[Marmite autogérée] Soyons des machines de guerre urbaines. Défendons-nous contre les proprios exploiteurs!
Nous n’oublions pas nos camarades disparu-e-s, nous ne pardonnons pas aux promoteurs crapuleux et leur monde. Les morts vont prendre leur revanche.
Pour beaucoup de personnes, le mois de mars est synonyme de renouvellement de bail et d'augmentation du prix du loyer. Au centre-ville de Chicoutimi, les appartements délabrés sont multiples, tout comme le nombre de rapaces qui en profitent pour récolter le maximum d'argent avec ces taudis. La mort de Michael Labbé fut un tragique symptôme de l'ambiance qui règne au centre-ville. Cette mort fut un rappel que c’est au prix du sang des plus pauvres et des gagnes-petits que se payera la Guerre de l’espace que nous livrent spéculateurs et embourgeoiseurs dans les centres-villes. Le bloc appartement où il vivait, récemment transformé en maison de chambres, exemplifie très bien la recette employée par les propriétaires pour maximiser leur entrée d'argent : ils subdivisent de petits logements en mauvais état en chambres pour accroître leur profit sur le dos des personnes qui en arrachent le plus. La pression devient de plus en plus énorme sur les gens à faible revenu. Beaucoup doivent quitter leur milieu de vie, le centre-ville, pour trouver un logement plus abordable dans des quartiers en périphérie. Entre la construction de condominiums, l'augmentation du prix des loyers et la transformation d'appartements en espaces commerciaux ; les solutions s'amenuisent pour les résident.e.s du centre-ville les moins nantis. C'est l'exil ou accepter de vivre dans un appartement cher, et bien souvent, en mauvaise état.
Toutefois, nous disons qu'il est grand temps que tout cela cesse. Nous devons organiser la résistance contre les propriétaires véreux et les spéculateurs. Devenons des machines de guerre urbaines! Mais qu'est-ce qu'une machine de guerre urbaine? Pour Manola Antonioli, philosophe franco-italienne : « les espaces urbains contemporains échappent à la maîtrise de l’urbanisme qui a voulu s’imposer comme une « science royale » aux villes et à leurs habitants. On assiste à l’invention de petites « machines de guerre » qui utilisent des stratégies très différentes – retour du « végétal en ville » et introduction de nouvelles formes d’agriculture urbaine, interventions artistiques dans l’espace public, cartographies et dérives urbaines, formes d’auto-construction et de construction collective éphémères ou durables, etc. – pour échapper à la désolation de la « ville générique » tout comme à l’enfermement des ghettos destinés aux populations les plus riches – les gated communities – ou à celles plus pauvres et marginalisées. Il s’agit ainsi de créer des « lieux improvisés », qui ne suivent aucun schéma préétabli sans pour autant être inéluctablement voués au chaos […]. Il s’agit aussi d’inventer des « usages improvisés » des rues et des places des villes, de plus en plus livrés quasi exclusivement au commerce et à la circulation automobile. »
C'est cette construction collective durable dont parle Antonioli que nous cherchons à élargir. Toutefois, pour nous, cette construction ne se limite pas à la fabrication collective de mobilier urbain ou d'une tiny house par exemple. Il s'agit, entre autre, de créer un réseau de résistance contre les propriétaires afin de pouvoir répondre coup pour coup aux attaques que nous subissons et investir le territoire. Prendre la ville, mais surtout reprendre la vie! Créer des situations. Sortir des murs de nos appartements pour mettre sur pied des lieux improvisés pour et par les habitant.e.s du quartier.
Afin d'agrandir ce réseau en mouvement, nous vous invitons à la prochaine marmite autogérée (bouffe gratuite avec un marché gratuit) sur le thème La solidarité est plus forte que les proprios exploiteurs! L'événement aura lieu le 25 mars prochain à partir de midi au Parc du 21, au coin des rues Price et Sainte-Anne, au centre-ville de Chicoutimi.
https://ucl-saguenay.blogspot.fr/2018/0 ... hines.html