TOGO: La STT en Assemblée générale de "remobilisation" de la base ce mercredi, menace de reprendre ses mouvements de grève
La Synergie des Travailleurs du Togo (STT) a repris du "service" ce mercredi à Lomé à travers une Assemblée générale (Ag) de "remobilisation" de la base, a constaté l’Agence Savoir News. Plusieurs travailleurs ont pris part à cette rencontre au Centre Communautaire de Tokoin, animée par la coordination de la STT.
Les responsables de la STT ont, dans un premier temps, fait le point des négociations à la base : les nouvelles propositions faites par la Synergie et celles du gouvernement, ainsi que la réaction de la coordination de la Synergie face aux propositions du gouvernement.
"C’est une assemblée de remobilisation de la base. Il s’agit essentiellement recueillir les avis au niveau de la base en vue d’envoyer dans les plus brefs délais, un courrier de relance à l’endroit du gouvernement togolais pour reprendre les négociations sur la plateforme de revendications de la synergie", a déclaré à l’Agence Savoir News Gilbert Tsolenyanou, porte-parole de la STT.
Selon lui, les points de la plateforme n’ont pas changé : "il y a au total huit points. Trois ont trouvé un début d’entente et les autres n’ont pratiquement pas trouvé de début de solution"
"L’essentiel, c’est par rapport au point 1 qui concerne la valeur indiciaire. Au vue des négociations que nous avons eues jusqu’à aujourd’hui, le gouvernement propose 18% avec 5.000 F.CFA d’indemnité pour les travailleurs qui n’auraient pas atteint l’équivalent des 20.000 F.CFA. La Synergie propose au finish, 50% avec une indemnité compensatrice pour que ceux qui n’ont pas atteint les 20.000 F.CFA puissent les avoir", a-t-il indiqué.
"Nous ne sommes pas d’accord pour la proposition du gouvernement. Nous lui avons donc envoyé un courrier de non recevoir", a souligné Gilbert Tsolenyanou.
Fortement implantée dans les secteurs de la santé et de l’éducation, la STT avait paralysé à plusieurs reprises entre mars et avril, ces deux secteurs suite à des mouvements de grève.
Le Centre Hospitalier et Universitaire (CHU) Sylvanus Olympio - le plus grand centre de santé du pays - a toujours fait les frais de ces grèves. FIN
La Synergie des Travailleurs du Togo : un modèle de lute syndicale
Ce n’est plus un secret pour personne : la lutte syndicale togolaise a marqué un grand tournant depuis le début de cette année avec la naissance de la Synergie des Travailleurs du Togo (STT). Contrairement aux responsables syndicalistes que le Togo a connus par le passé, les responsables de ce nouveau mouvement se sont illustrés par leur sens du sacrifice surtout lorsqu’il s’agit de la défense des intérêts des travailleurs togolais. Au regard des résultats déjà obtenus, on peut affirmer sans risque de se tromper que les fonctionnaires togolais peuvent espérer beaucoup de choses des actions que mènent les responsables de la STT.
La priorité que ce mouvement donne à la lutte syndicale vient d’être illustrée à travers la trêve observée dans ses actions de revendication pendant la période électorale, pour donner la chance au gouvernement de s’atteler aux exigences liées au processus électoral. Comment pourrait-elle encore être plus fair-play ?
Au-delà de la symbolique, cet acte reflète le degré de maturité des nouveaux responsables syndicalistes togolais. Et c’est de bonne guerre car, c’est en cessant de faire l’amalgame entre politique et syndicalisme que les responsables syndicalistes pourraient aider les masses laborieuses à opérer des choix judicieux.
C’est d’ailleurs avec satisfaction que l’on a assisté au non affichage des responsables syndicalistes lors des campagnes électorales qui ont précédé les élections législatives du 25 Juillet dernier. S’il est vrai que les syndicalistes sont après tout des citoyens, il n’en demeure pas moins vrai que le syndicalisme est avant tout apolitique.
D’ailleurs, les responsables de la STT avaient d’autres chats à fouetter.
Si Mme Nadou Lawson avait profité de cette trêve pour aplanir les positions au niveau de la coordination et définir l’orientation dans laquelle la lutte syndicale devrait être relancée après les élections législatives, Ferdinand Akéta Abalo avait saisi cette occasion pour redynamiser les démembrements de la STT à l’intérieur du pays.
Quant à Ségnon Gilbert Tsolenyanu, il a profité de la trêve pour se rendre au Gabon où Harry Octavianno Olympio l’a introduit à certains experts qui l’ont initié à de nouvelles techniques en matière de lutte syndicale. Le plus souvent, on ne s’imagine pas les risques et les sacrifices auxquels sont exposés les dirigeants syndicaux.
En effet, Gilbert Tsolenyanu dans le cadre de son voyage au Gabon, a dû rater son examen de DES qui se tenait à Lomé au moment où il était en séjour au Gabon. Ceux qui savent l’importance que revêt le DES dans la vie professionnelle d’un jeune médecin peuvent comprendre toute la perte qu’il a dû encaisser pendant qu’il était en démarche dans l’intérêt de la lutte syndicale togolaise. Cet exemple de sacrifice est rare et devrait servir de modèle à ceux qui aspirent au vrai combat de syndicaliste, et amener les professionnels en matière de calomnie et de médisance à rechercher les bons réflexes.