Université Libérale de Bruxelles OccupéeJeudi 30 avril 2009 à 14:45
Groupons nous et demain, l'internationale sera le genre humain.Partout en Europe, des facultés sont occupées pour lutter contre la politique nationale mais aussi internationale en matière d'éducation:
A Barcelone et Paris, des étudiants occupent le ministère de l'éducation, la Sorbonne entière est paralysée pour la semaine...
Alors qu'à Louvain et Louvain la Neuve se tenait une rencontre importante des ministres de l'éducation des pays signataires du processus de Bologne, énième réforme néolibérale de l'enseignement supérieur, un contre sommet à été organisé à Bruxelles, regroupant des étudiants de toute l'europe et de toutes horizons politiques. Contre Sommet par ailleurs totalement ignoré par les syndicats étudiants et autres organisations étudiantes d'obédience marxiste léniniste, trop occupés depuis plus d'un an et demi à collecter deux manifestants par jour (soit trois mille à l'heure qu'il est) pour leur manifestation nationaliste et corporatrice contre "le coût des études".
Ce qui choque, ce n'est pas tant la toute puissance de l'Empire que la faiblesse de la contre-attaque.Déçus par un contre sommet surorganisé et paralysé par la volonté de produire une ambitieuse et irréalisable "contre réforme", des étudiants belges, français, espagnols, grecs, allemands... décident d'occuper eux aussi un auditoire pour pouvoir réellement se rencontrer, vivre et s'organiser ensemble durant l'espace-temps de ce contre sommet. Contrairement à ce que certains prétendent, il n'y a pas eu dans cette occupation de rupture avec le contre sommet, juste une réappropiation de celui-ci par certains de ces membres, en toute amitié avec les organisateurs.
Pour le meilleur et non le pire comme le pensent certains, cette marmite hétéroclite remplie d'idées et d'êtres c'est mise à bouillir , tant et si bien qu'il a bien fallu la renverser sur ce vieux monde sclérosé.
Quand je croise un voleur malchanceux, poursuivit par un cul terreux, je lève la patte et pourquoi le taire, le cul terreux se r'trouve par terreDurant un processus de réappropriation spontanée de l'espace, les occupants ont laissé libre court à toutes sortes d'initiatives. Il y a effectivement un vol d'une caisse étudiante. En toute bonne fois, les étudiants volés savent que les occupants étaient en train de récolter l'argent en vue de les rembourser avant d'être interrompus inopinément.
Murs blancs, peuple muet
Quand aux sois disant dégradations, elles ne sont que la manifestation de la vie dans un espace asseptysé et entièrement voué la la consommation: consommation de savoirs, de bières, de friandises et autres boissons sucrées.
On a libéré notre universitéCri de gloire d'un étudiant administrateur, citoyen flic et balance notoire, qui arrange la foule en colère. Les occupants avaient notifié cet étudiant, une demi heure plutôt, de leurs intentions de quitter l'occupation pacifiquement. Au son d'un "rentre chez toi, ta mère à fait des gauffres" (toujours incompris de nos amis français), les étudiants fous furieux, la bave aux lévres et les yeux exorbités envahissent l'occupation devant les yeux médusés des occupants qui comprirent enfin pourquoi la police belge était si peu présente "avec des étudiants fachistes, plus besoin de police".
On est très méchants, on mange les enfantsCette colêre des étudiants est due à plusieurs facteurs, leur anémie politique n'étant pas le moindre; on est loin ici de Nanterres, Tolbiac, Sorbonne, Rennes... Le futur économiste de base n'a pas l'habitude de voir sa fac occupée. La rumeur, relayée par les cercles étudiants mais aussi les grands médias y joue aussi un rôle important:
Des cocktails molotov à l'éther auraient été jeté sur les étudiants débloqueurs, l'auditoire sentirait un mélange d'urine et de canabis, des casseurs de l'ULB seraient attendu au manifestations de Louvain et Leuven... Même la police plonge dans le piège de la rumeur et s'attend à un mini strasbourg, au vue des forces déployées et la surveillance étroite du contre sommet.
Ceci n'est pas un communiqué des occupants, juste celui d'un témoin subjectif: Ceux-ci savent depuis longtemps qu'il n'y a plus rien à attendre de l'information et que toute avancée libertaire est toujours diabolisée.
A bas les pompeux barbantsLa normitude reprend ses droits à une vitesse folle. En deux jours, plus une trace de vie dans cette auditoire morne, comme si il ne s'était rien passé et que rien ne pourrait plus désormais arriver. Les organisations syndicales mortifères organisent une conférence sur "l'enseignement supérieur en europe", dans laquelle il invitent des représentants de chaque formation politique importante. Eux qui nous reprochent sans cesse de ne pas être fédérateurs, mobilisateurs, se retrouvent entre eux à cette conférence qui, visiblement, n'attire pas les foule. Après plus d'un quart d'heure de retard, arrive le public qui n'est pas celui escompté puisqu'ils s'agit des premiers concernés, des étudiants européens...
Staliniens et autres réformistes se barricadent alors, interdisant l'accès à un débat publique. Des manifestants parviennent à rentrer, expriment les raisons de leur venue et entartent les pompeux social traitres.
On vous laissera plus jamais tranquillehttp://bloomblog.cowblog.fr/universite-liberale-de-bruxelles-occupee-2834183.html