Première guerre mondiale, Histoire(s) et commémorations ...

Re: Commémoration de la première guerre mondiale

Messagede Pïérô » 04 Nov 2014, 10:41

Samedi 8 novembre - Guéméné Sur Scorff (56)

Journée "1914 - Maudite soit la guerre !"

de 15h à 23h : Conférences "Emile Masson (1869 - 1923), un breton résistant à la guerre" par Didier Giraud, "Nicolas Faucier (1900 - 1992), un pacifiste dans la mêlée sociale" par Jean-Jacques Cellier, "Pacifisme et anarchisme" par Gaetano Manfredonia, théâtre pour Louis Lecoin, repas, soirée "Happy birthday to you Mister Bakounine !" par Michel Perraud. Stands de livres. Expos sur les femmes pacifistes en 1914 - 1918 et sur Louis Lecoin. 20 euros (spectacle et repas compris), à l'auberge des 3 marchands. Réservation : 06 80 10 68 66. Organisée par l'association Liber Terre
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Re: Commémoration de la première guerre mondiale

Messagede bipbip » 05 Nov 2014, 00:53

Mardi 11 novembre, Lyon

à 15h à la librairie libertaire La Gryffe
5 rue Sébastien Gryphe Lyon 7e.

La boucherie de 14-18 : le creuset des totalitarismes

Ce débat est organisé dans le cadre du festival libertaire « Novembre, on s’installe partout », et animé par l’Organisation Communiste Libertaire-Lyon avec un des coordonnateurs du Hors Série « 14-18 » du journal Courant Alternatif.

Les commémorations de la « Grande Guerre » occultent toujours le souvenir du carnage et de ses causes en préférant exalter le martyre des soldats et en sacralisant leurs combats. Elles fabriquent le mythe de la guerre nationale, la mémoire des combats est déformée, le culte du soldat est quasi religieux et s’incarne dans les monuments aux morts et les cérémonies. La République, et avec elle le pouvoir en place (quelle que soit son étiquette politique), profite de ces moments pour s’autocélébrer, sans se soucier de véracité historique. On sait combien ces messes laïques sont capables de se transformer en révisionnisme ; on se souvient encore comment le bicentenaire de 1789, sous la direction intellectuelle d’un historien réactionnaire (François Furet) et dont les festivités furent conduites par le publicitaire des Galeries Lafayette (Jean-Paul Goude), a été l’occasion d’enterrer le concept même de révolution.

Il est donc important de revenir sur cette période pour comprendre que leur démarche, qui a pour objectif de produire du consensus national, découle d’une vision politique des classes dominantes. Car si tout le monde admet théoriquement que la Première Guerre mondiale fut bien la matrice du XXe siècle, on oublie volontiers que l’Europe fut, pendant quelques années, le champ de multiples soulèvements dont la défaite a ouvert grandes les portes du totalitarisme. La seconde Internationale l’avait promis : si le monde capitaliste était assez fou pour déclarer la guerre, il sombrerait dans la révolution. Le socialiste allemand August Bebel annonçait en 1911 au Reichstag : « Je suis convaincu que cette grande guerre mondiale sera suivie d’une révolution mondiale. Vous récolterez ce que vous avez semé. Le crépuscule des dieux approche pour le régime bourgeois. » La prédiction a paru, un court instant, pouvoir se réaliser. Entre 1917 et 1921, l’Europe fut secouée par des soulèvements d’importance : des révolutions jetèrent bas les Empires russe, allemand, austro-hongrois.

Mais, hélas, c’était trop tard, la défaite avait été forgée dès ce funeste 4 août 1914 ! La conscience et la détermination prolétariennes ne furent pas suffisamment aiguisées pour jeter par-dessus bord les conséquences de la reddition que fut l’Union sacrée réalisée dans chaque camp. Et, comme deux précautions valent mieux qu’une, les révolutionnaires affaiblis tombèrent ensuite sous les balles de leurs ennemis de toujours et d’aujourd’hui encore : les pouvoirs constitués, quelle que soit leur couleur. Les opposants au système capitalistes réduits, laminés par la guerre puis par la répression, plus rien n’empêchait la classe dominante d’asseoir sa puissance sans souci aucun de la forme qu’elle pouvait prendre. Fascisme, stalinisme, Etat keynésien, peu lui importait, pourvu que l’ordre soit maintenu et que les affaires continuent, même en cas de crise. Le siècle était bien installé dans la barbarie. Il se réclamait des « Lumières », il s’est enfoncé dans les ténèbres des fascismes brun et rouge, autant de joyeusetés opposées sur le papier, mais qui se sont souvent alliées lorsqu’il s’est agi de mettre hors jeu les victimes révoltées par la barbarie capitaliste.

La guerre de 1914 nous a tous forgés, même celles et ceux qui en ignorent tout. Pour nous, elle a marqué le déclin d’un mouvement révolutionnaire que l’Espagne de 1936 a tenté, mais en vain, de faire survivre ; là encore, ils s’y sont tous mis, unis par leur union sacrée contre la classe ouvrière.
Les leçons à tirer sont énormes et multiples, mais la principale est sans doute que la lutte contre cette union sacrée est la priorité des priorités. Une politique d’union sacrée qui s’insinue encore aujourd’hui par tous les pores de la politique et des luttes, qui gangrène des têtes autrement plus critiques et méfiantes, mais qui finissent par accepter une vision du monde réduite au bien contre le mal (et vice-versa selon le camp qu’on est sommé de choisir). Il serait indécent de ne pas se rappeler les conséquences de cette mise à l’écart de toute analyse de classe qui déboucha sur les totalitarismes du XXe siècle.
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Re: Commémoration de la première guerre mondiale

Messagede Pïérô » 06 Nov 2014, 11:32

La guerre 14-18 : une super bonne affaire pour les capitalistes !
L’émission du 5 novembre 2014 de "Demain Le Grand Soir" à écouter :
http://demainlegrandsoir.org/spip.php?article1341
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Re: rassemblements anti-militaristes du 11 novembre

Messagede Pïérô » 07 Nov 2014, 11:16

11 novembre 2014

Besançon
à 11h00 au 11, rue Battant


Image



Tours

100 ans de guerres impérialistes, ça suffit !

Le 11 novembre prochain marquera les 96 ans de la fin de la Grande Boucherie de 14-18, commencée il y a 100 ans. Plus encore que les autres années, nous aurons droit aux cérémonies officielles, aux discours guerriers et aux falsifications historiques à des fins de propagande.

On tentera de nous faire oublier que cette guerre fut une monstruosité qui coûta la vie à 9 millions de personnes (et laissa autant d’invalides) pour répondre à des jeux d’alliances politiques et à des intérêts économiques.

Ce 11 novembre 2014, nous rendrons hommage aux militant-e-s internationalistes qui tentèrent de résister aux appels à "l’Union sacrée" et qui, à l’instar de Jean Jaurès, le payèrent parfois de leur vie ; aux mutins de 1917 fusillés pour l’exemple ; aux travailleurs/travailleuses de tous les pays qui se mirent en grève pour bloquer l’économie de guerre ; et plus généralement, à tous les conscrits et civils victimes de cette barbarie, qui, pour paraphraser Anatole France, ont cru mourir pour la patrie, et sont morts pour des industriels.

Nous rappellerons également que 100 ans après, l’impérialisme reste le principal moteur des guerres en cours, et que les peuples en sont toujours victimes. Que ce soit le peuple d’Ukraine pris en tenaille entre les intérêts américains et russes, le peuple kurde massacré par les fascistes islamistes sous le regard complice de l’OTAN, le peuple palestinien écrasé par le colonialisme israélien, ou tous les peuples du Moyen-Orient ou d’Afrique, dont les ressources sont régulièrement pillées sous couvert de guerres humanitaires trouvant leur justification dans des situations instables créées par les interventions militaires passées.

Le rassemblement sera ponctué d’interventions, et se terminera par un verre de l’amitié.

Guerre à la guerre. Fraternité entre les peuples.

RASSEMBLEMENT ANTI MILITARISTE, DEVANT LA FACULTE DES TANNEURS, TOURS, 10H, CE 11 NOVEMBRE 2014


Premiers signataires : SOLIDAIRES 37, Les Amis de Demain Le Grand Soir, Parti de Gauche 37, PCF, PCOF, Alternative Libertaire.

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Re: rassemblements anti-militaristes du 11 novembre

Messagede Pïérô » 10 Nov 2014, 15:05

Rassemblement antimilitariste à GENTIOUX 2014

A partir de 10h : rassemblement antimilitariste et pacifiste autour du monument aux morts de Gentioux.
Speechs des différentes organisations présentes (Union Pacifiste, Libre pensée, fédération Anarchiste, etc.)
Midi et demi: auberge espagnole et tables de presse libertaires au Villard (Les Plateaux Limousins)
http://anarchie23.centerblog.net/658303 ... tioux-2014
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Re: Commémoration de la première guerre mondiale

Messagede Pïérô » 12 Nov 2014, 12:18

Vendredi 14 novembre à Marseille

Le mouvement ouvrier dans les Bouches-du-Rhône pendant la Grande-Guerre
Entre union sacrée, pacifismes et luttes sociales

Colloque organisé par Promémo et le CIRA avec la participation des Archives départementales

- 9 h : accueil des participants et du public.
- 9 h 20 : introduction de la journée, Marie-Claire Pontier, directrice des archives départementales.

Matinée - Présidence Gérard Leidet co-président de Promémo :
- 9 h 30 : contribution de Jean-Louis Robert [1], Ouvriers et mouvement ouvrier pendant la Grande-Guerre.
- 10 h 15 - 10 h 45 : débat avec la salle.
- 10 h 45 - 11 h 00 : pause.
- 11 h - 12 h : Table ronde 1, Grèves et mouvement ouvrier dans les Bouches-du-Rhône pendant la Grande-Guerre avec Colette Drogoz (Promémo), Julien Chuzeville, Thierry Bertrand (CIRA) et Bernard Régaudiat (Promémo).
12 h - 12 h 30 : débat avec la salle.

Après-midi - Présidence Colette Drogoz co-présidente de Promémo :
- 14 h - 14 h 45 : contribution de Julien Chuzeville [2], Pacifisme(s)/pacifistes pendant la Grande-Guerre.
- 14 h 45 - 15 h 15 : débat avec la salle.
- 15 h 15 - 15 h 30 : pause.
- 15 h 30 - 16 h 15 : Table ronde 2, Union sacrée, pacifisme(s) et militants pacifistes dans les Bouches-du-Rhône pendant la Grande-Guerre avec Françoise Fontanelli (Telemme), Frédéric Grossetti, Gérard Leidet (Promémo), Jean-Louis Robert, Nicolas Viant (CIRA).
- 16 h 15 - 16 h 45 : débat avec la salle.
- 16 h 45 - 17 h : conclusion(s) de la journée : Robert Mencherini [3].

17 h : Final, chorale Voix en sol mineur, Chansons pacifistes 1914-1918

Colloque organisé par Promémo (Provence, Mémoire et Monde Ouvrier) et le CIRA (Centre International de Recherches sur l’Anarchisme) avec la participation des Archives départementales.
Vendredi 14 novembre 2014 aux Archives départementales, 18 rue Mirès, 13003 Marseille (tél. : 04 13 31 82 08)
Notes

[1] Jean-Louis Robert est historien, spécialiste de l’histoire sociale de la Première Guerre mondiale, sa thèse portait sur les ouvriers parisiens pendant ce conflit : Ouvriers et mouvement ouvrier parisien 1914-1919, histoire et anthropologie, Université Paris 1, 1989.

[2] Julien Chuzeville est historien, il travaille sur l’histoire du socialisme et du communisme. Il a publié Fernand Loriot Le fondateur oublié du Parti communiste ; et très récemment Militants contre la guerre 1914-1918, éditions Spartacus, Paris, 2014.

http://www.millebabords.org/spip.php?article26847
calendar.php?view=event&calEid=10320
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Re: Commémoration de la première guerre mondiale

Messagede Diogène » 12 Nov 2014, 23:03

Le rassemblement antimilitariste du 11 novembre 2014 à Tours :
http://demainlegrandsoir.org/spip.php?article1345
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Re: Commémoration de la première guerre mondiale

Messagede bipbip » 19 Nov 2014, 13:03

Notre 11 novembre

Le site La Bataille socialiste http://bataillesocialiste.wordpress.com ... -novembre/ revient sur le combat social contre la boucherie de la 1ère Guerre Mondiale et en particulier celui des militants syndicalistes enseignants

Un siècle après la boucherie, nous saluons la mémoire des victimes de la guerre, d’abord les morts, au combat ou fusillés par leur propre armée, les mutilés, les veuves et les orphelins, les militant-e-s qui surent rester internationalistes comme celles et ceux de la Fédération des Métaux, de la Fédération de l’enseignement, du Comité pour la reprise des relations internationales en France, du groupe Spartacus en Allemagne. Honneur à une génération assassinée de la classe ouvrière internationale !

Manifeste des instituteurs syndicalistes (juin 1915)

Texte préparé par Marie Mayoux qui le présente à la réunion de Tours du 13 juin 1915, imprimé à Saumur (daté du 1er juillet 1915), rejeté par le conseil fédéral de l’enseignement. Cité dans Trente ans de combats (L. Bouët) et Le syndicalisme dans l’enseignement (t. II).

Instituteurs syndiqués et syndicalistes, en août 1914, parce que nous avons reconnu, comme ceux des nôtres qui ont répondu « présents » à l’appel de la Patrie, la brutale nécessité d’une défense rapide et efficace contre l’envahisseur ; nous n’avons pas parlé depuis, malgré le deuil de nos cœurs au long du douloureux calvaire gravi par l’Europe cet hiver, parce que nos sympathies, acquise à toutes les victimes de l’innommable tuerie, allaient d’abord et tout droit à l’héroïque Belgique, à notre France meurtrie.

Mais aujourd’hui, le constant échec de l’offensive allemande sur tout le front occidental, l’entrée en ligne de l’Italie, nouvelle et précieuse alliée, nous créent l’impérieux devoir de crier : « Assez de sang versé« . Notre conviction intime et profonde est qu’à l’heure actuelle une proposition de paix pourrait humainement être faite par n’importe lequel des adversaires mais que ce geste honorerait grandement les Alliés.

Sans entrer dans les détails de la question, l’intérêt d’une paix prochaine nous apparaît comme évident. L’humanité et le patriotisme sont ici d’accord. Des milliers de jeunes hommes seront ainsi sauvés et, pour nous, éducateurs, qui entourons l’enfant de nos soins constants, qui savons combien est lente et difficile la formation de la personnalité, qui, par suite, avons le respect de la vie humaine, pour nous comme pour toutes les mères, cette raison est capitale. D’autre part, l’anéantissement de l’Allemagne est une proposition enfantine ; il doit suffire que la monstruosité et la vanité du rêve pangermaniste de domination universelle soient démontrées. Au peuple allemand – à qui nous tendons une main fraternelle – de faire son œuvre. En se débarrassant de ses hideux tyrans, il hâtera l’établissement inévitable des États-Unis d’Europe.

Car cette guerre ne signifie rien, si elle n’est pas une révolte consciente d’hommes libres contre le militarisme barbare.

La France se doit de compléter son geste de défense par l’offre spontanée de mettre fin à la boucherie. ce sera son honneur éternel devant l’histoire.

%Mais, diront certains, si la guerre se termine sans résultats décisifs, elle recommencera dans quelques années. Nous ne le pensons pas. L’écrasement de l’un de deux adversaires, faisant germer l’esprit de revanche, une nouvelle lutte se préparera. La guerre se terminant, au contraire, sans succès décisif de part et d’autre, malgré les sacrifices consentis, quel est le parti militariste qui osera préconiser à nouveau des armements à outrance ?

Et qu’on ne se méprenne pas sur nos intentions. Après la terrible épreuve, nous demeurons ce que nous étions hier. A ceux qui, nous comprenant mal ou pas du tout, nous jetteraient comme une injure l’épithète de « mauvais Français », nous répondrions par une phrase, et un nom : « Si être patriote c’est vouloir une France toujours plus prospère, mais aussi toujours plus humaine et plus juste, eh bien ! nous sommes résolument patriotes« . Voilà la phrase, elle est extraite de notre Manifeste de 1912. Et voici le nom, c’est celui de l’instituteur qui dirigeait avec entrain et bonne humeur notre mouvement d’alors et qui, l’année dernière, est mort au champ de bataille, après avoir été promu caporal et cité à l’ordre du jour : Chalopin !

La guerre est l’accident.La paix seule est normale. Il faudra tôt ou tard parler de paix. Nous demandons donc au gouvernement de proposer un armistice à tous les belligérants et d’autoriser la discussion des bases sur lesquelles la paix pourrait être réalisée.

Nous estimons que ces bases doivent être :

1. Liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes.

2. Désarmement général par l’arbitrage obligatoire.

En réclamant pour le peuple qui lutte si unanimement ce droit de discussion, nous restons dans notre tradition républicaine et révolutionnaire.

Notre intervention sera, nous l’espérons, comprise et soutenue par tous ceux qui, en France, et ailleurs sont partisans de la paix, de la lumière et de la liberté.

Nous avons voulu par ce geste, répondre selon nos moyens à la bravoure et à la confiance des nôtres qui, depuis onze mois, nous donnent le plus sublime des exemples en faisant, eux pacifistes, la guerre pour avoir la paix.

http://www.questionsdeclasses.org/?Notre-11-novembre
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Re: Commémoration de la première guerre mondiale

Messagede bipbip » 29 Nov 2014, 14:30

Commémorer 1914, ça sert aussi à faire la guerre

Mais qui en doutait encore ? La commémoration de 1914, ça sert à faire la guerre ou à la justifier. Eventuellement, à grappiller des points dans les sondages d’opinion. En inaugurant, le 11 novembre, le mémorial de Notre-Dame-de-Lorette, François Hollande s’est livré à un exercice dans lequel il excelle : interpréter l’histoire à l’aune de ses considérations personnelles : « La paix (…) ce sont nos militaires qui se battent encore au Mali, qui évitent des massacres en Centrafrique ou nos aviateurs qui en Irak luttent contre le fanatisme. » Autrement dit, la guerre, c’est la paix, un message adressé sans guère de remords à l’opinion publique mais aussi – et là, c’est plus problématique – aux enfants des écoles invités tout exprès pour la circonstance.

Les enfants en question, ce sont ceux de l’école Saint-Genès de Bordeaux, lauréats cette année du concours des Petits artistes de la mémoire, une très discutable initiative de l’Office national des anciens combattants, devenue, par la magie d’une circulaire, concours officiel de l’Education nationale. Comme leurs devanciers de l’an passé, les écoliers bordelais ont été conduits à se mettre « dans la peau » des combattants de 1914, à en ressentir avec eux les souffrances de telle sorte que l’impression éprouvée les dissuade d’aller voir plus loin, de se poser des questions ou de les poser au président qui les reçoit si solennellement. Avec les Petits artistes de la mémoire, la transmission obligée de la mémoire a trouvé sa nouvelle pédagogie : étouffer l’esprit critique. Le quotidien des tranchées, l’assaut, la vie à l’arrière sont certes évoqués avec réalisme mais la conclusion est pitoyable avec cette dédicace adressée par les élèves « à tous ceux qui ont offert leur vie pour notre liberté. »

Autrement dit, une année scolaire de travail consacré à la Première guerre mondiale aboutit à faire formuler, le plus innocemment du monde, par des enfants de 10 ans, la plus grossière des mystifications guerrières : c’est toujours pour une bonne cause qu’on meurt. Tout accaparés qu’ils ont été par la vie des tranchées, les uniformes, les armements, les détails de la vie matérielle, pas une seule fois, dans le cours de cette activité, les élèves n’ont été confrontés à la seule question qui justifierait une commémoration : comment des millions d’individus ont-ils été amenés à n’avoir d’autre choix que de tuer ou d’être tués ? Et, de fait, la poser permettrait de faire un sort au mythe du « consentement » individuel ou collectif, qui a toujours la faveur de certains historiens : car pas davantage qu’au cours des autres conflits, les combattants de la Première guerre mondiale n’ont « offert leur vie pour la liberté. » La vérité est qu’on la leur a prise – la conscription ne leur laissait pas le choix – quant à la liberté c’était bien la dernière préoccupation des responsables politiques, militaires ou économiques de l’époque. Qu’un siècle plus tard, le 11 novembre 2014, des enseignants n’éprouvent aucun scrupule à traîner leurs élèves devant des monuments aux morts en reprenant la vieille antienne des « morts pour la France », des « morts au champ d’honneur », est le signe – au choix - d’une réelle inculture historique, d’une bonne dose d’inconscience ou d’une option idéologique mais qu’il faudrait alors assumer.

La participation des élèves à la cérémonie de Notre-Dame-de-Lorette est d’autant moins anodine qu’elle s’inscrit dans une logique commémorative qui ne peut décidément plus cacher sa finalité. Les pouvoirs publics n’ont jamais fait mystère de leur volonté d’en faire un moment de patriotisme racoleur à défaut d’être fédérateur : à plusieurs reprises, ces derniers mois, le président de la république et son premier ministre ont eu l’occasion de délivrer sur le sujet un message dans lequel le souci de communication politique l’emporte sur l’événement historique. De fait, dans le contexte d’une commémoration très médiatisée, la référence appuyée aux interventions militaires françaises en Afrique ou en Irak n’a d’autre objet que de leur procurer une forme de légitimité indiscutable que pourtant elles n’ont pas. Mais à travers cette dialectique grossière - comme ceux de 1914, les soldats d’aujourd’hui meurent pour la liberté – c’est en réalité une instrumentalisation de l’histoire qui est une nouvelle fois à l’œuvre, Hollande, ici, ne se différenciant guère de son prédécesseur qui s’en était pourtant fait une spécialité. C’est d’ailleurs sous la présidence de Sarkozy, on aurait presque tendance à l’oublier, que la commémoration du centenaire avait été programmée, sa philosophie imposée, les acteurs réquisitionnés. Hollande n’a fait que suivre, manifestement sans avoir à forcer sa nature.

Au premier rang des acteurs précisément, les élèves – singulièrement ceux de l’école primaire – se voient assurer une scabreuse fonction de représentation, qui interpelle sur l’arbitraire avec lequel l’Education nationale a engagé dans cette commémoration non seulement sa hiérarchie mais aussi les enseignants et les élèves, qui se voient donc sommés de partager, sur la guerre – celle de 1914-1918 mais aussi celles de l’actuel président – une morale officielle. Brutalisation de l’enseignement de l’histoire, atteinte à la plus élémentaire des libertés de conscience, il n’est pas interdit de voir dans cette militarisation de la mémoire historique comme un dégât collatéral de l’éducation à la défense qui assure au ministère de la Défense, à tous les étages du cursus éducatif, un droit de regard sur tout ce qui, dans les programmes scolaires, touche à la guerre et aux questions militaires. Mais il est vrai également que, depuis 1982 et la signature d’un premier protocole Défense/Education, jusqu’à la circulaire du 13 septembre 2007 stipulant que « l’ensemble des disciplines scolaires doit concourir à l’éducation à la défense », cette intrusion de l’armée dans un domaine où elle n’est pas légitime n’a guère jusqu’ici suscité de réactions.

B. Girard

http://journaldecole.canalblog.com/arch ... 61086.html
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Re: Commémoration de la première guerre mondiale

Messagede Béatrice » 03 Déc 2014, 10:49

vendredi 5 décembre 2014 à 18h à Gréoux-les-Bains (04) médiathèque Lucien-Jacques
Avenue Pierre Brossolette

Giono écrits pacifistes

http://04.demosphere.eu/rv/466

Lecture / spectacle avec Lélio Plotton

D'après Je ne peux pas oublier et Refus d'obéissance, de Jean Giono.

Collaboration artistique : Lola Molina / Conseil scénographique : Auréline Adjadj.

Jean Giono le pacifiste : Jean Giono est un auteur célèbre pour ses nombreux romans mais connait-on l'engagement pacifiste de cet homme qui durant toute sa vie n'a pas cessé d'être meurtri par une guerre qui lui aura volé ses 20 ans ? De 1915 à 1919 Jean Giono est mobilisé et passe deux années au front entre Verdun et le Chemin des Dames.

Son pacifisme est peu présent dans son œuvre mais en 1937 à la veille de la Seconde Guerre Mondiale Giono publie un texte de révolte Refus d'obéissance. Les pages principales de ce recueil sont celles d'un article Je ne peux pas oublier publié dans la revue Europe en 1934. Dans cet article il exprime son pacifisme intégral, son dégoût de la guerre et du système qui l'a conduit à être soldat. Je ne peux pas oublier est certes un texte d'indignation mais c'est aussi un cri d'espoir, un appel aux consciences de son époque. En 1939 et 1944 Jean Giono est arrêté puis emprisonné plusieurs mois à Marseille et Saint-Vincent-les-Forts pour avoir vécu en accord avec ses opinions pacifistes.

médiathèque intercommunale Lucien Jacques salle des gardes du château Gréoux-les-Bains (04)

entrée libre et gratuite

http://www.compagnielela.fr/giono.html

Image

04 92 70 48 20

mediatheque-lucienjacques@dlva.fr

Lien : http://04.demosphere.eu/rv/466
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Louise Michel
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Re: Commémoration de la première guerre mondiale

Messagede Pïérô » 13 Déc 2014, 12:55

Samedi 13 décembre à Rouen

"Kropotkine et la grande guerre", de la guerre de 14-18 aux guerres actuelles.

à 15h, Librairie alternative et libertaire "L'insoumise", 128 rue Saint-Hilaire, 76000 Rouen

Image
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Re: Commémoration de la première guerre mondiale

Messagede bipbip » 14 Déc 2014, 12:52

Angers, mardi 16 décembre

Ciné rencontre LES SENTIERS DE LA GLOIRE
Film de Stanley Kubrick
USA - 1h28 - 1958 - version originale sous titrée

à 20h15, Cinéma les 400 coups, 12 rue Claveau, 49100 ANGERS
avec présentation et débat en présence de Alain Jacobzone, historien
Soirée organisée dans le cadre de la Commémoration du Centenaire de la Guerre 1914-1918 en collaboration avec les Archives départementales du Maine et Loire

1916. La guerre entre la France et l'Allemagne fait rage. Ayant besoin d'une éclatante victoire pour consolider sa renommée personnelle, le général Broulard ordonne au général Mireau de prendre une position allemande surnommée "La fourmilière" et qui est réputée imprenable. Mireau donne l'ordre au colonel Dax de diriger l'attaque.
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Re: Commémoration de la première guerre mondiale

Messagede bipbip » 16 Juin 2015, 11:13

Jeudi 18 juin, Vannes (56)

Les femmes pacifistes en 1914-1918

à 20h, Palais des Arts, place de Bretagne, 56000 Vannes

Image

Les femmes opposées à la guerre en 1914-1918. Conférence débat et exposition par Didier Giraud.

Si la grande boucherie de 1914-1918 a fait des millions de morts et de mutilés, dans chaque camp, peu se sont opposés à cette guerre industrielle. Contaminée par le virus nationaliste, ne voyant plus qu'il s'agissait d'un affrontement entre blocs capitalistes pour redynamiser et redistribuer les marchés, même une trop grande partie des forces révolutionnaires de l'époque (socialistes, syndicalistes, anarchistes...) a rejoint l'Union sacrée. Ce qui a fait dire à Anatole France "On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels".

Pourtant, dans chaque pays, il y a eu des résistants et des résistantes à ce grand massacre, à la folie militaire des États. Si aujourd'hui, l'Histoire officielle accepte de reconnaître les fusillés pour l'exemple, on ne parle du rôle des femmes que comme travailleuses participant à l'effort de guerre. Or, il y a eu des femmes qui se sont opposées dès le début et qui l'ont payé cher, notamment en perdant leur travail et en se faisant emprisonnées.

Cette soirée se propose de présenter ces femmes pacifistes, internationalistes, souvent oubliées de l'Histoire. Quelles ont été leurs actions ? Comment se sont-elles organisées ? Didier Giraud, historien, vient nous présenter leurs combats. Et peut-être leurs luttes peuvent-elles nous éclairer pour relancer aujourd'hui l'opposition à la guerre et au commerce des armes effectués au nom de la lutte contre le terrorisme ? Pour que vive l'idée de paix et de fraternité universelles.

Organisation : Groupe libertaire Lochu (Vannes)

https://nantes.indymedia.org/events/31622
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Re: Commémoration de la première guerre mondiale

Messagede ARTHUR » 24 Juin 2015, 07:41

1915 - La grève des mères, des filles, des soeurs...
Femmes en guerre : du pacifisme à la production

Le 7 novembre 2015
De 13H00 à Minuit
33, rue des Vignoles – 75020 Paris

Pour la seconde année consécutive, notre syndicat organise une journée de commémoration critique sur le monde en mutation de 1914 à 1921.
Nous y développerons, comme attendu, une analyse syndicaliste et révolutionnaire de l’année 1915 qui vit la confirmation de deux phénomènes particuliers :

Le pacifisme où les femmes montent en première ligne
Comme:
- Louise Saumonneau qui en janvier 1915, diffuse l’appel pour la paix de Clara ZETKIN.
- En mars 1915, lors de la Conférence des femmes socialistes à Berne, où la même Louise Saumonneau rapporte un manifeste : "Le monde crache le sang !" qui lui vaudra la prison ;
- Et en avril 1915, avec le Congrès international des femmes de La Haye, rassemblant 1136 femmes de 12 pays.

La présence significative des femmes dans la production
"Debout donc, femmes françaises, jeunes enfants filles et fils de la Patrie ! Remplacez sur le champ du travail ceux qui sont sur les champs de bataille." Viviani, chef du gouvernement - 7 août 1914
En 1914, on recensait déjà plus de 7 millions de femmes dans un emploi rémunéré comme : fermières, ouvrières, infirmières ou institutrices. Pendant la guerre, elles remplacèrent les ouvriers mobilisés. « Munitionnettes » dans les entreprises d’armement, elles représentèrent jusqu’à 1/4 de la main d’œuvre. Fin 1917, le personnel féminin dans l’industrie et dans le commerce était alors supérieur de 20% à son niveau d’avant guerre.

Cette manifestation alternera projections, colloques, débats, jeux, interventions musicales et artistiques.
A travers un colloque à caractère historique (« femmes et syndicalisme avant 1914 », « le pacifisme : une manifestation féministe » et « les munitionnettes, féminisme et lutte de classe ») et des débats contemporains (« les femmes ont-elles un avenir dans les syndicats ? », « Quel Genre de guerre ? »), nous tenterons d’enrichir notre réflexion commune et de consolider notre mémoire sociale.

Plus d’informations dans les semaines et les mois à venir.

http://www.cnt-f.org/subrp/spip.php?article786
ARTHUR
 
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Re: Commémoration de la première guerre mondiale

Messagede ARTHUR » 28 Aoû 2015, 07:32

"Le grand Désarroi"
Aout 1914 : Que reste-t-il de l’Antimilitarisme et l’Antipatriotisme ?

Un extrait du film qui retrace la première journée de commémoration critique du centenaire que notre syndicat organisera chaque année, jusqu’en 2021 qui commémorera le centenaire de la première grande scission syndicale, est actuellement visite sur le site du syndicat.
Le film est accessible pour 12 euros à l’adresse du syndicat. Le résultat de sa vente peut nous permettre de couvrir les frais de celui que nous souhaitons réaliser cette année.
Merci de votre soutien.

La commémoration critique pour cette année 2015 reviendra sur la place des femmes dans le travail salarié, le syndicalisme et le pacifisme en 1915;

Pour voir l'extrait: http://www.cnt-f.org/subrp/spip.php?article812
ARTHUR
 
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