Record d'abstention au dernières élections canadiennes
Les dernières élections fédérales canadiennes qui ont eu lieu le 14 octobre dernier ont été marqué par un taux historique d'abstention. En effet, en dépit des appels massifs de vote stratégique afin d'empêcher le chef du Parti Conservateur précédemment au pouvoir, de prendre la barre à nouveau, le taux le plus élevé d'abstention depuis la création du Canada (1867!), soit 41,7%, a été atteint. Dans mon coin, c'est à dire dans le comté de Manicouagan, sur la Côte-Nord québécoise, le taux de participation à l'élection n'a été que de 48,5%.
Les raisons des citoyen(ne)s pour ne pas aller voter étaient multiples. Certain(e)s en ont tout simplement marre de cette politique et n'y porte pas d'intérêt. Beaucoup se sentaient abandonné par rapport au gouvernement d'Ottawa, qui préférait favoriser au maximum l'exploitation pétrolière dans l'ouest du pays, supprimer les taxes aux entreprises et entretenir une relation très couteuse avec les USA plutôt que de se soucier des problèmes économiques, sociaux et politiques qui touchent réellement les gens. Il y a également une grande quantité de gens qui ont perçu la campagne électorale comme une "game" digne des téléréalités les plus morbides. Celle-ci était ponctuée d'innombrables attaques entre chef, et les débats d'idée laissaient place à une partisanerie sur la base d'adhérence à des ensembles de valeurs.
Côté militant, en tout cas au Québec, la campagne a amené la montée aux barricades de nombreux groupes d'actions communautaires, pour le logement social, de défense des chômeurs/euses, pour l'environnement, pour le droit à l'avortement, etc... qui ont pu y mené une féroce bataille contre les projets de loi et les politiques réactionnaires annoncés par le gouvernement conservateur. Une importante présence libertaire s'est fait sentir dans cette opposition. Le Collectif de Résistance Anti-Capitaliste-Saguenay et la Fédération des Communistes Libertaires du Nord-Est (NEFAC) ont conjointement signé une affiche appelant à l'abstention électorale qui a été largement collé dans plusieurs des villes importantes de la province.
Finalement, le gouvernement du Parti Conservateur a de nouveau prit le pouvoir avec un statut minoritaire légèrement renforcé, mais celui-ci n'a acquis aucun nouveau siège dans la province de Québec. Le gouvernement a toutefois prit du recul sur certains projets qui ont suscité une vive opposition.