemble de la société, il est vrai aussi qu'alors les grèves se multiplient vers une recherche d'équilibre, chaque travailleur s'efforçant de maintenir ou de retrouver un niveau de vie le moins bas possible.
Les grèves généralisées permettent de mettre le capitalisme et l'État nationalisateur dans l'embarras et l'obligent à réduire leur appareil parasitaire et défensif.
Par contre, les mouvements partiels et isolés sont vaincus souvent, et les échecs répétés émoussent la combativité des travailleurs ; ils créent l'indifférence et l'inquiétude et font ainsi le lit des pouvoirs totalitaires. Le succès ne peut être réalisé que sur le plan international.
Il faut donc faire renaître la solidarité, et surtout la solidarité internationale (en particulier envers les peuples coloniaux ou vaincus, soumis à une exploitation maximum).
La F.A. doit, en somme, viser à la généralisation, à la simultanéité et à l'internationalisation des grèves et autres mouvements sociaux.
Elle doit agir pour détruire le caractère politique ou réformiste des mouvements actuels : les conduire à la grève générale expropriatrice et gestionnaire de la production et des services publics ; inciter à la création de syndicats et de comités de consommateurs et d'usagers, pour combattre les intermédiaires, le commerce accaparateur et entraîner les consommateurs à la répartition des produits, à l'utilisation sociale des locaux et des services publics.
Le problème de l'internationalisation des luttes pose la nécessité des relations internationales.
Enfin, l'aspect culturel, moral, de la transformation à accomplir, sont à garantir par le fédéralisme de toutes les structures.
La F.A. doit constamment défendre la liberté et la dignité de l'homme pour lequel la société doit être transformée.

4) Les anarchistes considèrent que les organismes (syndicats révolutionnaires par exemple), menant la lutte contre la société actuelle, peuvent préfigurer les organes de la société de demain, ils doivent considérer aussi que la constitution dans le cadre de la société actuelle d'îlots de société libertaire, comme les coopératives et communautés de production et de consommation, ne peuvent avoir que la valeur d'exemples et d'écoles de gestion.
En effet, de même que les grèves gestionnaires partielles, la création de ces organismes n'a en elle-mêmes pas de lendemain. Les sociétés ainsi constituées ne se maintiennent qu'au prix de compromissions ou de soumissions devant le capitalisme et l'État, c'est à dire qu'elles dégénèrent. Ou bien encore, elles sont brisées par les coalitions économiques (trusts) ou politiques (pouvoir d'État).
Toutefois, la dégénerescence est moins certaine, moins rapide dans les coopératives de consommation que dans les communautés de production. Elle n'est guère à craindre dans les organismes libres d'éducation, où les conditions économiques se posent, mais ne sont pas la raison d'être.

5) Le travail spécifique de la F.A. est l'élaboration d'accords visant à la conscience des hommes et leur volonté de lutte contre toutes les oppressions.
L'autre tâche de la F.A. est l'élaboration d'accords visant à l'accroissement de l'influence anarchiste dans les diverses organisations de lutte révolutionnaire.
Il ne peut s'agir d'imposer dans ces organisations des directives ou mot d'ordre, mais d'y proposer des idées et d'y généraliser des comportements libertaires.
Les membres de la F.A. ne doivent militer que dans des organisations dont les buts et les principes ne s'opposent pas à ceux de la F.A.
Ils militeront donc dans les syndicats révolutionnaires de la C.N.T. affiliés à l'A.I.T., mais pourront également – dans certains syndicats affiliés par pure forme ou par tradition à la C.G.T. - accomplir un travail syndicaliste-révolutionnaire vers le ralliement à la C.N.T.
Ils militeront également dans les organisations révolutionnaires de consommateurs et usagers.
Ils militeront, enfin, dans les organisations dont le fédéralisme et l'esprit sont garants du travail de libération qu'on peut y mener. En particulier, dans le mouvement laïque des Auberges de jeunesse et dans ceraines Maisons de jeunes ou groupements d'éducation physique ou artistique et dans les universités populaires.

Fédération anarchiste
vroum
 

Re: Histoire de la Fédération anarchiste 1945-1953

Messagede vroum » 26 Fév 2009, 22:59

Motion sur le problème colonial

In Le Libertaire # 104 du 20 novembre 1947

Le troisième congrès de la Fédération anarchiste salue les luttes des travailleurs coloniaux et les assure de son entière solidarité dans leurs batailles contre le colonialisme et l'administration française.

Mais il souligne que la libération des peuples coloniaux, pour être totale, doit rejeter, non seulement l'impérialisme français mais aussi les autres impérialismes qui essaient de le supplanter et les diverses féodalités indigènes qui tentent d'imposer leur domination à la faveur des luttes nationalistes.
La seule solution du problème colonial réside dans l'instauration de la société libertaire par la révolution sociale.

Fédération anarchiste
vroum
 

Re: Histoire de la Fédération anarchiste 1945-1953

Messagede vroum » 26 Fév 2009, 23:01

Notre congrès

In Le Libertaire # 156 du 19 novembre 1948

Au moment où le monde semble en proie à la folie, au moment où les hommes désorientés, découragés, s'interrogent en vain ou désespèrent, la Fédération anarchiste, calmement, fermement, sans précipitation mais sans s'attarder à de vains problèmes, vient de définir sa position.
Beau congrès, congrès sérieux, congrès d'une organisation vivante et vivace, que ce quatrième congrès national de Lyon.
Jusque-là, nos assises avaient surtout contribué à faire vivre, à constituer organiquement la Fédération anarchiste.
Le congrès de Lyon en a fait une F.A. plus musclée et plus souple à la fois, forte de positions élaborées avec un sérieux inégalable.
Le meeting d'ouverture fut déjà un succès qui permit à nos orateurs d'indiquer aux hommes de bonne volonté une voie, de proposer à tous un combat sans équivoque.
Les délégués, en grande majorité ouvrière, étaient venus convaincus de l'importance des débats qui allaient se dérouler, car les groupes avaient apporté à la discussion de chaque question toute leur attention.
Le congrès ne les a pas déçus. Bien au contraire : nous avons vu les anciens parler du progrès énorme accompli en quelques années au point de vue du sérieux des débats, nous avons entendus les jeunes dirent leur enthousiasme devant l'ampleur, l'intérêt et l'acharnement des discussions, n'excluant à aucun moment l'esprit de fraternité.
Tout fut examiné de ce qui, aujourd'hui, intéresse le mouvement. Nos défauts, même, donnèrent lieu à une large discussion qui démontra la lucidité et le réalisme de tous. Tout à tour, l'attention se porta sur le problème des coopératives, celui de l'Internationale, le problème paysan, la question coloniale, la tactique dans les mouvements populaires, la propagande, l'action syndicale et le regroupement syndicaliste révolutionnaire, le développement des groupes d'entreprises, sans qu'il soit permis de dire que telle ou telle question l'ait emporté.
Ce qui est vrai, c'est que les résolutions prises, en tenant compte des moindres nuances de la pensée anarchiste, forment un ensemble cohérent de textes qui donnent à la Fédération anarchiste et à son nouveau Comité national les armes qui lui faisaient défaut, et leur permettent d'être prêts à toute éventualité.
On pourrait dire qu'après avoir construit la Fédération anarchiste, on vient de démontrer sa nécessité (et qui songerait aujourd'hui à une dispersion de nos forces ?) et sa maturité. La F.A. est désormais l'indispensable et précieux outil de liaison des militants anarchistes, elle est l'organisation qui, partie de rien en 1944, groupe aujourd'hui ce qui existe de révolutionnaires authentiques. Elle a étendu son influence dans la jeunesse et chez les ouvriers aussi bien que chez les intellectuels, et représente le seul espoir.
En un mot, la F.A. existe, vit intensément.
Elle a pris un des premiers rangs dans l'Internationale et un nombre important de mouvements frères avait tenu à être représentés (Italie, Espagne, suisse) ou à manifester leur sympathie (Grande-bretagne, Hollande, Portugal).
Un manifeste, résumant la position de la F.A., fut enfin élaboré, que nos lecteurs trouveront dans ce numéro du Libertaire.
Quand le congrès fut déclaré clos, le 14 novembre au soir, et que les délégués se séparèrent au chant d'une vibrante Internationale, ils emportaient avec eux la conviction profonde d'avoir mené à bien une tâche fructueuse et d'avoir préparé l'action révolutionnaire de demain.

Le Lib
vroum
 

Re: Histoire de la Fédération anarchiste 1945-1953

Messagede vroum » 26 Fév 2009, 23:02

Manifeste de Lyon (1948)

Résolution adoptée au 4ième congrès de la Fédération anarchiste réuni à Lyon les 11, 12, 13 et 14 novembre 1948

Perspectives et tâches

L’année qui vient de s’écouler n’a pas fait disparaître la menace d’une guerre imminente entre les impérialistes des deux blocs. La lutte sanglante est ouverte entre le colosse russe et le colosse américain en Grèce, en Chine, en Malaisie. En ce sens, on peut dire que la Troisième Guerre mondiale est commencée.
La construction de l’Europe sur les bases du système capitaliste d’exploitation a fait faillite. Le plan Marshall, qui tendait à soutenir cette économie en Europe occidentale pour des raisons stratégiques et de profit, se heurte à l’opposition violente du parti stalinien. Le Kominform trompe les revendications légitimes des ouvriers en trahissant leurs grèves et en les utilisant en vue des buts d’expansion de l’impérialisme russe. La Russie a poursuivie son avance en Europe avec le putsch tchécoslovaque, mais l’affaire yougoslave laisse supposer une faiblesse interne de la cohésion du système stalinien.
En France, l’insuffisance chronique du matériel industriel et de la production, la chute de la monnaie, la misère et les duperies idéologiques des politiciens et ministres ont créé un état d’instabilité gouvernementale permanente qui fraye le chemin au fascisme de De Gaulle. Le parti stalinien, plongé dans l’opposition sur les ordres de Moscou, cherche à profiter de cet état de choses pour appuyer sa démagogie.
Entre le fascisme de droite et le fascisme du Kremlin, les partis bourgeois intermédiaires perdent de l’influence et traversent des crises (S.F.I.O., M.R.P.). Ils cherchent à survivre en matraquant les travailleurs. La démocratie pourrie a fait faillite et les totalitarismes lèvent la tête.
Il s’affirme donc qu’il n’y a pas de paix impérialiste, pas de bien-être capitaliste, pas de solution étatique en dehors de l’esclavage, pas de démocratie bourgeoise capable de s’élargir ou de survivre, pas de parti politique qui ne soit tromperie et exploitation de la misère générale.
La seule solution efficace est donc le rejet de l’État, des partis, de la démocratie frelatée, du capitalisme, de l’exploitation. Elle est dans la lutte contre ces idoles que mènent les anarchistes en vue d’inciter les travailleurs à prendre en main les moyens de production, les peuples à s’organiser sur les bases libres et fédérés.
Dans l’immédiat, il est donc plus que jamais nécessaire que les anarchistes du monde entier apparaissent, s’organisent et se lient. C’est pourquoi, sur le plan international, le présent congrès a entendu réaffirmer la nécessité des liaisons avec les organisations et camarades anarchistes étrangers, en même temps que, sur le plan intérieur, il entend continuer les efforts de la Fédération pour apparaître, dans la lutte sociale contre la guerre, le militarisme, l’étatisme, le nationalisme, le colonialisme, la misère, la duperie politique et la prolifération des nouvelles hiérarchies du travail, des syndicats, des partis et de l’État.
Cette lutte incessante n’est pas seulement celle de la Fédération en tant qu’organisation nationale, mais aussi et surtout celle des groupes sur le plan local et celle des individus sur leur lieu de travail, dans leurs organisations culturelles et sociales (syndicats, coopératives, communautés, organisations de jeunesse, etc.). C’est pourquoi le critère de la présence et de l’activité des anarchistes dans ces organisations doit être que ces conditions concrètes leur permettant d’y oeuvrer utiliment, librement et de façon constructive en faveur de leurs idées.
Cette tâche les amène nécessairement à y entrer en conflit avec les tentatives politiques de noyautage, les tentatives étatiques de pénétration. Là comme ailleurs, les moyens et buts sont libertaires et tendent à l’affranchissement de l’homme.
Il faut donc être présent...
... pour pouvoir travailler utilement. Cette présence est, dans les villes, celle de grèves où les anarchistes doivent lutter avec les exploités en les aidant à dépasser des revendications qui ne compromettent pas réellement l’état des choses actuel et servent souvent les buts politiques des grandes centrales syndicales. Elle est aussi dans les campagnes, où les travailleurs ruraux doivent apprendre à s’unir pour conquérir de meilleures conditions de travail et d’existence.
En définitive, le congrès appelle les militants à lutter plus activement que jamais, et tous ceux que frappent la guerre, la misère et l’exploitation, à se joindre aux luttes de la F.A. Aujourd’hui, c’est l’homme lui-même qu’il s’agit de sauver.

Fédération anarchiste
vroum
 

Re: Histoire de la Fédération anarchiste 1945-1953

Messagede vroum » 26 Fév 2009, 23:02

Résolution sur le problème syndical

Résolution adoptée au 4ième congrès de la Fédération anarchiste réuni à Lyon les 11, 12, 13 et 14 novembre 1948

Le quatrième congrès de la Fédération anarchiste constate la transformation progressive des méthodes d'organisation et de lutte du mouvement syndical.
En abandonnant les principes du syndicalisme traditionnel, il est devenu un organisme d'aménagement du capitalisme et de collaboration au maintien de l'autorité de l'État. Son morcellement actuel est le résultat des contradictions qui opoosent entre eux les différents partis politiques qui se disputent le privilège de continuer l'exploitation des hommes au profit des castes qu'il représentent.
Devant cet état de faits, le congrès décide de continuer son appui à la C.N.T., celle-ci étant la seule centrale dont les principes sont en accord avec ceux de la Fédération anarchiste.
Il demande aux travailleurs d'être présents dans toutes les luttes ouvrières, en y défendant un programme susceptible d'entamer la structure d'un régime économique qui l'opprime. De se refuser à la solution de facilité qui consiste à accepter et à défendre les revendications des « partis syndicaux » (C.G.T., C.G.T.-F.O., C.F.T.C.).
leurs efforts doivent tendre au contraire à substituer aux augmentations de salaires inefficaces et chiffre au pourcentage, des primes uniformes entamant l'éventail des salaires.
Le congrès recommande l'unité à la base avec les travailleurs à l'exclusion des fonctionnaires syndicaux et dans la mesure où les cahiers de revendication élaborés en commun possèdent des points marquants nettement notre place dans la bataille : resserement de l'éventail des salaires, gestion directe, etc... revendications attaquant la structure de la société actuelle.
Toutefois, la présence dans les centrales syndicales politisées de minorités révolutionnaires rend souhaitable la coordination de tous les éléments restés en dehors de la servitude des partis. Le congrès s'affirme donc partisan de la réunion en une seule centrale de toutes les organisations vraiment syndicales : C.N.T., syndicat autonome, minorité F.O. ou C.G.T. et donne mandat à ses militants d'oeuvrer à la réalisation de ce projet sur la base des principes définis par l'A.I.T.

Fédération anarchiste
vroum
 

Re: Histoire de la Fédération anarchiste 1945-1953

Messagede vroum » 26 Fév 2009, 23:04

Résolution sur le problème paysan

Résolution adoptée au 4ième congrès de la Fédération anarchiste réuni à Lyon les 11, 12, 13 et 14 novembre 1948

En ce qui concerne la question paysanne, le quatrième congrès national de la Fédération anarchiste considère que notre attitude, quant aux modalités de la propagande et de l'action dans la période pré et post-révolutionnaire, doit s'adapter à la diversité des conditions créées par la structure de la propriété, la pasychologie et les coutumes des régions et la technique de production déterminée par les conditions du milieu naturel.
Toutefois, nous pouvons établir les frandes lignes suivantes :

1)Notre propagande immédiate doit défendre le communisme libertaire tant comme méthode d'organisation du travail afin de mieux utiliser l'effort des hommes et les moyens techniques de production, que pour l'application du principe de droit que nous avons toujours défini par la formule « à chacun selon ses besoins ».

2)Pour la réalisation de ce principe, il faut poser de la façon suivante le problème de la transformation de la propriété :
a)Dans les régions de grandes cultures, l'expropriation sera l'oeuvre des syndicats de travailleurs agricoles qui prendront sous leur responsabilité l'organisation et l'intensification de la production.
b)Il ne peut être question d'exproprier immédiatement, et par la force, les propriétaires moyens, ce qui provoquerait la réaction violente de la masse numériquement puissante de ces travailleurs de la terre. Mais nous devons affirmer, comme postulat absolu, que le premier geste de la révolution serait de supprimer l'exploitation des travailleurs salariés, quitte à retirer aux propriétaires, aux fermiers locataires et aux métayers la terre qu'ils ne pourraient pas travailler, et à créer, en réunissant les surfaces expropriées, des collectivités agricoles.
c)Il ne peut moins encore être question d'exproprier par la force les petits propriétaires se livrant à l'exploitation familiale, ce qui aurait le même inconvénient que celui signalé pour la moyenne propriété. Mais nous n'en devonsd pas moins tant envers les uns qu'envers les uatres, propager la nécessité du communisme libertaire, et l'urgence de sa réalisation pour le plus grand rendement du travail, l'allègement de l'effort et l'élévation du standart de vie des paysans eux-mêmes.

3)Pour orienter les paysans petits et moyens propriétaires, vers des buts, il faut en premier lieu leur parler des problèmes qui les touchent directement, en insistant particulièrement sur le rôle funeste de l'État dit communiste, particulièrement de l'État russe, dont les partisans les trompes en les flattant.

4)Il faut également tenir compte de la vie sociale des paysans, en particulier des organisations et des pratiques d'entraide : travail en commun, coopératives d'achat, d'exploitation en commun du matériel mécanique, coopératives avicoles, beurrières, vinicoles, de vente ou de conservation des produits, etc... tout en combattant l'esprit de spéculation corporative qui souvent y apparaît. Le rôle des camarades agissant sur le terrain local consiste à influer ces organisaions qui se chiffrent par milliers, en imprégant le plus possible leur activité d'esprit communiste libertaire et en propageant nos idées par tous les moyens.

Comme instruments immédiats de cette propagande, le congrès décide :
a)L'édition d'un numéro spécial du « Libertaire » contenat la brochre d'Elisé Reclus « Mon frère le paysan », des articles sur les réalisations de la Révolution espagnole et autres textes.
b)La création d'une rubrique paysanne permanente dans le «Libertaire ».
c)la création d'une Commission d'études paysannes, ou la réunion systématique de matériaux concernat cette question.
d)La rédaction par le camarade Gaston Leval d'une brochure inspirée par la première partie de son livre « L'indispensable Révolution ».

Fédération anarchiste
vroum
 

Re: Histoire de la Fédération anarchiste 1945-1953

Messagede vroum » 26 Fév 2009, 23:06

Notre congrès

In Le Libertaire # 231 du 2 juin 1950

Un congrès passionné, violent parfois, et où l'ardeur des jeunes militants rendit éclatante la montée des nouvelles générations libertaires, tel fut celui qui se tint les 27, 28 et 29 mai dans une salle parisienne. Après s'être livrés à une critique serrée du Comité national sortant, les congressistes abordèrent les problèmes concernat les divers aspects de l'action sociale.
Malgré quelques accrocs, quelques incidents rendus inévitables par l'inexpérience des jeunes, du commencement à la fin, les assises de la Fédération anarchiste furent marquées au coin de la volonté organisatrice de la discipline librement consentie, mais aussi de l'affirmation constante du respect de la pensée, de l'opinion de chacun.
Nous sommes loin, ici, de ces congrès préfabriqués où les motions adoptées à l'unanimité obligatoire témoignent d'un asservissement total de l'individu à une bureaucratie toute puissante. Chaque proposition importante, déjà étudiée et discutée avant le congrès au sein des groupes, dojnna lieu à une confrontation d'opinions où s'opposèrent, parfois en duels oratoires remarquables, les camarades venus des quatre coins de la France.
Ainsi furent définis, clarifiés nos méthodes d'action, notre position vis à vis des faits sociaux tels que : la religion, l'école, le syndicalisme, etc.
Reflétant parfaitement l'atmosphère du meeting de Wagram, le congrès s'est penché sur les moyens de luttes sociales et affirma sa volonté de concrétiser dans l'action la pensée des théoriciens de l'anarchisme. Et ce fut la grève gestionnaire, l'action syndicale, la propagande au sein des usines, des entreprises qui accaparèrent l'attention soutenue des congressistes. Ce fut également là que l'on enregistra les plus vifs éclats, les discussions les plus ardentes et qui formèrent tout à la fois et le point culminant et la base solide du congrès.
La Fédération anarchiste vient encore une fois d'affirmer, non seulement sa vitalité, mais aussi son développement incessant, sa pénétration de plus en plus profonde parmi les diverses couches populaires.
vroum
 

Re: Histoire de la Fédération anarchiste 1945-1953

Messagede vroum » 26 Fév 2009, 23:07

Conclusion du 5ième congrès de la Fédération anarchiste sur l'état des masses

Le congrès estime :
qu'il est plus juste de parler de découragement momentané que d'apathie des masses, en France ;
que ces masses attendent un réveil et qu'elles n'ont pas encore rencontré ou reconnu clairement l'élément qui pourrait les rassembler pour l'action et que le mouvement anarchiste se doit de constituer ;
que l'expression « masses », bien qu'elle représente une réalité et une unité d'aspirations en certaines périodes, ne rend pas compte de la diversité des milieux et de toutes les couches sociales.

Le congrès décide :
que l'action de la F.A. devra comporter un programme d'action détaillé et précis orienté en direction des divers milieux, en tenant compte de leur mentalité propre, plan de travail permettant de coordonner les efforts de tous les militants ;
qu'en conséquence soit établi avec précision, sur chaque point étudié, la méthode d'agitation et le plan de travail.

Fédération anarchiste
vroum
 

Re: Histoire de la Fédération anarchiste 1945-1953

Messagede vroum » 26 Fév 2009, 23:08

6ième congrès de la Fédération anarchiste
Position « Troisième Front »


in le Libertaire # 270 du 25 mai 1951

Le 6ième congrès de la F.A. se prononce en faveur de la position Troisième Front, d'opposition irréductible aux impérialismes russe et américain par un regroupement de tous les hommes exploités contre leurs exploiteurs capitalistes et étatiques.
La position Troisième Front ne saurait représenter pour la Fédération anarchiste, ni un slogan, ni un cartel permanent d'organisation diverses, mais bien l'expression actuelle du combat anarchiste pour l'avènement d'une société où les principes de liberté et de justice pourraient jouer pleinement.
Le 6ième congrès de la F.A. estime en conséquence que la position Troisième Front doit être défendue sous l'égide exclusive de la F.A., contrôlée et orientée uniquement par elle. Il en découle que la lutte révolutionnaire dans une période donnée contre l'oppresseur principal ne peut être menée que dans l'indépendance absolue de toute organisation tenant de l'une ou de l'autre force d'oppression.
En résumé, le 6ième congrès de la F.A. considère que la position Troisième Front, susceptible à ses yeux de donner un relief nouveau à l'aspect pacifiste révolutionnaire de l'anarchisme, est une position qui, définie avec le plus de précision possible, et en associant toujours les aspects « contre Truman sans être pour Staline – contre staline sans être pour Truman » permettra à la F.A. de regrouper autour d'elle et en son sein tous les hommes non encore inféodés aux partis, ou conscients de leur trahison.
vroum
 

Re: Histoire de la Fédération anarchiste 1945-1953

Messagede vroum » 26 Fév 2009, 23:09

6ième congrès de la Fédération anarchiste

L'action ouvrière

Le congrès considérant que le syndicalisme n'est pas une fin en soi, mais un moyen d'action dans le but de réaliser la révolution sociale, estime que les militants de la F.A. peuvent militer dans la centrale de leur choix, s'efforçant d'y oeuvrer dans le sens du syndicalisme révolutionnaire.
Les militants qui répudient (pour des raisons d'efficacité) l'affiliation à toute centrale et préfèrent se consacrer à la propagande spécifiquement anarchiste sur le lieu du travail se doivent toutefois de ne pas se faire les adversaires de l'action syndicale.
Le congrès rejette l'idée du soutien des comités d'entreprise, organismes permanent de collaboration entre le patronat et les salariés, susceptible de faire perdre de vue aux travailleurs les objectifs véritables de toute action ouvrière, dignes d'être soutenus par la F.A.
Il refuse de voir la F.A. faire de la grève gestionnaire le leitmotiv de sa proagande ouvrière ou un thème de propagande spécifique, sans toutefois le répudier comme forme d'action dans des circonstances données.
L'action gestionnaire devra être la formule exprimant le plus parfaitement cette forme d'action.
Il considère, dans les revendications immédiates à formuler :
1)la réduction du nombre d'heures de travail ;
2)la suppression du travail au rendement sous toutes ses formes ;
3)la suppression de toute hiérarchie et zones de salaires qui doit être placée au premier plan.
Tout en ne rejettant pas les revendications portant sur les augmentations de salaires, la F.A. en dénonce la duperie qu'elle constitue pour l'amélioration de la condition des travailleurs.

Fédération anarchiste
vroum
 

PrécédenteSuivante

Retourner vers Histoire

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun-e utilisateur-trice enregistré-e et 3 invités