Islande

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Messagede Berckman » 27 Nov 2008, 09:34

Un anarchiste arrêté en Islande

Vendredi passé, l'anarchiste Haukur H. de Reykjavik, Islande a été arrêté pour 2 semaines pour la participation aux blocus environnementaux en 2006. Le prétexte de son arrestation n'était cependant pas en lien avec cette manif. Il y a deux semaines deux anarchistes se sont élevés sur le toit du parlement islandais et ont descendu le drapeau islandais et l'ont remplacé par un drapeau publicitaire d'un supermarché discount. L'un d'entre eux a été arrêté lors de sa descente, l'autre est parvenu à s'échapper grace à l'action spectaculaire de personnes rassemblées à proximité, qui ont bousculé les flics et permis qu'il s'enfuit. Vendredi, Haukur visitait le bâtiment du parlement (dans le cadre de ses études à l'universitée), un des MP l'a identifié en tant que personne qui s'en est pris au drapeau (il portait un masque, mais tous les protestataires en Islande sont connus des flics puisque c'est un pays très petit et Haukur est l'un des anarchistes les plus actifs là). Il a été arrêté et mis en prison pendant 2 semaines pour la condamnation qu'il a prise pour protestations en 2006. Il ne pouvait pas normalement, selon la loi islandaise, être arrêté sans avoir été destinataire d'une lettre des flics trois semaines à l'avance. Il est clair qu'il ait été arrêté pour l'empêcher de participer à d'autres manifestations contre le gouvernement qui avaient lieu chaque samedi après l'effondrement financier énorme dans l'économie islandaise en octobre 2008. Le samedi précédent, environ 200-500 personnes sont allées au commissariat de police à Reykjavik exigeant la libération de Haukur, la démonstration s'est terminée par des échauffourées, les gens ont cassé des fenêtres du commissariat de police, du gaz lacrymogène a été utilisé par les flics. Haukur a été relaché samedi après les échauffourées au commissariat, quelqu'un ayant payé son bail, on ne sait toujours pas s'il a plus de frais.

Manif le samedi passé devant le commissariat de police principal de Reykjavik : http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/7744355.stm here' ;
vidéo de sa libération : http://skodun.blog.is/blog/skodun/entry/721375
un article concernant les événements, http://www.icelandreview.com/icelandrev… _id=315847
Descente du Drapeau le 10 novembre (photos et vidéo) : http://aftaka.org/2008/11/08/anrakistar-althingi-bonus/
Berckman
 

Action directe en Islande

Messagede AnarSonore » 17 Déc 2008, 15:12

http://anarsonore.free.fr/spip.php?breve39

Depuis le début de l’hiver, l’Islande fait face à la crise économique. Les trois grandes banques d’affaires ont été nationalisées, faisant peser leurs dettes sur les épaules de la population. Les gens ont perdu l’épargne de toute une vie, les prêts ont augmenté et atteignent des taux considérables (et pourtant ils étaient déjà très élevé). Chaque jour du mois de novembre, 200 personnes ont perdu leur emploi et de plus en plus de gens sont confrontés à la menace de perdre leur logement.

Les gens se mettent en colère, certains d’entre eux souhaitent revenir à la "bonne vielle" prospérité, tandis que d’autres, espérons la majorité, se rendent compte du coût réel du capitalisme. De plus en plus de gens se dressent contre la corruption et exigentt une nouvelle forme de société - la société de la justice. Mais chaque jour, le gouvernement actuel prouve que son objectif principal est de sauver son cul et ceux de leurs amis. Un prêt du Fonds Monétaire International (FMI) a été accordé, probablement par intérêt pour lui : la privatisation des systèmes sociaux comme la santé ou l’éducation, et la destruction écologique de l’Islande.

Manifestations hebdomadaires

Depuis plus de 2 mois les gens se réunissent chaque semaine dans un parc en face du parlement. Les premières protestations exigeaient que le gouvernement "brise le silence" concernant la situation actuelle. Les gens en avaient assez qu’on ne leur dise pas ce qui se passe et ce que le gouvernement comptait faire à ce sujet.

Mais très vite les gens ont réalisé qu’il ne suffissait pas de demander au gouvernement de prendre la parole, alors les protestations ont pris une autre tournure plus radicale : la démission du gouvernement et de nouvelles élections dès que possible. Le gouvernement a complètement ignoré ces exigences et les gens étaient de plus en plus en colère.

Les anarchistes et autres radicaux de gauche sont venus à la plupart des protestations, mais pas pour protester contre la situation économique, pas pour demander au gouvernement des solutions, pas pour demander de nouvelles élections, pas pour demander à un membre du gouvernement, du Parlement ou de toute autre institution officielle de faire quelque chose pour « résoudre » la crise à laquelle nous sommes actuellement confrontés, mais pour diffuser les idées anarchistes et anti-capitalistes dans la population, analyser les problèmes de l’autorité et du capitalisme ainsi qu’encourager la population islandaise à prendre des mesures directes contre les forces de corruption.

Des drapeaux de banque en feu et "pendaison" d’un capitaliste

Au cours d’une protestation devant le bureau du Premier ministre à la fin octobre, les drapeaux de deux banques islandaises ont été brûlés. Un groupe d’anarchistes, probablement le plus grand de l’histoire islandaise à ce jour, criait des slogans anarchistes, en soulignant le capitalisme comme le véritable problème. Jusque-là, le capitalisme semblait être un mot interdit parmi les manifestants. Les drapeaux en feu ont attiré l’intérêt des médias étrangers, par exemple CNN qui a montré l’évènement plusieurs fois dans la journée et la soirée. Un événement comme celui-ci n’avait pas eu lieu en Islande depuis longtemps.

Une semaine plus tard, une grande manifestation a défilé à travers le centre de Reykjavík, exigeant la démission du gouvernement. Les anarchistes, qui sont toujours plus nombreux et plus fort chaque semaine, se sont joint à la marche avec des banderoles, des drapeaux noirs, des tracts sur l’action directe et des slogans anarchistes. Alors que d’autres manifestants scandaient "dehors le gouvernement", les anarchistes criaient "plus jamais de gouvernement !"

Lorsque la manifestation est arrivée dans le parc et que les discours hebdomadaires ont commencé, un groupe de personnes a escaladé un grand portique et pendu le mannequin d’un capitaliste. Là encore, les médias étrangers ont filmé la performance et l’ont diffusée dans le monde entier.

A quelques mètres du parc où ont eu lieu les protestations, un groupe de Food Not Bomb distribue de la nourriture tous les samedis depuis 8 ou 9 mois. Food Not Bomb a eu, c’est sûr, une influence sur la marche des Islandais, qui sont de plus en plus curieux et intéressés par des solutions alternatives aux problèmes du capitalisme.

Le gouvernement est un sale porc bon marché !

Au cours d’une protestation, le samedi 8 novembre, un anarchiste est monté sur le toit du parlement, où il a accroché le drapeau de Bónus, le supermarché le moins cher de l’Islande. Le message était clair car le drapeau est jaune avec un cochon rose dessus : "Le gouvernement est sale porc bon marché !" et contrairement à l’habitude des manifestants islandais, les gens ont célébré cet acte et ont chanté sur l’air du "gouvernement est un sale porc bon marché !"

Alors une centaine de manifestants ont entouré le parlement pour aider l’anarchiste à échapper à la police, qui en avait déjà arrêté un autre. Après un peu de lutte avec la police, les gens ont réussi à aider l’homme-au-drapeau (nom sous lequel il devenu connu par la suite) à descendre du toit et à éviter son arrestation plus d’une fois. On pouvait sentir un changement dans l’air.

Arrestation illégale

Moins d’une semaine plus tard, un vendredi soir, la police a arrêté l’homme-au-drapeau. Il était en visite d’étude au Parlement, organisée par son université, lorsque certains personnels du Parlement l’ont reconnu et appelé les porcs.

L’homme avait été arrêté deux ans plus tôt, pour une action écologiste, la campagne d’action directe Sauvons l’Islande, pour protester contre la construction d’un grand barrage, Kárahnjúkavirkjun, dans l’est des higlands. Pour cette action, il avait obtenu une condamnation et une amende, mais a refusé de payer l’amende et a insisté pour faire 18 jours de prison. Mais quatre jours après le début de son incarcération, il à été « jetés dehors » en raison du manque de place dans la prison.

Maintenant, la police déclare que l’homme devrait effectué les 14 jours restant de sa peine. Le fait est qu’il n’est pas autorisé de scinder une peine de cette manière, et l’homme est censé recevoir une notification au sujet de la fin de sa peine avec un préavis de moins de 3 semaines. Cela n’a pas été fait dans son cas.

La population déclara que la police avait fait cela spécialement dans le but d’écarter un militant susceptible de prendre part activement à la prochaine manistation hebdomadaire. Ainsi, le lendemain, au cours de la protestation qui a réuni 10.000 personnes, une autre manifestation a été annoncé, cette fois en face du commissariat de police, un peu plus tard ce jour-là.

Émeutes au commissariat de police

500 personnes sont venues au commissariat et ont exigé que l’homme soit libéré. Au bout d’un moment puisque’aucun signe de libération n’émanait de la police, la tension est montée et des gens ont commencé à briser les fenêtres du commissariat. A la fin la porte du commissariat a été enfoncée. Un groupe de personnes est entré et a été accueilli avec des gaz lacrymogènes, sans même en avoir été averti.


La tension est encore montée d’un cran lorsque de la peinture rouge et des oeufs ont été projetés sur le bâtiment et la brigade anti-émeute qui le protégeait. Beaucoup de personnes ont été gazées, y compris la mère de l’homme-au-drapeau et des gamins de moins de 16 ans. Finalement, l’homme-au-drapeau a pu sortir de la prison grâce à une personne anonyme. Libéré, il a été acclamé comme un héros. Il a remercié la population pour son soutien, mais a encouragé les gens à utiliser leur énergie pour autre chose : une révolution !

Invasion de la Banque Centrale

Une semaine après les émeutes au commissariat, la manifestation hebdomadaire a été un peu plus calme. Les gens espéraient que quelque chose de grand se passerait le lundi suivant 1er décembre, jour d’indépendance de l’Islande.

D’habitude le 1er décembre est un jour non payé, mais deux ans auparavant le mouvement ouvrier réclama son du. Ce 1er décembre les gens étaient encouragés à ne pas payer leurs factures, à ne pas se rendre au travail et à venir assister à un grand meeting sur une grande colline poche des locaux du gouvernement et de la Banque Centrale. Peu de discours ont été prononcés, la plupart avec des conneries nationalistes auxquel les radicaux ont répondu avec un slogan : "Non au nationalisme - La solidarité internationale !"


Après que le meeting soit officiellement terminé, le bruit courrait qu’une action plus radicale allait avoir lieu. Soudain, un grand groupe de personnes s’est dirigé vers la Banque Centrale et s’est introduit par l’entrée principale.

L’entrée était bondée de gens criant et exigeant que Davíð Oddsson, le président de la Banque Centrale, et ancien premier ministre, démissionne. Peu de policiers gardait la deuxième entrée, mais les gens criaient en leur demandant quel était leur camp, en leur disant de se joindre à eux, et de les laisser entrer. Tout à coup, la police a cédé, les gens ont applaudi et sont entrés.

Encore des gaz lacrymogènes ?

La deuxième entrée était aussi bondée que la première, mais derrière les grandes portes en verre la brigade anti-émeute formait une chaîne d’environ 30 porcs, armés de boucliers, de matraques et de gaz lacrymogènes. Encore une fois, au lieu de dialoguer, les porcs ont commencé à agiter leurs aérosols, menaçant de les utiliser si les gens ne quittaient pas les lieux.


Les gens se mirent à frapper les portes, hurlant des slogans contre la Banque Centrale et la police. Après une série de menaces à la bombe lacrymogène, les gens ont décidé de s’asseoir paisiblement et ne pas se lever jusqu’à ce que Davíð Oddsson démissionne. L’action a duré plusieurs heures avec des pics de tension lorsque les gens se mettaient debout, levant les mains pour montrer qu’ils n’étaient pas armés et défiaient la police de partir, d’ouvrir les portes et de les laisser aller chercher Oddsson.

Quand il devint clair qu’Oddsson avait déjà quitté le bâtiment, les manifestants firent une proposition à la police : la brigade anti-émeute quitte les lieux,et ensuite seulement ils partiraient. Environ 30 secondes plus tard, les porcs tournèrent les talons et les gens ont applaudi leur propre victoire.

Dans le parlement

Une semaine plus tard, lundi 8 décembre, trente personnes sont allées au parlement islandais, où le balcon est public, où l’on peut donc légalement s’asseoir, regarder et écouter ce qui s’y passe. Le groupe a déclaré que le parlement ne servait plus leur l’objectif, que le gouvernement devait démissionner immédiatement, et que les autres députés devaient utiliser leur temps pour quelque chose de plus constructif.


Seules deux personnes ont réussi à atteindre le balcon pour crier aux députés et aux ministres de quitter le bâtiment. Très vite, elles ont été brutalement attrapées par un agent de police, tandis que le reste du groupe resta coincé dans un escalier à l’intérieur du bâtiment. La session parlementaire a été retardée et tous les députés quittèrent la chambre.

Pendant ce temps, les manifestants ont été brutalement traités par les agents de sécurité et la police, qui arrêtèrent finalement 7 personnes, la plupart d’entre elles pour cambriolage. Mais, comme dit auparavant, le public est autorisé à pénétrer sur le balcon du Parlement.


Une réunion gouvernementale retardée par une chaîne humaine

Le lendemain matin, 30 personnes se sont rassemblées devant le bureau du Premier ministre où était censé avoir lieu une réunion gouvernementale. Les gens ont formé une chaîne humaine faisant le blocus des deux entrées du bâtiment. Quand les ministres ont commencé à se montrer, la police été déjà là et ont commencé à tenter de briser la chaîne. Les gens ont résisté avec détermination et le groupe a lu une déclaration.


Celle-ci dit que le but de l’action était de "d’éviter l’entrée des ministres dans le bâtiment et ainsi d’empêcher de nouveaux abus de pouvoir. L’Argent a pris le contrôle sur les droits de la population ; les autorités et leurs cliques ont manipulé les finances pour leurs propres intérêts. Cette manipulation n’a pas entraîné une société juste, un monde juste. Le temps de l’action est venu, car une société juste est non seulement possible, mais il est de notre devoir de lutter pour elle."


Avec l’aide de la police, tous les ministres sont entrés, mais ils ont entendu la déclaration et étaient sous pression de la part des médias. Ils n’étaient pas prêts pour les questions et s’y prenaient mal pour y répondre. La réunion gouvernementale a été retardée en raison de ces actions.

Deux personnes ont été arrêtés, l’une pour avoir dépassé une ligne de démarcation de la police et l’autre pour s’être assis devant de la voiture de police qui était sur le point de conduire le premier arrêté au commissariat. Plus de gens s’assirent sur la rue et il a fallu à la police un moment pour sortir de celle-ci. Ce n’est que lorsqu’un officier de police a donné l’ordre au conducteur de "foncer", que celui-ci s’exécuta et roula quasiment sur deux personnes.


L’un des plus grands journaux d’Islande, DV, a signalé le comportement brutal de la police. Le journaliste et le photographe ont tous deux été attaqués par la police pour cet article, ainsi que la remarque sur un policier frappant un manifestant au visage, alors qu’il réside dans la rue. La plupart des autres médias n’ont pas osé rapporter ce comportement brutal.

Un site Web de la gauche, Smugan, a publié au sujet d’un officier de police interrogé par les manifestants s’il aurait protégé Hitler. Sa réponse a été simple : "Oui, si tel avait été de mon devoir".


Plus d’actions ont été annoncées et il sera intéressant de voir ce qu’il advient.

Plus de photos de protestations en Islande peuvent être trouvées en cliquant ici:
http://www.flickr.com/groups/nyirtimarprotests/pool/

Voir en ligne : DIRECT ACTION IN ICELAND
AnarSonore
 

Révoltes en Islande

Messagede AnarSonore » 17 Déc 2008, 15:51

http://anarsonore.free.fr/spip.php?breve36

Manifestation sur l’AusturVöllur à Reykjavik samedi 13 décembre.

Comme chaque samedi depuis maintenant deux mois (depuis le 11 octobre), c’est une foule nombreuse qui s’est rassemblée sur l’Austurvöllur, devant le Parlement, par un froid glacial ...



Une manifestation calme et pacifique, avec une phase de silence de 17 minutes, une minute pour chaque année de pouvoir du Parti de l’Indépendance (parti du Premier Ministre Geir Haarde).

Une autre video ici

En plus de ces manifestations, d’autres initiatives ont lieu. Le premier Décembre, un groupe composé d’une centaine de manifestants a envahi le siège de la Banque Centrale d’Islande, jetant des oeufs et de la peinture et demandant à parler à David Oddsson, Gouverneur de la Banque et ancien Premier Ministre.

Ce dernier ne s’est pas montré, tandis que la police anti-émeutes repoussait les manifestants hors du bâtiment. Les manifestants se sont repliés sans violence en criant "David dehors !" et en promettant "Nous reviendrons !".



Les islandais accusent le gouvernement et les banques d’avoir piller le pays.

source : http://www.france-islande.com/forum/

Voir en ligne : Forum Rouge & Noir
AnarSonore
 

[Islande] Action directe en Islande

Messagede Nico37 » 17 Déc 2008, 16:04

Pour prendre l'info à la source :
http://www.france-islande.com/forum
http://aftaka.org/2008/12/12/direct-action-in-iceland

Action directe en Islande

http://anarsonore.free.fr/spip.php?breve39

Depuis le début de l’hiver, l’Islande fait face à la crise économique. Les trois grandes banques d’affaires ont été nationalisées, faisant peser leurs dettes sur les épaules de la population. Les gens ont perdu l’épargne de toute une vie, les prêts ont augmenté et atteignent des taux considérables (et pourtant ils étaient déjà très élevé). Chaque jour du mois de novembre, 200 personnes ont perdu leur emploi et de plus en plus de gens sont confrontés à la menace de perdre leur logement.



Les gens se mettent en colère, certains d’entre eux souhaitent revenir à la "bonne vielle" prospérité, tandis que d’autres, espérons la majorité, se rendent compte du coût réel du capitalisme. De plus en plus de gens se dressent contre la corruption et exigentt une nouvelle forme de société - la société de la justice. Mais chaque jour, le gouvernement actuel prouve que son objectif principal est de sauver son cul et ceux de leurs amis. Un prêt du Fonds Monétaire International (FMI) a été accordé, probablement par intérêt pour lui : la privatisation des systèmes sociaux comme la santé ou l’éducation, et la destruction écologique de l’Islande.

Manifestations hebdomadaires

Depuis plus de 2 mois les gens se réunissent chaque semaine dans un parc en face du parlement. Les premières protestations exigeaient que le gouvernement "brise le silence" concernant la situation actuelle. Les gens en avaient assez qu’on ne leur dise pas ce qui se passe et ce que le gouvernement comptait faire à ce sujet.


Mais très vite les gens ont réalisé qu’il ne suffissait pas de demander au gouvernement de prendre la parole, alors les protestations ont pris une autre tournure plus radicale : la démission du gouvernement et de nouvelles élections dès que possible. Le gouvernement a complètement ignoré ces exigences et les gens étaient de plus en plus en colère.

Les anarchistes et autres radicaux de gauche sont venus à la plupart des protestations, mais pas pour protester contre la situation économique, pas pour demander au gouvernement des solutions, pas pour demander de nouvelles élections, pas pour demander à un membre du gouvernement, du Parlement ou de toute autre institution officielle de faire quelque chose pour « résoudre » la crise à laquelle nous sommes actuellement confrontés, mais pour diffuser les idées anarchistes et anti-capitalistes dans la population, analyser les problèmes de l’autorité et du capitalisme ainsi qu’encourager la population islandaise à prendre des mesures directes contre les forces de corruption.


Des drapeaux de banque en feu et "pendaison" d’un capitaliste

Au cours d’une protestation devant le bureau du Premier ministre à la fin octobre, les drapeaux de deux banques islandaises ont été brûlés. Un groupe d’anarchistes, probablement le plus grand de l’histoire islandaise à ce jour, criait des slogans anarchistes, en soulignant le capitalisme comme le véritable problème. Jusque-là, le capitalisme semblait être un mot interdit parmi les manifestants. Les drapeaux en feu ont attiré l’intérêt des médias étrangers, par exemple CNN qui a montré l’évènement plusieurs fois dans la journée et la soirée. Un événement comme celui-ci n’avait pas eu lieu en Islande depuis longtemps.


Une semaine plus tard, une grande manifestation a défilé à travers le centre de Reykjavík, exigeant la démission du gouvernement. Les anarchistes, qui sont toujours plus nombreux et plus fort chaque semaine, se sont joint à la marche avec des banderoles, des drapeaux noirs, des tracts sur l’action directe et des slogans anarchistes. Alors que d’autres manifestants scandaient "dehors le gouvernement", les anarchistes criaient "plus jamais de gouvernement !"

Lorsque la manifestation est arrivée dans le parc et que les discours hebdomadaires ont commencé, un groupe de personnes a escaladé un grand portique et pendu le mannequin d’un capitaliste. Là encore, les médias étrangers ont filmé la performance et l’ont diffusée dans le monde entier.


A quelques mètres du parc où ont eu lieu les protestations, un groupe de Food Not Bomb distribue de la nourriture tous les samedis depuis 8 ou 9 mois. Food Not Bomb a eu, c’est sûr, une influence sur la marche des Islandais, qui sont de plus en plus curieux et intéressés par des solutions alternatives aux problèmes du capitalisme.

Le gouvernement est un sale porc bon marché !

Au cours d’une protestation, le samedi 8 novembre, un anarchiste est monté sur le toit du parlement, où il a accroché le drapeau de Bónus, le supermarché le moins cher de l’Islande. Le message était clair car le drapeau est jaune avec un cochon rose dessus : "Le gouvernement est sale porc bon marché !" et contrairement à l’habitude des manifestants islandais, les gens ont célébré cet acte et ont chanté sur l’air du "gouvernement est un sale porc bon marché !"


Alors une centaine de manifestants ont entouré le parlement pour aider l’anarchiste à échapper à la police, qui en avait déjà arrêté un autre. Après un peu de lutte avec la police, les gens ont réussi à aider l’homme-au-drapeau (nom sous lequel il devenu connu par la suite) à descendre du toit et à éviter son arrestation plus d’une fois. On pouvait sentir un changement dans l’air.


Arrestation illégale

Moins d’une semaine plus tard, un vendredi soir, la police a arrêté l’homme-au-drapeau. Il était en visite d’étude au Parlement, organisée par son université, lorsque certains personnels du Parlement l’ont reconnu et appelé les porcs.


L’homme avait été arrêté deux ans plus tôt, pour une action écologiste, la campagne d’action directe Sauvons l’Islande, pour protester contre la construction d’un grand barrage, Kárahnjúkavirkjun, dans l’est des higlands. Pour cette action, il avait obtenu une condamnation et une amende, mais a refusé de payer l’amende et a insisté pour faire 18 jours de prison. Mais quatre jours après le début de son incarcération, il à été « jetés dehors » en raison du manque de place dans la prison.

Maintenant, la police déclare que l’homme devrait effectué les 14 jours restant de sa peine. Le fait est qu’il n’est pas autorisé de scinder une peine de cette manière, et l’homme est censé recevoir une notification au sujet de la fin de sa peine avec un préavis de moins de 3 semaines. Cela n’a pas été fait dans son cas.


La population déclara que la police avait fait cela spécialement dans le but d’écarter un militant susceptible de prendre part activement à la prochaine manistation hebdomadaire. Ainsi, le lendemain, au cours de la protestation qui a réuni 10.000 personnes, une autre manifestation a été annoncé, cette fois en face du commissariat de police, un peu plus tard ce jour-là.

Émeutes au commissariat de police

500 personnes sont venues au commissariat et ont exigé que l’homme soit libéré. Au bout d’un moment puisque’aucun signe de libération n’émanait de la police, la tension est montée et des gens ont commencé à briser les fenêtres du commissariat. A la fin la porte du commissariat a été enfoncée. Un groupe de personnes est entré et a été accueilli avec des gaz lacrymogènes, sans même en avoir été averti.


La tension est encore montée d’un cran lorsque de la peinture rouge et des oeufs ont été projetés sur le bâtiment et la brigade anti-émeute qui le protégeait. Beaucoup de personnes ont été gazées, y compris la mère de l’homme-au-drapeau et des gamins de moins de 16 ans. Finalement, l’homme-au-drapeau a pu sortir de la prison grâce à une personne anonyme. Libéré, il a été acclamé comme un héros. Il a remercié la population pour son soutien, mais a encouragé les gens à utiliser leur énergie pour autre chose : une révolution !



Invasion de la Banque Centrale

Une semaine après les émeutes au commissariat, la manifestation hebdomadaire a été un peu plus calme. Les gens espéraient que quelque chose de grand se passerait le lundi suivant 1er décembre, jour d’indépendance de l’Islande.

D’habitude le 1er décembre est un jour non payé, mais deux ans auparavant le mouvement ouvrier réclama son du. Ce 1er décembre les gens étaient encouragés à ne pas payer leurs factures, à ne pas se rendre au travail et à venir assister à un grand meeting sur une grande colline poche des locaux du gouvernement et de la Banque Centrale. Peu de discours ont été prononcés, la plupart avec des conneries nationalistes auxquel les radicaux ont répondu avec un slogan : "Non au nationalisme - La solidarité internationale !"


Après que le meeting soit officiellement terminé, le bruit courrait qu’une action plus radicale allait avoir lieu. Soudain, un grand groupe de personnes s’est dirigé vers la Banque Centrale et s’est introduit par l’entrée principale.

L’entrée était bondée de gens criant et exigeant que Davíð Oddsson, le président de la Banque Centrale, et ancien premier ministre, démissionne. Peu de policiers gardait la deuxième entrée, mais les gens criaient en leur demandant quel était leur camp, en leur disant de se joindre à eux, et de les laisser entrer. Tout à coup, la police a cédé, les gens ont applaudi et sont entrés.

Encore des gaz lacrymogènes ?

La deuxième entrée était aussi bondée que la première, mais derrière les grandes portes en verre la brigade anti-émeute formait une chaîne d’environ 30 porcs, armés de boucliers, de matraques et de gaz lacrymogènes. Encore une fois, au lieu de dialoguer, les porcs ont commencé à agiter leurs aérosols, menaçant de les utiliser si les gens ne quittaient pas les lieux.


Les gens se mirent à frapper les portes, hurlant des slogans contre la Banque Centrale et la police. Après une série de menaces à la bombe lacrymogène, les gens ont décidé de s’asseoir paisiblement et ne pas se lever jusqu’à ce que Davíð Oddsson démissionne. L’action a duré plusieurs heures avec des pics de tension lorsque les gens se mettaient debout, levant les mains pour montrer qu’ils n’étaient pas armés et défiaient la police de partir, d’ouvrir les portes et de les laisser aller chercher Oddsson.

Quand il devint clair qu’Oddsson avait déjà quitté le bâtiment, les manifestants firent une proposition à la police : la brigade anti-émeute quitte les lieux,et ensuite seulement ils partiraient. Environ 30 secondes plus tard, les porcs tournèrent les talons et les gens ont applaudi leur propre victoire.

Dans le parlement

Une semaine plus tard, lundi 8 décembre, trente personnes sont allées au parlement islandais, où le balcon est public, où l’on peut donc légalement s’asseoir, regarder et écouter ce qui s’y passe. Le groupe a déclaré que le parlement ne servait plus leur l’objectif, que le gouvernement devait démissionner immédiatement, et que les autres députés devaient utiliser leur temps pour quelque chose de plus constructif.


Seules deux personnes ont réussi à atteindre le balcon pour crier aux députés et aux ministres de quitter le bâtiment. Très vite, elles ont été brutalement attrapées par un agent de police, tandis que le reste du groupe resta coincé dans un escalier à l’intérieur du bâtiment. La session parlementaire a été retardée et tous les députés quittèrent la chambre.

Pendant ce temps, les manifestants ont été brutalement traités par les agents de sécurité et la police, qui arrêtèrent finalement 7 personnes, la plupart d’entre elles pour cambriolage. Mais, comme dit auparavant, le public est autorisé à pénétrer sur le balcon du Parlement.


Une réunion gouvernementale retardée par une chaîne humaine

Le lendemain matin, 30 personnes se sont rassemblées devant le bureau du Premier ministre où était censé avoir lieu une réunion gouvernementale. Les gens ont formé une chaîne humaine faisant le blocus des deux entrées du bâtiment. Quand les ministres ont commencé à se montrer, la police été déjà là et ont commencé à tenter de briser la chaîne. Les gens ont résisté avec détermination et le groupe a lu une déclaration.


Celle-ci dit que le but de l’action était de "d’éviter l’entrée des ministres dans le bâtiment et ainsi d’empêcher de nouveaux abus de pouvoir. L’Argent a pris le contrôle sur les droits de la population ; les autorités et leurs cliques ont manipulé les finances pour leurs propres intérêts. Cette manipulation n’a pas entraîné une société juste, un monde juste. Le temps de l’action est venu, car une société juste est non seulement possible, mais il est de notre devoir de lutter pour elle."


Avec l’aide de la police, tous les ministres sont entrés, mais ils ont entendu la déclaration et étaient sous pression de la part des médias. Ils n’étaient pas prêts pour les questions et s’y prenaient mal pour y répondre. La réunion gouvernementale a été retardée en raison de ces actions.

Deux personnes ont été arrêtés, l’une pour avoir dépassé une ligne de démarcation de la police et l’autre pour s’être assis devant de la voiture de police qui était sur le point de conduire le premier arrêté au commissariat. Plus de gens s’assirent sur la rue et il a fallu à la police un moment pour sortir de celle-ci. Ce n’est que lorsqu’un officier de police a donné l’ordre au conducteur de "foncer", que celui-ci s’exécuta et roula quasiment sur deux personnes.


L’un des plus grands journaux d’Islande, DV, a signalé le comportement brutal de la police. Le journaliste et le photographe ont tous deux été attaqués par la police pour cet article, ainsi que la remarque sur un policier frappant un manifestant au visage, alors qu’il réside dans la rue. La plupart des autres médias n’ont pas osé rapporter ce comportement brutal.

Un site Web de la gauche, Smugan, a déclaré au sujet d’un officier de police interrogé par les manifestants s’il aurait protégé Hitler. Sa réponse a été simple : « Oui, si tel avait été de mon devoir."


Plus d’actions ont été annoncées et il sera intéressant de voir ce qu’il advient.

Plus de photos de protestations en Islande.
Nico37
 
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Re: Action directe en Islande

Messagede Maximus » 17 Déc 2008, 19:52

Merci, c'est instructif. L'islande au bord de la révolution :D ?
Maximus
 

Re: Action directe en Islande

Messagede Renaissance » 17 Déc 2008, 20:01

Maximus a écrit:Merci, c'est instructif. L'islande au bord de la révolution :D ?


Espérons le !
mais ici il ne faut pas attendre qu'ils donnent l'exemple !
Renaissance
 

Re: Action directe en Islande

Messagede Maximus » 17 Déc 2008, 20:12

Ouai, on a fort à faire ici en France :D C'est quand qu'on monte sur le parlement et qu'on y met le drapeau de leader price?
Maximus
 

Re: Action directe en Islande

Messagede kuhing » 18 Déc 2008, 11:11

Je vais envoyer cet article pour le P'tit Noir N°4

islande en lutte
kuhing
 

Re: Action directe en Islande

Messagede AnarSonore » 24 Déc 2008, 18:06

L’action directe continue en Islande

http://anarsonore.free.fr/spip.php?breve48

Le samedi 13 décembre, une énième manifestation de masse avait été prévue sur Austurvöllur, une place devant le parlement. Mais cette fois, après 9 semaines de discours, les gens ont décidé de rester silencieux pendant 17 minutes, une minute par année où le Sjálfstæðisflokkurinn (parti conservateur de droite) a été au pouvoir. C’était plutôt insuffisant et embarrassant de se tenir là dans le silence mais après les 17 minutes de silence, un réveil a sonné. Cela était censé symboliser le réveil du peuple islandais. Des costards et d’autres symboles de l’autorité dominante masculine ont été brûlés.

Enfants vendus


Avant que la manifestation ait commencé, la distribution de nourriture du collectif « Foods not bombs » a eu lieu comme chaque samedi mais avec un événement supplémentaire. Sur la même place, une grande fresque d’art large de deux murs avec de grandes photos de plus de 400 enfants a été redécorée. Un groupe de radicaux a collé un prix au-dessus des visages des enfants indiquant « 11,2 millions - VENDU ! » Une banderolle indiquait « le coût social dans le capitalisme est de 11,2 millions de couronnes islandaises (NDT : 63 641 EUR) puisque c’est le prix minimum que chaque personne payera si l’Islande reçoit un prêt du Fonds monétaire international (FMI). Des flyers ont été distribués, expliquant les impacts du prêt du FMI et du coût social « pour la continuité du capitalisme ». [...]


Coca-cola contre les SantAnarchistClaus


Plus tard ce même samedi, coca-cola avait organisé sa parade annuelle qui a lieu au centre de Reykjavík. Chaque année, les camions de la compagnie sont décorés de lumières et de haut-parleurs jouant des chansons américaines de Noël. Les camions conduisent alors autour de la ville, s’arrêtant dans des centres commerciaux et dans les rues commerciales, où étaient (pour une certaine raison absurde) attroupés des parents avec leurs enfants pour voir le défilé d’une des sociétés les plus cruelles au monde. Il y a deux ans, un petit groupe de personnes avait essayé d’empêcher le train de coca-cola d’atteindre le centre de Reykjavík, mais avait été arrêté par la police qui escorta les camions de la companie. Cette année, les gens ont imaginé un autre plan. Environ 40 personnes et 10 SantAnarchistClaus sont entrés dans le défilé, entre les camions et la police, avec une grande bannière « coca-cola est la merde du capitalisme - appréciez-le ! » Pendant environ une heure, des chansons de Noël avec les textes anti-capitalistes ont été chantées et des flyers ont été donnés, expliquant les crimes sociaux et environnementaux de coca-cola à travers le monde. Grâce seulement à l’aide de 6 policiers, les camions ont pu continuer leur chemin. [...]



Les ministres sont entrés pour leur réunion par la porte de derrière

(NDT : « par le cul » dans le texte)


Mardi matin, le 16 décembre, le gouvernement avait programmé leur réunion hebdomadaire dans le cabinet du Premier Ministre. Comme les précédentes semaines, des personnes se sont réunies autour du bâtiment pour essayer d’arrêter les ministres et d’empêcher la réunion d’avoir lieu. Cette fois l’action avait été plus largement annoncée, donc la police était au courant et pouvait prendre tous les arrangements nécessaires. Mais plus de personnes sont venues également. Entre 150 et 200 personnes se sont réunies à quelques centaines de mètres du bureau et a marché vers le bâtiment dans deux directions différentes. [...] Entre 60 et 70 policiers (NDT : « porcs » dans le texte) ont accueilli les protestataires.


[...] C’était beau et lamentable en même temps d’être témoin du fait qu’une réunion gouvernemental ne pouvait pas avoir lieu sans l’aide de la police, aussi bien qu’observer les ministres entrer par l’arrière du bâtiment - « par la porte de derrière » (NDT : « par le cul »dans le texte) comme le criait les manifestants.



Une fois tous les ministres en réunion et après un dernier barouf de cri et de boules de neige, les gens ont décidé de quitter l’endroit. Malgré une tentative d’interpellation de la police et après quelques échanges verbaux et physiques, les personnes ont pu quitté la rue. La police a montré de nouveau son comportement de « robocop ».



Dans les banques

Les même personnes se sont réunies le lendemain matin, cette fois devant le parlement, mais pas pour l’envahir encore. Après une courte concertation, le groupe de 50 personnes est entré dans un des nombreux bâtiments de la banque de Landsbankinn, d’abord le bureau de l’équipe technique et plus tard le siège social. Un rapport a été lu et exigeait que les banques et leurs directeurs paye leurs propres dettes au lieu de les reporter sur les personnes qui n’ont rien à voir avec la crise financière actuelle. On estime que les islandais devront payer 250 milliards de couronnes islandaises (NDT : environ 1,5 milliards d’euros) seulement pour payer intégralement les soi-disantes dettes du plan « IceSave » de la banque Landsbankinn.


Le prêt du FMI a été également dénoncé, puisqu’il va rendre esclave fondamentalement chaque personne dans le pays. Les gens ont fait du bruit, chanté des slogans, frappé sur des tambours et des murs. Le travail a été arrêté pendant un moment, mais surtout, un message clair a été envoyé à la banque : « Nous viendrons toutes les fois que nous voulons et arrêterons le travail dans l’établissement corrompu. Prenez la responsabilité de vos propres affaires stupides ! » L’action était courte mais claire.

Et encore…

Jeudi matin, les gens se sont réunis de nouveau et l’office de surveillance financière (FS) a été durement frappé. 50 personnes ont marché sur le bâtiment, qui était fortement protégé par des gardes de sécurité ; toutes les entrées possibles étaient fermées à clef. Les gens ont exigé de parler au directeur du FS mais ont été ignoré encore et encore. Lassés, les gens ont pris des pierres et ont ouvert leur propre voie par l’entrée externe.


Là ils ont frappé sur des fenêtres et ont crié des slogans contre le FS. Les gardes de sécurité ont contacté la police, qui est venue rapidement, mais les personnes à l’extérieur avaient formé une chaîne devant les portes pour protéger ceux à l’intérieur. Les fenêtres de l’entrée étant maintenant cassées et le message contre le FS envoyé de nouveau, le groupe a donc quitté le bâtiment. Ils ne sont pas allé bien loin, mais directement à la banque suivante, « Glitnir »,[...]. Après un moment, le groupe est reparti, mais le message était clair : « Nous reviendrons ! »


Aujourd’hui, lundi 22 décembre, l’entrée de l’office de surveillance financière avait été fermée encore, mais cette fois avec des chaînes et des serrures.

Le futur

En y réfléchissant, ces actions n’ont pas une grande portée, particulièrement comparées à d’autres pays. Mais ils sont un pas en avant très important dans la société islandaise. Enfin les gens semblent se réveiller, réalisant les impacts réels du capitalisme et la nature de l’autorité. Durant ces dernières décennies, seulement une campagne d’action directe a été mise en place en Islande, campagne environnemental pour sauver l’Islande. Pendant les quatre dernières années, cette campagne a réalisé des actions directes contre un des principals piliers du néo-libéralisme, l’industrie lourde.

Indépendamment de l’action de la campagne « Sauvez l’islande », la résistance islandaise a été au niveau zéro. Sans ce précédant, rien de ce que nous avons été témoin ces dernières semaines n’aurait été possible. La résistance devient plus forte et elle doit obtenir le changement pour se développer de façon organique. Elle pourrait prendre un certain temps, mais au moins elle a commencé.

Source et texte intégral :
http://aftaka.org/2008/12/22/actions-co ... n-iceland/

Traduit par les relations internationales de la Fédération Anarchiste
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ça barde aussi en Islande

Messagede JPD » 06 Oct 2010, 14:40

Ca barde aussi en Islande

Depuis le vendredi 1er octobre, l’Islande est de nouveau en ébullition, non pas à cause d’un volcan au nom imprononçable, mais en raison d’une forte poussée de fièvre sociale.

Cela fait maintenant plus d’un an et demi que le gouvernement de coalition sociaux démocrate – écologistes est au pouvoir, en ménageant la chèvre et le chou. D’un côté une crise sociale sans précédent dans l’histoire de ce petit pays de 300000 habitants, de l’autre la danse morbide du FMI, des institutions financières et des banques qui réclament l’argent dilapidé par les établissements islandais lors de la crise d’octobre 2008.

Vendredi 1er octobre arrivait le terme de la suspension provisoire des remboursements des prêts immobiliers que des milliers d’islandais avaient contractés au cours des années fastes. La reprise des versements signifie la ruine de nombreuses personnes et surtout l’expropriation potentielle de 400 familles. C’était la goutte de trop dans un contexte où le gouvernement est perçu comme ayant cédé beaucoup de terrain au FMI.

Un premier rassemblement de 2000 manifestants s’est déroulé dans la nuit du vendredi au samedi, sous les fenêtres du parlement. Mais c’est lundi 4 octobre que la mobilisation a connu une ampleur sans précédent. Prés de 8000 personnes se sont amassées tout autour de l’Alþing (parlement), soit l’équivalent de plus de 1 million pour la France. Pendant des heures, jusque tard dans la nuit, elles ont martelé et bruyamment perturbé la session des députés et le discours de la première ministre Jóhanna Sigurðardóttir. Le bâtiment et les hommes politiques se sont fait copieusement arrosés d’œufs, de peinture, et de cailloux.

Photos sur : http://oclibertaire.free.fr/
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Re: ça barde aussi en Islande

Messagede kuhing » 06 Oct 2010, 15:47

Je le sens bien ce coup ci.
Allez, à vue de nez encore tout de même un bon 4 ou 5 ans avant que ça pète en même temps partout.
Mais je peux me tromper :)
kuhing
 

Re: ça barde aussi en Islande

Messagede un passant » 07 Oct 2010, 20:13

Ou bien un marasme dont on ne sort pas et une dégradation lente? Bon ça, ça a commencé. comment les gens le supporteront-il, quel sera la limite qui une fois franchie déclenchera la révolte.
Hors sujet : J'ai mes petites habitudes sportives au bois de Vincennes à Paris que je traverse à vélo pour aller courir dans mon coin préféré. Quand je le traverse c'est incroyable le nombre de tentes de sdf depuis deux ou trois ans. Et surtout en profondeur là ou les piétons ne vont pas, il y a même des villages de tentes.
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Re: ça barde aussi en Islande

Messagede Kzimir » 06 Jan 2011, 23:44

J'ai lu qu'une assemblée constituante avait été élue, et qu'elle allait réécrire la constitution dans une idée un peu plus progressiste. En cherchant des infos j'ai trouvé un site anar islandais (http://aftaka.org/tag/english/), mais il est pas vraiment à jour. Quelqu'un a des contacts d'anarchistes islandais ? Ou des infos autres que les maigres compte-rendus de médias bourgeois sur la question ?
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Re: ça barde aussi en Islande

Messagede kuhing » 06 Juin 2012, 07:51

reçu ça part mail .
on demande de faire circuler.

kuhing
 

Re: ça barde aussi en Islande

Messagede ivo » 06 Juin 2012, 08:34

pourquoi ça ressort maintenant ça ?
(voir les commentaires sur la page YT)

sujet un peu plus complet sur PN au cas où
http://pavillonnoir.forumactif.org/t986 ... utres#6599


(y'a des liens marrants sur theplot911 ^^)
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