Kurdistan

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Messagede bipbip » 02 Sep 2016, 09:52

Syrie : la gauche kurde seule contre tous

Ça devait bien finir par arriver : les impérialistes occidentaux lâchent les YPG pour complaire à Ankara. La parenthèse ouverte il y a deux ans à Kobanê se referme. Mais il n’y a pas le choix : la lutte continue.

Avec l’entrée de l’armée turque en Syrie le 24 août, la guerre civile entre dans une nouvelle phase. Ce pays martyr est, plus que jamais, le jouet des rivalités entre puissances impérialistes – iraniennes, turques, russes, américaines, françaises, britanniques, saoudiennes, émiraties, qataries…

Dans ce bourbier cruel, Alternative libertaire soutient, depuis 2014, les forces de la gauche kurde http://alternativelibertaire.org/?Motio ... itique-des– le PYD et les milices YPG-YPJ, aujourd’hui fer de lance de la coalition arabo-kurde Forces démocratiques syriennes (FDS). Si AL soutient la gauche kurde, ce n’est pas seulement parce qu’elle est « notre meilleur rempart contre Daech » comme on l’entend trop souvent dans la bouche de certains Occidentaux, mais surtout parce qu’elle est la seule force politique à proposer un projet fédéraliste, démocratique, féministe et, d’une certaine façon, laïque, pour le Moyen-Orient. Un projet où toutes les composantes culturelles de la région – arabes, kurdes, turkmènes, sunnites, chiites, chrétiennes, yézidies… – puissent vivre à égalité. En ce sens, elle est le rempart de toutes et tous les amis de la liberté et de l’émancipation.

Pour tout le monde, c’est une évidence : l’armée turque n’est pas entrée en Syrie pour combattre Daech ; et pas vraiment non plus pour combattre Bachar ; elle n’a occupé la région de Djarabulus que pour empêcher la jonction des cantons d’Afrin et de Kobanê, et donc l’unification territoriale du Rojava (Kurdistan syrien). Ankara amorce ainsi la constitution de la « zone tampon » qu’elle annonce depuis des années, et qui lui permettra de continuer à contrôler les filières djihadistes qui partent de son territoire pour rejoindre Raqqa, la capitale du « califat ». Au passage, l’armée turque a pilonné les positions des FDS, et bombardé plusieurs villages sous leur contrôle, faisant des dizaines de morts.

Le Rojava, un pion sur l’échiquier impérialiste

Depuis la bataille de Kobanê (septembre 2014-juin 2015), la gauche kurde a accepté le soutien financier et matériel de certaines puissances étrangères (Russie, États-Unis, France...) pour ne pas rester isolée face à d’autres (Iran, Turquie, régime de Damas...).

Si on veut voir le verre à moitié plein, on peut dire qu’elle a joué, avec une habileté certaine, un impérialisme contre un autre.

Si on veut voir le verre à moitié vide, on peut dire qu’elle a joué un jeu dangereux. Car évidemment les impérialistes ne voient dans le Rojava (Kurdistan syrien) qu’un pion sur leur échiquier. Et c’est ce pion qu’ils sont en train de sacrifier.

Lâchage de Washington, Moscou et Paris

Mis devant le fait accompli, les États-Unis essaient, en vain, de limiter les affrontements entre leur allié historique dans l’Otan (la Turquie) et leur allié de circonstance (les FDS). Mais, fondamentalement, John Kerry s’est empressé d’assurer Ankara de sa loyauté et de prendre ses distances avec les FDS. Dès le 26 août, il déclarait à Genève :

« Nous sommes pour une Syrie unie. Nous ne soutiendrons aucune initiative kurde indépendante. Il y a eu un certain engagement limité, comme chacun le sait, avec une composante de combattants kurdes, sur une base limitée, et nous avons coopéré très étroitement avec la Turquie pour bien s’assurer qu’il y ait une meilleure compréhension des règles régissant cet engagement. »

Comme en écho, son homologue russe Segueï Lavrov, a aussitôt ajouté :

« Je suis convaincu que les Kurdes doivent rester une partie de l’État syrien, et faire partie de la solution, plutôt que d’être un acteur instrumentalisé pour atomiser et fragmenter le pays ».

La Russie, marraine de Bachar el Assad, et en plein rapprochement avec la Turquie depuis la rencontre Erdogan-Poutine du 10 août, fixe ainsi les limites auxquelles elles souhaite que les FDS se conforment. Elle s’est en revanche bien gardé de condamner l’attaque turque [1].

La France est servilement alignée sur Ankara. François Hollande, a signalé, dès le 25 août, « comprendre » l’intervention turque, laissant échapper quelques paroles de regret pour les bombardements turcs sur les positions des FDS [2].

« Les Kurdes n’ont pour amies que leurs montagnes »

Il ne faut pas imaginer que la gauche kurde est surprise de ce lâchage. Depuis le début, elle savait fort bien que cette bienveillance de la part des impérialistes occidentaux n’était que temporaire. « Les Kurdes n’ont pour amies que leurs montagnes » dit un proverbe local, signifiant par là que ce peuple ne doit compter que sur lui-même.

Dans les semaines qui viennent, si ce lâchage se poursuit, la gauche kurde risque de se retrouver de nouveau bien seule. Pour notre part, nous continuerons à soutenir son action. Car face aux potentats sanglants d’Ankara, de Damas ou de Raqqa, elle incarne la seule possibilité d’une alternative démocratique, fédéraliste et populaire.

Alternative libertaire, le 31 août 2016


[1] « Remarks With Russian Foreign Minister Sergey Lavrov at a Press Availability », Genève, 26 août 2016 http://www.state.gov/secretary/remarks/ ... 261303.htm.

[2] « Turquie. François Hollande "comprend" l’intervention en Syrie », sur Letelegramme.fr http://www.letelegramme.fr/monde/turqui ... 193757.php

http://alternativelibertaire.org/?Syrie ... ule-contre

Carte : http://umap.openstreetmap.fr/fr/map/kur ... 545/44.736
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Messagede bipbip » 03 Sep 2016, 15:57

Rojava : La Turquie attaque les manifestants à Kobané, au moins un mort

Les soldats turcs se sont attaqués aux manifestants qui s’étaient rassemblés du côté Rojava de la frontière pour protester contre le mur que la Turquie construit actuellement. Les soldats ont fait usage de gaz lacrymogènes et de balles réelles. Au moins une quarantaine de civils kurdes ont été blessés et au moins un manifestant de 17 ans est décédé d’une blessure par balle infligée par un soldat. Un second manifestant a très probablement été abattu même si la nouvelle n’a pas encore été confirmée. Les manifestants ne se laissent pas faire et lancent des pierres sur les forces turques qui approchent, les affrontements se poursuivent.

images : http://www.secoursrouge.org/Rojava-La-T ... ns-un-mort
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Re: Kurdistan

Messagede bipbip » 06 Sep 2016, 02:15

Chars turcs en Syrie, Rojava en danger

Aujourd’hui 3 septembre, en début d’après midi, une deuxième vague de chars turcs est entrée en Syrie, dans le cadre de l’opération dite “bouclier de l’Euphrate”. Entrée par la zone frontalière de Çobanbay, l’opération est décrite comme une “deuxième étape” dans la lutte contre le “terrorisme”… dont on sait qu’elle vise surtout les combattants Kurdes de la région d’une part, et surtout à interdire toute jonction des cantons du Rojava entre eux, et les déstabiliser de fait à moyen terme. Les combats de ces derniers jours ont également cherché à diviser les FDS, et séparer les combattants arabes des YPG, en les opposant sur des conflits d’intérêts territoriaux, sur fond de chantage à l’aide du grand frère US, présent lui, des deux côtés à la fois…

L’attaque turque d’aujourd’hui est officiellement effectuée pour “stabiliser et occuper la région frontalière”… La fameuse “zone tampon” réclamée par le régime turc depuis deux ans et plus…(les distances sur la carte sont en dizaines de kilomètres).

Cette attaque ne peut qu’avoir l’aval des “puissances” régionales et internationales, et est, rappelons le, effectuée de fait par un membre de l’OTAN, au sein du bourbier syrien. Cela n’a pas l’air d’affoler outre mesure la dite “communauté internationale”. La dynamique politique du Rojava est réellement en danger… Puisqu’elle dérange tout le monde en Syrie et ailleurs.

... http://www.kedistan.net/2016/09/03/chars-turcs-syrie/
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Re: Kurdistan

Messagede bipbip » 08 Sep 2016, 15:45

Kurdistan : Un renouveau politique

Les Kurdes sont sous les feux des projecteurs pour leur résistance face à Daech et à l’oppression de l’État turc, mais aussi pour les changements sociaux et sociétaux mis en œuvre au Rojava (Kurdistan syrien). Retour sur une révolution idéologique.

Depuis mon voyage au Rojava, ma vision du monde à changé. Le processus révolutionnaire en cours ne bouscule pas simplement l’équilibre des forces au Moyen-Orient, mais aussi nos idéaux révolutionnaires. En effet, les clivages qui traversent les mouvements anarchiste, communiste révolutionnaire ou encore de gauche révolutionnaire s’en retrouvent partiellement obsolètes. Ces clivages se retrouvent dans deux concepts clés : l’État et le pouvoir.

Instances de double pouvoir au niveau local

Cela a été le centre de la réflexion du mouvement de libération nationale kurde, notamment incarné par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Pour cela, le PKK a entrepris une réflexion et une réorganisation de son corps qui a duré dix ans, de 1995 à 2005. Les éléments déclencheurs ont été la chute de l’URSS et les « années noires », lorsque l’État turc a rasé des milliers de villages kurdes et où la violence d’État a atteint un paroxysme. Replié-e-s au mont Qandil en Irak, les guérilleros et guérilleras ont élargi leurs champs de recherche en (re)lisant par exemple des auteurs comme Marx, Bakounine, Kropotkine, Luxembourg, Foucault (et d’autres postmodernes), Chomsky et Murray Bookchin. Ce dernier auteur a joué probablement le rôle le plus influent dans le renouveau de la pensée kurde. Murray Bookchin est connu pour ses thèses sur l’écologie et son mouvement municipaliste libertaire.

La majorité des révolutionnaires occidentaux sont « attentistes », attendant la grève générale, or pour Murray Bookchin les grandes mobilisations sont des « offensives de printemps » dépassant rarement les « vacances d’été ». Les luttes par des manifestations et des grèves contre les États et le système capitaliste sont une tâche parfois cruciale, mais, par leur forme, elles ne permettent pas d’inscrire un phénomène de transformation sociale durable. Murray Boochkin prône une lutte contre l’État par la construction des instances de double pouvoir au niveau local dès à présent. Il s’agit de fonder des assemblées, des conseils de quartiers qui, a terme, prendrons le contrôle de la municipalité, dissolvant l’ancien ordre. Les municipalités ainsi partiellement libérées du pouvoir de l’État pourront se confédérer contre lui.

Pour cela, Bookchin s’appuie sur les très nombreux exemples historiques de cités-assemblées confédérées contre le pouvoir des États. Pour ne citer que trois exemple : les communes du Moyen Âge, les meeting towns de Nouvelle-Angleterre, ou encore les sections parisiennes de la Révolution française. Ces expériences avaient toutes les caractéristiques de confédération en capacité de résister aux États par des milices contrôlées par les assemblées municipales, de s’appuyer sur un pouvoir de démocratie locale et d’avoir le contrôle sur leurs finances. On peut aussi trouver des expériences de cités-assemblées aujourd’hui en Europe comme à Marinaleda en Espagne ou encore à Saillans en France.

Murray Bookchin montre également que ces instances de double pouvoir jouent un rôle essentiel dans les progrès sociaux que peut obtenir la majorité opprimée. Pour Bookchin, la lutte contre les États modernes, pour être exact les États-nations, passe par la prise de conscience de l’oppression du citoyen et de son éviction du champ politique plutôt que par la construction d’une identité ouvrière. Pour lui l’incompatibilité du capitalisme avec l’écologie produira sa chute car il a pour finalité de produire un environnement non viable pour l’humanité. Il est donc incompatible avec cette dernière.

Le PKK a également approfondi son élaboration de l’État-nation. En effet, cet État au vice identitaire cherche à diviser pour mieux régner par l’opposition des identités. En Turquie, c’est sur cette base que les Turcs sont opposés aux Kurdes. Ces derniers ayant l’injonction de se laisser assimiler et d’oublier leur langue et culture. En URSS, l’État-nation a pris la forme d’une identité ouvrière opposée aux bourgeois et petit-bourgeois. C’est sur ce prétexte que la collectivisation forcée fit des millions de victimes. C’est aussi ainsi que l’URSS opposa la « science ouvrière » à la « science bourgeoise », niant pendant un temps la véracité scientifique de la relativité générale d’Einstein.

Armée autonome des femmes kurdes depuis 1992

C’est par une critique approfondie du patriarcat que les femmes kurdes du PKK ont également développé un mouvement de libération des femmes. Les femmes kurdes sont organisées dans une armée autonome depuis 1992, devenue presque indépendante aujourd’hui, les YJA-Star. Les organes d’auto-organisation féminine ont joué un rôle essentiel dans la nouvelle doctrine.

Pour le PKK, la première des oppressions est le patriarcat, qui a mis fin aux « sociétés naturelles » (le « communisme primitif » chez Marx). Les sociétés naturelles ont développé leurs premières hiérarchies sociales sur la « rupture des genres » c’est-à-dire par la création des genre féminin et masculin dans l’objectif d’exploiter les femmes. Pour la gauche kurde il ne peut y avoir de société libre et émancipée sans émancipation totale des femmes. Elles se réapproprient également le savoir, longtemps le monopole des hommes, à travers leur nouvel idéologie, la ginéologie ou science des femmes. L’un des mots d’ordre du mouvement est « tuer l’homme » en vous car selon elles c’est la mentalité masculine qui a l’origine de la recherche du pouvoir. Sur ces bases, elles éduquent les femmes puis les hommes à l’antipatriarcat, elles fondent leur propre organisation non mixte, leurs propres forces armées ou encore leurs propres coopératives agricoles comme au Rojava.

Au Rojava, l’idéologie du PKK est globalement respectée. L’économie est au mains des municipalités, comme le pétrole. Les femmes luttent tous les jours pour éduquer la société. Les municipalités sont unies par un contrat social fortement inspiré des élaborations de la fédérations des femmes kurdes. Pour finir, la majorité des décisions politiques ne dépassent pas le palier des cités-assemblées.

Tous ces positionnements politiques remettent en cause la vision qu’ont les mouvements révolutionnaires occidentaux sur le monde. Peut-être qu’une partie de la solution à nos difficultés se trouve dans ce mouvement non blanc, féministe, écologiste et démocratique de Mésopotamie.

Raphaël Lebrujah (ami d’AL)

http://alternativelibertaire.org/?Kurdi ... -politique
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Re: Kurdistan

Messagede bipbip » 10 Sep 2016, 07:53

Interview d'une membre du Secours Rouge de retour du Rojava

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Re: Kurdistan

Messagede bipbip » 15 Sep 2016, 09:30

ROJAVA calling ! Appel des jeunes femmes du Rojava

APPEL DE L’UNION DES JEUNES FEMMES DU ROJAVA (YJC)
ET DE L’UNION DE LA JEUNESSE DU ROJAVA (YCR)


Depuis toujours la jeunesse a eu le premier rôle dans la construction de notre société. La force, l’énergie et la volonté de la jeunesse, particulièrement au cours des révolutions contre l’oppression, la domination et la dictature, ont mis en échec les conspirations échafaudées contre le peuple. Certains Etats en particulier s’opposent au mouvements de résistance et de libération de la société. Aujourd’hui l’Etat turc massacre des populations civiles et maintient en détention le leader et défenseur de la paix Abdullah Öcalan. Öcalan est détenu en isolement total et n’a le droit de recevoir aucune visite ni de ses proches, ni de ses avocats, ni d’aucune délégation officielle. Nous sommes aujourd’hui très inquiets pour sa vie. De plus, les forces d’occupation turques entreprennent une politique d’agression permanente dans les régions kurdes à l’encontre des populations locales et n’hésitent pas à utiliser les méthodes les plus sales. Dans ces temps difficiles l’armée turque a enfin récemment envahi la ville de Jarablous au nord de la Syrie bafouant ainsi la législation internationale.

Nous, Union des Jeunes Femmes du Rojava et Union de la Jeunesse du Rojava, nous appelons les jeunes du monde entier à protester contre l’occupation turque et à ne pas rester sans voix face aux conditions injustes d’incarcération du leader et défenseur de la paix Öcalan. La société ne sera pas libre tant qu’Öcalan ne sera pas libéré. Nous appelons à des actions pour protester contre l’isolement d’Öcalan dans la période du 15 au 17 septembre 2016.

Informez-nous quant aux dates que vous avez choisies pour mener ces actions.
Envoyez-nous vos communiqués par e-mail à rojavaciwan0@gmail.com.
Transmettez-nous les photos et vidéos de vos actions.

Ensemble mettons fin au silence !
Ensemble debout pour la liberté des peuples !
Nous avons commencé avec l’esprit de la jeunesse, c’est dans ce même esprit que nous vaincrons !



http://www.kedistan.net/2016/09/10/roja ... ing-appel/
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Re: Kurdistan

Messagede bipbip » 24 Sep 2016, 13:38

Kurdistan, impérialisme et extrême droite : lettre ouverte à Patrice Franceschi

Ancien militaire, écrivain baroudeur et marin, Patrice Franceschi est un vieil ami de la cause kurde. Pourtant, il la dessert en allant la défendre sur Radio Courtoisie, et en l’associant aux intérêts impérialistes de l’Occident. Alternative libertaire l’interpelle.

Patrice Franceschi,

Soyons clair. Nous ne vous faisons pas un procès d’opinion, et ne cherchons pas à vous affubler d’une étiquette politique. Nous ne vous connaissions pas avant de vous croiser sur diverses tribunes, à l’automne 2014, pour soutenir les combattantes et les combattants de Kobanê. Si notre philosophie diffère de la vôtre, la sincérité de votre engagement en faveur de la cause kurde ne fait aucun doute, et c’est pourquoi nous nous permettons de vous interpeller au sujet de ce que nous considérons être une grave faute politique.

Par deux fois, en avril 2015 puis en juillet 2016, vous êtes allés défendre le Rojava sur les ondes de Radio Courtoisie, la principale station de l’extrême droite catholique en France. Et, comme si cela ne suffisait pas, vous l’avez fait en associant la cause kurde aux intérêts géostratégiques des puissances occidentales.

Une émission qui suinte le colonialisme

L’image de la lutte au Kurdistan s’en trouve nécessairement brouillée, salie. Comment pouvait-il en être autrement, dans une émission qui suinte le colonialisme par tous les pores ? Dont les deux animateurs, Roger Saboureau et Patrice Boissy, sont administrateurs d’une officine héritière des réseaux de l’OAS, le Secours de France [1] ? Dont même le générique utilise Les Africains, chant des troupes supplétives de l’armée française pendant la colonisation ?

En avril 2015 donc, les auditeurs du Libre Journal de Roger Saboureau ont dû frémir d’aise en découvrant qu’il y avait, selon vos termes, un allié de la France, un « petit morceau d’Occident » à défendre au Moyen-Orient : le Kurdistan [2].

Jusque-là, pourtant, la méfiance prévalait à l’extrême droite, à l’égard des Kurdes. Comme le rappelait en introduction l’animateur de l’émission : « C’est un peuple que nous connaissons peu, hors le souvenir de leur participation au massacre, par leurs aïeux, des chrétiens d’Orient aux XIXe et XXe siècles, et de l’engagement spectaculaire de Danielle Mitterrand en leur faveur, il y a quelque vingt à vingt-cinq ans, après le gazage d’une ville d’Irak par Saddam Hussein. Rien donc, a priori, pour nous les rendre sympathiques. » Le Front national a en effet toujours défendu le régime de Saddam Hussein, malgré ses menées génocidaires à l’encontre de la population kurde [3]

Cependant, la géopolitique étant ce qu’elle est, « les ennemis de nos ennemis pourraient devenir nos amis », enchaînait alors Roger Saboureau, avant de vous donner la parole pour vanter les mérites des combattantes et des combattants des YPG-YPJ.

« Nos troupes au sol »

Certes, dans votre plaidoyer, vous n’avez pas travesti la révolution politique au Rojava pour complaire à vos hôtes ; vous avez même lâché quelques mots inhabituels sur leurs ondes – « féminisme », « démocratie ». Vous avez en revanche cédé au cliché des combattantes « ravissantes, gentilles, rieuses, charmantes, féminines » [4] qui sont, en même temps, selon votre formule, des « amazones de feu »… Il y aurait à redire sur cette imagerie qui hérisse généralement les militantes kurdes, mais là n’est pas l’essentiel de notre propos.

Le problème fondamental est que, de bout en bout, vous avez défendu la cause kurde non seulement pour elle-même, mais aussi au nom des intérêts géostratégiques de « l’Occident ». Et vous l’avez fait avec une fâcheuse tendance à dire « nous » en parlant de l’État français : « Au fond, quand nous [l’État français], on ne veut pas intervenir militairement sur le terrain – les troupes au sol c’est compliqué, c’est l’enlisement, etc. – nous avons nos troupes au sol : ce sont eux. » [5] Ce faisant, vous avez apporté de l’eau au moulin de ceux et celles qui accusent les YPG-YPJ d’être les instruments de puissances étrangères.

La gauche kurde, dont le centre de gravité est le PKK, se bat dans le nord de la Syrie pour la coexistence égalitaire de toutes les entités linguistiques et religieuses, pour l’égalité hommes-femmes, dans le cadre du [confédéralisme démocratique]. C’est un combat de longue haleine, qui nécessite de désamorcer bien des préventions, dans une région en guerre, où le racisme et le sectarisme sont devenus la norme.

Or à l’antenne, vous avez évité ces mots – gauche, PKK, confédéralisme démocratique. En revanche, vous avez affirmé que l’émancipation du peuple kurde « ne passe certainement pas par des accords avec les Arabes, les Turcs ou les Perses [sic], si ce n’est localement », mais dépend de « l’appui de ceux de l’extérieur – les Occidentaux notamment » [6].

Les bellicistes Kouchner et Bruckner

C’est dans cette optique vous avez fait jouer votre carnet d’adresse pour éveiller un courant d’opinion prokurde dans les milieux intellectuels, affairistes et diplomatiques, dont un échantillon a participé à l’inauguration de la représentation du Rojava à Paris, le 23 mai dernier.

Certes, nous n’irons pas reprocher à la gauche kurde, dos au mur, d’accepter l’aide d’où qu’elle provienne – de Moscou, de Washington, de Paris ou d’ailleurs. Nous la pensons suffisamment aguerrie pour n’être pas dupe des calculs intéressés des uns et des autres. Et le lâchage dont elle est victime depuis la fin d’août 2016 ne l’aura guère surprise.

Mais vous auriez dû éviter de démarcher certains « faucons » de l’impérialisme français, comme Bernard Kouchner – qui, quand il était ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy, voulait préparer une guerre contre l’Iran (!) – ou l’essayiste Pascal Bruckner, ardent partisan de l’invasion de l’Irak en 2003... Quel que soit leur degré de sympathie pour le Kurdistan, il est évident que ces gens y voient avant tout une pièce sur l’échiquier impérialiste, et que leur adhésion à cette cause ne peut qu’alimenter le soupçon.

Nous ne vous accusons pas, Patrice Franceschi, d’être d’extrême droite. Peut-être estimez-vous que toutes les tribunes sont bonnes pour défendre le Rojava. Peut-être votre vieille amitié avec Patrice Boissy, l’un des animateurs de Radio Courtoisie, a-t-elle fait le reste. Mais ne vous rendez-vous pas compte qu’en allant y porter son drapeau, vous nuisez gravement à l’image de la gauche kurde en France et au Moyen-Orient ?

La solidarité avec le Rojava ne doit pas être fondée sur de mauvaises raisons – son rôle de « rempart de l’Occident » ou la beauté de l’aventure guerrière – mais sur les espoirs révolutionnaires qu’il soulève – l’autonomie et le confédéralisme démocratique, le féminisme, le socialisme, l’autogestion.

Alternative libertaire, le 21 septembre 2016


[1] « Manif pour tous » : quand les vieux réseaux OAS s’en mêlent » http://droites-extremes.blog.lemonde.fr ... en-melent/, blog Droites extrêmes, Lemonde.fr, 19 avril 2013.

[2] « Libre journal de Roger Saboureau », Radio Courtoisie, 6 avril 2015, 9’18’’

[3] L’opération Anfal, menée en 1988 par le régime de Saddam Hussein, conduit à la destruction de 2.000 villages et à l’extermination de 182.000 habitants du Kurdistan irakien.

[4] « Libre journal de Roger Saboureau », Radio Courtoisie, 6 avril 2015, 39’20’’

[5] « Libre journal de Roger Saboureau », Radio Courtoisie, 6 avril 2015, 10’40’’

[6] « Libre journal de Roger Saboureau », Radio Courtoisie, 25 juillet 2016, 22’05’’

http://www.alternativelibertaire.org/?K ... et-extreme
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Re: Kurdistan

Messagede bipbip » 25 Sep 2016, 02:36

Brèves du Kurdistan de septembre : résumé de l’été

Précédées d’une courte présentation du Kurdistan, les brèves reviennent sur les actualités plus ou moins tragiques qui s’y sont déroulées cet été. Vous pouvez les écouter ou les lire.

Le Kurdistan est réparti sur quatre états : L’Irak, l’Iran, la Syrie et la Turquie. En référence à un grand Kurdistan et comme outil de lutte contre la colonisation de ces quatre États, les mouvements kurdes se réfèrent aux différentes régions du Kurdistan en les désignant par les points cardinaux (en kurde). Le Kurdistan du Nord (ou Bakur) correspond au Kurdistan de Turquie, le Kurdistan de l’Ouest (ou Rojava) à celui de Syrie, le Kurdistan du Sud (ou Bashur) à celui d’Irak et le Kurdistan de l’Est (ou Rojhelat) à celui d’Iran. Les brèves ici transmises concernent principalement le Kurdistan du Nord (Bakur) et le Kurdistan de l’Est (Rojhelat), mais des luttes (et la répression qui va avec) ont lieu également au Kurdistan ouest (Rojava) et au Kurdistan du Sud (Bashur).
Les politiques coloniales et racistes menées par les États turc, syrien, irakien et iranien ont conduit à utiliser des noms turcs, arabes ou perses pour désigner les villes kurdes. Les villes sont indiquées ici sous leur nom kurde avec le nom turc entre parenthèses.

... https://rebellyon.info/Breves-du-Kurdis ... sume-16942
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Re: Kurdistan

Messagede bipbip » 29 Sep 2016, 14:22

Après les crimes, la volonté d’un Peuple debout

Deux exemples, parmi tant d’autres, à Şırnak et Nusaybin de la volonté des populations du Kurdistan turc, pour rester sur leurs terres, dans leurs lieux de vie, malgré la répression de l’Etat qui se poursuit contre tout un Peuple.Merci à l’agence JINHA qui nous a permis de rédiger cet article, et rappelons que l’une de ses membres, Zehra Doğan est toujours détenue dans les geôles de l’Etat turc.

... http://www.kedistan.net/2016/09/23/apre ... le-debout/
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Re: Kurdistan

Messagede bipbip » 01 Oct 2016, 12:50

Erdoğan au Şehba : la guerre de trop ?

Le Şehba est la région du nord de la Syrie comprise entre l’Euphrate et le canton d’Efrîn, bordée au nord par la frontière turque et s’étendant au sud vers une ligne approximative Alep - al-Bab – Menbîc (Manbij) – Tishrin. Elle est peuplée de Kurdes, de Turkmènes, d’Arabes, d’Arméniens et est revendiquée par les Kurdes du Rojava?, qui veulent la libérer pour relier les cantons de Kobanê et d’Efrîn, coupant ainsi toute sortie extérieure au groupe Etat islamique (EI?).

Le 24 août 2016, une quarantaine de blindés turcs, appuyés par l’aviation et l’artillerie, sont entrés au Şehba par Carablus (Jarabulus), accompagnés de 1 500 supplétifs arabes et turkmènes officiellement rattachés à l’Armée libre syrienne (ASL), mais en réalité membres de groupes armés djihadistes pro-turcs comme la Brigade Sultan Murad (pan-turquiste turkmène), le Bataillon des Martyrs turkmènes, Faylak al Sham, Jabhat al Shamia, Jaish al-Tahrir et le sanguinaire groupe Nureddin Zengi. Présentée par Erdoğan comme une campagne de « libération » destinée à repousser l’EI afin de créer une « zone de sécurité » de 9 000 km² qui permettrait d’installer 1 million de réfugiés syriens arabes, l’opération « Bouclier de l’Euphrate » a rapidement montré son vrai visage et les intentions cachées du Sultan.

Dès les premiers jours de l’attaque, il est apparu que l’EI avait en effet abandonné Carablus et des dizaines de villages le long de la frontière, que l’armée turque et ses supplétifs ont occupés sans combats. La mise en scène filmée de la « libération » de Carablus vidée de ses habitants – plus de 3 000 d’entre eux ont rejoint Menbîc libérée par les Forces démocratiques syriennes (FDS?) - a rapidement tourné à la pantalonnade. Les forces d’invasion se sont ensuite tournées vers le territoire au nord de la rivière Sajur, précédemment libéré par les FDS et ont attaqué ces dernières avec des moyens disproportionnés, Erdoğan ne se cachant plus de vouloir en priorité éliminer les FDS et d’envahir Menbîc. Malgré la résistance héroïque des unités arabes et kurdes du Conseil militaire de Carablus, les FDS ont dû se replier au sud de la Sajur le 29 août, plusieurs dizaines de combattants et plus d’une centaine de civils ayant été tués.

... http://www.akb.bzh/spip.php?article1092


Carte interactive du Kurdistan actualisée
http://www.akb.bzh/spip.php?article889
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Re: Kurdistan

Messagede bipbip » 08 Oct 2016, 21:10

Brèves du Kurdistan de la dernière semaine de septembre

Actualités sur le Kurdistan pour la dernière semaine de Septembre. A lire et écouter. Vous pouvez retrouver ces brèves toutes les semaines dans le Canut Infos du vendredi sur Radio Canut.

... https://rebellyon.info/Breves-du-Kurdis ... u-26-16975
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Re: Kurdistan

Messagede bipbip » 20 Oct 2016, 14:58

Rojava : Les Forces Démocratiques du front d’Afrin avancent vers Al-Bab, la Turquie entre en Syrie par l’ouest

La guerre s’est cristallisée dans le nord de la province d’Alep. En cause, l’avancée d’un troisième belligérant à cet endroit (en plus des QSD et de Daesh), la "Chambre d’Opération Fateh Alep" composée de groupes islamistes soutenus par la Turquie et issus de l’Armée Syrienne Libre. L’enjeu est à présent la prise de la ville d’Al Bab, occupée actuellement par Daesh. Cette ville est essentielle à l’unification du Rojava, c’est donc à présent l’objectif principal tant des QSD que de Fateh Alep, qui relaient la crainte turque de voir émerger un état kurde en Syrie. Al Bab est également au cœur des contradictions impérialistes, située à portée de frappes aériennes tant américaine que russe (mais hors de portée des frappes aériennes turques).

Depuis quelques heures, c’est de l’ouest d’Al-Bab que les lignes de front se sont remises à bouger, les Forces Démocratiques Syriennes ont libéré plusieurs villages et ne sont plus qu’à 18km à l’ouest et à 20 à l’ouest. Les QSD ont été visés plusieurs fois par des tirs d’artillerie de la part de l’Armée Syrienne Libre tout en combattant Daesh, village après village. La perspective de véritables affrontements directs entre les QSD et les islamistes soutenus par la Turquie est de plus en plus plausible.

Cartes : http://www.secoursrouge.org/Rojava-Les- ... ers-Al-Bab
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Re: Kurdistan

Messagede bipbip » 29 Oct 2016, 15:58

Turquie/Kurdistan : Affrontements après l’arrestation des maires kurdes
De violents affrontements ont éclaté entre policiers et manifestants à Diyarbakir hier mercredi, au lendemain du placement en garde à vue des deux maires de cette grande ville du Kurdistan. Des policiers déployés autour de la mairie de la ville ont repoussé à coups de matraques, de grenades lacrymogènes et en faisant usage de canons à eau des centaines de manifestants, dont certains jetaient des pierres. La connexion Internet a été coupée mercredi matin à Diyarbakir et n’avait toujours pas été rétablie en début de soirée.
Gültan Kisanak, première femme élue à la tête de Diyarbakir, et son collègue Firat Anli ont été interpellés mardi soir dans le cadre d’une enquête sur de présumées "activités terroristes". Ils sont accusés d’avoir permis l’utilisation de véhicules municipaux pour les funérailles de membres du PKK tués par les forces de sécurité, d’avoir "incité à la violence" ou encore d’avoir soutenu des appels en faveur d’une plus grande "autonomie". D’autres rassemblements de protestation contre ces gardes à vue étaient prévus ailleurs en Turquie, notamment à Istanbul, mais également en Europe. Le mois dernier, 24 maires du sud-est du pays soupçonnés d’être liés au PKK ont été suspendus et remplacés par des administrateurs nommés par le gouvernement, une mesure qui a déclenché des manifestations dans plusieurs villes de la région.
http://www.secoursrouge.org/Turquie-Kur ... res-kurdes


Provocation de l’Etat turc à Diyarbakır
Les Co-maires de (Amed) Diyarbakır Metropole, Gültan Kışanak et Fırat Anlı viennent d’être mis en garde à vue hier mardi 25 octobre. La contre mobilisation s’amplifie.
Gültan Kışanak a été arrêtée à l’aéroport de Diyarbakır et Fırat Anlı a été arrêté dans sa maison. Gültan venait de rentrer dans sa ville quand elle a été arrêtée à l’aéroport quittant à peine son audition par la Commission parlementaire d’enquêtes sur le 15 juillet, tentative de coup d’état, et sur l’influence des formations “secrètes” sur la politique à Ankara.
Les forces de police ont attaqué le bâtiment de la municipalité métropolitaine de Diyarbakır et ont perquisitionné les locaux. Les avocats qui se sont opposés à la décision ont signalé en vain que cette décision allait à l’encontre du droit pénal turc, Article n°119. (la municipalité est une entité juridique). La police a pourtant fouillé le bâtiment.
... http://www.kedistan.net/2016/10/26/prov ... iyarbakir/
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Re: Kurdistan

Messagede bipbip » 31 Oct 2016, 12:12

Sinjar, Yézidis et Kurdes, le possible avenir commun ?
La prise par Daech, de ces territoires à grande majorité Yézidie, avait donné lieu à tueries, viols et enlèvements de femmes, en même temps qu’un exode d’une partie des populations avait été facilité par les combattants du PKK venus à la rescousse, suite aux appels au secours. L’attitude des troupes kurdes d’Irak, les Peshmergas, avait donné lieu à polémique en août 2014, lors de ces massacres commis par Daech.
Depuis, les Yezidis et leurs représentants politiques et religieux tentent autant de faire reconnaître leurs droits que d’obtenir la libération des leurs, femmes et enfants, encore aux mains de Daech.
S’ils participent avec quelques combattantEs aux forces de libération et de protection dans la région, et aux côtés des forces du Rojava, l’intégration et la coexistence politique dans le cadre du processus en cours n’est pas aisée, au vu des contentieux de 2014 et précédents.
La question est récurrente entre les mouvements Kurdes irakiens et syriens notamment, par contrecoup.


Reportage avec Aldar Xelîl du Rojava
Voici un reportage avec Aldar Xelîl du Rojava (Membre du conseil de coordination Tev-Dem), publié à l’origine sur le Blog de Mutlu Çiviroğlu, journaliste, sur la situation début octobre.
... http://www.kedistan.net/2016/10/26/repo ... il-rojava/
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Re: Kurdistan

Messagede bipbip » 01 Nov 2016, 18:43

Rojava : L’inévitable bataille d’Al Bab est imminente

Depuis plusieurs semaines, la guerre s’est cristallisée dans le nord de la province d’Alep. Trois belligérants s’y opposent : les Forces Démocratiques Syriennes (QSD), Fateh Halab (Conquête d’Alep, des groupes islamistes de l’Armée Syrienne Libre soutenus par la Turquie sous l’appellation "Bouclier de l’Euphrate") et Daesh. L’armée du régime n’est pour l’instant pas impliquée là puisqu’elle est déjà empêtrée dans la ville même d’Alep. L’enjeu de la bataille est très fort : pour les QSD il s’agit d’unifier le Rojava (le petit canton d’Afrin à l’ouest est séparé du reste du Rojava (les cantons de Kobané et d’Hassaké), et de fermer la route du djihad que la Turquie maintient à cet endroit de la frontière. Pour Fateh Halab et son sponsor turc, l’enjeu est d’empêcher la création d’un état kurde progressiste à la frontière entre la Turquie et la Syrie et de maintenir un corridor islamiste pour servir les intérêts turcs en Syrie. La perte d’Al-Bab sera un nouveau coup dur pour Daesh qui serait ainsi pratiquement évincé de la province syrienne d’Alep et dont la prise de la capitale syrienne, Raqqah, deviendrait le premier objectif. Pour ajouter à la complexité de la situation : Al Bab est à portée des couvertures aériennes russes et américaines et l’armée du régime est située a quelques kilomètres à peine.

Fateh Halab et les QSD progressent vers Al-Bab à l’ouest, ils sont tous deux à 15km. Le front QSD situé à l’est est pour l’instant en attente. Un affrontement entre Fateh Halab (et entre les troupes turques) et les QSD semble inévitable à court terme. Hier, le Conseil Militaire d’Al-Bab (affilié aux QSD) a créé une brigade non-mixte de femmes prête à combattre.




http://www.secoursrouge.org/Rojava-L-in ... -imminente
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