Thaïlande

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Messagede altersocial » 04 Fév 2013, 12:38

Des travailleurs d’Electrolux en Thaïlande se battent contre leur licenciement

La multinationale suédoise d’appareils ménagers Electrolux continue de perdre toute crédibilité dans son engagement à respecter des normes minimums pour les droits du travail dans toutes ses activités, notamment dans celles prévues dans l'accord-cadre mondial (ACM) signé avec IndustriALL Global Union.

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Depuis que IndustriALL a rendu compte, le 11 janvier, de la détention suivie d’une mise à pied massive de plus d'une centaine de travailleurs et travailleuses à l'usine Electrolux qui fabrique des machines à laver à Rayong, Thaïlande, les travailleurs et travailleuses se sont rassemblés devant le palais du gouverneur à Bangkok, les bureaux du Premier ministre et des ministres du gouvernement, et ces rassemblements se sont poursuivis jusqu'au 31 janvier 2013. Le syndicat a également mené une puissante campagne médiatique pour obtenir leur réintégration.

Dans une lettre au secrétaire général Raina de IndustriALL, Electrolux fait porter la responsabilité du conflit sur les salariés, ce qui est absurde, en affirmant que l'entreprise est “particulièrement intéressée à maintenir de bonnes relations avec ses salariés et avec les syndicats”, en contraste flagrant avec la situation dans l'usine de machines à laver à Rayong.

Le 25 janvier, le syndicat d’Electrolux s'est rendu avec l'affilié de IndustriALL, TEAM, au siège d’Electrolux à Bangkok pour demander la réintégration des personnes mises à pied. Une réunion a eu lieu avec la direction de Bangkok qui a déclaré ne pas être impliquée dans le conflit du travail à Rayong, seulement pour la question des ventes.

Les 25 et 26 février, l'affilié suédois IF Metall et le représentant syndical siégeant au conseil d'administration d’Electrolux se rendront sur le site de fabrication à Rayong pour rencontrer le syndicat et la direction locale en tant que membres de la commission de contrôle de l'application de l’ACM. “La direction affirme vouloir rétablir des relations normales entre l'entreprise et le syndicat, mais cela n'aura pas lieu avant la réintégration de tous les membres du personnel mis à pied et des membres du syndicat”, a déclaré Erik Andersson de IF Metall.

Depuis la création du syndicat en février 2011, la direction locale a ignoré chaque fois les droits fondamentaux du syndicat. En 2012, Electrolux a même postulé et reçu une distinction du gouvernement thaïlandais pour “la meilleure entreprise dans la catégorie des lieux de travail sans présence syndicale en 2012”. L'usine a la capacité de fabriquer plus d'un million de machines à laver par an.

Prenant la parole à la manifestation organisée à Bangkok le 31 janvier, le président du syndicat d’Electrolux, Phaiwan Metha, a affirmé: “Electrolux doit respecter nos droits syndicaux en employant les mêmes pratiques d'entreprise qu’en Suède”. IndustriALL a remis un message de solidarité aux travailleurs et travailleuses.

Les travailleurs et travailleuses qui ont organisé les rassemblements manifesteront le 1er février devant l'ambassade de Suède à Bangkok.
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Re: Thaïlande

Messagede Blackwater » 01 Déc 2013, 10:10

Deux morts dans les violences

Alors que l'opposition menace de prendre le siège du gouvernement, la police a tiré des gaz lacrymogènes contre ceux qui tentaient de passer les barricades.

Des milliers de manifestants d'opposition menaçaient dimanche de prendre le siège du gouvernement à Bangkok, où des violences étaient redoutées, après de premiers incidents entre pro et anti-gouvernement qui ont fait deux morts samedi. Après un mois de manifestations, un cap a été franchi samedi soir avec ces premières violences de rue meurtrières. Dimanche sera une journée décisive, selon l'opposition qui ne doute pas de faire chuter la chef du gouvernement Yingluck Shinawatra.

Au coeur de la colère des manifestants, alliance hétéroclite de bourgeoisie conservatrice et de groupuscules ultra-royalistes, une haine profonde du frère de Yingluck, le milliardaire Thaksin Shinawatra, ancien Premier ministre renversé par un coup d'État en 2006, accusé de rester le vrai décisionnaire de la politique du royaume malgré son exil.

"Notre opération de ce jour doit être pacifique, non violente, avec une entrée polie dans les lieux", a assuré Suthep Thaugsuban, meneur de l'opposition, devant ses partisans, avant de les laisser défiler vers le siège du gouvernement sans lui. "Quoi qu'il arrive, nous devons rester calmes, ne pas nous battre ou utiliser des armes", a-t-il ajouté, avant la bénédiction du mouvement par un moine. Les premiers milliers de manifestants étaient réunis à la mi-journée près du siège du gouvernement.

Gaz lacrymogènes

La police a tiré des gaz lacrymogènes contre ceux qui tentaient de passer les barricades, selon des journalistes de l'AFP. Les images de la télévision montraient également des manifestants cherchant à échapper à une fumée blanche devant le siège de la police de Bangkok. Mais le maintien de l'ordre pourrait se compliquer si l'opposition réussit à réunir autant de monde que dimanche dernier, quand plus de 150 000 manifestants l'ont rejointe.

Les forces de l'ordre massées au siège du gouvernement étaient protégées par deux rangées de blocs de béton d'un peu moins de deux mètres et des rouleaux de barbelés. Plusieurs milliers de policiers et de soldats étaient déployés pour protéger d'autres ministères, comme l'Intérieur, et des chaînes de télévision, menacées elles aussi par les manifestants. Après l'occupation et le siège cette semaine de ministères et d'administrations civiles et militaires, les violences de samedi ont contraint la police à demander le renfort de l'armée, qui a envoyé près de 3 000 hommes.

Un peu plus tôt dimanche, les meneurs des "chemises rouges" pro-pouvoir, réunies par dizaines de milliers dans un stade à Bangkok, avaient appelé leurs troupes à se disperser, par crainte de violences. "Afin de ne pas compliquer davantage la tâche du gouvernement, nous avons décidé de laisser les gens rentrer chez eux", a déclaré leur dirigeante, Thida Thavornseth. Un autre meneur des "rouges" a évoqué sur scène la mort de quatre des leurs. Une information impossible à confirmer de source indépendante. "Il n'y a pas de raison que d'autres vies soient perdues", a ainsi dit Jatuporn Prompan.

Objectif : la "victoire" avant jeudi

Samedi soir, de premières violences avaient éclaté près du stade. Des opposants avaient attaqué à coups de pavés un bus rempli de "chemises rouges". C'est peu après qu'avait été tué un homme de 21 ans, première victime de la crise, atteint par balles dans des circonstances toujours troubles. Un deuxième mort a été annoncé dimanche par les secours, faisant aussi état de 45 blessés. Samedi après-midi, environ 2 000 manifestants avaient aussi tenté de passer les barricades protégeant le palais du gouvernement.

Les meneurs du mouvement ont appelé à un ultime effort pour arriver à la "victoire" avant l'anniversaire du roi Bhumibol le 5 décembre, célébrations pendant lesquelles il est impensable de manifester, dans une société thaïlandaise très conservatrice et attachée à son roi. En 2010, quelque 100 000 "rouges" avaient occupé le centre de Bangkok pour réclamer la chute du gouvernement de l'époque, avant un assaut de l'armée.

La crise, qui avait fait environ 90 morts et 1 900 blessés, avait mis en lumière les profondes divisions de la société entre masses rurales et urbaines défavorisées du nord et du nord-est, fidèles à Thaksin, et les élites de la capitale gravitant autour du palais royal, qui le voient comme une menace pour la monarchie.

À l'origine, la colère des manifestants est née d'un projet de loi d'amnistie, selon eux taillé sur mesure pour permettre le retour de Thaksin, en exil pour échapper à une condamnation à la prison pour malversations financières. Malgré le rejet du texte par le Sénat, les manifestants n'ont pas désarmé. Dans un pays qui a connu 18 coups d'État ou tentatives de coups depuis l'établissement de la monarchie constitutionnelle en 1932, l'armée a de son côté appelé les manifestants à ne pas lui demander de prendre parti.
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Messagede Pïérô » 07 Juin 2014, 01:56

Coup d’État militaire en Thaïlande

Depuis octobre 2013, une coalition de « chemises jaunes » monarchistes et de « démocrates » si peu démocrates occupa la rue pour forcer à la démission le gouvernement élu en 2011 et sa première ministre, Yingluck Shinawatra de l’UDD (front uni pour la démocratie – décidément – et contre la corruption – une touche de cynisme ?), autrement dit, les « chemises rouges » La situation étant bloquée, les élections boycottées par la coalition (comme quoi !), les leaders de ladite coalition ont plusieurs fois demandé l’intervention de l’armée, espérant que, comme par le passé, elle leur remettrait le pouvoir. Ces coups de force sont une habitude dans un royaume qui a subi pendant un demi-siècle la dictature de l’armée et dont les luttes entre factions rivales provoquaient en moyenne un coup d’État par an. Cette fois, l’armée a entendu l’appel mais rendra-t-elle le pouvoir ?
En Thaïlande, quand on lave les « chemises » 1, rien n’empêche d’en mélanger les couleurs.
Bleues, rouges ou jaunes, cette année elles ont trempé jusqu’à la saison des pluies mais le résultat s’avéra désastreux : elles avaient pris une vilaine couleur kaki. Comme d’habitude, c’est toujours la population qui se fait repasser. En effet, depuis le 22 mai 2014, l’armée a procédé à un coup d’État et proclamé la loi martiale : couvre-feu nocturne, chaînes de télévision aux ordres, tentative (encore balbutiante) de contrôler internet 2, dissolution du sénat, rassemblements de plus de cinq personnes interdits, sans oublier l’autorisation qu’ont les « forces de l’ordre » de procéder à des emprisonnements et à des tirs à vue sans autre forme de procès. Ce dernier point n’est pas qu’une hypothèse d’école puisqu’en 2010, dans des conditions à peu près semblables, quatre-vingts manifestants avaient trouvé la mort lors de confrontations avec la police.

« Get out », « No more coup », « We want democracy » (« Fichez le camp », « Ça suffit le coup d’État », « Nous voulons (le retour de) la démocratie »)

Mardi 27 mai, à l’heure où j’écris ces lignes, la ville présentait une apparence guère différente de l’habitude. Pourtant, cette situation plutôt calme se durcit progressivement et pourrait présenter rapidement un caractère brutal et répressif. Parmi les mesures prises dans le cadre de la loi martiale, l’emprisonnement de neuf des ministres du gouvernement déchu et celui de la première ministre. Des rassemblements aussitôt interdits ont suivi cette mesure. Un fait significatif puisque le coup d’État de 2006, décidé pour les mêmes raisons, n’avait donné lieu à aucun mouvement de protestation. Or, le week-end passé, quelques centaines de manifestants se sont retrouvés à certains endroits symboliques pour clamer leur opposition. Les militaires, à peine moins nombreux, bloquaient de nouveaux arrivants sur les hauteurs des coursives du métro aérien, afin de minimiser l’impact du mouvement et surtout d’empêcher une occupation durable des lieux. De nombreux visages étaient fermés et dans les voix perçaient la colère ou la haine. Les slogans, présents également sur des pancartes, réclamaient tous la fin du coup d’État. En thaïlandais mais aussi en anglais à l’attention des médias étrangers dont ils espèrent que la présence infléchisse les décisions de l’armée et dans l’immédiat évite un bain de sang. Ce qui n’est sans doute pas inutile puisque, pour avoir participé à ces regroupements, plusieurs protestataires ont déjà été emprisonnés. Des véhicules blindés et des compagnies de soldats en armes patrouillent 3 ; des postes de « sécurité », protégés par des sacs de sable, occupent des endroits stratégiques, même s’ils étaient installés avant le coup d’État. La tension monte, elle est palpable et révélatrice d’une division profonde, d’une lutte sans merci, existant depuis 2006. Même les relations personnelles en sont affectées ; selon une connaissance, on ne peut plus « parler politique » entre des amis dont la couleur est différente. Les clivages paraissent être devenus irréductibles. Des villages du nord du pays font sécession (« red shirt villages ») et les « chemises jaunes » n’ont que mépris pour ces imbéciles, rustres et ignorants de « chemises rouges ». Certains Thaïlandais n’excluent pas, à terme, une partition de ce pays (référence à la Corée), où les deux camps sont passés du stade d’adversaires à celui d’ennemis. Si l’on ajoute à cela la guérilla islamiste qui depuis une dizaine d’années sème la terreur à coups d’attentats meurtriers dans l’extrême sud du pays, on comprendra le sentiment d’insécurité qui s’installe dans la population. L’armée maintiendra-t-elle par la force une unité et une stabilité qui, pour n’être plus guère que de façade, restent impératives pour que le patronat local et les entreprises étrangères préservent leurs intérêts. Au premier rang des secteurs sensibles figure le business du tourisme, élément prépondérant de l’économie thaïlandaise.

Le pays du sourire éclatant du capitalisme dérégulé

De façon un peu schématique, on peut noter que la composition des camps opposés s’effectue selon des critères de classe sociale tout en recoupant un zonage géographique. Le camp de la coalition « chemises jaunes » et « démocrates » recrute essentiellement ses partisans parmi les habitants du Sud qui sont souvent des paysans mais aussi dans la « classe moyenne » urbaine, le monde des affaires et celui des patrons. De l’autre côté, si des businessmen font partie des membres dirigeants des « chemises rouges », ce mouvement, majoritaire en nombre d’électeurs, bénéficie surtout du soutien de la partie rurale et prolétaire de la population du nord du pays. Attirés par la promesse de trouver un travail et d’avoir une vie meilleure, ils ont été nombreux à s’exiler pour une mégalopole où ils n’ont rencontré que des conditions sociales implacables, des inégalités de revenus incroyablement importantes et croissantes ainsi qu’un coût de la vie en constante augmentation. Les espoirs d’une vie plus facile sont loin et les migrants de l’intérieur, tout comme les travailleurs, clandestins ou non, du Laos, du Cambodge ou du Myanmar, grossissent les bidonvilles de Bangkok où ils connaissent misère et précarité.
La Thaïlande vivait sur quelques credo fondateurs qui ne sont pas loin de voler en éclats ; l’absence de colonisation contrairement aux autres pays d’Asie, l’unité derrière la monarchie, le drapeau, un pays fort dans lequel les différentes pratiques religieuses et les classes sociales (un gros mot) cohabitaient dans l’harmonie et en bonne intelligence. Ces éléments ont produit un sentiment nationaliste fort et tirant vers la xénophobie ; en effet, les (travailleurs) étrangers s’attirent un mépris très répandu parmi la population. Aujourd’hui, tout bascule et amène, là encore, à la naissance d’un sentiment d’insécurité. Pis que tout, même la monarchie qui jouait dans l’inconscient collectif un rôle (illusoire) de protecteur et de garant de la stabilité n’assume plus vraiment cette fonction.
La crise de succession dynastique, un élément tabou mais pourtant déterminant.
Le roi de Thaïlande, Bumiphol Adulyadej, apporte son appui aux militaires. Depuis 1946, ce monarque immensément riche use ses fonds de culotte sur le trône. Bien que n’exerçant aucun pouvoir réel, il bénéficie d’une forte popularité pour un rôle de stabilisateur et de dernier recours que la propagande met en avant depuis toutes ces années. Cela fait plusieurs années qu’il est très malade et sa mort devrait être proche. Sa succession est théoriquement assurée par le prince, son fils ; or, cette perspective donne lieu à une véritable crise de succession. Les soutiens du prince, au comportement jugé souvent étrange, se trouvent plutôt du côté des « chemises rouges » même si, en son temps, Thaksin, leur leader et fondateur, se serait d’ailleurs bien vu fonder une nouvelle dynastie (une des causes de sa destitution en 2006). L’armée, elle, mise sur la sœur du prince, tendance « bonnes œuvres et charité », voire sur le fils dudit prince. Au royaume du sourire pincé, il existe une loi sur le crime de lèse-majesté qui permet de condamner qui s’oppose ou se montre injurieux à l’égard du roi. Cela explique que cette crise de succession ne soit jamais évoquée qu’à voix très basse.

Si les élections servaient à quelque chose, on les interdirait (air connu)

Cette phrase pleine de bon sens, les leaders de l’armée et de la coalition ont dû la faire leur. En effet, alors que leurs adversaires « chemises rouges » gagnent toutes les élections 4 lorsque leur parti n’est pas interdit, quelques mois plus tard, l’armée en renverse le gouvernement dont les quelques réformes, aussi timides soient-elles, prises pour contenter leurs électeurs, ont été insupportables aux hommes d’affaires et patrons thaïlandais. Le salaire minimum journalier en vigueur dans sept provinces a été étendu à l’ensemble du royaume. Il est passé de 175 à 300 baths 5 par jour. Aussitôt, les sirènes ultranéolibérales ont annoncé la faillite de l’économie locale et des délocalisations inévitables vers des pays où les travailleurs sont encore plus mal lotis. Les mêmes esclavagistes 6 avaient semblablement tempêté il y a une dizaine d’années. On avait osé limiter l’ouverture permanente des commerces, notamment des centres commerciaux (jour et nuit et tous les jours) pour la réduire à des horaires un peu plus décents. Annoncée par les mêmes, la désaffection des touristes qui ne manquerait pas de survenir ne s’est évidemment jamais produite. Au contraire, même si les deux éléments ne sont pas liés. Si ces maigres avancées se poursuivaient, avec un peu de persévérance et de bonne volonté et grâce à Hollande et à son « pacte de compétitivité », les travailleurs français pourraient tailler des croupières délocalisatrices aux entreprises.
Ici comme ailleurs, occuper le pouvoir permet d’avoir accès à des privilèges non négligeables, et ce quel que soit le camp. Des avantages sonnants et trébuchants qui se nomment corruption, népotisme, ententes illicites. C’est ainsi que, dans un passé proche, ont été confisqués au profit d’un clan ou d’un autre, une compagnie pétrolière, la réalisation de grands travaux, une entreprise de téléphonie, des médias… Un peu plus pour tel parti, un peu moins pour l’autre (militaires compris) mais dans chaque camp on a ainsi bâti des fortunes conséquentes. Cela peut aider à comprendre la raison de l’âpreté des luttes, le camp qui n’occupe pas le pouvoir connaissant un véritable manque à gagner, voire pouvant être traduit en justice. Et c’est pour être certaine de confisquer le pouvoir à son profit exclusif que la coalition « chemises jaunes » et « démocrates » se montre depuis longtemps favorable à un scrutin censitaire. Ces derniers temps, elle proposa une révision (un tripatouillage) de la constitution et la constitution d’un aréopage de « sages et d’experts » pour conduire le pays, le temps de remettre les clefs du pouvoir à ses détenteurs légitimes, à savoir les représentants des classes « éduquées » et fortunées. La populace passera son chemin.
À la télévision, un supporter « chemise jaune », donc a priori dans le camp des vainqueurs, déclarait écœuré qu’autant de jours d’occupation et de manifestations pour voir sa parole confisquée, c’était une pilule bien dure à avaler. En revanche, d’autres et du même parti, approuvent le bien-fondé de ce coup d’État. C’est la moins mauvaise chose qui pouvait arriver, déclarent-ils, sous-entendu par rapport à la continuation du « thaksicism », le régime des « chemises rouges » qu’ils accusent, à juste titre, de vouloir mettre le pays en coupe réglée. Il s’agit bien d’un combat acharné, aucun des clans n’ayant comme objectif que son propre intérêt. Une fois de plus, pour avoir écouté, obéi et désigné ses leaders et ses maîtres, et repris leur discours, la population se retrouvera cocue.
Dernière minute : le Bangkok Post annonce dans son édition du mercredi 29 mai la remise en liberté des dirigeants de l’UDD (les « chemises rouges ») sous réserve qu’ils ne participent pas aux regroupements politiques. L’ex-première ministre n’aurait, quant à elle, annonce l’armée, été détenue qu’une seule journée ; elle est libre de ses déplacements mais n’a pas le droit de quitter le pays. Une mesure vraisemblablement prise par les putschistes pour faire tomber la pression et permettre de réformer plus facilement la constitution.

F. S.


1. La couleur de ces « chemises » qu’on porte sur soi marque l‘appartenance à un camp, à une famille politique.
2. Le 28 mai, Facebook a été inaccessible pendant une heure ou deux. Le porte-parole de l’armée annonça une panne technique, les opposants crièrent à la censure. Question (perfide) : comment ce pays où plus encore qu’en France on est « accro » aux écrans a-t-il réussi à survivre ?
3. Ils sont plus nombreux que ceux qu’on subit dans les gares parisiennes et certains lieux publics.
4. L’immense fortune de Thaksin, leur leader en exil, une sorte de Berlusconi, n’y est sans doute pas étrangère. On a beau être loin de Corbeil-Essonnes…
5. Pour convertir en euros, divisez par 44,4. 300 baths donnent 6,75 € par jour (soit à peu près comme en Chine, lorsque c’est appliqué).
6. Esclavagistes s’entend également au sens propre. Des journaux locaux reconnaissent que la Thaïlande devrait s’attaquer au problème récurrent et endémique de l’esclavage.

http://www.monde-libertaire.fr/internat ... -thailande
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Re: Thaïlande

Messagede bipbip » 15 Déc 2015, 09:00

Thaïlande : Procès pour "lèse-majesté" suite à un like sur FB

Un Thaïlandais de 27 ans a été arrêté pour avoir partagé une infographie sur la corruption de la junte au pouvoir et "liké" sur Facebook une image jugée offensante pour le roi de Thaïlande. "Le 2 décembre, il a cliqué ’like’ sous un photo du roi le montrant sous un jour négatif et il l’a partagée avec 608 amis", a annoncé jeudi le colonel Burin Thongprapai, représentant de la junte, pour justifier la mise en examen de l’internaute. L’homme, un ouvrier de l’industrie automobile a été arrêté près de Bangkok et risque jusqu’à 32 ans de prison pour avoir notamment partagé une infographie expliquant les ramifications d’une affaire de corruption qui embarrasse la junte. L’affaire qui aura valu une arrestation à l’internaute concerne le projet pharaonique du parc Rajabhakti, dédié à la dernière dynastie des rois de Thaïlande, dans lequel des hauts responsables militaires sont accusés de corruption.

http://www.secoursrouge.org/Thailande-P ... ike-sur-FB
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Re: Thaïlande

Messagede Lila » 25 Juin 2017, 21:12

La tradition «des filles pour dessert» fait enfin polémique en Thaïlande

La prostitution de filles mineures fait l'objet d'une polémique en Thaïlande après l'implication de fonctionnaires gouvernementaux.

Jusqu'ici c'était la loi du silence. Fait exceptionnel, ces dernières semaines, les filles pour «dessert» ont fait les gros titres de la presse thaïlandaise. Cette expression ne cache rien d'autres qu'une forme de prostitution cachée. A chaque visite de hauts fonctionnaires dans les provinces reculées de Thaïlade, le rituel était le même : les accueillir avec de bons petits plats, puis amener des filles en guise de «dessert». Cette tradition - connue de tous mais dont personne ne parle au royaume de la prostitution - implique le plus souvent des filles jeunes, voire mineures.

Le scandale est venu après les révélations d'une mère d'une des filles forcées de participer à ces soirées qui se déroulaient dans la région de Mae Hong Son, province pauvre du nord-ouest de la Thaïlande, à la frontière avec la Birmanie. Cette dernière a révélé aux médias le chantage auquel se livraient des policiers auprès de sa fille et d'autres adolescentes: si elles acceptaient d'être des «sucreries de fin de repas», ils passeraient sous silence les preuves de leur consommation de drogue.

Forcée d'ouvrir une enquête après ces révélations, la police nationale a récemment arrêté un sergent de police local accusé d'être à la tête d'un réseau de filles mineures. Huit autres officiers de police ont été inculpés pour avoir couché avec des mineures.

la suite : http://www.leparisien.fr/laparisienne/a ... 085619.php
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